LE MONSTRE AUX 21 VISAGES !

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00:00Bonjour à tous, alors ici on aime bien les histoires sur la musique, mais on aime aussi les mystères, du Thorhead, du John Titor, de la
00:06légende urbaine, bah on aime bien de temps en temps, parce que, bah généralement ça parle à tout le monde, et les légendes urbaines, les
00:11rumeurs, les conspirations, etc, on adore, mais parfois il y a des histoires vraies qui dépassent tout ça, des histoires qui auraient pu être de
00:16gigantesques rumeurs, mais qui sont pourtant bel et bien arrivées, et celle d'aujourd'hui en fait partie. Avant que cette vidéo ne commence, elle est
00:22sponsorisée par NordVPN. Alors qu'est ce que c'est ? NordVPN c'est un service qui a pour mission d'améliorer ton expérience
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01:24souhaite à tous une très bonne vidéo.
01:26Aujourd'hui, direction le Japon, on est en plein dans les années 80, et on part à la recherche du monstre aux 21 visages.
01:32Ce monstre, c'est un groupe, ou bien un individu, qui a terrorisé un pays tout entier, entre enlèvement, empoisonnement,
01:39incendie, et tout ça sans jamais en tirer le moindre bénéfice,
01:42ni même en expliquer les raisons. Et vous allez voir que tout ça est extrêmement bizarre.
02:20Posons d'abord un peu de contexte. Ça, c'est des Pocky. Et là, je vous vois venir, voire peut-être vous énerver,
02:25mais non, Seb, c'est des Mikado, et vous avez raison, c'est juste le nom qui change, c'est pareil.
02:29Il y a une autre question qui se pose, c'est pourquoi je vous parle de ça, j'y viens. Ce qu'il faut savoir, c'est que les Pocky
02:33sont commercialisés, à la base, par une boîte japonaise Glico, qui est concrètement une énorme boîte spécialisée dans les chocolats, les bonbons, bref, plein de trucs sympas.
02:42Et à l'époque de notre histoire, le PDG de la boîte, c'est lui, Katsuhisa Ezaki. Et c'est justement ce gars qui va nous intéresser.
02:49Il vit dans la ville de Nishinomiya, à côté d'Osaka. Il a une petite maison cosy, avec toute sa famille, et il a également une dépendance où il y loge sa maman, qui au passage s'appelle Yoshi.
02:59C'est marrant. Personne ne pourrait en vouloir à Ezaki. Le mec est sympa, gentil, il a une entreprise qui régale tout le monde, il fait sa petite vie, et il n'a pas d'ennemis particuliers.
03:08Et pourtant, tout va basculer dans sa vie. Le 18 mars 1984, à la tombée de la nuit, trois mecs rôdent autour de chez lui.
03:14Des types cagoulés, qui portent des gants, et qui ont l'air armés, rien qu'ils ne sentent très bon. Et ces types connaissent visiblement très bien les lieux.
03:20Car sans hésitation, ils coupent les lignes téléphoniques de la résidence, puis ils se dirigent vers la maison de Yoshi, avant de fracturer sa porte.
03:26La pauvre mère, elle n'a même pas le temps de réagir, qu'elle se retrouve ligotée, et plaquée au sol, sans pouvoir donner l'alerte.
03:31Alors la maman, elle est au sol, comme ça, elle comprend pas ce qui se passe. Et puis elle remarque que le groupe est en train de fouiller toute la maison de fond en comble.
03:37Mais ce qu'il y a de super étrange, c'est qu'ils ont beau trouver des objets de valeur, de l'argent, des bijoux, etc., ils y touchent pas.
03:43Car les mecs cherchent en réalité un truc très précis, un double des clés de la résidence principale.
03:47Et bingo, en mettant la main sur ça, ils foncent chez Ezaki, et ils peuvent désormais déjouer toutes les alarmes.
03:52Ce qui veut dire qu'ils avaient l'info que la résidence principale était protégée, mais pas celle de la maman.
03:57C'est très précis, et ça montre qu'ils sont extrêmement bien rôdés.
03:59Arrivé chez Ezaki, même scénario, ils ligotent tout le monde.
04:03La femme d'Ezaki, Mikioko, se doute que c'est un braquage, alors elle propose immédiatement au type de l'argent.
04:08Mais l'un d'eux va lui répondre une phrase qui va rester assez mythique dans cette affaire.
04:11Silence, l'argent n'a aucune importance.
04:14Car ce qu'ils veulent à ce moment-là, c'est Ezaki.
04:16Et d'ailleurs, bonne question, qu'est-ce qu'il fout ?
04:18Eh bien, Ezaki, il est dans son bain.
04:20Toute sa famille est retenue en otage, femmes, enfants, et lui ne se rend compte de rien.
04:23Et il se régale dans son bain, il fait des bulles.
04:25Enfin, il fait des bulles jusqu'à ce que ces trois mecs cagoulés débarquent,
04:28et le sortent de la nuit, en dehors de chez lui, direction leur voiture.
04:31Je vous laisse prendre un peu de recul sur la situation.
04:33Un patron d'une énorme entreprise est tiré à poil de chez lui, en pleine nuit.
04:37C'est ainsi que Ezaki disparaît comme ça, en quelques minutes à peine.
04:40Au bout de longues minutes, la femme d'Ezaki parvient finalement à défaire ses liens, puis ceux des enfants.
04:45Et immédiatement, elle avertit la police de ce qui vient de se passer.
04:47A peine l'alerte est lancée, que toute une foule de curieux et de médias se rassemblent devant la maison,
04:51tout le monde est sous le choc d'apprendre la nouvelle.
04:53Alors, c'est une scène déjà assez lunaire de base, mais ça l'est encore plus au Japon,
04:56où ce genre de crimes sont super méga rares.
04:58Et puis imaginez, c'est comme si nous, je sais pas, il y avait un fait d'hiver là,
05:01où le patron d'Haribo, il se fait kidnapper, voilà.
05:03Eh bien, dites-vous que c'était un peu ça pour eux.
05:09Quelques heures plus tard, le directeur des ressources humaines de Glico reçoit un appel.
05:13Pas d'un flic qui lui annonce que son patron a disparu, ni d'un journaliste,
05:16celui d'un homme qui lui annonce détenir Ezaki.
05:19Il ne donne pas davantage d'informations, si ce n'est l'adresse d'une cabine téléphonique.
05:23On lui dit de s'y rendre en urgence, et de ne surtout prévenir personne.
05:26Donc, bah, le gars est sous la panique et tout, il s'y précipite,
05:29et il trouve dans un coin de la cabine une lettre de rançon.
05:31Les mystérieux ravisseurs qui ont pourtant dit que l'argent n'avait aucune importance,
05:35demandent finalement 100 kilos d'or, ainsi qu'un milliard de yens, l'équivalent de 6 millions d'euros.
05:40Bon, là, ils nous ont peut-être un peu mito, les gars, sur leur motivation,
05:43on est passé quand même de « nique sa mère l'argent » à « bon, un petit milliard, quoi ».
05:47Autrement dit, à cette époque, la demande de rançon la plus élevée de l'histoire au Japon.
05:51Sur la lettre, ils écrivent également de ne surtout pas prévenir les flics,
05:54qu'ils ont tout un réseau d'infiltrés chez eux,
05:56et que s'ils apprennent que ça a fuité, bye bye Ezaki.
05:59Et c'est donc tout naturellement que le DRH prévient la police.
06:03Mais on le comprend.
06:04Malgré tout, il est prêt à payer pour vite clore l'affaire,
06:06il rassemble la somme nécessaire ainsi que les 100 kilos d'or.
06:09Ce qui doit être super chiant au passage, 100 kilos d'or à transporter.
06:13Bon, c'est pas le sujet, mais c'est précis quand même.
06:15Le lendemain, nouvel appel.
06:17Un enregistrement d'Ezaki en personne, qui sous la menace, indique de nouvelles instructions.
06:21Des employés de Glico doivent déposer les sacs dans un restaurant de grillade,
06:25non loin de la résidence d'Ezaki.
06:26Le jour J, toute une opération de police va se mettre en place,
06:29des dizaines et des dizaines de flics vont entourer le restaurant, etc.
06:32Et ils sont prêts à choper quiconque viendra récupérer la rançon.
06:35C'est donc sous bonne surveillance que des employés de Glico s'installent
06:37à l'une des tables du restaurant avec leurs sacs remplis de billets et leurs kilos d'or.
06:41Et puis ils attendent.
06:43Longtemps.
06:45Et rien.
06:46Personne ne se pointe.
06:48Aucune nouvelle, aucun appel.
06:49Finalement, est-ce qu'ils en avaient vraiment rien à foutre de l'argent ?
06:52Est-ce que, je sais pas, c'est une mauvaise blague depuis le début ?
06:54À ce stade-là, c'est impossible à dire, et c'est frustrant pour tout le monde.
06:57Et alors que la police explore toutes les pistes,
06:59dès le lendemain, tout va basculer, car Ezaki va refaire surface.
07:02Il apparaît dans un commissariat en pleine nuit et explique avoir réussi à s'échapper.
07:06Il était apparemment retenu dans un hangar, au bord d'un canal,
07:09et avait affaire à trois gars, toujours cagoulés.
07:11Et globalement, ils l'ont plutôt bien traité.
07:13Ce qui est étrange dans tout ça, c'est qu'Ezaki ne s'est pas échappé en mode film d'action,
07:16défaire les liens, etc.
07:17Les mecs ont juste défait ses liens, ils l'ont habillé proprement,
07:20et ils sont partis du hangar, en l'abandonnant derrière eux,
07:23comme si, d'un seul coup, ils n'avaient plus aucune importance,
07:25alors qu'ils n'ont même pas pris la rançon.
07:27Bref, juste un changement drastique de comportement.
07:29Le mec est méchant d'un coup, et puis fait...
07:32Puis ils s'en vont.
07:33Enfin bref, bizarre, quoi.
07:34La police ne parvient à rassembler aucun nouvel indice,
07:36même en fouillant le hangar,
07:38et surtout, ils sont perdus face aux motivations du groupe.
07:40Pourquoi avoir monté une opération si vénère pour kidnapper Ezaki,
07:43pour au final ne rien toucher, puis le relâcher ?
07:46Pourquoi ne laisser aucun message, aucune revendication,
07:49faire tout ça gratuitement ?
07:50C'est super bizarre.
07:56Donc Ezaki, lui, il retourne à la maison,
07:58et il tente d'oublier tout ça.
07:59Le mec s'est quand même fait kidnapper,
08:01famille ligotée, etc.
08:02C'est quand même un bordel, tu vois.
08:04Il essaie de reprendre sa petite vie, tu vois.
08:05Mais, une dizaine de jours plus tard,
08:07le 2 avril 1984,
08:09il reçoit une mystérieuse lettre.
08:10On l'accuse d'avoir rompu sa promesse,
08:12et de s'être échappé.
08:13Et plus inquiétant,
08:14on lui laisse une dernière chance.
08:16Celle de payer 60 millions de yens sur le champ,
08:19pour se faire pardonner,
08:20et pour lui assurer qu'il ne lui arrivera plus jamais rien.
08:23Bon, là c'est là où on comprend plus,
08:24c'est que les méchants,
08:25ils sont dans un roleplay.
08:26Ils sont là pour le rendre fou,
08:27et le faire tourner en bourrique,
08:28parce qu'à la base,
08:29c'est eux qui l'ont libéré.
08:31Donc même lui et Ezaki,
08:32ils doivent être là en mode,
08:33« Attends, je comprends pas,
08:34comment ça je me suis échappé,
08:35et on me laisse une dernière chance ? »
08:37Bref, il y a une incompréhension,
08:38et je trouve ça encore plus flippant,
08:39parce que du coup,
08:40t'as l'impression que tu peux même pas négocier avec quelqu'un comme ça.
08:43Sur le coup, Ezaki,
08:44lui ça le fait pas marrer du tout.
08:45Donc c'est reparti pour mettre en place toute une opération de police.
08:48Tout le monde attend sagement le 8 avril,
08:50date à laquelle le type a promis de rappeler.
08:53Et puis, on attend.
08:55Longtemps.
08:58Rien.
08:59Ah si, un signe de vie,
09:00c'est la police qui reçoit une lettre cette fois-ci.
09:02Et cette lettre dit concrètement,
09:04« Chers idiots de la police,
09:05pourquoi êtes-vous si stupides ?
09:07Vous êtes si nombreux,
09:08alors pourquoi vous n'arrivez pas à m'attraper ? »
09:10Et tout va prendre un tournant encore plus étrange,
09:12à partir de là.
09:13Car le 10 avril,
09:14le siège de Glico se fait incendier.
09:17Une grande partie du bâtiment est touchée,
09:18avant que le feu ne soit maîtrisé de justesse par les pompiers.
09:21Seulement 20 minutes après cette première alerte,
09:23c'est une autre branche de l'entreprise,
09:25Gliconutrition,
09:26qui subit la même attaque.
09:28Et les pompiers sont formels,
09:29ce n'est pas un accident.
09:30Quelqu'un a mis volontairement le feu,
09:32avec des bidons en plastique remplis d'essence.
09:34Les quelques témoins parlent d'un homme étrange
09:36vu près des lieux,
09:37mesurant environ 1m70,
09:38et portant une casquette de baseball blanche
09:40qui semblait courir pour fuir la scène.
09:42Mais mis à part ce signalement,
09:43la police n'a rien de concret.
09:45Il y a juste une chose dont ils sont persuadés,
09:47c'est que toutes ces affaires simultanées
09:49sont évidemment liées.
09:55Moins de deux semaines plus tard,
09:56le 22 avril,
09:57une nouvelle lettre.
09:58Toujours destinée à Esaki,
09:59et elle est assez curieuse.
10:00« Je suis fier que tu aies enfin pris une décision.
10:02Nous appellerons à 19h30,
10:04ce 24 avril.
10:05Retrouvons-nous au restaurant Don Hill,
10:07à Kozushima.
10:08Prépare l'argent.
10:09Signé, le monstre aux 21 visages. »
10:11Alors, il y a plusieurs choses à noter dans cette lettre.
10:13Déjà, elle semble complètement forcer la main d'Esaki.
10:15Autrement dit, c'est pas « s'te plaît ramène l'argent »,
10:17c'est « je suis fier que tu cèdes à la menace ».
10:20Une technique de négo comme une autre.
10:21Mais surtout, c'est la première fois qu'elle est signée.
10:23« Le monstre aux 21 visages ».
10:25C'est une référence directe au monstre aux 20 visages,
10:27un héros de conte pour enfants japonais.
10:29Une sorte d'Arsène Lupin dont personne ne connaît l'identité.
10:31A défaut de savoir qui est derrière tout ça,
10:33au moins maintenant, il a un nom.
10:35Bon, et comme d'hab',
10:36Glico ramène l'argent, va sur place,
10:38et absolument personne en vue ne vient le récupérer.
10:40Le 10 mai 1984,
10:42une nouvelle lettre arrive,
10:43cette fois au siège d'un journal local.
10:45Elle est encore signée,
10:46le monstre aux 21 visages,
10:47et elle révèle que le groupe en a marre de Glico.
10:50Tellement marre qu'ils ont décidé d'injecter un puissant poison
10:53dans plusieurs produits de la marque.
10:55Rien que ça.
10:56Alors, la lettre ne précise pas où exactement,
10:58si ce n'est qu'elle dit
10:59« Dans des magasins entre Nagoya et Okayama,
11:01à Tokyo ou bien encore à Hokkaido ».
11:03Bref, un peu partout.
11:04Et la lettre finit par une phrase un peu flippante,
11:06« Manger Glico finissait dans la tombe ».
11:09Pour rappel, Glico, ils font des Mikado, hein.
11:11Pourquoi ?
11:12Bon, là je suis d'accord,
11:13ça sonne un peu comme le scénario parfait d'une légende urbaine.
11:15Le genre de légende urbaine où on nous raconte que,
11:17voilà, on a injecté tel truc dans les produits
11:19et t'en manges et putain c'est une galère et tout.
11:21Sauf que là, à la légende urbaine,
11:22on parle quand même d'un groupe qui a kidnappé un PDG,
11:25qui a brûlé des bâtiments
11:26et qui, visiblement, ne rigole pas du tout.
11:28Donc, autant vous dire que tout le monde
11:29prend cette menace très au sérieux.
11:30Et la police se mobilise immédiatement
11:32pour surveiller les magasins de tout le pays
11:34pour vérifier qu'il n'y ait rien de louche dans les rayons.
11:36Mais après des jours et des jours de stress,
11:38rien.
11:39Ça analyse de nombreux produits
11:40mais aucune trace de poison n'est retrouvée.
11:42Les hôpitaux du pays
11:43n'ont rien remarqué de particulier non plus,
11:45donc c'était peut-être juste qu'un gros coup de bluff.
11:47Sauf que, bah voilà,
11:48tous les groupes d'hypermarché du pays
11:49n'ont pas envie de prendre ce risque.
11:50Alors, bah ils se mettent tous d'accord,
11:51collectivement, ils se disent
11:52« Glico, on retire, hein ! »
11:53« Ouais, on retire tous ces produits-là à la con de merde. »
11:55« Ouais. »
11:56Et c'est comme ça qu'à ce moment-là,
11:57tous les produits Glico sont retirés de la vente.
11:59Et vous vous en doutez,
12:00l'entreprise a beau les implorer de ne pas faire ça,
12:03ils ne cèdent pas.
12:04Et c'est ainsi que Glico
12:05disparaît des rayons
12:06en un claquement de doigts.
12:08À cause d'une lettre,
12:09un CP, un coup de pression,
12:10je sais pas si on se rend compte de la dinguerie que c'est.
12:12Par conséquent,
12:13Glico voit son cours chuter de 11%
12:15en l'espace de quelques jours.
12:16Plus personne n'ose leur commander de produits
12:18et ils sont forcés d'arrêter complètement la production
12:20dans plusieurs de leurs usines.
12:21C'est la catastrophe.
12:22Et le pire dans tout ça,
12:23c'est que Glico,
12:24depuis le début,
12:25il cherche juste à payer la rançon.
12:26Et c'est juste que le ravisseur,
12:27il vient juste jamais chercher la thune.
12:29Donc ça, il leur fait péter les plombs.
12:30Ils sont là en mode
12:31« Mais c'est pas juste ! »
12:32« Pourquoi on nous fait ça ? »
12:36Êtes-vous réellement des hommes d'affaires ?
12:37Les hommes d'affaires ne perdent pas de l'argent
12:39aussi facilement.
12:40En vrai, c'est des bâtards.
12:41Tu menaces d'empoisonner leurs stocks,
12:43tout le monde flippe d'acheter leurs produits à cause de toi
12:45et en plus tu les vannes.
12:47Puis ils ajoutent à la nouvelle lettre
12:48un petit message,
12:49histoire de dire
12:50« Pour la Saint-Valentin,
12:51je pense que je mettrai du cyanure dans vos produits. »
12:53Sauf si Glico accepte de payer 300 millions de yens
12:56à remettre dans un restaurant de la ville de Setsu.
12:58Alors cette fois,
12:59il y a une demande un peu étonnante.
13:00Le monstre exige une chose.
13:02Que le tout soit délivré
13:03par deux employés de chez Glico,
13:05habillés en blanc
13:06et conduits par une voiture blanche.
13:08Aucun problème pour Glico,
13:09depuis le début,
13:10ils sont prêts à payer la rançon.
13:11Ils sont juste en mode
13:12« Allez, let's go ! »
13:13De toute façon, foutu pour foutu,
13:15allons jusqu'au bout quoi.
13:16Le jour J,
13:17une trentaine d'officiers sont planqués sur place
13:19et dans la voiture blanche qui amène les employés,
13:21ils installent un dispositif
13:22pour pouvoir couper le moteur à distance.
13:24Car les policiers sont persuadés
13:25que si le monstre demande une voiture,
13:27c'est sûrement pour fuir avec.
13:28Comme convenu,
13:29deux employés de chez Glico
13:30prennent un sac rempli d'argent
13:31et s'installent dans le restaurant.
13:33Et pour la première fois,
13:34le monstre au 21 visages se matérialise enfin.
13:36Un homme entièrement habillé en blanc
13:38arrive sur le coup de 20h45,
13:39s'assoit à la table
13:40et demande au mec
13:41de lui remettre les sacs
13:42et les clés de la voiture.
13:43Il récupère le tout sans dire un mot de plus,
13:45s'installe dans la voiture blanche,
13:47met le contact
13:48et quitte les lieux.
13:49Le piège s'apprête enfin
13:50à se refermer sur lui.
13:51Les flics activent leur gadget
13:52à la James Bond là.
13:53La voiture cale
13:54en plein milieu d'une intersection
13:55et une dizaine d'agences
13:56précipitent arme à la main
13:57pour arrêter le type.
13:58Ça y est,
13:59ils le tiennent enfin.
14:00Ou du moins,
14:01c'est ce qu'ils pensaient.
14:02Car ils vont vite se rendre compte
14:03que le mec qu'ils arrêtent
14:04est victime lui aussi
14:05d'une machination.
14:06Deux jours plus tôt,
14:07lui et sa copine ont été kidnappés
14:08par des hommes armés.
14:09On l'a forcée
14:10à venir ici récupérer l'argent
14:11sans poser de questions
14:12en échange de la libération
14:13saine et sauve
14:14de sa chérie.
14:15Alors oui,
14:16pour une partie des gens,
14:17ça peut sonner comme une défense bidon
14:18mais c'est bel et bien la réalité.
14:19Ce n'était donc pas le monstre
14:20mais bel et bien
14:21une nouvelle victime.
14:22Tout ça pourquoi ?
14:23Je vous le rappelle,
14:25on sait pas.
14:26Et enfin, pour terminer,
14:27en allant à l'adresse
14:28qu'il devait rejoindre
14:29une fois qu'il avait récupéré l'argent,
14:30les policiers découvrent
14:31que les lieux sont entièrement vides.
14:32En bref,
14:33ils ont été grillés.
14:34Et là, coup dur.
14:35Car autant avant,
14:36c'est le monstre
14:37qui venait juste jamais
14:38récupérer les sous,
14:39là, cette fois-ci,
14:40c'est la police
14:41qui a fait foirer le plan.
14:42Et avec tant de loupés
14:43et tant de trucs,
14:44là, l'affaire,
14:45elle commence à faire du bruit.
14:46Ça commence à s'ébruter,
14:47ça commence à en parler beaucoup
14:48dans le pays,
14:49ça commence à prendre
14:50une autre ampleur.
14:51Des kidnappings,
14:52des menaces,
14:53des incendies,
14:54les gens en parlent,
14:55ils se disent
14:56putain,
14:57mais il est temps
14:58de faire quelque chose là,
14:59non ?
15:00Et pourtant,
15:01suite à tout ça,
15:02Glico va tout de même
15:03être sorti d'affaire.
15:04Alors, pas grâce à la police,
15:05mais grâce au monstre lui-même.
15:06Car le 26 juin,
15:07tous les journaux du pays,
15:08tout entier,
15:09reçoivent une lettre du groupe.
15:10Une lettre qui annonce
15:11qu'ils sont satisfaits.
15:12Ils y écrivent
15:13que le président de Glico
15:14s'est fait suffisamment humilier
15:15comme ça
15:16et qu'il le pardonne.
15:17On comprend toujours pas trop pourquoi,
15:18mais ce qui est sûr,
15:19c'est qu'à partir de là,
15:20Glico est officiellement sauvé.
15:21Sauf que,
15:22parce qu'il y a un mais,
15:23ça va être désormais le tour
15:25de prendre tarif.
15:26Oui.
15:27Les mecs sont visiblement addicts
15:28à l'idée de terrifier tout le pays,
15:29et ils ne comptent pas
15:30s'arrêter de sitôt.
15:31Le mode opératoire
15:32est toujours le même.
15:33Une lettre étrange
15:34signée par le monstre,
15:35une rançon sous peine
15:36de se faire empoisonner ses stocks,
15:37et enfin,
15:38un lieu de rendez-vous.
15:39Et vu que les industriels
15:40ont suivi cette affaire,
15:41ont vu que Glico
15:42a particulièrement douillé,
15:43ils sont tous prêts
15:44à payer.
15:45Mais là encore,
15:46personne ne vient jamais
15:47pour récupérer l'argent.
15:48Et c'est ainsi
15:49que le groupe
15:50qui est derrière tout ça
15:51a créé petit à petit
15:52un mythe effrayant
15:53qui calme juste tout le monde.
15:54Tout le monde avait peur d'eux,
15:55on ne sait pas qui c'est,
15:56qui sème la terreur dans la ville,
15:57un joker.
15:59Le 28 juin,
16:00c'est l'entreprise Marudai
16:01qui en fait les frais.
16:02On leur demande
16:03d'apporter 50 millions d'yens,
16:04cette fois à bord du train
16:05qui doit rejoindre Kyoto
16:06à 20h19.
16:07Les employés de Marudai
16:08devront jeter le sac
16:09par l'une des fenêtres,
16:10dès lors qu'ils apercevront
16:11un drapeau blanc
16:12le long des voies.
16:13Comme d'habitude,
16:14la police est sur le coup.
16:15Il y a un gros dispositif
16:16qui se met en place,
16:17il y a des officiers un petit peu partout,
16:19et à force des pieds
16:20de tous les passagers,
16:21ils finissent par repérer
16:22un homme étrange.
16:23Un type qui a la quarantaine,
16:24qui porte un costume gris,
16:25un journal,
16:26et qui semble suivre
16:27tous les faits et gestes
16:28de l'employé
16:29qui s'est assis à la place indiquée.
16:30Bref,
16:31un gars pas très discret.
16:32Evidemment,
16:33en voyant ça,
16:34tous les flics se disent
16:35« bah, go le chopper en fait ».
16:36Sauf que,
16:37bah non.
16:38Leurs supérieurs refusent d'intervenir
16:39tant qu'ils ne peuvent pas interpeller
16:40tout le groupe en entier.
16:41Ils n'ont qu'une seule envie,
16:42c'est un flagrant délit
16:43pour pouvoir faire une arrestation
16:44un peu spectaculaire et tout
16:49Et oui,
16:50je suis d'accord,
16:51même dans les films,
16:52quand il se passe ça,
16:53ça m'énerve.
16:54C'est comme ça
16:55qu'ils vont laisser filer
16:56un gars bien louche.
16:57Et cerise sur le gâteau,
16:58c'est que ce gars louche
16:59va pourtant fuir la scène
17:00en voyant tous ces gens
17:01qui le regardent bizarrement.
17:02Il descendra du train
17:03à la station suivante
17:04et disparaîtra dans la nature.
17:05Ah oui,
17:06et au fait,
17:07il n'y aura jamais
17:08de drapeau blanc levé
17:09sur le long de la voie
17:10parce que la police,
17:11une fois de plus,
17:12s'est faite griller avant
17:13et la police ne saura jamais
17:14qui est ce gars mystérieux.
17:15Ils pouvaient le chopper.
17:16Il y aura une autre tentative
17:17de rançon après
17:18pour tenter de rattraper le coup,
17:19mais là encore,
17:20ça ne marchera pas.
17:21Et puis,
17:22comme pour Glico,
17:23le monstre va finir par se lasser
17:24de cette entreprise-là
17:25et puis passer à une autre.
17:31Cette fois,
17:32le monstre va s'attaquer
17:33à Morinaga
17:34et l'affaire va être
17:35encore plus étrange qu'avant.
17:36Oui.
17:37On est désormais
17:38en octobre 1984
17:39et les lettres de menaces
17:40sont désormais accompagnées
17:41de produits
17:42qui sont réellement empoisonnés.
17:43Vous me connaissez sûrement.
17:44Votre entreprise,
17:45votre entreprise s'est bien portée
17:46grâce aux pertes de Glico.
17:47Si ça vous pèse sur la conscience,
17:48donnez-nous 100 millions d'yens.
17:50Si vous ne le faites pas,
17:51nous empoisonnerons
17:5250 de vos produits.
17:53L'argent doit être livré
17:54le 18 septembre,
17:55nous vous observons.
17:56Signez
17:57le monstre au 21 visage.
17:58L'entreprise ne prend aucun risque,
18:00suit toutes les instructions,
18:01mais voilà,
18:02une fois de plus,
18:03personne ne vient
18:04pour récupérer la rançon.
18:05C'est des rançons dans le vide,
18:06comme ça,
18:07pour faire chier le monde.
18:08Et là encore,
18:09alors qu'ils étaient même prêts à payer,
18:10ils vont déchaîner
18:11les menaces du monstre.
18:12Le 7 octobre,
18:13un homme rentre
18:14dans un supermarché
18:15de Nishinomiya.
18:16Il porte une casquette de baseball,
18:17des lunettes,
18:18et il se dirige directement
18:19vers le rayon des friandises.
18:20Il semble scruter,
18:21avec attention
18:22les caméras de surveillance,
18:23puis il dégaine
18:24un mystérieux objet de sa veste.
18:26Il le pose dans l'un des rayons,
18:27puis il disparaît.
18:28Comportement assez bizarre,
18:29on va pas se le cacher.
18:30Un employé l'a vu,
18:31il passe directement dans le rayon
18:32pour aller voir ce que le mec a fait,
18:33et il découvre une boîte de bonbons
18:35sur laquelle est collé ce message.
18:37Danger,
18:38poison.
18:39Si vous mangez ça,
18:40vous allez mourir.
18:41Signé,
18:42le monstre aux 21 visages.
18:44La police est immédiatement appelée,
18:45et après analyse,
18:46le paquet est bel et bien empoisonné,
18:49avec, pour la précision,
18:50largement de quoi tuer quelqu'un.
18:52Et donc à partir de ce moment-là,
18:53on retombe dans le fabuleux cycle
18:54du panique général dans tout le pays.
18:57Et comme pour Glico auparavant,
18:58c'est la catastrophe pour Morinaga.
19:00Ils sont obligés de fermer des usines,
19:01de mettre au chômage technique
19:03des centaines et des centaines d'employés,
19:05et ils se font démolir en bourse.
19:07Mais pour une fois,
19:08on tient enfin une trace du monstre
19:10car il a été filmé.
19:11Oui, on a enfin une image de lui.
19:13Mais bon voilà,
19:14la qualité est dégueulasse,
19:15car le magasin utilise
19:16la même bande magnétique en boucle
19:17depuis des années.
19:18Malgré tout,
19:19les enquêteurs tentent d'exploiter l'image,
19:20ils fouillent tout dans leur dossier,
19:21mais bon,
19:22le coup du gars tout flou
19:23avec une casquette,
19:24ça mène pas très loin.
19:25Alors du coup,
19:26ils vont finir par s'en remettre au public.
19:27Et ils vont diffuser cet extrait
19:28vraiment partout
19:29pour le retrouver
19:30jusqu'en pleine rue.
19:31Là, c'est le moment
19:32où la police dégaine un nouveau Joker.
19:34On a des enregistrements
19:35que le monstre a parfois laissés
19:36par téléphone à ses victimes.
19:38Le pays tout entier se rassemble
19:39pour écouter ça
19:40et s'attend à découvrir
19:41des voix rock
19:42de super méchants,
19:43mais pas trop.
19:50Ce sont des femmes
19:51et des enfants
19:52qui lisent des textes
19:53qu'on leur a donnés.
19:54Et rien qu'avoir eu l'idée
19:55de faire ça
19:56va renforcer la réputation
19:57d'un monstre ultra inquiétant.
20:03Bref, bref,
20:04donc autant vous dire
20:05qu'ils ne sont pas au max au Japon.
20:06Non, non,
20:07ils sont un peu tous en panique.
20:08Le monstre aux 21 visages
20:09est en train de rendre fou
20:10tout le pays
20:11et personne ne sait
20:12comment choper ce gars.
20:13Le public,
20:14impuissant,
20:15la police,
20:16ils n'arrivent pas.
20:17Et avec tout ça,
20:18les menaces continuent.
20:28Cette fois,
20:29ce sont des employés
20:30de l'entreprise House Foods
20:31qui sont chargés
20:32de livrer 100 millions d'yens
20:33et de venir sur le parking
20:34d'un restaurant.
20:35Cette fois,
20:36de nouvelles instructions
20:37sont cachées sous un banc
20:38dans une lettre
20:39qui indiquera
20:40une autre adresse à rejoindre.
20:41Et pendant que les employés
20:42y récupèrent la lettre,
20:43les policiers vont remarquer
20:44qu'il y a un mec
20:45un peu bizarre,
20:46un peu louche
20:47qui est en train de mater
20:48tout ce qui se passe.
20:49Il est posé
20:50à une cabine téléphonique,
20:51il porte un long impair
20:52avec une casquette de baseball,
20:53des lunettes de soleil.
20:54Bref,
20:55on dirait un cliché
20:56d'un mec qui essaie d'être discret
20:57dans un mauvais film.
20:58Du coup,
20:59les policiers se disent
21:00qu'il est temps d'interroger
21:01notre champion en titre
21:02le mec lâche le téléphone
21:03et se met à marcher
21:04très vite.
21:05On dirait même
21:06qu'il court.
21:07Évidemment,
21:08les flics sont prêts
21:09à lui sauter dessus
21:10mais il faut encore
21:11l'accord de leur hiérarchie.
21:12Réponse ?
21:13Non.
21:14Bah ouais,
21:15mais aussi à un moment donné...
21:16Pour eux,
21:17c'est flagrant délit
21:18ou rien.
21:19Perso,
21:20je trouve ça fou
21:21de bloquer sur ça.
21:22Enfin bon,
21:23on va pas refaire l'histoire.
21:24Alors du coup,
21:25les policiers le laissent tranquille.
21:26Mais vous savez
21:27ce que c'est le pire dans tout ça ?
21:28C'est que dans notre groupe de flics,
21:29il y en a un
21:30qui a déjà croisé ce mec.
21:31C'est un mec qui est
21:32dans le train.
21:33Par contre,
21:34dans notre histoire,
21:35on a une bonne nouvelle,
21:36c'est qu'il a eu le temps
21:37de le prendre en photo.
21:38La mauvaise nouvelle,
21:39c'est qu'il a super mal cadré
21:40et que du coup,
21:41on voit qu'un bout de trottoir.
21:42Il a eu le bon réflexe,
21:43pas la suite.
21:44Si on faisait un film
21:45et qu'il y avait cette scène
21:46qui existait à un moment donné,
21:47même des scénaristes diraient
21:48personne n'y croit.
21:49En tout cas,
21:50sachez une chose,
21:51ça me déçoit autant que vous.
21:52Et puis,
21:53il va y avoir un deuxième gros loupé
21:54car pendant ce temps,
21:55les employés de House Foods
21:56continuent de faire
21:57sous un pont d'autoroute
21:58planqué sous un grand drap blanc.
21:59Un truc à priori,
22:00impossible à louper.
22:01Mais ils ont beau retourner
22:02toute la zone,
22:03que dalle.
22:04La police s'étonne aussi,
22:05ils passent quelques coups de fil
22:06et puis ils vont découvrir
22:07que le fiasco ne fait que commencer.
22:09Car devinez qui est passé
22:11à l'endroit pile indiqué
22:13avant tout le monde
22:14et qui n'était pas au courant
22:15de cette mission en cours.
22:16Une autre patrouille de flics
22:18d'un département voisin
22:19qui n'était pas au courant
22:20de l'opération.
22:21Et justement,
22:22cette patrouille,
22:23ils étaient déjà sur la zone
22:2420 minutes avant l'arrivée
22:25des employés.
22:26Ils trouvent une voiture
22:27stationnée sous le pont
22:28avec le moteur allumé
22:29mais les phares éteints
22:30ce qui les a un peu intrigués.
22:31Alors ils se sont mis en tête
22:32d'aller interroger le chauffeur
22:33qui s'est mis à accélérer
22:34en les voyant débarquer.
22:35Du peu qu'ils en ont vu,
22:36il était planqué sous une capuche
22:37avec une oreillette
22:38qui semblait être reliée
22:39à une sorte de grosse radio.
22:40Encore un cliché de super vilain
22:41qui cherchait sûrement
22:42à déposer des instructions de rançon.
22:43Ca part évidemment en course poursuite
22:44sauf que les policiers
22:45se font très rapidement larguer.
22:46Et la mystérieuse voiture
22:47disparaît en pleine ville.
22:48Et est-ce que ça veut dire
22:49qu'ils viennent de laisser filer
22:50un gars sûrement essentiel
22:51dans cette affaire ?
22:52Oui.
22:53Mais il y a une petite victoire
22:54dans tout ça,
22:55c'est qu'ils retrouvent le véhicule.
22:56Ils le retrouvent abandonné
22:57dans une rue un peu aléatoire.
22:58Ils découvrent qu'il avait été volé
22:59deux jours auparavant
23:00mais surtout que le conducteur
23:01n'a pas eu le temps de partir
23:02avec ses affaires.
23:03Et là,
23:04ça va devenir croustillant
23:05car les policiers découvrent
23:06tout un système
23:07de radio customisé.
23:08Un système
23:09qui permettait d'espionner
23:10directement
23:11les fréquences de police.
23:12Ils y retrouvent également
23:13des rouleaux adhésifs,
23:14des pinces,
23:15des grands sacs
23:16et même de l'eau.
23:20Bref,
23:21tout l'attirail d'un mec
23:22qui cherchait à récupérer
23:23une rançon.
23:24En tout cas,
23:25si vous espériez que le véhicule
23:26retrouvé serve à quelque chose,
23:27raté.
23:28Je vous rappelle qu'à cette époque-là,
23:29impossible d'analyser l'ADN,
23:30il n'y a pas le moindre témoin
23:31qui a vu quoi que ce soit.
23:32S'il faut résumer
23:33ce qui se passait,
23:34en gros,
23:35ils avaient deux suspects
23:36entre les mains
23:37qu'ils ont laissé filer.
23:38Le premier car
23:39ils sont trop gourmands
23:40et qu'ils voulaient du flagrant délit
23:41et le deuxième car
23:42ils ont jugé bon
23:43de faire leur opération
23:44sans prévenir leurs collègues
23:45qui ont fait peur aux suspects.
23:50Elle se régale,
23:51ça fait scandale évidemment.
23:52Car pour rappel,
23:53tout le pays
23:54a les yeux rivés sur cette affaire
23:55et ils n'en peuvent plus.
23:56Alors pour sauver la face,
23:57la police décide
23:58de blâmer en public
23:59le commissaire
24:00qui gérait l'enquête.
24:01Il le blâme
24:02puis le force
24:03à démissionner.
24:04Ce qui est bien évidemment
24:05quelque chose
24:06de très humiliant pour lui.
24:07Et faute de nouveaux indices,
24:08la police décide
24:09de publier un portrait robot
24:10en janvier 85.
24:11Le portrait robot
24:12du gars
24:13qu'ils ont laissé filer.
24:14Alors,
24:15on progresse,
24:16c'est mieux qu'un enregistrement tout flou
24:17ou une photo de trottoir
24:18qui a fait un tilt
24:19auprès d'autres enquêteurs
24:20qui en voyant ça,
24:21pensent à un mec en particulier.
24:22Un certain
24:23Manabu
24:24Miyazaki.
24:25Ça ne s'arrête pas là.
24:26Non seulement ce type
24:27est le fils
24:28d'un ancien chef Yakuza
24:29mais en plus,
24:30il a un passif avec
24:31Glico.
24:32Quelques années auparavant,
24:33il les avait traînés en justice
24:34pour une histoire
24:35de pollution illégale.
24:36Bon bah voilà,
24:37on le tient.
24:38Le suspect il est parfait là.
24:39Sauf que c'est pas lui.
24:40C'est absolument pas lui
24:41et il a un alibi
24:42béton.
24:43Le soir
24:44où la police pensait l'avoir aperçu sur zone,
24:45il était en réalité
24:46à Tokyo
24:48dans une école de musique.
24:49Ce qui est ultra précis
24:50et surtout très éloigné
24:51d'une vie criminelle.
24:52Donc ouais,
24:53il ressemble au portrait quoi
24:54mais c'est tout.
24:55Désolé.
24:56Le pays continue donc
24:57à flipper
24:58et j'ai l'impression
24:59que ça ne s'arrêtera jamais.
25:00Ça commence à être long là.
25:01Les industriels se demandent tous
25:02quand est-ce que c'est mon tour
25:03et tout le pays flippe aussi
25:05de manger un bonbon
25:06parce qu'en fait
25:07tu peux mourir.
25:08Pour ne rien arranger,
25:09tout le pays s'indigne
25:10de l'inefficacité de la police
25:11à tel point que
25:12c'était pas si courant à l'époque
25:13mais tout le monde se moque
25:14très très régulièrement d'eux.
25:15Et pour la police,
25:16devinez quoi,
25:17ça pèse beaucoup
25:18sur le moral des troupes.
25:19Même énormément.
25:20Car le 7 août 1985,
25:22le commissaire en charge de l'affaire
25:24s'est fait humilier en public.
25:26Et ça,
25:27c'était trop pour lui.
25:28Cet échec l'a démoli
25:29et il va finir par se tuer.
25:31Et ce commissaire
25:32qui se donne la mort
25:33va être un tournant dramatique
25:35dans cette affaire.
25:36La police ne donne pas de détails
25:37sur le pourquoi du comment,
25:38il reste évasif
25:39et il préfère éviter
25:40de trop parler à la presse
25:41de tout ça.
25:42Il y a pourtant un mec
25:43qui comprend très bien
25:44ce qu'il se passe.
25:45Le monstre au 21 visage.
25:465 jours après la mort du commissaire,
25:48le groupe envoie
25:49une nouvelle lettre aux médias.
25:50Ils annoncent que c'est une honte
25:52que ce soit ce commissaire
25:53qui paye l'incompétence
25:54de tout un service.
25:55Et que lui, au moins,
25:56est mort comme un homme
25:57et qu'il mérite le respect.
25:59Bon, c'est le Japon,
26:00c'est un peu leur truc ça,
26:01de respect, etc,
26:02de mourir dignement, machin.
26:04Alors, pour honorer sa mémoire,
26:06le groupe décide
26:07d'arrêter tout.
26:09Plus de menaces,
26:10plus de lettres, plus rien.
26:11Tout en précisant
26:12que s'il y a des nouvelles lettres,
26:13etc,
26:14ce sera l'oeuvre de copieurs.
26:15Car pour eux,
26:16c'est officiellement terminé.
26:17Et enfin, dans cette lettre,
26:18ils vont conclure sur ces phrases.
26:20On est des mauvais gars.
26:21On a beaucoup d'autres choses à faire
26:23que d'emmerder des entreprises.
26:24Mais c'est marrant
26:25de vivre une vie de méchant.
26:26Signé, le monstre au 21 visage.
26:33Et vous savez quoi ?
26:34Eh bien, ce sera réellement
26:35la dernière fois
26:36qu'on entendra parler du groupe.
26:38Ils disparaissent complètement.
26:40Ils n'ont jamais
26:41récupéré le moindre yène,
26:42ni réellement cherchaient à le faire.
26:44Et plus fou encore,
26:45il semble qu'ils ne cherchaient pas
26:47à tuer qui que ce soit.
26:48Ils ont toujours envoyé des lettres
26:49pour préciser
26:50quand est-ce qu'ils avaient
26:51empoisonné des produits,
26:52quitte à carrément marquer
26:53des avertissements
26:54sur les produits concernés.
26:55Evidemment,
26:56ils ont quand même commis
26:57des crimes graves,
26:58des incendies,
26:59des kidnappings, etc.
27:00Et oui, c'est sûrement traumatisant
27:01pour les personnes concernées.
27:02Mais malgré tout,
27:03il semblerait que la mort
27:04était en fait une limite.
27:06Et celle de ce commissaire
27:07qui était en charge de l'affaire
27:08était peut-être le pas de trop
27:12qui, je le rappelle,
27:13n'a pas d'identité,
27:14on ne sait toujours pas qui c'est,
27:15on ne connait toujours pas
27:16ses motivations,
27:17à part le fait que
27:18c'est marrant d'être un méchant.
27:20Cette petite histoire,
27:21c'est un peu plus d'un an
27:22de menaces et de peurs
27:23qui vont s'arrêter
27:24du jour au lendemain,
27:25au point où la vie
27:26finit par tranquillement
27:27reprendre son cours au Japon,
27:28comme si rien ne s'était passé.
27:30Et puis,
27:31les entreprises touchées
27:32finissent par
27:33re-commercialiser leurs produits
27:34en voyant que le groupe
27:35tient réellement leur parole.
27:36Evidemment,
27:37la police,
27:38elle, ça l'arrête pas.
27:39Elle est toujours sous pression
27:40pour trouver.
27:41Mais bon,
27:42vous avez fini par comprendre,
27:43ils n'ont réellement rien.
27:44Et vu qu'ils n'ont rien,
27:45ils tentent le tout pour le tout,
27:46ils ont un dernier coup de poker,
27:47c'est de diffuser
27:48un enregistrement confidentiel.
28:03Cette fois,
28:04c'est la voix d'un homme.
28:05Mais ce qui est réellement dingue,
28:06c'est qu'il date de 1978,
28:086 ans avant tout ça.
28:09C'est un enregistrement
28:10qui parle déjà de kidnapping,
28:11d'incendie
28:12et d'empoisonnement contre glicos.
28:14Comme si tout avait été prémédité
28:16depuis bien longtemps.
28:17Et puis, les années passent
28:18et plus personne
28:19n'entend parler de l'affaire
28:21jusqu'en janvier 2000,
28:22date à laquelle la police
28:23lâche officiellement l'affaire.
28:25Ils organisent
28:26une petite conférence
28:27pour dire que c'est terminé,
28:28rien n'aura permis
28:29de remonter à ce groupe
28:30qui a pourtant terrorisé
28:31tout le pays
28:32pendant plusieurs mois.
28:33Et surtout,
28:34il y a désormais
28:35prescription des faits.
28:36Quiconque est derrière ça
28:37aurait eu l'occasion
28:38mille fois
28:39d'écrire un bouquin,
28:40de se révéler au grand jour
28:41et d'expliquer ses motivations
28:42sans rien risquer légalement.
28:43Et pourtant,
28:44on n'a toujours rien.
28:45Dans cette conférence,
28:46on y apprend aussi
28:47qu'un million de policiers
28:48auraient bossé sur cette affaire.
28:50Je sais pas si on se rend compte
28:51du nombre de gens mobilisés
28:52pour retrouver
28:53le monstre aux 21 visages
28:55et que ça n'a abouti
28:56à rien.
28:57Un million de gens
28:59qui cherchent toi.
29:01Il y aurait eu plus de
29:02125 000 personnes interrogées,
29:0428 000 indices
29:05et pourtant,
29:06pas le moindre suspect
29:07crédible.
29:08Alors,
29:09qui aurait pu être derrière tout ça ?
29:10Qui a pu terroriser
29:11tout un pays entier
29:12sans jamais se faire attraper ?
29:13Là,
29:14c'est la pluie des théories
29:15et je vous laisse à vos claviers
29:16et je vous laisse
29:17avec Internet.
29:18Les mecs ont fait des kidnappings,
29:19des incendies,
29:20des empoisonnements.
29:21Ils ont nargué la police,
29:22des entreprises
29:23avec des centaines
29:24et des centaines de lettres.
29:25Ils ont mis au point
29:26tout un système de radio
29:27pour intercepter
29:28les fréquences des enquêteurs.
29:29Les moyens déployés
29:30sont absolument
29:31dingues.
29:32Et tout ça pourquoi
29:33ne jamais toucher d'argent
29:34ni même revendiquer
29:35la moindre chose.
29:36Et c'est l'une des raisons
29:37pour laquelle
29:38je trouve cette histoire
29:39folle.
29:40Ça change un peu de d'habitude,
29:41je suis d'accord,
29:42mais rien de similaire
29:43n'existe en fait.
29:44C'est un genre de
29:45joker
29:46mais sans revendication,
29:47quoi.
29:48C'est le plaisir du mal.
29:49C'est un truc de fou.
29:50Alors,
29:51je vais pas trop m'étaler
29:52sur les théories
29:53mais certains pensent
29:54que c'est juste
29:55d'anciens employés de Glico
29:56qui auraient pu en avoir
29:57après eux
29:58et qui ont fini par aimer
29:59ce rôle de super méchant.
30:00D'autres pensent
30:01que c'est des génies
30:02qui auraient joué en bourse
30:03contre les entreprises
30:04et pas des espions
30:05nord-coréens
30:06qui voulaient juste
30:07déstabiliser le pays
30:08et ce qui expliquerait
30:09les moyens
30:10dont ils disposaient.
30:11Mais rien de tout ça
30:12n'a été prouvé.
30:13Et vous aurez peut-être
30:14des théories vous aussi.
30:15Mais au risque de me répéter
30:16et de vous décevoir,
30:17en plus de 40 ans,
30:18la police a déjà épluché
30:19toutes les théories,
30:20tous les indices.
30:21Je sais pas si on se rend compte
30:22du nombre de gens
30:23qui étaient sur cette affaire
30:24et qui se sont posés
30:25pour essayer de résoudre
30:26cette merde,
30:27ils n'ont pas réussi.
30:28Donc si à ce moment-là
30:29de la vidéo
30:30vous êtes frustrés,
30:31imaginez eux.
30:32De toute évidence,
30:34ni même ce qu'ils cherchaient réellement.
30:35Au point presque
30:36d'en devenir
30:37une sorte de légende urbaine
30:38alors que
30:39c'est juste une histoire vraie.
30:40Et vous l'aurez compris,
30:41c'est pour cette raison
30:42que je voulais qu'on passe
30:43ces quelques minutes ensemble
30:44sur ce sujet
30:45parce que ça m'a plu moi
30:46et que ça se trouve
30:47ça vous plaira à vous.
30:48Merci à vous de m'avoir écouté,
30:49j'ai hâte d'échanger avec vous
30:50sur le sujet.
30:51Merci une dernière fois à NordVPN.
30:52Pour rappel,
30:53il y a un petit lien en description.
30:54Merci à eux de me soutenir.
30:55Et moi je vous dis,
30:56profitez de vos bonbons,
30:57pas empoisonnés
30:58parce qu'apparemment
30:59on n'a pas tous cette chance.
31:00Bonne soirée.