#SURVIVANTE.

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00:00Il y a des enfants qui sont enchaînés, qui sont attachés, qui ont des colliers comme des animaux.
00:06Au début, je ne m'en souvenais absolument pas et puis c'était de manière récurrente,
00:11donc je dormais très très mal et puis j'avais des flashs,
00:14et des flashs complètement abracadabra.
00:16Moi je voyais des enfants mais vraiment torturés, sans tête.
00:20Il existe des films où on voit des enfants dans des rituels pédo-sataniques se faire tuer
00:26et ça, certains ont eu à disposition ces films et...
00:31Forcément.
00:33Et puis il y a d'autres types de preuves.
00:35Libre à vous de consulter gratuitement la publication qui va suivre,
00:39mais si personne ne s'abonne, si personne ne fait des dons, il n'y aura plus de publication.
00:44Si vous appréciez notre travail, soutenez-nous.
00:48Ce n'est qu'à cette condition que nous pourrons continuer.
00:57Les Survivantes, documentaire de Pierre Barnérias, vient de sortir.
01:03J'ai le plaisir d'accueillir une des collaboratrices du film, du documentaire,
01:08Santha Depeuille, journaliste qu'on connaît.
01:10Bonjour.
01:11Bonjour, Santha.
01:12Et Sophie.
01:14Sophie, Survivantes.
01:16C'est quoi en fait les Survivantes pour ceux qui nous suivent ?
01:19On va essayer vraiment d'expliquer parce que dans ce documentaire,
01:21il y a tellement des choses incroyables.
01:24On peut le dire, des choses qui sont dures pour quelqu'un qui sort de chez lui le matin
01:28et qui dit, tiens, qu'est-ce qu'on est dans ? Dans un beau monde.
01:31Il y a des choses incroyables.
01:33C'est quoi toutes les deux ? Qu'est-ce qu'on appelle les Survivantes ?
01:36Parce que les gens, quand on voit le titre, peuvent ne pas le savoir.
01:39Bonjour, Sophie.
01:41Bonjour.
01:42Mais voilà, Survivantes, c'est survivante, c'est-à-dire qu'on est resté vivante
01:46dans une histoire absolument épouvantable, atroce,
01:50on a connu la guerre en fait.
01:52Donc on s'en est sorti avec une volonté,
01:56enfin je ne dirais pas tellement une volonté,
01:59mais on a été mue par quelque chose,
02:03on a été mue par la vie en fait.
02:06Vraiment par la vie.
02:08On s'en est sorti comme ça.
02:10C'est un miracle.
02:11Et puis bon, on avait probablement aussi des capacités,
02:14on n'a pas été choisis pour rien non plus.
02:16Donc il y en a qui ont laissé leur peau,
02:19il y en a d'autres qui devaient jouer un rôle dans tout ça,
02:23et c'est en ça qu'on est survivante.
02:26Donc j'ai envie de dire, ce sont des violences rituelles,
02:30voilà, qui vont au-delà de la pédocriminalité,
02:34c'est-à-dire aussi jusqu'aux meurtres,
02:37et voilà, toutes sortes de pratiques.
02:39Parce qu'on a vu justement des journalistes qui disaient,
02:42des journalistes belges, je crois au réseau,
02:45je pense que ça existe,
02:47mais de là à aller au pédo-satanisme, c'est ça,
02:50là c'est quelque chose, je ne peux plus croire.
02:53Comment on peut aller contre cette idée
02:56et leur montrer que c'est quelque chose qui existe,
02:59parce que c'est vrai que c'est,
03:01quand on écoute les témoignages de ces différentes femmes
03:04dans les survivantes,
03:06on n'a pas l'impression,
03:08on entend qu'elles sont données en pâture,
03:11c'est un peu ça,
03:13à des personnes très haut placées,
03:16qui s'amusent à les faire torturer d'autres enfants,
03:21même aller jusqu'à en tuer,
03:23donc on est même plus loin que le snuff movie,
03:25le snuff movie c'est des films, pour ceux qui ne savent pas,
03:28où il y a des meurtres véritables de personnes et d'enfants aussi,
03:31là on est vraiment dans des rituels sataniques
03:34à la Ice White Shirt, un peu de Stanley Kubrick,
03:37qui d'ailleurs est un film qui questionne,
03:41comment on peut en arriver là,
03:44et aussi la question, c'est vrai que certains se posent,
03:47pourquoi les victimes se souviennent si tard,
03:51et comment on peut en arriver là,
03:54c'est incroyable, je reviens à cette idée.
03:58En tout cas de mon point de vue de journaliste,
04:01c'est vrai que ça m'a fort interpellée,
04:04j'ai mis du temps à vraiment,
04:06au début j'ai juste écouté.
04:08A y croire.
04:10Oui, c'est à dire, j'écoutais,
04:13je voyais le traumatisme,
04:16de là où des personnes avec qui j'avais affaire,
04:19je me disais ok, j'ai l'impression qu'il y a bien quelque chose,
04:23il y a bien un vécu qui est là,
04:26et puis ça fait plusieurs années,
04:28il y a des personnes que je connais depuis plusieurs années aussi,
04:31mais c'est vrai qu'on a toujours un doute,
04:34moi c'est mon boulot en tant que journaliste,
04:37vérifier l'info,
04:39donc là c'est vraiment au moment où j'ai vu des témoignages,
04:42vraiment se recouper,
04:44et j'étais là, j'ai assisté,
04:46au moment où les personnes se sont rencontrées déjà,
04:49où on a des lieux, des endroits,
04:52des personnes, des descriptions de pièces, d'objets,
04:55de ci, de là,
04:57et de nouveau à chaque fois,
04:59la réactivation du trauma,
05:02des personnes qui se mettent à bégayer,
05:05qui ont des coups de chaleur,
05:07qui ont envie de vomir,
05:09je commence à voir ce que c'est qu'une réaction traumatique,
05:12donc là je me suis dit,
05:14il y a vraiment une réalité que je ne peux pas nier,
05:17ça c'est la première chose,
05:19et la deuxième chose, c'est quand je me suis moi aussi,
05:22en fait, parce que ça vous empêche de dormir,
05:24on y pense,
05:26c'est vraiment traumatisant,
05:28même pour la personne déjà,
05:30juste qu'il l'entende,
05:32donc je comprends tout à fait que les gens se disent,
05:34c'est pas possible, c'est pas imaginable,
05:36et le matin où je me réveille,
05:39je me dis, bon,
05:41fais semblant que ça n'a pas existé,
05:43fais semblant que cette information n'existe pas,
05:45tu mets ça de côté pour continuer ta journée,
05:47et là je me suis dit,
05:49maintenant je comprends,
05:51c'est vraiment un élément pour moi essentiel,
05:53pour essayer de comprendre
05:55ce phénomène de gens qui disent,
05:57voilà, pendant 30 ans,
05:59je ne me souvenais pas,
06:01ou la nuit, il y en a qui racontent,
06:03ils avaient entre guillemets une vie nocturne
06:05et une vie diurne,
06:07où il se passait des choses pendant la nuit,
06:09et puis la journée, ils allaient à l'école,
06:11donc une sorte d'oubli,
06:13de double vie,
06:15et ça me paraissait fou, je me dis,
06:17comment on ne peut pas oublier ça,
06:19et là j'ai compris,
06:21mais il faut vraiment essayer de comprendre
06:23à quel point l'oubli,
06:25le déni,
06:27sont des mécanismes,
06:29ce qu'on appelle aussi la dissociation,
06:31sont des mécanismes de survie
06:33et de protection, et à partir du moment
06:35où je me suis surprise
06:37à avoir ces pensées,
06:39simplement pour pouvoir continuer ma journée,
06:41parce qu'il y a eu des moments,
06:43j'étais trois jours dans mon lit, dans ma grotte,
06:45en me disant, c'est pas possible,
06:47je deviens folle, c'est quoi ce truc,
06:49j'ai plus envie d'y penser, c'est horrible,
06:51alors que je n'ai rien vécu,
06:53voilà,
06:55que je n'ai fait qu'entendre,
06:57mais en me disant, oui,
06:59je ne peux pas nier
07:01les éléments de preuve que j'ai,
07:03en tout cas pour moi,
07:05c'est là où
07:07les choses ont vraiment commencé à faire sens.
07:09Et c'est quoi justement
07:11Sophie, ces choses horribles,
07:13qu'est-ce que vous pouvez en dire,
07:15comment c'est revenu
07:17à la conscience,
07:19qu'est-ce que vous pouvez en dire à ceux qui nous écoutent,
07:21en y allant,
07:23peut-on y aller doucement
07:25pour leur faire prendre conscience,
07:27qu'est-ce que vous pouvez en dire, c'est quoi ces choses,
07:29comment ça a commencé,
07:31voilà.
07:33Mais en fait, bon,
07:35Senta a parlé de l'oubli,
07:37c'est un fait, c'est une
07:39protection gigantesque,
07:41un mécanisme de défense,
07:43oui, exactement, mais
07:45en lames de fond, il y a quelque chose,
07:47c'est-à-dire qu'on n'a jamais vraiment oublié,
07:49donc c'est comme si on était
07:51derrière une vitre, moi je parle
07:53de mon cas,
07:55c'est comme si on n'avait pas le mode d'emploi des autres.
07:57Donc, enfant,
07:59j'avais pas envie de me mêler
08:01à d'autres enfants, pourquoi, comment,
08:03voilà.
08:05Les fêtes, par exemple, ça me donnait
08:07un cafard canon,
08:09le groupement des gens,
08:11ça, ça me flanquait la frousse,
08:13à l'adolescence,
08:15tout le monde s'amusait, il y avait une espèce
08:17d'insouciance,
08:19une envie
08:21d'aller vers la vie, justement,
08:23et là, non, j'avais
08:25souvent le
08:27cafard, j'étais seul,
08:29bien seul, finalement, donc
08:31il y a toujours quelque chose qui cloche.
08:33Là, certains
08:35pourront dire, oui, bon,
08:37voilà, c'est une dépression
08:39infantile, ça peut être lié
08:41à beaucoup de choses, même à
08:43des abus sexuels intrafamiliaux.
08:45Tout à fait, ça peut créer ça,
08:47ça peut créer ça, ça c'est sûr.
08:49Mais bon, au fur et à mesure qu'on avance,
08:51dans la vie, on fait les mauvais
08:53choix, par exemple, on va toujours vers
08:55des gens qui abusent,
08:57que ce soit au niveau financier,
08:59au niveau moral,
09:01systématiquement, on fait les mauvais choix.
09:03Ça, c'est quand même assez incroyable.
09:05Donc, à un moment donné, je me dis, mais qu'est-ce qui fait que
09:07je m'y colle en permanence ?
09:09Il y a quelque chose qui cloche chez moi,
09:11c'est pas forcément les autres qui sont, enfin,
09:13ils sont aussi mauvais, enfin, mauvais,
09:15mais on se dit, mais qu'est-ce qui fait
09:17que je m'y colle ?
09:19C'est vraiment comme un col mouche.
09:21À partir de ce moment-là, quand on se pose
09:23la bonne question, ben là, effectivement,
09:25quand c'est le moment,
09:27le couvercle saute.
09:29Et effectivement,
09:31ça vient, pour ma part,
09:33c'est venu avec des cauchemars.
09:35Et c'était tellement aberrant,
09:37bon, au début, je m'en
09:39souvenais absolument pas,
09:41et puis c'était de manière récurrente,
09:43donc je dormais très très mal, et puis j'avais des flashs.
09:45Et des flashs complètement
09:47abracadabra, moi je voyais des enfants
09:49mais vraiment torturés,
09:51sans tête.
09:53Et vous vous intéressez pas à ça du tout,
09:55il n'y avait pas des lectures
09:57par rapport au réseau, ça fait quelque chose de totalement...
09:59Mais non, parce que
10:01moi j'horreur de l'ordinateur,
10:03je suis pas très réseau social, même pas du tout
10:05d'ailleurs, donc je vis
10:07un petit peu...
10:09Ailleurs,
10:11oui, je suis une artiste aussi,
10:13donc une artiste, enfin, voilà,
10:15je sculpte,
10:17j'aime l'art, je peins,
10:19je dessine, je joue de la viole de gambre,
10:21enfin, ça ne colle
10:23pas avec les réseaux sociaux hyper
10:25modernes, il y a des tweets dans tous les sens.
10:27Donc, quand j'ai commencé cette
10:29thérapie,
10:31mon thérapeute tout de suite a dit, ah mais regardez
10:33un petit peu, ça existe et tout. Parce que moi,
10:35je suis sur scène là, complètement
10:37choquée,
10:39parce que je me dis,
10:41qu'est-ce qui sort de là ? Est-ce que ça existe ?
10:43Moi, je me sentais vraiment...
10:45Vous expliquez vos cauchemars, des choses comme ça ?
10:47Oui, oui, et puis chez le thérapeute,
10:49bon, il y avait quand même des choses
10:51qui sortaient et qui étaient vraiment réelles,
10:53parce que je le sentais vraiment physiquement.
10:55Et donc, il y avait
10:57comme une résonance.
10:59Et là, j'étais vraiment choquée, puis il me dit,
11:01oui, mais enfin, ça existe, machin. Bon, moi, je n'ai
11:03jamais, jamais, jamais voulu gratter
11:05la question sur Internet, justement,
11:07parce que je ne voulais pas provoquer des faux
11:09souvenirs, je voulais faire toute seule comme une grande.
11:11Et c'est seulement
11:13à partir du travail
11:15concernant le film,
11:17que j'ai ouvert un petit peu les portes,
11:19et ne fusse qu'à rencontrer d'autres victimes
11:21qui racontent la même chose.
11:23C'est tout. Mais ça, c'était mon
11:25mode de fonctionnement,
11:27je ne voulais pas aller voir ailleurs, je voulais vraiment
11:29débobiner les trucs que moi,
11:31j'avais connus.
11:33Si je peux rajouter quelque chose, parce que moi,
11:35enfin, voilà, un élément qui m'a,
11:37en tout cas par rapport à l'histoire de Sophie,
11:39qui m'a vraiment
11:41convaincue aussi, c'était de rencontrer
11:43sa mère,
11:45qui, elle, est témoin,
11:47donc, elle n'avait aucune idée de ce qui se passait à l'époque,
11:49bien entendu, mais,
11:51elle a été témoin,
11:53étant confirmée, voilà, à tel
11:55moment, elle a été, donc, ça s'est
11:57passé, entre guillemets, elle a été
11:59introduite, on va dire, ou entraînée
12:01dans ses pratiques par
12:03des baby-sitters, qui sont du même milieu,
12:05etc. Et donc, elle peut confirmer,
12:07oui, telle personne était baby-sitter, oui,
12:09à telle époque, elle allait
12:11avec eux. Oui,
12:13elle était très mal,
12:15on ne comprenait pas pourquoi.
12:17Mais il y a eu une dégradation fulgurante, ça c'est
12:19clair, parce que bon, après toutes ces
12:21exactions, ça, en fait,
12:23je suis restée à peu près
12:25un an dans ce réseau.
12:27Mais c'était progressif, évidemment.
12:29Mais bon, une fois que
12:31j'ai vu tous ces meurtres et
12:33toutes ces horribles choses, quand je suis rentrée
12:35à la maison, je suis devenue anorexique.
12:37Bon, mais vraiment lourdement,
12:39ce n'est pas avoir un enfant de 4 ans
12:41anorexique, ça ne s'invente pas.
12:43J'ai perdu mes cheveux.
12:45Je suis passée
12:47de la couleur brun marron
12:49à une décoloration
12:51incroyable.
12:53J'avais des cheveux blancs,
12:55blancs. Ce que je veux dire, c'est que votre mère
12:57est témoin de ça. Bien sûr.
12:59Donc moi, j'ai pu interroger
13:01la mère de Sophie,
13:03qui est d'ailleurs venue
13:05voir le film.
13:07On reviendra sur
13:09comment vous êtes entrée
13:11dans ces réseaux, mais comment
13:13elle voit ce film, elle voit votre témoignage ?
13:15C'est
13:17dur à entendre. Comment elle vit ça ?
13:19Maman a suivi
13:21toute ma thérapie, donc chaque fois
13:23que j'avais des éléments qui sortaient,
13:25j'essayais de comprendre le pourquoi, le comment,
13:27le dessous des cartes, et elle m'a donné quand même des informations.
13:29Et elle aussi, elle a découvert
13:31des tas de choses par après,
13:33parce que c'est tellement aberrant,
13:35des parents normaux ne peuvent pas
13:37s'imaginer que son propre enfant
13:39qui est confié
13:41à une baby-sitter. C'est ça, vous avez été confié
13:43à une baby-sitter. Vous venez d'une famille
13:45noble, il faut le dire.
13:47C'est important.
13:49Vous avez été confié, quand vous étiez
13:51petite, à une baby-sitter qui était liée
13:53à la noblesse de la famille.
13:55Oui, c'était une baby-sitter
13:57qui venait à la maison, et donc elle était attachée
13:59à personne, parce que les trois aînés,
14:01ils se suivaient
14:03d'un an, et donc ils avaient plus ou moins
14:05le même régime, ils allaient à l'école, etc.
14:07Ma mère était absolument épuisée,
14:09et donc cette personne venait aider maman,
14:11et moi j'avais
14:13un autre régime, je faisais encore
14:15des siestes, et je n'allais pas à l'école,
14:17donc j'étais tout le temps quelque part dans les pieds de ma mère.
14:19Donc voilà,
14:21elle était là pour aider maman.
14:23Et régulièrement, elle m'emmenait
14:25chez ses parents à elle,
14:27le week-end,
14:29pour soulager mes parents.
14:31Et c'est là que j'ai
14:33commencé à avoir des entraînements,
14:35mais donc c'était progressif, avec le frère.
14:37Qui était plus âgé.
14:39Qui était plus jeune que la baby-sitter.
14:41Donc déjà, il y avait un problème d'inceste,
14:43ils couchaient ensemble,
14:45donc il y avait
14:47déjà l'initiation à la pédophilie,
14:49donc on était trois à faire
14:51ces saloperies, et puis
14:53après, elle s'en allait,
14:55et j'étais dans les pattes
14:57du frère.
14:59Quel âge ?
15:01Le frère avait 26 ans.
15:0326 ans, c'est très jeune.
15:05Oui, oui.
15:07Ce qu'on peut se poser
15:09comme question, on sait que c'est très
15:11difficile pour un enfant d'avoir des souvenirs à 3 ans,
15:13parce que ça se passe à plus ou moins 3 ans.
15:15Oui, entre 3 et 4 ans.
15:17Comment le psychologue Gérald Racine peut
15:19expliquer que les souvenirs à cet âge-là
15:21puissent remonter d'une manière aussi précise
15:23à la surface ?
15:25Déjà,
15:27le corps parle.
15:29Donc, quand tout à coup,
15:31il y a des flashs
15:33qui sortent, c'est très compliqué
15:35parce que c'est très diffus.
15:37Et puis, il faut bien se dire
15:39qu'à l'âge de 3 ans, on est
15:41toujours dans des injonctions, parce qu'on vous éduque.
15:43Donc, ne te mouche pas
15:45dans le rideau, dis bonjour
15:47à la dame, fais une pipe. On ne sait pas
15:49très bien si c'est normal ou pas, finalement.
15:51Tout ça, une espèce
15:53d'une soupe
15:55incroyable.
15:57Mais il y a quand même des odeurs, il y a la mémoire
15:59du corps, il y a les odeurs,
16:01il y a les couleurs, il y a les textures.
16:03Il y a tout ça
16:05qui sort. Et donc, évidemment,
16:07quand le corps parle, forcément
16:09on commence
16:11petit à petit à faire ressurgir
16:13les souvenirs.
16:15C'est incroyablement bien foutu.
16:17Moi, je veux dire un truc
16:19intéressant, parce que ça m'a assez bien fascinée.
16:21En fait, c'est le fait d'être
16:23avec un groupe de personnes qui ont vécu
16:25ça, où on voit vraiment,
16:27j'observe de mon point de vue,
16:29des mécanismes similaires. Et par exemple,
16:31par rapport justement à ces souvenirs, c'est aussi des
16:33questions que je me suis posées, donc je suis très
16:35heureuse de les entendre.
16:37On se dit, d'un côté, elles ont
16:39tout oublié, et puis tout à coup, ça ressort
16:41et il y a des détails, mais vraiment
16:43photographiques. Et en fait, effectivement,
16:45par exemple, il y a une précision.
16:47Alors, les souvenirs peuvent
16:49revenir par petit flash,
16:51et par exemple, Chantal Frey,
16:53on parle beaucoup, pour elle, c'est comme des pièces de puzzle,
16:55mais parfois avec une grande précision.
16:57Et donc, il y a,
16:59je vois souvent chez elle aussi,
17:03des différences, entre guillemets,
17:05avec des personnes normales, on a l'impression
17:07que c'est vraiment lié au trauma.
17:09C'est-à-dire que c'est comme si le fait
17:11qu'il y ait eu un trauma
17:13a imprimé
17:15très très fortement, s'est mis dans un tiroir,
17:17mais l'image, on va dire,
17:19elle est en haute définition quand elle ressort.
17:21Et donc, il y a des choses que je vois
17:23aussi, j'ai l'impression que c'est comme s'il y avait
17:25une partie, je vais dire, de leur cerveau
17:27qui s'est développé, qui a hérité
17:29tout ce cerveau de survie, etc.,
17:31ce système de survie.
17:33Et je vois bien, chez plusieurs
17:35d'entre elles, comme elles sont toutes toujours,
17:37et ça continue,
17:39dans un
17:41fonctionnement de survie.
17:43Donc je sais bien que
17:45il y en a, je vois la tête changer,
17:47on est au restaurant, parce qu'il y a un enfant
17:49qui entre et
17:51un petit qui pleure, c'est dangereux,
17:53ça met un stress. On est en alerte.
17:55Voilà, système d'alerte,
17:57c'est un enfant qui peut mourir.
17:59D'autres, s'ils doivent entrer, on est
18:01invité quelque part,
18:03il y a une propriété avec une grille
18:05qui doit s'ouvrir, etc.,
18:07dans peut-être une ville
18:09qu'elles ont connue, où elles ont eu
18:11des abus,
18:13c'est tout de suite l'angoisse.
18:15Et on voit qu'en permanence,
18:17elles échangent aussi des
18:19choses, et il n'y en a plus que eux qui vont dire
18:21« Bah oui, moi, depuis que je suis ici, j'ai quand même regardé
18:23où étaient,
18:25où sont les portes, les accès, les fenêtres, etc. »
18:27Et c'est permanent
18:29l'angoisse de devoir monter dans la voiture
18:31et que ce soit quelqu'un d'autre qui soit
18:33au volant. Et donc,
18:35ça, je le vois en permanence avec
18:37toutes. Et c'est curieux
18:39par rapport, par exemple, aussi à ces mémoires
18:41un peu de stress,
18:43parfois des hyper
18:47sensorialités.
18:49Et je vois,
18:51par exemple, moi qui ai beaucoup travaillé sur l'autisme,
18:53je vois que chez certains
18:55enfants autistes, qui peuvent être autistes
18:57pour des tas de raisons différentes, etc.,
18:59mais peut-être parfois aussi
19:01à cause de traumas,
19:03c'est pas à exclure,
19:05je vois qu'il y a ce côté du cerveau
19:07qui est, voilà,
19:09la dissociation,
19:11ou bien les sens
19:13beaucoup plus exacerbés,
19:15ou des
19:17mémoires photographiques, des choses comme ça,
19:19où il y a une compensation de certains
19:21sens, c'est très détonant.
19:23Donc, si le fils de la
19:25baby-sitter, le frère de la baby-sitter
19:27qui a 26 ans vous initie à ça,
19:29est-ce que vous pensez qu'il est
19:31conscient de ce qu'il fait ?
19:33Est-ce qu'il sait qu'il vous prépare, parce qu'on parle de
19:35même quelque chose ?
19:37Mais ça c'est clair, parce que c'était vraiment progressif,
19:39donc, il y a vraiment une méthodologie
19:41là-dedans, à mon avis, ils doivent
19:43avoir le parfait petit...
19:47Donc, vous avez son nom,
19:49vous pouvez pas le dire ici, mais vous avez le...
19:51Mais j'ai le nom, je l'ai retrouvé, d'ailleurs je l'ai contacté.
19:53Il est toujours vivant ? Il est toujours vivant, oui.
19:55Et ? Je l'ai contacté,
19:57je lui ai écrit une lettre.
19:59Et vous avez une réponse ? Et j'ai dit, bon ben voilà,
20:01mais non, évidemment que non, j'ai attendu,
20:03j'avais donné des dates, trois dates,
20:05pour le rencontrer, et c'est pas pour l'assassiner,
20:07de toute façon, je peux rien faire.
20:09Donc au niveau juridique,
20:11c'est fichu, je peux rien faire.
20:13Mais je voulais juste qu'il me donne les éléments,
20:15et puis qu'il m'explique un peu
20:19le pourquoi et le comment, ce serait quand même intéressant.
20:21Et puis qu'il collabore.
20:23C'était ça mon but.
20:25Évidemment, Courage Fillon,
20:27il n'a pas répondu.
20:29C'est sa femme qui m'a mordu.
20:31Vous parliez qu'il coupait
20:33des crapauds quand vous promeniez.
20:35Oui, exactement.
20:37Qu'il tuait des poules, qu'il vous préparait à...
20:39qu'il vous traumatisait
20:41pour vous créer un choc mental.
20:43Oui, et puis
20:45vraiment, il y avait une méthode, parce qu'après
20:47ces poules, il y avait des choses de plus en plus
20:49gros, et
20:51par exemple, avec
20:53des moutons,
20:55et là, il fallait chaque fois que
20:57j'arrache le cœur et le foie,
20:59donc je devais trouver à toute vitesse le cœur et le foie.
21:01Ce que j'ai dû faire
21:03avec les enfants après.
21:05Donc, évidemment qu'il y avait une méthode.
21:07Ça ne sort pas de nulle part.
21:09Il fallait que je sois prête pour
21:11participer à ce genre d'exactions.
21:15Et alors, c'est parce que vous êtes retrouvée
21:17dans des espèces de
21:19soirées rituelles,
21:21ces enfants,
21:23d'où pourraient-ils
21:25venir, ces autres enfants qui étaient...
21:27Pour moi, ces enfants
21:29parlaient tous le français, pour la
21:31plupart. Ils avaient même un petit
21:33accent français.
21:35Moi, je suis sûre et certaine qu'ils venaient de la France.
21:37Ça, c'est clair. Mais pas de la noblesse ?
21:39Non, du tout, du tout.
21:41C'est des enfants plutôt pauvres, en général,
21:43enlevés ou vendus par des parents ?
21:45Mais ça, je n'en sais rien.
21:47Je n'avais pas de contact direct
21:49avec eux. Je ne pouvais pas leur parler.
21:51Je voyais qu'on les préparait.
21:53J'étais un petit peu
21:55en deçà de tout ça.
21:57Moi, je devais attendre.
21:59J'arrivais après pour
22:01avoir le rôle
22:03qu'on m'avait assigné, évidemment.
22:05Ces enfants, je n'avais pas de contact.
22:07Mais je les voyais.
22:09Et ils parlaient tous le français.
22:11Sauf les Africains, là, effectivement.
22:13Parce que les enlèvements, c'est clair
22:15qu'on le sait. On a encore vu le documentaire
22:17Sense of Freedom, où au début, on voit des vrais enlèvements,
22:19des vraies images d'archives
22:21d'enlèvements. Mais il n'y a pas
22:23vraiment, dans ce film-là, de rituel.
22:25Non.
22:27Mais là, ça allait
22:29beaucoup plus loin, puisqu'on vous demandait
22:33de jouer
22:35avec d'autres enfants.
22:37Vous expliquiez qu'on vous demandait de faire
22:39le papou.
22:41Effectivement, je n'étais pas assise sur ma chaise.
22:43Donc, des enfants comme nous,
22:45on a dû participer, évidemment,
22:47à torturer ces enfants.
22:49C'était clair qu'on avait un rôle.
22:51Ils allaient s'amuser, évidemment.
22:53Des chiens, aussi. C'est vrai qu'on voit
22:55dans les témoins X de l'Affaire du Trou,
22:57des témoins qui parlent de chiens, aussi,
22:59qui violaient des enfants.
23:01Mais là, c'était pire que ça.
23:03C'était des chiens qui
23:05bouffaient les gosses.
23:07Évidemment, c'était
23:09des chiens qui étaient entraînés pour ça.
23:11Donc, ils avaient dû être absolument
23:13affamés. Et puis, ils avaient le goût du sang.
23:15Donc, oui, c'était comme une proie.
23:17Des enfants qui courent, c'est forcément
23:19une proie pour les animaux.
23:21On sait que dans l'histoire,
23:23on sait que les témoignages de chasse
23:25à l'homme ont existé.
23:27C'est peut-être pour
23:29nous convaincre
23:31ou essayer de
23:33comprendre, pour ceux qui nous suivent.
23:35Les chasses à l'homme ont véritablement existé
23:37en Belgique.
23:39Et puis, on sait aussi
23:41qu'il y avait des chasses à l'homme aux États-Unis.
23:43Exactement.
23:45Avec des noirs. Donc, ce n'est pas
23:47une invention, la chasse à l'homme.
23:49Et c'est vrai que dans Les survivantes,
23:51Anne Coluca
23:53aussi parle de témoignages de chasse
23:55d'enfants.
23:57Mais c'est de nouveau tellement...
23:59Chantal y a assisté
24:01aussi. Chantal Frey. Chantal aussi en parle.
24:03Oui. Je pense
24:05qu'en fait, ce sont des
24:07systèmes. Ce n'est pas toujours exactement
24:09le même protocole.
24:11On a tous eu la même
24:13trame. Je dirais la même trame.
24:15On a tous eu un rôle différent.
24:17Et
24:19voilà. Mais on a connu les mêmes
24:21exactions.
24:23Donc, des décapitations, des choses
24:25implantables. Mais ça ne s'invente
24:27pas. C'est
24:29fou parce qu'on ne se connaissait pas. Et avant
24:31de se rencontrer,
24:33moi personnellement, je me dis « mais c'est tellement incroyable
24:35cette histoire que je suis la seule
24:37à avoir vécu ce genre d'horreur ».
24:39Mais non, pas du tout.
24:41Et tout se rejoint. Parce que même...
24:43On peut en revenir avec
24:45la dissertation
24:47et les souvenirs qui ressortent.
24:49Par exemple, avec Chantal.
24:51Chantal, Anne-Occueil et moi, on s'est baladés
24:53aux mêmes endroits.
24:55Et Chantal et moi,
24:57de temps en temps,
24:59on discute ensemble.
25:01On dit « mais est-ce que tu te souviens d'un corridor
25:03où c'était comment ? Ou un souterrain
25:05ou pas ? ». Et j'ai dit « oui, oui, oui ».
25:07Et là, il y avait du béton. Et puis là,
25:09il y avait quelques petites briques surchamblées,
25:11des briques rouges, etc.
25:13Et en fait, c'est ça,
25:15c'est par là que les souvenirs ressortent.
25:17Et donc, ça semble des détails.
25:19Ça peut être un clou dans un plancher.
25:21Mais autour de ce clou, on voit tout le reste.
25:23Parce que quand vous regardez
25:25droit devant vous, vous voyez
25:27malgré tout ce qui se passe à côté.
25:29Le cerveau, lors de ses
25:31exactions, il va
25:33se focaliser sur un
25:35détail, un point, pour ne pas devenir
25:37fou. Mais vous voyez exactement
25:39tout ce qui se passe.
25:41Dans le système,
25:43au-delà de
25:45satisfaire
25:47les délires pervers
25:49et psychopathes de certains, à quoi
25:51ça sert ?
25:53C'est une histoire de grosse bouche.
25:55Oui, moi, c'est vraiment le truc
25:57qui m'a complètement
25:59fascinée, et c'est de se dire pourquoi.
26:01Pour moi, c'est vraiment
26:03un système. En fait, ça sert à de
26:05multiples choses.
26:07C'est un système de contrôle.
26:09Au niveau de ce qui est hérité des pratiques
26:11qui sont déjà
26:15dans les familles
26:17qui remontent au Moyen-Âge
26:19dans les familles
26:21régnantes,
26:23il y a des choses
26:25évidentes. À la fois,
26:27le souverain doit toujours
26:29asseoir son pouvoir,
26:31il y a toujours quelqu'un
26:33qui essaie de prendre sa place,
26:35de le détrôner. Donc, on doit s'assurer
26:37qu'on fait peur. Comment est-ce
26:39qu'on reste au top ?
26:41On fait peur à tout le monde.
26:43Si on invite
26:45les autres à ce genre de pratiques,
26:47c'est clair que
26:49le type qui n'avait pas envie,
26:51il ne va pas dire
26:53« Excusez-moi, ma femme m'attend. »
26:55Là, on fait peur à ceux qui sont dans le secret.
26:57Exactement.
26:59C'est un chantage permanent.
27:01C'est un peu Epstein.
27:03Là, on parle de manière plus gore.
27:05Oui, c'est ça.
27:07C'est la même chose.
27:09On a sorti très peu de l'affaire Epstein.
27:11On a parlé juste
27:13des filles mineures.
27:15Dans le réseau Epstein, il y avait aussi
27:17des meurtres d'enfants.
27:19Et puis, une autre chose dont on a
27:21quand même très peu parlé dans le réseau Epstein,
27:23c'est tous les liens avec la CIA,
27:25le Mossad,
27:27les liens avec la famille royale anglaise,
27:29les liens avec la France,
27:31le réseau français.
27:33Jean-Luc Brunel, c'est lui.
27:35Les liens avec les agences de mannequins,
27:37les liens avec les présidents,
27:39que ce soit Clinton,
27:41que ce soit Trump, etc.
27:43Donc, le réseau Epstein,
27:45c'est ce qu'ils appellent aux États-Unis
27:47« limited hangout ».
27:49Ils donnent juste du goût à goût.
27:51Mais Ghislaine Maxwell, c'était qui ?
27:53C'était la fille de Robert Maxwell,
27:55qui était quand même un magnat de la presse
27:57et qui travaillait directement pour le Mossad.
27:59Ce n'est pas un secret.
28:01La journaliste Whitney Webb,
28:03qui est pour moi une des meilleures journalistes
28:05qui est aujourd'hui aux États-Unis,
28:07elle a quand même fait un bouquin de 1000 pages
28:09qui s'appelle
28:11« One Nation Under Blackmail », je crois.
28:13Donc voilà, il faut se donner le temps de le lire.
28:15Quand on dit que c'est du complotisme,
28:17allez-vous taper le bouquin.
28:19Enfin, les deux volumes.
28:21Donc oui, c'est évident.
28:23C'est un système de contrôle
28:25qui n'est pas avec mon contrôle,
28:27malheureusement.
28:29C'est comme ça que ça peut se perpétuer,
28:31où on voit que sont impliqués dedans
28:33les réseaux bancaires,
28:35les grandes familles.
28:37Est-ce qu'on peut en citer certaines,
28:39les grandes familles ?
28:41On sait lesquelles c'est ?
28:43Oui, c'est les familles bancaires
28:45internationales.
28:49C'est pratiquement,
28:51en fait, ça tient aussi
28:53tout ce qui est président
28:55ou monarchie. C'est vraiment
28:57le top du top.
28:59Oui, parce que certains disent, par exemple,
29:01que c'est une technique connue d'orienter vers les fausses pistes
29:03pour brouiller les autres
29:05et pour rendre la chose incroyable.
29:07Par exemple, certains disent que la famille royale,
29:09c'est une invention,
29:11c'est pour ne pas aller vers
29:13les autres pistes plus crédibles.
29:15Mais,
29:17certains pensent qu'il y a une implication
29:19avec les familles royales.
29:21Qu'est-ce qu'on peut en dire ?
29:25On ne peut rien dire.
29:29Oui, qu'est-ce qu'on peut
29:31en dire ?
29:33Parce que c'est vrai que
29:35les familles nobles,
29:37on ne dira pas qu'elles sont impliquées là-dedans,
29:39mais les d'Avignon, les Lippens...
29:41Je veux dire que
29:43les Chinels,
29:45de plus en plus,
29:47grâce au film, il y a des tas de choses qui
29:49se sortent.
29:51Le nombre de témoignages,
29:53même depuis le film,
29:55en trois jours en Belgique,
29:57le nombre...
30:01Il y a beaucoup de gens qui viennent et qui disent
30:03j'étais pas sûre de ce que je savais déjà
30:05parce que ça me paraissait tellement énorme.
30:07Mais maintenant
30:09que je suis convaincue que c'est vrai...
30:11Des témoignages de gens pris dans les réseaux ?
30:13De familles !
30:15Oui, de familles.
30:17Des familles qui sont en périphérie
30:19et qui disent je comprends,
30:21mais celui-là, pourquoi il est comme ça ?
30:23Mais maintenant...
30:25De gens qui avaient vu une partie,
30:27ou qui avaient entendu les confessions
30:29d'un tel,
30:31ou qui habitent près,
30:33qui ont de la famille, qui ont un tel château,
30:35etc.
30:37Et alors là, tout à coup,
30:39tout s'éclaire.
30:41Mais maintenant, on parle beaucoup de l'aristocratie.
30:43Après on sait qu'on doit démêler le vrai du faux,
30:45chaque témoignage.
30:47C'est clair qu'il peut y avoir des faux témoignages.
30:49Bien sûr, on s'attend.
30:51Moi je me méfie toujours de tout.
30:53Même de moi-même, pratiquement.
30:55Donc je veux dire, on ouvre,
30:57tout grand, et puis après,
30:59c'est au compte-gouttes.
31:01Alors ce que j'ai dit à Pierre Barnerias, le réalisateur,
31:03je lui ai dit...
31:05On parle beaucoup de l'aristocratie,
31:07certes,
31:09mais ils ne sont pas tous dedans non plus.
31:11Il ne faut pas faire un raccourci énorme.
31:13C'est comme les francs-maçons,
31:15il y en a qui sont dedans, ça c'est clair,
31:17mais ils ne sont pas tous dedans non plus.
31:19Donc ça, j'insiste lourdement,
31:21parce que sinon, ce sera une très mauvaise
31:23chasse à la sorcière,
31:25et on va faire un clivage
31:27pas possible.
31:29En fait, mon impression,
31:31c'est que dans chaque lieu de pouvoir,
31:33il y en a deux ou trois,
31:35et qui suffit à
31:37pourrir.
31:39Ou deux ou trois, je n'en sais rien.
31:41Il y en a quelques-uns.
31:43Parlons de la franc-maçonnerie,
31:45la plupart des francs-maçons,
31:47même si c'est des gens, on va dire,
31:49qui trouvent un certain intérêt,
31:51etc.,
31:53du copinage et compagnie,
31:55on s'en fout.
31:57Ce n'est pas de ça qu'on parle.
31:59Mais il y en a clairement dans la franc-maçonnerie,
32:01en général c'est dans les très hauts degrés.
32:03Je ne suis pas franc-maçonne,
32:05mais il suffit qu'il y en ait
32:07quelques-uns à certains endroits clés.
32:09C'est la même chose, que ce soit avec la banque,
32:11que ce soit avec la franc-maçonnerie,
32:13que ce soit avec l'Église catholique,
32:15l'aristocratie,
32:17certains ordres,
32:19les ordres de Malte,
32:21ce que je disais à Pierre Barnérias,
32:23il suffit qu'il y en ait.
32:25Ce n'est pas les survivantes qui doivent faire ça.
32:27Elle témoigne dans son premier documentaire
32:29sur le sujet.
32:31Je lui dis,
32:33à un moment donné, toi, comme journaliste,
32:35tu dois venir avec des faits.
32:37Des faits
32:39avérés.
32:41Est-ce qu'on a des...
32:43Je me pose par exemple la question,
32:45c'est incroyable qu'il ait disparu,
32:47soi-disant suicidé,
32:49on l'a suicidé,
32:51mais qu'il n'ait pas gardé des preuves un peu partout.
32:53Pareil pour Dutroux,
32:55c'est quand même curieux.
32:57Que lui n'ait pas été suicidé,
32:59est-ce qu'ils ont des preuves un peu partout ?
33:01Est-ce que lui, comme journaliste,
33:03peut étayer les propos de ses survivantes
33:05par des choses factuelles ?
33:07Où les gens se diront,
33:09au moins je recolle les deux.
33:11Des lieux,
33:13des preuves,
33:15des preuves physiques.
33:17Il y a des éléments de preuves, mais là,
33:19je crois qu'on ne peut pas en parler pour le moment.
33:21Mais il y en a.
33:23Il n'y a pas des preuves de tout.
33:25Mais il faut bien se dire qu'on a été filmé en permanence.
33:27Parce que ça se vendait aussi.
33:29Donc,
33:31on a été filmé, on a été photographié,
33:33c'était des mises en scène, évidemment.
33:35Donc, il existe des films
33:37où on voit des enfants
33:39dans des rituels pédo-sataniques
33:41se faire tuer.
33:43Et ça, certains ont eu
33:45à disposition ces films.
33:47Forcément.
33:49Et puis, il y a d'autres types de preuves.
33:53Je crois que là,
33:55on ne peut pas en dire plus.
33:57Et ce qu'on a besoin de dire,
33:59parce que c'est quand même risqué,
34:01c'est qu'effectivement,
34:03les trucs sont aujourd'hui...
34:05Chacun a des personnes
34:07qu'il connaît. Donc, il n'y a pas quelqu'un qui centralise
34:09tous les trucs de tout le monde.
34:11Mais ça circule.
34:13Certains types de preuves sont déposés,
34:15copiés dans différents endroits,
34:17à différentes personnes.
34:19Petite parenthèse.
34:21Est-ce que
34:23quand on sait,
34:25par exemple, qu'Emmanuel Macron,
34:27à 14 ans, rencontre
34:29celle qu'on présente comme une femme
34:31qui a 30 ans de plus,
34:33que pendant des années,
34:35il y a une enquête, fait document,
34:37qui a travaillé sur le fait que
34:39Brigitte Macron ne serait pas
34:41une femme, mais un trans.
34:43Donc, on est tous dans une
34:45histoire de mensonges. Est-ce que c'est aussi,
34:47selon toi,
34:49des réseaux MKUltra ?
34:55Moi, je me suis beaucoup documentée
34:57sur l'OMKUltra.
34:59Peut-être expliquer ce que c'est.
35:01Oui, c'est compliqué.
35:03Je vais remonter
35:05loin, mais ça va prendre 2-3 minutes.
35:07D'une part,
35:09je pense qu'il y avait déjà
35:11des rituels
35:13qui remontent
35:15peut-être à Babylone ou à l'ancienne Égypte,
35:17mais avec de la sourcellerie, etc.
35:19Des choses au Moyen-Âge
35:21qui ont servi dans des ordres.
35:23On peut dire des ordres des chevaliers,
35:25des différents ordres
35:27qui étaient finalement pour protéger
35:29l'empereur,
35:31le roi, ci et là.
35:33Il y avait certaines pratiques.
35:35Les pratiques de sacrifice existaient.
35:37Pour acquérir des pouvoirs magiques aussi.
35:39C'est un truc important
35:41dont on ne parle pas assez
35:43et qui rejoint un petit peu ce qui s'est passé
35:45avec l'OMK.
35:47C'est-à-dire que
35:49dans ces rituels
35:51chamaniques, ce qui se passe, c'est que les gens
35:53survivent. Tout le monde ne survit pas.
35:55Mais avec
35:57ce type de pratiques
35:59auxquelles on initie les enfants
36:01très petits,
36:03souvent ils développent des facultés
36:05de
36:07dissociation, de ne plus sentir le mal.
36:09On est obligé, entre guillemets, d'une certaine manière
36:11de sortir de son corps pour ne plus sentir la douleur.
36:13Ou en tout cas
36:15de faire abstraction, je ne sais pas comment,
36:17pour survivre à ça.
36:19D'avoir des facultés...
36:21L'obéissance, ce n'est pas...
36:23Au contraire, ça c'est autre chose.
36:25Ce n'est pas un don.
36:27Il y a une volonté de développer des dons.
36:29Ce sont des dons d'intuition,
36:31de sensation. On sait
36:33quand il y a quelqu'un derrière votre dos,
36:35ils ont des yeux dans les dos.
36:37Une forme de médiumnité
36:39aussi, de voyance. On perçoit très bien les choses
36:41dans le nom. Et moi je vois tout ce groupe.
36:43Ce n'est pas un truc qu'on a vu
36:45jusqu'à présent, mais tous ces gens
36:47ont développé ça parce que ce sont en fait
36:49ces facultés qu'on appelle ça...
36:51À l'époque, peut-être qu'on appelait ça
36:53de la magie. On peut dire qu'à un moment, le cerveau
36:55passe en overdrive
36:57simplement pour survivre.
36:59Donc il y a une forme de volonté
37:01de développer des dons.
37:03Et à la fois, il ne faut pas oublier que
37:05les rois, les souverains,
37:07les chefs, etc., ils ont besoin
37:09de voir, d'anticiper,
37:11d'être les plus forts,
37:13de survivre à la douleur, et d'avoir
37:15aussi le droit de vie ou de mort.
37:17C'est celui qui...
37:19Donc de pouvoir supporter l'horreur,
37:21de faire massacrer quelqu'un.
37:23Donc tout ça, c'est quelque chose qu'on va dire qu'on retrouve
37:25déjà dans les lignées
37:27royales ou autres,
37:29ou en tout cas ceux qui se pensent ne pas
37:31faire partie de la même.
37:33À la limite, il y a un petit côté élitiste.
37:35Voilà.
37:37On n'est pas comme les autres.
37:38Mais ça, c'était le pouvoir visible avant.
37:40Mais donc ça, on va dire
37:42d'un côté, ça n'a
37:44jamais cessé. Et puis à côté
37:46de ça, il y a, en tout cas,
37:48moi je vois ce qui s'est passé, on peut remonter
37:50au nazisme, voilà. Donc les
37:52nazis ont tout à fait pratiqué,
37:54et c'est vraiment documenté,
37:56le château de Würzburg, etc., ils étaient
37:58complètement dans un... Il y avait
38:00toute une partie, on va dire, d'occultisme,
38:02ésotérique, avec Hitler
38:04et les nazis. Ils ont fait ce type
38:06d'expérience. Donc ils ont fait,
38:08on n'en parle pas beaucoup, ce genre
38:10de choses dans les camps de concentration.
38:12Et puis après, et donc après,
38:14après le
38:16Nuremberg,
38:18il y a eu ce qu'on appelle l'opération
38:20Paperclip, où les Américains
38:22ont récupéré toute une série
38:24de scientifiques nazis.
38:26Ça, c'est documenté, ça ?
38:28C'est tout à fait documenté, c'est très
38:30très documenté, après la guerre,
38:32sous prétexte de lutter contre les communistes,
38:34en disant, voilà, on récupère. Et donc là,
38:36les services secrets qui se
38:38sont créés peu après,
38:40c'est devenu la CIA... Le réseau Gladio,
38:42ici en Europe. Voilà, déjà les services
38:44secrets là-bas ont commencé
38:46à faire toute une série d'expériences, qu'ils ont appelées
38:48MK-Ultra. MK, le cas
38:50en...
38:52on va dire, ils ont gardé le cas
38:54allemand, c'est Mind Control.
38:56Voilà, c'est pas le cas de Cairo,
38:58c'est Mind Control Ultra. Et donc, c'était
39:00pour apprendre,
39:02c'était l'époque où on s'intéressait
39:04à tous les phénomènes
39:06de voyances
39:08paranormales,
39:10paranormaux, etc.
39:12Pouvoir voir, anticiper, ce qu'il y avait,
39:14les tests psychologiques,
39:16est-ce que vous pouvez lire
39:18la carte ou l'objet... Et c'est vraiment pas du
39:20compotisme, parce que même Naomi Klein
39:22dans son livre, La stratégie du choc,
39:24c'est son premier chapitre,
39:26où elle explique, avec des témoins,
39:28qui expliquent qu'ils ont été pris dans des réseaux,
39:30ils pensaient aller en thérapie, au fait, ils étaient pris
39:32dans un réseau... Et donc,
39:34ils ont fait ça aux Etats-Unis,
39:36c'est documenté, ça a été financé,
39:38il y a eu des enquêtes
39:40parlementaires
39:42aux Etats-Unis, etc.,
39:44où ils ont testé des drogues,
39:46c'est-à-dire qu'ils ont repris
39:48ce qui existait déjà comme pratique,
39:50on va dire, dans les majeures,
39:52et le nazi, une sorte de combinaison,
39:54et puis à ce moment-là, ils ont
39:56commencé à faire ça
39:58dans des bases militaires, de manière, entre guillemets,
40:00scientifique. Pas seulement des bases militaires,
40:02dans des hôpitaux psychiatriques
40:04aussi, donc des traitements
40:06psychiatriques de l'époque, vous vous souvenez,
40:08on faisait par exemple, on a testé des drogues,
40:10on a testé les électrochocs...
40:12Confusion jour-nuit...
40:14Des trucs où on voulait effacer
40:16le cerveau et reprogrammer
40:18avec des messages
40:20répétés en boucle, et donc il y a toute une
40:22série de gens à qui on a
40:24fait passer systématiquement,
40:26ce sont devenus des protocoles,
40:28on va dire, de torture et d'entraînement,
40:30et on voulait en former des espions,
40:32c'est-à-dire des gens qui allaient être
40:34entraînés pour tuer, pour développer
40:36des super-pouvoirs, pour
40:38être capables de mémoriser de manière
40:40photographique un document,
40:42ou de livrer un message
40:44sans pouvoir dire qui les
40:46avait... Voilà.
40:48Donc, en fait, c'est très documenté.
40:50Et Cathy O'Brien,
40:52par exemple, a fait un très gros livre qui s'appelle
40:54The Transformation of America, il y a un film
40:56aussi, deux livres,
40:58et donc c'est la même chose qui s'est passé
41:00en Europe, en fait. Donc, il y avait un
41:02contact très clair entre l'Europe
41:04et les Etats-Unis, à ce niveau-là.
41:06Et je digresse un peu, mais est-ce qu'on
41:08sait qu'il y a énormément de dirigeants
41:10qui sont formés par Klaus Schwab
41:12et sa bande, les Young Global Leaders,
41:14est-ce qu'on peut penser qu'il y aurait
41:16certains qui seraient... Parce que
41:18c'est vrai que dans les comportements de Macron, de Trudeau,
41:20de De Croo, on voit
41:22des récurrences où
41:24ils sont fort absents. Est-ce qu'on
41:26pourrait penser que c'est des gens qui ont été
41:28un peu formés à MKUltra, et
41:30surtout Macron, qui a quand même disparu des radars
41:32après avoir rencontré Brigitte
41:34pendant des années, et où
41:36quand on enquête pour savoir ce que c'est, même si on se
41:38trompe,
41:40le journaliste le fait document,
41:42on a fermé ses comptes,
41:44il est menacé, il a eu des menaces de mort,
41:46il est vraiment dans
41:48une situation pas possible,
41:50compliquée, parce qu'en même temps,
41:52si on racontait des conneries,
41:54on dirait, on démentirait
41:56publiquement. Donc, on touche
41:58quand même à quelque chose qui semble
42:00partout,
42:02cette tendance à
42:04manipuler les dirigeants.
42:06Est-ce qu'il y a un lien avec
42:08l'histoire de
42:10Sophie aussi ? Est-ce que c'est un grand
42:14système qui
42:16aussi est très compliqué à accepter
42:18s'il est vrai, parce que ça
42:20remet complètement
42:22en question
42:24le monde dans lequel on est, la société
42:26dans laquelle on est, puisque ça touche tout,
42:28ça touche la finance, ça touche
42:30les médias, évidemment, ça touche à tout.
42:32Ça touche la juridiction aussi.
42:34Si je peux dire,
42:36c'est pas Sophie, mais nous on en connaît
42:38une qui a effectivement été
42:40« sélectionnée »,
42:42donc elle venait pas
42:44de l'aristocratie, etc., donc parfois
42:46c'est clair que les gens qui sont dans
42:48l'aristocratie peuvent
42:50être... On cherche quand même aussi
42:52des enfants qui ont certaines facultés,
42:54quand on voit qu'ils survivent, etc.,
42:56et puis effectivement, à un moment,
42:58il y a parfois des décisions,
43:00et donc on en a une qui a passé tout ce
43:02processus, jusqu'au moment
43:04où il y a une forme de décision
43:06de dire, voilà, telle personne, on va en faire ça.
43:08Elle, elle était sélectionnée pour
43:10devenir
43:12une artiste, donc ils sont placés dans
43:14le monde, et on leur dit...
43:16Une artiste, une star, pour devenir
43:18une star. Et donc il y en a qui sont
43:20« sélectionnées », c'est
43:22comme des poules, on va dire,
43:24des viviers, et puis
43:26on empêche quelques-uns,
43:28ils vont entrer dans le monde des affaires,
43:30de la banque,
43:32des stars, etc.
43:34C'est clair qu'on peut être étonné aussi, surtout aux Etats-Unis, du monde des stars,
43:36à quel point ils sont formatés,
43:38à quel point ils tiennent le même discours,
43:40à quel point ils n'ont jamais de discours politique,
43:42et quand ils en ont un, curieusement, c'est vrai qu'ils disparaissent.
43:44Si on revient à Macron,
43:46il a quand même bien un moment,
43:48juste avant le Covid, là, le règne de la bête
43:50arrive, etc. Enfin, je veux dire,
43:52on peut quand même être étonné de voir des
43:54présidents dire ce genre de choses.
43:56Et puis on a eu...
43:58J'ai eu des journalistes que je connais,
44:00qui ne l'ont pas dit
44:02publiquement, mais avec qui j'en ai
44:04discuté, qui m'ont vraiment dit l'avoir vu
44:06dans des états
44:08de trans, quoi.
44:10Voilà, enfin, je veux dire,
44:12anormaux, clairement. Alors, est-ce que c'est
44:14abus de substance ou autre, on n'en sait rien,
44:16mais en tout cas,
44:18pas normaux, ça, c'est sûr.
44:20Alors, quand on est là-dedans,
44:22on peut se poser la question, mais comment sort-on
44:24de... individuellement,
44:26c'est un travail thérapeutique,
44:28mais comment on sort
44:30collectivement
44:32de ce système entier,
44:34qui est très puissant, qui est lié aussi,
44:36peut-être, ça, on parlait, de
44:38tout ce qui est la guerre, aussi.
44:40On sait que l'Ukraine, par exemple, était
44:42le laboratoire de production d'enfants
44:44par GPA,
44:46des trafics d'enfants pour les couples
44:48ici, qui ne peuvent pas en avoir,
44:50qui
44:52chosifient, qui réifient
44:54l'enfant. C'était aussi des
44:56laboratoires secrets,
45:00chimiques.
45:02C'est global.
45:04Comment... Est-ce qu'on peut
45:06sortir de ça, Samantha, tu penses ? Est-ce qu'on peut...
45:08Est-ce qu'il peut y avoir un...
45:10un réveil, pas de la bête,
45:12mais du bon,
45:14de l'ange ? Moi, vraiment,
45:16là où je vois quelque chose d'extrêmement
45:18positif,
45:20c'est qu'on ne savait
45:22pas du tout comment le public
45:24allait prendre le fil,
45:26puisque, jusqu'à présent,
45:28on s'attendait à ce qu'énormément
45:30de gens soient vraiment dans
45:32une violence, même,
45:34par rapport à ces informations,
45:36à avoir
45:38de nombreuses attaques. On est très,
45:40très, très surpris de voir que... De l'accueil.
45:42En fait, que les gens,
45:44voilà, même si
45:46ça leur paraît incroyable à beaucoup,
45:48mais le croient. Donc,
45:50je ne sais pas ce qui se passe, parce que c'est difficile
45:52d'expliquer, mais il y a une sorte de voile
45:54qui est en train de se dissiper,
45:56et je pense que, collectivement,
45:58je ne sais pas comment dire autrement,
46:00la société, on est à un point,
46:02une sorte de réveil collectif,
46:04où elle se dit,
46:06ok, ben oui, ce genre de choses
46:08existent. Et donc, ça, pour moi, c'est déjà le premier pas.
46:10Et je pense que ça a plutôt,
46:12après, c'est surtout à Sophie de répondre
46:14aussi, mais pour moi, déjà,
46:16si on peut, globalement,
46:18en prendre conscience et se dire,
46:20ok, c'est une réalité, en fait, c'est un système.
46:22Les gens qui sont entrés là-dedans,
46:24quelle que soit leur famille,
46:26que ce soit
46:28des gens au bas de l'échelle ou en haut
46:30de l'échelle, puisqu'il y en a partout,
46:32mais souvent, c'est des trucs
46:34multigénérationnels.
46:36Ils n'ont pas choisi, ce n'est pas leur faute,
46:38entre guillemets,
46:40ils n'ont pas demandé que ça se passe.
46:42Ils n'ont pas pu sortir,
46:44non plus. Peut-être que certains l'ont fait.
46:46Je pense qu'il y en a beaucoup
46:48qui se sont retrouvés, après, avec des problèmes
46:50d'alcoolisme, de suicide, parce que c'est horrible
46:52comment en sortir.
46:54Donc, je pense que c'est plus
46:56d'essayer de se soigner
46:58collectivement que de
47:00commencer à s'entredéchirer.
47:02Il va falloir
47:04qu'on trouve une solution collective.
47:06Je pense que c'est possible.
47:08On sait qu'il y a,
47:10on espère, on sait qu'il y a beaucoup d'enfants
47:12qui disparaissent en France, en Belgique,
47:14qu'on ne retrouve jamais,
47:16il y a aussi dans des camps de migrants,
47:18ça c'est le plus facile, des enfants qui disparaissent.
47:20À Calais, on entendait
47:22dans les camps, ils n'ont aucune preuve,
47:24les parents pouvaient les se plaindre
47:26cause toujours.
47:28Il y a des enfants qui viennent sans, les parents.
47:30C'est ça aussi, les mineurs
47:32non accompagnés. Est-ce qu'on peut penser
47:34qu'on peut se joindre à des réseaux comme ça?
47:36Pas que, mais est-ce que...
47:38Il y a même un système, on a même découvert un système
47:40avec les petits aéroports, par exemple.
47:42En France,
47:44en Belgique, etc.
47:46Dans les ports aussi, sans doute.
47:48C'est ce qu'on voit dans
47:50Sense of Freedom.
47:52Oui, j'imagine. Personnellement,
47:54je n'ai pas encore tellement de témoignages de ça.
47:56Il n'y a pas de raison que ce ne soit pas le cas.
47:58En tout cas, nous, on a beaucoup de témoignages.
48:00Il y a des preuves de richissimes
48:02de gens qui ont
48:04leur esclave
48:06à domicile.
48:08C'est ce qu'on voit dans Sense of Freedom.
48:10Des enfants qui sont vendus à des...
48:12On atteint des...
48:16Celui qui croyait encore
48:18au Père Noël, il se prend
48:20une belle claque, là.
48:22Mais à notre niveau,
48:24esclave, on ne le voit pas.
48:26C'est vraiment l'ordre érituel.
48:28Effectivement, quand on est esclave de quelqu'un,
48:30il y a des enfants
48:32qui sont enchaînés, qui sont attachés,
48:34qui ont des colliers
48:36comme des animaux, des chiens.
48:38Mais ça, c'est intra-muros.
48:40Extra-muros, non.
48:42Ce n'est pas les esclaves qui...
48:44Ça ne se voit pas, évidemment.
48:46Ce serait trop simple.
48:48Encore, on ne dit pas que ça n'existe pas.
48:50Ici, en Belgique...
48:52Dans le documentaire, vous expliquez
48:54qu'il y a des dirigeants africains
48:56qui venaient et qui avaient des demandes...
48:58Je n'ai pas dit que c'était un dirigeant africain.
49:00J'ai dit qu'il était un chef d'État.
49:02Un chef d'État, oui.
49:04Qui a reçu un cadeau des Africains.
49:06Je parle de ce que j'ai connu.
49:08Oui, des enfants.
49:10Par contre, j'ai eu des témoignages de ça,
49:12mais pas dans le documentaire.
49:20C'est partout, en fait.
49:22Quand on y pense, de toute façon,
49:24c'est des pratiques...
49:26Il y a une longue tradition...
49:28Qui, entre guillemets,
49:30heureusement, étayent des propos
49:32qui sont toujours subjectifs
49:34puisque c'est un être humain qui parle.
49:36C'est ça aussi.
49:38Certains diront
49:40que le cerveau humain est capable
49:42d'importer tellement de choses.
49:44La parano, la mythomanie,
49:46ça existe.
49:48À ce degré-là, non.
49:50D'autant plus que, je répète,
49:52on ne se connaissait pas.
49:54Je regrette que
49:56Pyre Valgras n'ait pas filmé
49:58cette rencontre.
50:00Mais il y en a plein, tout le temps.
50:02C'est vrai que t'es très riche.
50:04Je vais dire que c'est très difficile.
50:06Pour moi, par exemple,
50:08parce que j'assiste souvent,
50:10puis on n'est pas toujours là non plus.
50:12C'est difficile parce que ce ne sont pas
50:14des moments où on dit
50:16on y va et on va filmer ça.
50:18Ça se passe.
50:20À un moment, il y a un truc, un déclencheur.
50:22Et paf, il y a une photo,
50:24un endroit, une discussion.
50:26Et hop, il y a quelque chose qui sort.
50:28Alors, souvent, je regrette
50:30de ne pas être là en me disant
50:32je n'avais pas à ne fuser qu'un micro.
50:34En même temps, je trouve que c'est tellement,
50:36d'abord, c'est tellement intime.
50:38C'est très intime.
50:40Il y a beaucoup d'émotions, du trauma.
50:42Et puis, il faut quand même
50:44que les gens vous fassent confiance.
50:46Elle ne va pas tout balancer comme ça.
50:48Et demain, je me retrouve avec la gorge tranchée.
50:50Donc, c'est difficile à partir du moment
50:52où on assiste à énormément
50:54de dévoilements, etc.
50:56D'être là où
50:58je ne vais pas aller cacher un micro sur la table.
51:00Il y a un moment, il y a une éthique.
51:02C'est spontané.
51:04Et c'est pour ça qu'après,
51:06il y a aussi des moments où alors,
51:08elles choisissent d'enregistrer vraiment et de redire.
51:10Mais c'est vrai, je comprends.
51:12Oui, c'est la frustration du journaliste.
51:14Oui, c'est difficile.
51:16Est-ce qu'il y a beaucoup de noms
51:18qui sont dédiés par vous, par d'autres,
51:22qui risquent d'aboutir à quelque chose
51:24en termes de justice ?
51:26Si on peut encore croire à la justice.
51:28Ou de toute façon,
51:30c'est parce qu'on parle du fait que
51:32les faits sont prescrits.
51:34Mais ça doit encore se passer.
51:36On sait que j'ai interviewé
51:38Mbile il n'y a pas longtemps.
51:40Il y a énormément de choses qui n'ont pas été révélées.
51:42C'est surtout ça, en fait.
51:44L'affaire du trou révèle plutôt les choses occultées
51:46Est-ce qu'on peut espérer aussi
51:48réouvrir des enquêtes ?
51:50Parce que pour sortir de ça,
51:52il faut médiatiser
51:54et attaquer en justice.
51:56La justice, non, ça je n'y crois pas.
51:58Parce qu'il y a des personnes
52:00qui sont tellement en vue
52:02comme des chefs d'État.
52:04Comment voulez-vous mettre des chefs d'État en prison ?
52:06Tout le monde irait.
52:08Ce n'est pas possible.
52:10Il n'y aurait plus personne.
52:12Donc cette justice-là, non, ça je n'y crois pas.
52:14Ça je n'y crois pas du tout.
52:16Il faudra vraiment collaborer.
52:18Il faudra changer le système de l'intérieur.
52:20Mais pas comme ça, en jetant tout le monde
52:22en prison.
52:24C'est mission impossible.
52:26Mais par contre, je pense qu'il y a quand même des noms qui vont sortir.
52:28Oui, il y a des noms qui vont sortir.
52:30Puis il y a beaucoup de personnes qui sont décédées.
52:32C'est plus facile.
52:34Mais là, pour le moment, moi, personnellement,
52:36je ne peux pas sortir des noms.
52:38Je ne les sortirai pas tant que je ne suis pas...
52:40Si par exemple,
52:42il y a centaines de personnes
52:44qui convergent vers les mêmes noms,
52:46effectivement, là, on pourrait les sortir.
52:48Il y en a de plus en plus quand même.
52:50Il y en a beaucoup.
52:52On commence à voir...
52:54Pas que Lucas a commencé à sortir des noms.
52:56On voit d'ailleurs l'annonce de celui
52:58qu'elle appelle son tortionnaire allemand
53:00qui a un visage particulièrement effrayant.
53:02Ça, on peut le prouver.
53:04On peut le prouver en recherchant,
53:06en faisant une enquête sur ce gars,
53:08qu'il est impliqué, je suppose.
53:10Je suppose qu'elle ne sort pas un nom comme ça.
53:12Mais non, du tout.
53:14Moi, je pense que les noms,
53:16ils vont sortir progressivement.
53:18Mais l'idéal, c'est effectivement
53:20qu'on attende aussi qu'il y ait de plus en plus de gens.
53:22Parce que ça vient.
53:24Donc, qu'il y ait de plus en plus de gens qui témoignent.
53:26Et je pense que l'objectif, c'est...
53:28Avant tout, il faut que ça s'arrête.
53:30Donc, c'est cruel à dire
53:32pour toutes les personnes
53:34qui ont été victimes, leur famille, etc.
53:36Mais je dirais,
53:38plus que la punition ou la vengeance,
53:40vraiment, il faut que le système s'arrête.
53:42C'est clair.
53:44Et donc, moi, je pense qu'aussi,
53:46il faut qu'à un moment, ces gens,
53:48j'ai envie de dire,
53:50si vous avez votre fric aux îles Caïmans,
53:52allez-y, quoi.
53:54À un moment, il faut lâcher.
53:56C'est le bon moment
53:58pour ceux qui sont encore.
54:00C'est le bon moment de partir à la retraite anticipée,
54:02de se faire un certificat médical,
54:04de quitter les lieux de pouvoir.
54:06C'est un peu de l'impunité, quand même.
54:08Et on les laisse comme...
54:10Mais oui, mais qu'est-ce que tu veux faire ?
54:12C'est-à-dire impossible.
54:14Et puis, dans ce tas-là, il faut bien se dire
54:16qu'il y a aussi des victimes.
54:18On parlait de Macron, mais Macron,
54:20manifestement, c'est aussi une victime.
54:22Mais on serait ravis, évidemment.
54:24C'est compliqué.
54:26On fait action des médias de masse
54:28par rapport à la sortie du documentaire,
54:30par rapport à tout ça.
54:32Non, non, je pose la question.
54:34Silence radio !
54:36Il y a eu plutôt bon signe.
54:38En France, c'était quoi ?
54:40Il y a eu des réactions, un peu un truc,
54:42mais c'est soft, je suis très étonnée.
54:44Je crois qu'ils préfèrent faire le...
54:46plutôt que d'en parler, parce qu'en fait,
54:48ils sont coincés, ils ne savent pas,
54:50ils ne font rien.
54:52On n'est pas dans le fait de satanisme,
54:54mais il y a eu énormément de révélations
54:56ces dernières années en France.
54:58Les affaires de pédophilie avec des gens
55:00qui ont été suicidés.
55:02Le fils qui a témoigné
55:06par rapport à l'homme médiatisé,
55:08je ne reviens plus sur le nom,
55:10mais qui était dans des réseaux.
55:12Il y a Jack Lang aussi,
55:14il y a énormément d'affaires.
55:16Mitterrand, je ne sais pas combien de témoins il y a,
55:18mais il y en a beaucoup.
55:20Ils savent qu'il y a quelque chose qui existe.
55:22Nous, on commence à compter,
55:24on se dit, ok, là, quand on a x,
55:263, 4, 5 témoignages...
55:28Il y a un moment,
55:30peut-être qu'il y en a qui vont sortir.
55:32Parce que quand il y a vraiment
55:34un faisceau concordant
55:36de plusieurs témoins...
55:38Il y a des politiques qui sont épinglées depuis des années
55:40et qui sont toujours là.
55:42On le sait.
55:44On le connaît. En tout cas, merci
55:46d'avoir témoigné. Je ne sais pas si vous voulez rajouter
55:48quelque chose. De toute façon,
55:50ce ne sera pas la seule interview
55:52sur le sujet. On continuera
55:54à creuser et à médiatiser.
55:56Un grand merci.
55:58Un grand merci de m'avoir
56:00invitée.
56:02Cela me permet
56:04d'en parler
56:06pour que les choses puissent changer.
56:08Merci.
56:10Merci Sophie. Merci Senta.
56:12Merci Alexandre. Merci Kairos.