• il y a 4 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Julien Pasquet et ses invités débattent des débordements attendus en Angleterre, une semaine après le meurtre de trois fillettes dans la ville de Southport.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00Punchline, 18h-19h, Julien Pasquet sur CNews et Europe 1.
00:15Nous sommes de retour sur CNews et Europe 1 pour la dernière partie de Punchline.
00:23Merci à tous ceux qui nous retrouvent en direct, Michel Taubnajoua et Laïté,
00:27Joseph Touvenel et Frédéric Lose sont toujours avec nous, huit jours après le drame de Southport en Angleterre.
00:33Journée à très haut risque après plusieurs jours d'émeutes, les autorités craignent de nouveaux débordements.
00:38Une trentaine d'appels à manifester ont été lancés, notamment pour ce soir, devant des cabinets d'avocats
00:43qui traitent des dossiers de demandeurs d'asile ou encore des centres d'hébergement de migrants.
00:49La police est sur le qui-vive, c'est ce que va probablement nous confirmer Thibault Marcheteau.
00:53En duplex du Nord de Londres, notre envoyé spécial CNews et Europe 1.
00:56Donc ce soir, soirée Thibault, on le disait, sous très très haute tension.
01:00Il suffit de voir un petit peu ce qui se passe au second plan de votre image,
01:04avec des forces de l'ordre déjà bien présentes dans le Nord de la capitale.
01:08À quoi s'attendre ?
01:12À quoi s'attendre ? Eh bien, les minutes qui vont arriver vont nous le dire.
01:15En tout cas, les policiers anglais sont présents en nombre dans ce quartier,
01:19quartier menacé parce qu'il y a en son cœur un bureau d'un avocat qui défend des migrants.
01:25Il y a donc, je vous le disais, un dispositif de police très impressionnant ici.
01:29Plus beaucoup de monde dans les rues.
01:31Juste à côté de moi, vous voyez, je vais le décrire pour les auditeurs, des commerces qui sont fermés.
01:35Même des pubs ont choisi de fermer plus tôt, c'est vous dire,
01:37parce qu'ici c'est une institution en Angleterre près de Londres.
01:41J'ai vu tout à l'heure une personne qui portait une cagoule se balader dans ces rues.
01:45Il était tout seul, il a été contrôlé par cinq policiers fouillés entièrement,
01:49prise de contact, il a ensuite été relâché parce qu'il n'avait aucun objet
01:53ou aucune idée en tout cas malveillante.
01:55Mais vous le voyez, une sécurité renforcée ici avec beaucoup de camions,
01:59avec des grillages devant pour se préparer, se parer à d'éventuelles émeutes.
02:03Des colonies, des compagnies de policiers spécialisés dans le maintien de l'ordre,
02:09qu'on pourrait comparer à des CRS ici en France.
02:11Les commerces qui pour beaucoup ont fermé ici ont demandé à leurs employés de rentrer plus tôt
02:15parce qu'on peut craindre des émeutes.
02:17Vous le voyez, une situation ici assez unique parce que ça n'arrive pas souvent ici en Angleterre.
02:25En tout cas, une très haute tension ici.
02:27On attend évidemment de voir ce qu'il va se passer dans les prochaines minutes ici dans le Nord de Londres.
02:32Thibault Marcheteau, envoyé spécial à Londres pour CNews et Europe.
02:35Merci beaucoup Thibault, on vous retrouve tout au long de la soirée
02:38pour comprendre ce qui se passe sur le terrain.
02:40Vous avez d'ailleurs interrogé quelques commerçants qui se barricadent,
02:43qui se protègent avant d'éventuels casses et débordements. On les écoute.
02:47Si quelque chose se passe, ils se réuniront tous, les Anglais comme les musulmans.
02:53Il va y avoir de la bagarre. Je me fiche des émeutes, je me fiche des gens.
02:58Ne touchez pas à ma boutique, c'est tout ce que je demande.
03:06Quand nous sommes fermés, on ne gagne rien.
03:09Si le magasin est incendié, détruit, 30 ans de ma vie s'envoleront en fumée.
03:16Je suis juste quelqu'un qui travaille, c'est tout ce que je suis.
03:19Je fais partie d'une équipe qui travaille elle aussi, donc ils seront tous au chômage.
03:23Je ne comprends pas ce qu'ils cherchent.
03:26Voilà, pour ces commerçants forcément inquiets avant une nouvelle soirée de probables violences.
03:31Bonsoir Sophie Loussouarne, merci d'être avec nous par liaison vidéo.
03:34Vous êtes spécialiste de l'histoire politique et économique du Royaume-Uni,
03:37auteure de Brexit and its aftermath, le Brexit et ses conséquences, si je puis le traduire.
03:43On est dans une soirée test pour le gouvernement britannique, le nouveau gouvernement britannique.
03:50Oui, le gouvernement britannique est confronté à sa première grande crise
03:54depuis son élection le 4 juillet 2024.
03:59428 personnes ont déjà été arrêtées,
04:022000 policiers supplémentaires ont été mobilisés par le gouvernement de Keir Starmer,
04:07ce qui fait 6000 policiers au total qui doivent faire face aux émeutes.
04:12Le gouvernement a réservé 500 places de prison pour les criminels
04:16et 38 personnes ont été jugées par des cours de justice.
04:22Le gouvernement condamne ces violences qualifiées d'extrémisme dangereux et criminels,
04:29comme l'a dit le ministre de la Justice.
04:32Et aujourd'hui, le Deputy Prime Minister, le vice-premier ministre Angela Reiner,
04:41a dit que l'ordre devait triompher.
04:44Le premier ministre a réuni sa seconde réunion de défense,
04:50la Cobra Meeting à Downing Street,
04:53et un groupe spécialisé de policiers est chargé d'assurer la sécurité.
04:59Les criminels seront jugés et il existe des cellules de prison pour punir les criminels,
05:04afin de donner l'exemple.
05:06Et enfin, le gouvernement poursuit les personnes qui incitent à la violence en ligne.
05:12Qu'est-ce qu'elles veulent dire, selon vous, ces émeutes,
05:15quand on sait qu'il y a huit jours de fausses informations qui ont mis le feu aux poudres ?
05:19Elles disaient que l'assaillant, le suspect principal du drame de Southport,
05:25qui a poignardé neuf fillettes, dont trois mortellement,
05:28était un ressortissant étranger, demandeur d'asile, musulman.
05:31Information, évidemment, qui a été contredite par la réalité des faits,
05:36qui disent qu'il est britannique d'origine rwandaise,
05:39mais pas demandeur d'asile et même chrétien de religion.
05:43Le fait que le mouvement perdure, qu'est-ce que ça dit de la société
05:47et comment on explique que ces émeutes durent dans le temps,
05:49malgré le fait que l'information sur le statut et le profil de ce suspect a été démentie ?
05:55On assiste à un affrontement entre des manifestants anti-immigration,
06:02émanant essentiellement de l'extrême droite, proche de l'English Defence League ou de Reform UK,
06:08qui est maintenant représenté à la Chambre des communes par cinq députés,
06:12et des manifestants musulmans anti-nazis qui s'insurgent contre ces protestations.
06:23Des musulmans anti-nazis ?
06:26Non, non, des anti-nazis, excusez-moi, mais vous avez également des musulmans.
06:31Donc, ce que je veux dire, c'est que le vice-premier ministre a déclaré
06:36qu'il n'y avait pas de place pour une telle violence
06:39et qu'il n'y avait aucune excuse pour la criminalité dans les rues.
06:43Mais néanmoins, on assiste à des débordements
06:46et le gouvernement, ce soir, est inquiet car on annonce même 100 manifestations.
06:52Ah oui, nous on nous parlait de 30 manifestations,
06:54mais c'est disséminé sur tout le territoire britannique,
06:58pas exclusivement réduite à la ville de Londres.
07:01Non, sur tout le territoire britannique, ça a commencé à Southport le 31 juillet
07:06et ça s'est étendu au reste de l'Angleterre, à Liverpool, à Leeds, à Birmingham,
07:12dans la banlieue de Manchester, à Rotherham, à Middlesbrough,
07:16et également en Irlande du Nord, à Belfast.
07:19À quoi on assiste ? Au fait que le multiculturalisme à l'anglaise
07:23est en train de toucher ses limites ?
07:27Je pense qu'en effet, le multiculturalisme est mis à l'épreuve par ces émeutes.
07:33Ce n'est pas la première fois.
07:35Nous avions connu de telles émeutes en 2011,
07:39mais aujourd'hui, l'immigration a atteint un pic en 2023
07:47et en 2024, de nombreux immigrés clandestins sont arrivés au Royaume-Uni
07:54par les canaux de la Manche.
07:58Et on assiste donc à des protestations,
08:01à une rhétorique toxique contre l'immigration,
08:05enough is enough, la volonté de retrouver une nation britannique.
08:12Et c'est paradoxal, car c'était la raison qui a conduit au Brexit en 2016,
08:16réduire l'immigration, et en fait, depuis 2016,
08:20nous assistons à une augmentation constante de l'immigration
08:24et en 2023, 783 000 immigrés sont arrivés au Royaume-Uni.
08:30C'est un peu le paradoxe en effet.
08:32Merci Sophie Loussouane d'avoir répondu à nos questions sur CNE en direct,
08:36spécialiste de l'histoire politique et économique du Royaume-Uni,
08:38auteur de Brexit and its aftermath, que l'on peut se procurer.
08:43Un mot Frédéric Laws sur cette soirée de test pour le gouvernement,
08:48pour les forces de l'ordre.
08:50Certes, il y a eu des émeutes il y a quelques années,
08:52comme l'a rappelé Sophie Loussouane en Angleterre,
08:55on va dire qu'il n'y a pas une tradition du maintien de l'ordre
08:58face à la foule aussi importante que chez nous en France,
09:01et d'ailleurs des méthodes d'action qui sont très différentes
09:04chez les Britanniques qu'ici en France aussi.
09:07Oui, ils sont moins habitués, les dernières grandes émeutes,
09:10effectivement, c'était 2011.
09:12Aujourd'hui, en plus, on a le rôle des réseaux sociaux,
09:15qu'on a également connu en France.
09:17Les Britanniques, effectivement, ça a été dit,
09:20n'ont pas d'unité de force mobile spécialisée dans le maintien de l'ordre,
09:24comme c'est le cas en France depuis l'après-guerre,
09:26avec les CRS, les escadrons de gendarmes mobiles,
09:29et une doctrine du maintien de l'ordre,
09:31qui est mise d'ailleurs à rude épreuve, on l'a vu en juin,
09:35mais on l'a vu à l'occasion des manifestations sur les gilets jaunes,
09:38des grandes manifestations sociales.
09:40Là, ce soir, est-ce qu'il s'agit de manifestations
09:43ou est-ce qu'il s'agit de pillages et de violences urbaines ?
09:46Ce n'est pas le même cadre juridique.
09:48S'il y a des manifestations quelque part...
09:51C'est encadré, c'est légal.
09:53C'est encadré, c'est légal, et voilà.
09:56S'il s'agit de rassemblements qui sont le prétexte pour piller
10:01et aller occuper et saccager des cabinets d'avocats
10:05ou s'en prendre à des personnes en fonction de leur religion
10:08ou de leur ethnie, là, c'est beaucoup plus grave.
10:11Et effectivement, derrière ces exactions qui sont inacceptables,
10:15il y a aussi ce débat sous-jacent sur le modèle
10:18et les limites d'un modèle britannique
10:20où le droit à la différence mène à la différence des droits
10:23avec un risque de libanisation.
10:25Toutes les sociétés occidentales sont confrontées
10:28à cette espèce d'ordalie aujourd'hui.
10:30On le voit, même des sociétés très consensuelles
10:32comme les Pays-Bas ou comme la Suède,
10:35pays du welfare state, pays un peu bisounours.
10:38La France également, même si on a un modèle très différent.
10:41Mais on a un modèle qui se veut rassembleur.
10:44Ce qui nous unit doit être plus important que ce qui nous rassemble.
10:47La laïcité, une sécularisation qui permet de vivre ensemble
10:50et un cadre politique et juridique pour vivre ensemble.
10:53Et en même temps, la recherche d'un consensus
10:56sur les valeurs de la République.
10:58Ce modèle en France est mis à mal,
11:00mais il est peut-être encore plus en Grande-Bretagne
11:02parce que l'archipélisation est poussée à outrance.
11:06Et en plus, là-dessus s'engouffre l'islam radical
11:10qui est un projet de société,
11:12souvent qui est alternatif et qui est différent.
11:15C'est en cela qu'il est dangereux.
11:17C'est une réalité, ce drame de la joie et la laïcité
11:20a été utilisé dans un premier temps.
11:22Le drame de Sarsport a été utilisé dans un premier temps
11:24par des militants d'extrême droite pour créer
11:28cette situation de violence et de chaos.
11:31Mais ça va au-delà de ça aujourd'hui.
11:34Et c'est ça que l'on remarque
11:36avec une globalisation des colères
11:39et un soufflet qui n'est pas retendu,
11:41qui n'est pas retombé, pardon,
11:43même si le profil du suspect principal a été clarifié.
11:47Ce drame a été utilisé,
11:49mais aujourd'hui c'est une toute autre question
11:51qui agite finalement cette agrégation de colère.
11:54Oui, tout part d'un drame,
11:56l'attaque au couteau de neuf fillettes,
11:59dont trois qui sont décédées.
12:02Et donc il y a une profonde tristesse.
12:05On parle de colère bien présente.
12:07C'est un traumatisme énorme.
12:09Un vrai traumatisme.
12:10Quand on voit aussi circuler les photos
12:12de ces trois petites filles qui sont décédées,
12:16on ne peut être qu'attristé et traumatisé par cet événement.
12:24Après, vous avez un gouvernement britannique
12:28qui a raison de condamner les attaques
12:32contre les Anglais de confession musulmane,
12:35les attaques contre les mosquées,
12:36les attaques contre les cabinets d'avocats
12:39qui accompagnent les demandeurs d'asile.
12:43Et c'est vrai qu'il faut éviter toute amalgame.
12:47Un immigré ou un demandeur d'asile
12:50n'est pas forcément et automatiquement,
12:54et c'est important quand même de le rappeler,
12:56un délinquant ou un criminel en puissance.
12:59Mais néanmoins, ces manifestations,
13:03on parle d'une centaine de manifestations dans tout le pays,
13:06sont symptomatiques quand même d'une crise identitaire,
13:10d'une crise économique et sociale,
13:12puisque les tribunaux, en tous les cas,
13:16les condamnations le prouvent.
13:17Vous n'avez pas que de l'ultra-droite
13:20et des militants d'ultra-droite qui sont condamnés.
13:23Vous avez des personnes...
13:26Qui n'ont pas de casier.
13:27Qui n'ont pas de casier judiciaire,
13:29qui sont socialement extrêmement vulnérables.
13:33Ça fait écho chez nous à la séquence de crise des Gilets jaunes,
13:36où dans un premier temps,
13:37les Black Blocs et autres fauteurs de troule
13:39venaient créer de la violence et du chaos,
13:42et cette agrégation de personnes
13:46issues d'une forme de société...
13:51Enfin, issues de... Oui, de...
13:53Oui, vous avez...
13:54Je cherche mes mots et je bug.
13:57Vous avez parmi ces émeutiers
13:59également des personnes
14:02qui ont du mal à finir les fins de mois,
14:04qui sont issues de territoires désindustrialisés.
14:07C'est une réalité...
14:08Les gens qui vivent dans la précarité,
14:09voilà le mot que je vais chercher.
14:10Sauf que quand on entend certains commerçants
14:13qui parlent d'une guerre de communautés,
14:16c'est quand même un échec du multiculturalisme également.
14:21Donc, ce gouvernement...
14:22C'est Joseph qui vous ai remarqué tout à l'heure
14:24dans les commerçants qu'on entend.
14:25Le premier qui s'exprime disait
14:27on va voir les Anglais et les musulmans
14:29se battre les uns contre les autres.
14:31Il dit tout.
14:32En effet, quand il prononce cette phrase,
14:34c'est-à-dire qu'il, dans son esprit,
14:36il n'intègre pas les musulmans comme des Britanniques.
14:38Exactement.
14:39Et c'est un échec du multiculturalisme.
14:41Et à un moment, il va falloir que ce gouvernement britannique
14:46fasse au défi qui l'attend,
14:53c'est-à-dire lutter contre une immigration incontrôlée,
14:57une crise économique et sociale.
14:59Ils ont commencé à le faire, mais...
15:01On parle de la Grande-Bretagne,
15:02mais on peut parler également d'autres pays européens.
15:05Moi, je suis frappé par la désinformation.
15:08Le multiculturalisme en question,
15:09c'est vraiment le fond de ce sujet.
15:12Bien sûr.
15:13Et on l'a vu avec notre ami britannique,
15:15qui est tout à fait sympathique,
15:16mais qui ripe sur les problèmes.
15:18Alors, on nous explique, et ce n'est pas le seul,
15:20c'est de la faute au Brexit.
15:22Je rappellerai que le Brexit,
15:24ça a commencé le 1er février 2020.
15:28Donc, c'est récent.
15:29Ce n'est pas le Brexit qui est amené.
15:30Et quand je regarde les échos pour l'année 2023,
15:33les échos nous disent que les chiffres de l'immigration
15:35en Grande-Bretagne illégale se sont effondrés.
15:3830 000 migrants ont rejoint illégalement
15:40les côtes anglaises en dernier en traversant la Manche.
15:42Quand on écoute nos amis britanniques,
15:44ils sont en train de me dire que l'immigration
15:46en Grande-Bretagne, c'est, depuis le Brexit,
15:48tous les gens qui traversent la Manche.
15:49Moi, je vois bien qui a raison,
15:51nos amis britanniques ou les échos avec des chiffres
15:53alors qu'ils sont très élevés,
15:55mais c'est quand même en forte baisse,
15:57parce qu'il y a un effort du côté français
15:59comme du côté britannique.
16:00Mais dans le vocabulaire, tout à l'heure,
16:02on a entendu cette personne qui nous disait...
16:07Elle parlait de l'extrême-droite et elle a raison.
16:09Il y a une extrême-droite violente,
16:11avec les hooligans qui sont violents...
16:13Qui a initié ce renvoi.
16:14Et de l'autre côté, elle nous disait
16:16que c'était des anti-nazis.
16:17Non, c'est comme si on nous disait que les antifas
16:19n'étaient pas des fascistes.
16:20Non, non, alors, ce sont des gens
16:22qui savent très bien faire.
16:23Ils se drapent dans un truc,
16:25je combats les nazis,
16:26alors qui ne veut pas combattre les nazis
16:27quand on a un peu de bon sens ?
16:30Et à partir de là, je peux tout me permettre,
16:33y compris d'aller me balader
16:36et de venir monter des affrontements
16:38les uns contre les autres.
16:39Je trouve ça très intéressant de voir
16:41comment on nous décrit les choses
16:43alors que ce ne sont pas des anti-nazis.
16:46De l'autre côté, c'est des excités
16:48face à des excités,
16:49c'est des extrémistes face à des extrémistes
16:51et ces gens-là, des deux côtés, sont dangereux.
16:53On en est à la croisée, Michel Taubes,
16:54de beaucoup de phénomènes.
16:55L'échec de la politique migratoire,
16:57l'échec du multiculturalisme,
16:59ce retour de bâton que Joseph Touvenel rapporte
17:02également concernant le Brexit.
17:04Ce pot pourri crée les tensions
17:07et les étincelles qui ont généré ce feu.
17:10Avec, je pense, une erreur majeure
17:11qui a été commise par le Premier ministre britannique.
17:15En place ?
17:16Oui, en place.
17:17C'est qu'il a tardé...
17:19En fait, le seul discours qu'il a tenu depuis que...
17:22C'est condamné l'extrême droite.
17:24Oui, et il a parlé d'ordre public,
17:26il a parlé de gestion des violences urbaines,
17:28mais il n'a pas eu, sur les faits initiaux,
17:32de discours politique.
17:34Et je pense que cela, c'est un reproche majeur.
17:37Ce qui choque en Angleterre,
17:38c'est qu'il n'est pas allé à la rencontre
17:39des familles à Southport, non plus.
17:40Oui, ne serait-ce que cela.
17:42C'est-à-dire qu'en fait,
17:43le Premier ministre Tamer,
17:45comme tout bon travailliste,
17:47bien qu'assez modéré et libéral et centriste
17:51dans son approche de la gauche,
17:54a un peu traité les faits de Southport
17:57comme un fait divers.
17:58Alors qu'en fait, c'est plus qu'un fait divers, évidemment.
18:01C'est un fait de société majeur,
18:03tellement significatif.
18:05Ne serait-ce que le fait que l'assassin présumé,
18:08enfin, qui a été arrêté,
18:10qui, j'imagine, est entendu actuellement par la justice,
18:13ait agrandi dans une famille installée
18:17dans un village du Lancashire,
18:20Lancashire, excusez-moi pour l'accent,
18:22qui est cette zone industrielle,
18:25sinistrée, mais assez campagnarde.
18:29On a là tous les ingrédients de la société britannique
18:32qui est complètement décontinancée,
18:35déboussolée et éclatée.
18:37Et j'aimerais juste revenir sur un point d'ordre public.
18:39C'est très intéressant.
18:40Vous parliez de 30 manifestations annoncées.
18:43Et Sophie Lusswane, qui était avec nous en visio il y a un instant,
18:47parlait d'une centaine.
18:48Moi, j'ai l'impression de revenir
18:50toute chose égale par ailleurs,
18:51et ça n'a strictement, évidemment, rien à voir.
18:54Mais lorsqu'il y a eu les émeutes en France,
18:56l'année dernière,
18:58on a cru d'abord, les toutes premières heures
19:00ou les tous premiers jours,
19:01que ça se passait dans quelques villes.
19:03Et très rapidement, mais trop tard,
19:06nous avons tous appris,
19:08les médias notamment, qui sont pourtant bien informés,
19:10qu'en fait, les émeutes ont éclaté
19:12dans 550 villes de France.
19:15Et ça a mis des semaines pour qu'on sache
19:17combien de villes françaises ont été touchées.
19:19Moi, j'ai le pressentiment que ce qui se passe là,
19:22en Angleterre, ça fait un peu boule de neige,
19:24ça va très vite.
19:25Ça peut concerner beaucoup de villes,
19:27et c'est un défi en termes d'ordre public
19:30et de sécurité collective
19:32pour le Premier ministre britannique.
19:34Mais un défi sur le très court et sur le très long terme
19:37pour le pouvoir britannique,
19:38et ça semble être une équation assez compliquée à résoudre.
19:41Frédéric Lose, vous lui apportez des précisions.
19:43Oui, en fait, on a la grille de lecture
19:47de Christophe Guilly, la France périphérique.
19:49Là, on a l'impression que c'est l'Angleterre périphérique
19:51qui se révèle.
19:52Alors, dans cette grille de lecture,
19:54ce que disait ce commerçant qui est...
19:57Il y a les Anglais, il y a les musulmans.
19:59Je mettrais un tempérament, parce qu'effectivement,
20:01on a aussi des musulmans qui sont parfaitement bien intégrés,
20:04assimilés,
20:05commencés par le maire de Londres, Sadiq Khan,
20:07mais également le maire de Rotterdam,
20:09qui est d'origine marocaine.
20:11C'est quand même la deuxième ville des Pays-Bas,
20:13le premier port, je crois, européen.
20:15Ça s'appelle à M. Abou Taleb,
20:17qui est élu depuis 2009.
20:18Premier ou deuxième.
20:19Ça veut dire que cette grille de lecture,
20:21et surtout, la problématique sur les valeurs
20:23par rapport à l'islam radical,
20:24par rapport aux sociétés d'accueil,
20:26se pose aussi à l'intérieur
20:28de la, entre guillemets, communauté musulmane.
20:30C'est-à-dire, il y a des choix à faire,
20:32comme nous, on a des choix en permanence à faire
20:34sur nos valeurs, sur ce qui doit nous unir,
20:37y compris lorsque des immigrants viennent
20:40et qui sont aujourd'hui d'origine musulmane.
20:42Et puis, également, il faut savoir aussi
20:44qu'aujourd'hui, de toute façon,
20:45on a énormément de gens qui sont nés en France
20:47et qui sont musulmans.
20:48Il y a une réalité britannique
20:50qui est aussi une réalité française,
20:51c'est que l'islamisme radical
20:53prend de plus en plus de place en Grande-Bretagne,
20:55Frédéric Lange.
20:56Oui, parce que la Grande-Bretagne,
20:58pendant longtemps,
20:59a été particulièrement laxiste et coulante.
21:01C'était le refuge même de certains terroristes.
21:04Rappelez-vous ces prédicateurs
21:05qui venaient au centre de Londres
21:08et qui tenaient des discours salafistes,
21:10frères musulmans,
21:11ou proches aujourd'hui de Daesh.
21:13Chez nous, c'était impensable.
21:14Et j'ajoute même qu'en Égypte,
21:16ou même en Tunisie,
21:18c'était inacceptable.
21:20Donc la Grande-Bretagne est aussi victime
21:22de cette espèce de tolérance débridée
21:25qui fait que...
21:26Tolérance aveugle.
21:27Je ne vais pas dire que c'est la liberté
21:28pour les ennemis de la liberté,
21:29je ne vais pas dire ça.
21:30Mais malheureusement,
21:31c'est un retour de bâton extrêmement dangereux
21:33et c'est aujourd'hui une épreuve,
21:35pas que policière,
21:36mais une épreuve politique.
21:38Et sociale, oui.
21:39Michel Taubes,
21:40sur cette montée de l'islamisme radical
21:41en Grande-Bretagne,
21:42est-ce qu'il y a un parallèle à faire
21:43avec la France
21:44où la tolérance,
21:45le multiculturalisme à l'anglaise,
21:47a favorisé ce qui ne peut pas arriver chez nous ?
21:49Vous avez beaucoup de dirigeants islamistes
21:51d'organisations pourchassées
21:54dans les pays arabes
21:55qui ont trouvé refuge à Londres
21:57depuis 20, 30 ou 40 ans.
21:59Et donc si vous voulez,
22:00Londres est connue, je le répète.
22:01Londres, c'est la ville
22:02la plus cosmopolite du monde.
22:04Mais c'est aussi la ville
22:06qui a abrité pendant très longtemps
22:08les religieux les plus extrémistes,
22:12notamment pakistanais,
22:14notamment indiens.
22:16Et donc si vous voulez,
22:18il y a effectivement une caricature
22:21de nos modèles multiculturalisme
22:24où la diversité devient en fait
22:27une forme de wokisme exacerbé
22:29et qui est en train d'engrainer nos sociétés.
22:32Et d'ailleurs,
22:34puisque je parle de diversité,
22:37je tiens à dire quel paradoxe.
22:39L'homme politique qui a réussi
22:41à faire inverser la courbe
22:42des flux migratoires en 2023,
22:45c'est Ruchi Sunak,
22:47qui est un britannique d'origine indienne.
22:50Et donc effectivement,
22:52il ne faut pas caricaturer les choses.
22:54Et telle n'est pas du tout
22:55notre intention personne ici.
22:56C'est que vous avez effectivement
22:58de très nombreux britanniques
23:00d'origine africaine ou d'origine asiatique
23:03qui sont parmi les premiers
23:05à demander qu'on cesse
23:07d'ouvrir les frontières britanniques.
23:10Mais c'est aussi vrai ici en France.
23:12Exactement.
23:13Donc il n'y a pas d'opposition
23:15entre musulmans et britanniques.
23:16La personne qui a été interviewée
23:18dans le reportage de CNews
23:20a complètement tort
23:21d'opposer les britanniques et les musulmans.
23:23Il y a beaucoup de britanniques musulmans
23:25et qui sont contre...
23:27Mais dans la rue,
23:28le problème, c'est que dans la rue,
23:29ces derniers jours,
23:30on voit plusieurs Angleterres face à face.
23:32Cette Angleterre identitaire,
23:34cette Angleterre délaissée pour compte,
23:36face à ses antifas,
23:38face à une partie aussi
23:40de la population musulmane
23:41qui vient en découdre également dans les rues.
23:44Et puis cette police,
23:46au milieu de tout cela,
23:47qui essaye de faire régner l'ordre.
23:49En l'état actuel des choses,
23:51on se dit qu'on va vers une tension grandissante
23:53et une explosion de ce phénomène.
23:55Vers une guerre civile,
23:56comme disait Elon Musk.
23:57Vers une guerre civile.
23:58Ce sont des propos un peu outranciers,
24:00un peu forts peut-être,
24:02au vu de la situation pour le moment.
24:04C'est vrai qu'il y a un côté un peu pyromane.
24:06On va regarder dans un instant
24:07le sujet autour d'Elon Musk.
24:08C'est vrai que le milliardaire
24:09qui multiplie les interventions
24:11et qui semble mettre le feu au poudre,
24:13mais avant d'évoquer Elon Musk,
24:15et cette façon de mettre de l'huile sur le feu.
24:18Oui, tensions, explosions possibles.
24:20C'est un risque.
24:22Ce n'était peut-être pas le bon moment
24:24pour qu'il en parle.
24:26Effectivement, c'est de l'huile sur le feu.
24:28Mais il y a un risque de guerre civile
24:30quand on voit que des populations sont séparées.
24:33Que ce soit en Angleterre,
24:34et c'est encore pire dans certaines villes
24:36ou banlieues d'Angleterre,
24:38mais même en France,
24:39il y a des quartiers où...
24:41Pourquoi ça a marché pendant si longtemps
24:43et pourquoi ça ne fonctionne plus aujourd'hui ?
24:45L'Angleterre, ça a marché pendant si longtemps
24:47parce qu'au fur et à mesure que les islamistes avançaient,
24:49les Anglais reculaient.
24:50C'est ce qui a été donné...
24:51C'est quand même terrifiant de voir
24:53qu'il y a des tribunaux islamiques
24:55qui peuvent décider,
24:56en cas de séparation, de divorce,
24:59qui décident, qui donnent la loi.
25:01Vous imaginez le droit des femmes ?
25:03Ça n'existe même pas au Maroc.
25:05Ce qui est fou, c'est que tout ça
25:07part d'un assassinat,
25:08d'une série d'assassinats commis par un catholique.
25:11C'est quand même ça qui est paradoxal
25:13et terrible dans cette affaire.
25:14Et qui n'a pas un lien direct,
25:15mais c'est le feu aux poudres.
25:17C'est parce que la société britannique
25:19est gangrenée depuis très longtemps,
25:21notamment aussi par les frères musulmans.
25:23Comme chez nous, ils avancent.
25:24Il y a des pays où ils sont interdits.
25:26Ils ne sont pas interdits en Grande-Bretagne,
25:27ils ne sont pas interdits chez nous.
25:29Toute l'Europe est touchée,
25:30plus ou moins, mais toute l'Europe est touchée.
25:31C'est là où il y a un véritable risque
25:33de guerre civile,
25:34parce qu'on peut et on doit
25:36faire vivre des populations différentes.
25:38D'ailleurs, moi, je ne suis pas breton.
25:39Les bretons, leurs particularités,
25:41c'est très bien.
25:42Et les particularités, c'est très bien.
25:44Sauf quand les bases de la société,
25:46les bases de notre vie en commun,
25:48les bases de nos valeurs
25:50sont rejetées par d'autres
25:51et même combattues par d'autres.
25:52Et là, il ne faut pas s'aider.
25:53On a joué à l'AIT, Frédéric Lose,
25:54avant qu'on entende et que l'on voit
25:56ce sujet autour d'Elon Musk,
25:59qui en effet, qui a jeté le trouble
26:01sur la situation britannique
26:02ces derniers jours.
26:03Non, mais force est de constater
26:05que malgré le fait
26:07qu'il y ait une remise en cause
26:10de ce fake news,
26:11on disait ce Rwandais
26:13est de confession musulmane.
26:14En réalité, il est demandeur d'asile.
26:17Il est né sur le sol britannique
26:19et il est catholique.
26:20Il n'est ni l'un ni l'autre.
26:21Mais malgré ça,
26:23il y a ce regain de violence
26:25qui cible
26:28les Anglais de confession musulmane.
26:31Donc, c'est symptomatique quand même
26:33d'un souci, d'un problème.
26:35Parce que ces Anglais
26:37qui font, on va dire, l'amalgame,
26:42ça révèle un mal profond,
26:44c'est-à-dire de cet islamisme
26:47galopant aussi au sein
26:49de la société britannique.
26:51Et force est de constater également
26:53que vous avez un rapport gouvernemental
26:57qui a été révélé par le Times
26:59où de plus en plus de manifestations
27:02sont organisées en Grande-Bretagne
27:05pour dénoncer les actes de blasphème.
27:08Et je peux vous dire
27:09que les pouvoirs publics britanniques
27:11sont extrêmement inquiets
27:13par ce type de manifestation.
27:14Et donc, c'est le symptôme aussi
27:17d'un malaise.
27:19Je ne sais pas si c'est une guerre civile,
27:20mais ça sent la guerre de religion également.
27:22Les gars, ça prouve que ça sent en effet.
27:25La guerre de civilisation,
27:26je ne sais pas comment on doit...
27:27La guerre de religion, preuve en est,
27:28vous avez un commerçant qui parlait
27:30de guerre entre les communautés.
27:32Et là, c'est dramatique
27:34parce que je ne sais plus
27:36qui parlait de libanisation.
27:39C'est votre voisin, M. Frédéric Lose.
27:41Eh bien, vous avez raison.
27:42On peut être inquiet
27:44de la libanisation de la Grande-Bretagne.
27:47Frédéric Lose, je rappelle que vous êtes
27:49secrétaire général du syndicat
27:50des commissaires de la police nationale
27:51pour les auditeurs d'Europe.
27:53Oui, ce qui est inquiétant,
27:55c'est que la Grande-Bretagne s'est forgée
27:57et a érigé ça en modèle
27:59sur un consensus politique.
28:01C'est un pays qui n'a pas de constitution.
28:02C'est-à-dire que quand on ne va pas chercher
28:04les sources d'un texte,
28:05ça veut dire qu'on est à peu près d'accord sur tout.
28:07Où le consentement à l'impôt existe
28:09depuis huit siècles.
28:10Et donc, là, aujourd'hui,
28:12ce pays est fragmenté.
28:14De la même façon, vous avez un parti
28:16indépendantiste au pays de Galles.
28:18Vous aviez une guerre civile
28:23en Irlande du Nord.
28:25Donc, c'est une fragilité supplémentaire
28:28dans un édifice qui est déjà très fragile
28:31parce que l'Irlande du Nord,
28:32le pays de Galles,
28:33qui était tenté de faire cavalier seul.
28:35Et en même temps, un pays
28:37où le consensus est très important,
28:39qui est en train, peut-être de se,
28:41je ne l'espère pas,
28:42mais de se disloquer.
28:43En France, on est habitué aux éruptions
28:45politiques, sociales, communautaires.
28:47Mais en Grande-Bretagne,
28:48généralement, ça ne dure pas longtemps.
28:50Mais c'est annonciateur de quelque chose
28:52de beaucoup plus grave
28:53parce que ce sont des lignes de fracture
28:55qui n'existent pas dans une politique consensuelle.
28:57J'évoquais, Elon Musk,
28:58je voudrais qu'on voit rapidement ce sujet
29:00qui multiplie les interventions
29:02sur sa plateforme,
29:03X ex-Twitter,
29:04pour afficher sa sympathie à l'égard
29:06des slogans anti-immigration en Angleterre.
29:08Le gouvernement britannique lui reproche,
29:10d'ailleurs, de mettre les violences actuelles
29:13sur le compte de l'immigration de masse
29:14au lieu d'appeler au calme sur son raison sociale.
29:17Regardez ce sujet,
29:19écoutez ce sujet
29:20pour ces News Europe 1
29:22par Mathieu Dewez.
29:24Elon Musk est-il en train de défier
29:26le gouvernement britannique ?
29:28Depuis le début des émeutes au Royaume-Uni,
29:30le milliardaire américain multiplie
29:32les interventions sur sa plateforme X.
29:34Ce dimanche,
29:35il a notamment répondu à un message
29:37qui établissait un lien
29:38entre les violences actuelles
29:40et l'immigration de masse.
29:41La guerre civile est inévitable.
29:43Et c'est loin d'être la seule intervention
29:45d'Elon Musk sur ces émeutes
29:47qui ont démarré sur fond de rumeurs
29:49concernant l'origine et la religion
29:51du suspect de l'attaque au couteau
29:53qui a tué trois fillettes.
29:54Hier encore,
29:55il a interpellé le premier ministre britannique
29:57sur sa promesse de protéger les mosquées
29:59et la communauté musulmane
30:00contre les attaques.
30:01Pourquoi toutes les communautés
30:03ne sont-elles pas protégées au Royaume-Uni ?
30:05Un message accompagné d'une vidéo
30:07d'un rassemblement à Birmingham
30:08où selon certains médias,
30:09des hommes de confession musulmane
30:11se disaient prêts à défendre la rue
30:13face à l'extrême droite.
30:14Le gouvernement britannique
30:15dénonce des commentaires irresponsables
30:17et injustifiables
30:19alors que le rôle des réseaux sociaux
30:21est de plus en plus montré du doigt.
30:23Permettez-moi de dire aux grandes entreprises
30:25de médias sociaux et à ceux qui les dirigent
30:27que les troubles violents
30:29sont clairement attisés en ligne.
30:31Il s'agit d'un délit.
30:32Cela se passe dans vos locaux
30:34et la loi doit être respectée partout.
30:39Après avoir racheté Twitter il y a deux ans,
30:41Elon Musk a considérablement réduit
30:43les équipes de modération.
30:44Lui qui défend une vision radicale
30:46de la liberté d'expression.
30:49À quoi il joue Elon Musk ?
30:50C'est un libertarien.
30:51Elon Musk est un libertarien.
30:53Un libertarien c'est quoi ?
30:55C'est la liberté pour tout.
30:57La liberté de tout laisser passer.
30:59Lui-même entretient cela.
31:01Lui-même tweet, s'exprime.
31:03Il est logique avec lui-même.
31:05Je pense qu'il aurait dû se retenir
31:06parce qu'il met de l'huile sur le feu.
31:07Je pense qu'être libertarien,
31:09la liberté ne peut être acceptée
31:11que dans un cadre précis,
31:12le cadre de la loi.
31:14Le cadre de la loi,
31:15la loi c'est ce qui protège.
31:16On a tendance à oublier.
31:17La loi c'est ce qui protège,
31:18c'est ce qui protège les plus faibles.
31:19Et un libertarien,
31:20il n'y a pas de loi,
31:21si ce n'est que chacun fait ce qu'il veut.
31:23Il dit ce qu'il veut.
31:24Au risque d'attiser la haine ?
31:26Absolument.
31:27Là, il n'est pas que libertarien.
31:29Il attise aussi la haine
31:32contre les immigrés.
31:33Clairement, il y a une proposition.
31:34Je pense que Elon Musk
31:36a des convictions politiques
31:39extrêmement radicales
31:41et je pense qu'il va les affirmer
31:43de plus en plus dans les années qui viennent.
31:45Après, pour moi c'est très clair,
31:47les leaders,
31:48et là je suis plutôt d'accord
31:49avec le Premier ministre britannique,
31:50les patrons des grandes plateformes
31:52de réseaux sociaux,
31:53ils n'ont qu'un intérêt,
31:54c'est qu'il y ait des émeutes
31:56et des émeutes et des émeutes
31:57parce que ça va nourrir
31:59leurs algorithmes
32:02et ça va leur faire du business.
32:03C'est ça la triste et dure réalité
32:06des plateformes
32:07qui déstabilisent nos démocraties.
32:10On l'a vu sous les émeutes urbaines
32:11en France il y a un an,
32:12c'était pareil.
32:13Les réseaux sociaux...
32:14Et les appels aux émeutes
32:15qui passaient aussi beaucoup
32:16par les réseaux sociaux
32:17et puis c'est une course
32:18à celui qui proposera
32:19la vidéo la plus trash,
32:20la plus violente.
32:21Mais dans le même temps,
32:22s'il n'y avait pas
32:23les réseaux sociaux,
32:24on n'aurait pas su par exemple
32:25qu'il y a 7 jeunes
32:26qui ont été mis en garde à vue
32:27en France parce qu'ils faisaient
32:28juste se balader à Paris
32:29avec un car
32:30sur lequel il y avait marqué
32:31stop à l'attaque
32:32contre les chrétiens
32:33et les anneaux olympiques.
32:34Oui ?
32:35Oui, mais le problème
32:36c'est que c'est
32:37les informations que vous voyez
32:38sur les réseaux sociaux
32:39et le drame de Southport
32:40en est un exemple
32:41quand même assez fort.
32:42On n'est même pas sûr.
32:44Est-ce que c'est vérifié ?
32:45Vous avez vérifié
32:46cette information ?
32:47Oui, bien sûr,
32:48ils ont été mis en garde à vue
32:49à la demande du procureur,
32:50etc.
32:51Les juges sont passés derrière
32:52en les faisant sortir
32:53et c'est quand même
32:54scandaleux en France.
32:55Mais on tire le pire
32:56et le meilleur
32:57de ces nouvelles technologies.
32:58On l'a bien appris
32:59mais malheureusement,
33:00c'est qu'il y a le pire aussi.
33:01Il faut faire très attention
33:02à sauvegarder aussi
33:03nos espaces de liberté.
33:04Il nous reste 6-7 minutes
33:05ensemble sur CNews et Europe 1.
33:07Évidemment,
33:08à tous nos téléspectateurs
33:10et auditeurs,
33:11le fil rouge de notre soirée
33:12ce sera tout ce qui se passera
33:14à Southport,
33:15en Angleterre,
33:16à Londres,
33:17avec ces manifestations
33:18et ces débordements prévus
33:19par les forces de l'ordre.

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