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À l'occasion de la sortie de Alien Romulus au cinéma, le réalisateur Federico Álvarez a répondu à nos questions.
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Interview : Lea Goeb
Montage : Cécile Fischer
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Montage : Cécile Fischer
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Court métrageTranscription
00:00Pour moi, c'était une sorte de magie,
00:02comme un dragon noir terrifiant,
00:04fait de chaînes.
00:09J'ai regardé...
00:11La première chose que j'ai regardé
00:13de la saga, c'était en...
00:15en années 80, j'ai regardé un VHS
00:17que j'avais, de la réalisation
00:19de la magie du film, comment faire
00:21des animatroniques, des effets spéciaux
00:23dans les films, et il y avait une scène
00:25de... il y avait une réalisation d'aliens,
00:27et il y avait une scène d'alien.
00:29Et c'était la première fois que j'ai vu
00:31cette première scène du premier film,
00:33où l'alien est introduit pour la première fois dans le monde.
00:35Et, encore une fois, la mémoire
00:37était cette sorte de figure terrifiante
00:39de quelque chose que c'était vraiment difficile
00:41d'entendre. La première fois que tu regardes
00:43ce film, tu ne sais pas ce que c'est,
00:45pour la plupart du film, jusqu'à la fin,
00:47tu comprends vraiment
00:49que c'est en fait un être humain,
00:51il a des jambes, il a beaucoup d'humains
00:53dedans, c'est ce qui le rend vraiment terrifiant.
00:55Donc c'était ma première réaction,
00:57d'être terrifié de cette image,
00:59de cette présence, de l'introduction
01:01de quelque chose que je n'avais jamais vu avant,
01:03et c'était vraiment difficile d'entendre
01:05ce que tu regardais. Pour moi, c'était
01:07une sorte de magie, une sorte de dragon noir
01:09terrifiant, fait de chaînes.
01:11Et j'ai vraiment essayé de faire ça
01:13dans le film, j'ai essayé de... ce film,
01:15c'est vraiment moi qui essaie de le mettre ensemble
01:17et de le recréer d'une manière différente,
01:19dans une scène différente, dans un endroit différent,
01:21mais quelque chose qui évoque les mêmes sentiments
01:23que cette première rencontre
01:25m'a évoqué la première fois que j'ai regardé le film.
01:31C'est intéressant, c'est une bonne question,
01:33parce que je pense que pour être capable
01:35d'effectivement créer
01:37une histoire qui est une histoire de horreur,
01:39il faut comprendre ce qu'est l'espoir
01:41sur la ligne que tu joues,
01:43tu sais. Je me souviens
01:45quand j'étais dans Don't Breathe,
01:47c'était une peur
01:49de la violation
01:51des propriétés privées.
01:53Et ça c'est vraiment ce qui s'est passé au début,
01:55c'est juste que dès que des personnages
01:57entrent dans un espace qui n'est pas censé être là,
01:59on s'inquiète parce qu'on imagine
02:01comment quelqu'un va entrer dans notre espace
02:03et qu'est-ce si les gens font ça tout le temps,
02:05c'est terrifiant, donc il faut vraiment comprendre
02:07ce qui fonctionne.
02:09Je pense que l'alien est toujours si mystérieux,
02:11c'est ce qui est génial, parce que je pense
02:13que dès que tu le sais et que tu le comprends,
02:15tu n'es plus effrayé, tu te dis
02:17« Ah, je sais ce que tu fais ».
02:19Et dès que les gens le savent,
02:21je pense que je vais le mettre en mots
02:23parce qu'il va le rendre moins effrayant.
02:25C'est comme quand un enfant est effrayé
02:27par quelque chose sur la murée,
02:29et si j'avais mon enfant,
02:31je lui dirais que c'est juste
02:33une ombre de la chose,
02:35« Ah, ok, ce n'est plus effrayant ».
02:37Donc c'est la même chose,
02:39je pense que mon objectif est de le rendre effrayant.
02:41Donc je pense que si je vous dis
02:43comment je le fais,
02:45pourquoi ça fonctionne,
02:47je pense que ça détruit un peu la peur.
02:51Mon objectif,
02:53et je pense que c'est difficile de le faire,
02:55mais beaucoup de fois,
02:57le cinéma, avec le temps,
02:59prend des idées que vous avez vu
03:01quelques fois, et ils la poussent
03:03à un endroit où, soudainement,
03:05pour l'audience, ça ressent
03:07comme si c'était la version réelle
03:09de la version du film.
03:11Vous voyez, les tirs de feu
03:13ont fait ça quelques fois.
03:15Chaque décennie,
03:17le son des tirs de feu change,
03:19et d'un moment à l'autre,
03:21vous pensez « Oh, c'est comme ça,
03:23c'est comme ça dans la vraie vie ».
03:25La fameuse « Terminator 2 »
03:27c'était la première fois
03:29que les tirs de feu s'arrêtaient
03:31de faire comme ça,
03:33pour la première fois,
03:35et c'était terrifiant,
03:37c'était si brutal,
03:39et non cinématique,
03:41en quelque sorte.
03:43Ne pas essayer d'être plus,
03:45juste d'être plus réel,
03:47et c'était vraiment
03:49émotionnel.
03:51Je pense que c'est ce que vous faites,
03:53vous essayez de prendre quelque chose
03:55et ne pas le faire comme un film,
03:57mais le faire comme le monde réel.
03:59Et c'est pourquoi, j'espère,
04:01vous avez ressenti
04:03comme un documentaire,
04:05qui devait être raconté par
04:07Adenberg, en disant que la créature
04:09regarde l'odeur de sa mère,
04:11parce que c'est ce qu'elle fait.
04:13Et je pense que, au lieu de
04:15faire un film cinématique,
04:17vous essayez de le faire
04:19crude et réel,
04:21et pour moi, ça marche mieux.
04:23Vous essayez de passer
04:25à l'évolution du cinéma,
04:27en essayant de pousser
04:29le réalisme au maximum.