Régis Le Sommier estime que l'Iran a montré qu’elle n’était pas capable d’assurer la protection de quelqu’un qu’elle considère comme un chef d’État
Régis Le Sommier, journaliste, sur un nouveau tournant dans le conflit : «L’Iran a montré qu’elle n’était pas capable d’assurer la protection de quelqu’un qu’elle considère comme un chef d’État».
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00:00Ah oui, c'est incontestablement une grande première, parvenir à frapper, imaginer quelqu'un
00:09de le chef politique du Hamas au cœur de la capitale iranienne à Téhéran.
00:15Et en plus, en imaginant, puisqu'on a vu les images, il a vu le guide suprême Ali al-Ramani
00:22juste avant, il a assisté à la cérémonie d'intronisation du nouveau président iranien.
00:29Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que pendant tout ce temps, les Israéliens auraient pu
00:33frapper aussi.
00:34Ça veut dire qu'en fait, ils montrent aux Iraniens qu'ils ont la possibilité de les
00:39suivre, enfin en tout cas de suivre Anier jusqu'à sa résidence et de décider de le frapper,
00:44de localiser l'endroit, la pièce dans laquelle il se trouve.
00:47Puisque visiblement, c'est avec, d'après ce que j'ai lu, c'est avec l'utilisation d'un
00:54software qui est arrivé dans le téléphone d'Anier, qu'ils ont pu repérer et puis ils
00:58ont pu voir où il se situait.
01:00Donc, c'est quelque chose d'absolument incroyable.
01:03D'autant que voilà, c'est Téhéran, c'est pas tout près.
01:07Ils avaient frappé la veille, vous l'avez rappelé, à Dahrieh, qui est la banlieue
01:11sud de Beyrouth, mais c'est quand même plus près.
01:15Dahrieh est quand même déjà le fief du Hamas, du Hezbollah, pardon, dans la banlieue
01:21sud de Beyrouth, donc déjà frappé au cœur du fief du Hezbollah.
01:24Et là, il frappe au cœur de, finalement, une personnalité qui était sous la surveillance
01:31des gardiens de la révolution iranienne.
01:33L'humiliation est d'autant plus grande.
01:35Oui, elle est d'autant plus grande que, d'un point de vue de la psychologie, on va dire
01:39iranienne et du monde arabo-musulman plus généralement, vous avez un hôte et vous
01:47lui devez protection.
01:48Là, l'Iran a montré qu'elle n'était pas capable d'assurer la protection de quelqu'un
01:53qu'elle considère comme un chef d'État, qui d'ailleurs se considérait comme un chef
01:57d'État, puisque dans cette galaxie, il a été reçu par le président turc Recep Tayyip
02:03Erdogan comme un chef d'État il y a à peine un mois.
02:06Donc, on est dans une double humiliation.
02:10Ce n'est pas simplement qu'on l'assassine comme ça avait été le cas pour Hassam Soleimani,
02:16le chef des gardiens de la révolution iranienne qui avait été assassiné par une frappe
02:19de drone à côté de l'aéroport de Bagdad.
02:22C'est complètement différent.
02:24C'est au cœur du pouvoir iranien que le chef du Hamas, le chef politique du Hamas,
02:29parce qu'il faut bien préciser qu'Agné est le chef politique.
02:32Il n'a pas l'opérationnel.
02:34L'opérationnel, c'est l'air chinois.
02:36Et donc, c'est des gens de Gaza.
02:39Lui, il est à l'extérieur depuis très longtemps, d'ailleurs.
02:42Ce qui est surtout très impressionnant, c'est ça.
02:46Et ça veut dire quoi ?
02:47Ça veut dire que quelque part, ça pousse l'Iran à rentrer dans la guerre.
02:51L'Iran a esquivé, on va dire, cette guerre tout en soutenant le Hamas.
02:55Le Hezbollah a fait la même chose.
02:58A fait quand même plus qu'un service minimum à la frontière nord d'Israël,
03:04puisqu'on peut dire qu'il y a quand même un état de guerre larvé depuis le 7 octobre
03:09entre le Sahel et le Hezbollah.
03:11Mais il n'y a pas eu de mouvement jusqu'à présent terrestre.
03:14Et le Hezbollah peut encore…
03:17Pardon de vous interrompre.
03:18Il y a en effet une séquence qui peut changer la donne.
03:21Je me permets de vous interrompre parce qu'il est 23h.
03:23On va marquer une rapide pause actuelle avec Simon Guillin.