• il y a 5 mois
Gilles Kepel, professeur des universités, s’exprime sur un nouveau tournant dans le conflit alors que le chef du Hamas a été tué dans une frappe israélienne : «Benjamin Netanyahou a voulu rebattre les cartes. Il a mis deux atouts sur la table, mais deux atouts ne suffisent pas pour gagner la partie».

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Transcription
00:00C'est très probable, oui. Et du reste, les familles d'otages sont furieuses, parce qu'elles considèrent que Netanyahou a fait une croix, si j'ose dire, sur les otages et les intéressés,
00:12considérant que les otages étaient un élément de la faiblesse d'Israël dans la négociation, que finalement, on avait décidé qu'on allait de l'avant, et puis advienne que pourra.
00:23Et je crois que ça, c'est une décision qui a été prise de manière très lourde, et bien évidemment...
00:34Quelle est votre intime conviction ? Pardon de vous interrompre plusieurs fois, mais c'est vrai qu'il nous reste 40 secondes.
00:39Quelle est votre intime conviction, Gilles Kepel, si vous voulez bien me la donner, que Benyamin Netanyahou devait mener cette offensive, il a eu raison de le faire,
00:47ou il a fait une forme d'erreur stratégique, et qui pourrait lui coûter cher en, d'une certaine façon, condamnant les otages hier ?
00:54Ça, il faut mieux connaître la société israélienne que moi pour y répondre, vous m'en avez demandé à madame Francis.
01:03Mais je crois qu'il a gagné un point militaire, indéniablement. Il pense que, comme je vous l'ai expliqué, vu la conjoncture internationale,
01:13surtout aux États-Unis et en Iran, ce point militaire peut se transformer en une percée politique, et qu'il va être en position de force pour négocier aujourd'hui.
01:24Ça n'est pas complètement sûr, parce que de toute façon, pour qu'il y ait une négociation, il faut qu'il y ait les États-Unis qui s'engagent fortement.
01:31Et puis l'un des deux négociateurs en chef, c'est-à-dire le Qatar, a déclaré, ça ne nous a pas échappé aujourd'hui,
01:38le ministre des Affaires étrangères qui met la négociation. Comment est-ce qu'on pourrait encore négocier si on tue les négociateurs ?
01:45Puisque Ismail Haniyeh, en fait, était celui qui portait les messages, qui était la voie du Hamas dans les négociations.
01:55Et donc…
01:56Dernier mot, s'il vous plaît, monsieur Kepel.
01:58Netanyahou a voulu rebattre les cartes. Donc là, il a mis sur la table deux atouts, mais deux atouts ne suffisent pas à gagner la partie.

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