« Le gouvernement sera intransigeant » : Ousmane Sonko à propos des dérives sur les réseaux sociaux et les médias
« Le gouvernement sera intransigeant » : Ousmane Sonko à propos des dérives sur les réseaux sociaux et les médias
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00:00D'abord, encore une fois, félicitations pour les résultats obtenus et tous nos encouragements pour la suite.
00:13Je me réjouis de voir qu'au-delà des résultats scolaires, au-delà de l'aspect pédagogique,
00:22il y a derrière une conscience sociale, sociétale qui accompagne les jeunes que vous êtes et ça nous réjouit beaucoup.
00:36C'est pourquoi j'ai dit que vous serez des ambassadeurs, parce que souvent les jeunes sont beaucoup plus inclins,
00:43beaucoup plus écoutés par leurs camarades ou leurs amis.
00:50Ces préoccupations sont les nôtres à tous, nous sommes tous pères de famille et nous avons des enfants qui aujourd'hui sont plus ou moins scotchés sur les réseaux sociaux,
01:02malgré toute la régulation que nous essayons de faire chacun en ce qui le concerne.
01:08C'est une problématique extrêmement difficile.
01:11Les réseaux sociaux ont démocratisé la prise de parole, ont démocratisé la circulation de l'information,
01:21mais l'ont rendu extrêmement facile à certains qui, peut-être dans des situations idéales, n'auraient jamais dû avoir droit au chapitre.
01:35Mais il est extrêmement difficile de réguler ces réseaux sociaux.
01:40A la base, je crois que ce qui se passe dans les réseaux sociaux ne sont que la traduction de nos échecs au niveau social, au niveau de l'éducation.
01:51Ça se passe à la base. Un enfant bien éduqué chez lui ne se comporterait pas d'une certaine manière sur les réseaux sociaux.
02:00Les réseaux sociaux ne sont qu'un moyen de vulgarisation de ce qui se cache tous les jours
02:05ou qui se fait en miniature dans les quartiers et dans les groupes d'amis.
02:12Mais un enfant qui a été éduqué pour ne jamais insulter, ne jamais transgresser verbalement, n'ira pas le faire sur les réseaux sociaux.
02:22Et ça interpelle à la base. J'ai l'habitude de dire qu'il nous faut indexer les problèmes et souvent ne pas se limiter aux symptômes,
02:32mais aller plus en profondeur pour voir les causes.
02:36Et la première cause, c'est qu'aujourd'hui, nous devons tous admettre que les difficultés économiques aident peut-être.
02:45Beaucoup de parents ont plus ou moins démissionné de l'éducation à la base de leurs enfants.
02:53Et si ça se traduit de manière amplifiée sur les réseaux sociaux, ça se vit tous les jours dans la rue, tous les jours.
03:05Un père de famille peut se faire insulter par un jeune pour un oui ou un non.
03:09Ce que nous n'avions pas connu nous, ce que nous n'osions pas nous quand on était encore plus jeunes, ça se traduit tous les jours dans le comportement des Sénégalais.
03:17Nous avons une responsabilité qui doit nous amener à repenser à la base l'éducation dans les foyers et de monter progressivement.
03:28Et l'État, maintenant seulement après, a une responsabilité d'encadrer, de réguler, de communiquer, de sensibiliser, mais de sanctionner avec fermeté quand il le faut.
03:44C'est extrêmement important. Nous en avons été victimes. On a voulu nous prêter nous-mêmes d'être les leaders politiques qui encouragent cela.
03:55Je crois que dans nos déclarations depuis dix ans qu'on est en politique, on risque de fâcher souvent nos militants.
04:01Nous avons toujours été très clairs parce que nous n'avons pas été éduqués comme ça.
04:06Nous pouvons être très fermes quand il s'agit de se battre, mais vous ne verrez jamais un écart de langage et nous nous pouvons encourager.
04:13Et je l'ai dit la dernière fois, aujourd'hui, nous, nous sommes au pouvoir. Hier, on était dans l'opposition.
04:20Quelle que soit la proximité que quelqu'un, un militant, un ami, peut avoir avec moi-même ou avec son Excellence le Président de la République,
04:28s'il se comporte d'une certaine manière, je serai le premier à exiger que la loi s'applique dans toute sa rigueur.
04:37Et aujourd'hui, nous sommes tous interpellés par rapport à ce phénomène qui peut détruire une société parce qu'il amplifie la haine.
04:51Mais ce n'est pas seulement les réseaux sociaux, c'est aussi les médias, il faut le dire.
04:56C'est les médias qui peuvent inviter sur leur plateau des gens exclusivement pour dire du mal, insulter, calomnier d'autres personnes,
05:09en sachant que ça se fera comme ça, au moment de faire l'invitation, parce qu'on est dans la recherche du sensationnel.
05:17Ça nous interpelle tous, et je peux vous assurer que notre gouvernement sera intransigeant sur ces questions.
05:29Oui pour la démocratie, oui pour le débat libre. Il faut que le débat se fasse, parce que si les gens n'ont pas la possibilité de s'exprimer verbalement, ils le feront autrement.
05:42Il faut que les débats se fassent autour de problématiques, qu'on vous réunisse, vous jeunes, autour de problématiques, et vous discutez, vous débattez.
05:50Que les acteurs politiques se retrouvent pour discuter sur les politiques agricoles, sur les enjeux à venir.
05:58Je suis ravi de voir que vous, les jeunes bacheliers, vous nous parlez d'intelligence artificielle.
06:06Vous nous parlez des prochaines étapes de l'évolution informatique, le quantique, etc.
06:14Mais est-ce que les acteurs politiques aujourd'hui débattent sur ces questions-là ?
06:18Quand vous voyez le débat politique, c'est passer tout son temps à dire du mal de l'autre.
06:24Oui, il faut un débat, un débat ouvert, où on débatte utile sur des questions qui nous font avancer la santé, l'éducation, les infrastructures, nos ressources naturelles, ainsi de suite.
06:39C'est ça qui fait avancer une société.
06:42Et si les adultes le font, ils pourront entraîner dans leur siège, petit à petit, les jeunes également, qui s'intéressent à ces questions.
06:51Mais si ce n'est pas le cas, il est extrêmement difficile d'avoir autre chose au niveau de la jeunesse.
06:56C'est pour rassurer, en tout cas, que c'est une solution globale qu'il faut, avec de la communication, de la sensibilisation, de l'éducation de base, de la réglementation et de la fermeté dans l'application de cette réglementation.
07:16Et ce dernier volet nous concerne nos États. Nous allons nous y atteler. Mais avant tout, nous allons continuer à communiquer, à sensibiliser l'ensemble des Sénégalais, mais particulièrement les jeunes que vous êtes.
07:29Merci beaucoup.