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Le piège du village olympique, les raisons du fiasco de la boxe française aux Jeux de Tokyo, le niveau de l'équipe de France Le champion olympique se livre sans retour à quelques jours du début de la compétition.

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Transcription
00:00L'explication, elle est dure, parce qu'on a plus vécu d'injustice qu'autre chose.
00:22Quand tu vois Mourad Aliyev qui se fait sanctionner pour des coups de tête qui n'existent pas,
00:29ou Sofiane qui était déjà vice-champion olympique, qui était déjà champion du monde,
00:33se fait contrer par un bon boxeur, là il est compté, alors est-ce que ça soit un peu trop tôt ou pas ?
00:39En tout cas, il s'incline.
00:41On a eu une mauvaise dynamique, on a manqué d'influence,
00:44je pense que c'est un ensemble de plein de choses.
00:48Est-ce qu'on a mal géré Rio ? Sans doute, parce qu'on était quand même sur un nuage,
00:51on avait fait six médailles d'argent, de bronze et de d'or.
00:54La compétition est égale pour tout le monde, mais on a quand même vécu le Covid,
00:57donc est-ce que nos athlètes ont au moins bien vécu le truc ?
01:00Je pense qu'il y a plein de paramètres qui sont durs à mesurer réellement,
01:04pour être très objectifs, mais je pense que c'est un ensemble de choses
01:07et je pense qu'on est descendus nos trois pieds des stades aussi.
01:13Je pense qu'on s'est remis en question,
01:15on a le président Dominique Nato qui connaît bien la boxe,
01:18qui a su recréer une nouvelle dynamique avec un nouveau DTN qui s'appelle Médine Hicham,
01:24qui est très performant, qui s'est occupé déjà d'athlètes et principalement de Mathieu Bauderligue,
01:29donc qui connaît parfaitement la boxe et les athlètes en eux-mêmes,
01:34cette discipline qui est très spécifique.
01:36Mais en plus, on s'est amélioré, donc on a un plus gros travail technique,
01:41on a un travail digital qui est hors norme,
01:45on est capable aujourd'hui d'analyser et de travailler vraiment sur les adversaires.
01:49Moi, je suis une génération où on ne travaillait pas sur les adversaires, c'était notre ressenti.
01:53On savait comment les boxeurs boxaient,
01:55mais voilà, c'était un vrai ressenti, là c'est étudier.
01:58Donc on est passé vraiment dans une autre dimension,
02:00elle ne se voit pas, parce que ce n'est pas quelque chose que tu filmes,
02:03mais il y a un travail derrière qui est beaucoup plus pointu que toutes ces dernières années.
02:10En fait, ce qui va être extrêmement dur pour Paris 2024,
02:13et ce n'est pas spécialement que pour les boxeurs, mais c'est pour tout le monde,
02:16c'est la gestion de l'émotion.
02:18En fait, c'est un piège l'émotion.
02:20Déjà quand tu arrives dans le visage olympique, c'est Euro Disney.
02:23Alors malheureusement, vous n'avez pas eu le droit d'accéder à un village olympique,
02:27mais quand je te dis que c'est Euro Disney, c'est vraiment Euro Disney.
02:29Et dis-toi que chaque jour dans un village olympique, le village change de visage.
02:34Parce que tous les jours, il y a des gens qui sortent de compétitions, qui sont médaillés,
02:37et le village se transforme tout doucement, ça devient de plus en plus festif.
02:41Donc vraiment, c'est un truc qui n'est pas palpable.
02:44En plus, tu peux manger, il y a de la nourriture et toutes les nourritures du monde,
02:49quand t'es en 24, ça vit, tu sens qu'il y a de l'énergie.
02:54C'est assez incroyable, un village olympique.
02:56Donc si t'es pas pris, si t'arrives à gérer déjà cette émotion,
02:59parce que moi j'ai fait des erreurs, j'aurais pu les payer très cher.
03:02Et puis, quelque chose qui n'est pas mesurable, c'est le fait que ce soit chez nous.
03:07Comment tu vas percevoir ça ?
03:10Est-ce que gérer ta famille, savoir où est-ce qu'ils sont,
03:13parce que tu ne pourras pas te permettre de sortir aussi de l'effectif ?
03:16Est-ce que ça sera bien géré et pas frustrant ?
03:19Il y a plein de paramètres comme ça.
03:21C'est pour ça qu'il faut rester dans sa bulle en réalité et rester sur son objectif.
03:23Tant que le dernier combat n'est pas acté, il n'y a rien qui est fait.
03:32Je vais être très honnête et je ne l'ai jamais dit.
03:34En 2004 ou en 2008, oui, je souhaitais à mes boxeurs de trucs,
03:38mais je voulais toujours être le champion olympique français.
03:40Et profondément, je te jure, j'avais envie.
03:43J'avais toujours cette retenue mine de rien.
03:46Il m'a fallu du temps, et je pense pour tous les athlètes qui sont honnêtes avec eux-mêmes.
03:51En fait, moi, en 2016, ça y est.
03:52J'avais besoin et j'avais envie qu'il y avait d'autres champions olympiques de boxe.
03:56Je ne voulais plus être le seul.
03:59Et je savais que mon sport en avait besoin.
04:02Donc, j'étais libéré sans doute de quelque chose et j'ai commenté peut-être différemment encore.
04:06En fait, je savais commenter, je sais parler de mon sport,
04:08mais j'étais libre de ça, je n'avais pas de peur.
04:12J'avais que de l'envie.
04:14Et je pense retrouver ça et retransmettre ça pour 2024.
04:20Je pense que l'école française de boxe est performante
04:23et fait partie vraiment des 3, 4, 5 meilleures nations mondiales.
04:28Même si à Tokyo, on s'est cassé la gueule,
04:30mine de rien, on est resté performant.
04:32Encore, Sofiane, champion du monde.
04:35Benamma, champion d'Europe, vice-champion du monde.
04:38Les filles, pareil.
04:39Franchement, c'est consistant.
04:41Et ce n'est pas parce qu'on est français, je le pense profondément.
04:45C'est solide, la France, c'est solide.
04:46Ce n'est pas prétentieux, mais je pense que 2000, avec ma médaille d'or olympique,
04:50a déclenché la capacité à pouvoir être à ce niveau-là.
04:53Et c'est vrai que depuis, on n'a pas arrêté de faire des médailles.
04:55Pékin, on a fait 3 médailles, c'était notre premier record.
04:59Là, on a tout exposé avec Rio.
05:02On a pris un mauvais coup, on s'est fait compter.
05:05Mais je pense qu'on est prêts pour 2024.
05:07Il y en a 4 qui devraient être sur le podium
05:10et je pense, belle médaille, belle couleur.

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