À l'occasion d'un rassemblement en soutien au peuple palestinien, le député LFI Thomas Portes a affirmé que "les sportifs israéliens ne sont pas les bienvenus aux Jeux olympiques à Paris". Des propos qui ont créé la polémique, notamment auprès du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif)
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00:00Alors, la LICRA effectivement, après une réflexion, parce qu'on ne s'est pas précipité dans les déclarations publiques pour dire nous allons déposer plainte,
00:06a décidé effectivement, en réunissant sa commission juridique, de signaler les propos au procureur de la République.
00:12Alors je tiens à préciser qu'on a pris le temps de la réflexion et on a surtout pris le temps d'écouter les propos dans leur intégralité,
00:18parce qu'il s'agissait d'une allocution publique de Thomas Porte dans le cadre de ces manifestations récurrentes qui ont lieu à Paris chaque samedi en soutien au peuple palestinien.
00:30Et les propos dans leur globalité doivent être entendus dans leur globalité, parce qu'effectivement, il y a une forme de cible qui est mise sur les athlètes israéliens qui ne sont pas les bienvenus,
00:40même si les propos peuvent choquer, heurter, et on l'entend bien surtout dans le cadre de Jeux Olympiques, et on a toujours à l'esprit, quand on pense Jeux Olympiques et athlètes israéliens,
00:49hélas, aux attentats terroristes, aux assassinats terroristes à Munich, qui avaient donné lieu en 1972 à l'assassinat de 11 athlètes israéliens.
00:58— Et pour vous, les craintes sont toujours aussi fortes, en 2024 en tout cas, pour cette période des Jeux ?
01:02— Alors oui. Il y a effectivement une menace qui pèse sur l'athlétisme israélien. Et d'ailleurs, il y a une surprotection des moyens et normes qui sont mis en œuvre par la France
01:13pour protéger ses athlètes, mais aussi pour protéger nos concitoyens français qui vont aller à ces matchs, à ces rencontres sportives.
01:20Et de manière générale, au-delà des athlètes israéliens à protéger, il s'agit de protéger la sécurité publique globalement des spectateurs.
01:27— Je reviens sur les propos de Thomas Porte, parce qu'effectivement, tout le monde s'est indigné et ému de « ils ne sont pas les bienvenus ».
01:33Je rappelle qu'effectivement, à la LICRA, nous avons une commission juridique d'avocats. Et nous aussi, on est choqués par les propos.
01:38Mais tout ce qui choque n'est pas forcément sous le coup de la loi.
01:42— Oui, c'est la question. Est-ce que simplement, ces propos tombent sous le coup de la loi ?
01:45— Et je crois qu'effectivement, la France insoumise aime bien jouer avec ce concept de « on n'est pas antisémites ». Est-ce que vous nous avez condamnés ?
01:51Alors je rappelle qu'effectivement, le racisme, l'antisémitisme, en soi, c'est pas un délit.
01:57Ce qui est un délit, ce sont les propos racistes, les actes racistes et les comportements racistes et antisémites prévus par la loi.
02:04— C'est-à-dire qu'il faut des preuves.
02:05— Il faut des preuves et rentrer dans le cadre légal. Alors quand on écoute les propos de Thomas Porte...
02:09Et c'est important. Il y a deux minutes et quelques sur son allocution.
02:12Et je rappelle qu'il va dire et terminer... Il va faire un continuum entre les athlètes israéliens.
02:18Et il va rappeler qu'il s'engage effectivement à des actions.
02:23Je vais terminer sur une chose qui, pour moi, m'est très chère, sur laquelle je me suis engagée depuis plusieurs mois en tant que parlementaire
02:29et sur laquelle je vais continuer. C'est de mener des actions pour sanctionner les franco-israéliens
02:34qui sont aujourd'hui complices de crimes de guerre dans la bande de Gaza.
02:38Et ça, ça va être accompagné d'une grosse huée de la foule.
02:40C'est sur ce paragraphe-là que nous avons décidé de signaler les propos de Thomas Porte au procureur de la République
02:47parce que ces propos sont extrêmement graves, parce qu'il y a un continuum entre les athlètes israéliens,
02:51les franco-israéliens et donc nos concitoyens français qui sont visés par ces propos, diffamés,
02:57parce qu'il n'y a pas les propos. C'est de dire que les franco-israéliens sont des complices de crimes de guerre
03:02et de leur mettre une cible sur la tête. C'est-à-dire que qui n'a pas envie de se protéger de complices de crimes de guerre ?
03:09C'est extrêmement grave, c'est extrêmement infamant et c'est extrêmement dangereux.
03:13Et là, on a effectivement un cap qui a été franchi par un élu de la République.