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00:00Le temps d'un week-end dans le Sénégal des profondeurs est magnifié un déplié de notre
00:06commun vouloir de vie commune. Serère, Diola, Paul, Lesboux se retrouvent à Fondugne, terre d'histoires
00:15pour célébrer le cuisinage à plaisanterie. Ce cuisinage est aussi ancien que les peuples
00:24que vous avez évoqué, parce que nous déjà très jeunes, on nous apprenait à la maison,
00:29à la lointaine casemence, qu'il ne faudrait jamais faire quelque chose de répréhensible
00:36à l'endroit d'un serère. Cela veut dire que nos ancêtres savaient que les Diolas et les Serères
00:42avaient quelque chose en commun. Et ensuite on nous a dit le plus grave c'est de faire couler
00:48le sang d'un serère. Et que s'il arrivait que vous assistiez quelque part ou par accident il y a
00:55du sang serrère, prenez-en une partie, mettez sur votre front parce que c'est ça qui va vous sauver.
01:00Des frères issus des soeurs jumelles Hagen et Jambon, la légende raconte qu'elles se seraient
01:09séparées à la suite du naufrage de leur embarcation sur le fleuve Gambie. Hagen finit son périple au sud du Sénégal
01:21où elle fonde une famille et donne naissance au premier Diola. Jambon elle se retrouve dans le
01:30nord et de son mariage naissent les premiers Serères. C'est plus tard en 1993 quand le gouverneur
01:41Saliou Sambou a été installé à Fatigue qu'il a initié la première rencontre du festival des
01:50origines et c'est à cette occasion qu'on a parlé de Hagen et Jambon. Puis il développe dans sa
01:57thèse cette légende d'ailleurs qu'il va immortaliser, il dit qu'elles ont deux soeurs qui
02:05s'appellent l'une Debo et l'autre Mane et que donc Debo serait la mère de Alpoular et Mane la mère de Libou.
02:14Nous avons des identités qui nous permettent de nous parler et de nous parler de façon
02:20totalement libre y compris dans des insultes qui font partie du processus de socialisation
02:26dans le contexte d'un cuisinage à plaisanterie.
02:28Une légende réadaptée ici à l'occasion du premier festival du cuisinage à plaisanterie de Foundionia.
02:40Ce qu'on peut dire, c'est qu'il y a un lien invisible qui nous unit. Mais qui nous unit dans un cadre de paix,
02:45qui nous unit dans un cadre de convivialité, de solidarité.
02:49C'est un grand jour pour nous, Diola, Serer, Peul, Libou. Tous sont présents pour préserver un
03:01lègue fondamental pour notre pays. Nous prions pour que ça perdure pour la stabilité de notre pays.
03:07Un lègue à préserver pour la stabilité sociale et pour contrer les démons de la
03:17division qui sous d'autres cieux opèrent. Dans d'autres contextes, notamment de l'Afrique
03:22centrale, on a des cuisinages qui sont des cuisinages de guerre. C'est la raison pour
03:28laquelle il y a un certain nombre de groupes ethniques dans ces espaces qui sont un cuisinage
03:34pour la guerre. Nous, nous sommes un cuisinage pour la paix. A Foundionia, l'héritage est donc
03:40visifié. On retourne aux origines pour rappeler que le peuple sénégalais est indivisible. Les
03:49rapports séculaires entre ethnies restent la première ressource inépuisable de notre nation.