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NewsTranscription
00:00Mesdames et messieurs, bonjour, c'est avec un immense plaisir que nous vous retrouvons
00:17aujourd'hui dans ce deuxième numéro de votre émission, l'Ultime Conviction.
00:21Aujourd'hui, nous avons l'immense plaisir de recevoir sur ce plateau M. Malal Alma Mitala.
00:27Il est artiste compositeur, il est aussi activiste pour avoir été un des membres
00:32fornateurs du mouvement Yanamar, mais aussi aujourd'hui, Malal Tala fait partie des plus
00:38écoutés chroniqueurs du pays.
00:39C'est avec lui qu'on va s'entretenir pour ces 30 minutes d'essentiel.
00:43M. Tala, salam alaykoum.
00:45Wa alaykoum salam.
00:47C'est un plaisir de vous recevoir sur ce plateau.
00:48Oui, c'est partagé.
00:51M. Tala, j'ai bien prononcé le nom ?
00:54Oui.
00:54Malal Alma Mitala, c'est ça ?
00:56Non, Malal Alma Mitala.
00:58Malal Alma Mitala, donc ça, la connotation avec Racine Tala, c'est votre frère et tout ?
01:02Racine, oui, c'est mon frère.
01:04Aujourd'hui, nous sommes venus ici, dans ce joli cadre dédié au mouvement Hip-Hop
01:12Gedeway, est-ce que vous pouvez revenir un peu par rapport à cet environnement-là et
01:16son origine ?
01:17Oui, en fait, je voudrais simplement, par immunité, compléter votre présentation
01:24de ma personne.
01:25Oui, allez-y.
01:26Je suis, je vous ai entendu dire, avoir été membre de Yanomar, je suis toujours membre
01:35de Yanomar.
01:36Membre fondateur ?
01:37Oui, membre fondateur.
01:38Je suis un des membres fondateurs de ce mouvement, j'y suis toujours, je suis également président
01:45de l'association Gedeway Hip-Hop.
01:48Vous êtes dans la commune de Wakhenang ?
01:50Plus précisément, dans le siège de Gedeway Hip-Hop.
01:55Ici, c'est un centre créé, mis en place par l'association Gedeway Hip-Hop que je
02:01préside, créé en 2010, mais on a fini les travaux en 2012.
02:11C'est un centre qui est créé par Sarenzo Malik Sarr, qui est membre fondateur de Yanomar,
02:23mais également membre fondateur du groupe Bionix, il est décédé en 2018.
02:28En créant cette association, ils voulaient effectivement qu'on mette en place cet espace
02:34pour permettre aux jeunes artistes de la localité d'avoir un espace de rencontre, un espace
02:41de formation, un espace de discussion, un espace de performance égal.
02:46Donc, c'est une réponse par rapport à ceux qui disent que vous, malade, n'êtes plus
02:52dans la musique, n'êtes plus dans la contestation, n'êtes plus dans l'activisme que dans la musique ?
02:57Oui, ici, je suis dans la musique.
03:00La musique est la locomotive de tout ce que je fais.
03:03Je ne dirais même pas la musique, je dirais la culture hip-hop parce que c'est tout un ensemble.
03:09C'est la danse, c'est le rap, c'est le graffiti, c'est le DJing, c'est beaucoup de choses,
03:16c'est beaucoup d'éléments effectivement qui composent cette culture-là.
03:20Cette culture, effectivement, on s'appuie sur elle pour pouvoir résoudre des problématiques
03:25sociales, économiques, politiques.
03:28Donc, à travers la culture hip-hop, nous transmettons la citoyenneté à la nouvelle génération.
03:34À travers la culture hip-hop, effectivement, nous essayons ensemble de réfléchir pour
03:38apporter des solutions à des problématiques locales.
03:41Donc, non seulement, en un premier temps, c'est de dire, écoute, dans notre localité,
03:46il n'y a absolument rien, il faudrait qu'il y ait quelque chose.
03:50Nous avons essayé de mettre en place, avec les moyens du bord, avec des partenaires privés
03:56pour pouvoir construire cet espace qui nous a été confié par la mairie de la commune
04:03depuis 2010.
04:04Donc, en fait, nous sommes là, nous travaillons et donnons la possibilité effectivement aux
04:08différents jeunes de la localité, même qui ne sont pas de la localité, de pouvoir
04:12se former gratuitement à partir de leur potentiel.
04:16C'est-à-dire, ils sont rappeurs, ils sont DJs, ils sont compositeurs, ils sont artistes
04:21et graffeurs, ils sont danseurs.
04:23Tout cela a réuni les jeunes de la banlieue qui n'ont pas assez de chance, effectivement,
04:28comme dans les autres localités, je veux parler du Dakar.
04:32Est-ce que les activités aussi rencontrent les activités que mènent parallèlement
04:36peut-être Yann Amar ?
04:37Non, Geja Hip Hop est très déconnecté de Yann Amar.
04:41Tous les membres de Geja Hip Hop ne sont pas forcément membres de Yann Amar.
04:46À Geja Hip Hop, il n'y a pas de Yann Amaristes.
04:49Moi, je fais partie des Yann Amaristes.
04:52Sarenzo en faisait partie, Dominique Goujabi en fait partie, Gabriel Djakouri en fait partie.
04:58Les autres ne font pas partie de Yann Amar.
05:02Donc, il n'y a pas une connexion entre Yann Amar et Geja Hip Hop.
05:05Mais on peut dire effectivement qu'il y a beaucoup d'aspects de Yann Amar en lien
05:11avec la citoyenneté, la sensibilisation, le reboisement, etc.
05:19Le NTS, le nouveau type, la théorie du NTS, effectivement, est quelque chose que Geja Hip Hop
05:26essaie de mettre en pratique parce que nous pensons que c'est une valeur
05:30que tous les Sénégalais doivent diffuser, que tous les Sénégalais doivent partager.
05:35Nous allons revenir tout à l'heure sur le mouvement Yann Amar, bien sûr.
05:38On reste dans la musique.
05:39Aujourd'hui, il y a une nouvelle génération qui est là, qui est en train de se démarquer,
05:43de tracer une nouvelle ligne, des orientations nouvelles en tout cas.
05:46Quelle lecture, aujourd'hui, faites-vous sur la nouvelle génération qui est en train de percer sur la scène ?
05:50J'admire excessivement la nouvelle génération.
05:55C'est une génération pleine de créativité qui aborde dans la continuité de la philosophie
06:05de la culture Hip Hop, mais qui a la spécificité de faire le Hip Hop autrement.
06:18Il s'habille autrement, il parle autrement, il rappe autrement, la musique est composée autrement.
06:24Et par cette musique qui est composée autrement, on retrouve aujourd'hui, effectivement,
06:30des choses qui sont en lien, qui sont puisées dans notre patrimoine traditionnel, dans notre folklore.
06:36C'est-à-dire, quand tu entends le trap, c'est un beat presque,
06:41la drill, quand tu l'entends, c'est presque ternaire.
06:44Ça, on peut rejoindre, on peut l'emballer.
06:46Et les jeunes que nous avons aujourd'hui, qui sont super bien formés,
06:51un peu partout au Sénégal, je dis, qui sont super bien formés en composition musicale,
06:56ils réalisent de très belles œuvres.
06:59Et aujourd'hui, le Hip Hop sénégalais est un Hip Hop qui n'exclut pas les femmes.
07:05Parce qu'il y a eu un moment où les femmes avaient quitté le Hip Hop,
07:09parce que le Hip Hop était devenu très masculin.
07:13Et puis, très frais, c'était un mouvement qui faisait,
07:17arrivé à un certain moment, c'était un mouvement qui faisait peur aux femmes.
07:21Les femmes avaient déserté le Hip Hop, en tant que public comme en tant qu'artiste.
07:25Mais aujourd'hui, grâce à l'ouverture de cette nouvelle génération,
07:29effectivement, les femmes reviennent en tant que public,
07:32mais les femmes reviennent en tant qu'artistes, en tant qu'actrices, dans ce mouvement-là.
07:37Parce que ce mouvement, c'est un mouvement né de manière...
07:42En fait, c'est un mouvement très ouvert, très démocratique, effectivement.
07:47C'est un mouvement très enclé aux réalités sociales.
07:51Les jeunes, aujourd'hui, je dirais qu'ils ont du génie.
07:56Ils sont très exigeants, effectivement, dans la production qu'ils nous proposent.
08:03C'est très recherché, c'est très recherché, c'est qualitatif, c'est cohérent, c'est original.
08:08Et maintenant, on pourra dire qu'ils sont moins politiques que les générations précédentes.
08:14Être moins politique ne veut pas dire moins engagé aussi ?
08:17Non !
08:18Tout en cherchant que le rap, sinon la culture du Hip Hop, c'est aussi l'engagement.
08:22Oui, la culture du Hip Hop, c'est un tout.
08:26La culture du Hip Hop suit le slogan Peace, Love, Unity and Having Fun.
08:31La paix, l'amour, l'unité et la célébration.
08:36Donc, en fait, aujourd'hui, ce que fait la nouvelle génération est partie intégrante de la philosophie du Hip Hop.
08:42C'est dans la célébration.
08:44Elle est moins politique ?
08:45Oui.
08:46En fait, même s'ils font... Je ne dirais pas qu'il est moins politique.
08:50Il est même politique parce qu'il le fait à sa manière.
08:53Nous, peut-être, on le faisait avec des prises de position, avec nos éléments de langage à nous.
09:00Mais la nouvelle génération aussi a sa façon de parler de la politique, a sa façon de réagir.
09:06Maintenant, il ne faut pas que, par exemple, comme beaucoup le font, installer un conflit entre la nouvelle génération et l'ancienne génération.
09:15Justement, je vous considère comme étant un trait d'union entre ces deux générations-là.
09:19Aujourd'hui, quel est le mérite de l'ancienne génération ?
09:21Le mérite de l'ancienne génération, c'est-à-dire quand ils sont venus...
09:27Si on parle de 1988, le hip-hop est né dans un contexte d'années blanches, dans un contexte d'ajustement structurel.
09:37Contestation.
09:38Beaucoup de jeunes ont quitté l'université.
09:40Et puis, un an avant 1988, il y avait aussi la mort de Thomas Sankara qui a suscité un élan de parafricanisme chez certains jeunes.
09:50C'est pourquoi, à l'époque, tous les groupes qui étaient nés avaient des noms à sarches politiques positives.
09:57Black Soul, qui revendiquait l'identité et la réhabilitation de l'identité culturelle noire.
10:02Nulther Apagio, Black Supreme.
10:04Pufras, qui veut dire Front Révolutionnaire Organisé pour l'Installation du Système Saint.
10:11BMG, à l'époque, c'était Black Movement Gang.
10:16Nous, notre groupe en 1984, c'était African Black Groups.
10:19Donc en fait, c'était lié à eux.
10:22C'était en fait d'inspiration panafricaine, mais aussi d'inspiration conjoncturelle.
10:28Parce que les rappeurs avaient envoyé l'espace...
10:31Le hip-hop était devenu un espace de travail pour eux.
10:37Un travail d'expression.
10:38Parce qu'ils ne se reconnaissaient pas dans les partis politiques, ni de gauche, ni de droite.
10:42Et que le hip-hop était un outil qui pouvait leur permettre de parler de politique à leur manière.
10:49Et ils se sont approprié cette culture.
10:51Et cette génération de Awadis, de Khouman, de Rapagio, de BMG...
10:56Quand ils sont arrivés, leur mission était d'abord d'installer le rap.
11:01Ce n'était pas difficile.
11:02D'implanter.
11:03Oui, d'implanter.
11:04C'est pourquoi c'est là où est né le mot Mbalakhmen.
11:07L'expression Mbalakhmen est née avec cette génération-là.
11:11Qui a tout de suite voulu avoir un adversaire.
11:14Pour leur dire, écoutez, nous sommes venus.
11:17Nous sommes les envahisseurs.
11:19Nous allons occuper une place.
11:21Et nous allons vous imposer notre façon de nous habiller.
11:24Notre façon de parler.
11:25Notre façon de faire de la musique.
11:27Mais vous allez aussi entendre des textes percutants.
11:31Qui vont prendre part.
11:33Qui vont être là pour représenter le peuple.
11:38Il y a parmi cette génération qui a révolutionné le movement hip-hop sénégalais aussi.
11:42Le Rapagio.
11:43Oui.
11:44Qui aujourd'hui...
11:45Ils ont vraiment popularisé.
11:47Surtout avec Tribaru Underground.
11:50Rapagio c'est surtout ce travail avec le rap Wolof.
11:53Avec le rap Wolof.
11:55Mais avec le rap de rue.
11:57Parce qu'effectivement, Rapagio c'est très connecté à la rue.
12:00C'est Grand Dakar face Médina.
12:03Rapagio a mis tout le monde...
12:06Rapagio a créé le déclic.
12:09Parce que paradoxalement, le hip-hop au Sénégal n'est pas né dans les ghettos.
12:13Comme aux Etats-Unis.
12:15Le hip-hop est né dans les quartiers résidentiels.
12:19Parce que c'est eux qui avaient accès aux supports.
12:22Cassettes vidéo, etc.
12:24Pour pouvoir regarder les clips de Rundi MCI, de Public Enemy, etc.
12:29Donc ils ont fait le hip-hop à leur manière.
12:32Mais quand le Rapagio et le BMJ44 sont arrivés.
12:35Ils ont aidé à ce que le hip-hop prenne en compte la problématique des quartiers populaires.
12:40Dernière question sur la musique.
12:42Si aujourd'hui je vous demandais de me citer 5 rappeurs qui ont marqué les générations selon vous.
12:47Je dirais Positive Black Soul.
12:50Après Positive Black Soul.
12:55Je dirais aussi BMJ44 qui nous a marqué, qui nous a inspiré.
13:00Parce que c'est même Matador qui nous a inspiré pour construire ce centre là.
13:04C'est le premier à créer un espace comme ça.
13:06Mais je dirais que Samba Posi est un artiste qui m'a marqué.
13:10Samba Posi, Deep Dune Gees, Ngaka Blendé.
13:13C'est-à-dire qu'il y a énormément de phénomènes de rappeurs.
13:17Nit Dof, Kergi Crew, Gaston, Nyagas.
13:22Énormément et j'en passe.
13:24Ils sont vraiment nombreux.
13:26C'est-à-dire que les rappeurs au Sénégal ont véritablement.
13:31A travers différentes générations.
13:34Vraiment fait un travail important en termes d'existence d'abord.
13:39De représentation de leur communauté.
13:42Et puis d'offre de possibilités et d'opportunités aux jeunes.
13:47Parce que le Sénégal est un pays avec beaucoup de chômage.
13:51Un groupe de rap c'est une petite entreprise.
13:54Un manager, un DJ, un beatmaker, un rappeur.
14:00Et puis quelqu'un qui peut-être s'occupe de graphisme, etc.
14:04Le rap est une solution à l'employabilité.
14:08C'est une industrie qui peut englober en tout cas beaucoup.
14:11Alors, M. Malal Thalla.
14:14On en vient maintenant aux questions politiques.
14:17Nous sommes au Sénégal.
14:19On est à un peu plus de 100 jours du règne du nouveau régime.
14:23Notamment dirigé par son excellence M. Bastien Ndiamaye Faye.
14:26Et son premier ministre Ousmane Sonko.
14:29Quelle est la lecture que vous faites de ces 100 jours au pouvoir ?
14:32Oui, moi je leur donnerais un an.
14:35Pour moi 100 jours c'est très prématuré.
14:38Pour moi ils sont en train de prendre leur marque.
14:41C'est comme toi, quand tu déménages.
14:45Tu habites où ? Tu habites Yemble.
14:47Tu te déplaces, tu vas habiter à Guéjawaye.
14:50Les premiers mois, c'est des mois de prise de contact.
14:54Avec le voyagénage, avec la géographie.
14:58Avec le périmètre, avec la mosquée.
15:02Avec l'église, avec l'environnement.
15:05Tout ça, c'est ça.
15:06Mais est-ce que les données qui sont entreprises actuellement sont dans le cadre de ces 100 jours-là ?
15:09Oui, moi ce que j'ai d'abord aimé c'est les achilles sur la justice.
15:15Auquel j'ai participé.
15:18Le dialogue sur la justice auquel j'ai participé.
15:21Et en voyant la diversité des participants qui viennent de tous bords.
15:26Ils sont représentatifs effectivement de toute la société sénégalaise.
15:31Donc les achilles et les recommandations qui en sont sorties.
15:37Je trouve que c'est une très belle démarche.
15:39Et j'aime bien le slogan Djoub Djoubol Djoubanti.
15:42Effectivement, il faut qu'on regresse.
15:44Parce que Djoub Djoubol à mon avis c'est un idéal.
15:49C'est un idéal.
15:50Il faut tendre vers la perfection.
15:52Il faut tendre vers la transparence.
15:56Tendre vers effectivement la sobriété.
15:59Tendre vers l'humilité.
16:00Tendre effectivement vers servir le peuple.
16:04Parce que c'est ce qu'il faut en réalité.
16:06On gouverne pour les gouverner.
16:09Les gouverner ont besoin d'être bien gouverner.
16:11Donc celui qui gouverne doit véritablement connaître ce qui se passe.
16:16Et réparer les manquements qu'il y a.
16:19Différents états, différents présidents sont passés.
16:23Aujourd'hui c'est la présidence de Djamal effectivement.
16:30Qui effectivement, on a connu avant cette présidence énormément de tensions dans ce pays.
16:37Donc énormément de tensions.
16:39La justice a été pointée du doigt.
16:43L'émission de l'exécutif dans les affaires de la justice ont été également relevées plusieurs fois.
16:53Donc en fait en réalité...
16:55La question de la justice telle qu'elle est en train d'être prise en charge vous a plu dans ces 100 jours ?
17:00Oui, je veux dire en fait oui.
17:02C'est à dire les travaux et les recommandations qui en sont sortis.
17:06Je veux dire, maintenant on verra par rapport à l'application de ce qui a été dit ou de ces recommandations.
17:15Mais je pense qu'il ne faut pas laisser seul le gouvernement ou ceux qui ont voté pour bâtir la coalition Djamal le travail.
17:33Le travail c'est le travail de tout le monde.
17:36Il faut que les citoyens se tiennent prêts.
17:38Moi j'ai décidé, quand le citoyen dit que j'ai décidé de sanctionner Macky.
17:43Parce qu'effectivement il nous a dirigés avec beaucoup de tensions.
17:51Il a même failli mener le pays vers le chaos.
17:56Maintenant il faut accompagner le programme pour lequel tu as voté.
18:01Accompagner le programme c'est de dire écoute, je suis dans le Djibouti.
18:07Je ne salue pas les rues, je ne salue pas les rues.
18:11Je nettoie, je me comporte comme un bon citoyen.
18:16Je dénonce la corruption, je fais tel, je fais tel, etc.
18:20Tel que vous l'aviez mentionné dans le NTS.
18:23Pour moi il faut aussi jouer la prolongation de son vote.
18:33La prolongation de son vote c'est s'inscrire dans la dynamique du changement.
18:39Parce qu'il y a ce que l'Etat peut et ce que l'Etat ne peut pas.
18:43Il y a ce que les autorités peuvent et ce que les autorités ne peuvent pas.
18:46Il faut accompagner les autorités dans cette dynamique.
18:49Et je pense, je pense jusque là, je pense qu'ils sont super bien intentionnés.
18:55On peut noter peut-être quelques erreurs.
18:58Justement ça ne nous a pas tellement plu.
19:00Bon, pour moi il n'aurait pas dû communiquer surtout sur les appels à candidature par rapport au poste de direction.
19:10Ce n'était pas nécessaire.
19:12Tout gouvernement qui arrive vient avec ses hommes.
19:15Maintenant il faut mettre des hommes qui sont compétents, qui méritent ces postes-là.
19:19Je ne dis pas que ceux qui sont à ces postes-là ne méritent pas.
19:22Mais ça c'est une promesse que vous avez tenue avant d'accéder au gouvernement.
19:24Oui, très bien, mais je veux dire en fait, ces promesses n'étaient pas nécessaires.
19:27Parce que nous tous nous savons.
19:29Aujourd'hui quand tu as une entreprise, les premières compétences que tu vas chercher,
19:36tu vas les chercher autour de tes amis, autour de ta famille, autour de tes parents.
19:42Si tu ne les trouves pas là, tu vas les chercher ailleurs.
19:45Donc en fait, il n'y a pas de honte à gouverner avec ses hommes.
19:49Mais pourvu que ses hommes soient capables de faire le travail.
19:53C'est aussi simple que ça.
19:55Sur ça, le duo Basse-Rougemain-Faye-Ousmane Sonko,
19:58il y a des politiques qui sont en train de dire que parfois il y a même une dualité au sommet de l'Etat entre ces deux hommes-là,
20:04tellement que le Premier ministre parfois occupe l'espace public contre un paysan qui est un peu en recul.
20:09Vous avez cette lecture-là ?
20:11Oui, c'est ce type de perception qui commence à se dégager.
20:16Parce que les politiques communiquent autour de ça, à tort ou à raison.
20:23Peut-être que c'est fait exprès.
20:26Mais il faut analyser beaucoup plus sereinement cette affaire-là.
20:33Moi je ne la perçois pas comme ça.
20:38Je la perçois comme une sorte de continuité de la campagne.
20:47Parce que la campagne, le slogan était Jomaï Moï Sonko.
20:51Ça c'est dans la tête de chaque Sénégalais.
20:54C'est dans la tête du marchand ambulant,
20:56c'est dans la tête de la femme de ménage,
20:59c'est dans la tête de l'universitaire,
21:01c'est dans la tête de l'étudiant,
21:03c'est dans la tête du commerçant,
21:05c'est dans la tête de tous les Sénégalais.
21:06Et c'est sur cette base-là.
21:08Maintenant, ils n'ont pas ces deux personnalités différentes.
21:14Avec des tempéraments différents.
21:16Oui, avec des tempéraments différents,
21:18Jomaï est peut-être beaucoup plus pondéré, peut-être.
21:22Sonko est beaucoup plus...
21:24Sonko a été beaucoup plus en vue.
21:27Et les Sénégalais se disent qu'ils sont redevables de quelque chose.
21:32Quelque chose à Sonko quand même.
21:34Effectivement.
21:35Il a vécu des péripéties.
21:40Et le président aussi, est-ce qu'il peut se dire
21:42qu'il est redevable par rapport à son premier ministre?
21:44Oui, il peut.
21:46Il n'est qu'un humain, le président.
21:48Le président, c'est un statut.
21:51C'est une dénomination.
21:54Mais il est un être humain.
21:58Il se dit, oui, je suis arrivé au pouvoir, oui,
22:01par la grâce de Ousmane Sonko.
22:03Je suis sorti de prison il y a quelques jours.
22:06Et je suis désigné candidat.
22:09Ousmane donne consigne de vote.
22:11Et si Ousmane n'avait pas donné consigne de vote,
22:13maintenant, qu'est-ce que la Constitution dit?
22:22Qu'est-ce que la Constitution dit?
22:24Si la Constitution...
22:27Par exemple, les gens veulent dire,
22:29d'après ce que je commence à lire dans la presse,
22:32c'est comme si, en fait, on était à l'époque de Momodou Diop
22:37et de Senghor.
22:39C'est pas ça.
22:41C'est pas ça.
22:42Nous sommes bien dans un régime présidentiel,
22:44mais avec un premier ministre qui est très fort,
22:47qui prend les choses en main, etc.
22:51Qui prend le devant.
22:53Et puis, est-ce que globalement, ce qu'il fait,
22:56ça crée une obstruction?
22:59Est-ce qu'il y a une obstruction par rapport au président?
23:01Je ne pense pas.
23:02Vous ne le pensez pas?
23:03Oui, je ne le pense pas.
23:04Maintenant, il faut...
23:06Est-ce que...
23:08Parce qu'on dit qu'il fait de l'ombre à Diomaye.
23:11On dit qu'il fait de l'ombre...
23:13Qu'Ousmane Sonko fait de l'ombre à Diomaye.
23:15Oui.
23:16Mais est-ce que l'objectif d'un président,
23:18c'est de chercher à...
23:21Est-ce qu'il n'est pas aussi un bouclier, justement,
23:23par rapport...
23:24Oui, peut-être que c'est une stratégie.
23:27Mais en même temps, souvenez-vous,
23:30quand Abdoulaye Wadde était très visible,
23:32on l'a appelé mort-neige.
23:36C'est vrai.
23:37Quand Abdoulaye Wadde commençait à aller à Touba,
23:39à voyager, à apparaître à la RTS,
23:42on a dit Touba, tout qui t'allait.
23:45C'est les concepts qui s'en écoutent.
23:46Oui.
23:47Macky aussi a eu des concepts
23:49qui ont accompagné sa présidence.
23:51Bien sûr.
23:52Maintenant, on a besoin, effectivement,
23:54de débats dans la place publique.
23:56Mais quel type de débat?
23:58C'est-à-dire, qu'est-ce qu'il faut...
24:01Il faut faire attention avec beaucoup de choses.
24:03Il faut beaucoup faire attention à la manipulation.
24:05Est-ce que...
24:08Est-ce que ce que Sonko est en train de faire
24:10est un obstacle au développement du pays?
24:12C'est ça la bonne question, en ce moment?
24:14Oui, oui.
24:15D'accord.
24:16Il y a aussi un débat qui est né ces derniers jours,
24:18notamment avec l'Assemblée nationale.
24:20On bloque, sinon on choque les institutions,
24:22comme l'appellent certains.
24:24Certains ont proposé à ce que l'Assemblée nationale
24:26soit à dessous,
24:27ou bien même que nous allons vers un référendum,
24:30tel que l'ont proposé certains cadres de passifs.
24:33D'une manière générale,
24:34qu'est-ce que ça vous fait rapidement?
24:36Le pays n'appartient pas aux cadres de passifs.
24:39Le pays n'appartient pas à l'opposition.
24:41Le pays appartient à tous ces Sénégalais
24:44et surtout à une grande majorité qui a voté
24:47et qui ne se reconnaît dans aucun parti politique,
24:50qui est là pour faire respirer la démocratie.
24:53Vous voulez dire quoi par là?
24:54Je veux dire, le député,
24:56il est certes choisi par son parti politique,
24:59mais il est élu par le peuple.
25:01Il faut qu'il mette en avant l'intérêt du peuple.
25:04Au nom de quoi le Bernand Bocoyacar
25:07chercherait à bloquer
25:10le fonctionnement de l'Assemblée nationale
25:13ou empêcher Ousmane Sonko à faire sa déclaration normalement?
25:19A quoi servirait une motion de censure?
25:22Une motion de censure,
25:24elle a beaucoup plus de conséquences néfastes
25:28pour le fonctionnement des choses
25:30pour tous les Sénégalais
25:32que davantage.
25:33Ce sont des règlements de compte politique?
25:35Oui, ce sont des règlements de compte politique.
25:37Parce que l'Assemblée,
25:38ce n'est pas la permanence d'un parti politique.
25:41L'Assemblée, c'est le Parlement,
25:44c'est les représentants du peuple,
25:47c'est les personnes élues par le peuple
25:49qui sont à l'Assemblée.
25:51Donc ces personnes-là doivent en premier
25:53oublier leur parti
25:55et mettre en avant le pays.
25:57Il faut qu'on mette en avant.
25:59Et si cela n'est pas respecté?
26:01Maintenant, Ousmane Sonko aussi,
26:03doit créer les conditions
26:05pour aller faire sa déclaration de politique chinoise.
26:08Il ne peut pas fuir ce face-à-face-là.
26:12C'est important, ça anime la démocratie.
26:15On a besoin de ça.
26:17Parce que lui, face à d'autres ministres,
26:20il l'a fait.
26:22Il a fait face à des premiers ministres
26:27à qui il a savonné.
26:32Maintenant, on aimerait bien nous voir,
26:35Ousmane Sonko,
26:37soumis à cet exercice-là.
26:39On verra ce qu'il veut
26:41devant différentes personnes
26:43qui vont lui poser des questions qu'il n'aime pas.
26:46Surtout qu'il sera dans le camp de la minorité.
26:49Oui, c'est ça. C'est fondamentalement important.
26:51Mais maintenant, minorité ou majorité,
26:54il faut que les gens mettent en avant le peuple.
26:58Moi, je dirais même...
27:00J'avais dans un de mes albums en 2012,
27:04en 2008, qui est sorti en France,
27:06je disais la minuscule matricule gesticule se bouscule,
27:09la majuscule retient le gain de la dite molécule
27:14pour l'intestin et le testicule.
27:18Je disais ça parce qu'en fait,
27:20on a une majorité qui est en réalité...
27:23On a une minorité qui apparaît comme une majorité.
27:27C'est un groupuscule de ministres qui dirigent le pays.
27:31Quand tu prends, par exemple, les fonctionnaires,
27:36ceux qui sont dans l'administration,
27:38ceux qui sont dans les ministères...
27:40Ils ne font pas un million.
27:43Et pourtant, c'est eux qui décident
27:45de ce qui se passe dans ce pays-là.
27:47C'est pourquoi j'ai...
27:49C'est une minorité majuscule.
27:54On va rapidement évacuer certaines questions
27:57puisqu'on fait signe que le temps presse un peu.
27:59Il y a aussi votre intégration au niveau du Conseil économique,
28:02social et environnemental.
28:04Vous avez été nommé au mois de mars, si je ne m'abuse.
28:06Le 18 mars, oui.
28:08Le 18 mars, le décret avait été signé.
28:10Sur le plateau de télévision, je me rappelle,
28:12vous avez dit que vous n'étiez même pas au courant de la nomination.
28:15Oui, je n'étais pas au courant de ma nomination.
28:18Je l'ai vue comme tout le monde.
28:20Dans les réseaux sociaux, dans le journal officiel,
28:23je l'ai vue comme tout le monde.
28:25Je me rappelle même que c'est LHKC qui m'avait appelé
28:28pour me féliciter, pour me dire...
28:30Félicitations, je lui ai dit félicitations par rapport à quoi ?
28:33Il m'a dit que j'étais nommé au Conseil économique et social.
28:36Et vous avez dit que c'était de la provocation.
28:38Oui, j'avais dit que c'était de la provocation.
28:41Et dans une émission à la télé, dans cette même émission,
28:44Thérèse Fay m'a dit, écoute,
28:46tu penses que c'est une nomination de 4 jours,
28:48mais ce n'est pas une nomination de 4 jours.
28:50Le Conseil économique et social, c'est une loi constitutionnelle.
28:53Donc moi, je ne connaissais absolument rien.
28:55Et ça fait même pas 2 mois,
28:58j'ai été appelé par la secrétaire générale du Conseil économique et social
29:02qui me convoque dans son bureau pour me dire
29:05on prépare votre installation.
29:07Le nouveau Président de la République a signé le décret de votre installation.
29:11Donc je me dis, les choses deviennent sérieuses.
29:14J'arrive et je demande, c'est quoi le Conseil économique et social ?
29:17Que j'ai tout le temps traité de budgétaire.
29:20Ils m'ont expliqué les fonctionnements, les différends.
29:23Effectivement, c'est quoi d'abord son rôle ?
29:25Parce que le rôle du Conseil économique et social...
29:27Vous avez pris le temps d'aller voir, quand même, c'est quoi votre mission ?
29:30Oui, je suis allé d'abord comprendre c'est quoi.
29:33D'abord, le Conseil économique et social
29:37peut être saisi par le Président de la République,
29:40par l'Assemblée nationale ou par les ministères
29:43sous la demande, effectivement,
29:47sur autorisation de la Présidence.
29:50Il y a aussi, il peut s'autosaisir, le Conseil peut s'autosaisir.
29:54Les citoyens également peuvent saisir le Conseil
29:57à partir de 5000 pétitions sur des questions, effectivement,
30:01qui sont dans l'ordre de leurs compétences économiques, sociales et environnementales.
30:05Maintenant, le 25 dernier, c'était notre installation.
30:10Nous avons été installés le 25 juin.
30:13Après le 25 juin, le 26 juin, c'était l'élection du Président de la Commission.
30:18J'ai été élu Président de la Commission culture, artisanat, tourisme et sport.
30:26Et je travaille aussi avec beaucoup de personnes qui sont là-bas.
30:30J'ai un mandat de 5 ans parce que ma nomination est statutaire.
30:36Il y a différentes catégories de conseillers.
30:39Il y a des conseillers qui sont proposés par la société civile, c'est mon cas.
30:45Il y a des experts, des gens qui ont des expertises sur des questions bien données.
30:50Mais il y a également des conseillers qui sont nommés pour un an.
30:53Et vous ne savez pas, jusqu'à présent, qu'est-ce qui a motivé votre nomination ?
30:58Non, je ne sais pas. J'ai été proposé par l'ONG 3D.
31:03C'est lui qui vous a proposé au Président ?
31:06C'est lui qui m'a proposé au Président de la République.
31:09Parlons-en, puisque vous avez un maire qui est là, le maire Ahmed Aydara.
31:15Quelle appréciation faites-vous sur son travail ? Lui, il a au moins plus d'un an.
31:19La seule chose que je veux dire, c'est que les populations de Guéjuay me demandent de prendre la mairie.
31:26Je suis en train de y réfléchir.
31:29Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il ne se trouve pas dans le travail qu'il est en train de se faire ?
31:34Non, je ne dirais pas ça.
31:37En fait, ce n'est pas à moi de dire qu'Ahmed Aydara travaille ou ne travaille pas.
31:42Mais vous, en tant que fils de Guéjuay, quelle analyse faites-vous sur le travail d'Ahmed Aydara aujourd'hui à la mairie de Guéjuay ?
31:46Qu'est-ce que le travail... Ahmed est un ami, je ne pourrais pas dire un certain nombre de choses sur lui.
31:52C'est vraiment quelqu'un que je connais. Je ne pourrais pas dire des propos dégradants à son endroit.
31:59Mais je voudrais l'amener à se reposer et prendre sa place.
32:04De manière très diplomatique.
32:06Alors, vous parliez de la dissolution des institutions budgétivores, vous y êtes toujours ?
32:11Non, en fait, je n'ai jamais dit que les institutions budgétivores, il faut les dissoudre.
32:19Je dis qu'il faudrait les réformer.
32:22A mon avis, il y a énormément d'institutions, le conseil économique, le haut conseil des collectivités territoriales.
32:29Toutes ces institutions doivent être revues, réformées.
32:34Et puis, pour moi, les institutions en soi, elles ne sont pas mauvaises.
32:41Maintenant, leurs missions ont été dévoyées, il faut rendre aux institutions leur véritable mission.
32:46Merci beaucoup.
32:47C'est ça.
32:48Merci, M. Morata.
32:49Là, c'était un plaisir de le recevoir, mesdames et messieurs, sur ce plateau, dans cette émission Ultime Conviction.
32:54C'était notre deuxième numéro aujourd'hui.
32:56Nous avons tout plaisir, en tout cas, de le recevoir.
32:59Vous également, merci beaucoup de nous avoir suivis.
33:02Et nous nous donnons rendez-vous très prochainement pour un autre numéro de votre émission Ultime Conviction.
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