Politique & Eco n°445 avec Alain Le Bihan - Une France ingouvernable : bonne nouvelle ?

  • il y a 2 mois
Emmanuel Macron sort-il vainqueur des législatives ? Si le chef de l'Etat a bien réussi à empêcher Jordan Bardella d'accéder à Matignon, il n'en reste pas moins que son camp à subi une lourde défaite et que la nomination d'un nouveau premier ministre risque d'être périlleuse pour lui. Une coalition de forces dites "républicaines" sortira-t-elle des négociations en cours entre le centre et les gauches ? Toujours est-il que ces forces ont manœuvré pour sauver leur système et privé les Français d'une Assemblée stable. A l'échelon supérieur, comment la Commission européenne va-t-elle accueillir les résultats de ces législatives et le gouvernement qui en sortira ? Comment les marchés ont-ils réagi après la défaite relative du RN ? Mais les questions principales demeurent celles-ci : qu'est-ce que cela va changer dans la vie des Français ? La dette va-t-elle continuer à brûler ? Les affaires étrangères vont-elles être chamboulées ? A l'est, la guerre en Ukraine va ramener tout le monde à la réalité. Et l'élection présidentielle outre-Atlantique en novembre prochain aura des répercussions sur le monde si Trump retourne à la Maison Blanche.

Category

🗞
News
Transcript
00:00C'est maintenant que nous essayons, et non sans inquiétude, de boucler notre budget
00:04pour que dès septembre nous soyons au rendez-vous.
00:07Alors ensemble, poursuivons ce chemin pour se libérer des chaînes.
00:31♫ Générique de fin ♫
00:48Bonjour à tous. Ravis de vous retrouver. Bienvenue sur le plateau de politique et économie.
00:53Notre invité cette semaine, Alain Le Billan. Bonjour Monsieur.
00:56Bonjour Pierre, bonjour les téléspectateurs.
01:00Alain Le Billan, diplômé du supérieur en sciences économiques.
01:04Vous avez travaillé dans les institutions publiques et dans le privé,
01:09principalement de petites entreprises.
01:11Vous étiez déjà venu nous présenter votre ouvrage,
01:14Macron, le grand liquidateur,
01:17ainsi qu'un ouvrage sur la mort programmée et voulue d'EDF
01:21par nos dirigeants européens et nationaux.
01:25Avant de commencer cet entretien, comme d'habitude,
01:27je ne peux que vous inciter à cliquer sur le pouce en l'air,
01:30à commenter et à partager un maximum cet entretien
01:33pour un meilleur référencement de TV Liberté sur Internet.
01:37Alors Alain Le Billan, aucune majorité absolue ne s'est dégagée
01:42à la suite de ces législatives,
01:44ou pourtant deux tiers des inscrits ont voté.
01:48Est-ce qu'Emmanuel Macron, qui avait pris la décision
01:51de dissoudre l'Assemblée, sort vainqueur de ce scrutin ?
01:57– Improprement parlé, on ne peut pas dire qu'il sort vainqueur
02:00puisque sa liste, ses candidats, ont reculé
02:06et ne sont plus majoritaires et dans des proportions assez larges.
02:13Qu'on se souvienne qu'il avait fait quand même
02:16quelque chose de particulièrement important,
02:19il y avait plus de 300 députés lors de son premier quinquennat,
02:24la première élection législative,
02:27et maintenant on est à quelque chose qui tourne autour de 100.
02:30Donc on n'est plus du tout dans le cadre d'un Macron conquérant,
02:36on est dans le cadre de quelqu'un qui va quitter le pouvoir,
02:41qui a tenté quelque chose, de mon point de vue,
02:44et c'était un des moyens qui lui restait, il l'a utilisé.
02:52– Est-ce qu'il ne s'agit pas d'une relance de son système
02:55par la fragmentation ?
02:57Maintenant qu'il a divisé, est-ce qu'il ne va pas pouvoir mieux régner ?
03:00– Oui, on pourrait dire ça, mais de toute façon,
03:03il a des limites qui sont inhérentes à son rôle dans la Constitution.
03:07Donc je sais très bien qu'il s'en est abstrait depuis le début,
03:12donc ça ne compte absolument pas pour lui,
03:14il n'empêche qu'il y a des règles qu'il est contraint de respecter,
03:18et en particulier la nomination du Premier ministre.
03:20Et je pense que ça va être très compliqué.
03:22– Alors on va en parler.
03:24– Parce que quel que soit celui qui sera élu,
03:26il sera toujours soumis à une motion de censure.
03:31– Alors ces législatives s'organisaient selon le scrutin majoritaire à deux tours,
03:36quel aurait été le résultat s'il y avait eu un scrutin à la proportionnelle ?
03:40– Un scrutin à la proportionnelle,
03:42on avait le Rassemblement national qui avait la majorité.
03:46– Mais les autres partis ne se seraient-ils pas organisés en amont d'un premier tour,
03:52si ça avait eu lieu au premier tour,
03:55pour se désister les uns par rapport aux autres ?
03:58– Oui, on peut toujours le dire, mais enfin,
04:00mettre les trotskistes de la Ligue communiste dans une grande alliance,
04:06je pense qu'ils n'auraient pas osé avant.
04:08– Oui, il aurait fallu la pression du premier tour.
04:12– Il faut vraiment essayer de racler tout ce qui est possible pour le deuxième tour,
04:16parce que ça ne semble pas gagner.
04:20Or, il ne faut pas oublier que le système électoral qu'on a en place,
04:27une innominiale à deux tours, favorise le plus puissant.
04:31Or, quel était le plus puissant au premier tour ?
04:34C'était le Rassemblement national.
04:36Mais très rapidement, les deux alliances se sont alliées.
04:40L'alliance autour de Macron et l'alliance autour du Front populaire
04:44se sont mises ensemble.
04:46Donc, ils sont devenus majoritaires à 65%.
04:49Et à partir de ce moment-là, c'est eux qui enlèvent la mise au deuxième tour.
04:52C'est le principe.
04:54– Alors, la grande question, évidemment, qui va se poser dans les semaines,
04:57voire les mois à venir, c'est quelle coalition pour gouverner ?
05:00Comment voyez-vous les choses ?
05:02– Moi, je pense que le pays, il est devenu ingouvernable.
05:06Plus exactement, je pense que le corps électoral les a neutralisés,
05:12de façon à ce qu'ils soient dans l'impossibilité de manœuvrer
05:17et de nous faire encore payer lourdement encore les mesures qu'ils vont prendre.
05:23Et c'est une mesure, c'est une décision, enfin, ce qu'a fait le corps électoral,
05:29c'est pour attendre la prochaine élection présidentielle.
05:33Parce qu'on sait bien que dans le système de la 5e République,
05:36c'est l'élection du Président qui déclenche le processus.
05:39Et je pense que c'est ça.
05:41Moi, quand on fait la comparaison avec l'Allemagne, l'Espagne, etc.,
05:45c'est-à-dire des gens pragmatiques qui vont se mettre d'accord, gna gna,
05:49non, là, on est les Français, on est des Gaulois.
05:53– Les réfractaires, partisans.
05:55– Ou réfractaires aussi.
05:57On se rappelle ce que disait Jules César,
05:59il faut toujours qu'on se mette les uns contre les autres.
06:03Donc les conditions sont réunies pour, enfin, de mon point de vue,
06:06les conditions sont réunies pour qu'il ne se passe rien.
06:08– Est-ce qu'on est dans une forme de cohabitation aujourd'hui ?
06:12Alors, on sait que le gouvernement n'est pas encore formé,
06:15mais si on imagine un Premier ministre socialiste,
06:18il ne sera pas forcément sur la même ligne que le Président de la République.
06:22– Oui, encore que, oui, il y a ça qui se dessine,
06:26c'est-à-dire ce qui était appelé Troisième Force à la Quatrième République,
06:30cette espèce de marée avec une partie de la gauche.
06:34Bon, c'est possible.
06:36Combien de temps ça durera ?
06:38Bon, je sais que les socialistes ont s'habitué aux trahisons,
06:41mais bon, là, il faudra quand même qu'ils règlent leur compte avec le Front populaire.
06:47Ce qui me paraît quand même non pas difficile,
06:51mais bon, ça laisserait quand même beaucoup de traces.
06:54– Est-ce qu'on peut, selon vous Alain Lebihan,
06:57parler aujourd'hui d'un grand parti unique
07:00qui irait du nouveau Front populaire au LR en passant par le Centre ensemble ?
07:06– Non, non, non.
07:07– Parce que c'est comme ça qu'ils vont vouloir gouverner ?
07:09– Oui, en fait, c'est ce qu'ils ont fait.
07:10– Puisqu'ils ont appelé à faire barrage,
07:12donc dans leur valeur républicaine, ils peuvent s'y entendre, peut-être ?
07:15– Est-ce que, par exemple, sur la question des retraites,
07:18est-ce qu'ils sont d'accord ?
07:19Sur l'histoire de… non.
07:21– Sur le nucléaire ?
07:22– Sur le nucléaire, non.
07:24Vous prenez les grands sujets, il y en a un qui n'est pas tant.
07:29Est-ce que la France va continuer à envoyer des armes à l'Ukraine ?
07:33Est-ce que là, ils vont se mettre d'accord ?
07:36Ça serait peut-être intéressant.
07:38Est-ce qu'ils vont se mettre d'accord sur ce qui se passe en Palestine, à Gaza ?
07:43Là aussi, c'est des événements qui nous sont imposés, c'est pas…
07:49Voilà.
07:50Donc, mon point de vue, c'est que le corps électoral,
07:53il n'a pas créé les conditions pour qu'il se rapproche,
07:56il a créé les conditions pour qu'il ne fasse rien.
07:58Et c'est en ça que je le salue, parce qu'à chaque fois qu'ils font quelque chose,
08:02qu'ils font une loi merveilleuse, bourrée d'articles que personne ne lit jamais,
08:07ça aboutit toujours à augmenter les impôts et à augmenter le déficit.
08:12Donc, c'est un petit peu la reprise de l'ouvrage de Charles Gave,
08:15« Sire, surtout ne faites rien ».
08:17On demande à nos élites, justement, d'arrêter les frais et de nous laisser travailler.
08:21Vous savez pas que Charles Gave avait ce titre-là,
08:23mais effectivement, ça ressemble étrangement.
08:26Alors, l'ERN est devenu le premier parti de France,
08:30en passant de 89 à 143 députés dans l'hémicycle,
08:34mais il enregistre un résultat en dessous des prévisions,
08:39en tout cas des sondages,
08:41puisqu'il était attendu avec une majorité absolue à l'Assemblée nationale.
08:45Comment vous expliquez cette contre-performance,
08:48si on peut parler de contre-performance ?
08:50– C'est l'effet du scrutin.
08:53C'est l'effet du scrutin, une émulation de tour,
08:56n'étant pas l'élément majoritaire,
08:58c'est pas l'élément moteur qui prend le deuxième tour,
09:00puisque c'est l'alliance des deux alliances qui devient majoritaire,
09:04et qui, à ce moment-là, emporte la mise.
09:07D'ailleurs, on peut le voir, c'est que les instituts de sondage
09:12avaient tous produit des fourchettes sur le nombre des députés par groupe.
09:16Bon, l'LFI a 10 élus supplémentaires sur la fourchette haute,
09:27idem pour les Républicains, idem pour Macron,
09:31enfin les représentants d'Emmanuel Macron.
09:34Par contre, le Front, lui, perd 30 députés par rapport à la fourchette basse.
09:40Donc, c'est l'effet multiplicateur qui a fonctionné.
09:44– Est-ce que les Français se sont vraiment mobilisés, selon vous,
09:48pour faire barrage au Rassemblement national ?
09:52Ou est-ce que ça vient seulement de la tambouille
09:56qu'ils ont faite entre centristes et la gauche ?
10:00– L'élément majeur, c'est toute cette espèce de cuisine
10:04qu'ils ont fabriquée entre les deux tours,
10:06qui ont fait que c'est une association de la carpe et du lapin, comme on dit.
10:10C'est-à-dire, ce sont des gens qui tout opposent,
10:13qui se sont rassemblés pour faire face à un ennemi
10:17qui paraît-il était mortel pour la France.
10:19Surtout qui était mortel pour une grande partie d'entre eux,
10:23qui, on sait très bien quand même, qui veulent conserver leur place.
10:27Mais moi, je crois que le corps électoral a suivi
10:33ce qu'il avait fait au premier tour.
10:39Il a suivi plus ou moins les consignes.
10:42Donc, c'est aussi à voir sur la façon dont la campagne
10:45a été menée par le Rassemblement national au deuxième tour.
10:49C'est peut-être là qu'il faut réfléchir.
10:52Parce qu'il y a des insuffisances de la part du Rassemblement
10:58sur un certain nombre de thèmes importants.
11:01J'en prends un parce que celui-là, je le trouve assez extraordinaire.
11:06On accuse le Rassemblement national d'être une production de pétains.
11:10Or, le nouveau Front populaire a repris le thème du Front de 1936,
11:22mais c'est la Chambre du Front populaire qui a amené pétains au pouvoir en 1940
11:29et qui lui a donné les pleins pouvoirs.
11:31Donc, il n'y avait que cette chose à dire pour désamorcer
11:34toute cette espèce de campagne sur un parti créé par des Waffen-SS,
11:42enfin, les abominations.
11:44Mais il fallait trouver aussi...
11:46Il y avait les arguments à faire sur quelle a été l'histoire.
11:51Et ramener les choses à leurs justes proportions.
11:54En fait, on n'est pas du tout dans ce cadre-là.
11:56Je ne comprends pas.
11:57Si vous voulez, je me mets à la place de candidats
12:01qui se sont trouvés dans l'impossibilité de répondre à ça,
12:06d'être accusés sans arrêt d'appartenir à la pire espèce de l'humanité.
12:11Alors que c'est totalement faux.
12:12Totalement faux.
12:13– On a assisté entre les deux tours, Alain Le Billan,
12:17qui s'était déjà passé en 2002, lorsque Jacques Chirac avait été opposé
12:22à Jean-Marie Le Pen, c'est-à-dire la mise en branle
12:27de tout un système médiatique et politique
12:30pour faire barrage au Front National.
12:33Depuis, le Rassemblement National a effectué une sorte de mue,
12:38une dédiabolisation.
12:40Mais pourquoi cette dédiabolisation n'a-t-elle pas fonctionné dans les urnes ?
12:45– D'abord, entre les voix qu'avait obtenues Jean-Marie Le Pen
12:52à l'élection 2002, qui doivent se situer autour de 4 millions,
12:57là, quand même, le score n'est pas tout à fait le même.
13:01On a dépassé largement les 8 millions à l'élection.
13:05À l'élection législative, le Rassemblement National
13:08a fait 9 400 000 électeurs.
13:11C'est quand même une performance.
13:16Donc, la riposte qui a été faite, elle a été à la hauteur des 65%
13:23que cet ensemble d'organisations a obtenu au premier tour, c'est ça.
13:30On peut remarquer que dans énormément de circonscriptions,
13:34ça se joue à très peu.
13:37Donc, ça va revenir.
13:40Parce que les gens qui ont voté comme ça,
13:43ils ont quand même le sentiment de s'être fait avoir,
13:46d'avoir eu face à eux des gens qui n'étaient pas sincères.
13:50Parce que, bon, moi, je veux bien que la France insoumise
13:53vote pour Elisabeth Borne, mais franchement, hein ?
13:58– Ils se sont assez opposés à sa réforme des retraites.
14:01– Oui.
14:03– Alors, cette dédiabolisation ne vient évidemment pas de nulle part.
14:08Qui, en France, a le droit de diaboliser comme ça ?
14:12– Oui, ça, si vous voulez, c'est le dernier système.
14:15C'est le rempart du système dans sa défense.
14:19– Lionel Jospin, chez Laurent Ruquier, avait bien parlé du théâtre antifasciste.
14:27– Oui, à l'époque, oui.
14:29Mais là, il est revenu quand même pour dire qu'il fallait surtout barrer la route.
14:32– Non, mais qui diabolise, alors ?
14:34– Vous allez retrouver, toujours les mêmes,
14:36vous allez retrouver les dirigeants du Parti Socialiste
14:39et une grande partie des dirigeants de la droite classique,
14:43qui, de toute façon, pour eux, c'est vital aussi.
14:46Il faut bien voir qu'ils vont passer à la trappe.
14:50C'est la survie qui compte, à ce moment-là.
14:55Mais moi, je pense qu'on est engagé dans un processus
15:01duquel on va être obligé de sortir.
15:06La France ne pourra pas continuer à fonctionner de cette façon-là.
15:09Elle ne pourra pas continuer à fonctionner.
15:11En fait, elle est à côté d'elle-même.
15:13Ce n'est pas dans le domaine international comme dans le domaine national.
15:16En fait, ça a un côté surréaliste, quand même, ce qu'on vit.
15:22Les choses importantes sont des choses qui, pour nous, sont marginales.
15:26Le sociétal...
15:28Non, il va falloir revenir à des choses essentielles.
15:33Et je crois que ce qui se passe dans le monde va nous obliger.
15:37– Va nous y aider.
15:38– On n'aura pas le choix.
15:40Oui, on sera obligé de...
15:42Alors, c'est pour ça que je trouve que ce qu'a fait le corps électoral,
15:45en neutralisant toutes les parties,
15:47je trouve que c'est vraiment très intelligent.
15:51C'est vraiment très intelligent.
15:53Il n'a pas cherché à ce qu'ils se mettent d'accord.
15:55En fait, il sait très bien que quand ils se mettront d'accord,
15:58ce sera pour faire des trucs qui ne marcheront pas,
16:01enfin, qui continueront à déshabiller les couches populaires et les couches moyennes.
16:06Ça serait bien.
16:07– On a pu constater, Alain Lebilland, depuis quelques années,
16:11que le Rassemblement national s'était aligné sur tout un tas d'aspects
16:17sur la ligne du système,
16:19à savoir pas de retrait de l'Union européenne ni de l'euro,
16:22pas de retrait de l'OTAN.
16:24Donc, en fait, est-ce que le Rassemblement national veut réellement le pouvoir
16:33ou est-ce qu'il cherche à prendre simplement des places ?
16:36– Non.
16:37Enfin, c'est l'analyse que je fais.
16:40Je me trompe peut-être.
16:41Mais je crois qu'il veut le pouvoir,
16:43mais il ne peut pas le prendre dans n'importe quelle condition.
16:46Parce qu'à partir du moment où vous avez quand même objectivement
16:4965% du corps électoral contre vous,
16:52ça représente des couches sociales,
16:55ça représente en particulier toute une partie de la haute administration
17:01qui trouverait là des possibilités de manœuvrer.
17:04Donc, on se trouverait dans une situation
17:06où on pourrait avoir un recul significatif de ce qui pourrait être engagé.
17:10Je pense que c'est ça, c'est cette crainte-là.
17:12C'est-à-dire, d'ailleurs, c'est ce qu'avait dit Bardella,
17:17il avait dit, nous dirons, on unira au gouvernement
17:20que si nous avons la majorité absolue.
17:22Je crois que c'est ça, c'est ça qui est le…
17:25Il faut la majorité absolue pour pouvoir engager quelque chose
17:29sans avoir tout le pataquès, tous les antifas.
17:35– Au-delà de cette majorité absolue qu'aurait pu avoir le Rassemblement national,
17:40est-ce que les conditions sont aujourd'hui réunies
17:44pour permettre au Rassemblement national, qui n'a jamais gouverné,
17:47de pouvoir changer les choses ?
17:50– Tout dépend du niveau de soutien, tout dépend du niveau de soutien.
17:55– Parce qu'on a déclaré aussi que le Président de la République
17:59gardait quand même la main sur le Conseil constitutionnel,
18:01sur le Conseil d'État, sur le Sénat,
18:03et qu'il avait derrière lui les marchés et la Commission européenne.
18:07– Je ne me mets pas dans ce dispositif-là,
18:09je me mets dans le dispositif où il y a une élection,
18:12l'élection d'un Président, d'un autre Président
18:14qui pourrait être, là en l'occurrence, Marine Le Pen.
18:17Je me mets uniquement dans ce cadre-là.
18:20Sinon, la logique aurait voulu, si on respecte les institutions,
18:26que le Président de la République démissionne.
18:28Il était mis en minorité pour la deuxième fois et de façon significative.
18:32Donc il devait considérer que son temps était passé.
18:36Or, il ne le ferait pas et il ne le ferait jamais.
18:39– Donc, ce qui prouve peut-être implicitement
18:41qu'il sait qu'il a la main encore sur tout un tas de leviers essentiels.
18:45– Ou plus exactement qu'on n'a personne pour mettre à sa place.
18:49– Oui.
18:50– Non, ceux qui sont derrière et qui le guident dans toutes ses opérations.
18:55Parce que bon, d'après ce qui est dit sous le manteau,
19:03la franche entente entre le gouvernement et le Président de la République,
19:07ce n'est pas aux zénithes.
19:09Donc, vous avez des ministres qui ont appris
19:13que l'Assemblée était dissoute, en même temps que les électeurs.
19:18– On a vu que le vote erraine est souvent perçu
19:23comme le vote de la colère des Français, celui de leur souffrance.
19:28Est-ce que les Français, selon vous, sont aujourd'hui bien conscients
19:33des origines de leurs problèmes ?
19:37– C'est toujours difficile à dire, ça.
19:40Ce qu'on sait, c'est qu'il y a dans le vote pour le Rassemblement national,
19:45mais aussi pour la France insoumise et les autres,
19:47enfin pour le Front populaire, il y a le mécontentement et la colère.
19:55On a rarement vu un Président de la République aussi haï
19:59par l'opinion publique qu'Emmanuel Macron.
20:02Moi, quand je vois dans le temps, j'ai jamais connu
20:09cette espèce de haine qu'il y a de la part des Français
20:12vis-à-vis du Président de la République.
20:14Il y avait, bon, c'était quelqu'un qui ne faisait pas ce qui nous plaisait,
20:18mais il y avait un respect, etc.
20:20Là, ça n'existe pas.
20:22Donc, ce mécontentement, il est partagé.
20:24Après, quelles sont les solutions ?
20:26Effectivement, c'est là où ça chope.
20:29C'est vrai que considérer qu'il faut garder les mêmes structures européennes,
20:37garder l'euro pour continuer à fonctionner, ça va être très compliqué.
20:42Vous prenez une chose très, très simple.
20:44Le commerce extérieur, le commerce extérieur français, il en déconfiture.
20:49Nous sommes à 150 milliards de déficit.
20:52– Ceux-là, le déficit depuis l'introduction de l'euro.
20:55– Non, non, non, non, non, cette année, cette année.
20:58– Oui, d'accord.
20:59– Ça a été crescendo, ça a été crescendo.
21:01– Oui, mais on est en déficit au niveau de la balance commerciale depuis l'euro.
21:04– Oui, oui, ça a été crescendo.
21:05C'est-à-dire que, de toute façon, l'euro, on sait que c'est le marque.
21:08Mais on n'a pas la puissance de l'industrie allemande.
21:10Donc, à 150 milliards de déficit,
21:14qu'est-ce qu'on aurait fait dans un pays qui a la maîtrise de sa monnaie ?
21:17On dévalue. Voilà.
21:19Donc, ça, on ne peut pas le faire, puisqu'on est attablis à l'euro.
21:22Donc, on continue à perdre des parts de marché.
21:25L'autre aspect, c'est qu'on continue à avoir une industrie qui décline.
21:31On a moins de 10% dans le PNB de la part de l'industrie.
21:38C'est dramatique, c'est dramatique.
21:41Parce qu'un pays ne vit que par l'industrie et l'agriculture.
21:45Tout ce qui est autour, ça fait marché.
21:48Ce sont des services.
21:50Ça n'apporte pas de valeur particulière.
21:53– Quel est le vrai pouvoir au-dessus de la démocratie, aujourd'hui ?
21:57Quand on voit les accords, les arrangements
22:00qui ont été mis en place, totalement contre nature,
22:03pour faire barrage au Rassemblement national,
22:05c'est quoi le vrai pouvoir, aujourd'hui, dans la démocratie française ?
22:09Il est où ?
22:10– Alors là, il y aura beaucoup à dire sur la démocratie française.
22:15– Sur le pouvoir, la réalité du pouvoir.
22:19– Oui.
22:20En fait, c'est un moment qui compte, actuellement, tous les 5 ans,
22:27où il y a l'élection du président de la République.
22:30Et après, on agence les autres institutions,
22:34les institutions inférieures, on les agence avec ça.
22:39Donc, c'est un moment.
22:41Bon, mais sur la démocratie, il y a énormément à dire,
22:44parce qu'il y a la démocratie sociale,
22:46il y a la démocratie économique, il y a la démocratie politique,
22:49et tout ça, c'est d'une énorme confusion.
22:54Bon, je ne veux pas ajouter des horreurs,
22:58mais il y a eu la discussion, à un moment donné,
23:01sur l'histoire de la double nationalité.
23:04Bon, le débat, il est extrêmement simple.
23:09Il y a les Français, qui sont des citoyens,
23:14qui ont une carte d'identité, qui ont une histoire, etc.
23:20Il a été avancé des idées complètement saugrenues,
23:23dans le genre où les étrangers qui viennent ici
23:26ont les mêmes droits que les Français.
23:28Mais ça n'existe dans aucun pays du monde.
23:32C'est vrai que la tendance est de faire en sorte,
23:34dans les pays anglo-saxons, dans tout ce qui est l'Occident,
23:37pour simplifier, d'avoir une espèce de mélange qui se fait
23:40où tout le monde a les mêmes droits.
23:42D'ailleurs, on ne sait plus quels sont-ils.
23:44Et puis, donc, on accorde à la démocratie
23:47des parts de gens qui viennent de l'extérieur,
23:50mais qui n'ont pas la profondeur de ceux qui y habitent,
23:53parce qu'on n'a pas le même patrimoine.
23:59– Au-delà de cette défaite du Rassemblement national,
24:02cette défaite relative dans les urnes,
24:04c'est quoi la ligne politique que le vrai pouvoir
24:08interdit pour la France ?
24:12– Moi, je crois surtout que ce qu'il interdit,
24:14c'est la possibilité pour le peuple français
24:19de prendre des décisions qui le concernent.
24:22– Comment ça fonctionne, ça ?
24:24– C'est Bruxelles. Là, on dit c'est comme ça.
24:26– J'entendais Alain Boheur qui parlait
24:28de ces pulsions majoritaires et il disait à leurs propos
24:33qu'elles seront toujours calmées par des institutions
24:36comme le Conseil constitutionnel.
24:40– Oui, on peut dire ça à un moment T,
24:42c'est un peu ce qui se passe.
24:44Ou avec le Conseil d'État, oui, c'est un peu ce qui se passe.
24:46C'est-à-dire avec des organismes qui ne sont pas prévus
24:50dans l'exercice démocratique,
24:52si ce n'est une activité à la marge, quand même.
24:56– Oui, j'avoue qu'Alain Boheur me fascine toujours
25:00parce que je ne comprends pas toujours ce qu'il dit.
25:02Mais bon, je sais quels sont les intérêts qu'il défend,
25:06donc j'ai tendance à me méfier.
25:09– Est-ce que dans ce système politique de la Ve République
25:12tel qu'on le connaît aujourd'hui dans son fonctionnement,
25:15il y a une solution pour le peuple ?
25:18Une solution populaire qui prenne en considération le bien commun ?
25:23– Oui.
25:24– Ou alors est-ce que tout est fait pour nous détourner de ce bien commun ?
25:28– Il y a, de toute façon, il y aura dans un vote sanction
25:33du Président de la République,
25:35il y aura à ce moment-là l'expression majeure.
25:39On ne peut pas, avec la Constitution que nous avons,
25:42on peut naturellement avoir des éléments,
25:46on a connu la cohabitation, etc.
25:48Mais ce qui compte dans le dispositif,
25:51c'est l'élection du chef à l'État.
25:53Parce que c'est lui qui fait fonctionner le mouvement des horloges,
25:58c'est lui qui décide de la dissolution,
26:01qui décide de la nomination du Premier ministre,
26:04qui sont les éléments clés.
26:06– La clé de voûte des institutions.
26:07– Voilà.
26:08Concernant le Conseil constitutionnel, quand même,
26:10il y a quelque chose à rappeler,
26:11c'est que le Conseil constitutionnel nous abreuve d'un thème permanent,
26:15c'est de dire, d'après la jurisprudence du Conseil constitutionnel,
26:20on considère que, donc, il y a eu toutes les fois
26:23où le Conseil constitutionnel a dérapé,
26:26ça fait partie de la jurisprudence,
26:28et puis on va l'appliquer à un texte pour un accord ou pour être contre.
26:34– Donc en fait, le Conseil constitutionnel devient législateur.
26:37– Voilà, le Conseil constitutionnel, on lui demande qu'une seule chose,
26:40c'est constitutionnel ou ça ne l'est pas.
26:42Tout le bavardage qui va autour, ça suffit.
26:47Parce que le risque pour lui, c'est qu'il disparaisse.
26:52Parce que le souverain, c'est le peuple.
26:54On peut, à ce moment-là, sur des aspects majeurs,
26:57on peut tout simplement passer par référendum.
27:01Ça simplifie les choses.
27:03Parce que ça, c'est ça aussi, c'est cet élément
27:07qui est toujours mis sur la touche, c'est le référendum.
27:11Pourquoi, à partir du moment où il y a un affrontement,
27:14où il y a un désaccord, pourquoi on ne fait pas appel au peuple ?
27:17Avec une question simple.
27:19On a l'immigration qu'on traîne depuis 40 ans, c'est toujours pas résolu.
27:23On a le déficit permanent du budget.
27:26Pourquoi on ne demande pas aux Français ce qu'ils pensent ?
27:29On est plus mauvais que les Suisses qui, eux, peuvent,
27:33par leur système de référendum d'initiative citoyenne ou populaire,
27:38à tout moment intervenir.
27:41Et là, au moins, on a une phase importante de la démocratie.
27:46– Nous n'avons pas encore parlé des résultats du nouveau Front populaire
27:50ni de la réaction qu'aura probablement la Commission européenne
27:54au vu des décisions qui sont prises par le prochain gouvernement.
27:58On voit ça après la pause.
27:59– Générique –
28:03– On reprend avec notre invité Alain Le Billan.
28:06Alors, le succès que personne n'avait vu venir,
28:09Alain Le Billan, c'est quand même bien celui du nouveau Front populaire
28:12avec 181 sièges.
28:14Comment vous expliquez ce phénomène, cette arrivée avec fracas ?
28:20– Non, en fait, il reprend les mêmes chiffres
28:24que l'élection législative précédente.
28:28Et il perd un peu parce que, comme il y a une évolution
28:32du nombre de suffrages exprimés de 43%,
28:35il n'augmente pas de 43%,
28:37il augmente de seulement 10%.
28:41Donc, il est dans une forme de régression.
28:45Mais il faut dire qu'ils ont énormément bien joué.
28:49En fait, vous aviez en face de vous des gens qui se battaient.
28:55Mélenchon, quand il parlait, c'était pas pour rire,
29:00c'était un combat vital.
29:03C'est ça qu'il a communiqué.
29:05Et il a entraîné les socialistes, les écologistes et les communistes
29:09parce qu'ils sont tous dans des États pas loin du commun.
29:17Et ça a permis, ça permettra d'ailleurs,
29:21cette remontée du Parti socialiste grâce à Mélenchon,
29:24ça lui permettra, avec l'autre France qui se trouve actuellement
29:28chez Emmanuel Macron et qui a suivi Glucksmann,
29:33ça permettra de faire une petite manœuvre.
29:36Ça, il ne faut pas s'imaginer que ça ne se fera pas.
29:41À un moment ou à un autre, ça se fera.
29:43Alors donc, il a demandé le poste de Premier ministre
29:47étant donné le premier arrivé.
29:49Bon, ce n'est pas lui qui décide, mais...
29:52– Oui, tout le monde programme.
29:54– Voilà, ça fait partie du show, du spectacle.
29:58C'est quand même toujours un spectacle, toutes ces affaires-là.
30:03Donc, il demande le poste de Premier ministre.
30:05Il a annoncé un certain nombre de choses.
30:07Bon, l'histoire de la retraite par décret, c'est à voir.
30:12À partir du moment où on a voté une loi sur la retraite,
30:15on ne peut quand même pas l'annuler par décret.
30:18Je sais bien que ça s'est passé dans le passé avant 1940,
30:21qu'il y a eu ce qu'on appelait les décrets de Sérole.
30:23Ce n'était pas particulièrement fameux.
30:27Mais voilà, donc il avancera certainement.
30:31Ils arriveront à se mettre d'accord sur quelque chose
30:34autour de l'immigration, puisque ça, c'est son fer de lance,
30:38la créolisation du pays.
30:40– Régularisation.
30:41– La régularisation, oui, c'est-à-dire encore
30:43d'un mouvement d'appel d'air.
30:45Ce contre quoi Emmanuel Macron ne s'en va pas compte,
30:49puisque lui, il a intérêt à amener de la main-d'œuvre
30:54à bas prix pour les grandes multinationales
30:57et puis pour les bobos.
30:58Donc voilà, il peut y avoir.
31:01Donc chacun exprimant à sa façon ce désir,
31:08alors qu'il est complètement contradictoire
31:10avec l'intérêt des Français.
31:13À mon avis, ce sont les seules limites
31:15sur lesquelles ils peuvent se retrouver.
31:17Sinon, sur le reste, sur quoi peuvent-ils être d'accord ?
31:24– Sur quoi ne sont-ils pas d'accord ?
31:28– Moi, on a vu dans le passé ce que Macron avait été capable de faire.
31:37Généralement, il voyait une opposition de la France insoumise, de la gauche.
31:41Sauf dans certains cas où...
31:43Mais donc, cette espèce d'entente n'ira pas bien loin,
31:48excepté sur les trois sujets dont vous avez parlé.
31:51Éventuellement, aussi le Tanassi.
31:53– Vous avez fait le coup déjà avec la NUPES en 2022.
31:55On avait vu que cette NUPES avait rapidement éclaté.
31:57Est-ce que vous pensez aujourd'hui que le nouveau groupe populaire...
32:00– Ça va faire exactement la même chose.
32:02Ils vont tous créer leur groupe pour avoir leur autonomie de décision.
32:07C'est un instrument de combat électoral.
32:10Pour une raison simple, pour une raison très très simple.
32:13S'ils vont tous les quatre dans la même circonscription se battre,
32:17il n'y en a pas un pour qui reste au deuxième tour.
32:20Donc, c'est la nécessité d'avoir qu'un seul candidat de ce groupe
32:24qui leur permet de dire on va avoir plus des 12%
32:28qui sont la base limite pour pouvoir se représenter au deuxième tour.
32:32C'est uniquement ça, c'est pas autre chose la NUPES ou le Front populaire.
32:39On sent ça que c'est un peu...
32:42– On a souvent vu le RN qualifié de parti réceptacle de la colère et de la souffrance.
32:49C'est aussi également le cas de cette opposition de gauche
32:54avec le nouveau Front populaire.
32:56Pourquoi ?
32:57Il serait impossible de voir ces deux parties populistes, entre guillemets,
33:04s'unir comme cela avait été le cas en Italie
33:07avec l'union du Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo avec la Lega de Salvini.
33:14– Oui, mais le Mouvement 5 étoiles et la Lega,
33:17c'était des partis à l'idéologie proche ou semblable.
33:22La Ligue, comme le Mouvement 5 étoiles,
33:27ne s'est pas associée avec le Parti démocrate.
33:30Or, en l'occurrence, c'est le Parti démocrate qui s'associerait avec...
33:35– Oui, le Parti démocrate, c'était les socialistes.
33:37– Oui, les communistes et les socialistes qui sont devenus le Parti démocrate.
33:41Non, ça fait partie des choses qui sont incompatibles.
33:45Enfin, on a déjà vu beaucoup de choses,
33:47mais enfin là, ça me paraît du domaine de l'impossible.
33:51C'est la survie de chacun, c'est la survie de chacun.
33:55Ils ne peuvent pas se rapprocher.
33:58Ils peuvent avoir des vues communes sur un certain nombre de sujets, par contre.
34:02Ils auraient pu voir, lors de la dernière législature qui s'est trouvée écourtée,
34:08ils auraient pu trouver des points d'accord,
34:10ne serait-ce que sur une motion de censure qui aurait bien l'air le gouvernement.
34:13Ils n'ont pas été capables de le faire.
34:15– Mais Jean-Luc Mélenchon a pris la ligne indigéniste à la suite de 2017.
34:20Il était encore, avant cette date-là, assez proche,
34:24en tout cas pour la politique étrangère,
34:26de ce qu'aurait pensé une Marine Le Pen,
34:28notamment vis-à-vis de la Russie ou de la Libye.
34:31– Alors, effectivement, c'était le rôle.
34:35On va voir si ça continue.
34:37Le rôle de la France insoumise était de flanquer au plus près le Front national
34:42en délâturant l'objectif de celui-ci.
34:47Mais il s'en rapprochait pour dire autre chose.
34:50C'était sa façon à ce que la gauche vienne bloquer l'évolution du RN.
34:58Et ce qui n'a pas marché.
35:00D'ailleurs, à ce propos, quand on revient sur l'ancienne législature qui a duré deux ans,
35:03qu'on se souvienne bien que le corps électoral avait voté de telle façon
35:08qu'une entente était possible entre différents groupements
35:13pour faire avancer le pays.
35:16Or, ça n'a pas fonctionné.
35:20Emmanuel Macron avait eu la majorité avec l'élection présidentielle.
35:24À l'élection législative qui a suivi, il n'avait pas la majorité.
35:30Il n'avait qu'une majorité relative.
35:32Donc, le corps électoral avait dit, essayez de vous arranger.
35:35Ils n'ont pas réussi.
35:37Ça, c'est pas fait.
35:38Donc, c'est pour ça.
35:39Ça confirme ce que je pense pour maintenant.
35:41Ça n'arrivera pas non plus.
35:43– Alors, on voit à l'heure actuelle l'ancienne majorité,
35:48le parti Ensemble, se déchirer avec le nouveau Front populaire
35:54pour savoir qui sera Premier ministre, qui sera ministre.
35:57Mais au-dessus de toutes ces petites bises-bises nationales,
36:00il y a, ne l'oublions pas, la Commission européenne.
36:03Comment va-t-elle accueillir les résultats de ces législatives
36:07et juger du nouveau gouvernement qui va apparaître ?
36:13– Moi, je pense que la Commission européenne,
36:17donc étant d'essence allemande, ne voit pas d'un mauvais œil ça.
36:23Ne voit pas d'un mauvais œil ça.
36:24Parce que déjà, en Allemagne, c'est pas la franche rigolade.
36:29Parce que le chancelier, c'était l'équivalent du Premier ministre,
36:33il a été largement battu aux élections européennes.
36:37Il est arrivé troisième, loin derrière.
36:41Donc, faible, la France faible,
36:45oui, ça donnera plus de poids à la Commission.
36:47Je pense que Van der Leyen, c'est pour ça d'ailleurs qu'elle doit être confirmée,
36:51c'est qu'elle aura un poids plus grand,
36:54compte tenu du fait qu'il y a une carence en dessous.
36:57C'est-à-dire que vous n'avez pas en France
36:59quelqu'un qui est capable de s'opposer à l'Union européenne.
37:02Déjà, vous avez un Président de la République
37:03qui est plus européen que français,
37:05donc c'est pas en dessous que ça va changer.
37:09– Je crois que…
37:11De toute façon, je ne crois plus que les choses viendront de là.
37:15– D'où ?
37:16– De l'Europe, de ce machin qui…
37:20C'est un assemblage qui est grotesque à la limite, si vous voulez.
37:26Vous avez tous les pays qui reçoivent des subventions,
37:29qui sont européens comme c'est pas possible,
37:32et tous ceux qui payent abondamment le sont moins.
37:37Le meilleur exemple, c'est l'Anglais.
37:39L'Anglais, quand il avait pu son argent, il est parti.
37:42Et ça devrait être valable pour la France,
37:45pour l'Allemagne, pour le Luxembourg, pour la Hollande,
37:48qui payent pour tous les nouveaux venus.
37:52Et on voudrait faire venir en plus l'Ukraine dans l'étalage,
37:58alors que c'est un pays qui est complètement dévasté,
38:01qu'il va falloir entièrement reconstruire.
38:03– Est-ce que cette division du pouvoir politique,
38:05en tout cas de l'Assemblée nationale française,
38:08permettrait à la Commission européenne
38:12de précipiter son projet de fédéralisation ?
38:15– Moi, je pense que de toute façon, la fédération, elle existe.
38:18On ne l'appelle pas comme ça,
38:20mais à partir du moment où vous n'avez plus les attributs de la souveraineté,
38:24qui sont la monnaie, la guerre, les lois,
38:27il ne faut pas considérer qu'on n'est pas dans une fédération.
38:30On est dans une fédération qui n'a pas un nom,
38:32parce que personne n'ose le dire,
38:34et c'est en fait, on le sait depuis très longtemps,
38:37en particulier depuis la réconciliation des Allemagnes,
38:41enfin la réunification allemande,
38:44à partir de ce moment-là, les Allemands ont dit
38:46nous sommes les patrons et nous allons fédéraliser l'Europe.
38:50Et c'est ce qui a été fait, c'est ce qui a été fait.
38:53Maastricht, la Constitution européenne,
38:57les différents sommets qu'on suivit, Lisbonne, Amsterdam,
39:03ça ne fait que confirmer qu'on était dans une fédération.
39:05Par contre, on n'ose pas dire le nom.
39:08Le seul qui avait dit quelque chose, c'était Delors,
39:11il avait dit nous sommes dans une fédération d'État-nation.
39:14Alors là, il faut le faire.
39:16Là, là, là, là, il avait fait fort ce jour-là.
39:18Non, on est dans une fédération,
39:20et cette fédération, non, non, elle ne va pas,
39:24elle ne va pas se renforcer,
39:27elle va à un moment, elle va éclater.
39:29Elle va éclater parce que ce qui se passe dans le monde
39:34n'est pas propice à toutes ces espèces de distributions
39:39dans lesquelles l'Amérique est dominante actuellement
39:43parce qu'elle a le dollar.
39:45Non, il y a quelque chose d'autre qui est en train de se passer
39:48et qui va bouleverser les lignes.
39:51Est-ce qu'on peut imaginer aussi la mort de la Ve République ?
39:55Alors, la mort de la Ve République,
39:57c'est toujours le grand débat sur une nouvelle constitution.
40:01Bon, j'en connais pas 25, des constitutions.
40:04C'est ou vous avez une démocratie parlementaire
40:07ou vous avez un pouvoir dans lequel le président compte.
40:12Je trouve que l'équilibre de la Ve, à la réflexion...
40:16– Semi-parlementaire.
40:18– Voilà, c'est... – Semi-présidentiel.
40:20– Voilà, voilà, c'est quelque chose qui marche.
40:23Naturellement, il faut que pour les tenants des pouvoirs,
40:27il y ait un sens de la responsabilité.
40:30À partir du moment où vous avez...
40:33Bon, enfin, je vais dire des choses cruelles,
40:35alors je préfère les atténuer,
40:37mais imaginez le général De Gaulle
40:41transformer la cour de l'Ulysée en boîte de nuit.
40:45Non ?
40:47Ou faire des défilés de tous les chefs d'État possibles et imaginables
40:52tous les jours sur le territoire national.
40:55Il disait, lui, non, on ne va pas inviter sans arrêt des présidents,
40:59ça embête tout le monde parce qu'il faut bloquer la circulation.
41:03C'est quelqu'un qui avait le sens du pratique et puis de la hauteur.
41:07Qu'est-ce que vous voulez ?
41:09Vous avez un président...
41:13Vous en avez un qui est sur un scooter,
41:15qui se balade en scooter, vous en avez un autre,
41:17vous ne savez plus exactement à qui vous avez affaire.
41:20Enfin, voilà, c'est...
41:22– Alain Le Billan, les marchés, comment ont-ils réagi ?
41:25Avez-vous regardé cela après les résultats des législatives ?
41:30– Oui, j'ai juste jeté un coup d'œil.
41:33J'ai vu qu'il y avait...
41:35Bon, la crainte, elle était donnée par le SMIC,
41:40l'augmentation du SMIC tel que le décrétait France Insoumise,
41:45enfin le Front Populaire.
41:49Et puis le score qu'a fait la gauche.
41:53Ça, ça a inquiété un certain nombre de partenaires étrangers.
41:59Ce qui se dit, pour aller plus simple,
42:01c'est que tous les projets d'investissement
42:03qui étaient prévus de la part d'étrangers en France,
42:05il faut oublier.
42:08Ce que je sais par ailleurs, c'est que si on augmente le SMIC,
42:12il y a des tas de petites entreprises qui arrêtent leur activité,
42:15parce qu'elles ne peuvent pas.
42:17D'autre part, l'augmentation du SMIC
42:19va avoir une influence sur l'impôt.
42:21Est-ce que ça, ça va être pris en compte ?
42:24Est-ce que les tranches vont être aménagées ?
42:27Voilà, il y a un ensemble de choses qui font
42:30qu'on est vraiment dans l'incertitude.
42:33Et puis les gens n'aiment pas l'incertitude.
42:35Alors, là-dessus, je voudrais faire part d'une remarque personnelle.
42:41C'est qu'en fait, on vit dans l'instabilité depuis 1991.
42:46Je pense à comme date, parce que c'est la fin de l'Union soviétique.
42:50Et à partir de ce moment-là, tout le monde s'est senti...
42:54Enfin, je parle des grands pays riches.
42:56Tout le monde s'est senti obligé de se demander
42:59comment il allait se débrouiller dans le nouveau dispositif.
43:04Donc, on voit par exemple que les États-Unis
43:08ont des dépenses militaires qui sont considérables,
43:11mais inimaginables.
43:14Or, avec ces dépenses-là, ils peuvent acheter
43:16de moins en moins de matériel, par exemple.
43:18Parce que tout a évolué dans l'ordre des prix,
43:22compte tenu que la corruption a pris une place démesurée.
43:29Donc, tout est instable depuis cette période.
43:33Or, la Russie, ayant recouvré, je simplifie,
43:38ayant recouvré en gros la puissance de l'ancienne Union soviétique,
43:43avec en plus l'entente avec la Chine,
43:47on peut dire que le continent eurasiatique,
43:51dont ils sont la sommet et la clé de voûte,
43:55est en voie de stabilisation.
43:57Il y a encore, bon, il y a l'affrontement en Ukraine.
44:00Mais tous les gens un peu au courant,
44:03ils savent très bien que cette affaire est pliée,
44:05que Vladimir Poutine, il attend le dernier moment
44:08pour arrêter, en fonction de ce que feront les États-Unis,
44:14c'est-à-dire de qui ils nommeront comme président à la fin de l'année.
44:17Parce que le conflit, ce n'est pas entre l'Ukraine et la Russie,
44:20c'est entre la Russie, les États-Unis,
44:23et avec, comme associé, l'Europe,
44:26l'Europe écrasée d'ailleurs par les mesures américaines.
44:29Donc, il y a quelque chose de stable qui est en train de naître.
44:34Et nous, on ne pourra pas rester instable.
44:36C'est-à-dire, nous, l'instabilité, c'est quoi ?
44:39C'est un président de la République élu pour cinq ans,
44:41qui peut dissoudre.
44:43Donc, voilà, on se trouve en campagne électorale pendant les vacances.
44:47C'est la fin de l'industrie française.
44:50C'est des tas de mesures qui ont été prises,
44:53qui ont rajouté de l'instabilité,
44:56et c'est ça qui ne peut pas fonctionner.
45:00– Est-ce que vous voyez Donald Trump ramener l'ordre sur la planète,
45:05en fait ? J'ai l'impression que vous voyez
45:08les déchangements à l'aune de la présidentielle américaine.
45:11– Non, mais il s'entendra suffisamment avec les autres grands partenaires
45:16pour arrêter l'effraie.
45:19– Et du coup, elle mettra la France face à ses responsabilités
45:22parce qu'il refusera d'être derrière l'OTAN,
45:25comme il l'a fait déjà.
45:27Il disait, chacun paye ses factures.
45:29– Voilà, c'est ça.
45:30De toute façon, les grands perdants, ce sera l'Europe.
45:34L'Europe, déjà perdue parce qu'elle ne peut plus utiliser
45:37l'énergie pas chère venant de Russie.
45:40Donc l'industrie allemande, elle est vraiment très fatiguée.
45:44Donc ils arrivent encore à nous en prendre un peu,
45:47puisqu'il y a l'EDF quand même qui alimente encore.
45:51Nos centrales nucléaires horribles permettent quand même
45:54de faire fonctionner un peu l'Allemagne.
45:56– Est-ce que cette assemblée composite va changer quelque chose
46:01à la politique française, la dette, les affaires étrangères ?
46:05– Non, c'est là-dessus que je voulais terminer.
46:09C'est que quels sont les problèmes que nous avons ?
46:12Ce sont les problèmes d'immigration,
46:14ce sont les problèmes de déficit budgétaire
46:16compte tenu du fait qu'on a un État dispendieux, démesuré,
46:21qui s'occupe de tout et qui ne résout rien.
46:24Vous pouvez prendre tout ce qui est domaine de régalien,
46:27il n'y a rien qui marche.
46:28On ne marche pas bien.
46:30Alors que c'est horriblement cher,
46:32puisqu'on a quand même accumulé des déficits tous les ans
46:38pour arriver à 3 200 milliards de dettes.
46:41– Mais la roue, les gens continuent à consommer,
46:44les gens vont au restaurant, tout a l'air de se passer
46:47comme si de rien n'était.
46:49Donc en fait, les Français, ils ne changeront pas
46:53leur fusil d'épaule tant que ça continuera à rouler.
46:57– Là, je crois que c'est notre France, si vous voulez,
47:00c'est la France des métropoles qui fonctionne comme ça.
47:03La France périphérique, celle qui a voté pour le Front populaire
47:08et puis pour le Rassemblement national,
47:10ne vit pas comme ça.
47:12Elle est dans un autre rythme,
47:14elle est dans un autre mode de consommation.
47:17C'est-à-dire qu'avant la fin du mois,
47:20il n'y a déjà plus de budget.
47:24– Alors, ces législatives ont occulté,
47:27on l'a un petit peu évoqué, ces conflits en Ukraine,
47:30au Moyen-Orient.
47:31Évidemment, la guerre ne s'arrête pas à Gaza.
47:34Qu'est-ce que cette nouvelle Assemblée peut changer,
47:37notamment au Moyen-Orient,
47:38quand on entend les propos de certains à gauche ?
47:42– Vous faites référence à qui, là ?
47:46À Mélenchon, c'est ça ?
47:48– Oui, et son Algérie, Rima Hassan.
47:51– Oui, oui.
47:53Alors, sur la question de Gaza,
47:56je ne vois pas quelle peut être la position
48:03de ceux qui sont actuellement,
48:05qui ont les clés des décisions.
48:07– La position de la France, c'est la solution à deux États
48:10qu'on sert au possible,
48:12vu la fragmentation, les colonisations d'Israël.
48:15– Ce qui est d'autant plus grave,
48:17c'est que nous avions un mandat sur la Palestine.
48:20– Oui, ça, on l'a oublié.
48:22– C'est ça, on l'a oublié.
48:23Ce mandat sur la Palestine, ça a été de s'associer à l'aventure.
48:27– Enfin, c'était les Anglais. Nous, on avait la Syrie et le Liban.
48:29– Oui, mais ça a été quand même de s'associer avec les États-Unis
48:35pour essayer d'aller détruire la Syrie.
48:38Ce qu'Obama avait capitulé à un moment.
48:41Donc, sur le sujet de Gaza,
48:45surtout, il faut arrêter les massacres.
48:48Après, on verra. Mais déjà, arrêter le massacre.
48:51Parce que quand on voit ce qui s'y passe,
48:54on peut être effrayé.
48:56– Certains observateurs annoncent déjà une nouvelle dissolution dans un an,
49:01Alain Lebihan.
49:03D'autres, dans ce laps de temps,
49:06imaginent le départ d'une troisième guerre mondiale
49:09ou la chute définitive du dollar.
49:12– La troisième guerre mondiale.
49:14Alors, la chute du dollar, oui, ça, ça va être acté.
49:16Ça, au mois d'octobre, il y a une grande partie du monde
49:19qui ne se servira plus du dollar dans ses transactions.
49:21– Est-ce que c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle, ça ?
49:23– C'est une très bonne nouvelle.
49:25Parce que le dollar, compte tenu de sa position
49:29et le fait qu'il ne soit pas convertible en or,
49:31c'est-à-dire que ça repose uniquement sur sa planche à billets,
49:35il émet des dollars, il fait marcher les renais hauts
49:39et qui ne représentent pas grand-chose.
49:42Parce que si nous, on a 3 200 milliards de dettes,
49:45les États-Unis ont 37 000 milliards de dettes,
49:49il faudrait bien un jour qu'ils remboursent les Chinois
49:52qui ont acheté les ventes du trésor américain.
49:56Donc, là, il y a cette affaire qui va se passer au mois d'octobre
50:02sur toutes les transactions au sein du BRICS et un peu au-delà.
50:07Ça ne se fera plus en dollars, ça se fera en monnaie.
50:09Ils sont actuellement en train de calculer la base
50:11sur laquelle les échanges vont se faire.
50:13– Oui, Yuan, Rouble, Rupee…
50:15– Voilà, voilà.
50:16Donc, ça veut dire qu'il y a moins besoin de dollars.
50:20À partir de ce moment-là, le dollar,
50:22étant donné qu'il est moins demandé, ne monte pas.
50:25Il y a le facteur du marché qui fonctionne pour lui.
50:29La deuxième, sur la guerre mondiale, je n'y crois pas pour une raison,
50:33pour une raison très simple.
50:35Si la Russie et les États-Unis en arrivaient là,
50:39il ne resterait plus rien, pour l'un comme pour l'autre.
50:42Donc, on sait très bien qu'il y a une limite,
50:45il y a une limite qu'il ne faut pas franchir.
50:48– Emmanuel Macron a déjà essayé de repousser à plusieurs reprises,
50:53avec l'envoi d'hommes, l'envoi de missiles…
50:56– Oui, un coup, il veut envoyer des hommes.
50:58Après, il ne veut pas les envoyer.
51:00Bon, il sait très bien déjà ce que ça lui a coûté, l'envoi d'hommes,
51:03parce qu'on l'a envoyé quand même.
51:05– Bien souvent, ça me varie. On se demande si…
51:08– Oui, alors on a dû lui dire à un moment, on a dû lui dire que…
51:12Par moments, on doit lui dire « vas-y »,
51:14et puis par d'autres moments, on doit lui dire « arrête ».
51:16Mais ce n'est pas l'Assemblée qui lui dit ça,
51:19c'est des gens qu'on ne connaît pas.
51:22– Oui, son entourage qui s'étonne un petit peu de son état de santé mentale,
51:25mais que maintenant, il n'a pas changé son état de santé mentale au Président.
51:29– Non, apparemment non.
51:31Non, mais il semblerait qu'il se soit aggravé.
51:35Enfin, il y a une démarche qui est faite de la part d'un certain nombre de gens
51:43demandant, enfin mettant en place une espèce de procédure d'empêchement.
51:49Mais bon, ça n'arrivera pas,
51:51puisque c'est le Conseil constitutionnel qui doit donner son accord là-dessus.
51:54Mais effectivement, il y a une inquiétude de la part de beaucoup
52:00sur le mode de fonctionnement mental du Président.
52:03– Quelle pourrait être vos motifs d'espoir quant au morcellement
52:09de cette nouvelle Assemblée nationale, édition 2024 ?
52:14– Ce que je pense, et ce que je vous disais au début,
52:17et je continue à le penser, c'est que le législateur s'étant montré incapable
52:23de se mettre d'accord quand on lui a donné la majorité
52:26lors de la dernière législature.
52:29– X-49-3.
52:31– Voilà, il a fonctionné comme ça.
52:33À partir de ce moment-là, je pense que le corps électoral a jugé bon
52:37de faire en sorte qu'il n'y ait plus du tout de pouvoir législatif.
52:40– Neutralisation du législatif.
52:42– Voilà, une neutralisation complète.
52:44Et à partir de ce moment-là, donc, qu'est-ce qui arrivera
52:47à passer à travers l'émail de tout ce dispositif
52:51et qui fera une espèce de consensus ou une unanimité
52:55sur un certain nombre de sujets ?
52:57– Ça sera des affaires courantes pendant un an alors.
52:59– En attendant, je pense qu'on n'y perdra pas.
53:02On n'y perdra pas.
53:04Parce que toutes les mesures qui sont prises depuis des années et des années,
53:09toutes les lois qui sont pondues…
53:12– On a dépolitisé la politique française, on l'a dévitalisé.
53:16– Oui, par moments, on se demande quelles sont les motivations
53:21et à la finale, ça aboutit à quoi ?
53:24Du déficit supplémentaire et des impôts en plus.
53:27C'est tout.
53:28Est-ce que dans les 7 ans de fonctionnement d'Emmanuel Macron,
53:33on a vu à un moment une amélioration quelconque ?
53:36Non.
53:37Tout le monde a vu son…
53:40Je parle pour la France périphérique en particulier.
53:44Tout le monde a vu son poids d'achat diminuer,
53:47a vu ses conditions de vie devenir plus médiocres.
53:50Voilà, c'est ça la réalité.
53:52Donc, il n'y a pas de raison.
53:54Je pense que ce n'est pas idiot d'avoir fait ça,
53:57voire dans l'impossibilité de changer,
53:59de faire en sorte que tout le monde soit neutralisé.
54:02– Merci à vous Alain Lebihan.
54:04– C'est moi qui vous remercie.
54:06– Je rappelle que vous êtes l'auteur de cet ouvrage dont on avait parlé,
54:09Macron, le grand liquidateur.
54:11Comme d'habitude, et pour terminer, je ne peux que vous inciter
54:14à cliquer sur ce pouce en l'air en bas de l'écran,
54:17à commenter, à partager nos entretiens pour un meilleur référencement.
54:21Merci encore à vous, monsieur.
54:23Et merci à vous de nous avoir suivis.
54:26Et on se retrouve la semaine prochaine.
54:28A bientôt, salut.
54:30– Merci.
54:31– Sous-titrage ST' 501

Recommandée