Trump, la soif de revanche

  • il y a 3 mois
"Trump, la soif de revanche" est un documentaire politique de 52 minutes diffusé en 2024, qui se concentre sur l'ancien président des États-Unis, Donald Trump, et sa campagne pour l'élection présidentielle de 2024. Le documentaire examine le retour de Trump sur la scène politique américaine après sa défaite en 2020, mettant en lumière sa détermination à reconquérir la Maison Blanche. Il explore probablement les stratégies de campagne de Trump, ses défis juridiques, et l'impact de sa candidature sur le paysage politique américain. Ce programme offre vraisemblablement une analyse approfondie des enjeux de l'élection présidentielle américaine de 2024, en se concentrant particulièrement sur la dynamique d'un potentiel duel entre Trump et Biden. Il aborde également les questions cruciales concernant l'avenir des États-Unis dans le contexte de cette élection. Le titre "La soif de revanche" suggère que le documentaire met l'accent sur la motivation de Trump à regagner le pouvoir après sa défaite controversée en 2020, et sur les implications de cette quête pour la démocratie américaine. Ce documentaire, réalisé par Bertrand Coq et Elodie Dubosc, a été diffusé sur LCI, une chaîne d'information française, dans le cadre de sa couverture de l'élection présidentielle américaine de 2024.

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Transcription
00:00L'image a de quoi faire peur, le sourcil froncé, la grimace agressive, le regard qui tue.
00:08L'homme, qui pose ainsi pour la postérité, vient d'être inculpé pour conspiration.
00:15Il est accusé, avec d'autres, d'avoir cherché à inverser le résultat de l'élection présidentielle de 2020 dans l'état de Géorgie.
00:26Bien sûr, cet homme n'est pas n'importe quel criminel.
00:32Et c'est ce qui fait de ce cliché un document historique.
00:38On a un prévenu extrêmement combatif, il a vraiment l'air d'un taureau qui va se précipiter dans l'arène.
00:45Cette photo, elle restera dans les annales, c'est une photo de cinéma.
00:51Donald Trump est un ancien président des États-Unis d'Amérique.
00:58De 2016 à 2020, il a été l'hôte de la Maison Blanche, l'homme le plus puissant de la planète.
01:06Et il aspire à le redevenir.
01:12Ce jour d'août 2023, quand il se présente aux portes du pénitencier de Fulton, en Géorgie, il a préparé son coup.
01:25Ce qui se passe ici est une parodie de justice. Nous n'avons rien fait de mal, je n'ai rien fait de mal, et tout le monde le sait.
01:30Je n'ai jamais reçu autant de soutien.
01:33Donald Trump, c'est tout le profit qu'il entend tirer du cliché anthropomorphique, que les Américains appellent le mugshot.
01:44Cette photo résume Donald Trump, c'est-à-dire qu'il est antipolitiquement correct,
01:50et tout ce qui pourrait l'affaiblir, ou ce qui plutôt affaiblirait quelqu'un d'autre, lui ça le renforce.
01:56Et Donald Trump, on a fait un outil de propagande immédiatement.
02:01Postée instantanément sur les réseaux sociaux, floquée du slogan Never Surrender, ne jamais abdiquer,
02:09puis déclinée en goodies, mugs, t-shirts, porte-clés, autocollants et compagnie,
02:15elle lui rapporte en quelques jours 7 millions de dollars.
02:20Il est là, si vous le voulez vous pouvez l'acheter, j'espère que vous vous amuserez bien avec, les gens l'adorent.
02:27Des millions qui viennent gonfler son trésor de guerre, avec lequel il prépare sa revanche.
02:49Est-ce que je vous manque ?
02:52Trump n'a jamais reconnu qu'il avait perdu l'élection de 2020.
03:02Notre combat ne fait que commencer.
03:06Il va se battre pour revenir, c'est très clair dans son esprit ça.
03:11Le grand soir, ce sera en novembre, quand nous allons récupérer notre pays.
03:17Dans ses mitigues, les gens étaient en ferveur.
03:22Je pense qu'il reviendra d'ici la fin de l'année, car Biden...
03:28... est un adolescent vindicatif.
03:30Soit on est avec lui, soit on est contre lui.
03:32Vous n'êtes qu'une demi-portion, ne me parlez pas comme ça.
03:36Trump, c'est une marque politique, c'est une tronce, c'est l'hystérie.
03:41C'est toujours gênant d'avoir un président qui est un repris de justice.
03:48C'est la plus grande chasse aux sorcières de toute notre histoire.
03:53Il peut être élu tout en étant en prison.
04:11L'élection de Donald Trump en 2016 en avait surpris plus d'un.
04:17La fin de son mandat allait être encore plus sidérante.
04:23Automne 2020, quelques semaines avant la présidentielle.
04:27Convaincu que seule une fraude massive pourrait empêcher sa réélection,
04:32le sortant a déjà prévenu.
04:35Il a simplement eu un discours à la Trump, très affirmatif,
04:39sur le plan, de toute façon, vu mon bilan, je suis sûr de gagner.
04:43Si je ne gagne pas, c'est à la suite de fraudes.
04:47Au soir du 3 novembre, les premiers résultats placent plutôt Trump en tête.
04:52Plus tard, dans la soirée, quand Biden lui passe devant,
04:55il annonce ce qu'il ne cessera plus de marteler.
05:04C'est un moment très triste, pour moi, le moment est très triste.
05:09Les Américains sont victimes d'une arnaque, c'est une honte pour notre pays.
05:14Nous étions sur le point de gagner cette élection,
05:16franchement, nous avons gagné cette élection.
05:28Quatre jours plus tard, l'annonce officielle de la victoire de Joe Biden
05:35déclenche des scènes de liesse dans toute l'Amérique,
05:44et jusque sous les fenêtres de la Maison Blanche.
05:56Mais Trump ne les voit pas, il a préféré aller jouer au golf,
06:01comme si tout cela ne le concernait pas.
06:05Plus de 8 millions de votants et 74 grands électeurs séparent les deux candidats,
06:12mais il n'en démord pas.
06:15Très vite, il dit que ce n'est pas possible.
06:17Ce n'est pas possible parce qu'il explique qu'il y a des Etats qui ont été perdus
06:20qui ne peuvent pas être perdus.
06:22Je crois qu'il est sincère dans un premier temps,
06:24quand il parle de fraudes, et des gens autour de lui lui parlent de fraudes aussi.
06:28Donc il va reprendre cela.
06:30Et les républicains, il y en a quand même un certain nombre qui disent
06:33bah oui effectivement Joe Biden a gagné, et voilà, fin de l'histoire.
06:37Mais du côté des Trumpistes les plus durs,
06:40cette reconnaissance de la victoire de Joe Biden ne vient toujours pas.
06:48Je pense que nous allons déposer de nombreux recours,
06:51tellement nous avons de preuves.
06:53Ça va remonter jusqu'à la plus haute juridiction sans doute.
06:57Nous verrons, mais il va y avoir des recours.
06:59Nous ne pouvons pas nous laisser voler l'élection comme ça.
07:05Pendant des semaines, Trump et ses principaux conseillers
07:09tentent par tous les moyens de faire invalider les résultats.
07:15Donald Trump s'active tous les jours, beaucoup,
07:18il travaille beaucoup plus qu'il n'a travaillé pendant sa présidence,
07:21pour rester au pouvoir.
07:23Il n'a qu'une obsession, il va rester au pouvoir,
07:26il ne quittera pas la Maison Blanche.
07:29Dans plusieurs États clés, les hommes de Trump font pression
07:33sur les gouverneurs pour les forcer à recompter les bulletins.
07:38Nous avons dû recompter 6500 bulletins.
07:44En Géorgie, pour inverser le résultat des urnes,
07:47Trump fait pression sur le gouverneur républicain
07:51et son secrétaire d'État, Brad Raffensperger.
07:57Le 2 janvier, il prend lui-même son téléphone.
08:01Pendant plus d'une heure, il tente de convaincre l'élu de Géorgie
08:06de lui trouver 11 000 voix.
08:09C'est l'écart qui le sépare de Biden dans cet État clé.
08:16Il s'est d'ailleurs beaucoup énervé,
08:19et comme ça devenait très pesant pour les personnes en question,
08:23elles ont enregistré la conversation.
08:25Et l'échange est à peine croyable.
08:55Quand un président en exercice appelle un fonctionnaire d'un État fédéré
09:22pour lui dire, il faut me trouver des voix en plus,
09:25c'est juste inimaginable.
09:27A l'évidence, il a essayé de truquer les résultats,
09:30mais il l'a fait de manière tellement maladroite
09:33qu'on en est, je dirais, on en est ahuri.
09:37On est vraiment dans la panthère rose,
09:39beaucoup plus que dans le James Bond, vraiment.
09:43Pendant deux mois, Trump mobilise ses partisans.
09:48Manifestations monstres jusque dans la capitale fédérale.
09:54Toute cette période permet aux trumpistes
09:57de se renforcer dans leur conviction de cette histoire invraisemblable
10:01qui est d'une élection truquée.
10:03On voyait les chiffres de vente d'armes monter en flèche,
10:08donc bien entendu qu'on était quand même relativement inquiets
10:13sur la possibilité de violence.
10:16Un mouvement de protestation qui culmine le 6 janvier,
10:20le jour où le Congrès se réunit pour enterriner la victoire de Biden.
10:27Nous allons maintenant procéder au compte des votes des derniers États.
10:32Ce jour-là, il y avait une manifestation qui était prévue à Washington
10:36et un discours de Donald Trump qui devait justement s'adresser à la foule.
10:41Ce mercredi 6 janvier, le temps est couvert sur la capitale,
10:46ce qui n'a pas empêché des milliers de soutiens du président sortant
10:51d'affluer de tous les États-Unis.
10:56Nombre d'entre eux étaient des gens très pacifistes,
10:59c'était des familles, c'était effectivement des gens
11:02qui parfois n'étaient jamais venus à Washington.
11:04Nous aimons Trump ! Nous aimons Trump !
11:09Il sera notre président pour les 4 prochaines années, je vous le garantis.
11:16Trump les a conviés à venir sauver l'Amérique.
11:22Dans un discours enflammé, il répète en boucle que l'élection leur a été volée.
11:30Nous ne renoncerons jamais, nous ne céderons jamais,
11:32vous ne pouvez pas céder lorsqu'il s'agit d'un vol.
11:39Puis, il les incite à marcher sur le Capitole.
11:44Vous ne récupérez jamais votre pays si vous êtes faibles,
11:48vous devez être forts.
11:51Et maintenant, nous allons nous mettre en marche,
11:54et je serai à vos côtés.
11:56Nous allons marcher, nous allons marcher où vous voudrez,
12:00mais à mon avis vers le Capitole.
12:13Le discours est incroyable, c'est un appel à la force.
12:18Il n'y a aucun doute que Donald Trump était décidé à marcher sur le Capitole,
12:22comme il l'a dit.
12:23Il est monté dans sa voiture, sa fameuse Biste,
12:26et il y a eu un conflit dur avec les gardes du coeur qui ont dit
12:30« Monsieur le Président, non, on n'y va pas ».
12:32Est-ce qu'il a imaginé que ça allait se passer comme ça, ça je ne sais pas,
12:35mais on s'est dit qu'il a franchi un degré supplémentaire,
12:38et vraiment, rien ne l'arrête.
12:42La suite appartient à l'histoire.
12:46Nous n'allons pas accepter la tricherie, nous devons envoyer un message clair au Congrès.
12:51Des milliers de manifestants prennent d'assaut le Capitole.
13:02C'est très important pour nous d'être là aujourd'hui,
13:05et de montrer ce que l'Amérique pense de tout ça.
13:08Nous n'allons pas rester les bras croisés et les laisser nous voler notre élection.
13:15Nous voulons reprendre notre pays,
13:17nous voulons reprendre notre pays.
13:19Ils veulent nous empêcher d'entrer, mais c'est notre maison.
13:25Très vite, les forces de l'ordre sont débordées.
13:35Il y a une dimension presque de profanation,
13:38parce que le Capitole, c'est le sanctuaire de la démocratie américaine.
13:42C'est comme une église, c'est un lieu sacré.
13:45C'est le bâtiment le plus haut dans la ville de Washington.
13:49Imaginer qu'on va attaquer le Capitole, c'était juste absolument inconcevable.
13:55Donc en effet, les forces de l'ordre n'avaient pas pris de mesures particulières.
14:03Une partie du bâtiment est envahie et livrée au saccage.
14:08Le gouvernement nous a fait ça !
14:10C'est la faute du gouvernement, nous on a toujours été de bons citoyens,
14:13nous avons respecté la loi jusqu'à aujourd'hui, vous êtes responsables.
14:19Et ces gens-là qui vont commettre cela, je pense pour certains d'entre eux,
14:23ne comprennent même pas ce qu'ils sont en train de faire,
14:26tellement ils ont été chauffés à blanc par Donald Trump.
14:30L'occasion fait le larron.
14:32Il n'y avait pas de plan, ce n'était pas un coup d'État,
14:35c'était vraiment une sorte d'expression d'une colère.
14:39L'émeute va durer plusieurs heures et faire cinq morts,
14:43quatre manifestants et un policier.
14:49On a assisté à des scènes d'insurrection incroyables,
14:51puisqu'ils s'en étaient à quelques dizaines de mètres
14:54de Mike Pence ou de Nancy Pelosi, la Speaker.
14:57Les élus sont paniqués parce que plusieurs pensent qu'ils vont mourir.
15:01Donc on a eu des témoignages où ils étaient cachés sous les bureaux,
15:06ils ont essayé de bloquer les portes pour empêcher les émeutiers d'entrer.
15:14Ils ont cassé la vitre ?
15:16Restez au sol ! Restez tous au sol !
15:24Pendant toute l'après-midi, on attendait le signal de Donald Trump
15:28demandant aux manifestants de quitter les lieux.
15:31Trump est rentré à la Maison Blanche.
15:33Selon ses proches, il est scotché devant les chaînes d'info
15:37qui retransmettent l'événement, comme hypnotisé par les images
15:41d'une insurrection qu'il a lui-même provoquée.
15:45Et c'est un homme heureux. Il adore ce qu'il voit.
15:49Voilà vraiment des gens qu'il aime.
15:51Il doit être assez flatté de voir que ses électeurs sont capables d'aller aussi loin.
15:56C'est un personnage qui est toujours au premier degré.
15:59On lui avait fait du mal en le privant de son élection.
16:02Voilà, c'était bien fait.
16:05Incapable de réagir, malgré les pressions de son entourage.
16:11Le vice-président Mike Pence l'appelle, ses enfants l'appellent,
16:15tous les grands élus l'appellent et il ne répond pas.
16:18Mais en même temps, au bout d'un moment, il est quand même obligé de dire
16:21« Arrêtez, il faut libérer le Capitole ».
16:26Ce qu'il finira par faire dans un message enregistré en toute fin d'après-midi.
16:33Je sais que vous êtes blessés. L'élection nous a été volée.
16:37Mais vous devez rentrer à la maison maintenant. Nous avons besoin de paix.
16:44La session du Congrès, toujours présidée par Mike Pence.
16:50C'est un jour sombre de l'histoire du Capitole.
16:52Reprend dans la nuit et finit par certifier les résultats de l'élection du 3 novembre.
17:00Joe Biden et Kamala Harris seront le président et la vice-présidente
17:05conformément au verdict des urnes.
17:14Joe Biden est officiellement déclaré président.
17:19On sent que l'histoire bascule, qu'il y aura eu un avant 6 janvier et un après 6 janvier.
17:25Cette semaine s'installe une nouvelle administration.
17:29Nous prions pour qu'elle réussisse à maintenir la sécurité et la prospérité de l'Amérique.
17:35Nous lui adressons nos voeux et lui souhaitons bonne chance.
17:39Un mot très important.
17:45Après avoir souhaité sans conviction bonne chance à la nouvelle administration,
17:50Trump quitte la Maison Blanche presque en catimini.
17:58Il grimpe pour la dernière fois à bord de l'hélicoptère présidentiel.
18:11Je suis tellement reconnaissante envers le président Trump
18:14pour tout ce qu'il a fait pour nous, pour les travailleurs de ce pays.
18:20C'est un au revoir alors ?
18:22Oui, il reviendra. L'histoire n'est pas terminée.
18:32Sur la base aérienne d'Andrews, encore un peu de décorum.
18:39Ce que nous avons réalisé est incroyable.
18:43Nous vous aimons et nous nous retrouvons.
18:51Une promesse faite à ses proches et à la poignée de fidèles présents.
18:58Puis Air Force One, le Boeing présidentiel,
19:01qui l'emprunte aussi pour la dernière fois,
19:05décolle direction Mar-a-Lago en Floride.
19:09Tandis que les haut-parleurs diffusent « My Way »,
19:12la chanson de Frank Sinatra.
19:19Amer, en colère, plus convaincu que jamais
19:22d'avoir été victime d'une fraude électorale massive,
19:27Trump a refusé de participer à la cérémonie de passation de pouvoir
19:32et à l'investiture de Joe Biden, son rival.
19:35C'est son vice-président, Mike Pence,
19:38qui assistera à la prestation de serment du 46e président américain.
19:47À partir du moment où il ne reconnaissait pas le résultat des élections,
19:51il n'avait aucune raison, par sa présence,
19:54de participer à ce trucage historique de l'Amérique du Nord.
20:00Trump a fait un gigantesque bras d'honneur
20:02à l'establishment politique.
20:04Avec son absence, il a montré aux Américains
20:06que toutes les règles de bienséance,
20:08toutes les règles établies par l'establishment politique,
20:10ils pouvaient s'asseoir dessus.
20:13Ce jour-là, Washington ressemble à une zone de guerre.
20:1925 000 militaires de la garde nationale ont été déployés
20:23pour faire face à des ventralisateurs.
20:26Sur ce terrain, où il y a quelques jours,
20:28la violence a tenté de saper les fondations du Capitole,
20:32nous nous rassemblons en une nation,
20:35sous le regard de Dieu indivisible,
20:37pour accomplir une transition politique apaisée,
20:40comme nous l'avons toujours fait, depuis deux siècles.
20:46Le président de l'Assemblée nationale de l'Amérique du Nord,
20:50Donald Trump,
20:52nous l'avons toujours fait, depuis deux siècles.
20:56En ce début 2021,
20:58l'Amérique aspire à l'apaisement.
21:02Mais l'espoir de voir la page Trump définitivement tournée
21:05allait être de courte durée.
21:10Car le battu refuse de quitter la scène.
21:16Six semaines à peine après son départ de la Maison Blanche,
21:20il est à Orlando, devant une convention de conservateurs.
21:28Ce que nous avons vécu est unique.
21:30Personne n'a eu un tel parcours.
21:32Un parcours autant couronné de succès.
21:36Acclamé au cri de « on a gagné »,
21:39il multiplie les allusions à son possible retour en 2024.
21:45Je vais continuer à me battre avec vous.
21:49Nous allons continuer à faire ce que nous avons toujours fait,
21:53gagner.
21:55Nous remporterons la victoire
21:58et l'Amérique sera plus grande et plus forte que jamais.
22:05C'est loin d'être fini.
22:15Dès le début, il dit que justement,
22:17là, on a réussi à l'empêcher de rester à la Maison Blanche,
22:20mais qu'il va se battre pour revenir.
22:23C'est très clair dans son esprit, ça, tout de suite.
22:26Trump ne s'est jamais avoué vaincu.
22:28Il n'a jamais reconnu qu'il avait perdu l'élection de 2020
22:32et que Joe Biden est le président légitime.
22:39Mais à Washington,
22:41personne n'a oublié les événements du 6 janvier.
22:45Au Congrès, une commission d'enquête est mise en place.
22:50Nous devons chercher les réponses auprès de l'homme qui a déclenché tout ça.
22:57Une commission bipartisane, présidée par Liz Cheney,
23:01une républicaine purjue,
23:03puisqu'elle est la fille de Dick Cheney, l'ancien vice-président de George W. Bush.
23:11Cette commission auditionne des dizaines de témoins et d'acteurs
23:15de cette journée funeste.
23:18Il a dit quelque chose comme
23:20« Je suis le foutu président. Amenez-moi au Capitole maintenant. »
23:25Il a entendu dire quelque chose comme
23:27« Je me fous qu'ils aient des armes.
23:29Ils ne sont pas là pour me faire du mal.
23:31Ils peuvent aller au Capitole. Laissez-les entrer. »
23:35Cité à comparaitre,
23:37Donald Trump, lui, a toujours refusé de témoigner.
23:43S'il avait accepté de se soumettre à ça,
23:46il aurait décrédibilisé sa marque de fabrique.
23:48Témoigner devant l'État profond.
23:50Adouber l'establishment politique.
23:52Faire une genouflexion à tout ce qui le nie.
23:55C'est-à-dire le Sénat, les petits partisans,
23:58les petits marquis qui règnent sur leur pouvoir politique.
24:02C'est l'anti-Trump.
24:05Après 18 mois d'enquête, la commission conclut
24:08que Trump doit être jugé au pénal
24:11pour son rôle dans l'émeute du Capitole.
24:16Le président Trump a convoqué la foule
24:19et allumé la mèche de cette attaque.
24:22Liz Cheney dénonce une profonde faille morale
24:25et un abandon de poste,
24:27disqualifiant définitivement l'ancien président.
24:30Elle représente ce parti républicain
24:33un peu traditionnel, conservateur,
24:36et il est tellement en dehors de ses clous
24:40qu'elle s'est dressée contre lui, mais elle a été brisée.
24:44À l'élection suivante, Liz Cheney perd son siège
24:47à la Chambre des représentants,
24:49chassée par un candidat trumpiste.
24:54Je ferai tout ce que je peux
24:56pour que l'ancien président ne s'approche plus jamais
24:59du bureau Oval.
25:04À la suite de cette commission,
25:06la justice fédérale se saisit du dossier.
25:10Le procureur spécial Jack Smith mène l'enquête.
25:14Un grand jury de 23 citoyens américains est constitué.
25:19Après plusieurs mois de délibérations,
25:21ce jury retient quatre chefs d'inculpation
25:24contre l'ancien président,
25:26dont complot frauduleux contre les États-Unis,
25:29complot pour priver les électeurs de leurs droits de vote,
25:32complot pour faire obstruction à une procédure officielle.
25:39L'attaque du 6 janvier dans notre capitale
25:42était un assaut sans précédent
25:44contre le siège de la démocratie américaine.
25:47Et comme le dit l'acte d'accusation,
25:49cette attaque a été provoquée par des mensonges.
25:53Entendu devant le tribunal fédéral de Washington,
25:57le 3 août 2023,
25:59Donald Trump est officiellement inculpé.
26:07C'est un jour très triste pour l'Amérique.
26:09Il s'agit d'une persécution politique contre un opposant.
26:13Ça ne devrait pas arriver en Amérique.
26:18Mais ce n'est pas la seule affaire
26:20à laquelle l'ancien président doit faire face.
26:23Les tribunaux l'attendent au tournant
26:25dans quatre procès à venir,
26:27à Washington, à New York, en Floride et en Géorgie.
26:32Au total, il est sous le coup de 91 inculpations.
26:37Donald Trump, il a des procès au civil et au pénal.
26:41Quand on dit pénal, ça veut dire qu'il risque la prison.
26:44Dans la balance, des dizaines d'années de prison
26:48et des centaines de millions de dollars d'amende.
26:50Autant de rendez-vous judiciaires dont dépend son avenir politique.
26:56Toute élection américaine est une bonne série.
26:58Mais alors là, celle-là sera encore meilleure que les autres
27:00parce que vous ajoutez les tribunaux.
27:03En Géorgie, après le coup de fil au secrétaire d'État,
27:06l'affaire des 11 000 voix,
27:08la procureure du comté de Fulton, Fannie Willis,
27:11s'est saisie de l'affaire.
27:14Après deux ans et demi d'enquête,
27:16elle inculpe Donald Trump et 16 autres personnes
27:19dont Rudolph Giuliani, avocat et ancien conseiller de Trump.
27:25Trump lui-même fait face à 13 chefs d'accusation
27:28dont fausses déclarations, faux documents,
27:31pression sur des témoins.
27:35L'accusé s'est livré à une entreprise criminelle de raquettes
27:39pour tenter de renverser les résultats
27:41de l'élection présidentielle en Géorgie.
27:46Trump plaide non coupable.
27:50Le procès de Géorgie, c'est certain, aura lieu
27:53et lui pourra faire beaucoup de mal à Donald Trump.
27:57La procureure Willis espérait un procès rapide.
28:00Mais court en janvier, la procédure tourne au vaudeville.
28:06La grande chance pour Donald Trump,
28:08c'est que la procureuse elle-même s'est mise dans un état
28:11qui est assez hallucinant
28:13parce qu'elle a donné la conduite du procès à son amant.
28:16Donc avec l'argent qu'il gagnait comme procureur,
28:18il l'a emmenée en croisière.
28:20Elle dit qu'elle l'a remboursée en liquide,
28:22on ne trouve pas de trace du liquide.
28:24C'est une histoire qui elle-même est extrêmement fumeuse.
28:26Si les deux procureurs venaient à être dessaisis,
28:29la perspective d'un procès s'éloignerait.
28:32Si on les disqualifie, ça veut dire qu'il faut trouver quelqu'un d'autre,
28:35reconstituer une équipe et qu'on tombera après les élections.
28:38Une aubaine pour Trump
28:40qui n'a pas manqué de moquer les deux tourtereaux
28:43qui avaient voulu jouer à Riche et célèbre.
28:49En Floride, là, c'est l'affaire des documents classifiés
28:53que Trump avait emportés avec lui en quittant la Maison Blanche.
28:57Et c'est un crime fédéral.
29:01Enquête du ministère de la Justice,
29:03perquisition du FBI à Mar-a-Lago.
29:07Et les voilà, des dizaines de cartons,
29:09découverts jusque dans la salle de bain.
29:13Plus de 16 000 documents, dont certains classés top secret.
29:18Le type est foutraque.
29:19Il met 13 000 documents officiels qu'il n'utilisera pas à Mar-a-Lago.
29:23Et quand il sent que le FBI veut les récupérer,
29:27il essaie de les cacher à 20 mètres de là.
29:29Donc il ajoute un crime à un autre crime.
29:31Ça n'a pas de sens commun.
29:34Trump est présenté à un juge de Floride le 13 mai 2023.
29:41Il se voit signifier 37 chefs d'inculpation,
29:44dont rétention illégale d'informations portant sur la sécurité nationale,
29:49entrave à la justice, faux témoignage.
29:54Une fois encore, il crie au complot.
29:58C'est une persécution politique digne d'un pays fasciste ou communiste.
30:05Je suis menacé de 400 ans de prison pour détenir mes propres documents présidentiels,
30:11ce qu'ont fait pratiquement tous les présidents.
30:14C'est l'une des théories les plus scandaleuses et les plus méchantes
30:18jamais exposées devant un tribunal américain.
30:22Trump encourt 20 ans de prison.
30:26Pas de quoi l'empêcher de fêter son anniversaire,
30:30le soir même, dans un restaurant cubain de Miami.
30:36Vous êtes prêts ?
30:37Donnez la nourriture pour tout le monde !
30:51L'Amérique, c'est nous !
31:01Mais Trump est aussi poursuivi pour des affaires qui remontent à 2016,
31:05avant son élection.
31:09À New York, cette fois-ci, la justice lui reproche d'avoir payé des pots de vin
31:13à d'anciennes maîtresses pour prix de leur silence.
31:18Dont une ancienne actrice porno, Stormy Daniels.
31:21Elle aurait reçu du candidat Trump 130 000 dollars pour taire leur liaison.
31:28Sur le plan moral, c'est vrai que c'est pas très beau ce qui s'est passé,
31:31c'est une actrice de film pornographique,
31:33on l'a payée en sous-main pour acheter son silence,
31:35ce qui veut bien dire qu'il a dû se passer quelque chose.
31:37Le problème, aux yeux de la justice,
31:39c'est que ces pots de vin auraient dû figurer dans ses comptes,
31:42au titre des dépenses de campagne.
31:47Comme à son habitude, Donald Trump nie tout.
31:50Mais son avocat de l'époque, Michael Cohen,
31:53a avoué avoir servi d'intermédiaire.
31:59J'ai la copie d'un chèque du compte personnel de M. Trump,
32:02qu'il a signé après être devenu président,
32:04pour me rembourser des paiements secrets que j'ai faits pour cacher sa relation
32:08avec une star de film porno,
32:10et empêcher que cela nuise à sa campagne.
32:17Ça ne donnera rien.
32:18Avec un autre juge, cette affaire aurait été classée depuis longtemps.
32:21Je n'ai rien fait de mal, et ça a été prouvé.
32:27Le dossier est quand même extrêmement douteux,
32:29dans la mesure où c'est un procureur qui a fait campagne
32:32sur le fait de faire tomber Donald Trump.
32:34Donc il s'est mis un peu sur le même rang que lui, c'est un politique.
32:39Aux Etats-Unis, la justice, c'est aussi une histoire de gros sous.
32:44Toujours à New York, Trump a été condamné dans un procès au civil
32:48à payer la somme colossale de 455 millions de dollars.
32:54Il était accusé d'avoir menti sur la valeur réelle de ses biens immobiliers,
32:59dont la Trump Tower,
33:01pour obtenir des prêts bancaires à des taux avantageux.
33:07La procureure Laetitia James est affreusement corrompue.
33:10C'est de l'ingérence électorale.
33:12Si je n'étais pas candidat, ce truc n'existerait pas.
33:18Aucune de ces procédures contre moi n'existeraient,
33:20et j'aurais une vie peinarde.
33:24Trump a fait appel, et il conserve son sens du business.
33:29Deux jours après sa condamnation,
33:31le milliardaire a dévoilé son nouveau produit dérivé,
33:35des baskets dorées, siglées du thé de Trump.
33:40C'est un truc dont je parle depuis 12 ou 13 ans,
33:43et je pense que ça va cartonner.
33:45Les gens adorent, ils adorent ce que j'ai fait.
33:48Regardez, c'est vraiment un bon plan.
34:00Avec toutes ces affaires, on pourrait croire Trump hors-jeu,
34:04rincé financièrement et politiquement.
34:08En réalité, c'est tout le contraire.
34:12Ça le renforce systématiquement.
34:14Les sondages augmentent à chaque fois qu'il a des problèmes avec la justice.
34:19Chacune de ces apparitions devant les tribunaux
34:22est l'occasion pour Trump de dénoncer une chasse aux sorcières
34:26et d'accuser Joe Biden d'être à la manœuvre.
34:30C'est ridicule. C'est un juge démocrate, un homme de main.
34:33C'est ridicule.
34:38Les gens qui sont pour lui se disent
34:41que c'est une preuve supplémentaire.
34:43C'est pourri de démocrate, c'est comme ça qu'il s'exprime.
34:46Il cherche tous les prétextes possibles pour essayer de l'abattre.
34:49Donc oui, il y a cette épée de Damoclès judiciaire
34:52qui pèse sur Donald Trump,
34:54mais il en a fait un formidable outil politique de mobilisation électorale.
34:58À chaque fois, il se présente. Pourquoi ?
35:01Parce que les journalistes, bien sûr, venaient s'intéresser.
35:04Ils devaient se dire que finalement, c'est une publicité.
35:08Rien que pour 2023,
35:10ses frais d'avocat s'élèvent à 50 millions de dollars.
35:15Mais le milliardaire n'a pas mis la main à la poche.
35:19Ce sont ses partisans qui ont payé.
35:24Ses comités d'action politique,
35:26chargés de collecter les donations de ses supporters,
35:29notamment des petits donateurs.
35:34Ces petits donateurs, ils défendent la justice.
35:37Ils défendent l'homme dont ils pensent qu'il a gagné l'élection en 2020.
35:42Donc il leur semble normal de contribuer à sa défense
35:45et à ses équipes d'avocats.
35:51Car la base du Parti républicain lui est plus que jamais acquise.
35:5670% de ses électeurs restent convaincus
35:59que l'élection de 2020 leur a été volée.
36:05Trump a gagné l'élection, et largement.
36:08Donc c'est normal que les gens continuent à soutenir
36:11quelqu'un qui gagne largement.
36:14Qui sont-ils, ces trumpistes irréductibles ?
36:20C'est une Amérique masculine, blanche et chrétienne
36:24qui considère qu'elle est en train de perdre le pouvoir.
36:28C'est ce qu'on appelle de manière un peu méprisante,
36:32mais le petit blanc qui s'est senti exclu et oublié
36:36parce qu'il avait l'impression que c'était les minorités
36:39qui intéressaient la classe politique américaine
36:42et surtout la classe politique démocrate.
36:45Trump est le premier depuis longtemps à nous parler,
36:48à nous dire « je me souviens de vous, vous existez ».
36:51Il est le premier à avoir envoyé des chèques aux familles
36:54qui perdaient leur emploi avec la pandémie.
36:56Il a fait beaucoup pour combattre le chômage.
37:00Et c'est ça qu'il a su capter.
37:02Il a su capter la révolte de 30-35% d'Américains
37:06contre un système politique.
37:08Ils veulent renverser une table
37:10à laquelle ils pensent ne plus avoir accès.
37:12C'est une autre vision du monde.
37:14Et alors ça s'alimente par la peur du déclassement,
37:18par la peur de l'immigration,
37:21la rapidité du changement de la société américaine.
37:25Anti-avortement, pour les armes, pour Dieu, pour Trump.
37:30Voilà nos convictions.
37:33Souvent peu éduqués,
37:35l'électeur de Trump vit dans une réalité parallèle.
37:41Voilà la solution, voilà la solution au problème.
37:44La solution finale est juste ici.
37:47Ils ne s'informent plus que par les réseaux trumpistes.
37:51C'est-à-dire qu'ils vont sur Internet,
37:53ils vont sur tous les réseaux sociaux.
37:55Qui les enferment au fond dans beaucoup de fake news
37:59et d'où il ressort toujours que Trump est le héros qui va les sauver.
38:05Pour s'adresser à eux,
38:07Trump n'utilise pas les médias traditionnels,
38:10les grands journaux considérés comme vendus à la gauche.
38:13Son arme, ce sont les réseaux sociaux.
38:18Donald Trump tweetait tous les jours.
38:20On se levait le matin,
38:22première chose qu'on faisait, c'était aller sur Twitter
38:24pour vérifier quelle avait été la déclaration de la nuit.
38:27Aujourd'hui, il a un usage plus modéré des réseaux sociaux,
38:31mais c'est quand même un conduit et un vecteur
38:34qui lui permet de parler directement à sa base électorale
38:37et donc de mettre une proximité avec lui.
38:43Avec son slogan Make America Great Again,
38:46emprunté au Reagan des années 80,
38:49Trump lui a donné un cri de ralliement.
39:10Il y a une partie de l'Amérique qui a envie d'un discours hystérique,
39:13remonté, j'allais dire testostéroné.
39:16Et ça, il continue à hystériser un peu sa base électorale
39:20et elle adore ça.
39:21Je dis souvent, Trump, il a réussi à faire,
39:24dans la société américaine, ce que nous on appellerait
39:27la liaison entre la manif pour tous,
39:29la protection identitaire et les gilets jaunes,
39:32la protestation économique.
39:38Mais Trump a fait plus fort encore.
39:42Avec ses affaires à répétition,
39:45ses outrances, son bling bling,
39:48le champion des MAGA a désinhibé l'Amérique.
39:54C'est-à-dire que les comportements brutaux,
39:57vulgaires, honteux, dont les Américains
40:00étaient comme nous tous parfaitement capables,
40:03étaient désapprouvés.
40:05Donald Trump leur dit, mais allez-y, c'est parfait,
40:08ne vous retenez pas et même allez plus loin.
40:11Je parlais à un pasteur en lui disant,
40:13vous savez, monsieur le pasteur, quand même,
40:15la vie privée de Donald Trump,
40:17et avec trois petits points ensuite,
40:19et il m'avait répondu cette phrase extraordinaire,
40:21il m'avait répondu, mais vous savez, monsieur l'ambassadeur,
40:23le roi David aussi était pécheur
40:25et pourtant, il a rempli l'œuvre de Dieu.
40:34Rien ne semble les détourner de celui
40:37qu'il voit comme un sauveur
40:39et qu'il suive avec une ferveur quasi religieuse.
40:49Il m'est arrivé d'assister à des meetings de Donald Trump
40:53et pour des gens comme nous, ce qu'il lit n'a aucun sens,
40:56il fait des phrases qui sont incohérentes,
40:58on ne voit vraiment pas où il va en venir,
41:00il se répète, mais vous sentez que l'assistance vibre.
41:03Il n'y en a pas un qui m'a dit,
41:05on aime sa politique, pas un,
41:07mais tous m'ont dit, on l'aime.
41:09Voyez, c'était les tripes qui parlaient,
41:11ce n'était pas le cerveau.
41:19Vous avez des gens qui sont en adoration,
41:21qui s'identifient à cet homme
41:24qui trouve qu'il dit la vérité,
41:26il parle cash, il n'est pas toujours très poli,
41:29mais après tout, il dit ce qu'il pense.
41:31Donc il a réussi quand même ce tour de force,
41:33Donald Trump, en étant un milliardaire new-yorkais,
41:36de faire croire qu'il est un homme du peuple,
41:38comme ses électeurs au fin fond du Midwest.
41:43En 2022, pourtant, Trump essuie un échec.
41:47Aux élections de mi-mandat,
41:49ses candidats mordent la poussière,
41:51jugés trop radicaux par ses électeurs.
41:56Et si les démocrates de Joe Biden
41:58perdent la majorité à la Chambre,
42:00ils la conservent au Sénat.
42:04C'était une bonne journée pour la démocratie,
42:08et pour l'Amérique.
42:12Un revers qui aurait dû valoir à Trump
42:14l'étiquette de loser.
42:19Ça s'est extrêmement mal passé pour eux.
42:21Donc on s'est dit à nouveau,
42:23la marque Trump ne marche plus.
42:26On se dit que c'est terminé, qu'il est mort clinique,
42:29et ensuite Donald Trump a rejailli tel un phénix.
42:35Trump, l'inoxydable.
42:37Non seulement il n'est pas mort,
42:39mais il renforce son emprise sur le parti républicain.
42:46La clé de tout ça, c'est le cynisme absolu
42:50d'un grand nombre d'élus républicains,
42:52qui ont vu que les 30% de fidèles à Trump,
42:57quoi qu'il arrive,
42:59continuaient à avoir foi en cet homme,
43:01à vouloir lui et non une copie.
43:04Il a en fait tiré, noyauté,
43:06phagocyté le parti républicain.
43:08Aujourd'hui, le parti républicain, c'est le parti de Trump.
43:11Face à sa volonté d'incarner le parti,
43:14il n'a plus d'opposants.
43:16Une par une, il remporte les primaires
43:19et sort grand vainqueur du Super Tuesday,
43:22le jour où 15 États désignent leurs candidats à la présidentielle.
43:28Le grand soir, ce sera en novembre,
43:30quand nous allons récupérer notre pays
43:32et vraiment restaurer la grandeur de l'Amérique.
43:42Son principal opposant, Ron DeSantis,
43:45a vu ses espoirs se perdre dans la neige
43:48et le froid polaire de l'Iowa.
43:50Distancié de 30 points, il a jeté l'éponge.
43:54Il est clair qu'une majorité d'électeurs républicains
43:57veulent donner une seconde chance à Donald Trump.
43:59Il n'y a personne au sein du parti républicain
44:01qui peut affronter Donald Trump.
44:03Et ça, c'est quand même très intéressant
44:05parce qu'il y a un an, on n'aurait pas parié là-dessus.
44:10Tel un rouleau compresseur,
44:12Trump écrase tout sur son passage.
44:15En face de lui se dresse Joe Biden,
44:18l'actuel président des États-Unis.
44:22Entre les deux hommes, le duel est bien installé.
44:25Comme deux vieux cowboys sur le retour,
44:28il se défie quasi quotidiennement.
44:34La marque de Biden, c'est une succession d'échecs,
44:36d'incompétences et de corruptions.
44:38Mais à part ça, il se débrouille plutôt pas mal, non ?
44:43Il parle du sang de l'Amérique qui serait empoisonné.
44:47Le même langage que dans l'Allemagne nazie.
44:52Joe Biden est le président le plus incompétent
44:54et le plus corrompu de l'histoire des États-Unis.
44:58Regardez les dictateurs.
45:00Trump dit qu'il les admire.
45:02Je pense vraiment que c'est un malade mental.
45:04Le seul loser que je vois, c'est Trump.
45:10Les deux rivaux ont au moins un point en commun,
45:13celui d'être et d'avoir été
45:15les plus âgés des présidents américains.
45:21Trump va sur ses 78 ans.
45:25Biden en a eu 81 en novembre.
45:29Et ses capacités à assumer sa fonction
45:32suscitent régulièrement des interrogations.
45:38D'abord, il y a ses chutes,
45:40comme ce jour-là à vélo,
45:45ou lors d'une cérémonie militaire dans le Colorado,
45:49ou encore en montant l'escalier de son avion.
45:57Et puis, il y a ses bourdes,
45:59comme lorsqu'il confond l'Ukraine et l'Irak.
46:03Poutine perd la guerre en Irak,
46:05il perd la guerre chez lui.
46:07Ou Mitterrand et Macron.
46:09Et Mitterrand d'Allemagne,
46:11euh, je veux dire de France.
46:14Ou quand il se met à bredouiller
46:16en pleine conférence de presse
46:18avant d'annoncer qu'il va se coucher.
46:22Je ne sais pas vous, mais moi je vais aller au lit.
46:29Quand je parle avec des Américains,
46:31des démocrates, tout le monde me dit
46:33il est trop vieux. Il est trop vieux.
46:36Ils le savent. Ils sont effondrés
46:38à chaque petit dérapage de Joe Biden.
46:41Donc ça lui donne une image quand même très affaiblie
46:44par rapport à Donald Trump
46:46qui est quand même une bête de scène.
46:52Et Trump s'en donne à cœur joie.
46:55Il l'imite.
46:58Ça c'est Biden.
47:00Combien de fois je devrais le dire ?
47:02Il n'y aura pas de fracturation.
47:04Il le moque.
47:06Il l'insulte.
47:08J'ai vraiment aimé le débat
47:10avec Joe l'endormi.
47:13Cet homme est totalement incompétent.
47:16Nous allons battre Joe Biden, le verrou.
47:19Nos dirigeants sont débiles.
47:26Ce qui arrive à Joe Biden
47:28est d'une injustice incroyable.
47:30Il nage, il fait du vélo.
47:32Ça a été un sportif toute sa vie.
47:34Il est capable de tenir une campagne.
47:36Gaffe et faux pas.
47:38Son repris est diffusé en boucle
47:40dans des clips réalisés
47:42par les équipes de propagande de Trump.
47:56Trump là-dessus a été virtuose
47:58pour arriver à faire passer son discours.
48:00Et il faut voir si Biden
48:02arrivera à se relever
48:04de ses attaques.
48:06Mais la campagne de Donald Trump
48:08ne se résume pas
48:10à ses imitations de Joe Biden.
48:14Celui qui se revendique populiste
48:16sait mieux que personne
48:18surfer sur les peurs de l'Amérique.
48:22Il a repris ses thèmes de campagne
48:24de 2015-2016,
48:26à savoir ce qui marche, l'immigration.
48:28Il y a une immigration à la frontière mexicaine
48:30qui est très importante.
48:34Madame, partez tout de suite.
48:38En 2023,
48:40le nombre d'entrées illégales
48:42a atteint un record
48:44avec plus de 2 millions d'immigrants
48:46clandestins appréhendés
48:48à la frontière.
48:50Durant son mandat,
48:52Trump s'était vanté
48:54d'ériger un mur
48:56sur plusieurs milliers de kilomètres.
49:02Il est vraiment très dur à escalader.
49:04En haut, c'est tranchant.
49:06Essayez de l'escalader.
49:08Et tant pis pour vous s'il vous arrive des bricoles.
49:10Non, c'est super dur de l'escalader.
49:12En fait, il est anti-escalade.
49:14C'est un super mur.
49:16Et je trouve qu'il a l'air incroyable.
49:20En réalité,
49:22seuls quelques tronçons du mur de Trump
49:24ont vu le jour.
49:26Et depuis, la situation à la frontière
49:28n'a fait qu'empirer.
49:30Ce qui importe Trump, c'est qu'on parle de lui,
49:32on parle de ses idées.
49:34Il a fini son mur
49:36et ça ne sera jamais fini.
49:38Mais il y a une nouveauté.
49:40Biden s'est mis à dire
49:42que finalement, le mur, c'était pas si bête.
49:44Et donc, qu'importe
49:46que sa résolution n'ait pas été
49:48totalement achevée ou totalement appliquée,
49:50c'est lui qui a structuré l'agenda politique.
49:56Qu'est-ce qui pourrait encore
49:58arrêter Donald Trump ?
50:00À quelques mois
50:02après sa réélection présidentielle,
50:04une partie de son avenir judiciaire
50:06et donc politique
50:08est entre les mains de la Cour suprême,
50:10la plus haute instance judiciaire
50:12des États-Unis.
50:16Sachant qu'à la Cour suprême,
50:18sur les neuf juges, six sont républicains
50:20et trois ont été nommés par lui.
50:22Les neuf juges
50:24ont déjà donné raison à Trump
50:26sur un point, sa participation
50:28aux primaires.
50:30Plusieurs États, dont le Colorado,
50:32voulaient l'en exclure,
50:34s'appuyant sur un amendement
50:36à la Constitution datant de la guerre
50:38de sécession qui stipule
50:40que tout fonctionnaire ayant conspiré
50:42contre la Constitution
50:44ne peut plus briguer un emploi public.
50:48L'autre question soumise
50:50à la Cour suprême est
50:52« Trump peut-il bénéficier de l'immunité
50:54pour des faits commis
50:56alors qu'il était président ? »
50:58De la réponse,
51:00dépend la tenue du procès que lui intente
51:02l'État fédéral
51:04pour son rôle dans l'insurrection
51:06du 6 janvier.
51:08« Dans ce pays, le président
51:10doit avoir l'immunité, sinon
51:12il ne pourra pas travailler. »
51:14« S'il est prouvé que finalement
51:16il a quand même lancé un appel
51:18à l'attaque contre le Capitole
51:20et que donc c'est effectivement une rébellion
51:22et une tentative de sédition,
51:24là, on peut l'empêcher de se présenter.
51:26Mais en dehors de ce cas de figure
51:28très précis, il peut
51:30être candidat à l'élection présidentielle
51:32et être élu tout en étant
51:34en prison. » « Toute la stratégie
51:36de Donald Trump, et il est bien
51:38possible qu'elle soit gagnante,
51:40c'est de faire traîner
51:42jusqu'aux élections, d'être élu
51:44parce qu'il n'envisage pas de perdre l'élection
51:46et à ce moment-là, en tant que président,
51:48de déclarer une immunité totale
51:50et d'échapper à la justice. »
51:52Quelle que soit la décision
51:54de la Cour suprême, elle risque
51:56de diviser encore un peu plus
51:58les Américains.
52:00« Il y a aujourd'hui
52:02deux Amériques qui ne
52:04se parlent plus et vous avez
52:06deux mondes qui s'ignorent,
52:08mais les Américains eux-mêmes ne veulent pas se rassembler
52:10aujourd'hui. Les Républicains veulent vivre
52:12d'un côté, les Démocrates veulent vivre
52:14de l'autre.
52:16« Fuck Joe Biden !
52:18Fuck Joe Biden !
52:20Fuck Joe Biden ! »
52:22« Il y a une véritable inquiétude
52:24sur le fait que si jamais
52:26Donald Trump au bout du compte
52:28ne pouvait pas concourir, qu'il y ait
52:30des affrontements très violents,
52:32sachant qu'aux États-Unis
52:34il y a plus d'une arme par habitant. »
52:40L'élection présidentielle
52:42aura lieu le 5 novembre
52:44prochain.
52:46À moins d'un coup
52:48de théâtre judiciaire,
52:50tout indique que les États-Unis
52:52s'apprêtent à rejouer le match
52:54de 2020 contre
52:56la volonté d'une majorité
52:58d'Américains.
53:02« Vous avez
53:04une seule chose sur laquelle
53:0670% des Américains,
53:08toutes tendances confondues, sont d'accord,
53:10ils ne veulent pas
53:12cette répétition du duel
53:14Biden-Trump. »
53:16« Là, qu'on soit démocrate ou républicain,
53:18le choix n'est pas terrible en novembre prochain. »
53:22« C'est aujourd'hui face à un dilemme
53:24pareil que se trouvent les Américains,
53:26donc c'est assez peu rassurant
53:28pour l'avenir des États-Unis
53:30et au-delà, évidemment, l'avenir du monde. »
53:42Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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