Les 100 lieux qu'il faut voir S09 Les Yvelines, pe_France 5_2024_07_07_21_52_FR-QAD_720p_2218k
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00:00Vous aimez la France ? Vous aimez la parcourir, la découvrir, partir à sa rencontre ? Vous
00:09avez même parfois l'impression de bien la connaître ? Nous avons tous une petite
00:13plage, une petite crique, une clairière, un hameau ou un chemin qui n'appartient
00:19qu'à nous, loin des sentiers battus et que nous ne voulons partager qu'avec ceux
00:22que nous aimons.
00:23C'est cette France-là que nous voulons vous faire découvrir, à travers cent lieux,
00:28et qu'il faut absolument voir dans votre vie.
00:58Aujourd'hui, nous vous proposons un voyage dans le temps, à la découverte des Yvelines.
01:21Peuplée dès la préhistoire, ce département fut le théâtre de nombreux événements
01:26historiques.
01:27Au fil du temps, il s'est enrichi d'un patrimoine culturel impressionnant.
01:32Dans la vallée de Chevreuse, se niche une abbaye à l'histoire étonnante, les Vaux
01:37de Cernay, une ruine cistercienne sauvegardée par l'une des plus grandes familles de France.
01:42Cette église a été conservée grâce à une femme, Charlotte de Rothschild, qui décide
01:47d'acheter l'abbaye pour la sauver.
01:48Au départ de l'île de Château, c'est sur la Seine que la balade se prolonge, à
01:53l'heure de l'un des premiers bateaux à vapeur, comme à l'époque des peintres impressionnistes.
01:57À terre, c'est l'un des bijoux de l'architecture moderne qui vous attend, la Villa Savoie,
02:11conçue par le corbusier, ou encore le Château de Neuville, conservé par la même famille
02:16depuis 300 ans, et au passé rocambolesque.
02:20Nous devons la restauration de Neuville et l'état de Neuville aujourd'hui au cinéma
02:24français, très honnêtement et très clairement.
02:26À Rambouillet, vous serez subjugué par le décor de la chaumière aux coquillages.
02:31Impressionnant, cette finesse ! Et vous serez surpris de découvrir la fabuleuse histoire
02:38de la bergerie royale et de ses moutons mérinos.
02:41Donc on a un petit mérinos.
02:43Un petit peu partout, dans chaque bulle qu'on voit, il y a un bout de brin, d'un bout de
02:47brin de génétique qui vient de Rambouillet.
02:51Des rencontres, des histoires, des aventures, partons à la découverte des Yvelines.
03:04Pour débuter notre voyage, impossible d'ignorer le monument historique majeur des Yvelines.
03:10Le château de Versailles, la maison des rois.
03:18Des jardins conçus par le nôtre, des fontaines d'une rare ingéniosité, des pavillons de
03:27fabriques exceptionnelles.
03:28Nous sommes dans un savoir-faire à la française, jamais égalé.
03:33C'est dans les jardins du château de Versailles que nous retrouvons Géraldine.
03:50Cette Normande, d'origine, a toujours eu le goût de la découverte et de la nouveauté.
03:55À 38 ans, mère de deux enfants, elle aime partager ses bons plans yvelinois à travers
04:00son blog.
04:01Ce que j'aime dans les Yvelines, c'est qu'on y retrouve la culture, l'art, la nature et
04:05ici, c'est un peu tout ça en même temps.
04:07C'est vraiment un endroit à part, un peu ici, un endroit au calme, un endroit apaisant.
04:11Passionnée d'histoire, elle nous entraîne dans un lieu qu'elle affectionne tout particulièrement.
04:17Moins connu que la galerie des glaces ou la chambre du roi, mais tout aussi fabuleux,
04:22cette pépite au cœur du jardin de Versailles, c'est le hameau de la reine.
04:26Elle y retrouve Yvan, le jardinier en chef.
04:31Bienvenue au hameau de la reine.
04:33Merci.
04:34Le petit village privé de Marie-Antoinette qu'elle s'est fait construire spécialement
04:39pour elle.
04:40C'est un vrai décor ici.
04:41Ah oui, c'est un vrai décor.
04:42C'est complètement, tout est fictif, tout a été construit pour Marie-Antoinette.
04:45Aucune des maisons n'avait but d'être habitées, sauf deux qui étaient la maison du gardien
04:51et la maison où il y avait le jardinier qui habitait.
04:53D'accord.
04:54Le hameau de la reine est composé d'une dizaine de maisons, un moulin, plusieurs habitations
05:04consacrées à l'exploitation agricole, grange, bergerie, laiterie, pêcherie, le tout autour
05:10d'un magnifique lac artificiel.
05:12Elles ont chacune un potager particulier ?
05:16Oui, chaque maison avait un potager.
05:18C'était pour représenter vraiment le village, pour avoir l'impression que chaque maison
05:21était habitée par un paysan et qu'il faisait son potager devant sa maison.
05:26Du coup, on avait l'impression d'être vraiment dans un petit village.
05:28La grande maison qui est devant nous, c'est la maison de la reine.
05:34C'est la maison principale où Marie-Antoinette devait venir ses journées, même si on sait
05:40qu'elle n'y a jamais dormi.
05:41En fait, elle préférait dormir au petit trianon qui était quand même beaucoup plus
05:44confortable.
05:45Donc, c'était sa maison à elle.
05:46Chaque petite maison à côté était dédiée à une de ses courtisanes ou à une des amies
05:50qu'elle avait invitées à venir au hameau de la reine.
05:53Ce sont des vraies pierres ou pas ?
05:55Non, c'est tout un trompe-l'œil.
05:56Pour deux raisons.
05:57C'est parce que ça ne coûtait pas cher à faire et qu'à l'époque, ils n'avaient
06:00plus de sous dans les caisses.
06:02Donc, il valait mieux peindre des pierres que de faire tailler des vraies pierres.
06:04Et en plus, c'était à la mode à cette époque-là de faire tout un trompe-l'œil.
06:07Et du coup, tu sais pourquoi elle a voulu se faire créer ce petit hameau rural, rustique
06:13?
06:14En fait, à l'époque, il y avait un mouvement qu'on appelait le retour à la nature, qui
06:17a notamment été prôné par Jean-Jacques Rousseau, où on voulait retourner aux bonnes
06:23choses de la vie à la campagne, à la ferme, manger les bons produits, se relier avec la
06:29nature, etc.
06:30Et il y avait aussi une dimension éducative pour ce hameau.
06:34Normalement, c'était pour éduquer les enfants royaux, notamment le dauphin, à la vie à
06:39la campagne et qu'ils sachent comment on vit à la campagne et comment on cultive des
06:42légumes, comment on s'occupe des animaux, etc.
06:48C'est dans ce décor que Marie-Antoinette recevait la société qu'elle conviait au
06:52petit trianon.
06:53Contrairement à l'idée reçue, la reine ne jouait pas à la fermière.
06:57Elle utilisait avant tout le hameau à des fins de promenade et comme lieu de réception.
07:02Et cette tour, elle est censée…
07:06Alors, c'est ce qu'on appelle la tour de la pêcherie.
07:09Ça représente un phare, même si ça n'a pas d'utilité de phare puisque le lac est
07:14tout petit.
07:15Mais c'était de là que partaient les parties de pêche de Marie-Antoinette.
07:18Donc il y avait des barques sur le lac, on lâchait des poissons à l'époque de Marie-Antoinette,
07:22des carpes et des brochets notamment, et après il y avait une dizaine de bateaux qui se baladaient
07:26sur le lac, c'était à ceux qui pêchaient le plus de poissons.
07:32A la Révolution, les bâtiments construits vieillissent mal.
07:35Napoléon les fait entièrement restaurer entre 1810 et 1812.
07:40Aujourd'hui, c'est au tour d'Yvan de protéger ce lieu.
07:43Une mission qui nécessite un véritable travail d'investigation pour reproduire par exemple
07:50ce que l'on mangeait aux hameaux de la reine à l'époque.
07:52Je vais te faire goûter une petite groseille de la reine, ce qu'on appelle la groseille
07:59à macro.
08:00C'est une groseille qu'on trouvait à l'époque et qui n'est pas très peu utilisée
08:04maintenant, mais qui est assez bonne.
08:06C'est bon ?
08:07Assez agréable.
08:08Mais plus personne ne la consomme pratiquement maintenant.
08:10D'accord.
08:11Mais la reine en consommait ?
08:12On avait plein aux hameaux.
08:13On a encore des factures et des devis d'achat de plantes qui ont été utilisées pour planter
08:19dans le jardin anglais et dans le hameau.
08:20Et je m'inspire de ces factures pour replanter le jardin et on a des centaines de groseilliers
08:27comme ça qui ont été plantés.
08:28Tu ne te lasses jamais de ce décor ?
08:30Non, j'avoue que non.
08:32De temps en temps, comme on y vient tous les jours, on a tendance à ne plus trop regarder
08:36et puis à se mettre au travail, à se zerber, à planter, à tailler.
08:40Et puis à un moment, on lève la tête et on regarde et on fait « oui, c'est quand
08:44même beau ici, c'est quand même exceptionnel ».
08:46C'est quand même pas mal.
08:47On a quand même de la chance d'être là.
08:48Parcourir les Yvelines revient souvent à traverser le temps et les modes.
09:05De Versailles, fleuron royal, quelques kilomètres seulement suffisent pour plonger dans l'âge
09:11d'or de l'impressionnisme, à Château, terre des peintres.
09:14Dont un fut plus particulièrement amoureux et attaché à la ville, Auguste Renoir.
09:19Il en dira même, c'est l'endroit le plus joli des alentours de Paris.
09:24Géraldine retrouve Laurence, fervente admiratrice de la vie culturelle et patrimoniale de Château.
09:31Bonjour !
09:32Bonjour !
09:33Savez-vous où vous êtes ?
09:34Un petit peu.
09:35On est à Château, sur l'île des impressionnistes, et plus précisément au Hamon-Fournaise.
09:39Le train était arrivé à Château et nous amenait notamment le dimanche énormément
09:48de Parisiens, de tous les milieux, et qui prenaient du bon temps, canotaient, puisqu'il
09:53y a eu une grosse activité de canotage.
09:55Et alors, du coup, où a été peint le fameux tableau de Renoir, le déjeuner des canotiers ?
10:00Il a été peint ici ?
10:01Bien sûr !
10:02Mais où ?
10:03Alors, vous voyez ce balcon-là ?
10:05Vous imaginez que Renoir était en dehors du balcon, vers nous, et peignait ce balcon
10:09que vous voyez, dont vous voyez le tableau ici représenté.
10:12Quatorze personnages, le premier personnage à droite, c'est Caillebotte, et puis sur
10:16la gauche, on a Aline Charigot, qui était la deuxième femme de Renoir, et après, ce
10:20sont des gens, encore une fois, de différents milieux.
10:22Il y avait des artistes, des modèles, des financiers, un poète tout au fond.
10:28Il y a différents personnages.
10:29Les gens se mêlaient, en fait.
10:30Ils se mêlaient beaucoup.
10:31Laurence est à la tête d'une association de canotiers, nostalgiques et tous amoureux
10:40de cette époque où l'on pouvait naviguer sur la Seine en toute liberté.
10:44Leur credo, donner une seconde vie à des bateaux d'autrefois.
10:48Et alors, vous les trouvez où, ces bateaux ?
10:51Alors, ils sont chez des gens, chez des personnes privées, abandonnés, dans un grenier, dans
10:57un jardin, dans une cave, qui s'abîment.
10:59Et quand on nous les donne, en général, ils sont assez abîmés.
11:02Et donc, c'est notre activité de les restaurer et de les rendre aussi beaux qu'autrefois.
11:09Celui-ci, c'est le plus vieux de la collection, 1890.
11:13Et canotier français, on le repère parce qu'il est ponté à l'avant.
11:16Il a un pont à l'avant et à l'arrière.
11:19Ici, nous avons ce qu'on appelle les dames de nage, qui se fixent comme ça sur le bateau
11:24et qui permettent de recevoir les avirons, les deux avirons.
11:28Voilà.
11:29Le rameur, lui, s'installait ici, sur un siège coulissant qui a été inventé à cette époque-là.
11:35Et sa barreuse, parce qu'en général, les rameurs avaient une barreuse, s'installe ici.
11:41Et elle actionne ces deux petites pièces qui actionnent le gouvernail qui est à l'arrière.
11:48Et donc, ici, nous avons deux personnes à bord.
11:52Les rameurs aimaient bien emmener leur conquête sur l'eau.
11:56Et donc, on leur offrait ce genre de siège qui était tout de même assez élégant.
12:01Plus il était amoureux, plus il s'est sculpté.
12:04Plus c'était beau, plus c'était orné.
12:05Voilà, orné, élégant.
12:08Vous sortez les bateaux quand il y a des fêtes ?
12:10Alors, ce sont des bateaux qui sortent, ce sont des bateaux qui vont à l'eau.
12:15Et si vous voulez, on peut faire un essai.
12:18Moi, personnellement, je n'ai pas le pied marin.
12:20Ça s'apprend.
12:21On va essayer, on va essayer.
12:26Laurence propose à Géraldine d'embarquer sur l'un de leurs plus vieux bateaux, la
12:30Suzanne.
12:31Une chaloupe avec en son centre un moteur à vapeur, un vrai bijou, au claquement significatif.
12:37À la manœuvre, Marc-André.
12:41Et au 19e siècle, les gens prenaient ce genre de bateaux pour faire des croisières sur
12:54la Seine ?
12:56Un bateau de prestige, c'était un peu la vitrine des frères Chandler qui ont créé
13:01cette chaloupe dans les années 1880.
13:05Tous les artistes de l'époque achetaient un canot à vapeur, un peu comme maintenant
13:11ils achètent une voiture de prestige.
13:14Le week-end, il n'était pas rare de croiser des centaines de bateaux aux formes et à
13:19la propulsion différentes.
13:22Une vie au fil de l'eau, où l'on savait prendre le temps de rêver.
13:25Les peintres peignaient, les écrivains écrivainent, il y avait des musiciens dans la région,
13:31il y avait Bizet qui habite un peu plus loin.
13:33C'est vraiment une époque de bonheur.
13:35Oui, ça a l'air.
13:38Avançons encore un peu dans le temps, pour gagner maintenant le XXe siècle et découvrir
13:44un autre lieu qui lui aussi a marqué l'histoire des Yvelines.
13:48La Villa Savoie et son architecture moderne, construite par Le Corbusier.
13:53Géraldine a rendez-vous avec Laurent, architecte et urbaniste, pour visiter cette villa insolite.
14:01Pour m'accueillir dans un endroit un peu singulier, ça change des villas traditionnels des Yvelines.
14:06On est dans une maison, ce qu'on appelait à l'époque une maison de maîtres, par l'usage
14:11mais pas du tout par la forme.
14:13On est en face d'un prototype d'un architecte assez connu, qui est tout aussi exceptionnel
14:19qui s'appelle Le Corbusier, et qui s'appelle la série des Yvelines.
14:23C'est un architecte qui a fait une série d'architectes, qui s'appelle Le Corbusier,
14:28et qui s'appelle la série des Villas Blanches, qui réalise entre 1920 et 1930
14:33et qui vient complètement casser les codes non seulement esthétiques, mais également constructifs.
14:37Et donc du coup là, on est devant ou derrière ? On est sur le côté de la maison ?
14:42C'est une excellente question. En fait, on n'est ni devant ni derrière.
14:45La maison est une sculpture, c'est un prisme qui va changer d'aspect, de lumière
14:51en fonction de l'évolution du soleil.
14:53C'est vraiment un rapport pur de l'architecture à son environnement et au paysage immédiat, à la nature.
15:04Commandée en 1928 par Madame Savoie, riche héritière, qui admire le travail de Le Corbusier,
15:10elle rêve d'une maison innovante et confortable.
15:14Cette œuvre architecturale a été pensée par Le Corbusier comme un cheminement vers la lumière.
15:20Pour lui, la maison doit se dévoiler en marchant, grâce à cette longue, grande pampande douce,
15:26complètement novatrice pour l'époque.
15:29Là, on va dans un endroit un petit peu plus lumineux que la première.
15:33Voilà, il y a le soleil. Et on arrive sur le salon.
15:38Le salon, il est baigné de lumière ?
15:40Alors le salon, il est baigné, j'ai presque envie de dire, de lumière et d'espace.
15:44Et ce qui est choisi, c'est d'avoir un rapport au paysage très précis, qui est celui de l'horizontale.
15:50La fenêtre en bandeau, on est tout de suite mis en rapport avec le grand paysage.
15:56Et ça, c'est vraiment permis aussi parce que, petit à petit, le vocabulaire du cinéma arrive.
16:02C'est-à-dire qu'on est dans les années 1920, on retient un vocabulaire cinématographique issu du grand panorama.
16:11Il y a aussi cette grande baie vitrée, là.
16:13Voilà. Vous voyez qu'en fait, on ne parle pas de fenêtre.
16:17La fenêtre, à un moment, c'est un trou dans un mur.
16:19Là, il n'y a pas de mur, donc il n'y a pas de fenêtre.
16:22Il y a juste une absence de mur et, quelque part, le salon, c'est la totalité du prisme,
16:28puisqu'on peut voir d'un angle du prisme jusqu'à l'autre, quasiment.
16:35L'intérieur de la villa est également sculpté.
16:37Chaque pièce a sa propre identité comme une œuvre d'art.
16:42À l'image de la salle de bain, tout en carrelage et faïence.
16:47La salle de bain est très intéressante parce qu'elle dévoile la dimension du peintre chez l'architecte.
16:52Et pour ça, il faut regarder avec attention le profil de l'assise, le corbusier, la courbe.
17:00C'est une courbe, c'est un dessin que vous voyez souvent dans certains tableaux qu'il fait.
17:05C'est vrai que c'est une salle de bain qui fait rêver, quand même.
17:07Oui, ça donne envie.
17:09Après, je ne sais pas si elle est très pratique au quotidien.
17:12C'est une salle de bain qui est mise en scène.
17:14On met en scène le fait de s'occuper de soi, de s'occuper de son corps.
17:17Mais là, on teste.
17:18On voit jusqu'où on peut aller, ça marche, ça ne marche pas.
17:21C'est une maison qui est un prototype.
17:23Ce sont des choses qui seront retenues, qu'on va retrouver 50 ans plus tard.
17:27Et puis, il y a d'autres choses qui ne vont pas trop marcher, qui resteront en état de prototype.
17:35La balade architecturale s'achève par le patio, un jardin intérieur totalement unique pour les années 30.
17:43Le clou du spectacle se trouve au bout de la dernière rampe.
17:47Et voilà le fameux tableau.
17:49Ça y est, on a fini la promenade et le corps s'arrête là.
17:58Et vous, qu'est-ce qui vous plaît dans cette maison ?
18:00Cette maison, elle est un peu la maman de toutes les maisons modernes.
18:05Et puis, tout simplement, plastiquement, elle est à tomber.
18:08Elle est très, très belle.
18:10Je suis d'accord.
18:11Voilà.
18:18Notre voyage dans le temps se poursuit plus au sud des Yvelines.
18:22Et s'il y a une ville qui est le parfait reflet de cette région, c'est Rambouillet et la vallée de Chevreuse.
18:28Ville de province en Ile-de-France, Rambouillet est une ville au multiple passé,
18:33composée de chasse royale, impériale et même présidentielle.
18:37Grâce à sa forêt domaniale de plus de 30 hectares,
18:40parsemée d'étangs et traversée par de nombreux chemins de randonnée.
18:56C'est au cœur d'un labyrinthe de verdure que nous retrouvons Florence.
19:00Ancienne parisienne, elle a décidé de tout plaquer pour venir se mettre au vert dans les Yvelines.
19:06Pour rien au monde, je quitterai les Yvelines parce que c'est vraiment une très belle région
19:10et très verte, très verdoyante, très chaleureuse aussi.
19:15Boisée et luxuriante, la vallée de Chevreuse regorge de fermes agricoles.
19:20C'est sous le règne de Louis XVI que celles-ci ont vu le jour.
19:25L'une des plus connues est sans doute la bergerie nationale de Rambouillet,
19:29au cœur du domaine national, située à 50 km de Paris.
19:34La bergerie a acquis sa renommée à travers le monde grâce à ses moutons mérinos.
19:39Florence retrouve Aloïs en charge du développement de ce lieu toujours authentique.
19:45Et voilà les moutons.
19:46Voilà les mérinos de Rambouillet.
19:48Les mérinos, les fameux.
19:50Avant, ça s'appelait la bête haleine espagnole.
19:52Oui, parce que ça vient d'Espagne.
19:54C'est ça, c'est une race de moutons qui vient d'Espagne,
19:56qui sont arrivés sous Louis XVI et qui sont élevés depuis en consanguinité contrôlée.
20:01D'accord.
20:02Le mérino, c'est vraiment un des emblèmes de Rambouillet.
20:07On associe tout de suite bergerie, mérinos.
20:10C'est ça, tout à fait.
20:13Louis XVI introduit le mouton mérinos en France pour sa laine et non pour sa viande.
20:17Il souhaite développer l'élevage et l'agriculture.
20:21Il fait alors construire cette ferme modèle afin d'obtenir une laine de qualité,
20:25mais également une agriculture plus moderne, grâce à un nouvel agencement des bâtiments.
20:30Cette ferme a été construite sur le principe d'une ferme à cours carré,
20:34qui est de la ferme optimisée dans son fonctionnement,
20:37avec le tas de fumiers au centre, une aire de pâturage, les animaux sur les côtés,
20:41les granges pour stocker les fourrages et les logements d'habitation.
20:45D'accord, donc tout était bien optimisé et bien orchestré.
20:48C'est ça.
20:52Et nous voici, Florence, dans cette grange royale.
20:55Royale, c'est le terme.
20:57C'est vrai qu'il fallait que dans ces dimensions, cette ferme représente le roi, c'était sa propriété.
21:02Il fallait qu'elle soit vue de loin, il fallait que les gens soient impressionnés.
21:05On se croirait presque dans une église.
21:07C'est rigolo quand même.
21:08Et on voit ces arcs en pierre, ces arcs en ogive, qui viennent supporter la charpente
21:13et qui limitent l'utilisation du bois pour limiter la propagation des incendies toujours.
21:18Le fonctionnement était très simple.
21:20Les charrettes rentraient par la grande porte.
21:23Les ouvriers pouvaient enlever les gerbes de blé, parce qu'à l'époque, ils stockaient en gerbe.
21:28Et c'était des ouvriers spécialisés qui travaillaient là-dessus, ça s'appelait les calvaniers,
21:31qui devaient les ranger de façon le plus compacte possible
21:34pour qu'aucun nuisible ne puisse pénétrer et venir manger le blé.
21:54Et voici ce grand colombier.
21:56Majestueux, toujours.
22:02Alors là, il y en a combien ?
22:04Il y a 2200 boulins.
22:05Ces boulins, c'est ces trous qui représentent l'état naturel de niche des pigeons,
22:09en bord de falaises, en fait.
22:11Et il y en a 2200, donc ils pouvaient accueillir 1100 couples.
22:14D'accord.
22:15Un couple a besoin de deux boulins pour sélectionner les deux boulins.
22:19D'accord.
22:20Un couple a besoin de deux boulins pour sélectionner le nid où il a envie d'aller.
22:24Et en même temps, c'est très productif, un pigeon.
22:26Du coup, la mère n'a pas fini d'élever les premiers qu'il faut déjà aller pondre dessus.
22:30Le pigeon est un oiseau propre.
22:32Les boulins sont propres.
22:33Ils font ses besoins en dehors, sur le sol.
22:35Et donc, le but, c'était de récupérer cette fiante,
22:37aller probablement la mélanger sur le tas de fumier qui était juste au centre
22:41et pouvoir aller amender les champs derrière.
22:43En fait, il y avait deux richesses dans une ferme.
22:45C'est le tas de fumier, puisque ça permet d'amender les champs,
22:47et le colombier, puisqu'il produit la colombine
22:49et qui permet également d'amender les champs, qui est très, très riche en oiseaux.
22:52D'accord.
22:57La bergerie nationale va s'agrandir d'année en année.
23:01L'élevage et l'agriculture deviennent un enjeu stratégique
23:04et le troupeau Mérinos est même conservé comme une richesse nationale.
23:09En 1805, Napoléon Ier va encore plus loin.
23:12Il souhaite en faire une race pure, sans croisement génétique
23:15et offre au troupeau une cour impériale.
23:18Le troupeau Mérinos de Rambouillet devient un berceau de reproducteurs uniques
23:22recherchés dans le monde entier encore aujourd'hui.
23:27Et alors, la France est connue pour le luxe,
23:29mais alors là, on peut dire aussi qu'elle est connue grâce aussi.
23:32Voilà, pour le Mérinos, pour la qualité de sa laine.
23:35Ils avaient tout un système de catalogue.
23:37Il y a même le grand photographe Nadar qui est venu faire des photos des Mérinos.
23:40Après, c'était imprimé sur plaques de verre
23:42et c'était envoyé aux agriculteurs d'autres pays pour qu'ils puissent acheter ces Mérinos.
23:47Tous les grands troupeaux actuels de Mérinos, de Nouvelle-Zélande, d'Australie,
23:51d'Afrique du Sud, d'Amérique du Sud, il y a eu un moment ou un autre,
23:54un reproducteur Mérinos qui a emmené ses jeunes là-bas
23:57pour améliorer leur qualité lanière.
23:59Donc, on a un petit Mérinos.
24:01Un petit peu partout. Dans chaque bulle qu'on voit,
24:03il y a un bout de brun, d'un bout de laine, de génétique qui vient de Rambouillet.
24:13Rambouillet, sa forêt, ses jardins, ses plans d'eau.
24:17Au cœur de ce domaine royal, il existe des petites maisons qui méritent le détour,
24:22comme la laiterie de la reine, cachée dans la verdure, comme un bijou dans un écrin.
24:27Mais c'est une autre curiosité, posée sur un îlot entouré d'eau,
24:31qui éveille la curiosité de Florence.
24:35Elle est accompagnée de Renaud, le référent des collections de Rambouillet,
24:39pour admirer la chaumière aux coquillages.
24:42Et ça fait petite maison de poupée, presque.
24:46Elle est construite en 1775 par le duc de Pintièvres,
24:49qui en fait cadeau à sa belle-fille.
24:53Alors, tu remarqueras sur la façade, il y a des...
24:55Oui, c'est ce que j'allais dire.
24:56Il y a ces eaux de bœuf qui ressortent régulièrement.
24:59Alors, ça a deux avantages.
25:01Le premier, c'est que ça permet d'accrocher des rosiers
25:04ou des plantes grimpantes que l'on veut faire courir sur la façade.
25:07C'est une super idée, ça.
25:08Ça, c'est décoratif.
25:09Et la deuxième raison pratique, c'est que l'humidité qui est dans le mur
25:12peut s'échapper par le biais de l'os et s'égoutter hors du mur,
25:16sans que l'humidité reste dans la maçonnerie.
25:18Oh, mais c'est ingénieux.
25:19C'est pratique, hein.
25:20Bien.
25:24Alors, je te laisse entrer.
25:25Eh oui, allez.
25:28Waouh.
25:33Ah là là, c'est impressionnant.
25:35Cette finesse.
25:39Décor assez extraordinaire.
25:41Ah oui.
25:42Composé uniquement de coquillages, donc de toute variété.
25:46Tu as des huîtres, des moules, des coquilles Saint-Jacques,
25:50et puis également des coquillages un peu plus exotiques
25:52qui viennent des Antilles.
25:55C'est un décor qui, même s'il est fait en coquillages,
25:58reste très architecturé.
25:59Et la technique est assez intéressante également
26:02parce que le coquillage est à la fois maintenu par le mortier.
26:06Tu as toujours un petit clou en plus
26:08qui permet de venir le fixer et le maintenir.
26:11Ce qui explique que ça soit parvenu jusqu'à nous.
26:14Et alors, pourquoi avoir fait ce décor-là, ici, à Rambouillet ?
26:19Alors, il y a deux raisons, je dirais.
26:20C'est que le décor en coquillages, c'est une vieille tradition française.
26:24Et la deuxième raison, c'est que le duc de Pintièvres
26:25était aussi grand amiral de France.
26:27Et il avait également des possessions en bord de mer.
26:30On a des traces dans les archives
26:31qui indiquent que tous ces coquillages
26:33ont aussi des propriétés du duc de Pintièvres,
26:35un peu partout en France, qui sont en bord de mer.
26:40Et bien, il y a quelque chose que je voudrais te montrer
26:42qui est dissimulé.
26:44Alors, j'adore les petits secrets.
26:49Oh, ces peintures magnifiques.
26:51Je te laisse passer, rentrer à l'intérieur.
26:53C'est beau.
26:54Donc, c'est la petite garde-robe.
26:55Donc, ce sont les toilettes d'époque.
26:58Pour les dames qui venaient ici,
27:00il y avait une petite astuce,
27:02si elles souhaitaient en faire usage.
27:05C'est-à-dire qu'elles avaient un miroir
27:06pour se refaire une beauté.
27:08Et puis, dans les placards sur les côtés,
27:11et quand elles appuyaient sur un bouton en ressort,
27:13il y a un petit automate de chaque côté qui sortait.
27:16C'était un petit personnage
27:18qui portait dans ses mains un plateau
27:19sur lequel il y avait des accessoires.
27:21Et on choisissait ce qu'on voulait.
27:23Voilà, elle choisissait ce qu'elle voulait.
27:25C'est le grand luxe !
27:26Exactement.
27:27Ah, dis-donc !
27:32Loin du baroque de cette chaumière,
27:34la forêt d'Aumagnal de Rambouillet
27:36recèle d'autres trésors,
27:38comme l'abbaye des Vos de Cernay,
27:40un lieu enchanteur.
27:42Riche d'une histoire quasi millénaire,
27:44la puissance et le mystère s'imposent aux visiteurs.
27:48Florence rencontre Italica,
27:50guide conférencière,
27:52tombée amoureuse de ce site il y a plusieurs années.
27:59C'est magnifique avec cette rosace,
28:01ce ciel bleu derrière, c'est splendide.
28:03Oui, car en fait, nous sommes en train d'arriver
28:05à l'église abbatiale.
28:07Tu vois ici se trouver une abbaye
28:09qui a été fondée en 1118
28:11par 12 moines qui sont arrivés de Normandie,
28:13de Savigny.
28:14Nous avons encore les ruines avec la belle rosace.
28:16Nous avons conservé cette belle rosace
28:18qui a une forme très simple.
28:20C'est une croix qui est formée par des cercles
28:22car c'est une abbaye cistercienne
28:24où le décor est complètement interdit
28:26pour ne pas perturber les moines,
28:28ne pas les éloigner de la prière.
28:30Donc c'est très simple et très sobre.
28:32Seul témoin de son passé,
28:34l'imposante salle voûtée
28:36est à couper le souffle.
28:38Longue de 80 mètres,
28:40elle fait partie des plus grandes de France.
28:42C'est la plus grande salle de l'abbaye,
28:44ce qui nous laisse supposer
28:46qu'elle pouvait servir comme
28:48peut-être réfectoire
28:50mais plutôt comme scriptorium.
28:52On pense que les manuscrits étaient faits ici
28:54parce que cette salle se trouvait à côté du chauffoir
28:56car l'hiver, il faisait très froid
28:58et donc l'encre pouvait geler
29:00et les mains avaient trop froid pour pouvoir continuer à écrire.
29:02D'où cette hypothèse
29:04de scriptorium pour cette salle.
29:06Très sobre encore une fois.
29:08Il y a juste un léger décor au niveau des chapiteaux
29:10qui sont tous différents, mais c'est tout.
29:12Nous restons dans la sobriété de l'architecture cistercienne
29:14encore une fois.
29:16Cette abbaye a connu les affres du temps
29:18et aurait dû disparaître.
29:20Mais c'est une femme
29:22qui va la sauver de la destruction.
29:26Cette église a été conservée
29:28grâce à une femme, Charlotte de Rothschild
29:30qui découvre les ruines de l'abbaye
29:32dans les années 1870
29:34et décide d'acheter l'abbaye pour la sauver.
29:36Elle laisse l'église comme tu la vois aujourd'hui
29:38en état de ruine
29:40et une partie de l'abbaye qui existait encore en ruine
29:42il n'y en avait que les murs
29:44qui ont été reconstruits par elle
29:46pour que ça devienne sa maison secondaire.
29:48La baronne de Rothschild
29:50va se lancer dans une restauration sans égal
29:52pour la région à cette époque.
29:54Le début des travaux commence en 1873.
29:56Ils vont durer plusieurs années
29:58avant de pouvoir faire visiter
30:00sa nouvelle demeure au Tout-Paris.
30:06Nous sommes dans l'ancienne aile des moines couverts.
30:08Les murs extérieurs sont d'origine
30:10mais il n'y a que ça qui est de l'époque médiévale.
30:12Tout le reste a été construit par les Rothschild
30:14dans un style un peu néo-gothique.
30:16Les voûtes,
30:18tout le décor autour des boiseries.
30:20À la fin du 19ème siècle
30:22le goût du néo-gothique
30:24se développe encore beaucoup
30:26et tout le monde veut à l'intérieur de chez soi
30:28avoir un décor un peu gothique.
30:30C'est vraiment quelque chose qui est très à la mode à ce moment-là.
30:32C'est ingénieux sous cette colonne.
30:34Ils ont fait des fauteuils circulaires.
30:36En effet, c'était des fauteuils
30:38qui étaient très à la mode à la fin du 19ème siècle.
30:40On avait beaucoup ce côté très convivial.
30:42Ils recevaient beaucoup de gens ici.
30:44Ils avaient beaucoup d'invités très importants.
30:46Des têtes couronnées.
30:48La grande aristocratie française ou étrangère
30:50qui venait ici passer un séjour.
30:52Ils venaient la chasse beaucoup.
30:54On pratiquait la chasse en cours aussi.
30:56Depuis,
30:58les actuels propriétaires ont transformé
31:00ce lieu de caractère en un hôtel de luxe.
31:02Mais aujourd'hui,
31:04il est possible de visiter les appartements privés
31:06de la baronne qui ont su conserver
31:08toute l'âme de ses bienfaiteurs.
31:12Nous sommes ici dans la chambre de Charlotte
31:14qui était une grande artiste.
31:16Elle a étudié d'abord la musique.
31:18Elle était l'élève de Chopin.
31:20Elle était une très grande pianiste.
31:22Elle composait aussi.
31:24Elle aimait les arts en général.
31:26Ici, tu découvres les parties plus intimes,
31:28plus privées de son appartement.
31:30Plus une sorte de boudoir
31:32ou de pièce où elle pouvait se retrouver plus seule.
31:34Ici, dans la salle de bain,
31:36c'est un élément d'origine.
31:38C'est magnifique.
31:40Là, il y avait du marbre.
31:42Le marbre est d'origine.
31:44Le sol, la robinetterie que tu peux voir ici.
31:46Nous sommes quand même
31:48à la fin du XIXe siècle.
31:50C'est extrêmement moderne.
31:52C'est super beau.
31:54Ils ont une vue sur l'église et sur l'ancien cloître
31:56qui n'est plus là,
31:58mais avec une vue assez exceptionnelle.
32:06...
32:08...
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32:18...
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32:26...
32:28...
32:30...
32:32C'est près de Montfort-la-Maurie,
32:34où nous retrouvons Claire,
32:36une vraie Yvelinoise, comédienne,
32:38animatrice dans une troupe de théâtre.
32:40Elle nous entraîne tout d'abord carrière sur scène
32:42pour une cueillette souterraine.
32:44...
32:46...
32:48...
32:50Car les Yvelines
32:52regorgent de carrière
32:54où pousse l'Agaricus bisporus,
32:56plus connu sous le nom de champignon de Paris.
32:58...
33:00Il est loin le temps où il était
33:02dans la capitale.
33:04Aujourd'hui, c'est devenu l'un des produits phares
33:06cultivés en Yvelines.
33:08...
33:10...
33:12Angèle, l'un des derniers champignonistes,
33:14nous ouvre les portes de son univers.
33:16...
33:18...
33:20C'est immense.
33:22Ici, il y a plus de 4 hectares de superficie.
33:24On ne peut pas se perdre.
33:26Pour l'instant, je ne me suis pas perdu.
33:28On s'habitue, de toute façon.
33:30...
33:32Le champignon de Paris est cultivé
33:34dans les carrières depuis le XVIIe siècle.
33:36Selon la légende,
33:38la naissance de ce petit champignon
33:40au chapeau blanc serait due au hasard.
33:42Les carriers tiraient la pire de taille.
33:44A l'entrée,
33:46ils avaient des écuries, des chevaux,
33:48donc un tas de fumiers.
33:50Paris, avant, ce n'était pas l'urbanisation.
33:52C'était des maraîchers, des prairies.
33:54Dans les prairies, il y avait des roses et des prés.
33:56Les spores s'envolent.
33:58C'est un tatouiné composé.
34:00Miracle des champignons.
34:02C'est l'époque Louis XIV.
34:04Et c'est Jean-Baptiste Delacantini,
34:06jardinier du roi Soleil
34:08et créateur du célèbre potager,
34:10qui réussit à l'introduire
34:12à la table royale
34:14et jusque dans nos assiettes.
34:16Ils sont tous bons à cueillir, ceux-là ?
34:18Tous ceux qu'il y a là,
34:20ils sont tous bons.
34:22Champignon à farcir.
34:24Tu enlèves le pied.
34:26Tu mets ta farce dedans.
34:28Le petit, tout petit, ce tas-là,
34:30ça va être le champion de la grecque.
34:32Après, le moyen tout venant,
34:34de toute façon, c'est celui-là.
34:36Chaque évolution correspond à une recette.
34:38Voilà, une recette.
34:40On va prendre une petite caisse.
34:42Donc, il n'y a pas d'outil ?
34:44Il n'y a pas d'outil. C'est la main, l'outil.
34:46C'est un métier manuel.
34:48Tu te prends par le pied.
34:50Tu tournes.
34:52T'entends le crac ? Et tu tires.
34:54On peut prendre comme ça ?
34:56Oui, tu peux essayer.
34:58Si t'arrives, t'as la forme dans les mains.
35:00Après, il faut les séparer.
35:02Je te les laisse ramasser.
35:04Et après, t'as rassuré que t'as ramassé.
35:06Ça motive.
35:08Oui, c'est vrai que ça motive.
35:10On accélère et on ramasse de plus en plus.
35:14Ils se tiennent.
35:16Mais bon, ils n'ont pas de dents, ça va.
35:18Et donc, Angèle,
35:20toi, t'as commencé tout petit
35:22avec tes parents ?
35:24Oui.
35:26Mais mes parents,
35:28toute la famille est champignonniste,
35:30mes grands-pères, mes parents.
35:32Et toi, à quel âge t'as commencé
35:34à ramasser les champignons ?
35:365-6 ans.
35:38Avec mon père et mon oncle.
35:40Ils me laissaient accueillir les plus gros.
35:42J'avais la lampe à camure.
35:44Moi, je passais devant eux et je ramassais les plus gros.
35:46On va faire une chose.
35:48Je vais t'en donner un morceau.
35:52C'est bon.
35:54Il a de la consistance.
35:56Il a vraiment un goût de champignon.
35:58Le champignon, c'est une éponge.
36:00Ça garde l'eau.
36:02Surtout, ça garde l'odeur où il pousse.
36:04Ça infiltre.
36:06Ici, il y a l'ambiance, la carrière souterraine,
36:08l'odeur du calcaire, de la pierre,
36:10et l'odeur du compost.
36:12Et il prend son temps, il pousse tranquillement.
36:14Il a toutes ces saveurs-là.
36:16C'est très goûteux.
36:18Moi, je le préfère, c'est là.
36:20Quand je le ramasse, j'en mange.
36:22Un succès qui ne se dément pas
36:24puisque ce petit champignon
36:26reste aujourd'hui le plus cultivé au monde.
36:28Faible en calories,
36:30il se distingue par sa richesse en minéraux,
36:32vitamines et oligo-éléments.
36:40Retour à la surface
36:42pour découvrir une perle architecturale,
36:44le château de Neuville.
36:46Situé près de Gambay,
36:48dans l'Ouest-Yvelinois,
36:50il est détenu par la même famille
36:52depuis 300 ans.
36:56Visite privée avec Jérôme,
36:58le maître des lieux.
37:00On fait un petit tour ?
37:02On fait un petit tour.
37:04Tu vis là depuis combien de temps ?
37:06À vrai dire, je ne vis pas là,
37:08mais on y vient régulièrement
37:10car c'est un château de famille.
37:12C'est une demeure qui est dans la famille
37:14depuis 1765.
37:18À la fois si proche de la capitale
37:20et si loin de son agitation,
37:22le château de Neuville
37:24est un château de passage,
37:26dit de plaisir, de style Henri III,
37:28où l'on ne séjournait que quelques mois dans l'année.
37:32Le château a été construit
37:34par un architecte
37:36qui était assez connu de l'époque,
37:38Jacques Androuet du Cerceau.
37:40On lui doit une partie
37:42de la Grande Galerie du Louvre.
37:44C'est un vrai château d'architecte
37:46avec la personnalité
37:48de son constructeur.
37:50C'est pour ça que nous avons
37:52cette particularité d'un château
37:54en fer à cheval.
37:58Là, c'est l'entrée principale ?
38:00Tout à fait.
38:02Nous sommes accueillis par M. Delaverdi
38:04qui avait acheté le château
38:06et qui l'a donné à sa fille,
38:08ayant épousé son ancêtre,
38:10donc la maison,
38:12et rentré dans la famille.
38:16Les nombreux salons en enfilade,
38:18les grandes cheminées,
38:20les tableaux anciens,
38:22les sols et les parquets d'époque
38:24créent un décor classique
38:26et prestigieux
38:28qui témoigne de la grande histoire de France.
38:32Ce salon était à l'origine
38:34un salon de musique,
38:36un salon de détente,
38:38et se caractérise par ce portrait de Louis XV
38:40qui avait été donné
38:42à la fin du mandat
38:44de M. Delaverdi, ministre des Finances.
38:46C'était à l'époque
38:48le moyen de remercier
38:50les hauts fonctionnaires
38:52qui avaient travaillé pour le roi.
38:56Ce portrait rarissime du roi Louis XV
38:58existe en deux exemplaires.
39:00L'un est ici, au château de Neuville,
39:02et l'autre à Versailles.
39:06Si tu te tournes,
39:08tu vas voir les deux trous
39:10qui sont au centre de ce miroir.
39:12On se demande ce qui s'est passé.
39:14En juillet 1789,
39:16les villageois,
39:18suite à la prise de la baptistie du 14 juillet,
39:20sont venus ici pour demander
39:22aux propriétaires du château
39:24de déguerpir
39:26ou au moins un certain nombre
39:28de compensations.
39:30Mon ancêtre leur a proposé
39:32déjà de passer par la cave
39:34qui était abondamment remplie
39:36et surtout de bons vins.
39:38Tous les gens qui étaient entrés dans le salon
39:40ont bien évidemment vidé la cave
39:42et sont revenus le lendemain
39:44en disant à mon ancêtre
39:46« Écoutez, nous avons passé une excellente soirée
39:48et nous rentrons chez nous. »
39:50Ils avaient apprécié la cave.
39:52L'anecdote est absolument authentique.
39:54La bâtisse a connu
39:56toutes les affres de l'histoire.
39:58A la fin de la Deuxième Guerre mondiale,
40:00le château a été occupé
40:02successivement par les armées
40:04allemandes et américaines.
40:06Il est progressivement laissé
40:08à l'abandon et le château
40:10se meurt peu à peu.
40:14Moi j'ai connu
40:16l'ensemble de la maison
40:18avec des pièces dans cet étalat.
40:20Et en 1965,
40:22nous avons eu l'appel
40:24tout à fait fortuit
40:26du réalisateur Rapneau
40:28qui voulait tourner un film
40:30qui s'appelait « La vie de château »
40:32avec Philippe Noiret et Catherine Deneuve.
40:34Au début des années 1970,
40:36nous avons eu un deuxième tournage
40:38toujours à l'initiative de Rapneau
40:40qui avait recommandé à son ami Demy
40:42de venir tourner pour Dan.
40:44Et donc grâce au montant
40:46de ce tournage,
40:48nous avons pu commencer les restaurations.
40:50Donc nous devons la restauration
40:52de nos villes et l'état de nos villes
40:54aujourd'hui au cinéma français,
40:56très honnêtement et très clairement.
40:58...
41:18Et tout le monde se retrouve là
41:20à certaines occasions, à Noël par exemple ?
41:22Alors à Noël,
41:24on adorerait se retrouver
41:26sauf que je te rappelle
41:28que le château n'est pas chauffé.
41:30Donc les réveillons de Noël
41:32sont un petit peu une gageure.
41:34Non, en revanche, nous avons
41:36ce que nous appelons les TUFs,
41:38les travaux d'utilité familiaux.
41:40Les TUFs que nous organisons
41:42deux fois par an
41:44avec tous les enfants et tous les membres
41:46de la famille et qui nous permettent
41:48par exemple
41:50de rentrer du bois pour les cheminées
41:52ou de faire des travaux d'aménagement.
41:54De montrer à la famille que nos villes
41:56est leur maison, que nos villes
41:58n'est pas la propriété d'une personne
42:00mais la propriété d'une famille.
42:02...
42:12...
42:18Transmettre, partager, éblouir,
42:20c'est un peu l'adage du village
42:22de Montfort-la-Maurie.
42:24L'histoire de cette ville fortifiée
42:26se dessine dès le haut Moyen-Âge,
42:28témoin d'un passé glorieux,
42:30ses remparts et sa magnifique église
42:32dédiée à Saint-Pierre et Saint-Paul.
42:34Le compositeur Maurice Ravel
42:36a vécu dans cette maison
42:38appelée le Belvédère
42:40de 1921 à 1937.
42:42C'est ici qu'il a écrit l'une des œuvres
42:44les plus célèbres au monde,
42:46le Boléro.
42:48...
42:54Mais Montfort renferme aussi
42:56quelques curiosités.
42:58Derrière cette porte en fer forgé
43:00se cache une ruelle,
43:02un bar, une brocante
43:04et chose incroyable,
43:06tout porte le nom de Coville.
43:08Nous voici
43:10chez Pierre Coville
43:12et à cet endroit, il y a un cabaret.
43:14Je voulais vraiment
43:16vous montrer cet endroit
43:18qui est insolite.
43:20...
43:26Cet endroit est tout autant surprenant
43:28que son propriétaire,
43:30Pierre Coville.
43:32L'homme est une personnalité
43:34montfortoise haute en couleur
43:36qui a reçu et reçoit encore
43:38le tout Paris sur les planches
43:40de son petit cabaret.
43:42Salut Pierre !
43:44Ma fidèle petite chanteuse
43:46de cabaret, comment tu vas ?
43:48Ça va bien et toi ?
43:50Et toi ?
43:52Il fallait absolument venir te voir
43:54parce que chez toi,
43:56c'est quand même extraordinaire.
43:58Ah bon ?
44:00Je croyais que tu allais me dire
44:02c'est parce que t'es beau.
44:04Aussi.
44:06Je voulais que tu racontes
44:08comment toute cette histoire a commencé.
44:10C'est très drôle
44:12parce que j'ai fait le métier d'antiquaire
44:14pendant six générations
44:16et puis j'ai monté un petit bar
44:18en disant
44:20je ferais une petite crêperie
44:22histoire de rigoler.
44:24Et puis Bardot est venu.
44:26Brigitte Bardot ?
44:28On se connaît depuis tellement longtemps.
44:30C'est comme si c'était ma soeur.
44:32Elle a joué de la guitare,
44:34ça m'a fait marrer.
44:36On a monté un petit orchestre.
44:38Après Brigitte volait tout le temps.
44:40C'est comme ça qu'on a commencé.
44:42Et donc ça a fait boule de neige ?
44:44Quand on a su que...
44:46J'avais la télé,
44:48j'avais la radio,
44:50j'avais tous les journalistes.
44:52C'est incroyable.
44:54Tout Paris pensait.
44:56Forcément parce qu'on se disait
44:58Bardot va chez lui,
45:00mais qu'est-ce que c'est que ce piaf ?
45:02Tu t'attendais pas à ça ?
45:04Non, sûrement pas.
45:06Pour Brigitte Bardot, l'histoire continue.
45:08Passer chez Coville pour roder son spectacle
45:10ou passer un bon moment
45:12est devenu incontournable.
45:14Dis-nous un peu toutes les personnes
45:16qui sont passées.
45:18Il y a Johnny, tu vois bien, son fils.
45:20J'ai vu Brigitte Lahaix.
45:22Oh, Brigitte Lahaix !
45:24Daniel Gérard,
45:26Jean-Jacques Debout,
45:28Florent Pagny.
45:30Il était jeune d'abord, Florent.
45:32Il y a pas que des chanteurs.
45:34Il y a aussi des magiciens.
45:36Il y a Garcimore, j'ai vu en photo.
45:38Ah, mon petit Garcimore.
45:40Alors, salut là.
45:42On s'adorait tous les deux.
45:44Franchement, oui.
45:48Pierre, à 84 ans,
45:50est toujours chansonnier.
45:52C'est lui qui fait la direction artistique
45:54et la mise en scène de ses spectacles.
45:56Et c'est l'un des derniers titis parisiens
45:58à chanter en argot.
46:00Il jette l'argot, les titis de Padame ?
46:02T'entras à Fiodal
46:04si t'es pas parigo.
46:06Si à Pigalle,
46:08tu descends dans un raz,
46:10alors mate bien Micheton et Gigolo.
46:12Les parigos,
46:14j'intergo,
46:16qu'ils soient taxi
46:18ou bien bistro.
46:20Tout a changé dans mon quartier.
46:22Salam aleykoum, dit l'épicier.
46:24Bravo, Pierre.
46:26Super.
46:28Joyeuse et festive,
46:30Montfort-la-Maurie est avant tout
46:32une ville d'histoire.
46:34Que Claire va redécouvrir
46:36en compagnie de Lina.
46:38Et c'est au cimetière
46:40qu'elles se sont donné rendez-vous.
46:42Je trouve que c'est un drôle endroit
46:44pour se rencontrer, quand même.
46:46Oui, ça, c'est le cimetière de Montfort-la-Maurie.
46:48Je démarre toujours mes visites
46:50de ville ici, parce que c'est un cimetière
46:52qui a une grande histoire.
46:54Et ça fait depuis le XVIe siècle
46:56qu'il est à Montfort-la-Maurie.
46:58Ça a été construit et conçu par Anne de Bretagne.
47:04Je te fais remarquer le toit.
47:06C'est une charpente en forme de coque
47:08de bateau transversée.
47:10C'est vraiment l'hommage à la Bretagne.
47:12Tu as les solifs qu'on voit ici.
47:14Au départ,
47:16il y avait des planches qui étaient dessus.
47:18C'était un ancien charnier,
47:20donc les gens étaient enterrés
47:22à même le sol.
47:24Il fallait un peu faire de la place,
47:26donc on mettait les ossements sur les planches.
47:36Malgré son aspect en forme de cloître,
47:38ce lieu est toujours resté un lieu d'inhumation,
47:40un charnier que l'on appelait
47:42le champ des morts.
47:44Dans les oculus situés sur les murs,
47:46on y mettait un crâne et des tibias en forme de croix,
47:48et dans les alvéoles,
47:50des crânes d'enfants.
47:52Claire,
47:54je voudrais te montrer
47:56le secret du cimetière.
47:58C'est quelque chose que les gens
48:00ne voient pas forcément.
48:02C'est ici.
48:08Quand les gens se promènent
48:10dans le cimetière,
48:12ils ne voient jamais ce crâne-là.
48:14C'est un vrai crâne.
48:16Pourquoi se trouve-t-il
48:18juste à l'angle de cette petite chapelle ?
48:20Parce qu'on n'avait pas très peur de la mort.
48:22Le corps était juste une enveloppe charnelle.
48:24Donc on utilisait les ossements
48:26pour décorer ce cimetière.
48:28Ce n'est pas commun.
48:38Parmi ces tombes peu communes
48:40aux formes variées,
48:42ou encore celles des mousquetaires du roi,
48:44se trouve le caveau d'une famille très célèbre.
48:46Nous avons bien sûr Charles Aznavour
48:48dans ce cimetière
48:50qui est mort récemment.
48:52Sa tombe est encore visitée
48:54beaucoup par les personnes
48:56qui viennent exprès à Montfort
48:58pour aller se recueillir sur sa tombe.
49:00Il habitait Galoui ?
49:02Il habitait Galoui, le village à côté.
49:04Quand ses parents sont morts,
49:06il a acheté une concession
49:08à Montfort-la-Maurie.
49:10En haut du village de Montfort,
49:12impossible de manquer les ruines
49:14du château d'Âne-de-Bretagne
49:16que l'on imagine puissante
49:18à une époque lointaine.
49:20Léna propose à Claire de monter
49:22et d'admirer le point de vue
49:24qui se trouve à 185 m d'altitude.
49:28On voit bien.
49:30C'est intéressant parce qu'on est sur une butte.
49:32Ça permet de voir l'ennemi arriver.
49:34Mais on voit bien
49:36l'ennemi arriver.
49:38Ça permet de voir l'ennemi arriver.
49:40De loin.
49:42L'ancien château a été détruit
49:44par les Anglais en 1419
49:46après la bataille d'Azincourt.
49:48C'est Âne-de-Bretagne
49:50qui est venue à Montfort
49:52et elle a agrandi la ville,
49:54elle l'a embellie
49:56et elle a reconstruit le château.
49:58Et donc, Âne-de-Bretagne,
50:00elle vient de Bretagne.
50:02Et comment Âne-de-Bretagne
50:04a atterri à Montfort ?
50:06Elle a été en même temps
50:08Duchesse de Bretagne
50:10et Comtesse de Montfort.
50:20Écoute Léna,
50:22je te remercie beaucoup
50:24parce que je connais un peu Montfort
50:26mais je n'avais pas toutes ces informations
50:28et tu connais beaucoup de choses.
50:30Je te remercie.
50:32En tout cas, c'était un plaisir pour moi Claire
50:34et un plaisir pour moi avec toi.
50:36C'était un plaisir partagé.
50:38Merci.
50:42Douceur de vivre,
50:44forêts envoûtantes,
50:46monuments flamboyants.
50:48La richesse des multiples décors
50:50qui composent les Yvelines
50:52ne laissera personne insensible.
50:54Les traces de l'histoire
50:56sont ici partout présentes
50:58et chacun y trouvera, c'est sûr,
51:00toutes les raisons de s'émerveiller.
51:04C'est ce qu'il y a de mieux
51:06que de ne pas y croire.
51:08C'est ce qu'il y a de mieux
51:10que de ne pas y croire.
51:12C'est ce qu'il y a de mieux
51:14que de ne pas y croire.
51:16C'est ce qu'il y a de mieux
51:18que de ne pas y croire.
51:20C'est ce qu'il y a de mieux
51:22que de ne pas y croire.
51:24C'est ce qu'il y a de mieux
51:26que de ne pas y croire.
51:28C'est ce qu'il y a de mieux
51:30que de ne pas y croire.