• il y a 4 mois
Pour la première fois dans l’histoire de la Vème République - soit depuis 1958 - que l’Assemblée nationale se retrouve dans trois blocs plus ou moins équivalents, mais avec plein de petites variables à l’intérieur…

Mais alors comment peut-on gouverner ?

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00:00Depuis lundi, la France, c'est...
00:05C'est la première fois dans l'histoire de la Ve République, soit depuis 1958,
00:09que l'Assemblée nationale se retrouve avec trois blocs plus ou moins équivalents,
00:13mais avec plein de petites variables à l'intérieur.
00:16C'est une tempête politique.
00:17C'est une nouveauté en termes de représentation parlementaire.
00:20Il y a parfois eu trois blocs.
00:22En fait, depuis les années 80, on peut dire que traditionnellement en France,
00:25la vie politique se divise en deux blocs, la gauche et la droite.
00:29Pour faire simple, nous avions donc historiquement la gauche et la droite,
00:33avec un peu de centre, mais qui allait souvent vers la droite,
00:37et un peu qui est devenu beaucoup d'extrême droite.
00:40Ça va être très compliqué parce qu'aucun des blocs n'a une majorité absolue, évidemment.
00:46Mais comment peut-on gouverner ?
00:47Lorsque les dirigeants de gauche disent aujourd'hui,
00:50nous avons emporté l'élection et nous devons former le gouvernement,
00:54d'un point de vue arithmétique, ils ont raison.
00:55Ils sont effectivement arrivés en tête.
00:58Maintenant, lorsqu'on regarde la dure réalité de ce qu'est l'Assemblée nationale aujourd'hui,
01:04pour gouverner, auront-ils les moyens de faire passer leurs réformes, leurs propositions de loi ?
01:11Et c'est là que ça devient compliqué.
01:13Car pour faire voter des lois, il faut une majorité des députés, soit 289.
01:17Or là, le plus gros groupe, le NFP, n'en compte que 182.
01:21On est très, très loin du compte.
01:22Donc il faut soit s'assurer de la neutralité des opposants,
01:27c'est-à-dire qu'ils ne vont pas voter contre,
01:29soit il faut trouver des forces d'appoint pour avoir une majorité.
01:32Donc là, je prends vraiment un seul exemple, celui du bloc arimenté.
01:37Donc a fortiori, pour les autres blocs, c'est encore plus difficile.
01:40Et le problème se joue aussi sur la question qui brûle toutes les lèvres.
01:43Mais qui sera Premier ministre ?
01:45Je crois que tous les dirigeants des autres partis ont dit que ce ne serait pas Jean-Luc Mélenchon.
01:50Déjà, ça pose un obstacle majeur à sa candidature.
01:54Et je pense sincèrement que la question est réglée.
01:57Pour des raisons qui tiennent au rapport de force,
02:00pour des raisons qui tiennent la perception au sein de la gauche,
02:04et évidemment de manière plus générale au sein de l'électorat,
02:08au sein aussi d'une cohabitation à venir.
02:11Je pense que ce serait d'ailleurs une approche intelligente de la part de la gauche
02:15de mettre quelqu'un de plus jeune, de plus féminin.
02:19Et qui peut rassembler d'abord la gauche.
02:22Il faut savoir que c'est le président de la République qui nomme le premier ou la première ministre.
02:27Choisir directement une personne qui ne reflèterait pas les résultats.
02:32Je pense que ce serait une erreur, ce serait vécu comme un déni de démocratie,
02:36un déni du vote qui vient d'avoir lieu.
02:39On entre donc dans une période encore plus instable.
02:41Une période qui semble très loin des objectifs de la Ve République.
02:45Le parti du président était véritablement aux ordres.
02:50Donc le président était celui qui non seulement nommait son premier ministre,
02:53mais qui, sans gérer au quotidien les affaires du pays,
02:57était celui qui regardait de près ce qui se passait.
03:01Je pense que tout ça est chamboulé aujourd'hui.
03:03Le signe peut-être d'une République à bout de souffle ?
03:05Cet essoufflement vient de loin.
03:07Je crois qu'on atteint le point culminant aujourd'hui de ça.
03:10La 17e législature ouvrira donc le 18 juillet
03:13avec l'élection de la présidence de l'Assemblée nationale.
03:16Pour le gouvernement, aucune date précise n'est imposée.

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