Paul-André Colombani est député de la 2ème circonscription de Corse-du-Sud. Il est aussi médecin, une activité qu'il continue à exercer une à deux journées par semaine et qui lui permet de constater tous les jours les difficultés d'accès aux soins de son territoire. C'est l'un de ses combats de député. Si l'île au soleil, entre mer et montagne paraît attrayante, elle peine à attirer de nouveaux médecins. L'absence d'un centre hospitalier universitaire, de spécialistes et le coût de la vie et du logement sont des freins. Alors Paul-André Colombani a décidé d'alerter les députés et le ministère de la Santé.
C'est une partie essentielle du travail parlementaire qui est de nouveau mise en lumière à travers ce reportage où les journalistes de la rédaction suivent un député dans sa circonscription pour expliquer son travail sur le terrain. C'est aussi un voyage sur un territoire, avec ses enjeux locaux, et une rencontre avec ses habitants. Suivez votre député sur LCP !
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NewsTranscription
00:00Asseyez-vous là.
00:06Parfait, 97, 82.
00:08Comme d'habitude.
00:14Quand on arrive de Paris, il faut tout reconnecter.
00:16Vous m'appelez quand on a les résultats
00:18et on jette un coup d'œil comme d'habitude
00:20ou un petit sms si j'arrive pas à répondre.
00:24On se situe à quelques kilomètres de Portevique.
00:26On s'en sort plutôt pas mal.
00:28Mais si on s'en va dans la montagne
00:30à une heure d'ici,
00:32c'est plus du tout la même chose.
00:34Tout de suite, ça se complique,
00:36les distances,
00:38le nombre de médecins qui diminue.
00:50Paul-André Colombagne,
00:52député de la 2e circonscription de la Corse du Sud,
00:54médecin généraliste également.
00:56Métier que j'ai souhaité poursuivre
00:58à temps partiel.
01:00Et en même temps, je suis élu de ce territoire
01:02qui est la Corse et qui a plein de spécificités
01:04à défendre, dont celle de l'accès aux soins.
01:06C'est l'un des combats
01:08de Paul-André Colombagne pour son île.
01:10Le député
01:12consulte une à deux journées par semaine
01:14dans son cabinet de Sainte-Lucie
01:16à quelques kilomètres
01:18de Portovecchio.
01:20Une zone touristique
01:22a priori attractive,
01:24au soleil, entre mer et montagne.
01:26Et pourtant, faire venir
01:28de nouveaux médecins n'est pas si facile,
01:30car ici, la vie est chère.
01:38Il y a un mois, ce couple de médecins
01:40originaires de l'Oise s'est installé
01:42au cabinet.
01:44On n'avait pas prévu, quand on est arrivé par hasard
01:46aux urgences de Bessia, de s'installer ici
01:48trois ans plus tard.
01:50Et puis finalement, on s'est senti tellement bien
01:52de choisir de rester en Corse.
01:54Et l'installation,
01:56comment elle s'est passée ?
01:58Alors, assez long
02:00et fastidieux.
02:02Ils pensaient bénéficier d'aide.
02:04C'est ce que leur avait promis la Sécurité sociale
02:06qui s'est finalement rendu compte
02:08que la zone n'était pas éligible.
02:12On nous verse
02:1450 000 euros sur une durée d'engagement
02:16de cinq ans sur le territoire.
02:18Et ça n'a pas été fait.
02:20Je suis tombé un peu de haut.
02:22On est tombés un peu de haut.
02:24C'est sûr qu'on a été déconcertés.
02:26On ne s'est vraiment pas installés pour le coup
02:28parce qu'on avait bien ficelé le projet auparavant.
02:30L'installation,
02:32financièrement, ça coûte aussi.
02:34Moi, par exemple, j'aime la gynécologie.
02:36Il a fallu investir aussi
02:38dans le matériel de gynéco.
02:40Et c'est sûr que cette aide nous apporte
02:42un certain soutien financier.
02:44Quand on termine l'internat, on n'a pas un salaire
02:46très élevé pour le coup.
02:48Le prix du logement, que ce soit à l'achat
02:50ou en location, c'est hors d'ordre.
02:52Ici, par rapport à tout ce qui se fait ailleurs,
02:54ces aides-là étaient aussi faites
02:56pour préparer l'atterrissage dans la région.
02:58Alors, pour compenser
03:00cette aide qu'ils n'ont pas reçue,
03:02l'autorité régionale de santé
03:04et les élus locaux leur ont proposé
03:06un dispositif innovant.
03:08Ils toucheront une subvention
03:10sous certaines conditions.
03:12Ça va être un dispositif gagnant-gagnant
03:14parce que ça va aboutir, normalement,
03:16ils vont monter une journée chacun
03:18par semaine, sur une quarantaine de semaines,
03:20par an, dans une zone ultra-déficitaire
03:22à une heure d'ici, pour notamment
03:24aider notre médecin qui se débat
03:26un petit peu toute seule dans la montagne.
03:28On a pesé aussi le pour et le contre.
03:30Au final, une journée par semaine,
03:32c'est pas non plus énorme.
03:34Comme je disais tout à l'heure, je fais un peu de gynéco.
03:36Si j'apporte ça là-bas, pourquoi pas,
03:38effectivement, certains patients n'ont pas la possibilité
03:40de se déplacer aussi loin parce qu'il manque
03:42de spécialistes, il manque de médecins généralistes,
03:44de tout.
03:46Ici, en Corse, les professionnels
03:48de santé se sont organisés
03:50en CPTS,
03:52une forme d'association pour défendre
03:54leurs intérêts et organiser
03:56les parcours de soins.
03:58Ce jour-là, c'est l'occasion
04:00pour le député et le maire de
04:02Zanza-Saint-Lucie de faire
04:04le point sur l'avancée du futur contrat
04:06de Manon et Ervan avec
04:08le directeur de cabinet de l'Agence
04:10régionale de santé.
04:12Grâce à votre travail et notamment l'implication
04:14du maire de Zanza, vous avez su
04:16faire des propositions.
04:18Notre sujet, il est à la fois
04:20de prendre en compte
04:22la situation particulière sur votre
04:24circonscription, mais aussi
04:26de vérifier que ça soit soutenable sur l'ensemble de la Corse
04:28puisque, hélas,
04:30il n'y a pas que sur cette circonscription
04:32qu'il y a encore des zones blanches.
04:34On a bien travaillé avec
04:36l'ARS sur cette question-là.
04:38On propose une convention avec
04:40les communes qui sont concernées.
04:42C'est une préoccupation très importante
04:44pour nous parce que
04:46la santé dépend de toute l'attractivité du
04:48territoire. Dans ce paquet, je ne sais
04:50pas à sens unique, c'est-à-dire qu'il y a
04:52une contrepartie, notamment
04:54de couvrir des zones quand même
04:56déficitaires, même si on paye les frais de déplacement.
04:58Ce n'est pas un chèque en blanc, vous l'avez dit,
05:00pas de mercenaires. Ce dispositif
05:02sera unique à la Corse.
05:06Cette réunion est aussi l'occasion pour
05:08les médecins de faire un point.
05:10Quelques jours plus tôt, la moitié des médecins
05:12de Bastia et 70%
05:14de ceux de Portovecchio ont décidé
05:16de se déconventionner.
05:18Ils ont rompu leur contrat avec la
05:20Sécurité sociale. Leurs patients
05:22ne seront plus remboursés.
05:24Il souhaite une revalorisation de leur
05:26consultation.
05:28Vous ne vous sentez pas surconnu aujourd'hui en tant que médecin
05:30avec ces particularités du territoire
05:32de Corse ? Oui, complètement.
05:34On est obligé d'enchaîner.
05:36Si on veut assumer le coût de la vie locale.
05:38C'est une façon de dire
05:40à l'Etat et à la Sécurité sociale
05:42que vous ne nous permettez pas
05:44de travailler correctement. Finalement, c'est vous
05:46qui nous obligez à sortir
05:48de ce système-là.
05:50On travaille
05:52de façon contraire à la bienveillance
05:54et à des qualités
05:56de soins pour nos patients.
05:58Ce n'est pas risqué pour vous en tant que médecin de perdre
06:00votre patientèle ? Si, c'est un risque.
06:02Mais nous l'assumons. C'est aussi pour
06:04bouger les choses, leur faire comprendre
06:06qu'on veut retrouver un système
06:08qui est bien traitant
06:10pour le patient et pour le médecin.
06:12Ils demandent une majoration
06:14comme en Outre-mer.
06:16Là-bas, les médecins touchent entre 16 et 20%
06:18de plus sur leurs actes
06:20pour compenser l'insularité.
06:22Est-ce que le tarif
06:24d'Omtom suffirait pour
06:26revoir les intentions de déconventionneurs ?
06:28Est-ce que c'est la porte de sortie ?
06:30C'est déjà un signal fort.
06:32Il faut s'en prendre compte
06:34de cette spécificité insulaire.
06:36Comment soigner
06:38dans de bonnes conditions
06:40une population vieillissante
06:42aux nombreuses pathologies chroniques
06:44sur une île-montagne
06:46où les distances se mesurent en durée ?
06:48C'est l'équation des médecins de Corse.
06:52Le député reprend la route vers la montagne
06:54à une heure de Porto Vecchio.
06:56On arrive au cœur de l'Altarroc
06:58dans le village de Lévis
07:00où on va rejoindre le docteur Carlier Ervan
07:02qui va venir faire,
07:04avec son épouse,
07:0640 jours chacun par an
07:08de consultations médicales
07:10dans la région.
07:12A Lévis, les nouveaux médecins
07:14sont déjà très attendus.
07:16Ça va ou quoi Aurélien ?
07:18Ça va et toi ?
07:20Ça va Aurélien.
07:22Tes collègues sont venus le lundi et le mardi.
07:24On est en train de mettre en place l'installation.
07:26C'est un peu long.
07:28Ça arrive.
07:30Parce qu'il y a eu des retards sur les contrats.
07:32Ça va impeccable.
07:34Justement, Ervan est venu rencontrer
07:36le docteur Bofaïs
07:38et découvrir la maison médicale.
07:40Et voilà notre
07:42cabinet médical.
07:46C'est sympa.
07:48Le docteur Bofaïs se partage entre les cabinets
07:50de trois villages en plus des visites
07:52à domicile.
07:54Ici on a un appareil
07:56de psychographie,
07:58on a l'électrocardiogramme,
08:00on a de quoi faire des sutures.
08:02C'est super parce que ma compagne
08:04fait beaucoup de gynéco.
08:06Elle sera heureuse.
08:08Parfait.
08:10Deux autres médecins y montent déjà
08:12deux jours par semaine.
08:14Mais face à la demande, l'arrivée d'Ervan et Manon
08:16va pouvoir soulager le docteur Bofaïs.
08:18Le jeudi,
08:20je serai tout à fait favorable
08:22de ne pas travailler
08:24et de laisser le cabinet.
08:28Pour réussir un tel maillage,
08:30les maires et la communauté de communes
08:32travaillent ensemble.
08:34Ervan semble déjà adopté par tous.
08:38Tu sais qu'on te laisse ça ce soir.
08:40Non, c'est vrai.
08:42On te le laisse.
08:46Tu le ramènes dans un mois.
08:48Déjà le 20 et 21 juin,
08:50j'aurai besoin de...
08:52Ça fait longtemps que dans ce territoire,
08:54les projets sont menés un peu de front
08:56avec tout le monde.
08:58Et la base de la discussion,
09:00on ne peut pas créer des outils comme ça
09:02sans passer par la case professionnelle
09:04de santé et le représentant.
09:06Sinon, souvent, vous obtenez des coquilles
09:08qui sont vides.
09:10Là, on a l'expression de la mutualisation
09:12et l'exercice de la santé, des soins en général
09:14qui participent tant à la vie
09:16au sens propre et au sens figuré
09:18de nos concitoyens.
09:20C'est bien mutualiser et être d'exercice
09:22partagé par toutes les communes.
09:24C'est aussi en ça
09:26que le défi,
09:28le nôtre, en tout cas celui des élus,
09:30c'est de fédérer toutes ces énergies.
09:36Sur leur zone, ils ont réussi,
09:38ensemble, à faire reculer
09:40le désert médical.
09:42Mais l'équilibre reste fragile.
09:44La moitié des médecins
09:46est proche de la retraite.
09:50...
09:54Pour les attirer davantage,
09:56le député a une autre revendication.
09:58Que la Corse
10:00soit dotée d'un CHU,
10:02un centre hospitalier universitaire.
10:04Aucun des hôpitaux de l'île
10:06n'a ce statut.
10:08Bonifacio n'y déroge pas.
10:10Ils vont faire préparer
10:12les Jeux olympiques, là, ou quoi ?
10:14C'est le centimètre
10:16des Jeux olympiques, ça.
10:18Paul-André Colombagny
10:20a le soutien des professionnels
10:22de santé.
10:24Le directeur de l'hôpital
10:26est convaincu de la nécessité
10:28d'un CHU.
10:30Le CHU pourrait contribuer
10:32à l'attractivité globale,
10:34ne serait-ce que par les cours,
10:36par les profils et la qualité
10:38des formateurs.
10:40Quand vous êtes PUPH,
10:42c'est-à-dire praticien universitaire
10:44et praticien hospitalier,
10:46ici, on pourrait mêler
10:48le savoir et la recherche,
10:50ce qui, en termes de développement local,
10:52serait, à mon avis, important.
10:5480% des internes ont l'habitude
10:56de s'installer autour de leur CHU.
10:58Et donc, les régions
11:00qui n'ont pas de CHU,
11:02au moment où on est au niveau
11:04des aires médicaux,
11:06on est forcément moins attractifs.
11:08L'autre enjeu du CHU,
11:10c'est d'ouvrir de nouvelles filières de soins.
11:12On a besoin de mettre en place
11:14des filières du niveau du continent
11:16et pas en dessous.
11:18Il y a 350 femmes tous les ans
11:20qui ont un cancer du sein
11:22et celles-ci ont besoin
11:24d'une filière de top niveau
11:26pour ne pas avoir de perte de chance en Corse
11:28et pour ne pas qu'elles aient à se détacher
11:30de leur famille pour avoir des soins aussi douloureux.
11:32Chaque année, on dénombre
11:3430 000 déplacements de Corse
11:36pour aller se soigner sur le continent,
11:38soit 20% des soins.
11:40Ici, encore à l'hôpital,
11:42le directeur a des frais insoupçonnés
11:44pour installer les nouveaux médecins.
11:46Moi, je loue des voitures,
11:48je loue des maisons
11:50et tous ces coûts,
11:52je ne les aurais pas eus sur le continent.
11:54Et donc ceux-là, ils sont invisibles.
11:56C'est très difficile pour nous d'essayer de maintenir un équilibre.
11:58Ça ramène un petit peu aux histoires
12:00de coefficients géographiques.
12:02On n'arrive pas, nous, parlementaires,
12:04à faire augmenter depuis plusieurs années.
12:06Avec l'explosion du tourisme,
12:08il est devenu difficile de se loger en Corse.
12:10Ces revendications,
12:12le député médecin les relaie à l'Assemblée nationale
12:14et au ministère.
12:16Aujourd'hui, c'est impératif
12:18qu'on arrive à comprendre, à Paris,
12:20que quand on est dans une île,
12:22c'est beaucoup plus compliqué, beaucoup plus cher
12:24de se soigner que dans un hôpital
12:26ou en médecine de ville sur le continent,
12:28qui a un surcoût qui existe.
12:30Et donc ces spécificités-là,
12:32aujourd'hui, ne sont pas suffisamment reconnues à Paris.
12:34Et j'espère que
12:36les évolutions institutionnelles dans les mois qui arrivent
12:38permettront justement
12:40une remise à niveau.
12:44Le député a déposé
12:46une proposition de loi pour la création
12:48d'un CHU Corse.
12:50Si elle n'était pas adoptée,
12:52il compte faire entendre sa voix
12:54pour défendre l'autonomie de la Corse
12:56et y inclure
12:58l'accès aux soins.
13:08Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org