LCP mobilise son antenne à l'occasion des grands évènements. Journées parlementaires, grands débats, votes et explications de vote, auditions des commissions d'enquête, congrès, session extraordinaire, discours et grandes cérémonies...la vie politique avec l'analyse des meilleurs experts et politologues.
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00:00:00...
00:00:10Bonjour à tous et bienvenue sur LCP
00:00:12pour une émission spéciale consacrée, aujourd'hui encore,
00:00:16à l'arrivée de nouveaux députés à l'Assemblée nationale,
00:00:19nouveaux ou anciens députés élus en tout cas tous au premier tour
00:00:22ou dimanche dernier à l'occasion de ces élections législatives anticipées.
00:00:26Nous attendons ce matin les députés du Rassemblement national
00:00:31qui devraient arriver d'une minute à l'autre
00:00:34sur la place du Palais-Bourbon.
00:00:36Il y a aussi des réunions stratégiques très importantes
00:00:39qui se tiennent dans les différents groupes politiques,
00:00:42que ce soit ce matin au Républicain ou encore à Renaissance.
00:00:47On va essayer de vous faire vivre toute cette actualité
00:00:50très riche à l'Assemblée nationale avec mes invités en plateau.
00:00:53Je vous présente Sophie de Ravinel.
00:00:55Vous êtes grand reporter au Figaro.
00:00:58Et en face de vous, Adrien Matou.
00:01:00Journaliste politique à Marianne.
00:01:02Alors, un dispositif spécial a été déployé par LCP.
00:01:06Nous serons avec Elsa Mondingava et Stéphanie Despierre,
00:01:09place du Palais-Bourbon.
00:01:10Vous allez nous faire vivre l'arrivée de ces députés.
00:01:13Nous serons également à l'intérieur de l'Assemblée,
00:01:16cour d'honneur avec Marco Pommier et avec Clément Méric,
00:01:19salle des Quatre Colonnes.
00:01:21Et enfin, vous voyez cette image de l'hémicycle
00:01:23que les députés vont pouvoir peut-être découvrir tout à l'heure
00:01:27pour ces néo-députés, en tout cas,
00:01:29qui arrivent ici pour la première fois.
00:01:31Je vous propose de partir tout de suite retrouver Elsa Mondingava.
00:01:35Elsa, vous êtes place du Palais-Bourbon.
00:01:37Marine Le Pen est déjà arrivée ici, à l'Assemblée.
00:01:44Oui, elle est arrivée, mais elle n'est pas passée
00:01:46sur cette place du Palais-Bourbon,
00:01:48où il y a de nombreux journalistes.
00:01:50Elle est passée par une entrée dans une rue adjacente,
00:01:52plus discrète.
00:01:54Elle va accueillir les plus de 120 députés
00:01:56qui composent le groupe Rassemblement national.
00:01:59C'est bien plus que la veille de la dissolution,
00:02:01mais c'est bien moins que ce que le parti pouvait attendre.
00:02:05On parlait de majorité absolue.
00:02:07On en est loin aujourd'hui.
00:02:09Marine Le Pen va rappeler que son groupe
00:02:12sera le plus gros groupe de l'Assemblée nationale,
00:02:14car vous savez qu'aux côtés gauches,
00:02:16les groupes sont éclatés, divisés dans les formations politiques.
00:02:20Le RN, c'est un et seul groupe.
00:02:22Il peut compter aussi sur une force d'appui,
00:02:24car le groupe autour d'Eric Ciotti comptera 17 députés
00:02:27et sera une force d'appoint pour le RN.
00:02:30Marco Pommier,
00:02:31vous êtes à l'intérieur de l'Assemblée nationale,
00:02:34devant les tentes qui ont été dressées
00:02:36pour accueillir les députés.
00:02:38Quel est le parcours que doivent faire justement les députés ?
00:02:44Oui, Brigitte, on est dans cette cour d'honneur.
00:02:46Les députés du RN, qu'ils soient élus ou réélus,
00:02:50vont d'abord emprunter cette porte
00:02:52pour rentrer dans cette cour d'honneur.
00:02:54Ensuite, ils vont traverser ces tentes
00:02:58pour régler quelques formalités de sécurité.
00:03:01Ils vont remonter cette cour d'honneur,
00:03:03pour rentrer dans le Palais Bourbon,
00:03:05à travers ces portes vitrées.
00:03:08Ils vont pénétrer le coeur de l'Assemblée,
00:03:10d'abord le périmètre sacré, les salons attenant à l'hémicycle.
00:03:14Ils visiteront peut-être ensuite l'hémicycle de l'Assemblée nationale
00:03:17avant de se rendre dans la salle des 4 colonnes.
00:03:20Cette salle des 4 colonnes, vous la connaissez bien.
00:03:23C'est là qu'on interview les députés,
00:03:25que les journalistes interviewent les députés.
00:03:28Ensuite, les députés du RN vont récupérer le kit du parfait député
00:03:33dans une sacoche.
00:03:34Ils vont trouver l'écharpe tricolore, la cocarde
00:03:37ou encore le règlement de l'Assemblée nationale.
00:03:39Vous nous parlez, Marco, de cette salle des 4 colonnes.
00:03:42On y va tout de suite. Retrouvez Clément Méric.
00:03:45Clément, c'est effectivement le passage obligé.
00:03:48Salle des 4 colonnes, c'est le passage obligé
00:03:50pour les députés qui veulent rencontrer les journalistes.
00:03:54Pour l'instant, il y a peu de monde autour de vous.
00:03:59Pour l'instant, c'est calme, Brigitte, en effet.
00:04:01Mais ça va être à nouveau une grosse journée.
00:04:04Beaucoup de journalistes attendus.
00:04:05Ce matin, il n'y a pas que l'arrivée des députés
00:04:08du RN à l'Assemblée.
00:04:09Il y a plusieurs réunions de groupes très importantes, stratégiques,
00:04:12commencées par la réunion du groupe Les Républicains,
00:04:15qui devrait voir Laurent Wauquiez élu à la présidence du groupe.
00:04:19Mais il y a aussi, je vous le disais,
00:04:20une question stratégique tranchée par Les Républicains.
00:04:23Hier, Olivier Marlex, l'ancien président du groupe LR,
00:04:26a lancé un appel à Emmanuel Macron
00:04:28pour qu'il nomme à Matignon un Premier ministre de droite,
00:04:31un Premier ministre membre des Républicains.
00:04:34Un appel identique lancé hier également par Xavier Bertrand.
00:04:38On a vu ce matin, dans le camp présidentiel,
00:04:40Gérald Darmanin dire qu'un Premier ministre de droite
00:04:43ne le dérangerait pas.
00:04:44Et on a vu, hier soir, Edouard Philippe,
00:04:46toujours dans le camp présidentiel, lancer à nouveau un appel
00:04:49à une alliance entre le camp présidentiel et la droite.
00:04:52De tout cela, il va aussi être question
00:04:54lors des réunions de groupes qui ont lieu aussi ce matin
00:04:57au sein du camp présidentiel, réunion du groupe Modem,
00:05:00réunion du groupe Renaissance,
00:05:01qui vont donc débattre de leurs lignes rouges,
00:05:04de leurs valeurs dans le cadre d'une éventuelle discussion,
00:05:07négociation pour une grande coalition,
00:05:09et qui vont débattre de cette possible alliance avec la droite,
00:05:12qui fait débat, qui ne plaît pas à tout le monde,
00:05:13qui ne plaît pas notamment à l'aile gauche du camp présidentiel,
00:05:17qui est incarnée par Sacha Houllier,
00:05:19qui n'exclut pas, pour l'instant,
00:05:21de créer un groupe autonome dans quelques jours.
00:05:24Oui, on le voit, ça discute dans tous les groupes,
00:05:27et à l'intérieur de chaque groupe,
00:05:29les stratégies sont en train de se mettre en place
00:05:31pour essayer, en tout cas, de constituer un gouvernement
00:05:35et de trouver le nom d'un Premier ministre.
00:05:37On va y revenir, bien sûr, tout au long de cette matinée.
00:05:39On va retrouver un député Rassemblement national
00:05:42qui est arrivé un petit peu en avance,
00:05:44puisqu'il est... Nous sommes avant 9h30.
00:05:46C'est avec Stéphanie Despierre.
00:05:48Stéphanie, c'est Laurent Jacobelli,
00:05:50qui est le député Rassemblement national de la Moselle.
00:05:55Bonjour, Laurent Jacobelli.
00:05:56Vous arrivez moins nombreux que prévu à l'Assemblée nationale.
00:06:00Jordan Bardet l'a dit, c'est un peu une défaite.
00:06:03C'est un succès, excusez-moi de vous reprendre,
00:06:05puisque nous arrivons avec 55 % en députés de plus.
00:06:07Nous sommes le premier groupe dans cette Assemblée nationale.
00:06:10Et nous avons un nombre de députés
00:06:11que nous n'avons jamais eus dans notre histoire,
00:06:13avec plus de 10 millions d'électeurs
00:06:14qui se sont reportés sur nos candidats,
00:06:16c'est-à-dire le premier nombre d'électeurs.
00:06:19Evidemment, c'est moins que ce que disaient les sondages,
00:06:21mais c'est quand même beaucoup plus
00:06:22que ce que nous avons fait dans notre histoire.
00:06:24Et donc, c'est un groupe solide qui arrive,
00:06:25avec de très bons profils.
00:06:27Et dès ce matin, nous allons nous réunir autour de Marine Le Pen
00:06:30pour imaginer notre stratégie dans les mois qui viennent
00:06:33et pour surtout voir comment nous allons au mieux
00:06:35défendre les intérêts des Français et de la France
00:06:38au sein de cet hémicycle qui risque d'être un peu perturbé
00:06:41par toute cette...
00:06:43Comment dirais-je ? Cette indécision sur l'avenir
00:06:46avec beaucoup de groupes et aucune majorité absolue.
00:06:48Oui, beaucoup de groupes, vous l'avez dit,
00:06:49pas de majorité absolue.
00:06:50Quel poste, vous, vous revendiquez dans cette nouvelle Assemblée ?
00:06:54Alors, vous le savez, le règlement de l'Assemblée nationale
00:06:56précise que dans les postes vice-président, caisse-teur,
00:06:59c'est à proportion du nombre d'élus.
00:07:01Donc, nous ne laisserons à rien passer.
00:07:03Nous demanderons exactement ce à quoi nous avons le droit.
00:07:05Vous savez, nous avions deux vice-présidents
00:07:08dans la mandature précédente.
00:07:09Nous avons aujourd'hui beaucoup plus de députés.
00:07:11Donc, il faut que nous ayons beaucoup plus de postes.
00:07:14C'est normal, ainsi que tous les autres partis.
00:07:16J'entends ici et là certains leaders d'extrême gauche
00:07:19faire un bras d'honneur à la démocratie
00:07:21en disant que les élus du Rassemblement national
00:07:23et donc du 1er groupe de l'Assemblée
00:07:24ne pourraient pas être présentés dans les instances.
00:07:26Je crois que quand on est élu à l'Assemblée nationale,
00:07:28il faut respecter la démocratie.
00:07:30La démocratie, c'est aussi l'équilibre des forces politiques.
00:07:32Et donc, nous demanderons ce à quoi nos électeurs ont droit.
00:07:35On a vu pendant la campagne certains de vos candidats
00:07:37tenir des propos racistes qui ont fait polémique.
00:07:40Comment vous allez gérer un groupe plus grand
00:07:42avec des profils très différents ?
00:07:44Alors, d'abord, ces candidats dont vous parlez,
00:07:46les 5-6 candidats dont vous parlez, ne sont pas là aujourd'hui.
00:07:49Et j'ai envie de dire, c'est une bonne nouvelle.
00:07:51Moi, ce qui m'inquiète, c'est les vingtaines,
00:07:53trentaines de candidats qui ont prononcé des paroles
00:07:56racistes, homophobes, antisémites
00:07:59et qui ont été élus, applaudis et revendiqués
00:08:02par la France insoumise.
00:08:03Là, aujourd'hui, vous allez faire la photo de groupe.
00:08:06Évidemment, élection présidente du groupe,
00:08:08c'est Marine Le Pen qui sera présidente du groupe.
00:08:10Ca me paraît une évidence.
00:08:12Je ne vais pas entretenir un faux suspense.
00:08:14Je pense que, oui, et je pense que, naturellement,
00:08:16l'ensemble des députés en a envie.
00:08:17Marine Le Pen a montré à quel point elle avait su faire évoluer
00:08:20notre mouvement pour en faire un parti de gouvernement.
00:08:23Marine Le Pen a montré à quel point elle avait su gérer
00:08:25le groupe à l'Assemblée nationale.
00:08:26Je crois que tout le monde a reconnu que notre groupe
00:08:28avait, à la fois dans l'attitude et à la fois dans le travail,
00:08:31été exemplaire.
00:08:32Donc, évidemment, ce serait naturel de continuer comme ça.
00:08:35Merci beaucoup. On vous laisse rejoindre.
00:08:37Merci, Stéphanie Desbières.
00:08:40Beaucoup d'agitation déjà sur cette place du Palais-Bourbon
00:08:42où tous les députés Rassemblement national sont attendus
00:08:45à partir de 9h30.
00:08:47Alors, Sophie de Ravinel,
00:08:48on voit ces députés RN qui arrivent ce matin.
00:08:51C'est vrai qu'on s'attendait même à un moment,
00:08:54avec les sondages, à une majorité absolue
00:08:56pour le Rassemblement national.
00:08:58Ils reviennent à un peu plus de 120.
00:09:00Est-ce que c'est une victoire ou est-ce que c'est une défaite
00:09:02parce qu'ils étaient quand même moins nombreux,
00:09:04effectivement, en 2022 ?
00:09:05Alors, en fait, ça dépend pour qui.
00:09:07C'est évidemment une victoire
00:09:09pour ceux qui sont les tenants du Front républicain,
00:09:11c'est-à-dire qui étaient opposés au fait
00:09:13que le Rassemblement national puisse avoir la majorité absolue.
00:09:17C'est une défaite pour eux
00:09:18parce qu'ils sont bien moins nombreux qu'attendus,
00:09:20mais c'est quand même une victoire
00:09:21parce qu'évidemment, leur progression est historique.
00:09:24Le député a raison de le dire.
00:09:26Ils sont beaucoup plus nombreux qu'ils ne l'ont jamais été
00:09:29dans ce type de...
00:09:32Enfin, on n'est pas dans la proportionnelle.
00:09:35Donc, ils sont beaucoup...
00:09:36Ce type d'élections avec les majoritaires.
00:09:38Absolument.
00:09:39Et pour ça, c'est évidemment une victoire pour eux.
00:09:42Et j'allais dire, c'est aussi une victoire pour Marine Le Pen.
00:09:45C'est-à-dire qu'évidemment, ils ont perdu.
00:09:48Jordane Bardella a perdu, mais Marine Le Pen est forte,
00:09:52reste forte, d'une certaine façon,
00:09:53même si Adrien Matou pourra peut-être juger le contraire,
00:09:56mais elle est, en tout cas, dans la meilleure, sans doute,
00:10:00des positions pour se présenter, pour se préparer pour 2026.
00:10:04Et elle est dans une bonne dynamique, on pourrait dire,
00:10:06puisque le parti ne fait que progresser.
00:10:08Effectivement, le deuxième tour de cette campagne
00:10:10a été terrible pour eux parce qu'on a vu leur faiblesse
00:10:13en termes de personnel politique.
00:10:16Adrien Matou, votre avis ?
00:10:1710 millions de voix à ces élections législatives
00:10:21anticipées pour le Rassemblement national.
00:10:23Premier parti de France dimanche.
00:10:25Si on enlève, évidemment, l'abstention.
00:10:28Et premier parti, premier groupe politique,
00:10:31si on considère seulement les groupes et non pas les blocs,
00:10:35dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale,
00:10:37pour le Rassemblement national, c'est quoi pour vous ?
00:10:39C'est une victoire ou...
00:10:41Le problème, c'est qu'un résultat s'analyse toujours
00:10:44à l'aune de ce qu'on attendait.
00:10:45Or, le Rassemblement national, depuis un mois,
00:10:49espère obtenir soit une majorité absolue,
00:10:51soit un nombre de députés supérieur à 200
00:10:54dans les 240, 250.
00:10:55Donc forcément, quand on se retrouve à 123,
00:10:59il y a une petite déception.
00:11:00Et surtout, ce qui s'est passé dans l'entre-deux-tours,
00:11:02ça a quand même réactivé les deux tares,
00:11:06les deux défauts qui collent un peu à la peau du RN
00:11:08depuis des années et dont Marine Le Pen essaie de se débarrasser.
00:11:11D'une, l'extrémisme, de deux, l'amateurisme.
00:11:14Or, là, avec toutes les révélations qu'on a eues
00:11:16sur les candidats, soit racistes, soit incompétents, soit les deux,
00:11:20forcément, ça a réactivé ces deux ressorts-là.
00:11:22Et on peut penser que le front républicain
00:11:25qui a produit des résultats que personne n'attendait,
00:11:28c'est un peu le résultat du retour de ces deux choses
00:11:30contre lesquelles Marine Le Pen lutte inlassablement
00:11:32depuis des années, et plus particulièrement
00:11:34depuis deux ans avec son arrivée à l'Assemblée.
00:11:37Après, pour nuancer quand même, entre 2022 et 2024,
00:11:41tout ce que le RN a pu faire pour se normaliser,
00:11:44pour s'institutionnaliser avec 80 députés,
00:11:47là, ils pourront le faire avec encore plus de députés.
00:11:49Et aussi, il faut le souligner, plus de ressources financières
00:11:52parce que les législatives, c'est la principale source
00:11:55de financement de la République.
00:11:56Donc, il y a quand même un appui pour le RN
00:11:58pour continuer à se développer.
00:12:00– Adrien Matou nous parle d'amateurisme,
00:12:02nous parle d'extrémisme, c'est vrai qu'on a entendu
00:12:05dans cette campagne un certain nombre de députés
00:12:08qui n'étaient visiblement pas tout à fait
00:12:11dans la ligne de dédiabolisation voulue par Marine Le Pen.
00:12:14Ça a coûté cher, ça a coûté beaucoup de voix, selon vous,
00:12:17beaucoup de sièges ?
00:12:18– Surtout sur le sujet des binationaux.
00:12:21Parce qu'on a entendu des candidats parler des problèmes
00:12:25de la binationalité et surtout vis-à-vis des Maghrébins,
00:12:28disait-il ouvertement.
00:12:29– Alors, il y a en plus Najat Vallaud-Belkacem
00:12:32qui a été ciblée en disant qu'une binationale
00:12:35ne pouvait pas exercer de poste de ministre.
00:12:38– C'était assez surréaliste et on a entendu Marine Le Pen
00:12:40tenter de bloquer ces polémiques,
00:12:44de fermer le banc à ces expressions,
00:12:48mais c'était quasiment impossible.
00:12:49On sentait qu'il y avait un flux qui sortait
00:12:52avec évidemment beaucoup de recherches
00:12:55dans les médias locaux de France Bleu, de France 3,
00:12:58où les interviews étaient menées sans concession,
00:13:01avec des candidats visiblement absolument pas préparés,
00:13:04même du point de vue économique.
00:13:06Alors, il y a la même chose du côté des Insoumis.
00:13:08Il y a vraiment des candidats absolument analogues,
00:13:10je ne dirais pas comparables, mais analogues.
00:13:12– Mais est-ce que ce n'est pas plus l'extrémisme
00:13:14que l'amateurisme qui a été critiqué, finalement, dans cette campagne ?
00:13:18On avait l'impression de revoir le vieux Front National.
00:13:20– C'est-à-dire qu'on a vu cette coordinate avec une casquette nazie,
00:13:23on a vu ceux qui étaient pour des partis fascistes en Bretagne,
00:13:27on a vu… Mais évidemment, et en fait,
00:13:30d'un point de vue institutionnel, on a vu aussi à quel groupe,
00:13:33au niveau européen, se rattachait l'ERN avec Viktor Orban,
00:13:38comme s'il y avait quelque chose comme un voile qui se déchirait,
00:13:41s'il tentait qu'on pouvait l'ignorer.
00:13:43Et donc finalement, cet extrémisme, il est aussi fondé sur une radicalité
00:13:49qu'ils ont tenté un petit peu de masquer,
00:13:51mais qui est revenu au premier plan.
00:13:54– Finalement, est-ce qu'on se pose toujours la question
00:13:57de savoir si le Rassemblement National est un parti de gouvernement ?
00:14:01Est-ce qu'il peut accéder aux responsabilités ?
00:14:03Est-ce qu'on peut lui confier les clés de la Maison Élisée ?
00:14:08– Visiblement, il y a beaucoup de Français qui ont décidé de ne pas le faire.
00:14:11Je pense qu'au-delà du cas des candidats qu'on a évoqués,
00:14:15il y a aussi quand même la question du projet
00:14:18et de la confiance du RN en son propre projet.
00:14:20Je pense que le fait que Jordan Bardella,
00:14:22dans le mois entre les européennes et l'élicitative,
00:14:26le fait qu'il ait abandonné des pans antis du programme,
00:14:28qu'il ait semblé reculer, notamment sur les aspects économiques,
00:14:32ça a quand même jeté un doute sur ce qui va se passer
00:14:36si le RN arrive au pouvoir.
00:14:37Il avait beau jeu de dire, il avait en partie raison,
00:14:40de dire qu'avec l'absence de la présidence de la République,
00:14:43on ne peut pas tout faire.
00:14:44Mais il y a quand même toujours ce doute sur la crédibilité du parti.
00:14:48Et ça, c'est quelque chose sur lequel ils vont devoir vraiment travailler
00:14:50parce que là, visiblement, même s'ils ont fini premiers
00:14:52au nombre de voix et qu'avec un autre mode de scrutin,
00:14:54ils auraient obtenu beaucoup plus de députés,
00:14:57il y a quand même eu cette mobilisation des Français,
00:14:59de gauche, du centre, pour absolument leur faire obstacle
00:15:01et faire fi de toutes leurs différences qui sont immenses par ailleurs.
00:15:05– Alors, vous avez vu sur ces images arriver Sébastien Chenu
00:15:07et Jean-Philippe Tanguy, Elsa Mondingava.
00:15:09Est-ce que vous êtes à côté d'eux ? Est-ce que vous les voyez ?
00:15:14– Oui, évidemment.
00:15:15Alors, ils sont sous la nuée de caméras, de micros, de perches
00:15:19et de journalistes.
00:15:21Sébastien Chenu, qui était vice-président ici à l'Assemblée nationale.
00:15:24Jean-Philippe Tanguy, qui était le vice-président du groupe ici.
00:15:27De grands sourires.
00:15:28Alors, ils parlent un petit peu, mais ils attendent évidemment
00:15:30celle que tout le monde attend ici ce matin, Marine Le Pen.
00:15:33Elle est dans les murs de l'Assemblée nationale
00:15:35puisqu'on l'a vue entrer par une rue adjacente.
00:15:38Elle va sortir par la cour d'honneur pour venir sur cette place
00:15:42du palais Bourbon accueillir les députés.
00:15:44Les députés du Rassemblement national qui sont,
00:15:46ben voilà, plus nombreux que prévu, plus de 120.
00:15:48On a vu des embrassades, on reconnaît certains visages.
00:15:51On en découvre de nouveaux, 40 nouveaux députés.
00:15:54– Dont un certain nombre ont été élus même dès le premier tour
00:15:59de ces élections législatives anticipées.
00:16:02Adrien Matou nous parlait du projet qui a effectivement un peu évolué
00:16:06au cours de cette campagne.
00:16:07C'est aussi la crédibilité du Rassemblement national qui se joue.
00:16:11Alors, on voit effectivement sur ces images en direct
00:16:14d'LCP, Marine Le Pen qui sort en fait du palais Bourbon
00:16:19par la cour d'honneur.
00:16:21C'est l'entrée principale finalement de l'Assemblée nationale.
00:16:25Elle devrait longer les tentes qui ont été dressées
00:16:28pour accueillir les députés qui viennent s'inscrire
00:16:33à l'Assemblée nationale.
00:16:35Vous voyez cette cour d'honneur, là elle descend tranquillement,
00:16:38elle va aller rejoindre du coup l'ensemble des députés
00:16:42qui doivent l'attendre, place du palais Bourbon.
00:16:44C'est là qu'ils se sont donnés rendez-vous à 9h30
00:16:48pour une entrée groupée.
00:16:50Sophie de Ravinel, pourquoi c'est important d'arriver groupé
00:16:53comme ça à l'Assemblée nationale, de faire des photos de famille ?
00:16:57Il y a une symbolique ?
00:16:58– Oui, évidemment il y a une symbolique.
00:16:59Il y a la symbolique de l'unité chez eux qui est importante
00:17:02parce qu'effectivement ils forment le premier groupe.
00:17:04Ils sont à peu près les seuls, voire les seuls tout court,
00:17:07à ne pas être divisés.
00:17:10Ils forment aussi un groupe uni pour obtenir des postes
00:17:13de responsabilité à l'Assemblée,
00:17:15ce qui pour l'instant semble compliqué.
00:17:18– On va retrouver Marco Pommier qui est justement cour d'honneur.
00:17:21Marco, vous vous voyez Marine Le Pen ?
00:17:26– Eh bien écoutez, Marine Le Pen vient tout juste de sortir
00:17:29de la cour d'honneur de l'Assemblée nationale.
00:17:30Elle arrive sur la place du palais Bourbon
00:17:32pour accueillir les députés du Rassemblement national.
00:17:36– Allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez,
00:17:50allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez,
00:17:57– Vous êtes plus nombreux qu'avant,
00:17:59mais vous êtes moins nombreux qu'espérés.
00:18:00Est-ce que c'est une victoire ou une déception ?
00:18:03– C'est une victoire différée.
00:18:04– Madame Le Pen, du coup, qu'est-ce qu'il s'est dit au dîner pour l'Estaing ?
00:18:30– Alors, voilà Marine Le Pen qui essaye de se frayer un chemin
00:18:33au milieu des caméras, au milieu des journalistes.
00:18:36Il y a effectivement beaucoup, beaucoup de monde,
00:18:38beaucoup de questions qui fusent dans tous les sens.
00:18:40Marine Le Pen espère évacuer un petit peu toutes ces questions
00:18:43pour aller rejoindre les députés.
00:18:45Elsa, vous arrivez à suivre la présidente de l'Assemblée ?
00:18:49– Vous pouvez arrêter de vous comporter comme ça, s'il vous plaît ?
00:18:52– Oui, alors Marine Le Pen demande aux journalistes
00:18:57de se comporter de manière civilisée.
00:19:00Marine Le Pen, elle est sortie par la cour d'honneur
00:19:02devant une nuée de journalistes et de caméras.
00:19:03Elle n'arrivait pas à avancer et ça l'a profondément énervée.
00:19:06Elle nous a demandé de la laisser saluer les députés.
00:19:09Le ton est un peu monté avec les journalistes.
00:19:11Elle demande aux journalistes de se comporter différemment.
00:19:13Elle a du mal à faire un pas sur cette place du Palais-Bourbon.
00:19:16On a quand même pu lui poser la question,
00:19:18est-ce que c'est une victoire ou une déception ?
00:19:19Elle a dit « victoire différée ».
00:19:21Elle veut saluer, je ne sais pas si vous voyez sur les images,
00:19:24mais c'est vrai qu'il y a une cinquantaine de caméras,
00:19:26de journalistes, de perches.
00:19:28Marine Le Pen, elle ne circule, elle arrive, ça y est,
00:19:31à rejoindre ses députés pour les saluer.
00:19:33Petit moment de tension entre Marine Le Pen et les journalistes.
00:19:40Effectivement, Marine Le Pen qui a l'air un peu agacée
00:19:43par tous ces journalistes qui sont venus accueillir
00:19:47et voir ces députés Rassemblement national
00:19:50arriver très nombreux, puisqu'ils sont plus de 120.
00:19:52Et c'est une première ici à l'Assemblée nationale,
00:19:55arriver donc très, très nombreux,
00:19:58en dépit de la proportionnelle de 86
00:19:59où il était 35 à l'époque.
00:20:03Il s'était 89 en 2022, il s'est un peu plus de 120 en 2024.
00:20:09Marine Le Pen devait prendre la parole d'ici quelques instants.
00:20:12Vous êtes prêts ?
00:20:13Ils sont là, derrière, oui, ils sont là.
00:20:15Vous êtes prêts ?
00:20:17On se décale.
00:20:18Allez, s'il vous plaît.
00:20:19Ah oui, ça ne m'étonne pas.
00:20:20Qu'est-ce qui ne vous étonne pas, madame ?
00:20:21Vous vous tenez mal.
00:20:23Je vous pardonne.
00:20:24Vous vous tenez mal.
00:20:25Vous vous tenez mal, a dit Marine Le Pen.
00:20:28C'est vrai qu'il y a des mots un petit peu tendus
00:20:30entre la présidente du Rassemblement national
00:20:33et la presse et les journalistes
00:20:35à qui, visiblement, elle en veut ce matin.
00:20:38Vous arrivez à l'Assemblée avec la voix encore encore ?
00:20:41Mme Le Pen, est-ce que vous allez vous exprimer, en fait ?
00:20:45Allez-vous vous exprimer, madame Le Pen ?
00:20:53On n'a pas encore les disciplines.
00:20:57On arrête de pousser, là.
00:20:59Oui, là, c'est vraiment le...
00:21:01Putain.
00:21:02Marche.
00:21:04Le coït.
00:21:05Nous entrons fort du plus grand nombre de voix
00:21:10qui ont été exprimées dans ce second tour
00:21:13de l'élection législative.
00:21:15C'est-à-dire que un député
00:21:19Rassemblement national
00:21:21représente trois fois plus...
00:21:23Vous n'avez pas le droit d'empêcher la journaliste de parler.
00:21:26Si, vous me touchez, vous me lâchez.
00:21:30Monsieur, vous me lâchez !
00:21:35C'est quoi, ces méthodes de voyous, là, hein ?
00:21:41Des méthodes de voyous.
00:21:43On entend les journalistes qui sont en train de s'insulter
00:21:46parce qu'ils n'arrivent pas à capter ni le son ni l'image de Marine Le Pen
00:21:49qui essaie de se frayer un chemin
00:21:51pour rentrer par la porte principale de l'Assemblée nationale.
00:21:55Marco Pommier, vous êtes à l'intérieur de l'Assemblée.
00:21:59Marco, est-ce que vous arrivez à apercevoir
00:22:01la présidente du Rassemblement national ?
00:22:02Je suis...
00:22:04Je suis dans un bon état d'esprit.
00:22:06Brigitte, elle va prendre la parole, Marine Le Pen.
00:22:08Un groupe de députés
00:22:10qui est arrivé aux élections législatives le premier en voie,
00:22:15le premier parti en nombre de députés.
00:22:19Par conséquent, nous allons jouer le rôle
00:22:21que nos électeurs nous ont confiés,
00:22:24même si un certain nombre de manoeuvres,
00:22:27et notamment des manoeuvres de désistement massif,
00:22:31nous ont privé de la majorité absolue.
00:22:35Ca n'est que partie remise
00:22:37parce qu'on ne peut pas indéfiniment
00:22:39tordre la représentation nationale.
00:22:42Comme son nom l'indique, l'Assemblée nationale
00:22:45doit être le reflet de la représentation
00:22:49de l'ensemble des Français en termes de poids politique.
00:22:52Ca n'est pas le cas aujourd'hui.
00:22:54Ce sera le cas demain.
00:22:56Et aujourd'hui, on se retrouve avec un bourbier,
00:22:59puisque personne n'est capable de savoir
00:23:02de quel rang sera issu le Premier ministre,
00:23:05quelle politique sera menée pour le pays.
00:23:09Il faut dire que, le moins qu'on puisse dire,
00:23:11c'est que ça n'est pas une grande réussite
00:23:13de la part d'Emmanuel Macron et de son mouvement.
00:23:15Et le silence de M. Macron, c'est quand même bizarre.
00:23:19Il dit rien, il part. Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:23:21M. Macron, il est en train de trouver les arguments
00:23:24pour justifier d'assumer le comportement
00:23:28de ceux qu'il a fait élire,
00:23:29c'est-à-dire ceux du Nouveau Front populaire,
00:23:32qui aujourd'hui ont quasiment des attitudes factieuses,
00:23:36puisqu'ils appellent à prendre de force.
00:23:39C'est ce que nous avons cru comprendre.
00:23:41Matignon, hier, c'était l'Assemblée nationale.
00:23:44C'est leur assaut du Capitole à eux.
00:23:48C'est Emmanuel Macron qui, politiquement, doit assumer cela,
00:23:51car c'est lui qui les a fait élire.
00:23:53Vous dénoncez le rôle du perchoir.
00:23:55Pourquoi vous voulez le rôle du perchoir, aujourd'hui,
00:23:57étant le premier parti de l'Assemblée ?
00:24:00Parce que le rôle du perchoir vous échoue.
00:24:02De toute façon, nous présenterons un candidat au perchoir,
00:24:05mais nous n'avons aucune illusion sur le fait
00:24:08que tout ce beau monde va réussir à se mettre d'accord.
00:24:13Sur qui ? Ça, c'est une autre question.
00:24:15Les écolos veulent vous écarter de toutes les commissions.
00:24:17Ils ont dit que, par rapport à la présidente d'avant,
00:24:20ils veulent vous enlever toutes les commissions.
00:24:23Vous en pensez quoi ? Marine Tondoni a dit ça, hier.
00:24:25Eh bien, ça ne m'étonne pas beaucoup de la part des écologistes
00:24:28qui sont exactement sur la même ligne que la France insoumise.
00:24:32On ne va pas se raconter l'histoire.
00:24:33Ces gens sont profondément antidémocrates,
00:24:37parce qu'il existe un règlement intérieur à l'Assemblée nationale
00:24:40qui indique que les postes de responsabilité
00:24:42doivent être distribués en fonction, précisément,
00:24:45du poids politique de chacun des groupes.
00:24:48Et donc, sauf à violer le règlement de l'Assemblée nationale,
00:24:51mais ils ne sont pas à ça près, compte tenu, encore une fois,
00:24:54de ce que l'on entend aujourd'hui,
00:24:57ils ne peuvent pas écarter 10 millions de Français.
00:25:0210 millions de Français.
00:25:04Car c'est ce que nous avons fait.
00:25:0610 millions de voix,
00:25:07c'est-à-dire plus que l'ensemble des deux autres coalitions.
00:25:12Avec le recul, quelles sont les erreurs durant cette campagne ?
00:25:16Alors, par en fait...
00:25:18Vous savez, c'est...
00:25:19Je crois que Jordan Bardella vous a très clairement répondu.
00:25:23Il a très clairement dit qu'il y avait de grandes victoires,
00:25:26qu'il y avait...
00:25:28La quasi-totalité de nos candidats
00:25:31se sont comportés de manière remarquable,
00:25:34dans des conditions difficiles.
00:25:35Parce qu'ils ont été confrontés à la violence.
00:25:40Ils ont été confrontés à la violence.
00:25:42Vous voyez, la même violence dont on est encore victime aujourd'hui,
00:25:46au sein de cette assemblée.
00:25:48Et, encore une fois,
00:25:50ceux qui se sont mal comportés
00:25:53seront évidemment traduits devant nos instances.
00:25:58Et comme d'habitude, nous n'avons pas l'habitude
00:26:01de faire preuve de laxisme.
00:26:02Et donc, des sanctions qui peuvent aller, bien entendu,
00:26:05jusqu'à l'exclusion seront prononcées.
00:26:08Le silence, madame la présidente.
00:26:12Le silence, madame la présidente du groupe, madame la présidente.
00:26:16Voilà, Marine Le Pen qui vient de répondre
00:26:18à quelques quinctions des journalistes
00:26:21et qui poursuit donc l'arrivée
00:26:23avec les autres députés.
00:26:26Elle répond à une interview.
00:26:29Sophie de Ravinel, vous venez d'entendre
00:26:32la présidente du Rassemblement national.
00:26:35Elle semble assez amère vis-à-vis de cette défaite,
00:26:38on pourrait dire.
00:26:39Absolument. Amère et combative,
00:26:41en attaquant à tout va ceux qui ont voulu,
00:26:45je cite, tordre la représentation nationale,
00:26:49ceux qui ont voulu priver son parti de la majorité,
00:26:52parce que le RN, selon elle, était arrivé le premier
00:26:56en nombre de voix. On rappellera qu'ils étaient présents
00:26:58dans deux fois plus de circonscriptions
00:27:00que les autres partis, justement,
00:27:02du fait des retraits des candidats qui n'étaient pas ceux du RN.
00:27:07Et donc, une attitude, selon elle,
00:27:09qui visait à aller priver de cette majorité.
00:27:13Et donc, quasiment une atteinte, si on l'écoute,
00:27:15à un déni de démocratie.
00:27:17Ce que, d'ailleurs, affirmait aussi Dominique Reynier
00:27:20dans les pages du Figaro, ce matin,
00:27:22dans une interview avec Alexandre de Vécu.
00:27:25Elle parle de manoeuvre de désistement
00:27:27pour l'empêcher de prendre le pouvoir.
00:27:29Vous voyez sur ces images cette photo de famille,
00:27:32photo de la famille Rassemblement national,
00:27:34au grand complet, donc un peu plus de 120 députés
00:27:38qui se sont réunis ce matin pour faire leur entrée groupée
00:27:41ici, au Palais-Bourbon, évidemment,
00:27:43en tête Marine Le Pen,
00:27:45qui vient donc de répondre à ces quelques questions.
00:27:48Elsa Mondin-Gava, vous êtes, vous,
00:27:50à l'extérieur du Palais-Bourbon avec Kévin Pfeffer,
00:27:53qui est députée Rassemblement national de La Moselle.
00:27:58Oui, et qui est restée à l'écart
00:28:00pour répondre à quelques questions des journalistes.
00:28:03Vous êtes plus nombreux que la veille de la dissolution.
00:28:06Vous êtes moins nombreux que ce que vous espériez.
00:28:08Est-ce une victoire ? Est-ce une déception ?
00:28:10Est-ce une victoire ?
00:28:12On est le groupe qui progresse le plus
00:28:14au sein de l'Assemblée nationale.
00:28:16On est le groupe le plus important au sein de l'Assemblée nationale.
00:28:19Et donc, on compte y prendre toute notre place,
00:28:22toute la place que les Français nous ont confiée par leur voix.
00:28:25Est-ce que vous allez faire un droit d'inventaire
00:28:27sur cette campagne ?
00:28:29On a vu des candidats avec des propos racistes,
00:28:31des candidats peut-être mal préparés.
00:28:33Vous allez voir ce qui n'a pas marché ?
00:28:35Bien sûr, on l'a dit dès le lundi matin.
00:28:38On s'est réunis la direction du Rassemblement national.
00:28:41On a un bilan de ce qui a marché et de ce qui n'a pas marché.
00:28:44Et on se laisse un an, septembre 2024, septembre 2025,
00:28:47potentielle prochaine dissolution pour travailler à cela.
00:28:52Merci beaucoup.
00:28:53Je crois que vos camarades sont dans l'Assemblée nationale.
00:28:57Voilà, Kevin Pfeffer, qui, à mon avis, doit se dépêcher,
00:29:00car cette photo de famille va avoir lieu dans quelques instants.
00:29:03Tout le monde est en train de se placer.
00:29:05Adrien Matou, la présidente de l'Assemblée nationale,
00:29:09dit qu'il ne faut pas tordre indéfiniment
00:29:12l'Assemblée nationale, la démocratie, finalement.
00:29:15En fait, dans l'interview de Marine Le Pen,
00:29:16j'ai vu la continuation de la stratégie
00:29:18qui est menée depuis 2022,
00:29:19c'est-à-dire opposer un RN qui serait démocratique,
00:29:22normalisé, respectueux des institutions et des vies
00:29:25et des coutumes de l'Assemblée,
00:29:27aux autres, et notamment à la gauche,
00:29:28qui est accusée d'être factueuse, d'être dangereuse,
00:29:31d'être antidémocratique.
00:29:33Honnêtement, c'est vraiment la stratégie de la cravate bis
00:29:36qui a lieu maintenant.
00:29:38Stratégie adoptée en 2022 qui a plutôt bien fonctionné.
00:29:41Qui a bien fonctionné jusqu'à il y a deux semaines.
00:29:43Et honnêtement, Marine Le Pen,
00:29:45je trouve que c'est assez normal qu'elle continue sur ce sillon-là
00:29:47qui a fait ses preuves il y a pendant deux ans.
00:29:49Clément Méric, vous, vous êtes cours d'honneur
00:29:52et vous voyez l'ensemble de ces députés ?
00:29:56Et oui, effectivement, les 126 députés
00:29:58du futur groupe Rassemblement national
00:30:00qui pose pour la photo officielle.
00:30:02On a vu Marine Le Pen se faire longuement applaudir
00:30:05par les députés à son arrivée,
00:30:06qui avaient tombé dans les bras de certains d'entre eux.
00:30:08On a vu Laure Lavallette arriver un petit peu en retard
00:30:10et se faire chambrer par ses camarades.
00:30:14Voilà donc pour cette photo du futur groupe Rassemblement national.
00:30:18Je vous rappelle, 126 députés vont composer ce groupe
00:30:23qui sera donc allié aux députés d'Eric Ciotti.
00:30:2717, a priori, députés de l'alliance
00:30:32entre Eric Ciotti et le Rassemblement national.
00:30:37Voilà l'ensemble de ces députés qui viennent de poser pour la photo
00:30:40et encore quelques images de Marine Le Pen.
00:30:43Sophie de Ravinel, on a entendu Marine Le Pen
00:30:46dénoncer les attitudes factueuses.
00:30:49Elle faisait référence à un tweet d'Adrien Quatennens
00:30:52qui appelait à marcher sur Matignon.
00:30:54Il faut que le Premier ministre quitte ses fonctions
00:30:56pour la France insoumise.
00:30:59Marine Le Pen semble avoir dit qu'Emmanuel Macron, en fait,
00:31:02doit assumer finalement ces dires d'Adrien Quatennens
00:31:08puisqu'il a fait élire le nouveau Front populaire.
00:31:11C'est ce qu'elle a dit.
00:31:13Oui, absolument. Elle a fait porter à Emmanuel Macron
00:31:15la responsabilité d'une situation quasiment insurrectionnelle
00:31:18qu'elle suppose chez NFP ou au moins chez les Insoumis
00:31:22où, effectivement, Adrien Quatennens,
00:31:24dans un message mardi, a appelé à marcher vers Matignon.
00:31:28Alors, Adrien Quatennens n'est pas député,
00:31:30mais il est extrêmement proche de Jean-Luc Mélenchon,
00:31:35extrêmement proche de Jean-Luc Mélenchon,
00:31:37qui est arrivé hier par surprise à l'Assemblée,
00:31:40non pas dans un coup d'État, mais dans une volonté très ferme
00:31:43d'affirmer sa présence chez les Insoumis
00:31:46pour ceux dans son parti ou surtout au nouveau Front populaire
00:31:50qui contesteraient son autorité.
00:31:52Donc un Jean-Luc Mélenchon plus fort
00:31:54ou en tout cas plus combatif que jamais.
00:31:56Je ne sais pas exactement ce que vaut cette volonté
00:31:59de marcher vers Matignon.
00:32:01Je sais que les socialistes, ce matin,
00:32:03par la voix de Pierre Jouvet sur BFM,
00:32:05ont évidemment dénoncé cette dynamique
00:32:11que François Bayrou, lui aussi, sur BFM ce matin,
00:32:13a jugée factieuse.
00:32:15Voilà, Marine Le Pen qui a dit que c'était leur assaut du Capitole
00:32:18en référence à ceux qui voulaient marcher sur le Capitole,
00:32:21les trumpistes, il y a quelques années.
00:32:25Vous voyez sur cette image l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:32:28Les députés Rassemblement national ont quitté la Cour d'honneur
00:32:33à l'Assemblée et ils se sont retrouvés autour de Marine Le Pen
00:32:37dans cet hémicycle.
00:32:39Certains le connaissent très bien,
00:32:41d'autres le découvrent pour la première fois.
00:32:43Il va y avoir une petite explication
00:32:46sur comment se tenir,
00:32:48comment ça se passe ici, à l'Assemblée nationale,
00:32:51quelle place on va occuper dans l'hémicycle.
00:32:53Tout cela est évidemment très stratégique.
00:32:56Adrien Matou, on n'a jamais vu autant de députés
00:33:01Rassemblement national dans cet hémicycle de l'Assemblée.
00:33:04Il pourrait y en avoir encore plus, comme je l'ai dit,
00:33:06s'il y avait un autre mode de scrutin.
00:33:09Ce qui va être intéressant à analyser,
00:33:11c'est est-ce que des figures émergent ?
00:33:13Parce que la stratégie de la cravate, on en a parlé,
00:33:16consistait à être respectable, calme, etc.
00:33:19En pratique, ces deux dernières années,
00:33:21ça a consisté à faire taire la plupart des députés.
00:33:24Il y a peu de figures qui ont émergé.
00:33:26Je pense qu'on peut citer, sur les doigts de demain,
00:33:29le nombre de députés du RN qui portent le message du parti,
00:33:31qui sont importants, qui sont en première ligne,
00:33:34qui peuvent s'exprimer sur tous les sujets.
00:33:36Là, le vrai défi, encore plus après cette campagne
00:33:38des législatives, ça va être pour le RN de voir
00:33:41est-ce qu'ils ont vraiment des troupes ?
00:33:42Est-ce qu'ils ont 10, 15, 30 députés
00:33:45qui sont capables d'émerger comme des figures médiatiques
00:33:48et ne pas se résumer aux Jean-Philippe Tanguy,
00:33:51Laure Lavallette et Edwige Diaz,
00:33:52qui, quand même, sont peu nombreux pour l'instant.
00:33:54Il y a peu de têtes d'affiches qui ont émergé
00:33:55ces deux dernières années, et notamment parce que la stratégie,
00:33:58c'était quand même, pour la plupart des députés,
00:33:59de se tenir à carreau.
00:34:01Alors, Sophie de Ravinel, c'est vrai que,
00:34:02lors de la réunion de groupe, lundi, Marine Le Pen a dit
00:34:06à ses troupes, tournez cette fois votre langue dans votre bouche
00:34:08avant de vous exprimer.
00:34:09Evidemment, elle faisait référence à cette campagne difficile
00:34:13entre deux tours des élections législatives anticipées.
00:34:17C'est vrai qu'il y a un certain nombre de députés
00:34:19à l'Assemblée nationale qui ne prennent pas la parole.
00:34:22C'est une stratégie ? Ils n'ont pas le droit ?
00:34:24Ils ne sont pas encore prêts ?
00:34:25Alors, effectivement, je pense qu'il y a cette stratégie-là de...
00:34:28Je vous coupe parce que Marine Le Pen est en train de s'exprimer
00:34:31dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:34:33Rires.
00:34:36En assistant un peu.
00:34:38Vous avez les amis serrés par là ?
00:34:39Bien.
00:34:40Serrez un peu à droite, un peu à gauche, un peu en face.
00:34:44Jamais à gauche.
00:34:45Jamais, jamais.
00:34:46Moi, je reste ici.
00:34:49Est-ce que tout le monde arrive à entrer ?
00:34:52Bon, petit mot de bienvenue.
00:34:55Oh !
00:34:56Petit mot de bienvenue.
00:34:58Pas tant à destination de nos députés sortants
00:35:03qui connaissent cette maison maintenant par coeur,
00:35:06mais des nouveaux députés qui viennent d'être élus.
00:35:11Je vous souhaite, bien entendu, la bienvenue
00:35:14dans cette maison du peuple
00:35:16à un moment où le pays est face à de grandes difficultés
00:35:22et où 10 millions d'électeurs
00:35:27nous portent pour entrer dans cet hémicycle
00:35:32et défendre leurs intérêts
00:35:34et défendre les intérêts du pays.
00:35:37Donc, vous voyez que cet hémicycle est plus petit en vrai
00:35:42qu'il ne paraît à la télévision.
00:35:45C'est là que vous passerez une partie importante de votre temps.
00:35:51Compte tenu de la composition de l'Assemblée nationale,
00:35:53je ne peux pas vous en dire plus,
00:35:55car personne ne sait ce qui va se passer.
00:35:59Personne ne sait quelle est la politique
00:36:01qui sera menée ou proposée au vote de cette Assemblée.
00:36:07C'est une situation tout à fait exceptionnelle,
00:36:11tout à fait incroyable.
00:36:13En tout cas, très certainement, très antidémocratique,
00:36:18puisque le mode de scrutin et les manoeuvres
00:36:22qui ont été choisies
00:36:25ont empêché ce qui devait arriver,
00:36:29c'est-à-dire que la représentation
00:36:33à l'Assemblée nationale soit parfaite.
00:36:36Or, avec 10 millions de voix,
00:36:38nous sommes évidemment
00:36:41la 1re force politique de cette Assemblée,
00:36:45mais un député RN en vaut 2,
00:36:49et par conséquent, je compte sur vous, bien entendu,
00:36:53comme nous l'avons fait pendant 2 ans
00:36:56pour être les plus convaincants,
00:36:59les plus travailleurs, les plus sérieux,
00:37:03les plus investis dans ce mandat de député.
00:37:07Je vous souhaite à tous, bien entendu,
00:37:09encore une fois la bienvenue,
00:37:11et nous allons nous transporter
00:37:16jusqu'à notre salle pour une réunion de groupe,
00:37:19salle qui risque d'être un peu serrée
00:37:23compte tenu de nos effectifs,
00:37:25mais bon, on va faire contre mauvaise fortune bon coeur.
00:37:29Voilà, mes amis. Bravo à tous.
00:37:31Applaudissements
00:37:38L'ensemble des députés du RN applaudissent Marine Le Pen,
00:37:42qui vient de prononcer un petit discours de bienvenue
00:37:44dans l'hémicycle de l'Assemblée pour leur présenter ce lieu
00:37:48où ils vont, a-t-elle dit, passer un certain nombre d'heures.
00:37:51Elle leur a demandé d'être plus convaincants,
00:37:54plus investis.
00:37:56Elle a dit également qu'il y avait une situation antidémocratique,
00:38:01que le mode de scrutin et les manoeuvres
00:38:04avaient empêché la représentation parfaite de l'Assemblée nationale.
00:38:07Nous sommes la première force, a-t-il dit.
00:38:10Un a-t-elle dit, un député RN en vaut deux.
00:38:13Plus convaincant et plus investi, Sophie de Ravinel,
00:38:16Adrien Matou nous disait, c'est la stratégie de la cravate
00:38:19qui s'était appliquée.
00:38:21Il va falloir rester quand même très sur son camp à soi,
00:38:26très sérieux, pour donner des gages.
00:38:28Absolument. Il va falloir donner des gages,
00:38:31rester discret et surtout faire groupe.
00:38:34Parce que moi, ce que j'ai entendu,
00:38:36c'est quand même un appel par Marine Le Pen
00:38:39à résister face à toute une opposition parlementaire
00:38:44qui est contre eux.
00:38:45Et cette opposition parlementaire qui est contre eux,
00:38:48c'est quasiment, de la part de Marine Le Pen,
00:38:51une revendication d'une manoeuvre antidémocratique contre eux.
00:38:58Alors qu'il s'agit quand même d'un mode de scrutin qui est le nôtre,
00:39:02qu'il n'y a pas eu de manoeuvre, mais qu'il y a eu un vote,
00:39:04que ce sont les Français qui se sont exprimés,
00:39:07que les Français se sont exprimés
00:39:09pour, du côté des parlementaires, en tout cas des candidats,
00:39:13pour se retirer, effectivement,
00:39:16quand il y avait un candidat RN susceptible d'être élu,
00:39:20et que c'est ce choix des élus, ce choix des partis
00:39:23et le choix des Français de ne pas voter pour eux.
00:39:26Et donc, Marine Le Pen considère ça comme un déni de démocratie.
00:39:30Et pendant que vous parliez, Sophie de Ravinel,
00:39:32l'ensemble des députés du Rassemblement national
00:39:36ont défilé.
00:39:37Derrière nous, ils sont tous passés par la porte
00:39:40qui se trouve juste à ma gauche,
00:39:42puisque l'hémicycle est juste de l'autre côté de cette porte,
00:39:45puisque nous sommes salle des Pas perdus ici.
00:39:47Et ils vont aller rejoindre une salle juste à côté
00:39:51pour tenir leur réunion aux deux groupes
00:39:53qui doit avoir lieu maintenant à 10h.
00:39:56Adrien Matou, Sophie de Ravinel le disait,
00:40:00c'est vrai que ce scrutin majoritaire à deux tours
00:40:02ne porte pas le Rassemblement national.
00:40:05Pour autant, c'est la démocratie et c'est ainsi.
00:40:08Ça veut dire qu'il y a, finalement,
00:40:10toujours un plafond de verre pour l'ORN avec ce mode de scrutin ?
00:40:14C'est tout le problème de ce mode de scrutin,
00:40:16ou tout l'avantage, selon certains.
00:40:18C'est qu'il punit une force qui peut être majoritaire,
00:40:21mais contre laquelle tous les autres se coalisent.
00:40:25Donc, effectivement, s'il n'y avait qu'un seul tour,
00:40:27le RN, qui est le parti politique
00:40:29qui a le plus d'électeurs en France,
00:40:32pourrait avoir beaucoup de députés,
00:40:33mais là, il est puni par le fait d'être isolé.
00:40:36C'est cet isolement que Marine Le Pen a essayé de briser
00:40:38en essayant de chercher des alliances à droite.
00:40:41Elle n'a quand même pas vraiment réussi.
00:40:42Alors, certes, elle a réussi à détacher Eric Ciotti
00:40:45et 16 autres députés, ce qui n'est quand même pas énorme.
00:40:48Tout le défi pour le RN ces prochaines années,
00:40:51ça va être de montrer qu'il n'est plus isolé,
00:40:53qu'il n'est plus pestiféré, qu'il n'est plus seul contre tous.
00:40:57Alors, je ne sais pas comment elle va réussir à faire ça.
00:40:59Est-ce qu'elle va changer le programme ?
00:41:00Est-ce qu'elle va essayer de proposer des alliances
00:41:02à d'autres forces politiques ?
00:41:03Mais dans ce mode de scrutin-là,
00:41:06dans la logique de la 5e République,
00:41:07on ne peut pas être seul contre tous,
00:41:10même si on est majoritaire au premier tour.
00:41:12Et ça, c'est pour l'instant le plafond de verre
00:41:13sur lequel butent Marine Le Pen et tout le RN.
00:41:15Voilà, l'idée, c'est de créer des alliances
00:41:17pour essayer d'avoir des réserves de voix.
00:41:18C'est ce qui manque aussi à Marine Le Pen
00:41:21pour pouvoir franchir la barre des 50 %
00:41:24à l'élection présidentielle,
00:41:25ce qu'elle espère depuis de nombreux scrutins maintenant.
00:41:30Il y a eu cette alliance avec Eric Ciotti.
00:41:33Est-ce que c'est finalement une stratégie gagnante
00:41:36pour le RN ?
00:41:37Là, on voit que, par exemple, ils ne font pas leur entrée ensemble.
00:41:40Oui, absolument. C'est une semi-victoire.
00:41:42C'était une tentative, en tout cas, d'emporter
00:41:44une partie ou toute partie des LR
00:41:47vers cette fameuse union des droites
00:41:49dont beaucoup rêvaient jusque-là.
00:41:52Et on voit que ça n'a pas fonctionné.
00:41:55Ça n'a pas fonctionné comme le parti reconquête d'Eric Zemmour
00:41:57s'est effondré.
00:41:59Et donc, il y a eu une résistance bien plus ample
00:42:01que celle anticipée.
00:42:03Alors, évidemment, ça n'est, d'une certaine façon,
00:42:06pour eux, que partie remise.
00:42:07Et de fait, il y a toujours ces tensions chez LR,
00:42:11qui a quasiment explosé.
00:42:12On va voir comment le parti va...
00:42:15Dans quel état le parti va se retrouver à l'Assemblée.
00:42:18Est-ce que le groupe va être divisé ?
00:42:20Est-ce que le groupe va encore se diviser ?
00:42:22Il était divisé avec les Ciottistes.
00:42:24Il va-t-il encore se diviser sur les stratégies
00:42:27à tenir face au nouveau Front populaire ?
00:42:29Parce que je vous rappelle que LR n'a pas désespéré à l'idée,
00:42:33pourquoi pas, de se répartir des postes
00:42:35avec, en tout cas, la majorité présidentielle.
00:42:38Les uns auraient le perchoir,
00:42:39d'autres auraient Matignon,
00:42:41pour empêcher à la fois le nouveau Front populaire d'exister
00:42:44et, de l'autre côté, le Rassemblement national
00:42:48de progresser, parce qu'effectivement,
00:42:51comme le dit Marine Le Pen, qui a utilisé le mot de Bourbier,
00:42:54il y a effectivement une instabilité forte
00:42:57qui risque de profiter aux populistes.
00:43:00Voilà. Ce qui est sûr,
00:43:01c'est que cette attribution des postes à l'Assemblée nationale,
00:43:05c'est un moment très important, un moment clé
00:43:08qui va avoir lieu au moment de la désignation
00:43:11du président de l'Assemblée, donc 18, 19 et 20.
00:43:14Vous pensez, comme le pense Marine Le Pen,
00:43:16qu'effectivement, on va essayer de bloquer
00:43:18le Rassemblement national pour qu'il n'obtienne aucun poste ?
00:43:21Est-ce qu'on peut faire le barrage républicain aux législatives
00:43:23et puis, aujourd'hui, accepter que le RN occupe les postes clés ?
00:43:29C'est un vrai dilemme, parce que c'est vrai qu'on a vu
00:43:31avec quel point, par exemple, Sébastien Chenu s'était coulé
00:43:34avec aisance dans les habits du vice-président de l'Assemblée
00:43:37et avec quel point ça avait contribué à respectabiliser le RN.
00:43:40Alors, ceci dit, je pense qu'un barrage républicain
00:43:42qui irait jusqu'à refuser aux 10 millions d'électeurs du RN
00:43:46d'avoir le moindre poste à l'Assemblée,
00:43:47ça pourrait quand même être perçu comme un manque de respect
00:43:50envers la souveraineté populaire et la démocratie.
00:43:52Je pense quand même que ce serait assez dangereux de faire ça.
00:43:56Toute la rhétorique du RN est basée sur le fait
00:43:58que les partis s'allient contre la volonté populaire,
00:44:01un peu dans une veine gaulliste.
00:44:03Ils pourraient se servir de ça
00:44:05s'il y a un blocage pour les postes de vice-président.
00:44:08Voilà, ça pourrait être interprété
00:44:09comme les partis coalisés contre le peuple.
00:44:12Absolument. Je trouve aussi qu'il pourrait s'agir,
00:44:14effectivement, d'une manœuvre, disons, contre-productive
00:44:19du point de vue de la démocratie,
00:44:20parce que les Français ont parlé,
00:44:22même si, effectivement, il y avait des candidats RN
00:44:24dans deux fois plus de circonscriptions
00:44:27que les candidats des autres partis.
00:44:29Les Français se sont majoritairement exprimés.
00:44:32Je ne sais pas s'il s'agirait d'une bonne idée
00:44:34que de les priver de cette représentation
00:44:37aux postes de responsabilité à l'Assemblée,
00:44:40mais, de fait, on sent qu'il y a cette volonté
00:44:43d'un front républicain qui puisse arriver jusqu'à l'Assemblée.
00:44:47Il y a aussi une petite réaction
00:44:49à ce qu'on a appris dans Libération hier,
00:44:52c'est ce dîner entre Edouard Philippe et Marine Le Pen.
00:44:57Edouard Philippe s'est exprimé hier soir au 20h de TF1
00:44:59pour expliquer que, oui, il connaissait peu Marine Le Pen
00:45:02et qu'il pouvait dîner avec elle,
00:45:03même s'il ne partageait aucune de ses idées.
00:45:07Est-ce que vous trouvez ça surprenant ?
00:45:10Surprenant, oui.
00:45:11Après, je ne suis pas monté sur mes grands chevaux
00:45:13et dire que je suis extrêmement choqué par ce qui s'est passé.
00:45:16En tout cas, ça témoigne de quelque chose,
00:45:18qui est que le Rassemblement national,
00:45:20Marine Le Pen, Jordan Bardella,
00:45:21sont devenus des interlocuteurs
00:45:23avec lesquels il est possible de dîner, de discuter.
00:45:26Ceci étant dit, il y a tellement d'électeurs
00:45:29qui votent pour ces personnalités-là,
00:45:30il y a tellement d'électeurs qui votent pour le RN
00:45:32que ça me paraît aussi compliqué de continuer à les traiter
00:45:35comme un groupuscule fasciste.
00:45:36Voilà, ça traduit tout simplement cette évolution-là.
00:45:39Je ne sais pas s'il faut être choqué,
00:45:41mais en tout cas, ça traduit tout simplement
00:45:42la normalisation du RN dans les institutions.
00:45:45Vous parliez d'union des droites tout à l'heure.
00:45:47C'est vrai que c'est ce que prône beaucoup Reconquête,
00:45:49Marion Maréchal Le Pen.
00:45:51Pour autant, ce rapprochement,
00:45:53il n'aurait jamais été possible
00:45:55entre la droite et Jean-Marie Le Pen à l'époque.
00:45:58On se souvient que Jacques Chirac avait refusé de débattre,
00:46:00même avec Jean-Marie Le Pen,
00:46:02dans l'entre-deux tours de 2002.
00:46:03Oui, alors à la fois, les époques ne sont pas les mêmes
00:46:05et les personnels politiques ne sont pas les mêmes non plus.
00:46:09La situation est certes différente,
00:46:11mais en tout cas, Edouard Philippe était gêné hier
00:46:15devant notre confrère Gilles Boulot sur TF1
00:46:18pour répondre, pour justifier de son dîner
00:46:21avec effectivement Marine Le Pen.
00:46:25Il y a un dîner et puis les intermédiaires
00:46:28de Thierry Solaire, dont on se souvient
00:46:31d'un conseiller à l'Elysée d'Emmanuel Macron
00:46:34et puis un peu, disons, mis à l'écart
00:46:38pour quelques déboires judiciaires.
00:46:41On se souvient de lui dans les Hauts-de-Seine.
00:46:43De fait, il y a quelque chose
00:46:46d'à la fois très maladroit
00:46:50et extrêmement dommageable, en tout cas,
00:46:54dans l'esprit des Français,
00:46:55de ce double discours de front républicain
00:46:58et puis de négociation par en dessous.
00:47:00Dans cette période, en plus, de la politique assez électorale...
00:47:04Ou certains appellent à marcher sur Matignon.
00:47:07Cela donne vraiment une image assez détestable de la politique.
00:47:11Merci, Sophie de Rémy.
00:47:12On va se quitter sur ces paroles optimistes.
00:47:14Merci à vous d'être venu, grand panthère, au Figaro.
00:47:17Merci, Adrien Matou, d'avoir été avec nous
00:47:19et nous avoir apporté vos lumières, journalistes politiques,
00:47:22chez Marianne.
00:47:24On repart à l'Assemblée nationale, où se trouve Elsa Mondingava.
00:47:27Elsa, vous êtes place du Palais Bourbon.
00:47:30Il y a une réunion importante qui se tient chez Renaissance
00:47:34pour définir la stratégie à adopter.
00:47:40Oui, et au sein du camp présidentiel,
00:47:42et plus particulièrement du groupe Renaissance,
00:47:44c'est très compliqué.
00:47:46Depuis ce lendemain des législatives,
00:47:48plusieurs lignes s'affrontent,
00:47:50des menaces de scission dans le groupe se font entendre.
00:47:53Je vous explique, pour certains, ce qu'il faut,
00:47:55c'est une alliance avec la droite, avec les Républicains,
00:47:58et uniquement avec la droite.
00:48:00Une partie du groupe ne veut pas entendre parler de discussion
00:48:04avec les sociodémocrates, socialistes, écologistes.
00:48:07Ça, c'est un groupe qui aussi est dans l'entourage
00:48:11de Gérald Darmanin, qui porte cette ligne.
00:48:14Pour lui, les écologistes, par exemple,
00:48:16ce sont des alliés de ceux qui attaquent les gendarmes
00:48:18à Sainte-Sauline, il n'est pas question de discuter de ce côté-là.
00:48:22Il y a une partie du groupe, ceux qu'on appelle l'aile gauche,
00:48:25ceux qui disent qu'ils sont l'ADN du macronisme,
00:48:27avec cette droite, et à droite, et à gauche,
00:48:30eux veulent ouvrir des ponts avec des sociodémocrates,
00:48:33des socialistes, des écologistes,
00:48:36et donc, s'il y a un rapprochement trop grand avec la droite,
00:48:39ils menacent de créer un groupe indépendant.
00:48:42Sylvain Maillard, il est président du groupe
00:48:45sous l'ancienne législature, il continue à assurer cette fonction,
00:48:48même s'il n'y a pas eu encore de nouvelle élection,
00:48:50essaye de ménager un peu la chèvre et le chou,
00:48:53ils essayent de trouver des lignes rouges communes,
00:48:55mais c'est très compliqué, l'ambiance est très tendue
00:48:58au sein du groupe, qui, je le rappelle,
00:49:00en veut pour beaucoup au président de la République
00:49:03d'avoir choisi cette dissolution sans les en avertir.
00:49:06Ce groupe-là se sent beaucoup plus indépendant,
00:49:08ne se sent plus tenu par Emmanuel Macron,
00:49:11décide donc chacun de faire un peu ce qu'il veut,
00:49:13d'afficher des veilléités d'indépendance.
00:49:16Hier, il y a des réunions qui se sont succédées,
00:49:18ce matin, donc, une nouvelle réunion de groupe,
00:49:20on ne sait pas si elle aboutira à quelque chose de commun,
00:49:23c'est très difficile pour le groupe
00:49:25de trouver le plus petit dénominateur commun.
00:49:29Donc, voilà, les discussions se poursuivent,
00:49:31mais au sein du camp Renaissance,
00:49:33l'ambiance est assez tendue.
00:49:35Merci, Elsa, et on va évidemment en parler
00:49:38avec nos invités, un plateau très politique,
00:49:40maintenant, pour poursuivre cette émission.
00:49:43Ludovic Mendès, bonjour.
00:49:44Vous êtes député Renaissance de La Moselle,
00:49:47félicitations pour votre réélection.
00:49:49Vous aussi, félicitations.
00:49:51François Piquemal, vous êtes député...
00:49:53Insoumise de Haute-Garonne,
00:49:55deux députés qui reviennent à l'Assemblée nationale.
00:49:57Vous avez entendu Elsa Mondingava, Ludovic Mendès,
00:50:00qui nous parlait de ces réunions compliquées, tendues,
00:50:04et de cette future réunion de groupe à 10h30
00:50:07chez vous, au sein de Renaissance.
00:50:10Vous-même, vous avez exprimé, effectivement,
00:50:14votre indépendance vis-à-vis de la ligne.
00:50:18Qu'est-ce que vous reprochez au président de la République ?
00:50:21C'est pas un reproche, simplement, au président de la République.
00:50:25Nous, comme beaucoup de Français, on s'est posé la question
00:50:28de pourquoi cette dissolution.
00:50:29Maintenant, ça a été fait, on est là.
00:50:31C'était une faute politique ?
00:50:33Pour moi, c'est une erreur.
00:50:35Après, on en reparlera peut-être dans 5 ans,
00:50:37et on verra si c'était juste ou pas.
00:50:39Il a donné le pouvoir aux Français,
00:50:41les Français se sont exprimés, personne n'a gagné.
00:50:44Il faut reconnaître qu'il y a une défaite généralisée.
00:50:47Si on peut se dire que la démocratie a gagné
00:50:49et la République a gagné face à l'extrême droite,
00:50:51c'est ce qu'on peut se dire.
00:50:53Le report de voix chez chacun d'entre nous a démontré
00:50:56que personne ne voulait une extrême droite
00:50:58avec une majorité absolue qui puisse diriger ce pays.
00:51:00Vous le prenez en considération.
00:51:02On enchaîne les réunions d'hier, une encore ce matin.
00:51:05Je crois que c'est pareil dans tous les groupes politiques,
00:51:08savoir comment on va avancer, parce qu'il y a des lignes.
00:51:11Il y a véritablement 2 lignes,
00:51:13il pourrait y avoir une scission ?
00:51:14Il peut y avoir 2 ou 3 lignes,
00:51:16mais c'est pas simplement une scission Renaissance,
00:51:18c'est une scission chez le Nouveau Front Populaire,
00:51:21il peut se poser la même question chez les LR.
00:51:23C'est quoi, les lignes ?
00:51:25Soit participer à une grande coalition,
00:51:27soit se rapprocher des Républicains ?
00:51:29Tout le monde veut avancer dans une forme de coalition,
00:51:32car personne ne peut avoir le pouvoir tout seul
00:51:34et faire ce qu'il veut.
00:51:35Essayer de former une majorité absolue ?
00:51:37Majorité absolue, un gouvernement qui travaille pour tous,
00:51:40avec des représentants de la gauche, du centre et de la droite.
00:51:44Pour beaucoup, il y a une envie de travailler tous ensemble.
00:51:47Il ne faut pas le prendre mal,
00:51:48mais moins avec LFI et le RN,
00:51:50ce qui peut s'entendre aussi pour différentes raisons.
00:51:53Certains proposent de s'allier directement aux LR,
00:51:55on est nombreux à dire que ça ne suffira pas,
00:51:57et on n'a pas envie non plus,
00:51:59ce n'est pas le message envoyé par les Français.
00:52:01Il y a des problèmes de personnalité sur ces lignes-là.
00:52:04Chez les LR, ils se posent la même question
00:52:06que nous pouvons nous poser.
00:52:07On peut travailler avec des socialistes, des communistes,
00:52:10des écologistes, et il est certain qu'il y a une ligne rouge
00:52:13qui a été dite depuis très longtemps,
00:52:15c'est ni LFI ni RN.
00:52:17Même si on ne les compare pas et qu'on ne le met pas sur le même plan,
00:52:20il y a eu tellement de problématiques,
00:52:22et on n'a pas besoin de refaire l'historique
00:52:24de ce qui s'est passé sur les 7 dernières années
00:52:26avec la France insoumise,
00:52:28où les propos ont pu être tenus, la montée de l'antisémitisme,
00:52:31posent des questions, pas simplement de principe,
00:52:34mais de valeurs qui nous détournent.
00:52:36On ne dit pas que c'est l'ensemble du groupe,
00:52:38on dit qu'il y a des personnes au sein de la France insoumise
00:52:41avec qui il est impossible de pouvoir imaginer une collaboration.
00:52:44Vous, il n'y a pas de réunion de groupe,
00:52:46mais il y a des réunions avec les partis,
00:52:48puisque vous essayez, Nouveau Fonds Populaire, Premier Bloc,
00:52:52arrivé en tête à ces élections législatives,
00:52:54de vous mettre d'accord pour donner un nom de Premier ministre
00:52:57au président de la République, et pour l'instant,
00:53:00pas de fumée blanche, ça n'est pas sorti du chapeau.
00:53:03Ce qu'on entend du côté de Renaissance,
00:53:05c'est oui à une grande alliance, mais sans la France insoumise.
00:53:09Oui, bon, c'est un discours qu'on entend depuis quelques jours,
00:53:14et c'est un petit peu l'énième discours
00:53:16du sauf-qui-peut de la Macronie.
00:53:19Nous, on ne va pas faire du Macron 3.0
00:53:21avec une coalition sans queue ni tête.
00:53:24Nous avons un programme, celui du Nouveau Fonds Populaire.
00:53:27Contrairement à ce qui a été dit,
00:53:29cette dissolution que vous ne souhaitiez pas, visiblement,
00:53:32a eu lieu de la part de M. Macron.
00:53:34Il y a eu des élections, et ces élections donnent lieu
00:53:37au fait qu'il y a un camp qui a davantage de députés que les autres.
00:53:40C'est pas une majorité absolue, tout le monde l'aura bien noté,
00:53:44mais c'est une majorité relative.
00:53:46Et donc, du coup, nous devons, et nous sommes en responsabilité,
00:53:49de proposer un gouvernement, un Premier ministre ou une Première ministre.
00:53:53Il y aura un seul nom qui va sortir de cette discussion
00:53:56entre les 4 parties de gauche ?
00:53:57C'est-à-dire un seul nom.
00:53:58Un seul nom à proposer au président de la République
00:54:01pour le poste de Premier ministre ?
00:54:03Je pense que le but des discussions, c'est d'y parvenir,
00:54:06et je tiens à signaler juste...
00:54:07Alors, Aurore Berger étant directe, on va écouter...
00:54:10On va écouter la ministre députée des Yvelines.
00:54:13...des coalitions.
00:54:14C'est assez neuf, mais dans beaucoup de démocraties parlementaires,
00:54:17c'est ce qui se passe, et elles vivent très bien.
00:54:20Ca veut dire qu'on est tous arrivés dans les Français avec des projets,
00:54:23et que pour arriver à avoir une coalition,
00:54:26une alliance programmatique qui soit cohérente, stable,
00:54:29il faut pouvoir se parler, échanger,
00:54:31et ça prend un peu plus que 48 heures à former.
00:54:33Vous discutez avec les Républicains ?
00:54:35On discute évidemment avec des parlementaires,
00:54:38que ce soit députés LR, parfois aussi députés socialistes,
00:54:41divers gauches, divers droits qui ont été élus,
00:54:43qui ne sont rattachés à aucun parti politique.
00:54:46C'est plutôt sain, en démocratie, qu'on puisse fonctionner comme ça.
00:54:49C'est juste que c'est un fonctionnement différent
00:54:52de ce à quoi on a pu être habitués ces 30 dernières années.
00:54:55Dans votre camp Renaissance, des députés disent
00:54:57qu'avec les Républicains, c'est non pour eux, on s'en va.
00:55:00Moi, ce que je sais, c'est qu'aujourd'hui,
00:55:03on a écarté le risque RN.
00:55:04Le RN n'est pas, et ne sera jamais,
00:55:06en tout cas, je l'espère, pas maintenant,
00:55:08en capacité de gouverner dans notre pays.
00:55:10Ensuite, il y a deux blocs qui, aujourd'hui, peuvent exister.
00:55:14Il y a un bloc central qui peut s'élargir, le nôtre,
00:55:16et il y a un bloc Nouveau Front Populaire
00:55:19qui, lui, ne peut pas s'élargir.
00:55:20Il est déjà au complet, et en étant au complet,
00:55:23ils sont à peu près 180 députés, ce qui est très loin
00:55:26même de la majorité relative qu'on avait.
00:55:28La question, c'est quelle majorité demain
00:55:30et sur la base de quel projet ?
00:55:32On nous interroge sur qui allez-vous nommer à Matignon,
00:55:35la République chargée de former un gouvernement ?
00:55:38C'est sur la base de quel projet ? C'est ça qui nous intéresse.
00:55:41L'idée, c'est que chacun accepte qu'il y ait du compromis
00:55:44pour quelque chose de cohérent,
00:55:46qu'on renie pas les uns et les autres
00:55:48ce qui était au coeur de nos identités politiques,
00:55:51qu'il y ait quelque chose de stable pour le pays,
00:55:53pour 12 mois, 18 mois, 24 mois, qu'il puisse être proposé.
00:55:57C'est plutôt sain, encore une fois, de fonctionner comme ça.
00:56:00Mais le nouveau...
00:56:01Il faut aller vers celles et ceux qui sont prêts,
00:56:04à ce qu'une alliance programmatique puisse exister.
00:56:07Ce qui n'est pas un ralliement.
00:56:08On ne demande pas aux gens de quitter leur parti politique,
00:56:12leur famille politique, d'abandonner leur identité politique.
00:56:15C'est juste de dire qu'aujourd'hui, tel que ça fonctionne,
00:56:18on voit bien que c'est le risque d'une instabilité permanente.
00:56:21On l'a dit, on a mis en garde de manière très claire,
00:56:24si le nouveau Front populaire devait demain gouverner
00:56:27et qu'il y ait en son sein un seul membre insoumis,
00:56:30ce serait une motion de censure immédiate.
00:56:32C'est un ralliement qui tomberait de manière immédiate.
00:56:35C'est pas sain pour le pays.
00:56:36On a besoin de stabilité.
00:56:38Cette stabilité, c'est d'arriver à créer une alliance
00:56:41qui aille au-delà des blocs qui sont aujourd'hui un peu figés.
00:56:45Vous répondez à Marine Le Pen
00:56:47qui dit que les manoeuvres de désistement nous ont privés
00:56:50de la majorité ?
00:56:51Encore une fois, les Français, ils ont voté.
00:56:54Ils ont voté.
00:56:55Nous n'avons empêché aucun Français de voter
00:56:58et de s'exprimer clairement sur ses intentions.
00:57:00Si les Français avaient voulu massivement revoter
00:57:03au second tour de l'élection législative
00:57:05pour des députés du RN, ils seraient plus nombreux.
00:57:08Ce qui est vrai, c'est que nous aussi,
00:57:10nous avons perdu cette élection et nous devons l'assumer.
00:57:14La question, c'est qui pour gouverner ?
00:57:16Un bloc de nouveau Front populaire ne peut pas s'élargir,
00:57:20ne gagnera pas un seul nouveau député.
00:57:22Mathématiquement, idéologiquement, c'est impossible.
00:57:26Les seuls qui seraient en capacité de s'élargir,
00:57:28c'est au sein du Bloc central.
00:57:30Il y a plusieurs coalitions qui pourraient demain gouverner.
00:57:33La question, c'est de savoir quelle est la plus stable,
00:57:36la plus cohérente et celle qui aura la durée de vie
00:57:39la plus importante.
00:57:40Je le redis, si le nouveau Front populaire
00:57:42était amené à gouverner et qu'il ait des ministres insoumis,
00:57:45il y aurait une motion de censure immédiate.
00:57:48Il ne tiendrait pas une seule semaine.
00:57:51C'était Aurore Berger qui s'exprimait.
00:57:53On va retrouver Roland Lescure,
00:57:54ministre et député des Français de l'étranger
00:57:57et on verra comment ça va.
00:57:58La nécessité...
00:58:00Oui, député et toujours ministre.
00:58:02Une question sur l'actualité du jour,
00:58:04c'est l'arrivée des députés du RN.
00:58:06Marine Le Pen, plus de 120 députés dans l'hémicycle.
00:58:09Elle dit qu'elle est le plus gros groupe politique,
00:58:11la plus grosse force politique à l'Assemblée.
00:58:14C'est vrai.
00:58:15Ca n'empêche pas qu'ils sont bien moins importants
00:58:18qu'on le craignait.
00:58:19Je m'en félicite.
00:58:20J'ai appelé, dès la fin du 1er tour,
00:58:22un vrai barrage républicain à des désistements sans état d'âme
00:58:26d'un côté et de l'autre.
00:58:27C'est ce qui s'est passé.
00:58:28Des gens ont voté pour le NFP et inversement.
00:58:31Je les remercie, ça n'a pas dû être facile.
00:58:34On se retrouve avec un RN aujourd'hui
00:58:36qui est largement minoritaire,
00:58:38avec bien moins d'un tiers,
00:58:40en fait, moins d'un quart de l'Assemblée nationale.
00:58:43Ca ne veut pas dire que l'Assemblée est gouvernable,
00:58:46puisque personne n'a gagné.
00:58:48Nous avons perdu, sans député.
00:58:51Le RN en a gagné, il faut le reconnaître,
00:58:53mais beaucoup moins que ce qu'ils espéraient.
00:58:55C'est peut-être le résultat de leur stratégie d'entre-deux-tours.
00:58:59Question sur votre camp, le camp présidentiel.
00:59:01Que faut-il faire ?
00:59:02Certains disent qu'il faut s'allier avec la droite.
00:59:05C'est avec la droite qu'on peut dealer un accord.
00:59:07Qu'est-ce que vous dites ? Non, il faut parler à la droite,
00:59:10mais ne pas oublier les socialistes, les écologistes.
00:59:13Oui, évidemment.
00:59:14D'abord, parce que c'est notre philosophie,
00:59:17et deux, parce que c'est l'arithmétique.
00:59:19Il faut savoir compter.
00:59:20A l'Assemblée nationale, on sait compter.
00:59:22Il n'y a pas de majorité absolue autre
00:59:24qu'une coalition des gens raisonnables de droite,
00:59:27de gauche et du centre qui doit pouvoir travailler ensemble.
00:59:30C'est ce qui se passe dans 26 pays sur 27 de l'UE.
00:59:32On n'a pas cette culture, on n'a pas le système politique
00:59:35avec des élections uninominales qui nous permettent pas d'aller vers ça.
00:59:39Je pense que ça va prendre du temps, mais c'est la seule solution.
00:59:42C'est la seule. Il faut y converger.
00:59:44Il faut parler à tout le monde.
00:59:46Si, demain, Emmanuel Macron nomme un Premier ministre de droite,
00:59:49top avec la droite, qu'est-ce que vous, vous faites ?
00:59:52Vous créez un groupe indépendant de l'aile gauche de la Macronie ?
00:59:56D'abord, on n'en est pas là.
00:59:57Moi, je suis convaincu qu'il faut qu'on reste groupés
01:00:01dans un groupe renaissance, j'allais dire, le plus longtemps possible,
01:00:05parce que c'est aussi notre ADN de pouvoir travailler ensemble
01:00:08avec des gens qui pensent pas nécessairement
01:00:10la même chose sur quelques sujets,
01:00:12mais qui, sur l'essentiel, se retrouvent.
01:00:14Les valeurs républicaines, l'Europe,
01:00:15la lutte contre les discriminations, l'efficacité économique,
01:00:18le sérieux budgétaire.
01:00:19C'est pas très long, la liste sur laquelle on s'entend,
01:00:22mais c'est essentiel.
01:00:23Donc, il faut qu'on continue à s'entendre.
01:00:25Et je ne pense pas, je dirais,
01:00:28qu'un accord d'un côté ou de l'autre,
01:00:31exclusif d'un côté ou de l'autre, suffise,
01:00:33puisque ça ne compte pas, ça ne suffit pas.
01:00:35Merci beaucoup. Roland Lescure,
01:00:37vous assistez à la réunion du groupe,
01:00:39le groupe renaissance, qui enchaîne les réunions.
01:00:41Ludovic Mendes, on a entendu Aurore Berger dire
01:00:44qu'il fallait plutôt se rapprocher de la droite,
01:00:46qu'il fallait conclure des accords avec les Républicains.
01:00:49Vous, vous êtes plutôt de la gauche, de la majorité.
01:00:52Vous êtes opposé à cette ligne-là ?
01:00:55S'il n'y a que ça, oui.
01:00:56L'idée, c'est ce qu'elle a dit aussi derrière,
01:00:58c'est qu'il n'est pas que avec la droite,
01:01:00il faut le faire aussi avec une partie de la gauche.
01:01:03On l'a dit depuis tout à l'heure, ce qui nous pose problème,
01:01:04ce n'est pas simplement l'ensemble du Nouveau Front populaire,
01:01:06c'est majoritairement la France insoumise.
01:01:08Ce qui est assez particulier, c'est qu'on a des personnes
01:01:10qui, aujourd'hui, sont 189,
01:01:12qui nous expliquaient pendant 2 ans qu'on était illégitime
01:01:14parce qu'on n'était pas majoritaire,
01:01:17que le décret est un déni de démocratie,
01:01:19et ils nous proposent qu'un truc,
01:01:20c'est d'être en minorité encore plus importante,
01:01:22et en plus de ça, de gouverner au 49-3 et au décret de la réalité.
01:01:27C'est un manque d'humilité de gauche.
01:01:28Vous aviez une majorité relative et vous avez gouverné comme ça ?
01:01:31Pourquoi le bloc de gauche ne pourrait pas essayer ?
01:01:33En partie comme ça.
01:01:34Ça a été fait sur les budgets, ça a été fait sur la loi retraite,
01:01:36mais ça n'a pas été fait sur le reste.
01:01:37Les 70 autres textes qui sont passés ont été passés par le vote,
01:01:40et ça s'est plus ou moins bien passé.
01:01:42La seule différence, c'est qu'aujourd'hui,
01:01:43on n'est pas dans la même logique
01:01:45que ce que nous avions jusqu'à maintenant.
01:01:46Il n'y a pas un bloc un peu plus important que les autres
01:01:48de façon plus importante.
01:01:49189 députés, il leur manque 100 députés.
01:01:51C'est énorme.
01:01:52On ne se rend pas compte de la réalité
01:01:54de ce qu'on peut ne pas faire, en fait, avec ce genre de choses.
01:01:57Je crois qu'il faut avoir l'humilité de reconnaître cette partie-là.
01:01:59Et je les vois nous expliquer qu'ils vont gouverner.
01:02:01J'aimerais bien qu'on ait l'humilité de se dire
01:02:03que personne n'est en capacité de gouverner,
01:02:04et que si on ne se tend pas la main sérieusement,
01:02:07c'est les clés qu'on remet à Marine Le Pen,
01:02:09pas pour 2027, dès l'année prochaine.
01:02:10Le coup de gauche arrive au pouvoir.
01:02:13Est-ce que vous déposez une motion de censure spontanée ?
01:02:16Moi, à petite personne, je dirais non.
01:02:17Et la réalité, c'est que je ne veux surtout pas avoir
01:02:19une motion de censure avec le Rassemblement national.
01:02:21Je ne partage aucune de ses valeurs
01:02:22et je veux le combattre point par point.
01:02:25Mais il faut que la gauche soit aussi responsable.
01:02:28Il ne faut pas qu'on ait la gauche la plus bête du monde,
01:02:30non plus dans notre pays.
01:02:31Par rapport à ça, il faut avoir cette humilité de reconnaître
01:02:33qu'ils ne peuvent pas gouverner en l'Etat.
01:02:35C'est une réalité.
01:02:36Donc c'est bien beau de nous expliquer partout
01:02:37qu'ils vont le faire, ce n'est pas possible.
01:02:39Il faut avoir l'humilité de le faire comme on le fait de notre côté.
01:02:41On accepte de dire que...
01:02:42Ce n'est pas qu'on accepte, on n'a pas le choix
01:02:44que de reconnaître qu'on a perdu,
01:02:45mais que personne ne peut le faire.
01:02:46Donc si on ne se tend pas la main
01:02:47et qu'on ne trouve pas une possibilité d'avancer tous ensemble,
01:02:49on ne pourra pas le faire.
01:02:51Et les Français nous attendent.
01:02:52Les Français attendent au tournant ces réponses-là.
01:02:54Et moi, je ne veux pas être de ceux
01:02:56qui ont donné l'éclat à Marine Le Pen dès 2025,
01:02:58parce que ce pays mérite beaucoup mieux.
01:03:01Et on sait le faire dans plein d'autres pays.
01:03:03Les conservateurs ont été capables de travailler avec l'ESPD,
01:03:05par exemple, en Allemagne.
01:03:06En Allemagne, ils ont pris 6 mois, la dernière fois,
01:03:08pour un mandat de 4 ans.
01:03:09Il faut qu'on se laisse du temps.
01:03:10On n'a pas de réponse à apporter en une semaine.
01:03:12C'est impossible.
01:03:13Alors, cette majorité relative que vous avez,
01:03:15elle vous expose, inévitablement, à une motion de censure.
01:03:19Est-ce que vous pouvez gouverner
01:03:20alors qu'il vous manque plus de 100 députés ?
01:03:22Alors, moi, j'entends ce que dit M. Méndez.
01:03:25Il a parlé de tendre la main.
01:03:28Et vous avez parlé également de votre peur
01:03:30de voir arriver le Rassemblement national au pouvoir,
01:03:33une peur que je partage,
01:03:34mais dans laquelle votre camp a une immense responsabilité.
01:03:38Le vôtre aussi.
01:03:39On n'en est plus là.
01:03:40On n'en est plus là.
01:03:42Arrêtez avec ça.
01:03:43Il faut grandir un peu politiquement.
01:03:44Je finis mon développement.
01:03:46Votre politique a été le terreau,
01:03:48et on a même su, on a même appris hier
01:03:50qu'il y avait des rendez-vous entre M. Edouard Philippe
01:03:53et Marine Le Pen,
01:03:54a été le terreau et la science vide du Rassemblement national.
01:03:56Et effectivement, aujourd'hui, il est en croissance,
01:03:59mais il y a un camp qui a gagné,
01:04:00ça s'appelle le Nouveau Front populaire,
01:04:02avec un programme commun,
01:04:03qui est le seul qui est chiffré,
01:04:05tant en matière de dépenses que de recettes,
01:04:07et que vous pouvez ratifier.
01:04:08Je vais vous prendre un exemple.
01:04:09Sauf que ce programme, il n'arrivera pas à recueillir
01:04:12une majorité pour faire voter des textes.
01:04:13Je vais vous donner quelques exemples de mesures
01:04:15qui peuvent être appliquées très rapidement,
01:04:17une fois que nous avons un gouvernement,
01:04:19sur un sujet qui met cher par décret,
01:04:21notamment, et d'autres biais législatifs.
01:04:22Donc en contournant ?
01:04:24Par décret, mais je finis.
01:04:25Par exemple, sur le logement, un sujet qui met cher.
01:04:28Revalorisation des APL de 10%.
01:04:31Création de places d'hébergement d'urgence
01:04:33pour toutes les personnes qui sont sans-abri.
01:04:35Il n'y en a jamais eu autant dans notre pays.
01:04:38Application de la loi sur l'hébergement d'urgence,
01:04:40l'article L345-2-3 du Code de l'action sociale et des familles.
01:04:45Audit sur les 3,1 millions de logements vacants
01:04:49qui existent aujourd'hui dans notre pays.
01:04:51C'est, pour une personne sans-abri dans notre pays,
01:04:5410 logements qui sont vides.
01:04:55Il faut voir quels sont ces logements vides,
01:04:58quels sont ceux qui peuvent être remis sur le marché,
01:05:01quels sont ceux qui méritent une rénovation,
01:05:02quels sont ceux que l'on peut potentiellement réquisitionner.
01:05:05Arrêtez les coupes budgétaires qu'ont subies les offices HLM
01:05:09et qui s'en plaignent tous, parce qu'en matière de logement,
01:05:12vous êtes mis tout le monde à dos.
01:05:13On ne peut pas gouverner par décret pendant des mois et des mois.
01:05:17Je vous ai donné des mesures...
01:05:18En contournant l'Assemblée nationale.
01:05:20Comment allez-vous faire pour faire passer des lois ?
01:05:23Il y a un budget qui arrive à la rentrée.
01:05:25Comment vous faites ?
01:05:26Je pense que nous, on prend les choses étape par étape.
01:05:28Nous sommes en train de discuter
01:05:30pour avoir un gouvernement à proposer aux Françaises et aux Français
01:05:35qui met en place des mesures, dont je vous ai dit sur le logement,
01:05:37mais j'aurais pu parler du sport notamment,
01:05:40ou d'autres choses, comme le SMIC à 1 600 euros,
01:05:43comme par exemple améliorer le minimum vieillesse,
01:05:46qui aujourd'hui est très bas.
01:05:48Des choses qui, concrètement, vont changer la vie des Français.
01:05:51C'est François Hollande qui arrive à l'Assemblée nationale.
01:05:56Il a signé le programme du Nouveau Front Populaire.
01:05:58Il a signé le programme du Nouveau Front Populaire,
01:06:01qui a été élu sous ces couleurs-là,
01:06:03qui est pourtant social-démocrate.
01:06:14Voilà François Hollande qui a fait son entrée officielle hier,
01:06:17puisqu'il est allé s'inscrire à l'Assemblée nationale.
01:06:21Et il retourne ce matin,
01:06:24sans doute pour des réunions.
01:06:26Oui.
01:06:28Elsa Monagava, vous m'entendez ? Vous êtes Cour d'honneur ?
01:06:33Oui, je vous entends.
01:06:34On n'est pas à Cour d'honneur.
01:06:36On a fait arriver François Hollande dans une rue.
01:06:39Voilà, il a fallu courir pour trouver l'ancien président de la République,
01:06:43qui n'a pas dit un mot à la presse, qui n'a pas souhaité s'exprimer.
01:06:46Il revient aujourd'hui à l'Assemblée nationale pour faire ses formalités.
01:06:49Et là, il rentre dans la Cour d'honneur de l'Assemblée nationale.
01:06:52François Hollande, qui a donc été élu en Corrèze pour être député,
01:06:57il revient, il fait son retour à l'Assemblée nationale.
01:07:00Il va y avoir des personnalités fortes à l'Assemblée nationale,
01:07:03François Hollande, Laurent Wauquiez et d'autres.
01:07:06Merci, Elsa Monagava, François Hollande.
01:07:09Il doit occuper un poste-clé à l'Assemblée nationale,
01:07:11l'ancien président de la République.
01:07:13Je ne sais pas, on verra.
01:07:14Il peut être simple député parmi les autres ?
01:07:16Je pense que ça va être compliqué aussi,
01:07:17mais ça démontre bien qu'on a une coalition de briques et de brocs.
01:07:21Ils ont passé tout le temps du quinquennat du président de la République
01:07:24à lui taper dessus en expliquant qu'il n'était pas de gauche.
01:07:25Ça a été pareil après.
01:07:26Aujourd'hui, ils sont contents de l'avoir avec eux.
01:07:28Donc c'est assez savoureux de voir où on en est.
01:07:30Je suis désolé, M. Piquemolle, vous avez manqué d'humilité, là.
01:07:32On est d'accord qu'il y a plein de constats qu'on peut partager,
01:07:34mais à nouveau, c'est vous, vous, vous et vous.
01:07:36Et vous ne voyez que vous.
01:07:37Alors que là, les Français, nous, on peut passer un message.
01:07:39Ce n'est pas possible, ni pour nous, ni pour vous,
01:07:41ni pour qui que ce soit d'autre.
01:07:42Il faut qu'on trouve une autre solution de fonctionner.
01:07:44On a enfin la possibilité, sous cette Vème République,
01:07:47que le Parlement prenne toute sa place
01:07:49et qu'il dicte les lois de ce pays
01:07:50et qu'il dicte aussi le gouvernement qu'il souhaite.
01:07:53Ce n'est pas en fonctionnant de la manière
01:07:54dont vous le proposez maintenant,
01:07:55en n'étant que de votre côté, qu'on va y arriver.
01:07:57Et il faut s'ouvrir aux autres.
01:07:58Et là, vous ne vous ouvrez à personne.
01:08:00Vous voulez rester entre vous.
01:08:01La réalité, c'est que vous savez dès le départ
01:08:03que vous ne pourriez pas y arriver.
01:08:05Vous savez dès le départ que vous allez vous fracturer,
01:08:07mais vous continuez dans cette logique-là
01:08:09en disant que ça ne sera jamais de votre faute.
01:08:10Et c'est le problème que nous avons aujourd'hui.
01:08:11Au moment où nous devons faire un monde honorable,
01:08:13nous devons avoir l'humilité de reconnaître devant les Français
01:08:16les erreurs globales de l'ensemble de la classe politique,
01:08:18vous continuez dans la même logique
01:08:19que vous avez défendue jusqu'à maintenant.
01:08:20Et ça, c'est bien dommage.
01:08:22On s'habille mal.
01:08:23Je crois que M. Mendès, en parlant de nous,
01:08:24vous parlez beaucoup de vous.
01:08:25Non, mais moi, je l'assume pleinement.
01:08:27C'est là votre erreur permanente.
01:08:28C'est que moi, j'assume les erreurs que nous faisons.
01:08:30Je finis juste mon propos.
01:08:33Nous avons un programme.
01:08:34Il est chiffré, je l'ai dit.
01:08:35Il est plein de mesures qui ont pu être partagées
01:08:38par certains députés, d'ailleurs, du MoDem,
01:08:40comme la taxation des super-profits.
01:08:42J'ai fait campagne là-dessus,
01:08:43vous ne pouvez pas me le reprocher non plus.
01:08:44Vous êtes capable de venir à nos idées.
01:08:47Et aujourd'hui, je pense qu'il faut retrouver un peu de mesures,
01:08:50un peu d'apaisement dans le pays,
01:08:53parce que vous ne l'avez pas apaisé du tout.
01:08:54Et d'ailleurs, on est dans cette situation-là,
01:08:56et on la doit beaucoup à M. Macron,
01:08:58qui a pris seule la décision de dissoudre
01:09:01cette Assemblée nationale.
01:09:03Avec un petit calcul politicien et cynique
01:09:06qui doit vous alerter, vous, en tant que parlementaire.
01:09:08Son objectif était d'avoir un Premier ministre
01:09:10du Rassemblement national.
01:09:11Nous avons réussi à nous unir
01:09:13et à renverser la vapeur.
01:09:14François Piquemal, cette grande coalition,
01:09:16il n'est pas question pour vous d'en entendre parler ?
01:09:18Mais une grande coalition sur quoi ?
01:09:21Sur du vide ?
01:09:22Sur des idées ou des projets
01:09:25pour les Françaises et les Français qui sont contraires ?
01:09:28Nous, nous avons été élus sur la base d'un programme.
01:09:30Alors peut-être que nous sommes les seuls
01:09:33à avoir eu un programme qui était clair,
01:09:35qui a été critiqué, qui est critiquable, pourquoi pas,
01:09:38mais qui est chiffré, qui est cohérent
01:09:41avec ce que nous portons depuis des années
01:09:43et même des personnalités.
01:09:45Vous avez parlé de François Hollande,
01:09:47avec lequel nous avons eu, par le passé,
01:09:49de grands désaccords.
01:09:50Il est venu signer le programme du nouveau Front populaire.
01:09:54Vous croyez qu'il adhère à tout ce qui est chiffré ?
01:09:56J'espère qu'un certain nombre de députés macronistes
01:09:59prendront la mesure de ce qui s'est passé.
01:10:01Alors, Ludovic Mendès, c'est vrai que vous vous prônez
01:10:03pour cette grande coalition
01:10:05qui irait DLR, j'imagine, aux communistes,
01:10:08en excluant RN et FI.
01:10:11Mais alors, pour...
01:10:12Les sondages, c'est la même chose.
01:10:14Sur quel programme ? Pour vous entendre, sur quoi ?
01:10:16C'est vrai que depuis deux ans,
01:10:18vous n'avez cessé de vous déchirer
01:10:20entre macronistes, gauche, droite.
01:10:23Tant qu'on ne se met pas autour d'une table
01:10:24en disant qu'on est prêts à avancer tous ensemble,
01:10:26les idées, les propositions que nous voulons défendre,
01:10:28les lignes rouges que nous avons, ça ne peut pas marcher.
01:10:31Le problème, c'est qu'on n'est pas autour d'une table
01:10:33et chacun veut imposer son propre programme.
01:10:35Et je l'ai dit moi-même, en 2022, c'est l'erreur de la macronie,
01:10:39c'est de ne pas avoir tendu la main suffisamment en disant
01:10:42proposez-nous aussi des choses.
01:10:44On a dit rejoignez-nous et faites avec nous.
01:10:46On aurait dû dire rejoignez-nous et proposez-nous aussi
01:10:49des choses qui vous représentent, qui vous ressemblent.
01:10:51Il y a des discussions qui ont lieu entre la majorité,
01:10:54les Républicains, les socialistes.
01:10:57Chacun de son côté est en train de discuter
01:10:59de ses lignes rouges, de ce qu'il voudrait mettre en avant,
01:11:01de comment il voit l'avenir de la France.
01:11:03Après, on prendra le temps de le faire.
01:11:05On ne peut pas répondre à cette problématique-là
01:11:08d'ici au 19 juillet.
01:11:10Il faut nous laisser au moins jusqu'au 1er octobre.
01:11:12Il faut qu'on prenne le temps.
01:11:13Au 1er octobre, ça veut dire qu'on aurait un gouvernement
01:11:16démissionnaire jusqu'au 1er octobre.
01:11:17Il se passe beaucoup de choses. On peut avoir un gouvernement
01:11:19en attendant qui expédie les affaires courantes
01:11:21et qui est là pour les Jeux olympiques
01:11:22et tout ce qui va bien. Pourquoi ça ne peut pas marcher ?
01:11:24On ne va pas siéger, je ne vois pas pourquoi on ne siégerait
01:11:26en urgence maintenant, sachant qu'on n'apportera
01:11:28aucune réponse d'urgence aux Français.
01:11:30Septembre, ça nous laisse le temps de vraiment faire chacun
01:11:32sa rentrée politique et d'accompagner.
01:11:34D'arriver au 1er octobre en disant, voilà,
01:11:36une proposition concrète potentiellement d'une grande coalition
01:11:38qui répond aux besoins de la gauche, de la droite et du centre
01:11:41et de se dire que ça se marche comme ça
01:11:44dans tous les autres pays autour de nous
01:11:45et nous, on n'est pas capables de le faire.
01:11:46Mais ça ne peut pas aller plus vite, puisque là, le 18 juillet,
01:11:48il y a ici, à l'Assemblée nationale,
01:11:51l'élection du président de l'Assemblée
01:11:53ou de la présidente de l'Assemblée nationale.
01:11:55Là, ça va se clarifier.
01:11:56Il va y avoir des enjeux.
01:11:57Est-ce qu'on va encore des gens du Rassemblement national
01:11:59qui soient vice-présidents de l'Assemblée nationale ?
01:12:01La réponse est non.
01:12:02Quel président de l'Assemblée nationale,
01:12:06quelle couleur politique va diriger l'Assemblée ?
01:12:08Mais ça, on va bien le savoir le 18 juillet.
01:12:09Mais la semaine prochaine, on a le temps, c'est trop tôt.
01:12:11Le problème, c'est qu'on veut tous aller trop vite.
01:12:13Il faut prendre du temps dans ce pays.
01:12:15On va toujours trop vite, on fait énormément d'erreurs.
01:12:17Pourquoi ailleurs, ça marche ?
01:12:19Et pourquoi chez nous, ça ne marcherait pas ?
01:12:20Même la Belgique a réussi à tenir sans gouvernement
01:12:22pendant des mois et des mois.
01:12:23Ce n'est pas tout à fait dans la culture ni de la Ve République
01:12:25ni de la France.
01:12:26On n'a pas cette culture-là et après, on s'étonne
01:12:27qu'on soit toujours en train de se taper dessus.
01:12:29Il faut qu'on ait une culture différente,
01:12:30qu'on accepte de respecter les sensibilités de chacun,
01:12:33mais pour autant, d'accepter de dialoguer.
01:12:34Encore un petit mot, François Piquemal.
01:12:36Vous, vous comptez poursuivre votre logique et votre stratégie
01:12:39et proposer un seul et même nom d'ici la fin de la semaine,
01:12:42le début de la semaine prochaine ?
01:12:43C'est notre responsabilité.
01:12:45C'est celle du résultat des urnes.
01:12:46Il y a une force qui est en tête.
01:12:48C'est à elle de proposer un gouvernement
01:12:50et un programme politique.
01:12:52On a entendu Olivier Faure dire qu'il était prêt
01:12:54à assumer ses fonctions.
01:12:55C'est lui qui va s'imposer au sein de la gauche ?
01:12:58C'est des discussions qui sont internes et en cours.
01:13:01Juste vous dire qu'entre vous et moi, monsieur Mendès,
01:13:05moi, je vous ai tendu la main
01:13:06sur le programme du Nouveau Front Populaire.
01:13:08Il faut faire preuve de résilience
01:13:09parce que je me souviens que vous avez été un de ceux
01:13:11qui ont défendu le fait qu'on supprime le droit du sol
01:13:14sur le territoire national.
01:13:15Non, ce n'est même pas vrai.
01:13:17Vous êtes dans le bon sens, j'aime le Nouveau.
01:13:19C'est vrai, je m'en souviens très bien.
01:13:21Et vous voyez, je pense qu'il n'est jamais trop tard pour changer.
01:13:24Lisez le programme du Nouveau Front Populaire.
01:13:26Vous verrez, il y a plein de mesures, plein d'affaisements.
01:13:29Et je pense que vous pouvez aussi avancer.
01:13:33Alors, juste une image avant de se quitter,
01:13:35celle de Jordane Bardella qui arrive à l'Assemblée nationale,
01:13:38certainement pour assister à la réunion du groupe RN
01:13:41qui se tient en ce moment.
01:13:44La dernière fois, mais vous êtes moins nombreux que prévu.
01:13:46C'est une défaite pour le Rassemblement national ?
01:13:48Non, nous triplons par trois notre nombre de voix.
01:13:52Nous sommes aujourd'hui la première force parlementaire du pays.
01:13:54A la fois en nombre de sièges à l'Assemblée nationale,
01:13:56mais aussi au Parlement européen, où je me rendrai dans quelques jours.
01:13:59Il est clair que les arrangements électoraux
01:14:01entre M. Macron et Mélenchon
01:14:03nous empêchent d'accéder aux responsabilités
01:14:04dans le cadre d'une cohabitation.
01:14:06Mais ça viendra et la dynamique qui nous porte est puissante.
01:14:09Et je pense que le simple fait de vouloir empêcher
01:14:11un parti politique et de vouloir empêcher les Français
01:14:14de se choisir une politique différente
01:14:16n'est pas un destin viable pour la France.
01:14:18Donc j'appelle, moi, tous les Français à rester mobilisés
01:14:21parce que le bourbier dans lequel Emmanuel Macron a plongé le pays,
01:14:24je crois, fait entrave aux responsabilités...
01:14:27Voilà, c'était Jordan Bardella qui arrivait à l'Assemblée nationale.
01:14:30Merci, Ludovic Mendes. Merci, François Ticmal,
01:14:32d'être venu débattre sur ce plateau.
01:14:34Vous avez vécu en direct l'arrivée
01:14:35des députés Rassemblement national.
01:14:37Restez bien évidemment sur LCP.
01:14:54Sous-titrage Société Radio-Canada