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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la grande cacophonie à gauche concernant les coalitions.
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Transcription
00:00Il est 18h01 et 30 secondes, Louis-Edouard Ragnel est avec nous, bonsoir Louis, Rachel Kahn, Sabrina Medjéber, Thomas Bonnet, journaliste politique à CNews.
00:09On va commencer par ce spectacle que je vous décrivais il y a quelques instants, qui démarre à l'Assemblée Nationale, peut-être n'étant qu'au début de la pièce,
00:16nous verrons bien au fil des jours de la semaine et je le crains des prochaines semaines, il y a eu d'abord l'arrivée des députés par groupe, les députés du Nouveau Front Populaire.
00:26On va écouter d'abord Jean-Luc Mélenchon, parce que Jean-Luc Mélenchon est arrivé aujourd'hui à l'Assemblée Nationale, il n'est ni élu, ni candidat et pourtant il était là,
00:34sans doute pour dire le patron de la France Insoumise, c'est moi. Écoutez sa réaction.
00:39Vous voulez l'être Premier Ministre ?
00:42Quelle petite question surprenante et tellement nouvelle que vous m'éblouissez.
00:48Mais écoutez, faites des choses qui soient nouvelles, allez voir celui qu'il nomme.
00:55Une question d'un ou deux jours.
00:58Il interne, je pense qu'il fait exprès de traîner.
01:01Le Président de la République, c'est lui qui bloque la situation aujourd'hui pour garder le pouvoir le plus longtemps possible.
01:08Voilà pour Jean-Luc Mélenchon, Thomas Bonnet, il renvoie la balle à Emmanuel Macron, il dit qu'il bloque tout, parce que lui, il voudrait être Premier Ministre.
01:14Là où Jean-Luc Mélenchon a un petit peu raison, c'est que c'est profitable pour Emmanuel Macron de faire durer la situation, de faire durer le blocage.
01:22Il faut dire aussi que de ce point de vue-là, Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise l'aident beaucoup, Emmanuel Macron.
01:27Parce que si le Nouveau Front populaire s'était déjà arrêté sur un nom, s'ils étaient d'accord sur tout, si les équilibres politiques avaient été fixés,
01:34ce serait beaucoup plus facile aujourd'hui pour eux d'arriver en position de force et de dire on a un Premier Ministre qui est prêt à arriver à Matignon.
01:39C'est loin d'être le cas.
01:40C'est pas le cas.
01:41Et donc évidemment, Emmanuel Macron profite de la situation, il va laisser ça traîner tranquillement.
01:44C'est la zizanie à gauche, Louis de Raguenel.
01:47Surtout que tout part quand même de quelque chose qui n'est pas vrai.
01:50Ils font croire qu'ils ont la majorité absolue, mais ils ne l'ont pas.
01:52Ah mais ils sont loin d'avoir la majorité absolue.
01:54Absolument.
01:55Donc ils parlent déjà de refus de 49.3, de capacité à gouverner, de rassembler, d'exécution d'un programme.
02:00Mais un, ils n'ont pas la majorité absolue, donc ils ne peuvent pas gouverner.
02:04Et deuxièmement, comme ils ne peuvent pas gouverner, ils ne peuvent pas appliquer leur programme.
02:08Alors ce qui s'applique au Nouveau Front populaire s'applique aux deux autres blocs.
02:11C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on est dans la situation, dans une situation dans laquelle personne n'est en mesure d'avoir une majorité absolue.
02:18Personne n'est en mesure, sans bouger, d'accéder à Matignon et au gouvernement sans être renversé.
02:24D'accord.
02:25Rachel Kahn, votre analyse de la présence de Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée aujourd'hui.
02:28Eh bien donc, il s'agit d'une mise en scène, évidemment, avec ce personnage principal.
02:34Il s'est construit un personnage, là, depuis dimanche soir, 20h05, comme principal opposant à Emmanuel Macron,
02:43comme vainqueur, effectivement, dans un narratif, ce mot à la mode pour dire que c'est lui qui avait gagné
02:49et que, désormais, il doit avoir les clés de Matignon.
02:53Et alors, l'ensemble, là, de ses amis ne cessent de répéter, par coup de bluff, qu'ils ont gagné,
03:00comme si le fait de répéter mille fois la même chose allait rendre ce truc véridique.
03:05La véracité, en fait, du fait de dire la même chose.
03:08Mais non, en l'occurrence, il y a des règles.
03:11Et, en l'occurrence, le président Macron utilise son pouvoir de président.
03:16Et c'est lui qui décide.
03:17Et c'est lui qui décide, alors.
03:18Qui sera le futur Premier ministre.
03:19Thomas Bonnet.
03:20Rachel Kahn a parfaitement raison.
03:21Et d'ailleurs, ça se vérifie à l'instant, parce qu'on vient de recevoir un communiqué du nouveau Front populaire
03:24qui alerte, attention, si le président de la République ne nous choisit pas pour...
03:28Immédiatement.
03:29Donc, immédiatement pour Matignon, ce serait un coup de force démocratique auquel nous nous opposerions de toutes nos forces.
03:35Ils alertent déjà, ils menacent presque même déjà.
03:37Ils menacent de l'insurrection.
03:38Le président de la République, d'une forme d'insurrection.
03:40Alors, sous quelle forme ? On ne sait pas.
03:41Mais, en tout cas, d'une forme de rébellion de la part du nouveau Front populaire
03:44qui sent bien que, finalement, les choses leur échappent et qu'ils n'ont pas gagné.
03:48Mais c'est terrible parce qu'ils nous le disent depuis dimanche.
03:49C'est terrible parce que tout part d'un mensonge.
03:51Le mensonge, c'est qu'ils font croire qu'ils peuvent gouverner.
03:54Ils ne le peuvent pas.
03:55Et si Emmanuel Macron ne les désigne pas eux, c'est simplement parce qu'il n'est pas obligé de les désigner.
04:02Et c'est tout à fait dans le droit d'Emmanuel Macron de ne pas choisir un Premier ministre du nouveau Front populaire.
04:06Si on regarde juste les chiffres, une seconde, et je vous passe la parole, Sabrina.
04:09Sur le nombre de députés, parce que c'est ça qui est important, Thomas Bonnet.
04:12La France insoumise en a actuellement 78.
04:14C'est bien ça.
04:15Les socialistes, 69.
04:16Les écologistes, 28.
04:18La gauche démocrate et républicaine, 9.
04:21Ce qui veut dire que s'il y a des élus qui basculent chez les socialistes,
04:26c'est eux, les socialistes, qui pourraient être le premier groupe de ce LFP.
04:29On peut aussi ajouter la petite dizaine de divers gauches et de non-inscrits
04:33qui sont de gauche mais qui ne participent pas au Nouveau Front populaire
04:36et qui pourraient, dans un jeu de tractation au sein de l'Assemblée nationale,
04:40rejoindre le groupe politique du Parti socialiste, par exemple.
04:43Ce qui en ferait la première force politique de gauche au sein de l'Alliance.
04:47Et ce qu'il faut que les gens comprennent, c'est que depuis le départ,
04:50la France insoumise, le Parti socialiste disent
04:52que le Premier ministre viendra de cette formation politique
04:54qui a le plus de sièges parmi le Nouveau Front populaire.
04:57Donc c'est très important si c'est les socialistes.
04:59Donc comprenez bien, chers amis auditeurs et téléspectateurs,
05:01que vous avez des problèmes de pouvoir d'achat,
05:03que vous avez des problèmes de sécurité,
05:05que vous avez des problèmes liés à l'hôpital, à l'éducation,
05:08mais que là, ils sont en train de compter leur nombre de sièges
05:11pour savoir qui pourra prétendre être Premier ministre.
05:14Voilà pour les grandes préoccupations de nos politiques.
05:17Sabrina Medjéber.
05:18Oui, mais c'est mon avis.
05:19Ce triomphalisme de Jean-Luc Mélenchon est assez cocasse
05:25dans la mesure où déjà les Insoumis sont à 78 députés
05:33et si effectivement on fait l'addition
05:35de toutes les forces de gauche,
05:37eh bien ils seraient déjà acculés au sein même
05:39de ce Nouveau Front populaire.
05:41Donc ils seraient dans l'incapacité de pouvoir faire
05:43ou faire nommer en tout cas l'un des leurs
05:46en tant que Premier ministre.
05:47Mais ils oublient aussi une autre donne
05:49qui est quand même assez importante.
05:51C'est que le premier parti de France aujourd'hui,
05:52c'est le Rassemblement national,
05:54notamment en termes d'électeurs,
05:56mais également en nombre de sièges.
05:59143 sièges.
06:01Quand la majorité présidentielle,
06:03qui comprend Horizon et Modem, est à 166.
06:07Tout à fait.
06:08Et donc M. Mélenchon a l'outrecuidance certaine
06:10d'oublier que le Premier ministre pourrait être issu
06:13éventuellement d'une coalition à droite.
06:15Et ça, ça ne lui appartient pas.
06:17Alors Louis, pourquoi vous n'êtes pas d'accord ?
06:19C'est rare que je vous parle.
06:22Allez-y, c'est ça.
06:23On est pour la liberté d'expression.
06:25Je comprends que le spectacle soit déplorable,
06:28mais la vie politique, pour permettre l'exécution
06:31d'un programme, ça passe par des jeux d'alliances,
06:33par des combines, c'est le dessous des cartes
06:36qui n'est pas très beau à regarder.
06:39Ce qu'on va compter, c'est qu'ils nous disent
06:40qu'on va se faire une coalition.
06:41Ce n'est pas flamboyant, je suis d'accord avec vous.
06:43On prend en charge les grands sujets
06:45de préoccupation des Français.
06:46Allez, on forme une coalition.
06:48Pour ça, il faut qu'il y ait quelqu'un qui renonce.
06:50Je suis d'accord avec vous,
06:51mais là, pour le coup, c'est tout le monde.
06:53C'est tout le monde qui est au même niveau, alors.
06:55Rachel, après, on reçoit Henri Guaino.
06:57Allons, avançons.
06:58Je suis d'accord avec Laurence,
06:59et je fais pas mal faillote,
07:00contrairement à vous, de temps en temps.
07:02Allez-y, Rachel.
07:04C'est simplement que là où ça me fait peur,
07:08c'est qu'avec ce discours,
07:09ils entraînent les jeunes qui les ont suivis
07:12dans la rue, etc.
07:14Parce que ça, ça me fait très peur.
07:16Là, ils appellent à marcher sur Ville-Massignon.
07:18Adrien Quatennens, qui n'a pas été investi,
07:20donc pas élu,
07:21appelle maintenant à marcher vers Matignon
07:23dans une forme, là aussi, d'appel à l'insurrection.
07:25Si on étend son discours, c'est ça.
07:27Marine Le Pen, rappelez-vous,
07:29a fait le parallèle avec la prise du Capitole.
07:31Finalement, là, quand on appelle à marcher
07:33vers Matignon, on n'est pas très loin de ça.

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