Elles s'appellent Clarisse Agbegnenou, Valériane Ayayi, Cécilia Berder, Clarisse Cremer, Justine Dupont, Laura Flessel, Manon Genest, Astrid Guyart ou Amel Majri. Le défi relevé par ces athlètes d'exception dépasse le simple cadre du sport : devenir mère tout en restant des championnes. Mais à quel prix ? A l'aube des Jeux de Paris 2024, ce documentaire montre l'évolution de la condition des sportives de haut niveau et s'intéresse au défi de ces mamans pas comme les autres. A travers les parcours de ces mamans/championnes, nous verrons les problématiques auxquelles elles sont ou ont été confrontées et comment elles participent à une profonde évolution du sport haut niveau. Année de Production :
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TVTranscription
00:00...
00:26Bien le bonjour !
00:27...
00:31Championne, maman, et alors ?
00:32...
00:36Championne, maman, et alors ?
00:38Championne, maman, et alors ?
00:40...
00:44...
00:57J'aime le sort de grosses vagues, j'aime les sensations, la glisse...
01:02Ce que j'aime faire, ici dans mon ADN !
01:05...
01:09Justine Dupont est une référence dans le surf mondial.
01:13Sa spécialité, tracter par un jet-ski, surfer du gros,
01:18des vagues pouvant atteindre plus de 20 mètres de haut.
01:21...
01:26Sa glisse a le goût du risque, les sensations fortes comme une adrénaline.
01:31...
01:35Je sais qu'il y a un risque qui reste là, je ne peux pas l'enlever.
01:38C'est ça aussi qui fait que c'est intense,
01:41que c'est aussi un sport magique,
01:44il y a beaucoup d'émotions, il y a beaucoup de vie.
01:46...
01:57À un moment donné, j'ai senti que le plus gros objectif que j'avais,
02:02c'était de devenir maman,
02:03et ça prenait beaucoup plus de place que le désir de surfer une grosse vague de plus,
02:08ou différemment, c'était vraiment le désir d'être maman,
02:13de vivre cette expérience, de surfer cette nouvelle vague de vie,
02:18qui était le plus intense.
02:20...
02:22Avec Fred, son compagnon, manager et pilote de jet-ski personnel dans les vagues,
02:27la multiple championne du monde s'est installée au Portugal.
02:30Nazaré, le spot incontesté du surf de grosses vagues en Europe.
02:34En 2023, au sommet de sa carrière,
02:37Justine décide, à 32 ans, de faire une pause bébé.
02:41Au tout début, j'ai essayé de calculer pour savoir quand je pouvais être enceinte exactement,
02:46pour ne pas louper l'hiver, comment je peux faire pour être présente sur toutes ces grosses houles,
02:51et quand même avoir le petit, machin, tout.
02:53Et au final, j'ai un peu laissé tomber ce côté où je voulais maîtriser la chose.
02:58On a fait le test, et effectivement, j'étais enceinte,
03:03et donc hyper contente, hyper contente.
03:06...
03:08J'ai eu beaucoup de chance, j'ai pu continuer de surfer jusqu'à 8 mois.
03:13La priorité est pour le petit.
03:16En même temps, j'ai envie de lui faire vivre plein de choses que j'aime.
03:20On l'embarque dans notre aventure, dans notre vie aussi.
03:24...
03:31Là, ça m'attire parce que j'ai envie d'aller dans l'eau,
03:33mais en même temps, j'ai un petit rappel à l'ordre,
03:36je ne vais pas prendre de risques inutiles.
03:39Pour moi, c'est cool.
03:40Pour toi, c'est bien.
03:43...
03:45Et je vais me rapprocher un peu plus.
03:47Moi, j'ai joué à pousser un peu là.
03:49Au bout d'un moment, tu ne peux plus.
03:51Là, tu vois, je suis à la limite où je ne peux plus.
03:54Bientôt, je vais passer de surfer au pâté de sable, avec le petit.
04:00...
04:04En tant que femme, dans le sport,
04:06c'est quand même compliqué à gérer.
04:08C'est quand même un truc en plus.
04:10Tu as tes compétitions, tes années, tes pics de forme.
04:12Et tu as aussi quand est-ce que tu veux être maman.
04:15Et tu as l'horloge biologique qui avance.
04:18Donc, tu as quand même un petit stress en plus.
04:22Alors que quand tu es un homme, finalement,
04:25tu n'as pas à vivre ça, tu le vis différemment.
04:27Finalement, ils continuent leur carrière
04:30et ça ne leur change en rien, tu vois, dans la saison, quasiment.
04:34Alors que moi, je suis obligée d'arrêter à un moment donné,
04:37de mettre une pause en tout cas.
04:39...
04:45Profite, profite, parce que quand il pointe son bout de nez,
04:49il sera dans tes bras et moi, j'irai faire un plouf.
04:52Profite, profite.
04:55La dernière, elle était trop bien encore.
05:05Je suis attentive, parce que le soir, ça tire un peu plus.
05:08Avec la gravité, le bébé descend un petit peu.
05:12Le matin, je l'ai plus haut, j'ai l'impression.
05:15Oui, allez, trois flexions de plus
05:18et puis ça sera bon pour aujourd'hui.
05:22Il ne faut pas qu'il s'oublie ses muscles,
05:25j'en ai besoin pour le surf après.
05:27Si je veux repartir vite sur ma planche,
05:30autant essayer de continuer un petit peu
05:33pour avoir une régularité un peu,
05:36pour que la reprise soit plus efficace.
05:44Ça serait mentir, dire qu'on aura un bébé ou non,
05:47j'aurais moins peur ou j'aurais plus peur,
05:50je n'ai aucune idée, je pense.
05:52Si son choix, quand elle est maman,
05:54c'est de continuer sa vie en tant que maman et changer de vie,
05:57je trouve que ce n'est pas légitime
05:59qu'elle ait à se poser des questions
06:01ou qu'elle stresse par rapport à ça.
06:03C'est sa vie à elle
06:05et il n'y a personne pour lui dire ce qu'elle doit faire.
06:08Elle va être maman, elle a envie de prendre des risques,
06:11moins de risques ou pas, c'est à elle de prendre ces choix-là.
06:14Après, c'est bien, si tu redeviens championne du monde l'année prochaine.
06:18Vas-y, mais sans pression.
06:24On met la pression quand même un petit peu.
06:26On n'a pas besoin de mettre la pression à des femmes enceintes.
06:29Une pression, au contraire.
06:31C'est étrange qu'on mette la pression pour ça.
06:34Trop important.
06:37Merci, chef des coupes.
06:39De rien.
06:42Je dois cuisiner plus aussi.
06:44Ça, c'est bien, ça.
06:46C'est très, très bon.
06:49Il y a plein de femmes qui sont passées avant
06:51et qui ont prouvé, avec le retour, la compétition,
06:54aux performances, aux résultats,
06:56que ça peut continuer après un enfant.
06:59Quelques années, il y a 10 ans, 20 ans,
07:01ça n'aurait pas été la même chose, je pense.
07:09Au début des années 2000,
07:11Laura Flessel fait office de pionnière.
07:13La double championne olympique d'épée
07:16est l'une des premières à mettre sa carrière sportive entre parenthèses.
07:19Elle donne naissance à Lélou.
07:26Le sport de haute compétition a parfois éloigné la mère de sa fille.
07:30Aujourd'hui, toutes les deux profitent de chaque moment
07:33pour rattraper le temps perdu.
07:36Assez régulièrement, on se trouve des temps mère-fille,
07:40que ce soit pour pratiquer, faire du shopping,
07:43aller visiter des expos.
07:45On aime bien prendre ce temps.
07:47On a plus de temps et on essaie vraiment de profiter.
07:50On voit que le temps est précieux, donc on profite de tous les moments.
07:55Laura Flessel a su jouer avec les rendez-vous internationaux
07:58pour planifier sa grossesse.
08:00En 2000, elle est médaille de bronze au JO de Sydney.
08:04À une époque où la maternité signifie la fin d'une carrière,
08:08la guêpe refuse de choisir.
08:11Je me suis rendue compte que c'était un sujet presque tabou,
08:14que toutes les sportives arrêtaient.
08:16Il était hors de question qu'en étant double championne olympique
08:19que j'arrête, parce que je me voyais championne et maman.
08:22J'avais compris que je partais dans une petite guerre
08:25parce que les lois étaient faites par des hommes,
08:27écrites par des hommes pour des femmes.
08:29Donc il fallait faire bouger les curseurs.
08:32Mon rêve secret, c'était de revenir sur les championnats du monde
08:35à Nîmes, dans les arènes de Nîmes.
08:39Son retour est programmé 4 mois seulement après son accouchement
08:43pour défendre son titre mondial,
08:46du jamais vu dans l'histoire du sport français.
08:49Je savais qu'à plus de 6 semaines, je pouvais commencer à travailler.
08:53Il fallait que je reprenne ma place.
08:55Je me rends compte de tout le travail qu'il fallait.
08:58Ça a été compliqué, les entraînements, le rythme.
09:01Ça a été très dur.
09:03Sur le plan technique, j'ai eu des entraîneurs qui m'ont accompagnée
09:07pour que je reprenne et que je ne sois pas en surdosage d'entraînement.
09:12Ils ont été intelligents et c'est à ce titre que je reviens vite.
09:19Si je vais à Nîmes, ce n'est pas pour faire de la représentation,
09:22ça ne m'intéresse pas.
09:2314 heures hier, Laura Flessel entre dans un hôtel à côté des arènes.
09:264 mois plus tard, on se retrouve dans les arènes de Nîmes.
09:33J'ai refusé de stresser ce jour-là.
09:37Tu n'es pas au poids, tu es fatiguée.
09:39De toute manière, tu n'as pas la condition physique.
09:42En revanche, tu as travaillé la stratégie.
09:51Les gens étaient heureux de revoir la Flessel maman
09:54dont tout le monde prenait plaisir à m'encourager.
09:57Allez, maman, allez !
10:04Je me suis dit que Laura bouffait cette énergie
10:06et que je jouais sur la piste.
10:12Jusqu'à la finale, je suis restée dans le jeu.
10:24Les tireurs sont prêts.
10:26Face à Beauckel, 12,8, le temps s'arrête.
10:29Fin du voyage.
10:31Effectivement, elle m'a dit que l'aventure s'arrête.
10:34Je serai championne du monde
10:36et toi, sur le podium, avec ta fille,
10:38mais en vice-championne du monde.
10:43A Nîmes et avec sa fille,
10:45Laura Flessel a relevé le plus beau défi de sa carrière d'esprimeuse.
10:49Sa médaille est d'argent,
10:51mais elle vaut de l'or après un an d'absence sur les pistes.
10:57C'est la première fois qu'elle s'est réveillée.
11:04Revenir en 4 mois après une grossesse,
11:06après un accouchement,
11:08après tout ce qui va avec,
11:10c'est juste exceptionnel.
11:12C'est impressionnant, c'est inspirant.
11:14J'ai eu une chance d'avoir un modèle de vie,
11:17un modèle de femme à suivre tous les jours.
11:20Je me suis dit que ce jour va rester un jour historique.
11:25J'ai bien fait d'arrêter,
11:27j'ai bien fait de montrer que c'était possible.
11:30Je suis vice-championne du monde,
11:32mais pour moi, c'était une belle réponse.
11:34J'irais au monde du sport, au monde international,
11:37tous ces hommes qui parlaient pour les femmes.
11:40Là, je parlais pour moi-même
11:42et pour toutes les autres femmes qui ont suivi l'exemple.
11:55Tu chantes, Néné ?
11:56Depuis, l'exemple de Laura Flessel a fait des petits.
12:00S'il y a bien une sportive qui symbolise
12:03cette nouvelle génération de mamans championnes,
12:06c'est Clarisse Akbenienou.
12:08Regarde, Néné, c'est qui, là-bas ?
12:11Là, regarde, là-haut.
12:13Ce jour-là, la championne olympique de judo
12:16dépose sa fille Athena à la crèche de l'INSEP.
12:19On fait la course ? Qui va gagner ?
12:22On va à la crèche ? On va voir les copains ?
12:27T'as vu, c'est Mia. Elle t'attend.
12:30Peut-être que ce sera pas moi qui viendra la chercher.
12:33Ça y est, elle est contente, là.
12:35Athena ! Athena !
12:37Elle a vu ses copains, ça y est, c'est fini.
12:40Il aura fallu moins d'un an à Clarisse Akbenienou
12:43après la naissance de sa fille
12:45pour décrocher un 6e titre mondial.
12:48Son retour au haut niveau n'a pas été simple.
12:51En choisissant d'allaiter son bébé au bord des tatamis,
12:54la judoka a fait bouger les lignes.
12:59Aujourd'hui, Clarisse assume son statut
13:02d'ambassadrice des mamans championnes.
13:05Je suis la personne qui est médiatisée.
13:08Le plus dur, c'est de se battre pour que ça fonctionne.
13:11Et forcément, on espère et on attend que je gagne
13:14pour prouver que tout ce que je fais est bien.
13:17Je pensais pas que je pouvais faire les deux aussi fort.
13:20J'ai fait la préparation physique
13:23jusqu'à deux jours avant d'accoucher.
13:25Je me suis sentie tellement mieux en m'entraînant,
13:28tellement bien dans mon corps,
13:30et des fois, j'ai oublié que j'étais enceinte.
13:32Mais le retour a été solide quand même.
13:36Quand on est athlète de niveau
13:39et qu'on a eu ce niveau de performance,
13:41on s'attend pas à descendre aussi bas.
13:43Pieds, pieds, pieds, pieds !
13:45Super ! 800 mètres !
13:50En place, numéro 3, Ajime !
13:54De retourner à l'entraînement
13:56et de voir que finalement, je tombais beaucoup,
13:58j'arrivais pas, c'était très difficile.
14:00La préparation physique ou de retrouver un corps
14:02assez sain et fort, il faut du temps.
14:05Et là, ça commence à bien revenir,
14:07mais il faut dire qu'il m'a fallu au moins un an minimum.
14:10Tout le monde dira, t'as repris vite,
14:12t'as fait championne du monde.
14:14Certes, mais c'était très dur.
14:16Bravo ! T'as vu ce qu'elle a fait, maman ?
14:21Maman !
14:23Elle finit le judo et après, elle vient voir Tété pour faire ?
14:28Faire quoi ?
14:29Il est arrivé deux ou trois fois au Athena,
14:32elle s'est réveillée en pleurs parce qu'elle avait soif ou autre.
14:35Clarisse, elle sort et elle dit,
14:37« Je vais me mettre au judo ».
14:39Je me rappelle qu'elle a parlé,
14:41elle a dit « Je vais me mettre au judo ».
14:43Je me rappelle qu'elle a dit, « Je vais me mettre au judo ».
14:46Et elle a dit « Je vais me mettre au judo ».
14:47Clarisse, elle sort, elle lui donne la tétée et puis elle repart.
14:51La première fois que c'était arrivé, c'était très drôle, elle lui fait
14:54« Bon, t'as 4 minutes ma petite, après j'y retourne. »
14:57Dernier éclot !
15:005 et 2 poulies, victoire !
15:035 et 2 poulies.
15:05Et je fais 3 poulies.
15:07Elle arrive, elle arrive.
15:085 et 2 poulies, victoire !
15:10Ça va ?
15:11C'était bien avec les cocos ?
15:13Je transpire.
15:15C'était bien avec les cocos ?
15:16T'as fait quoi ?
15:18T'es bien là ?
15:20Je transpire.
15:24Attends, reste là.
15:25Non, non, non.
15:26Reste ici.
15:27Il a fallu s'adapter pour pouvoir installer mon allaitement
15:30pendant mes compétitions ou mes entraînements.
15:32Donc il fallait trouver le juste milieu.
15:34Et ce qui est bien, c'est qu'avec Ludo, on peut discuter de tout.
15:36Il est assez ouvert, il est à l'écoute.
15:39C'est l'heure de la collation ?
15:41Comme elle est belle !
15:43Comment ça va ?
15:46C'est tout à fait possible.
15:47Tout est question d'organisation.
15:48Par contre, c'est millimétré.
15:50Quand la petite Athéna, même en milieu de séance,
15:53elle avait besoin, il fallait s'adapter.
15:55Donc ça s'est fait presque naturellement.
15:59Je l'ai fait au feeling.
16:00Je ne sais pas si je pouvais le faire ou pas.
16:02Je trouve ça très facile quand on a une vie un peu comme nous
16:04où on voyage un peu partout.
16:06Ça n'a pas de biberons à prendre, de réchaud,
16:09d'eau, de lait, poudre.
16:11Là, j'ai tout sur moi.
16:12Je suis bien.
16:13Je suis bien.
16:14Je suis bien.
16:15Je suis bien.
16:16Je suis bien.
16:17Je suis bien.
16:18Je suis bien.
16:19Je suis bien.
16:20Je suis bien.
16:21Je suis bien.
16:22Je suis bien.
16:23Je suis bien.
16:24Je suis bien.
16:25Je suis bien.
16:26Je suis bien.
16:27Là, j'ai tout sur moi.
16:32Est-ce que là, tu comprends pourquoi je n'arrête pas l'allaitement ?
16:35Tu as vu ce moment de câlin, de calme ?
16:40C'est génial.
16:49Un, deux, trois.
16:51Parfait.
16:55Je ne sais pas si je le ferai.
16:56Je ne sais pas si j'aurai le courage de le faire.
16:58En tout cas, j'avais tendance à croire que je ne pouvais pas avoir d'enfant
17:01tant que je n'avais pas arrêté.
17:02Parfois, on est un peu dans un dilemme.
17:04En plus, j'ai 30 ans maintenant.
17:06Le désir de maternité, il est quand même là.
17:09Tu te dis qu'en même temps, je fais du judo, mais ça ne va pas être possible.
17:12Là, on se dit qu'elle a réussi à le faire.
17:14Pourquoi pas moi ?
17:15Forcément, c'est inspirant.
17:17Tu vas sur le pot ?
17:19Bien.
17:20Tu veux aux toilettes aussi ?
17:21Finalement, je suis heureuse d'être la maman que je suis aujourd'hui.
17:24Et si, grâce à moi, ça évolue positivement,
17:28ça permet à d'autres femmes de pouvoir continuer leur carrière sportive,
17:32je prends toutes les responsabilités.
17:34Je prends, je prends volontiers.
17:40En France, Carole Maître est une référence dans son domaine.
17:43C'est elle qui a accompagné Clarisse Agbeigné-Nous pendant sa grossesse.
17:47C'est bien, je suis contente que tu sois passée.
17:49Oui, ça fait un petit moment.
17:50Chaque jour, cette spécialiste reçoit en consultation à l'INSEP
17:53des sportives de haut niveau en suivi gynécologique.
17:57Le projet de maternité chez la sportive de haut niveau
18:00reste encore actuellement un vrai challenge.
18:02Cela va de l'annonce à l'entraîneur jusqu'à la reprise
18:06où elle espère pouvoir retrouver sa place, retrouver le haut niveau.
18:10Et ce n'est pas une donnée de départ aussi facile à intégrer.
18:14Et donc, c'est un véritable challenge,
18:16pas seulement physique, mais aussi psychique, logistique
18:21et vis-à-vis de l'environnement sportif,
18:23où on a très souvent encore l'impression qu'il va falloir refaire ses preuves.
18:29Quand tu vas le voir, tu me diras oui, le petit.
18:34Oui, Macron ?
18:35Oui, Frid. Comme d'habitude, je suis encore en retard.
18:40Il y a déjà 2-3 centimètres de neige.
18:43C'est beaucoup trop glissant.
18:44Mais tu vas faire une préparation physique dans le dojo.
18:47On ne va pas perdre notre temps.
18:49Ok.
18:57Comment ça, ce n'est pas praticable ?
18:58On a juste un lit de neige magnifique.
19:00Non, là, ça aurait été quand même...
19:02Les virages sont praticables.
19:03Une prise de risque trop importante.
19:06Pour d'autres sportives moins médiatisées,
19:09la gestion de la maternité a parfois été plus compliquée.
19:12L'athlète paralympique Manon Genest en a fait la mère expérience.
19:16Hop, une jambe tendue, une montée de genoux.
19:19Maman depuis 2022, après une quatrième place au JO de Tokyo,
19:24la sauteuse en longueur a choisi d'allaiter son bébé.
19:29La petite Juliette n'a que 15 mois
19:31quand Manon signe son retour à la compétition au championnat du monde.
19:35Médaille de bronze et qualification pour les Jeux de Paris.
19:39La belle histoire cache une réalité plus compliquée.
19:46En fait, ce qu'on ne voit pas,
19:48et ce qu'on ne verra jamais, c'est ce qui se passe avant,
19:50ce qui se passe derrière le sauteur en longueur, on va dire, dans les coulisses.
19:54C'est cette gestion de la maternité, de l'allaitement.
19:58C'est un sujet aujourd'hui en France dans le sport de haut niveau.
20:01Oui, il y a parfois un décalage entre ce qui est dit et la réalité.
20:07Elle a plein de frissons et elle a de la fièvre.
20:09Ça m'inquiète beaucoup, je vais la faire manger car elle n'a rien guignoté ce matin.
20:12Merci pour votre attention tout à l'heure.
20:18Tu la récupères juste après l'entraînement ?
20:20Oui.
20:21J'apprends que ma fille, son état vient de se dégrader ce matin.
20:24Je dois reprendre les fonctions de maman
20:26et annuler ce qui était prévu pour cet après-midi.
20:28C'est pas grave, c'est aussi ça être maman en fait.
20:31Donc bon, je file, je file, je file.
20:37Je sais qu'au niveau des athlètes valides,
20:39quasiment toutes les fédérations donnent la possibilité aux athlètes
20:42de suivre les stages d'Equipe de France et des différents championnats
20:45avec leurs enfants et leurs nounous.
20:48Pour nous, c'est vrai que ça a été parfois compliqué.
20:561, 2, 3, pam, pam, pam, vers l'avant.
20:591, 2, 3, 1, 2, 3.
21:03J'en ai que la passe.
21:04Ah bah oui.
21:06Quand j'arrive au championnat du monde,
21:08je suis heureuse d'être là parce que 15 mois en arrière,
21:10je n'y croyais pas vraiment.
21:14Ces championnats du monde, ils n'ont pas été tout roses.
21:16Il y a des personnes extérieures qui m'ont fait douter
21:18sur ma capacité à revenir.
21:21Et ça se traduisait par quoi ?
21:23Par des bâtons dans les roues,
21:25par des petits mots à mon entraîneur quand je ne suis pas là
21:28pour lui dire qu'elle ne reviendra pas au haut niveau.
21:31Et ça, c'est dur.
21:33Je n'avais pas le droit d'allaiter ma fille dans l'hôtel
21:36où on logeait avec l'équipe de France.
21:38D'après une charte de ma fédération,
21:41on me demande de l'allaiter en dehors.
21:43Donc en dehors, c'était un logement que j'avais trouvé dans Paris,
21:47qui était assez loin.
21:48Donc ça faisait des contraintes de transport.
21:50Ce n'était pas serein.
21:51Ça a été de la fatigue.
21:52Et je me suis vue, en effet, l'allaiter dans la rue.
21:55Et c'est aujourd'hui, j'ose le dire.
22:02Manon Genèse, France !
22:06Avec elle, tout le monde.
22:08Tout le monde.
22:09Lutteur.
22:10Lutteur.
22:12Et j'ai dû me soumettre à ça
22:13pour pouvoir participer aux Championnats du Monde
22:15et parce que je ne voulais pas faire d'esclandre
22:17et parce que je ne suis pas conflictuelle.
22:19Donc j'ai capitulé.
22:22J'ai une maman fantastique
22:24qui a pris tous ses congés pour me suivre.
22:26Pour s'occuper de ma fille,
22:27elle a passé tous les Championnats du Monde à mes côtés.
22:29Et ça, je ne la remercierai jamais assez.
22:31Manon Genèse !
22:35Et j'arrive sur cette piste.
22:37Honnêtement, rien ne pouvait m'arrêter.
22:40J'ai 4 mètres 76.
22:41Dans tous les cas, je suis troisième.
22:43Qu'est-ce qui s'est passé dans mon corps
22:44pour que j'arrive à faire ça ?
22:46Je crois qu'encore aujourd'hui, je n'en reviens pas.
22:51Et c'est juste l'illustration pure et dure
22:55que quand on devient Manon,
22:57on revient plus forte.
22:59On l'a fait !
23:00Oh, il est beau !
23:01On l'a fait !
23:02Oh, il est super !
23:08Super !
23:09Finir la pile, c'est monstrueux !
23:10Merci !
23:11Ah, c'est super !
23:13C'est complètement ça.
23:14Oui, je suis maman.
23:15Et là, je suis championne devant vous.
23:18Et alors ?
23:19Qu'est-ce qu'on va en tirer, tout ça, aussi ?
23:21Qu'est-ce qu'on va apprendre de tout ça ?
23:23Voilà.
23:24La question reste en suspens.
23:29L'histoire de Clarisse Kramer
23:31montre que les mentalités ont encore bien
23:33des mille marins à parcourir.
23:35Maman fin 2022 d'une petite Mathilda,
23:38la navigatrice s'apprête cette année
23:40à participer à son deuxième Vendée Globe
23:42à la barre de l'Occitane, en Provence.
23:44Clarisse est à ce jour la femme
23:46la plus rapide de l'histoire de l'épreuve.
23:48Pourtant, il y a quelques mois encore,
23:50ses chances de courir ce tour du monde
23:52en solitaire sans escale et sans assistance
23:54étaient proches de zéro.
23:56Moi, je suis arrivée du dernier Vendée Globe
23:58avec cette idée que j'avais en tête
24:00depuis longtemps de fonder une famille
24:02et en même temps, de poursuivre ma carrière
24:04de navigatrice.
24:05J'ai décidé d'être très transparente, en fait,
24:07et les choses ont été compliquées pour moi
24:09quand j'ai annoncé que j'étais enfin enceinte
24:11parce que ça devenait concret
24:13et que ça m'empêchait de naviguer.
24:15Et donc, naturellement, avec ma grossesse,
24:17j'avais pris du retard,
24:19et ça a créé une tension.
24:21Je représentais, pour moi,
24:23un peu l'équivalent d'une femme
24:25qui représentait, pour mon ancien sponsor,
24:27un risque de ne pas être sélectionnée
24:29pour le prochain Vendée Globe,
24:31et ils ont décidé, face à ce risque-là,
24:33de me remplacer par un autre skipper.
24:35La navigatrice Clarisse Kramer
24:37vient d'apprendre que son sponsor,
24:39Banque Populaire, la lâche.
24:41Elle pourrait ne pas être au départ
24:43du prochain Vendée Globe en 2024.
24:45Ça faisait un an et demi
24:47qu'on était engagés ensemble
24:49pour ce projet Vendée,
24:51que j'ai jamais caché, cette envie d'avoir un enfant.
24:53Ils ont malgré tout pris cette décision,
24:55et je ne pensais pas que c'était
24:57la victoire ou la performance
24:59à tout prix, y compris à ce prix-là.
25:01J'avais une petite-fille de 2 mois et demi dans les bras,
25:03j'allait encore,
25:05et j'ai vraiment essayé de me mettre à leur place,
25:07mais en réalité, j'étais assez perdue,
25:09j'étais en colère,
25:11et je n'ai vraiment pas compris,
25:13et je ne comprendrai jamais, je pense.
25:17Du coup, ça a eu le mérite de reposer un peu les bases.
25:19J'avais une certaine liberté, à ce moment-là,
25:21de me dire, maintenant que je suis maman,
25:23qu'est-ce que je ressens, est-ce que j'ai encore envie d'y aller,
25:25est-ce que c'est quelque chose que j'ai vraiment
25:27encore au fond de moi, et la réponse assez vite
25:29a été oui, malgré
25:31tout ce qui venait de se passer, malgré le fait que ça voulait dire
25:33essayer de remonter à un projet de zéro.
25:35Et heureusement,
25:37j'ai eu des mains tendues autour de moi, notamment
25:39celle d'un navigateur britannique qui s'appelle Alex Thompson,
25:41qui m'a aidée à convaincre mon sponsor actuel
25:43de me faire confiance.
25:47C'était vraiment un pont à rebours
25:49pour pouvoir être au départ du Vendée.
25:51Il fallait que je sois prête dès l'été 2023,
25:53avec mon bateau et mon équipe
25:55sur les lignes de départ.
25:57Pas mal du tout, là !
26:01Du coup, j'ai eu un retour
26:03à la vie active,
26:05vie professionnelle assez brutale, assez violente.
26:07Je suis passée de congé mat
26:09à je ne sais pas combien d'heures
26:11de boulot par semaine. C'était un peu non-stop.
26:13Pour moi,
26:15c'était une très agréable surprise
26:17parce que personne ne pouvait nier
26:19que ma petite fille existait
26:21et qu'elle faisait partie des contraintes
26:23de ma vie qu'il fallait accepter
26:25pour que mon projet puisse exister.
26:27En tant que femme, en tant que maman
26:29et en tant que navigatrice.
26:31Quand je vois la vitesse à laquelle ça s'est recréé,
26:33j'ai eu beaucoup de chance.
26:35De ce point de vue-là, les étoiles se sont alignées.
26:43On est dans la chambre
26:45de Monsieur Elio.
26:47C'était sa chambre d'habits.
26:49Maintenant, c'est sa chambre.
26:51Tu veux tester ton grand lit ?
26:53T'as vu comment t'es minus
26:55par rapport à ce grand lit ?
26:57Et ça y est, il est là.
27:03Le sport, ça reste une activité
27:05qui m'intéresse.
27:07C'est une activité qui m'intéresse.
27:09C'est une activité qui m'intéresse.
27:11Le sport, ça reste une activité,
27:13ça reste une passion,
27:15mais c'est pas tout.
27:17Vivre juste des choses simples
27:19avec Fred et Elio,
27:21tous les temps que je passe avec eux,
27:23c'est magique.
27:25Il tient bien quand même.
27:27Il tient trop bien.
27:29Tu le tiens, mais tu sens qu'il est gay.
27:31T'es solide, toi.
27:37Normalement, c'est là où je m'entraîne
27:39dans la salle de sport,
27:41mais aujourd'hui, je vais peut-être
27:43pas soulever de la fonte.
27:47Je me suis bloquée le dos
27:49en faisant un petit peu trop
27:51de physique pas suffisamment
27:53intelligemment faite.
28:01J'ai cette envie, ce besoin
28:03de revenir vite et bien
28:05dans ma pratique,
28:07mais un petit peu trop vite.
28:19Je crois que j'avais
28:21très peur d'avoir une césarienne
28:23parce que c'est une opération,
28:25c'est une coupure, il y a des points,
28:27il y a une reprise qui est similaire
28:29à tout ce que j'ai pu vivre
28:31avant avec mes blessures, au final.
28:34Vu que j'ai des abdominaux
28:36qui ne sont pas suffisamment solides,
28:38ça a forcé sur le dos
28:40et les muscles autour se sont contractés.
28:42Donc là, elle m'aide à décontracter
28:44les muscles autour, à renforcer
28:46les abdominaux pour que la douleur s'en aille.
28:56Là, le corps me fait faire une pause
28:58dans ma rééducation,
29:00donc j'ai quelques jours un peu
29:02off pour prendre soin de mon dos
29:04et repartir à fond
29:06pour une meilleure rééducation après.
29:32Ça veut dire qu'aujourd'hui
29:34je ne vais pas m'entraîner
29:36et franchement j'ai envie,
29:38mais non, je vais apprendre mes erreurs
29:40petit à petit,
29:42donc aujourd'hui tranquille,
29:44peut-être que demain tranquille encore
29:46et après c'est reparti,
29:48mais par contre bien plus intelligent.
30:02Me retrouver dans une piscine
30:04un dimanche matin,
30:06je ne pensais pas que ça m'arriverait un jour,
30:08mais l'apprendre à nager au plus tôt,
30:10c'est quelque chose d'important
30:12et comme on a quand même envie
30:14qu'elle aime le sport.
30:16C'est le premier sport qu'elle peut essayer finalement.
30:18Si aujourd'hui Astrid Buillard
30:20profite de chaque instant
30:22avec sa fille Liv et son épouse Julie,
30:24c'est qu'avoir un enfant
30:26n'a pas été pour elle chose facile.
30:28Comment faire pour concilier
30:30sa fin de carrière
30:32avec une ultime échéance
30:34au JO de Tokyo 2021
30:36et son désir d'enfant
30:38qu'entourne l'horloge biologique ?
30:40La vice-championne olympique de fleuret par équipe
30:42a dû trouver une solution
30:44pour repousser sa procréation médicalement assistée.
30:46A 34 ans,
30:48il y a quelque chose qui s'est allumé
30:50et alors là c'est clair qu'une fois que ça s'allume,
30:52ça s'éteint plus.
30:54Certains disent que c'est l'horloge biologique,
30:56je ne sais pas trop ce que c'est.
30:58À ce moment-là, quand ça m'arrive,
31:00je me dis qu'il va falloir choisir.
31:02Ça n'a pas été simple
31:04et encore moins simple
31:06quand il y a eu le report des jeux.
31:08Tu te dis que ça ne va pas le faire
31:10parce que si j'ai un enfant,
31:12je me dirais éternellement
31:14ce que ça aurait donné
31:16si j'avais été au JO de Tokyo
31:18et que je reviens et qu'après
31:20je n'arrive pas à avoir un enfant,
31:22ce sera une blessure à vie.
31:24Tu te dis que c'est foutu,
31:26c'est un projet de famille.
31:28À quel moment ces deux choses peuvent se comparer ?
31:30C'est juste impossible.
31:32Et donc ça a été très compliqué.
31:34C'est une fille de championne,
31:36ça se voit.
31:38Je voyais Astrid,
31:40je voyais que son cerveau
31:42était à un moment
31:44où il n'arrivait plus à s'en sortir.
31:46Ça a été difficile.
31:48Finalement,
31:50ce qui a permis de nous alléger
31:52et surtout pour Astrid de s'alléger,
31:54c'est la possibilité de faire
31:56congeler ses ovocytes.
31:58Je pense que sans ça,
32:00je ne sais pas si tu aurais
32:02pris le risque de continuer.
32:04Non, si je n'avais pas déjà
32:06congelé mes ovocytes,
32:08c'est dur.
32:10De toute façon,
32:12je pense que je n'aurais pas été
32:14assez disponible pour pouvoir
32:16faire la qualification et assez légère.
32:24Donc j'ai repoussé.
32:26J'ai repoussé ce projet de famille.
32:28J'ai décidé de
32:30rempiler pour les Jeux de Tokyo.
32:34Je reviens médaillée, médaillée d'argent
32:36par équipe.
32:38Dès que je suis médaillée,
32:40l'obsession suivante, c'est tout de suite
32:42me projeter vers ce projet
32:44de pouvoir avoir un enfant.
32:46J'ai fait des tentatives
32:48de manière naturelle
32:50avec mes ovocytes
32:52de 39 ans après les Jeux de Tokyo.
32:54Ça n'a pas marché.
32:58C'est du poisson !
33:00C'est bon le poisson ?
33:02La seule fois où j'ai essayé
33:04avec mes ovocytes congelés de 2018,
33:06ça a fonctionné.
33:08Si je n'avais pas eu ces oeufs,
33:10aujourd'hui, l'IF ne serait pas présente
33:12et je n'aurais pas d'enfant.
33:14Allez ma fille, débrouille-toi !
33:16Je déconne !
33:18La maternité en carrière est encore
33:20observée à celles qui sont numéro 1.
33:22Numéro 1, incontesté, incontestable.
33:24Mais qu'est-ce qui se passe
33:26quand tu es en ballotage pour avoir ta sélection,
33:28pour avoir le droit d'être présente
33:30dans le process de qualification pour les Jeux olympiques ?
33:32Là, ce n'est pas la même.
33:34Allez ma fille.
33:36Hop là !
33:38Oui, oui, petit p'tain, calme mon bébé.
33:40Qu'est-ce que je suis heureuse
33:42de ne pas avoir dû choisir entre les deux ?
33:44Parce qu'aujourd'hui, l'amour que je peux ressentir pour ma fille
33:46et quand je la vois me sourire,
33:48c'est la première médaille olympique qui aurait pu remplacer ça.
33:50Ma petite fille.
33:54Trente maisons.
33:56Trente maisons.
33:58Voilà.
34:00Super.
34:02Allez, bisous mon amour.
34:08Quand on pratique 5 disciplines
34:10comme la vice-championne olympique de pentathlon moderne
34:12Élodie Clouvel,
34:14se lancer dans un projet de maternité
34:16nécessite quelques calculs.
34:20Planifier
34:22entre 12 Olympiades
34:24mais sans garantie de tomber juste.
34:26J'étais vraiment
34:28partie après Tokyo
34:30pour essayer d'avoir un enfant
34:32et fonder une famille.
34:34Après les Jeux,
34:36donc je tombe assez vite enceinte
34:38et deux mois et demi après,
34:40je fais une fausse couche
34:42donc ça a été vraiment très difficile
34:44parce que
34:46faire le choix de me dire
34:48qu'il ne reste que trois ans
34:50donc on remettra le projet bébé
34:52après Paris.
34:54Ce n'est pas pareil
34:56si j'avais gagné les Jeux à Tokyo aussi.
34:58Je l'aurais pris différemment.
35:00Je me serais dit, c'est bon,
35:02là j'ai quand même envie d'aller au bout
35:04de mon objectif, de mon rêve
35:06mais c'est vrai qu'après j'ai vraiment eu de me consacrer
35:08à ma vie de femme et de faire une pause.
35:10Ça arrivera quand ça arrivera
35:12et je pense que c'est important
35:14de libérer la parole aussi là-dessus
35:16pour que ça puisse aider d'autres femmes
35:18qui pensaient qu'elles ne pouvaient pas forcément en parler
35:20alors que moi ça m'a aidé aussi
35:22justement à me dire
35:24voilà c'est la vie, c'est comme ça
35:26et puis
35:28il y aura d'autres enfants derrière,
35:30j'en suis sûre.
35:36On ne décide pas quand est-ce qu'on tombe enceinte
35:38donc nous avec mon conjoint on a eu la chance
35:40je suis tombée enceinte assez rapidement
35:42parce que ce n'est pas des choses qu'on peut expliquer mathématiquement
35:44c'est très hormonal aussi
35:46donc voilà
35:48il y a un facteur chance
35:50et c'est sûr qu'on est un peu tous en train de regarder notre montre
35:52on est dans un coin de ma tête
35:54je me dis si ça met un peu plus d'un an à venir
35:56est-ce qu'on va devoir repousser ce projet ?
35:58Entre Tokyo et Paris,
36:00Cécilia Berder n'a pas eu à repousser
36:02son projet de maternité.
36:04La sabreuse, vice-championne olympique par équipe
36:06a même puisé dans la naissance
36:08de sa fille Ambre
36:10une source de motivation supplémentaire.
36:12Sa fille et son conjoint
36:14l'accompagnent quasiment partout en compétition
36:16comme ce jour-là
36:18au championnat de France par équipe.
36:22Les premières compétitions
36:24elle avait 5-6 mois
36:26dans un coin de ma tête je regardais
36:28est-ce que c'est vraiment sa place
36:30et puis au bout de 5 minutes je la vois s'endormir
36:32comme si elle était un peu bercée par les bruits du sabre
36:34j'étais enceinte, je prenais des leçons
36:36elle a fait tout l'entraînement avec moi avant d'être dans mon ventre
36:38donc de la voir bien
36:40de la voir bichonnée par son papa
36:42parce que vraiment c'est un travail d'équipe
36:44quand moi j'aime la masque c'est vraiment il est à 100% avec elle
36:46Cette année on a pas mal
36:48suivi Cécilia
36:50on a pu suivre un peu les Coupes du Monde
36:52dès que c'était possible en fait en Europe
36:54c'est mieux pour tout le monde
36:56c'est une super expérience, Cécilia c'est plus facile pour elle
36:58pour moi c'est qu'on est là, c'est qu'on va bien
37:00c'est sûr que c'est pas mal de logistique
37:02de l'organisation
37:04mais c'est vraiment cool
37:06c'est un peu égoïste de ma part
37:08dès que j'ai fini Gagne ou Perde
37:10j'ai besoin de savoir où elle est
37:12et c'est vrai que ça me rassure
37:14déjà on a un peu de langage ici avec mon conjoint
37:16en mode est-ce qu'elle dort, est-ce qu'elle a mangé, est-ce que ça va
37:18en deux trois signes je sais que c'est ok
37:20ça me permet d'avoir l'esprit plus léger aussi
37:24je savais que physiquement
37:26en ayant ce désir de vouloir être maman
37:28ça allait être différent parce que mon corps allait changer
37:30mes quotidiens allaient changer, mes prévrites allaient changer
37:32je pensais pas que ça serait si difficile
37:36ça a plus aidé sur le plan mental
37:38de retrouver le monde de la compétition
37:40où c'est une vraie jungle
37:42dans un monde où t'as découvert ce que c'était vraiment l'amour
37:44d'un enfant
37:46la douceur d'un enfant
37:48l'instant présent avec elle
37:52et dans ce chamboulement
37:54on vous dit bah vas-y retourne à la compète
37:56et vas-y parce qu'il n'y a pas arrêt 2024
37:58tenir un sabre, mettre un masque sur la tête
38:00trouver un sens à tout ça
38:02c'est ça qui est difficile
38:06et le déclic il s'est fait il y a un an juste avant les Jeux de Paris 2024
38:08un an avant c'est sûr que c'est court
38:10et je sais personnellement que plus personne n'y croyait
38:12et voilà maintenant on va aux Jeux ensemble
38:14donc c'est quand même grandiose
38:20c'était un gros combat pour elle
38:22donc il fallait vraiment
38:24revenir fort
38:26et elle a même dépassé certainement ce qu'elle avait en tête
38:30je suis admiratif mais ça revient plus loin que ça
38:32je vois l'impact que ça a
38:34sur le groupe en fait
38:36les jeunes
38:38elles voient ce que c'est une grossesse
38:40elles voient comment on revient d'une grossesse
38:42elles voient les qualités qu'il faut avoir pour revenir
38:44c'est une richesse incroyable pour notre groupe
38:46parce que c'est dur ce qu'elle a fait
38:48et aujourd'hui je pense que si
38:50elle arrive à revenir avec une médaille
38:52ce serait une histoire incroyable
38:54et elle le mérite
39:00j'ai les meilleurs supporters avec moi quoi que je fasse
39:02ils sont contents donc j'ai de la chance
39:04médaille d'argent on peut pas cracher dessus
39:06mais bon c'est sûr qu'on était venus pour l'or
39:08mais ça reste un bon moment quoi qu'il arrive
39:10tu relativises beaucoup plus vite maintenant
39:12elle elle connait pas encore toutes les couleurs des médailles
39:14t'es contente toi ?
39:16t'as passé une bonne journée ?
39:18alors si elle sourit c'est bon
39:20tu dis au revoir ?
39:22au revoir
39:32ça va ?
39:34et toi ?
39:36félicitations
39:38t'as eu des bonnes sensations ?
39:40on va faire nos exercices
39:42t'es sur la sacro-iliac là
39:44Anne-Laure Morini est préparatrice physique à l'INSEP
39:46et ta hanche ça va ?
39:48elle s'occupe notamment de l'accompagnement
39:50des championnes mamans
39:52c'est elle qui a suivi
39:54Cécilia Berder pendant toute sa grossesse
39:56et lors de sa réathlétisation
39:58on est vraiment dans la phase terminale
40:00parce qu'il y a la préparation
40:02pour les jeux olympiques mais on a eu tous les process
40:04étape par étape avec Cécilia
40:06où du coup on l'a accompagnée
40:08avant l'accouchement
40:10donc vraiment jusqu'au 9ème mois
40:12post-accouchement quand elle a eu l'autorisation
40:14médicale de reprendre l'entraînement
40:16et là on est vraiment à la fin fin fin
40:18on essaie d'affiner les derniers petits détails
40:20pour qu'elle puisse transférer
40:22le maximum de ses qualités physiques
40:24sur la piste
40:30quand on s'entraîne jusqu'au 9ème mois
40:32il y a tout le travail du transverse périnée
40:34du travail sur la respiration
40:36du travail sur le placement du dos
40:38qu'on a tendance culturellement à faire post-partum
40:40mais je pense que plus on le fait tôt
40:42mieux c'est derrière
40:44même contraction
40:46lâche pas
40:48là on dirait pas mais les exercices
40:50qu'elle fait sont très très très durs
40:52ils font très très mal
40:54évidemment mon corps a été transformé
40:56avec la grossesse
40:58j'ai appris à savoir comment est-ce qu'il me parlait
41:00à connaître des sensations
41:02d'avoir la vie dans son corps
41:04ça change tout
41:06malgré les années je le sens plus fort
41:08que quand j'avais 20 ans
41:10et ça c'est vraiment une chance
41:12la jeune Ayahi a désormais le sourire
41:14mais il lui a fallu une sacrée détermination
41:20oui
41:22la maman d'Alani est une femme de défi
41:24depuis 2022
41:26la basketteuse évolue dans l'un des plus grands clubs européens
41:28l'USK Prague
41:30si la joueuse s'est fait un nom au-delà des parquets
41:32c'est notamment grâce à cet exploit
41:34réalisé lors des Jeux de Tokyo
41:36remporter une médaille de bronze
41:38avec l'équipe de France en étant
41:40de trois mois et demi
41:42je pense que je ne me suis pas forcément rendu compte sur le moment
41:44quand j'étais sur le terrain j'étais juste une basketteuse
41:46après forcément
41:48je sortais du terrain
41:50et les douleurs me rattrapaient
41:52mais non j'avais pas conscience de tout ça
41:54jusqu'à ce que je termine et que je me pose un petit peu
41:56et que je prenne conscience des choses
42:00je pense que les premiers jours
42:02je suis dans l'euphorie
42:04je suis devenue maman, c'est génial
42:06ça fait des années que j'attendais ça
42:08j'enlève mes chaussures et j'enlève ma veste
42:10et puis je rentre chez moi
42:12et très vite en fait ma carrière
42:14de basketteuse me rattrape
42:18je pense que j'étais un petit peu dans une certaine
42:20dépression aussi, post-partum
42:24m'asseoir dans mon lit
42:26avec ma fille qui va très bien à côté
42:28mais moi qui suis en larmes
42:30juste parce que je me dis pourquoi je suis
42:32toute seule aujourd'hui
42:34qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça
42:36comment je vais arriver à revenir à mon plus haut niveau
42:38comment je vais arriver tout simplement à courir
42:40et je me disais mais j'y arriverai jamais
42:42et donc je me dis que
42:44c'est pas possible
42:46coucou
42:50tu veux venir ?
42:52tu veux venir ou tu veux dormir encore ?
42:58tu peux te mettre sur maman et tu vas dormir
43:00oui ?
43:06oui
43:12c'est pas difficile parfois de jongler
43:14entre la casquette de mère
43:16et d'athlète ?
43:18il n'y a pas le choix en fait
43:20je ne peux pas aller me poser et lui dire
43:22tu mangeras dans une demi-heure
43:24parce que pour l'instant je suis fatiguée
43:26actuellement je suis maman solo
43:28donc je suis séparée du papa
43:30de ma fille
43:32il n'y a pas de moment où on peut se reposer
43:34sur un partenaire ou une partenaire
43:36en se disant bon ben
43:38là j'ai besoin de 3 heures
43:40je te la confie je m'en vais
43:42non quand on est maman solo
43:44c'est tout le temps
43:46mes moments à moi ils sont dans la voiture
43:48ou des fois je rentre de l'entraînement
43:50et pendant 5-10 minutes je reste dans la voiture
43:52juste en silence tranquille
43:54avant de repartir pour la tournade
43:58c'est toi la tornade ?
44:00oui
44:02tiens regarde maman elle sort les oeufs
44:04tu vas prendre des oeufs
44:06des fois je me dis comment je faisais sans elle
44:08ça devait être vraiment
44:10vraiment ennuyeux
44:12elle met l'ambiance tout le temps
44:14c'est du non-stop
44:20j'ai Nanny qui est en plein temps avec moi
44:22qui est disponible dès que j'en ai besoin
44:26il était important pour moi d'avoir une certaine
44:28stabilité pour gérer Alanie
44:32d'autant plus que ma famille est en France
44:34donc oui il faut être bien entourée
44:36et c'est ce qui me permet aujourd'hui
44:38de pouvoir je pense être une bonne maman
44:40et également une bonne basketteuse
44:44ça va Lala ?
44:46tu vas au basket ?
44:48tu vas faire du basketball ?
44:52comme je suis blessée
44:54j'ai laissé des jours off à sa nanny
44:56et comme ça elle peut venir avec moi
44:58elle a l'habitude
45:00quand j'en ai l'occasion
45:02j'essaie de le faire avec elle
45:04elle est où maman ?
45:06tu vas faire un bisou maman ?
45:12oh merci
45:18je suis très chanceuse
45:20parce que je peux l'emmener avec moi
45:22faire mon entraînement, elle va se mettre sur le côté
45:24elle va jouer
45:26elle a ses petites habitudes
45:28son petit trampoline, ses ballons
45:30les élastiques
45:32c'est facile
45:36t'es fatiguée là ?
45:38non ? ok
45:48qu'est-ce qu'il y a ?
45:52j'ai de la chance et j'en ai conscience
45:54mais après c'est aussi l'entourage
45:56mes coéquipières me disent
45:58on part à la piscine avec elle pendant deux heures
46:00et on se retrouve après
46:02ça c'est une chance incroyable
46:14j'ai une coach qui est très attentive
46:16à mon bien-être en tant que joueuse
46:18mais aussi en tant que maman
46:20qui est très attachée à la petite
46:26tout va bien
46:28tout le monde aime Alane parce qu'elle est si mignonne
46:32à la maison
46:34ils sont seuls
46:36avec les enfants
46:38et quand c'est l'entraînement
46:40pour elle c'est un peu de repos
46:42je pense qu'elle est mieux en entraînement
46:44qu'avant
46:56il y a un vrai équilibre à trouver
46:58mais dans ma vie d'aujourd'hui
47:00je suis plutôt pas mal là-dessus
47:12elle aussi a su trouver son équilibre
47:14Amel Majri est la première
47:16internationale française en activité
47:18à devenir maman pendant sa carrière
47:20en avril 2023
47:22quelques mois avant la coupe du monde
47:24la lyonnaise fait son retour
47:26en équipe de France à Clairefontaine
47:28elle est accompagnée de Mariam
47:30sa fille de 9 mois
47:32et de sa nounou
47:34une première pour la fédération française de foot
47:36et son nouveau sélectionneur Hervé Renard
47:38arrivé quelques jours plus tôt
47:42j'ai été nommé
47:44on s'est présenté le cas d'Amel
47:46donc j'en ai parlé
47:48la fédération française de football
47:50m'a bien aidé
47:52moi ça me semblait normal
47:54qu'une maman puisse
47:56avoir son enfant
47:58en bas âge auprès d'elle
48:02ma fille elle reste avec la nounou
48:04et c'est important parce que je suis focus
48:06que sur mon entraînement
48:08et au contraire de l'avoir à côté de moi
48:10à proximité je sais que je suis pas là
48:12à me dire où elle est restée
48:14avec qui, elle est où en ce moment
48:16on a nos petites habitudes
48:18on se balade un petit peu
48:20directement elle m'appelle
48:22elle me dit t'es où
48:24c'est pareil pour Mariam
48:26toujours contente de retrouver sa nounou
48:30tout ce qui est les temps groupes
48:32ma fille elle peut pas venir
48:34ce qui est normal
48:36c'est comme si elle faisait sa petite vie à côté
48:38et que moi pendant mes temps off
48:40que je puisse aller la voir
48:42et ça me ressource
48:50maman
48:52ça va ?
48:54t'es qui ?
48:56tiens les fruits Mariam
49:00tu me donnes ?
49:04merci
49:08elle a mangé ce matin
49:10j'ai beaucoup de temps quand même pour la voir Mariam
49:12soit après le repas directement
49:14soit avant d'aller dormir
49:16bravo
49:18tu veux aller où ?
49:20tu veux sortir ?
49:28ma fille elle est tout le temps dans l'adaptation
49:30elle est contente de me voir à chaque fois
49:32au début c'est vrai on prenait nos marques
49:34mais là ça va, c'est assez naturel
49:36c'est la chose la plus importante
49:38pour une athlète de haut niveau
49:40qu'il faut respecter
49:42c'est à dire que
49:44une situation n'empiète pas sur l'autre
49:46parce que Amel fait très bien
49:48elle sait très bien faire la part des choses
49:50entre le travail et le temps où elle doit redevenir maman
50:02je voulais vraiment vous remercier
50:04ça me touche vraiment de partager
50:06cette coupe du monde avec vous
50:08j'espère qu'on va faire de grandes choses
50:10j'espère que vous allez l'aimer toujours autant
50:12après le vol de l'Australie
50:14ce que j'ai aimé
50:16pendant cette coupe du monde qu'on a vécu en Australie
50:18c'est que
50:20pendant les temps de libre
50:22ça permettait de voir les filles s'occuper
50:24de la petite
50:34c'est un rayon de soleil, tout le monde veut la voir
50:38tout le monde veut jouer avec elle
50:44même des fois je leur dis
50:46arrêtez, vous l'excitez
50:48elle ne va pas dormir
50:50au final c'est un rayon de soleil
50:52on l'a vu marcher
50:54pour ses un an
50:58chose qui restera certainement
51:00gravée à jamais
51:02dans la mémoire des filles
51:04de sa maman
51:06il n'y a pas mieux pour mettre la joueuse
51:08dans les meilleures conditions possibles
51:10c'est froid
51:12je suis super contente
51:14de partager ce que j'aime avec ma fille
51:16de pouvoir vivre mon rôle de mère
51:18et mon rôle d'athlète
51:20je me dis que si ça peut impacter les autres
51:22c'est avec plaisir
51:24moi personnellement ça m'a vraiment
51:26fait du bien d'avoir ma fille auprès de moi
51:30les athlètes mettent souvent
51:32entre parenthèses leur vie de femme
51:34pour se consacrer
51:36à leur sport, à leur passion
51:38c'est pas encore rentré dans le quotidien
51:40d'une sportive de haut niveau
51:44il y a moyen de concilier les deux
51:46il faut simplement s'adapter
51:48et je pense qu'aujourd'hui
51:50c'est une priorité
51:52il y aura certainement de plus en plus de cas
51:54dans un avenir plus proche
51:56ou un petit peu plus lointain
51:58donc au moins Amel Majré
52:00restera une pionnière
52:02de ce côté là
52:10je suis contente de repartir dans l'eau
52:12et nous quand on va revenir
52:14on sera tout salés
52:16tout frais, tout salés
52:18c'est chouette de reprendre avec une session tranquille
52:20de voir
52:22ce que ça fait de te laisser toi
52:24le temps qu'on va surfer
52:30vite, vite, vite
52:32chaque moment a une raison d'être
52:34et du ce côté là
52:36c'est un peu la même chose
52:38j'ai une raison d'être
52:40du côté césarienne
52:42repartir dans l'eau avec un peu plus
52:44de temps de rééducation
52:46mais en même temps ça m'a permis
52:48de revenir plus fort
52:50de prendre plus de temps avec Elio
52:52donc c'est que du positif
52:54parfait
52:56vous m'avez manqué les petites planches
52:58donc du coup c'est celle-ci
53:00que j'ai préparé hier
53:02pour pouvoir surfer
53:04une nouvelle planche pour un nouveau départ
53:06en combi
53:08bisous
53:10il n'y a pas de vent
53:12c'est magnifique
53:14on va se régaler
53:16merci
53:18c'est parti pour la première vague
53:20ça fait quelques mois
53:22c'est parti mon kiki
53:36quand on a posé Elio chez notre amie
53:38c'était un peu la course
53:40donc c'était rigolo de se voir
53:42comme ça excitée de repartir
53:44dans l'eau mais en même temps je regardais
53:46à chaque fois l'heure
53:48ça fait une demi-heure qu'on l'a laissé
53:50ça fait une heure, bon allez Fred
53:52on a encore quelques vagues
53:56cette session pour moi
53:58c'était me prouver que je peux
54:00repartir dans l'eau rapidement
54:02et que c'est comme avant
54:04c'est encore mieux
54:06parce que du coup je suis plus efficace
54:08parce que je savais qu'on avait
54:10une fenêtre de 2-3 heures
54:20trop bien de se dire
54:22que c'est possible
54:24qu'il va falloir qu'on s'organise comme ça
54:26pour l'hiver prochain
54:28mais c'est complètement faisable
54:30et ça me permet d'apprécier
54:32l'eau et l'eau et le surf
54:38on est sur la falaise de Nazaré
54:40et ouais
54:42c'est le vent, ça doit lui faire tout bizarre
54:44c'est encore mieux avec la tête qui bouge
54:46oui c'est bon
54:50et après il regardera ses images
54:52et il se dira plus tard
54:54sans déconner
54:58on est à la plage
55:02là ça le berce, il ébague
55:04maintenant vous êtes au début
55:06d'un nouveau chapitre
55:08c'est sûr que ça amène un petit peu plus
55:10de piment
55:12de challenge, ça c'est sûr
55:14mais c'est trop bien de pouvoir
55:16allier sa passion avec
55:18son envie de
55:20fonder une famille
55:22on a la chance
55:24de réussir à le faire
55:26et de pouvoir le faire
55:28en tout cas c'est une réalité
55:30c'est dingue
55:52j'ai pas vraiment voulu compliquer l'histoire
55:54je suis restée simple
55:56et je vais rester simple
56:00et apprendre cette nouvelle vie
56:02de parent
56:04et à tortuer des fois
56:06et à se faire manger
56:08par un requin
56:14bien sûr que le corps de la femme
56:16il est fort, bien sûr que
56:18une maman elle revient plus forte
56:20un bébé c'est juste la plus belle chose au monde
56:22et ça nous donne une puissance
56:24et une force mentale
56:26coquine
56:28dans toutes les disciplines
56:30on a des beaux exemples
56:32j'adore, mais il n'y a plus de couche culotte
56:34j'aime bien aussi
56:36maintenant qu'elle grandit, qu'elle me dit
56:38allez maman, elle m'encourage
56:40je ne peux pas flancher maintenant
56:44j'arrive à toucher une forme de sérénité
56:46j'ai la chance d'avoir encore ma fille
56:48à mes côtés qui me supporte
56:50c'est cet équilibre là qui fait que je me sens bien dans les baskets
56:52tu veux faire un seconde ?
56:54non
56:56c'est une aventure inoubliable
56:58t'es solide comme maman ?
57:00solide
57:02on ne demande pas un passe droit
57:04on demande juste que ça soit possible
57:06que ça se fasse beaucoup plus naturellement
57:08et que ça devienne normal
57:16quand tout le monde pourra vraiment en sérénité se dire
57:18je sais que je peux faire mon projet de famille
57:20je sais que je serai accompagnée pour ma reprise d'activité
57:22pour mon retour à la compétition
57:24là on aura vraiment gagné
57:26là on aura fait changer la culture du sport en France
57:28bref, tout ça pour dire que c'était compliqué
57:50Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org