Kick-Off - Romane Dicko, judokate

  • il y a 3 mois
On vous emmène dans un entraînement de judo avec Romane Dicko, championne du monde et médaillée olympique de la discipline !
Transcription
00:00Salut tout le monde, c'est Romane Vico
00:01et aujourd'hui, c'est moi avec Frèche dans un entraînement.
00:12Moi, j'ai commencé le judo assez tard,
00:13donc à 13 ans après les Jeux Olympiques de Londres.
00:15En fait, je regardais la télé, je pense, comme beaucoup de Français
00:17pendant les Jeux Olympiques
00:18et il y a une Française, Audrey Achemeux, qui fait 3e
00:20et on apprend qu'elle a commencé le judo à 14 ans, je crois,
00:23et que 8 ans après, du coup, elle était médaille olympique à Londres.
00:25À l'époque, j'avais 13 ans
00:26et mon père a fait un parallèle entre Audrey et moi
00:28et il m'a dit, Romane, rendez-vous dans 8 ans, t'inscris au judo.
00:31Et j'ai dit, OK, papa, si tu veux.
00:32Donc c'est parti comme ça.
00:33Et en fait, cette blague, elle est devenue sérieuse
00:35et après, j'étais championne d'Europe, championne du monde,
00:38championne olympique aussi.
00:39Ouais, c'est une belle aventure en tout cas.
00:40Moi, ce que j'ai adoré dans le judo, c'est le fait que c'est un sport de combat.
00:42Donc, on avait en fait un affrontement direct,
00:44un instanté avec quelqu'un.
00:45C'était un sport avec beaucoup de valeur.
00:46Je sais que j'ai vraiment trouvé une vraie deuxième famille au judo.
00:49Mon premier club, on se parle vraiment encore beaucoup,
00:50on se voit régulièrement
00:51parce que j'ai fait des rencontres sur le tapis,
00:52même dans mon aventure au judo en général.
00:54Rencontres qui aujourd'hui resteront engravées tout le temps dans ma mémoire.
01:08Quand j'étais jeune, dans mon club, il n'y avait pas beaucoup de filles.
01:10Mais je pense que c'est parce que c'est un sport de combat
01:11et le combat est un peu associé à la masculinité,
01:13donc à l'homme en général.
01:15Mais moi, je pense que c'est important de montrer qu'on peut être une femme
01:17et s'épanouir sur le tapis aussi.
01:19On a une belle équipe de France féminine aujourd'hui
01:20qui fait beaucoup de médailles.
01:21Et même sans compter la perce,
01:22c'est un sport avec beaucoup de valeur qui colle aux hommes et aux femmes.
01:25Mais c'est vrai qu'on ne va pas se mentir,
01:26c'est quand même un sport très connoté masculin.
01:28Malheureusement, il y a ce truc de muscles féminins, muscles masculins.
01:31Quand on pense à une athlète féminine,
01:32on pense plutôt à une fille qui va courir, une fille qui fait de la gym.
01:35Entre guillemets, on va dire que les filles qui font des sports de combat,
01:37de la boxe, du judo, peu importe,
01:39c'est un peu plus masculin, même le foot par exemple.
01:41Et c'est toujours un peu compliqué
01:42parce qu'on a du coup des muscles qui se développent,
01:43qui ne sont pas des muscles esthétiquement féminins selon la norme.
01:46Mais c'est comme ça, on va dire, c'est notre corps qui évolue comme ça,
01:48c'est notre pratique sportive aussi.
01:49Donc forcément, moi, j'ai envie de montrer qu'on peut être féminine,
01:52on peut vouloir être féminine,
01:53même si on a des muscles dit masculins,
01:54même si on a des grosses épaules, des gros biceps.
01:56Et c'est OK en fait, il n'y a pas de normes de beauté,
01:59de normes de muscles
02:00et qu'on peut être autant féminine en faisant du judo
02:02qu'en faisant de la gymnastique par exemple.
02:03C'est pour ça que moi, je trouve ça important de m'associer avec des marques aussi
02:05qui ont les mêmes valeurs que moi.
02:06Par exemple, avec Sans Complexe,
02:07quand on m'a approché, pour moi, c'était une évidence
02:09parce que c'était vraiment une marque inclusive
02:11qui a été faite pour tout le monde.
02:12Petite, grande taille, grosse poitrine.
02:13Même le projet de co-création, c'est vrai que c'était vraiment une superbe aventure
02:16de me dire qu'à mon échelle, je pouvais aussi aider
02:19à contribuer à rendre un peu plus féminine
02:20peut-être des femmes qui ne se sentent pas féminines
02:22parce que trop comme ci ou pas assez comme ça.
02:23Et c'est un projet que j'ai adoré faire,
02:25donc c'était vraiment super cool.
02:37Forcément, là, le projet de la compétition importante,
02:39ce sont les Jeux Olympiques.
02:40C'est dans quelques semaines, donc ça va très vite.
02:42Mais j'ai hâte, honnêtement, j'ai vraiment hâte, je suis impatiente.
02:44Et oui, là, c'est beaucoup, beaucoup de stages.
02:46On va dire que le gros travail est fait.
02:47C'est vraiment affiner mentalement,
02:49affiner tactiquement, affiner techniquement
02:51pour être le mieux et en vrai, pour le coup, la plus fraîche le jour J.
02:54Pour moi, pour les Jeux, c'est l'or.
02:55Je ne me verrais vraiment pas rentrer avec une autre médaille que ça
02:58parce que je sais que je suis capable, je m'entraîne pour ça
03:00et je n'ai pas peur de dire que j'ai envie de gagner les Jeux.
03:02Le sport de haut niveau, c'est très compliqué.
03:04Beaucoup de haut, mais beaucoup, beaucoup de bas.
03:06Dans ma jeune carrière, j'ai eu beaucoup de blessures
03:08et ça a toujours été difficile de remonter la pente, on ne va pas se mentir.
03:10Mais justement, comme je kiffe ce que je fais
03:13et je prends vraiment du plaisir sur le tapis,
03:15même quand c'est dur, j'arrive à m'accrocher.
03:17Moi, le seul message que je préfère placer,
03:18c'est vraiment de kiffer tout ce qu'on fait.
03:20Les chemins sont toujours un peu compliqués, complexes,
03:22mais quand on kiffe ce qu'on fait, on peut se prendre 50 murs
03:25et j'aime beaucoup dire qu'il y a de la place pour tout le monde.
03:27Juste des fois, il faut un peu plus pousser les portes
03:28et il ne faut pas avoir peur d'entrer 2-3 portes pour arriver à ses fins.

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