Nous commençons bien sûr avec le second tour des élections législatives de dimanche. La page du macronisme va-t-elle enfin être tournée ? Emmanuel Macron peut-il encore réussir son pari ? A quoi s’attendre ? Nous en parlerons avec Rémi Tell. Nous écouterons également quelques témoignages d’électeurs.
Et puis nous évoquerons un autre scrutin : les élections générales au Royaume-Uni. Les conservateurs quittent le pouvoir après une défaite cuisante.
Et puis nous évoquerons un autre scrutin : les élections générales au Royaume-Uni. Les conservateurs quittent le pouvoir après une défaite cuisante.
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00:00Dans les semaines et les mois à venir,
00:02TVL va avoir un rôle prépondérant, indispensable.
00:05Alors, nous comptons sur votre engagement.
00:08Libérons-nous des chaînes.
00:09Merci de votre soutien, maintenant.
00:30Madame, Monsieur, bonsoir.
00:49Je suis très heureuse de vous retrouver ce soir
00:51pour cette nouvelle édition.
00:52Nous commencerons bien sûr avec le second tour
00:55des élections législatives de dimanche.
00:57La page du macronisme va-t-elle enfin être tournée ?
01:01Emmanuel Macron peut-il encore réussir son pari ?
01:04À quoi faut-il s'attendre ?
01:05Eh bien, nous en parlerons dans un instant avec Rémi Tell.
01:09Nous écouterons également quelques témoignages d'électeurs
01:11recueillis en banlieue parisienne.
01:13Et puis, nous évoquerons un autre scrutin,
01:15celui des élections générales au Royaume-Uni.
01:18Les conservateurs quittent le pouvoir après une défaite cuisante.
01:22Et on commence tout de suite avec ces élections législatives
01:29et le second tour.
01:30Bonjour Rémi Tell.
01:31Bonjour Hélène.
01:32Alors, on peut dire qu'on a assisté à une fin de campagne
01:34absolument délirante, comme prévu.
01:36Comme prévu, un spectacle absolument désolant
01:40dont la politique ne sort clairement pas grandie,
01:42entre théâtre antifasciste, intimidation médiatique,
01:47appel à la haine et à la violence complètement décomplexée
01:49contre le camp national, alliance contre nature.
01:53Cette campagne de second tour va laisser des traces,
01:55pour le pire, dans l'histoire de la Ve République.
01:58Emmanuel Macron, vous vous en rappelez,
01:59s'était félicité d'avoir lancé, je cite,
02:01une grenade dégoupillée entre les jambes de ses adversaires.
02:05De ce point de vue-là, son pari est réussi.
02:07Alors, à quel scénario, puisque c'est francisé,
02:11peut-on s'attendre après ce scrutin législatif ?
02:15Premier scénario, Elise, celui d'une majorité absolue
02:18pour le Rassemblement national.
02:19C'est ce que souhaitent la plupart, 53% des Français,
02:22des Français déterminés à aller voter,
02:24puisque la participation devrait être légèrement supérieure
02:27à celle du premier tour.
02:29Ce qui est inédit à la date, d'ailleurs,
02:30parce qu'on est début juillet.
02:32Complètement inédit et qui marque vraiment
02:36la préoccupation des Français pour ce scrutin.
02:40À qui cette participation bénéficiera-t-elle ?
02:43C'est toute la question qui va être posée dimanche.
02:47Aujourd'hui, néanmoins, le scénario qui se dessine
02:50est plutôt celui d'une majorité relative
02:52pour le Rassemblement national,
02:54pris au piège du jeu des désistements,
02:56puisque 200 circonscriptions font l'objet
02:59d'opérations de barrages républicains.
03:02Cela pèse évidemment sur les projections de sièges RN.
03:05Auxinant et dépassant même 300 il y a une semaine,
03:09elles ne tournent plus qu'autour de 200-230 aujourd'hui,
03:12alors que la majorité absolue se situe à 289 sièges.
03:16– Cette hypothèse de majorité absolue n'est pas totalement exclue,
03:19elle est encore possible, c'est ce qu'a rappelé Marine Le Pen.
03:22Si on est dans ce scénario, est-ce qu'on peut s'imaginer
03:25avec une majorité absolue du Rassemblement national
03:29à l'Assemblée nationale ?
03:30Est-ce qu'on peut avoir une idée de ce qui va se passer
03:32sur le plan législatif ?
03:34– Oui, Élise, parvenue au pouvoir avec une majorité absolue,
03:37le RN n'aurait pas toutes les cartes en main.
03:39Loin de là, l'Union européenne et les juridictions nationales
03:42et européennes supranationales pourraient
03:44contrecarrer ces plans évidemment, mais,
03:47et cette précision mérite d'être soulevée Élise,
03:49notamment vis-à-vis de ceux qui seraient tentés par l'abstention,
03:52l'arrivée du RN aux affaires porterait vraisemblablement
03:56un coup d'arrêt à la grande marche vers la Troisième Guerre mondiale.
04:00Marine Le Pen et Jordan Bardella l'ont dit et redit,
04:03ils s'opposeront à l'envoi de troupes françaises en Ukraine.
04:06Autre aspect, allons dans la bonne direction,
04:09l'abandon, en cas de victoire du RN, de plusieurs textes terribles
04:13préparés par la Macronie.
04:15Pensons par exemple au projet de la fin de vie
04:16dont nous avons beaucoup discuté ensemble,
04:19qui prévoit de permettre l'euthanasie du plus grand nombre sans limite.
04:23Si le RN gagne, a priori nous y échapperons.
04:26Des petits pas dans la bonne direction donc,
04:29mais qui peuvent déjà nous épargner le pire.
04:31– Alors, on va revenir peut-être sur ce que vous avez évoqué tout à l'heure,
04:33ces fameux barrages de Castor, comme on en plaisante parfois,
04:36ce front républicain.
04:39Ce front républicain est-il vraiment si républicain ?
04:42Est-il vraiment surtout si démocratique ?
04:44– Ben non, et si certains doutaient encore
04:46que nous nous trouvions dans un jeu post-démocratique,
04:49la situation présente devrait les en convaincre.
04:51Un exemple, Elise, celui de Marine Tondelier,
04:54battue face à Marine Le Pen dimanche dernier,
04:58sanctionnée par les Français,
05:00et qui sature pourtant les écrans de télévision,
05:02les plateaux de télé, le système l'imaginant même
05:05comme possible futur Premier ministre.
05:08– Et accessoirement, personne ne lui rappelle sa défaite face à Marine Le Pen.
05:11– Sans que jamais son échec ne lui soit rappelé,
05:15comme si le vote des Français n'avait aucune importance
05:18pour ce système politico-médiatique.
05:21La preuve, cette espèce de folie des désistements,
05:25légaux en théorie certains, mais qui posent problème
05:27parce qu'ils n'ont aucun sens politique,
05:30et qui sont réalisés non pas pour échapper à une menace fasciste,
05:33dont tout le monde, y compris ceux qui y procèdent,
05:35savent très bien qu'elle est inexistante,
05:37mais pour sauver des arrangements politiciens
05:40– Dans ce contexte d'ailleurs, le sénateur des Bouches-du-Rhône,
05:43Stéphane Lerudelier, sénateur LR, a annoncé déposer une proposition de loi
05:47pour interdire les désistements à l'avenir.
05:50Mais ce qui domine aujourd'hui,
05:51c'est le sentiment d'une élection volée aux Français.
05:54– Alors, on a évoqué Rémy tout à l'heure ce scénario
05:57selon lequel le Rassemblement National aurait la majorité absolue.
06:02En l'absence de majorité absolue de quelque mouvement que ce soit,
06:06de quelque faction, que peut-il se passer pour la France ?
06:09– Nous nous trouverions vraiment dans une situation politique intenable
06:13puisqu'aucune autre force politique que le RN aujourd'hui
06:16n'est capable de créer une alliance, à même de diriger la France.
06:22C'est vrai notamment pour le Bloc central
06:24et une éventuelle alliance du Bloc central
06:26qui resterait minoritaire, en tout cas de façon relative, à l'Assemblée.
06:30Ça veut dire pas de vote du budget dans quelques semaines
06:33au moment où tant se joue pour la France.
06:36En fait, la seule majorité absolue qui pourrait naître
06:40en l'absence de victoire du RN serait une majorité de renversement
06:44pour voter des motions de censure contre le gouvernement
06:47avec ce que cela suppose d'instabilité politique.
06:51– Alors justement, certains ont évoqué au sujet du gouvernement
06:55la nomination d'un gouvernement technique et non politique.
06:58Que faut-il en penser ?
07:00– C'est possible, en tout cas d'un point de vue théorique.
07:03Un nom de Premier ministre est même avancé,
07:05celui de la présidente de gauche de la région Occitanie, Carole Delga.
07:09Mais il lui serait, comme on vient de l'expliquer,
07:11impossible de gouverner concrètement sans vote du budget
07:15ni des lois d'habilitation qui lui permettraient
07:17de procéder à un gouvernement par ordonnance.
07:20Et puis surtout, ce gouvernement technique ne résoudrait rien
07:23à la crise politique et même, disons-le carrément, institutionnelle
07:27qui secoue la France.
07:28– Alors il y a également quelque chose qui a été beaucoup relayé par la presse.
07:33C'est le fameux article 16 qu'Emmanuel Macron pourrait déclencher.
07:37On sait qu'il y a une pratique très courante dans la macronie
07:39depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron.
07:41C'est la pratique des ballons d'essai.
07:43On lance une idée dans les médias pour essayer de la tester dans l'opinion.
07:47On peut la rejeter après.
07:48Néanmoins, l'idée lancée, c'est un peu la fenêtre d'Overton.
07:51Que faut-il penser véritablement de cet article 16 ?
07:54Et puis surtout, peut-on espérer que la Constitution offre des garde-fous ?
07:59– Oui, c'est très inquiétant Élise, parce qu'il n'y avait rien d'innocent
08:02dans ces fuites de presse sur une possible activation
08:05par le président de l'article 16.
08:07Article 16, dont il est possible de faire une lecture extrêmement extensive.
08:12Il peut être invoqué, je cite,
08:13quand les institutions de la République, l'indépendance de la nation,
08:17l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux
08:20sont menacées.
08:21Bref, on peut absolument tout y mettre.
08:24Du reste, les situations de chaos se créent.
08:27A fortiori, il y a quelques semaines, des Jeux olympiques.
08:29Emmanuel Macron pourra d'ailleurs compter sur l'extrême gauche
08:32qui a déjà appelé à converger vers l'Assemblée nationale dimanche soir.
08:36Et il n'y a pas vraiment de garde-fous puisque, au bout de 30 jours,
08:39le Parlement émet un simple avis sur la réunion,
08:43ou pas, des conditions de l'article 16.
08:46Signe, Élise, que le président se prépare à des temps difficiles.
08:49Il prépare de grandes manœuvres.
08:51La publication au journal officiel, le 4 juillet,
08:54d'un décret créant une zone de sécurité renforcée
08:58autour du palais de l'Élysée.
09:00Comme si Emmanuel Macron assurait ses arrières
09:02avant une nouvelle fuite en avant autoritaire.
09:04Merci beaucoup Rémi pour ces nouvelles des plus inquiétantes,
09:08mais on espère encore avoir de jours plus heureux.
09:13Alors à présent, on va passer à l'interrogation des Français
09:16sur leurs attentes pour ces élections.
09:18Après un matraquage médiatique inédit, on l'a dit,
09:21quelles lignes les électeurs vont-ils suivre ?
09:23Quelles sont leurs inquiétudes, leurs craintes ?
09:25Rémi Beau a recueilli leurs points de vue en banlieue parisienne.
09:30Je pense que c'est important de voter au vu du contexte et des enjeux.
09:34De voter pour les exécutives.
09:35J'ai voté au premier tour, je voterai au deuxième tour avec certitude.
09:40Moi je vais voter pour le Nouveau Front Populaire.
09:43Le rassemblement national.
09:44Je vais voter pour le député ensemble de ma circonscription.
09:48Si je devais dire quelque chose sur l'égislative,
09:51honnêtement je ne pense pas que ça va changer grand-chose.
09:53Que ce soit la droite ou l'extrême-droite,
09:55la droite ou la gauche, ça va toujours être la même chose en France,
09:58ça ne changera pas.
10:00Je pense que si on regarde un peu le pourcentage de ceux qui votent,
10:04on verra qu'il y a pas mal de jeunes qui ne votent plus vraiment.
10:06Et ceux qui votent, ils votent par défaut.
10:08Quelle que soit la partie droite, gauche, au milieu, derrière,
10:11peu importe, les choses ne vont pas s'améliorer.
10:14Après, je ne sais pas s'il y aura forcément du changement.
10:19Le changement attendu du moins.
10:21Je ne pense pas que les législatives apportent quelque chose
10:23au débat actuel en France.
10:25Non, je n'ai pas envie de voter.
10:27Je ne voterai pas. Pourquoi ?
10:29Pour la simple et seule raison que je pense qu'en fait,
10:31on a des personnes au-dessus de la société qui nous dirigent.
10:37J'aimerais bien voir effectivement apporter le social,
10:42le fait qu'est-ce qui devrait être fait pour les travailleurs
10:47qui n'arrivent pas à finir leur fin de mois correctement,
10:50pour les retraités qui ont un pouvoir d'achat
10:53et qui s'est cassé la figure et qui s'est effondré,
10:56pour une école dont les valeurs ont été perdues,
11:00pour des soins, une santé qui s'est dégradée au fil des années.
11:05Alors il y a l'école, il y a l'immigration
11:07et puis il y a le pouvoir d'achat.
11:10Le changement, c'est surtout au niveau de l'insécurité,
11:13c'est surtout ce changement et puis le pouvoir d'achat.
11:18C'est les deux changements que je voudrais avoir.
11:19J'ai envie de faire le castor contre le RN,
11:22mais je ne me retrouve pas non plus dans l'NFP
11:25ni dans le parti de reconquête de Macron.
11:29Du coup, je ne sais pas pour qui voter exactement.
11:31Je dirais que là, c'est un peu mal parti
11:33parce qu'on a une alliance de circonstances
11:35qui se passe entre les macronistes et puis le Nouveau Front Populaire.
11:40Alliance hors nature pour moi, mais bon.
11:43Il faut aussi que les gens soient derrière, les députés,
11:45pour justement amener à ce qu'on puisse en parler plus profondément
11:50et qu'on ait des textes de loi qui soient applicables.
11:55Mais si un électeur vote pour dire,
11:57bon ça y est, moi j'ai voté pour un député,
11:59je m'enlève les mains.
12:01Non, il faut aussi que les électeurs qui ont voté pour ces députés
12:05soient derrière en disant,
12:05attendez, il faudrait peut-être que ces questions-là
12:08montent au niveau de l'Assemblée.
12:10Même s'il y a un président, l'Assemblée nationale,
12:17et je pense, à mon sens, plus représentative du peuple
12:20que le président lui-même.
12:22Effectivement, ça devrait permettre,
12:24objectivement, dans la constitution de la Ve République,
12:27trouver et apporter une expression du peuple
12:32au niveau des décisions politiques.
12:34Mais a priori, jusqu'à présent,
12:37on a plutôt un système qui est bloquant
12:39et qui ne nous permet pas ce type de solution.
12:46Et pendant que nous sommes concentrés sur nos élections,
12:48un autre scrutin s'est tenu hier soir, jeudi, au Royaume-Uni.
12:53Sans surprise, le Parti conservateur de Rishi Sunak
12:56a subi une défaite cinglante.
12:58Les travaillistes sont alors de retour au pouvoir,
13:00tandis que le mouvement souverainiste Réforme UK
13:03de Nigel Farage a fait une percée.
13:05Les explications tout de suite de Renaud de Bourleuf.
13:08Les Britanniques ont livré cette nuit un message qui fait réfléchir.
13:12Il y a beaucoup de leçons à en tirer
13:14et j'assume mes responsabilités pour cet échec.
13:17Le Parti conservateur a bu la tasse.
13:20Ce vendredi au Royaume-Uni,
13:21les résultats des élections générales sont implacables.
13:23C'est une défaite cuisante pour le gouvernement sortant de Rishi Sunak.
13:27Au pouvoir depuis 2010,
13:29et fort d'une importante majorité absolue
13:30depuis le dernier scrutin législatif de 2019,
13:33les conservateurs ont perdu 250 sièges.
13:36Rishi Sunak peut tout de même être satisfait
13:38d'avoir été réélu dans sa circonscription,
13:40mais son parti doit maintenant se contenter
13:42de la tête de l'opposition avec seulement 120 élus.
13:45Inflation à cause des sanctions contre la Russie,
13:47démission de chef de gouvernement,
13:49incapacité à tenir les promesses liées au Brexit.
13:51Les raisons de cet échec sont nombreuses.
13:53Le professeur de sciences politiques John Lowland,
13:55de nationalité britannique, nous livre son analyse.
13:58Le Parti conservateur est au pouvoir depuis 14 ans.
14:01Il y a eu cinq premiers ministres pendant ces 14 années.
14:04Le parti a donc acquis une réputation
14:07pour l'incompétence, pour le chaos et pour la trahison.
14:10Trahison parce qu'il a très clairement trahi
14:14un certain nombre de ses engagements
14:15et notamment il a trahi les espérances
14:18que pouvait susciter le Brexit.
14:20Puis, inutile de rappeler que l'immigration
14:24a atteint des niveaux absolument records.
14:27C'est cela qui explique leur défaite,
14:30qui était d'ailleurs prévue et prévisible,
14:33prévue par tous les sondages.
14:34Ce résultat est avant tout une défaite
14:36pour le Parti conservateur, c'est-à-dire que
14:38si les gens ont voté pour le Parti travailliste,
14:41c'était justement pour voter
14:43contre le gouvernement sortant.
14:45Il y a des sondages qui montrent que
14:47c'est de très loin la raison principale
14:49pour le vote travailliste.
14:51Quand je dis de très loin,
14:53c'est de l'ordre de 48% de ceux qui ont voté travailliste
14:56l'ont fait pour évincer les conservateurs.
14:59Peu d'électeurs travaillistes sont d'accord
15:01avec le programme travailliste,
15:03dans la mesure où il existe.
15:04Le Parti travailliste revient donc au 10 dans une stricte
15:06avec une majorité de 412 députés.
15:09C'est la première fois que le parti vainqueur
15:10des élections législatives obtient un tel score
15:13La victoire, si importante soit-elle,
15:15reste à relativiser.
15:17Le mode de scrutin à un tour a permis au Parti travailliste
15:19de remporter un grand nombre de sièges,
15:21alors qu'il a obtenu 33% sur l'ensemble du territoire.
15:25Un score élevé, mais généralement au Royaume-Uni,
15:28le Parti vainqueur obtient entre 40 et 45%,
15:31ce qui n'a pas empêché son chef de file
15:32et donc nouveau Premier ministre Keir Starmer
15:35d'exprimer sa satisfaction.
15:37Vraiment, je vous remercie,
15:38vous avez changé votre pays.
15:41Reste à savoir ce qui va vraiment changer.
15:43Keir Starmer représente l'aile centriste
15:46et modérée du Parti travailliste.
15:47La grande différence avec le gouvernement
15:49sortant de Richie Sunak concerne l'idéologie du genre,
15:52les conservateurs ayant amorcé de nombreuses mesures
15:54pour protéger les mineurs face aux bloqueurs de puberté
15:57et à la chirurgie dite de réassignement de genre.
15:59Sur la scène internationale,
16:00il n'y a pas de revirement à attendre.
16:01La ligne Starmer est globalement la même
16:03que la ligne Sunak.
16:04Atlantiste, pro-israélienne, pro-ukrainienne.
16:07De plus, Keir Starmer, malgré ses anciennes positions
16:10pour le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne,
16:11a affirmé qu'il ne reviendrait pas sur le Brexit.
16:14La sortie du Royaume-Uni de l'UE
16:16est maintenant communément acceptée
16:18par la classe politique britannique,
16:19bien qu'il soit aujourd'hui difficile d'en mesurer les impacts,
16:22qu'ils soient positifs ou négatifs.
16:24On ne voit ni de conséquences négatives
16:28ni de conséquences positives.
16:30Le commerce, par exemple, avec l'Union européenne,
16:33entre le Royaume-Uni et l'Union européenne,
16:35reste le même, voire même supérieur, je crois,
16:39au niveau qu'il avait atteint avant le Brexit.
16:42Donc, ça n'a absolument pas eu d'impact sur le commerce,
16:45alors que cela avait été l'argument principal
16:49des partisans du maintien,
16:52n'est-ce pas, les questions commerciales.
16:55Mais par contre, on ne voit pas non plus de conséquences positives
16:58car les conservateurs, encore une fois,
17:01n'ont, par exemple, abrogé aucune loi européenne.
17:04Toutes les lois européennes,
17:06toute la jurisprudence de 47 ans de présence
17:10au sein de l'Union européenne,
17:12toute cette jurisprudence reste en place.
17:14Alors que l'idée, c'était justement de se libérer de la loi européenne.
17:18Le Royaume-Uni n'a pas profité.
17:20Le Brexit n'a pas été un sujet de campagne pour ce scrutin.
17:23Mais les anciens vainqueurs du référendum de 2016
17:25sont toujours sur le devant de la scène.
17:27Nigel Farage, l'homme fort du Brexit,
17:29avait considéré que la sortie de l'Union européenne
17:31marquait la fin de sa carrière politique
17:33car il avait enfin rempli sa mission,
17:35redonner à la Grande-Bretagne sa souveraineté.
17:37Mais face à l'échec des conservateurs,
17:38il a fondé un nouveau parti,
17:40Réforme UK, qui a obtenu 14% des voix
17:42et fait son entrée à la Chambre des communes.
17:44Quatre élus, dont Nigel Farage lui-même.
17:46Il n'y a pas d'enthousiasme pour Starmer.
17:49En fait, environ la moitié des électeurs
17:52a simplement fait un vote anti-conservateur.
17:55Ce gouvernement travailliste va être en difficulté très très rapidement.
17:59Reste à savoir si cette étape lance la refonte
18:01de la scène politique britannique.
18:03La partie conservateur va-t-il passer sous la coupe
18:05du ministre de l'économie Jeremy Hunt,
18:07qui suivrait une ligne centriste et libérale ?
18:09Ou Suela Braverman, l'ancien ministre de l'Intérieur
18:11remercié par Hichy Sunak, va-t-elle s'imposer
18:14et opérer un revirement souverainiste et anti-immigrationniste ?
18:17À moins que Nigel Farage ne devienne progressivement
18:19le meneur de l'opposition face à la gauche britannique.
18:21A l'heure actuelle, son parti n'a que quatre élus au Parlement.
18:24Il y a douze ans, en France, le Front national n'en avait que deux.
18:27Et l'on part à présent faire le tour de l'actualité en bref.
18:34Victor Orban met son mandat au service de la paix.
18:41À peine président de l'UE pour six mois,
18:44le Premier ministre hongrois multiplie les démarches
18:46pour trouver une issue à la guerre en Ukraine.
18:49Après s'être rendu à Kiev mardi pour rencontrer Volodymyr Zelensky,
18:54il filait ce vendredi à Moscou.
18:56De quoi faire renacler le président du Conseil européen Charles Michel
19:00et le Premier ministre polonais Donald Tusk,
19:02lesquels ont estimé que la présidence tournante de l'UE
19:05n'octroyait pas de mandat pour établir un dialogue avec la Russie.
19:09Une déclaration imbécile de plus qui a pour seul effet de prolonger la guerre
19:14et de faire mourir des hommes sur le champ de bataille européen.
19:17Mardi, à peine président, Victor Orban était déjà parti à Kiev
19:21pour lancer l'idée d'un cessez-le-feu afin d'entamer les négociations.
19:25Le président ukrainien n'a évidemment pas réagi à chaud,
19:28mais ce même type de proposition avait toujours été rejeté par le passé.
19:32La rencontre entre Orban et Vladimir Poutine pourrait constituer
19:35une nouvelle étape qui ouvre les voies vers la paix,
19:37un élan qui se conjuguera avec les diverses déclarations de Donald Trump
19:41en faveur de négociations,
19:43des propositions auxquelles Vladimir Poutine s'est dit ouvert.
19:46Près de deux ans et demi après l'entrée des troupes russes en Ukraine,
19:49les perspectives de solution semblent enfin s'imposer dans le débat
19:53grâce à l'arrivée de rares dirigeants raisonnables et courageux,
19:56bien connus par les médias du système.
19:58A noter que le 8 juillet prochain,
20:00Victor Orban devrait rencontrer Marine Le Pen
20:02pour envisager de siéger au sein d'un même groupe au Parlement européen.
20:07Un rapprochement qui pourrait alors libérer le parti patriote français
20:10sur les questions de politiques étrangères
20:12trop souvent dictées par la caste au pouvoir et le conformisme.
20:17Nouvelle saisie de terres en Cisjordanie occupée.
20:20À la fin du mois de juin,
20:22Israël s'est approprié une zone couvrant 1270 hectares,
20:26située dans la vallée du Jourdain.
20:28Il s'agit de la plus grande saisie en trois décennies,
20:31alors que depuis le début de l'année,
20:33Tel Aviv a déjà annexé près de 24 km2 de ce territoire
20:37gouverné par l'autorité palestinienne du FATA et non du Hamas,
20:41comme c'est le cas à Gaza.
20:42Rappelons que ces annexions visant à installer des colons israéliens
20:45sont illégales au regard du droit international
20:48et particulièrement contre-productives
20:50aux dires même des alliés d'Israël comme les Etats-Unis
20:53pour trouver un accord de paix.
20:55À moins que ce soit justement l'objectif poursuivi par Benjamin Netanyahou,
20:59dont la sortie de crise pourrait être synonyme de perte du pouvoir.
21:04Ce vendredi, les Iraniens étaient invités aux urnes
21:06pour le second tour de l'élection présidentielle.
21:09Le scrutin opposait deux candidats radicalement différents.
21:13D'un côté, un réformateur, Massoud Pézéchkian,
21:17ayant obtenu 42,6% des votes la semaine dernière.
21:20De l'autre, le conservateur Saïd Jalili,
21:23avec ses près de 39% au premier tour.
21:26Les deux candidats sont à l'image des fractures dans le pays.
21:29Pézéchkian est favorable au retour dans les accords sur le nucléaire
21:33et à un réchauffement des relations avec l'Occident.
21:36À l'inverse, il est beaucoup plus timide sur les liens avec la Chine.
21:39Il est également favorable à un assouplissement de l'islam politique
21:42et s'oppose à l'ancien gouvernement tombé après l'accident d'hélicoptère
21:46qui a emporté notamment le président iranien Ebrahim Raisi le 19 mai dernier.
21:51Saïd Jalili est quant à lui beaucoup plus conservateur et religieux.
21:55Il est aussi favorable à une rupture définitive avec les accords sur le nucléaire
21:59afin de pouvoir enrichir à 90% l'uranium,
22:03bien qu'il fût à l'origine des négociations des accords de Vienne.
22:06Jalili est un partisan des liens de son pays avec la Chine et la Russie
22:10et a largement contribué au rapprochement avec l'Arabie saoudite.
22:14Si l'élite occidentale a déjà choisi son candidat,
22:17reste à connaître le choix qui compte, celui des Iraniens.
22:21Travailler plus pour gagner plus fait recette en Grèce.
22:24Lundi à Athènes, une loi instaurant une semaine de 48 heures sur 6 jours est entrée en vigueur.
22:31La mesure concerne certains secteurs d'activité exposés à une surcharge de travail,
22:36ainsi que les services en continu.
22:38L'entreprise peut demander aux salariés de travailler un sixième jour,
22:42moyennant une majoration de salaire de 40% pour le sixième jour travaillé
22:46et de 115% s'il s'agit d'un dimanche ou d'un jour férié.
22:50Le gouvernement de droite libérale de Kyriakos Mitsotakis
22:54présente cette réforme comme un moyen de lutte contre le travail au noir
22:57et une aide pour les entreprises qui peinent à faire tourner leurs équipes.
23:01Les syndicats fustigent quant à eu une attaque contre les droits des salariés
23:05qui souffrent de faibles salaires et qui sont poussés à accepter toujours plus de travail
23:10au détriment de leur cadre de vie.
23:13Près des pavés de Paris, la plage.
23:16Jeudi, Pierre Rabadan, maire adjoint de la capitale chargée du sport,
23:20a affirmé que la baignade dans la Seine était maintenant possible.
23:24Selon lui, la qualité de l'eau n'était pas bonne en mai et en juin à cause des fortes pluies,
23:29mais les tests des derniers jours auraient montré des résultats satisfaisants.
23:33Un scénario cousu de fil blanc.
23:36La baignade du maire de Paris, Anne Hidalgo, prévue initialement le 23 juin,
23:40puis reportée, pourrait donc bien avoir lieu avant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques le 26 juillet.
23:46Reste à savoir si les Parisiens lui auront réservé de belles surprises.
23:54Et voilà, nous arrivons déjà à la fin de cette édition au programme de votre soirée Tête à Clash
23:59avec des débats autour de l'hypothèse Jordan Bardella à Matignon.
24:02Demain, pour le samedi politique, je recevrai Gérald Olivier,
24:06le journaliste spécialiste des États-Unis, pour évoquer la présidentielle américaine
24:10entre Donald Trump et, peut-être Joe Biden de plus en plus diminué, peut-être quelqu'un d'autre.
24:16Dimanche, vous pourrez également retrouver un Zoom avec Rémi Fontaine sur le pèlerinage de Chartres
24:20et puis une enterre de missions en hommage à Jacques Catalinaud,
24:23le premier généralissime de l'armée catholique et royale de Vendée pendant la Révolution française.
24:28C'est à présent la fin de cette édition, merci à tous pour votre fidélité, bonne fin de semaine, à lundi, bonsoir.
24:36Sous-titrage ST' 501