• il y a 4 mois
On connait leur visage, leur analyse, leur voix, mais les connait-on vraiment ? Quel a été leur parcours, leur formation, quelles épreuves ont-ils du dépasser pour exercer leur magistère ? Quelles sont leurs sources d'inspiration, leur jardin secret ? Une fois par semaine, Rebecca Fitoussi reçoit sur son plateau des personnalités pour un échange approfondi, explorer leur monde et mieux apprécier le regard qu'ils et qu'elles portent sur notre société. Ils, elles, sont artistes, scientifiques, historiens, universitaires, chefs de restaurants, associatifs, photographes, ou encore politiques.

Une collection de grands entretiens inspirante dans un monde en manque de repères et de modèles. Année de Production : 2023

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00:00Générique
00:22Certaines personnalités ont des vies trop riches, trop fortes, trop atypiques, pour les résumer en quelques mots.
00:29Comment présenter notre invitée ? Par où commencer ? Je pourrais me contenter de dire qu'elle est chanteuse, juste chanteuse-interprète, après tout, c'est factuellement vrai.
00:37Mais ce serait tellement réducteur et tellement pas à la hauteur de l'amour et de l'estime qu'ont les français pour elle.
00:42Notre invitée est une légende de la chanson française, une femme dont les titres ont touché, marqué, ému.
00:48Elle a interprété des tubes que vous chantez encore, « Il est mort le soleil », « Mamie Blue », « La musique », « Fille aux maravillas ».
00:55Elle a conquis nos cœurs par sa voix, d'abord, rauque, puissante, gospel, à une époque où la mode était pourtant au petit filet de voix.
01:02« La seule blanche à avoir une voix de noire », disait son ami Ray Charles.
01:07Et puis elle nous a conquis par sa personnalité enjouée, par sa proximité non jouée avec le public, par sa simplicité à partager ses galères et ses épreuves avec le sourire.
01:17D'ailleurs, elle est tellement proche de son public que c'est avec lui qu'elle a fêté ses 80 ans.
01:21Et c'est pour lui qu'elle a sorti un coffret de 16 disques qui rassemble tous ses titres.
01:26309 chansons, parfois inédites, parfois oubliées.
01:30Quelles sont les chansons qu'elle a le plus aimées ? Est-ce que ce sont les mêmes que celles de son public ?
01:35Certains de ses titres ont-ils été injustement mis de côté ?
01:39Posons-lui toutes ces questions. Bienvenue dans « Un monde d'un regard ».
01:41Bienvenue à vous, Nicoletta, et merci d'avoir accepté notre invitation ici au Sénat dont nous tournons.
01:47309 titres, et pourtant on vous parle quand même toujours des mêmes, 3 ou 4 qui reviennent, je le disais.
01:52« Fille aux maravillas », est-ce que vous trouvez ça un peu injuste, après tout ?
01:55Non.
01:55Non ?
01:56Non, je trouve ça normal, parce que c'est systématique.
01:59On sort un disque que les programmateurs de radio mettent en évidence le morceau qui paraît le plus probant pour plaire au public.
02:07Ça a toujours été comme ça.
02:08Alors évidemment, le public connaît mieux que les programmateurs notre carrière, parce qu'ils achètent des albums.
02:14Ils découvrent quand même certaines chansons dans les albums qui ne passent pas à la radio.
02:19Revenons sur tous ces titres qui ont fait votre succès, « Mamie Blue », votre carton absolu.
02:25Pourtant, c'est une chanson dont vous ne vouliez pas au début.
02:27Vous disiez « C'est pour moi une chanson maléfique, je voulais qu'on change le texte, ça me ramenait à la mort de ma mère », dites-vous.
02:34Et je crois même que vous êtes fâchée avec celui qui vous l'a proposé.
02:37Pas du tout, je ne me suis pas du tout fâchée.
02:39Non, vous ne l'êtes pas ?
02:41Non, j'ai simplement dit, quand je l'ai écoutée, bon, c'est très bien, mais il faudrait me changer le texte,
02:47parce que je sentais beaucoup que j'avais inspiré le texte.
02:50Je suis frontalière, dès que j'ai franchi la frontière, ma mère est morte d'un cancer,
02:54j'étais pas à Paris, j'étais pas en Haute-Savoie, il a fallu que je prenne le train de nuit,
02:59on n'attendait plus que moi pour couvrir son sépulcre, et vraiment, c'était très choquant.
03:05Mon directeur artistique connaissait mon histoire.
03:09Il a raconté à l'auteur, et c'est devenu Mamie Blu.
03:12J'aimais pas le chien, les chats sont très vieux, je trouvais ça vraiment désuet.
03:16Et puis finalement, je vais vous le raconter, il m'a offert une très bonne bouteille de Bordeaux,
03:21parce que j'aime le très bon vin, j'en bois très peu, mais à table, j'aime bien,
03:25et il m'a dit « Écoute, on va quand même la faire comme elle est,
03:28parce que l'auteur ne veut pas qu'on enlève ses métaphores. »
03:31Ah bon ?
03:32Vous vous êtes réconciliée avec cette chanson, du coup ?
03:35Une fois que je l'ai interprétée et que je l'ai enregistrée, évidemment,
03:37c'était dans la boîte, comme on dit.
03:39Mais c'était peut-être l'émotion que vous y avez mise aussi, qui a fait son succès ?
03:42Je crois que c'est le vin rouge.
03:44Avec modération, bien sûr.
03:48J'étais très bien euphorique, parce que le très bon vin rend euphorique.
03:51D'accord.
03:53Il y a aussi des titres qui réapparaissent.
03:55Et après, j'ai eu beaucoup de tendresse pour cette chanson,
03:57parce que j'ai fait le tour du monde quand c'était une chanson.
03:59J'ai chanté en Amérique du Sud, j'ai chanté même à Pékin.
04:02J'ai participé au premier concours international de la chanson populaire,
04:07FR3 m'a envoyée, le Quai d'Orsay qui a payé mes frais, etc.
04:11C'était incroyable de voir les Chinois rigoler pendant que je chantais,
04:14parce qu'entre parenthèses, on apprend une chanson en chinois.
04:17Je vais vous dire, c'est quelque chose.
04:19J'ai eu une étudiante qui venait m'apprendre la phonétique,
04:21et ils ont bien rigolé, les Chinois, parce que ça devait être quelque chose avec moi.
04:26Bref, j'ai été au Japon, j'ai été en Allemagne, j'ai été dans les pays du Nord,
04:30j'ai fait toute l'Amérique du Sud, et j'ai surtout fait l'Afrique.
04:34Parce qu'en Afrique, c'est devenu numéro un dans tous les pays de l'Ouest,
04:37et évidemment, on touchait pas des droits.
04:39Ils avaient des cassettes sur les marchés,
04:41et je vendais pas de disques, ça n'existait pas trop à l'époque.
04:45Mais par contre, je suis partie faire une tournée, avec le même tourneur que Johnny,
04:49et ça a été génial.
04:51Je chantais dans les stades, dans chaque pays.
04:53Libreville, le Cameroun, j'ai même fait le Bénin,
04:59c'est merveilleux ce pays, et j'en ai gardé un souvenir extraordinaire.
05:03Qu'est-ce qui fait le succès d'une chanson, ou sa modernité ?
05:07Qu'est-ce qui fait que vos titres sont repris aujourd'hui, remixés ?
05:09Même Fillo Maravilla vient d'être remixé.
05:11Parce que je crois que mon directeur artistique,
05:13qui était un musicien de jazz, et moi-même,
05:16nous avons un bon goût.
05:18Ah, vous pensez que c'est ça ?
05:20Je pense qu'on avait du goût, pour l'époque,
05:22et à l'époque, ils mettaient dans mes enregistrements
05:24les meilleurs musiciens du moment.
05:26Et j'avais un orchestrateur qui écrivait vraiment, point par point,
05:31la musique derrière ma voix.
05:33J'allais chez lui travailler les tonalités,
05:35selon les titres que nous choisissions,
05:37et il était merveilleux.
05:39Il s'appelait Jean Bouchetty,
05:41et il s'occupait de Polnareff, d'Eddie Mitchell et de moi.
05:43Il ne fait des arrangements que pour nous trois.
05:45Et d'ailleurs, vous remarquerez que ni Polnareff,
05:47ni Eddie Mitchell, ni moi-même,
05:49on se ressemblait musicalement.
05:51Il savait vraiment nous servir,
05:53et il écrivait les choses derrière moi.
05:55Par exemple, « Il est mort le soleil »,
05:57on l'entend très bien.
05:59« Il est mort le soleil », et derrière,
06:01on entend les instruments, mais jamais l'instrumentation
06:03ne couvre la voix.
06:05Et c'était un homme de goût, il était merveilleux.
06:07Et on avait beaucoup de chance,
06:09parce que les directeurs artistiques, à l'époque,
06:11étaient musiciens.
06:13C'est rare aujourd'hui.
06:15Ils sont chefs de produits.
06:17Ça n'a rien à voir. Bon, ils sont doués pour certaines choses,
06:19mais pas pour la musique.
06:21Vous dites qu'on se doit, en tant qu'artiste,
06:23de chanter le mieux possible,
06:25de faire plaisir au public.
06:27On est là pour distraire et leur donner du frisson.
06:29Est-ce que la clé de votre succès,
06:31ce ne serait pas ça, votre générosité ?
06:33Vous chantez pour l'autre, avant de chanter pour vous-même.
06:35Je pense qu'être chanteur,
06:37et faire beaucoup de scènes,
06:39c'est être un vecteur d'émotion.
06:41C'est tout.
06:43Généralement, on plaît
06:45à un certain public qui reste fidèle,
06:47je le vois bien avec les années,
06:49parce qu'on correspond,
06:51quelque part, à la même émotion que lui.
06:53On a chacun son public.
06:55Tout en étant une généralité.
06:57Le public, c'est le public, bien sûr.
06:59Mais il y a une fidélité
07:01qui fait que, moi,
07:03il y a une chose qui me plaît,
07:05quand je sors de scène et qu'un individu me dit
07:07« Oh, vous avez bien chanté ! »
07:09Vous m'avez donné le frisson.
07:11Mais c'est beau, c'est plus beau que les applaudissements.
07:13C'est ça qui est merveilleux.
07:15Peut-être que je chante pour ça, pour entendre ça.
07:17Vous m'avez donné une émotion.
07:19C'est important.
07:21Vous êtes généreuse avec votre public,
07:23vous savez aussi ménager vos efforts.
07:25Je lisais que vous n'étiez pas spécialement
07:27une travailleuse acharnée.
07:29Vous l'assumez, vous dites « Huit jours seulement
07:31avant de partir en tournée, je répète mes chansons,
07:33c'est là que ma voix se réveille, sinon je ne la travaille pas. »
07:35Je les connais, mes chansons, maintenant.
07:37Je travaille beaucoup plus en amont.
07:39C'est l'expérience, en fait.
07:41Je fais une révision 2-3 heures par jour,
07:43j'ai un petit studio à la maison,
07:45j'ai un 15 pistes, je mets un micro,
07:47une bande d'orchestre, et je travaille beaucoup avec mon pianiste.
07:49Est-ce que ce n'est pas aussi parce que
07:51chaque chanson doit toujours être un plaisir
07:53et pas un travail ?
07:55C'est-à-dire qu'à partir du moment
07:57où on n'a plus de désir,
07:59on n'y va pas.
08:01Moi, le jour où j'aurai plus le désir
08:03de monter sur une scène et de satisfaire le public,
08:05il paye quand même le public pour ça,
08:07il me fait vivre, il fait vivre toute mon équipe.
08:09Alors je crois qu'il faut s'en aller,
08:11il faut dire adieu.
08:13Je ne sais pas demain la veille.
08:15Comment on garde la flamme allumée ?
08:17Comment on l'entretient, cette flamme et ce désir ?
08:19Il faut faire en mesure des répétitions
08:21et on prend la route, on est tous ensemble
08:23dans le bus, dans le petit minibus,
08:25on est dix, onze,
08:27et déjà, on discute
08:29du tour de chant, t'as vu l'autre fois,
08:31on s'est trompé, là, je voudrais
08:33qu'on change de place cette chanson, etc.
08:35Et chaque jour de tournée,
08:37je répète toujours à 17h,
08:39rendez-vous,
08:41la balance. On fait une heure, une heure et de nuit
08:43de balance, et on reste
08:45sur place pour le maquillage
08:47et se concentrer, et on arrive
08:49sur scène. Si bien qu'il arrive
08:51certains jours, je chante quatre heures,
08:53parce que j'ai répété, j'ai beaucoup chanté,
08:55d'où l'éveil de ma voix.
08:57Elle se réchauffe, elle se modifie,
08:59etc. Mais j'aime ça,
09:01tant que j'aimerais ça,
09:03je me sens vivante. Quand je chante,
09:05je me sens vivante.
09:07Donc pas de tournée d'adieu en perspective, vous n'êtes pas de ce genre-là ?
09:09Je ne ferai pas d'adieu. Je rêve d'une chose,
09:11on va faire des économies,
09:13nous sommes producteurs indépendants,
09:15mon mari s'en occupe,
09:17je voudrais faire
09:19ma dernière tournée avec un fil harmonique.
09:21Évidemment, ça coûte de l'argent,
09:23je ne sais pas encore si on le ferait,
09:25mais ça ne fait rien,
09:27le public le mérite.
09:29Je ne ferai pas d'adieu,
09:31je m'en irai comme ça
09:33sur la pointe des pieds. Je trouve ça ridicule
09:35de faire des adieux.
09:37Pourquoi faire des adieux ?
09:39Je pense que quand je ne serai plus là,
09:41on m'oubliera.
09:43J'espère que les gens se souviendront de nos deux chansons.
09:45Pourtant, il y a plein d'artistes
09:47qui annoncent leur dernière tournée,
09:49leur tournée d'adieu.
09:51Ils font ce qu'ils veulent,
09:53chacun fait ce qu'il veut de sa dessinée.
09:55Ce n'est pas un problème en soi.
09:57Moi, je n'ai pas envie de faire des adieux,
09:59je trouve ça trop triste.
10:01Je laisse les choses en suspens.
10:03Votre vie a été riche de rencontres
10:05avec d'autres légendes de la chanson.
10:07Je ne vais pas être exhaustive,
10:09mais je vais citer quelques-unes de vos rencontres.
10:11Hervé Villard d'abord, Adamo,
10:13Johnny Hallyday, Jacques Brel, Ray Charles,
10:15Jimi Hendrix, Bernard Lavillier.
10:17C'était plutôt des rencontres déterminantes
10:19avec des hommes.
10:21Est-ce que c'est un hasard ?
10:23Vous connaissez beaucoup de jeunes filles
10:25qui passent en première partie
10:27d'une femme qui chante.
10:29Mais jamais les producteurs n'y pensent.
10:31J'ai très peu rencontré de chanteuses
10:33parce que j'ai fait mon métier sans arrêt.
10:35Je faisais des concerts.
10:37A l'époque, on faisait 150 concerts par an.
10:39Il n'y a jamais eu une fille en première partie.
10:41La seule personne dont j'ai fait la première partie
10:43à mes débuts, c'est une femme merveilleuse
10:45que j'ai adorée. C'est devenue ma grande amie.
10:47C'est Annie Cordy.
10:49Mon Dieu, qu'elle reine du musical.
10:51Elle savait travailler. J'en ai appris
10:53des choses avec elle.
10:55C'est la seule personne qui m'a acceptée.
10:57Les producteurs, en général,
10:59n'y pensent pas, ne veulent pas le mettre.
11:01Notre chanteuse, ça fait concurrentiel.
11:03Parce que ces concurrentiels,
11:05ils ne le font pas.
11:07Vous passez d'un cachet
11:09de 650 francs avec Adamo
11:11à 3500 francs avec Jenny.
11:13Je n'ai jamais autant souffert
11:15de ma vie. Ils étaient 52 mecs.
11:17J'étais la seule fille.
11:19J'ai fini par parler comme un chartier.
11:21Il a fallu 3 mois pour m'en remettre.
11:23J'ai le souvenir d'un garçon merveilleux.
11:25J'avais le langage du musicien.
11:27On dînait,
11:29on vivait ensemble.
11:31Chaque fois qu'il disait des horreurs,
11:33j'entendais des horreurs.
11:35Vous connaissez les hommes,
11:37arrivé au dessert,
11:39ça parle voiture au début du repas,
11:41nourriture au milieu du repas,
11:43et de femmes
11:45à la fin du repas.
11:47J'entendais des choses...
11:49Ça a été un peu gênant pour vous ?
11:51Je parlais comme un chartier.
11:53On va s'arracher, on y va.
11:55Mon entourage en souffrait.
11:57Je me suis quand même rééquilibrée.
11:59Jamais périlleux pour vous
12:01d'être la seule femme au milieu de ces 52 hommes ?
12:03J'ai appelé ma coiffeuse de l'époque.
12:05Elle est venue avec moi.
12:07Pour vous protéger ?
12:09Non, pour avoir une présence féminine
12:11et pouvoir être contente.
12:13J'en avais assez, tous ces machos.
12:15C'est fou d'entendre ça aujourd'hui.
12:17Dans ces tournées,
12:19une partie du public venait vous écouter.
12:21Mais la plus grosse partie
12:23venait pour la vedette.
12:25Vous étiez, ce qu'on appelait à l'époque,
12:27une faiseuse de strapontan.
12:29Oui, c'est comme ça qu'on nous appelait.
12:31Mais ce n'était pas comme aujourd'hui.
12:33Aujourd'hui, tu fais un succès
12:35discographique, on te met tout de suite
12:37sur scène, en vedette.
12:39Nous, on attendait. J'ai attendu 4 ans.
12:41Je suis partie en première partie
12:43d'Adamo, ensuite
12:45de Johnny qui est venu me chercher,
12:47il faisait l'Olympia avec Adamo.
12:49Je suis partie ensuite avec Eddie Mitchell.
12:51Après, je suis partie avec
12:53Beko. J'ai fait les premières parties
12:55de beaucoup de grandes stars du moment.
12:57Beko, c'était magnifique.
12:59Je suis allée en Allemagne avec lui.
13:01Bravo. Il était formidable.
13:03Il était dynamique.
13:05Il m'a appris aussi des choses.
13:07Je crois que c'était des ateliers pour nous.
13:09Une phase d'apprentissage.
13:11Exactement. Il n'y avait pas
13:13tous les cours qu'il y a aujourd'hui.
13:15Moi, j'ai appris mon métier
13:17avec les musiciens. Je n'avais pas de coach.
13:19Je n'avais pas de prof de chant.
13:21Je travaillais avec mon pianiste.
13:23Je continue, d'ailleurs.
13:25Dans le climat yéyé, vous détoniez un peu.
13:27Vous étiez à peu près la seule
13:29à être une chanteuse.
13:31Ça vient du fait que j'étais DJ.
13:33J'étais disquaire. On disait disquaire.
13:35J'ai travaillé la nuit
13:37dans une boîte qui s'appelait
13:39le Kings Club, qui n'existe plus aujourd'hui.
13:41C'était un club privé.
13:43J'étais vestiaire.
13:45Le DJ m'a dit que je m'en vais
13:47dans une autre boîte.
13:49Tu vas me remplacer parce que tu adores la musique.
13:51Je chantais tout le temps. J'adorais ça.
13:53J'ai appris.
13:55Avec la sillonnée, les disques.
13:57J'ai fait la disquaire. Je faisais danser tout le monde.
13:59Il y avait des slow pour le flirt.
14:01C'était très sympathique.
14:03J'ai connu le milieu des musiciens.
14:05De la musique.
14:07À ce moment-là,
14:09quand je connaissais Hervé Villard,
14:11il m'hébergait. J'avais connu en vacances
14:13sur la côte. Il avait fait un tube,
14:15mais il n'avait pas d'argent. Il fallait avoir 21 ans
14:17pour toucher son argent.
14:19À l'époque, on avait 19 ans, 20 ans.
14:21Il m'a hébergée.
14:23J'ai commencé à connaître les arcades de ce métier.
14:25Et surtout,
14:27il me forçait à aller chanter.
14:29Il chante avec la voix que tu as.
14:31Pourquoi tu ne fais pas quelque chose ?
14:33J'étais dessinatrice.
14:35J'ai voulu être styliste. C'était loin de moi.
14:37Je n'aimais pas trop les poquillées.
14:39Je trouvais ça ridicule.
14:41Et surtout, j'avais un humour fou de la musique américaine.
14:43C'est comme tous les frontaliers.
14:45Par exemple, j'allais danser à Genève.
14:47C'était ma ville lumière
14:49quand j'avais 18 ans.
14:51J'aimais la musique américaine.
14:53J'ai connu Paul Anka,
14:55Fats Domino...
14:57Cette voix que vous aviez,
14:59cette voix rock, cette voix forte,
15:01est-ce qu'elle dérangeait à une époque
15:03où on était à la mode du filet de voix ?
15:05Ce n'était pas la mode.
15:07J'ai cette voix parce que je suis d'origine latine.
15:09On dit que je chante comme une oure.
15:11J'ai une voix cassée, comme on dit bêtement.
15:13C'est une voix voilée.
15:15J'ai la voix des Italiennes
15:17et de toutes les filles du bassin méditerranéen.
15:19Mon grand-père et ma mère
15:21avaient des Italiens.
15:23Autre légende
15:25qui a été votre amie, Ray Charles,
15:27un génie de la saoule.
15:29Vous le rencontrez au Canada.
15:31Vous êtes fébrile, je crois.
15:33Mais vous lui donnez quand même
15:35votre premier album.
15:37Quelques temps plus tard, il vous appelle.
15:39Je crois qu'il est 2h du matin à Paris.
15:41Il vous dit qu'il adore le titre.
15:43Il est mort le soleil.
15:45J'étais très ennuyée.
15:47Il me demande de lui traduire
15:49les mots que je disais.
15:51J'étais vraiment...
15:55Je lui dis que c'est une histoire d'amour.
15:57Tout au long de la chanson,
15:59je dis que j'ai perdu mon amour
16:01et le soleil est mort.
16:03Il a éclaté de rire.
16:05Il m'a dit que j'allais la faire en anglais.
16:07J'ai emmené une copine
16:09qui écrivait des chansons pour moi.
16:11Elle avait écrit de la musique à l'époque.
16:13Elle parlait mieux anglais que moi.
16:15Je l'ai emmenée à New York avec moi
16:17parce que Ray Charles a eu
16:19la gentillesse de m'envoyer un billet en prepaid.
16:21Première classe.
16:23Très chic.
16:25Pour que j'aille travailler le texte
16:27en anglais avec lui, j'ai emmené Anne
16:29pour qu'elle puisse le faire mieux que moi.
16:31C'est ce qui s'est passé.
16:33Ça a été un tournant dans votre carrière avec Ray Charles.
16:35Oui, parce que c'était curieux.
16:37Évidemment, à mon premier album,
16:39les chansons étaient moins commerciales que la musique.
16:41Mais j'avais quand même avisé
16:43que c'était un manège qui marchait très fort.
16:45Mais les gens de radio ne passaient pas
16:47à Des Morts-le-Soleil
16:49parce qu'ils trouvaient que ça plombait l'ambiance.
16:51Je me rappelle très bien.
16:53Et pourtant, qu'est-ce qu'elle a encore chanté ?
16:55Eddie Barclay était furieux, mon patron,
16:57parce qu'il adorait cette chanson.
16:59J'ai dit quand même, c'est un standard, vous avez tort.
17:01Et six mois plus tard,
17:03quand Ray Charles a sorti sa version,
17:05tout d'un coup, ça m'a adoubé quand même
17:07d'avoir le rapport que j'ai eu avec Ray,
17:09d'amitié, jusqu'au bout d'ailleurs,
17:11je l'ai vu.
17:13Ça surprit les gens de métier, quelque part,
17:15ils ont plus eu les coudes sur moi.
17:17Et puis, il y a eu cette rencontre avec Jimi Hendrix,
17:19un homme très timide, dites-vous.
17:21Mais ça, c'est pour les arcanes de la nuit.
17:23Je l'ai connu à Londres,
17:25j'allais en week-end à Londres,
17:27on s'habillait hippie.
17:29Et il adorait aller manger une soupe à l'oignon
17:31dans le quartier des Halles, c'est vrai ?
17:33On allait beaucoup à Halles à l'époque,
17:35on n'hésite plus maintenant, mais c'était fabuleux.
17:37On arrivait en robe du soir, on allait à des premières,
17:39on finissait aux Halles, aux Pieds-de-Cochon,
17:41ou alors rue Jean-Jacques-Rousseau,
17:43à l'épidore, et on mangeait la soupe à l'oignon.
17:45Qu'est-ce que ça représentait, Paris, pour ces musiciens ?
17:49Paris, c'était Paris.
17:51Paris, à l'époque, ça commençait à germer.
17:53Mais ça commence aux années 50,
17:55vous savez, Paris avait une réputation,
17:57surtout grâce à Saint-Germain-des-Prés,
17:59au quartier latin,
18:01jusqu'aux années 80.
18:03Après, bon, ça a baissé, Saint-Germain-des-Prés
18:05est devenu beaucoup plus mercantile,
18:07beaucoup plus une vitrine.
18:09C'est plus du tout le Saint-Germain
18:11d'avant.
18:13À l'époque où on y était,
18:15on faisait quatre discothèques dans la nuit,
18:17c'était rigolo.
18:19On aimait beaucoup la musique, c'était une folie.
18:21Les jeunes aimaient vraiment beaucoup la musique.
18:23Il y avait un éclatement musical
18:25en France, c'était un âge d'or de la musique.
18:27Parce que
18:29Barclay a ramené le micro-sillon en France,
18:31on l'appelait l'empereur du micro-sillon.
18:33Il n'existait pas de disque import.
18:35Moi, je les connaissais parce que je les ai achetés à Genève,
18:37mais ils n'existaient pas.
18:39Juste qu'en 62, il n'y avait pas de disque import.
18:41Ça paraît,
18:43mais si on voulait écouter de la musique
18:45américaine, il fallait écouter la radio,
18:47BBC, chercher.
18:49Et tout d'un coup, c'était
18:51l'explosion de la musique.
18:53J'ai une archive à vous proposer,
18:55Nicoletta, vous inquiétez pas, je vais la lire,
18:57pour les gens qui nous écoutent.
18:59C'est une archive qui nous a été transmise par nos partenaires.
19:01Attendez, moi, je vois rien du tout.
19:03Je vais vous la lire, ne vous inquiétez pas.
19:05Il s'agit d'une lettre signée des mains de Juliette Gréco,
19:07très grande chanteuse française,
19:09à qui il a été proposé de remettre
19:11la décoration de Chevalier des Arts et des Lettres
19:13en 1961.
19:15Et vous aussi, je crois que vous avez été décorée.
19:17Oui, j'ai été décorée
19:19Chevalier des Arts et des Lettres,
19:21officier,
19:23et maintenant, je vais être commandeur.
19:25Et qu'est-ce que ça représente ?
19:27Ça représente... Je suis surprise.
19:29C'est une reconnaissance ou c'est une coquetterie ?
19:31C'est gentil.
19:33C'est tout ? Pas plus que ça ?
19:35Non, je crois que c'est l'ensemble de mon travail
19:37qu'on salue.
19:39Ça représente quelque chose
19:41de bon effet.
19:43Vous avez l'impression
19:45de faire partie du patrimoine français ?
19:47Non, pas jusque-là.
19:49Je vous dis,
19:51quand je serai morte, les gens m'oublieront.
19:53J'en suis persuadée.
19:55On oublie Brassens, on oublie Brel.
19:57Bientôt, on va oublier Aznavour.
19:59C'est triste ce que je dis,
20:01mais il ne faut pas, quand même.
20:03Remettons les choses dans l'ordre.
20:05Ça ne veut rien dire.
20:07Comment voulez-vous qu'ils se rappellent de moi ?
20:09Il n'y a qu'une femme dont on se souvient.
20:11C'est Mme Piaf.
20:13Parce qu'elle a eu
20:15tout un échantillon de chansons extraordinaires.
20:17Sa vie se mélangeait beaucoup à sa douleur.
20:19Elle était formidable.
20:21C'est unique, Mme Piaf.
20:23Mais bon...
20:25Je vais reprendre l'archive.
20:27On a pour habitude, dans cette émission,
20:29de revenir sur l'histoire personnelle de nos invités.
20:31La vôtre est particulièrement atypique
20:33et particulièrement touchante.
20:35Je vais prendre quelques secondes pour le redire au public.
20:37Vous êtes née en Haute-Savoie.
20:39Votre père ne vous reconnaît pas.
20:41Votre mère est atteinte d'une déficience mentale.
20:43Vous en avez parlé assez librement.
20:45Elle avait l'esprit d'un enfant, dites-vous.
20:47J'étais devenue sa mère.
20:49Votre tutrice légale était votre grand-mère,
20:51une femme merveilleuse, décrivez-vous,
20:53qui vous faisait écouter beaucoup de musique.
20:55Elle était une femme extraordinaire,
20:57qui avait beaucoup de poignes.
20:59Elle a eu du grand malheur, beaucoup de courage.
21:01Elle m'a appris à ne pas baisser la tête,
21:03quoi qu'il arrive.
21:05Elle a eu deux fils tués par les Allemands en 1944,
21:07l'année où je suis née.
21:09J'avais 5-6 mois.
21:11Le premier est mort d'un éclat d'obus près du Vercors.
21:13Le deuxième était tué
21:15avec la nièce de Django, Marie-Renate,
21:17sur une place à tenons les mains par un militien.
21:19C'est joli.
21:21C'est un Français qui les a tués.
21:23Ce sont des jeunes gens.
21:25Moi, avec le temps, je me suis rendue compte
21:27que j'ai eu beaucoup de chance d'être élevée dans cette famille.
21:29J'avais encore mon grand-père, un oncle
21:31qui avait 12 ans de plus que moi, une tante
21:33qui a 4 ans de plus que moi.
21:35J'ai été élevée dans cette famille.
21:37Ils m'ont donné un amour fou,
21:39parce que la présence d'un enfant,
21:41quand il y a un drame pareil,
21:43et c'était la guerre quand même.
21:45Je me souviens d'avoir joué la marchande
21:47avec des tickets de ration.
21:49J'ai eu beaucoup d'amour.
21:51Ça va vous amuser, les métaphores.
21:53J'étais un peu leur soleil.
21:55C'est fou.
21:57Il faut du temps pour s'en rendre compte.
21:59Il faut mûrir, avoir l'expérience de la vie.
22:01Depuis que je me suis rendue compte de ça,
22:03je vais beaucoup mieux.
22:05Il vous a fallu du temps ?
22:07Oui.
22:09Je sais pourquoi je n'ai pas flanché
22:11et pourquoi je tiens debout,
22:13malgré les moments d'adversité,
22:15parce qu'il y a eu cet amour.
22:17Je crois qu'un enfant, où qu'il soit né,
22:19il a toujours eu de l'amour.
22:21C'est plus important que le bien-être.
22:23C'était une sacrée bonne femme, ma grand-mère.
22:25À la lueur de celle que vous êtes aujourd'hui,
22:27quel conseil donneriez-vous à la petite fille
22:29qui s'apprête à se lancer dans la vie ?
22:31Qu'est-ce que vous lui diriez ?
22:33Je lui dirais de ne rien changer,
22:35d'aimer la vie.
22:37C'est très important.
22:39D'aimer les gens, c'est plus important.
22:41Et de ne pas s'en faire, qu'elle va y arriver.
22:43C'est beau.
22:45J'ai des photos à vous proposer.
22:47Première photo.
22:53Je comprends votre tête.
22:55Je vais vous expliquer ce qu'il s'agit.
22:57Il s'agit d'un inconnu qui se fait appeler
22:59Ghostwriter977
23:01et qui a fait trembler le monde de la musique
23:03en sortant un morceau grâce à l'intelligence artificielle.
23:05À partir de morceaux déjà existants
23:07et en clonant des voix d'artistes,
23:09il a créé un nouveau morceau.
23:11Ça n'a l'air de rien,
23:13mais ça fait trembler le monde de la musique
23:15et ça bouscule les droits d'auteur.
23:17Vous vous êtes battue à une certaine époque
23:19contre les playback.
23:21Avec Paul Naref.
23:23Comment voyez-vous cette intelligence artificielle
23:25qui vient considérablement modifier
23:27le monde de la musique ?
23:29On peut faire des nouveaux morceaux à partir de votre voix.
23:31Chaque chose a son temps.
23:33Je ne suis pas contre. Je suis curieuse de nature.
23:35Je pense qu'on en fera quelque chose.
23:37Comme toutes les choses nouvelles,
23:39elles font toujours un peu peur.
23:41Parce qu'on ne comprend pas
23:43l'intelligence artificielle.
23:45Il faudrait qu'on nous l'explique.
23:47On va s'apprivoiser, certainement.
23:49Mais je fais confiance aux jeunes.
23:51Ils ne sont plus aptes à comprendre que nous.
23:53J'ai une deuxième photo à vous proposer.
23:55Il s'agit de la chanteuse Lio
23:57qui a lancé un appel aux dons pour financer son album.
23:59Un disque sur lequel elle a travaillé pendant des années.
24:01Elle affirme que les maisons de disques
24:03ne veulent pas d'elle parce qu'elle est une chanteuse
24:05de 60 ans.
24:07Qu'est-ce que ça vous fait d'entendre ça ?
24:09Ça ne veut rien dire.
24:11Il n'y a pas d'âge.
24:13Vous vous êtes battue avec les maisons de disques ?
24:15L'âge n'a aucune incidence.
24:17On fait autre chose.
24:19On évolue.
24:21Quand j'ai attaqué les églises
24:23et les cathédrales il y a 25 ans,
24:25tout le monde rigolait un peu.
24:27Le gosselin n'était pas la mode.
24:29Elle a raison de se battre ?
24:31Elle n'a pas à se plaindre.
24:33Il faut qu'elle fonce.
24:35Elle est très sympathique.
24:37Il faut qu'elle fonce,
24:39qu'elle travaille,
24:41qu'elle a un peu de pignatreté.
24:43Je crois qu'elle avance,
24:45qu'elle ne se laisse pas impressionner
24:47par ce que disent les maisons de disques.
24:49Une dernière photo,
24:51il s'agit de la cathédrale Notre-Dame de Paris,
24:53réouverture en décembre 2024.
24:55Emmanuel Macron l'avait promis.
24:57Vous qui avez fait le tour des églises et des cathédrales,
24:59vous nous l'avez dit, et qui surtout avez interprété
25:01Esmeralda, je crois, dans Notre-Dame de Paris.
25:03Nous avons fait avant Notre-Dame de Paris
25:05un opéra rock qui s'appelle
25:07Esmeralda. C'est William Schaller
25:09qui a fait la musique, sur des textes de Victor Hugo,
25:11parce que Victor Hugo,
25:13les metteurs en scène avaient trouvé
25:15tous ces textes à la Bibliothèque nationale,
25:17avait écrit, là, Esmeralda
25:19pour une de ses maîtresses.
25:21Tout le monde sait que c'est un coquin.
25:23Évidemment, j'interprète donc Esmeralda
25:25avec un bouc qui venait
25:27du Cerkini, en Suisse,
25:29qui faisait la cheffe,
25:31qui dansait autour de moi.
25:33C'était très peint, parce que Esmeralda,
25:35elle vivait au milieu des malfrats.
25:37C'était sauvage, c'était une zigane.
25:39J'étais habillée
25:41avec des trucs déchirés.
25:43C'était vraiment passionnant.
25:45Nous avons travaillé, nous avons fait
25:47256 000 spectateurs, quand même.
25:49Est-ce qu'un jour, on vous verra à Notre-Dame de Paris ?
25:51Est-ce qu'un jour, un concert de Nicoletta
25:53à Notre-Dame de Paris ?
25:55Ça m'a fait de la peine,
25:57quand j'ai vu les flammes. J'ai eu peur.
25:59Puis quand même, s'attaquer.
26:01Je ne sais pas, on ne saura jamais ce qui s'est passé.
26:03Mais bon.
26:05Vous rêveriez de chanter ?
26:07Non, ils interdisent.
26:09C'est un lieu très particulier.
26:11Ils n'acceptent pas.
26:13D'accord.
26:15Il y a 2-3 cathédrales en France.
26:17Celle-ci, bien sûr, c'est un haut-lieu du catholicisme.
26:19C'est aussi la cathédrale de Chartres.
26:21D'accord.
26:23Il y a 2-3 lieux comme ça
26:25où on ne fait pas de musique.
26:27Vous savez que le gospel est quand même anglican.
26:29C'est une inspiration protestante.
26:31Les textes sont écrits
26:33selon le Nouveau Testament.
26:35On s'adresse à Jésus dans le gospel.
26:37On dit My Lord,
26:39My Jesus, mais on ne dit jamais Joshua.
26:41C'est dans le négro spirituel.
26:43On ne parle pas à Dieu.
26:45On passe par la voix vivante de Dieu qui est Jésus.
26:47Intéressant.
26:49Nicoleta, nous sommes entourées de 4 statues
26:51qui représentent chacune une vertu.
26:53Il y a la sagesse,
26:55la prudence, la justice
26:57et l'éloquence.
26:59Est-ce qu'il y a une de ces vertus
27:01qui vous parle particulièrement ?
27:03Qui vous caractérise peut-être ?
27:05La sagesse ?
27:07J'aime bien la justice.
27:09Parce qu'elle est difficile à obtenir.
27:11Ce n'est pas gagné.
27:13C'est un combat.
27:15Il y a tellement de justice dans ce monde
27:17et depuis toujours, malheureusement,
27:19c'est un peu se battre
27:21contre des murs.
27:23Il y a tellement de...
27:25On s'en sert très mal de la justice.
27:27C'est dommage.
27:29Le monde irait mieux.
27:31La justice, ce sera votre mot.
27:33Merci beaucoup d'avoir accepté
27:35cet entretien au Sénat.
27:37Merci à vous de nous avoir suivis.
27:39Émissions que vous pouvez retrouver sur notre plateforme
27:41publicsenat.fr
27:43et bien sûr en replay.
27:45A très bientôt sur Public Sénat.
27:57Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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