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Débat France Bleu Touraine 04 07

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00:00La biodiversité s'est effondrée, a continué de s'effondrer, 70% des oiseaux,
00:03parce que vous ne voulez pas sortir des pesticides,
00:05parce que vous avez refusé d'avancer, parce que vous remettez en cause le plan zéro, zéro phyto.
00:10C'est ça la réalité du bilan écologique de la majorité Macron.
00:1818h23, vous êtes toujours dans le débat sur France Bleu Tourenne,
00:21et nos débatteurs sont passionnés, ça fait plaisir.
00:24Ce soir, on a déjà débordé sur le sujet environnement,
00:26donc on y va tout droit.
00:28Benoit-Pierre voulait réagir, et puis après, j'embraille sur autre chose.
00:31Par exemple, pour vous dire à quel point le discours normatif que l'on vient d'entendre,
00:36ça peut être une catastrophe à certains moments.
00:38J'entends l'urgence climatique, et je suis le premier,
00:42et arrêtez de me couper à chaque fois, je ne le fais pas.
00:46Si je prends un exemple, le secteur de l'arboriculture.
00:50Aujourd'hui, si vous retirez les insecticides,
00:55vous avez un risque d'effondrement de notre filière de l'arboriculture.
00:59Pourquoi ? Parce qu'on va aller chercher et s'approvisionner à l'extérieur,
01:02parce que les rendements ne sont pas suffisants.
01:04On va aller à l'étranger, donc ça augmente de facto aussi l'impact carbone,
01:08et c'est le risque.
01:10Et nos arboriculteurs nous disent quoi ?
01:12Laissez-nous, parce que nous ne sommes pas en situation de muter.
01:16Et en même temps, ce n'est pas vrai pour tout le monde.
01:18Il y a aujourd'hui une arboriculture qui est totalement biologique.
01:20Et Benoit-Pierre, j'ai envie de vous faire préciser aussi la pensée.
01:23Il y a des filières agricoles françaises, comme par exemple l'élevage bovin,
01:27qui n'utilisent pas forcément les mêmes produits phytos que dans l'arboriculture,
01:31et pourtant cette filière est en train de se casser la figure.
01:34On va faire aujourd'hui venir de la viande du Brésil et d'Argentine,
01:37parce que nos producteurs français n'ont plus les moyens de répondre au marché français.
01:41Donc l'histoire des pesticides, on voit bien que c'est à double tranchant,
01:44que ça ne permet pas seulement de justifier la perte de productivité française.
01:49Ce que je suis en train de vous dire, c'est qu'il faut s'adapter en fonction de la réalité.
01:53Et que ces mutations doivent être bien sûr le plus possible accompagnées.
01:57Elles nécessitent des investissements très importants,
02:00et elles nécessitent de s'adapter à la réalité des produits.
02:03C'est ce que nous disent nos agriculteurs.
02:05Arrêtez avec les normes pour tout le monde, pour tous, tout le temps.
02:08Alors on est dans une circonscription, sur la première d'Indre-et-Loire, qui est très urbaine.
02:12On n'a parlé que de la ville de Tours, on n'a pas de zone rurale.
02:14Mais pour autant, vous êtes un député écologiste.
02:16C'est un sujet qu'on a mis au menu ce soir.
02:19Vous entendez ce que dit Benoît Pierre ? C'est les normes qui nous tuent.
02:22Alors d'abord, les normes, je vais vous dire, les normes, elles sont là pour protéger.
02:24Et donc je voudrais que, quand on soit précis quand on parle de normes,
02:27que M. Pierre dise lesquelles il veut supprimer, lesquelles il veut garder.
02:30Parce que c'est assez facile de dire, il y a trop de normes.
02:33Vous n'avez pas envie de répondre, Benoît Pierre ?
02:35Je peux dérouler, et puis évidemment, il aura le temps de répondre là-dessus.
02:39Moi, ce que je vais vous dire, c'est que si on avait respecté les différents engagements pris par la France,
02:44si nous pesions à l'échelle européenne pour que la PAC soit orientée vers la transition agroécologique,
02:48que nous avions un vrai plan pour sortir des pesticides,
02:51nous pourrions avoir déjà des alternatives et faire en sorte qu'il n'y ait pas les difficultés qui sont nommées.
02:56Le problème, c'est que ça a été un pas en avant, trois pas en arrière.
02:58Le glyphosate, on arrête. Ah ben non, finalement, on n'arrête pas.
03:01Les phytosanitaires, on va changer d'indicateur pour que ça soit plus facile.
03:04C'est avec ça qu'il faut rompre.
03:05Et bien sûr qu'il faut écouter les agriculteurs.
03:07Mais je veux dire, ce qu'ils ont besoin, les agriculteurs, c'est de revenus.
03:09Et quand on fait une loi sur les prix planchers,
03:12qui permettrait aux agriculteurs d'avoir des revenus garantis,
03:14et bien ce n'est pas voté par la majorité.
03:16Et c'est vraiment dommage, ça a été voté dans l'hémicycle.
03:18Malheureusement, il y a des solutions et ça ne suivra pas son chemin.
03:21Mais c'est ça la réponse, c'est ça qu'attendent les agriculteurs,
03:23c'est de vivre dignement de leur emploi.
03:25Dans notre région, 90% de ce qu'on produit est exporté.
03:28Il faut relocaliser aussi notre activité agricole.
03:30C'est ça dont ont besoin nos paysans et c'est à ça qu'il faut répondre.
03:33– Benoît Pierre, plusieurs choses sur lesquelles vous pouvez répondre.
03:36– Je crois que vous ne les avez pas entendues et vous n'avez pas entendu lorsqu'ils ont manifesté,
03:38notamment à Tours, et qu'ils sont venus devant la mairie de Tours pour dire
03:44« Stop ! » avec toutes ces contraintes.
03:46Nous n'avons pas la capacité, tout ce que vous venez de citer, l'utilisation…
03:51Je suis un fils d'agriculteur, je vais vous dire.
03:53– Vous êtes pour le glyphosate ?
03:54– Non, je ne suis pas pour le glyphosate de manière systématique.
03:57Je dis simplement qu'il y a un temps pour tout et un temps de mutation.
04:02Moi aujourd'hui, je vais vous dire, la région à laquelle j'appartiens,
04:07qui est dans la région Centre-Val-de-Loire, les agriculteurs meurent les uns après les autres.
04:12Ils meurent les uns après les autres.
04:13Ils ont besoin de revenus, mais ils ont besoin de revenus avec un métier
04:16qu'ils ont appris à faire.
04:17Ce que vous voulez vous, c'est une mutation immédiate, quitte à détruire certaines filières.
04:23Ce n'est pas un problème pour vous, ce n'est pas un problème pour vous.
04:26– Benoît Pierre, j'avais une réflexion.
04:29Le président de la République s'était illustré en 2017 avec la formule
04:32« Make the planet great again ».
04:34Dans le programme que je suis allé voir de vos deux parties,
04:37il n'y a aucune mesure sur le développement, sur les négociations sur le climat,
04:41la biodiversité ou la pollution plastique dans votre programme cette année.
04:44Ça a existé ? Ça n'est plus le cas ?
04:46– Alors, il est clair que l'engagement que nous avons sur l'écologie,
04:50qui reste un axe très important du programme, doit passer par les investissements.
04:56Il faut, on revient toujours à la même idée,
04:58il faut développer l'investissement en matière écologique
05:02pour développer plus encore les filières en la matière,
05:05sur le traitement des déchets, également sur le tri, etc.
05:09Dans toutes ces filières-là, nous avons aujourd'hui des compétences
05:12qu'il faut absolument accompagner par l'investissement.
05:15– Concrètement ?
05:17– Concrètement, ça veut dire que vous développez l'emploi,
05:19vous développez l'ingénierie autour, vous développez les filières,
05:21vous développez la formation, vous développez plus encore.
05:25Nous pourrions aujourd'hui, par exemple sur notre territoire,
05:27mais Monsieur Fournier ne veut pas défendre son territoire.
05:30Je crois qu'à un élu de la nation, vous vous êtes targué dans un endroit
05:36qui n'est pas d'élu de terrain.
05:37– Mais clairement, mais clairement.
05:39– Je suis moi également un élu de terrain, c'est même ma fonction.
05:41– Je ne vous ai pas dit que vous ne l'étiez pas,
05:42mais vous avez besoin de m'attaquer, je comprends,
05:44vous êtes très en faveur dans mes idées, donc vous êtes obligé, je comprends.
05:47– Non, non, on est sur un débat d'idées.
05:48– Moi je n'ai pas dit que vous n'étiez pas de terrain,
05:49pourquoi vous avez besoin de dire ça ?
05:51En fait, sur qu'est-ce qui vous fait dire que je ne suis pas un élu de terrain ?
05:53– Parce que juste avant, vous disiez qu'il ne fallait pas défendre son terrain.
05:56– Non, je n'ai pas dit ça, j'ai dit que mon rôle,
05:58ce n'était pas juste d'aller chercher de l'argent pour mon territoire,
05:59c'était de répondre aux Français et aux Françaises,
06:01dont les Tourangels et les Tourangeaux.
06:02– Et le médiateur, et l'ambassadeur.
06:04– Et c'est déjà quasiment la fin de ce débat,
06:06un tout petit mot pour revenir, vous aussi,
06:07sur cette formule du Président de la République,
06:08« Make the planet great again »,
06:10je n'ai pas non plus vu dans votre programme,
06:12au Nouveau Front Populaire, quelque chose sur l'environnement à l'échelle mondiale.
06:15– Il n'y a pas les questions de diplomatie internationale dans le programme,
06:19mais vous savez dans quelles conditions nous avons vu que ce soit ce programme.
06:22– C'est vrai pour vous deux.
06:23– Bien sûr, mais là il n'y a rien, et nous il y a des mesures nombreuses,
06:26il y a moins sur la diplomatie internationale,
06:28mais je pense qu'il faut revenir sur le fonctionnement des COP,
06:29et il faut que la France pèse de manière extrêmement importante
06:32pour que les COP ne soient pas, d'étape en étape,
06:34des temps de déception, des temps de déception.
06:37Et il faut que dans ces COP, par exemple,
06:38il y ait moins de présence des lobbys, plus de présence des États,
06:41ça c'est extrêmement important.
06:42– Un tout dernier mot et vous pouvez me le faire.
06:43– Je vais vous donner la réponse qui est quand même certainement plus précise
06:46que ce qu'on vient de vous dire,
06:47c'est tout simplement parce que les écolos sont plutôt en minorité,
06:51au sein du nouveau Front Popular.
06:52– Ça y est, vous l'avez placé.

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