L’avis de Nathalie Péchalat, Championne d’Europe et Médaillée des Championnats du Monde de Danse sur Glace.
Nathalie Péchalat est présidente du Club France Paris 2024 et Présidente de Premiers de Cordée, une association qui propose des animations sportives pour les enfants malades et met en place des actions de sensibilisation au handicap.
Nathalie Péchalat est présidente du Club France Paris 2024 et Présidente de Premiers de Cordée, une association qui propose des animations sportives pour les enfants malades et met en place des actions de sensibilisation au handicap.
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00:00En France, on a pris conscience que la performance, elle a quand même un prix.
00:03En 2022, vous donniez une interview pour Ouest-France dans laquelle vous disiez, je cite,
00:08« On se rêve nation sportive, mais on n'est pas une grande nation sportive.
00:11On a tout ce qu'il faut pour l'être. Pourtant, il faut juste qu'on se donne les moyens de nos ambitions. »
00:14Maintenant, on est en 2024. Est-ce qu'on est devenu une nation sportive ?
00:17Je pense qu'on est à un moment où on peut justement faire basculer le sport
00:23comme un vrai outil d'éducation, de santé, de cohésion sociale, de partage.
00:28Et l'idée, c'est de prendre conscience qu'on a tout à y gagner, mais sur plein de plans.
00:32Ce n'est pas forcément sur de la performance.
00:34Moi, je ne suis pas pour la performance à tout prix.
00:36Je ne suis pas sûre qu'on le soit véritablement,
00:38parce que ça nécessiterait d'avoir un vrai statut pour les sportifs de haut niveau,
00:42des infrastructures disponibles et accessibles rapidement,
00:45d'avoir un budget évidemment élargi de la part du gouvernement.
00:48Il y a plein de choses. En fait, on ne peut pas le faire en quelques années comme ça.
00:51Il faut changer les mentalités.
00:52Ça prend énormément de temps.
00:54Donc, je ne vais pas vous dire que oui, en deux ans, tout est réglé.
00:56Mais si avec ces Jeux Olympiques 2024 et tout ce qui se dessine autour,
01:00de manière indirecte, on arrive à avoir cette envie,
01:04oui, on va le devenir, mais ce n'est pas gagné.
01:06Oui, on avait reçu Olivier Giroud, un ancien champion de handball,
01:10qui faisait la comparaison notamment avec les États-Unis.
01:13On entend partout que la France n'est pas une nation sportive.
01:16C'est souvent le comparatif avec le sport anglo-saxon ou américain.
01:20Donc oui, ils font du sport à l'école et c'est développé.
01:23Mais un seul but, c'est de sortir des sportifs de haut niveau plus tard.
01:26Mais sorti de ça, si vous ne l'avez pas, champion NBA,
01:29vous n'avez plus accès à rien du tout.
01:31On n'est ni dans le système des Américains ultra élitistes.
01:34On n'est pas non plus sur un système plutôt à l'Est
01:37où le sport, c'est un outil pour démontrer toute sa puissance.
01:40Et donc, tous les moyens sont mis au niveau du gouvernement
01:42pour que ceux qui ont du talent et l'envie et la force de travail
01:46puissent arriver à atteindre leurs objectifs.
01:48Donc là-dessus, oui, on est un petit peu à la traîne.
01:50Mais pour moi, ce n'est pas forcément négatif
01:52parce qu'en France, on a pris conscience, j'espère en tout cas,
01:57que la performance, elle a quand même un prix.
01:58Et donc, on n'est pas prêt à tout pour cet objectif.
02:01Pour moi, l'objectif, ce n'est pas forcément de faire
02:03une moisson de médaille d'or à toutes les compétitions
02:05dès que la France est représentée.
02:06C'est plutôt que chacun trouve sa manière de pratiquer une activité physique
02:10selon, encore une fois, ses besoins et ses envies.
02:12Et la France a cette force.