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00:00Non parce qu'il faut que ce qui sortira de cette commission soit suivi des faits parce que s'il y a des recommandations mais que le gouvernement décide qu'on les met à la poubelle ou qu'on s'en fiche, ça ne permettra pas de faire avancer.
00:13Mais ce qui déjà a fait avancer les choses, c'est la prise de parole de Judith Gautreche et de toutes ces femmes, vous avez parlé de Jacques Doyon, Anna Mouglalis aussi a parlé, Isile de Besko,
00:24toutes ces femmes qui ont bravé la bienséance et qui ont fait un travail que je trouve... Je suis particulièrement émue parce que je suis fatiguée aussi mais c'est une question qui me touche.
00:44Parce que c'est mon combat fondamental, le combat contre le viol mais aussi parce que ma mère était comédienne et qu'elle a tourné avec Jacques Doyon.
00:54Je connais aussi bien Judith maintenant, Gautreche et je vois tout ce qui a été fait à ces femmes qui ont été prises comme des objets.
01:05Est-ce que votre mère vous a raconté ?
01:07Non, ma mère est morte quand j'avais 12 ans donc elle ne m'a pas raconté cette histoire mais je pense qu'il y a eu une bascule dans le film qu'elle a tourné avec Jacques Doyon.
01:15Ça s'appelait La femme qui pleure et je pense qu'il a tiré quelque chose d'elle, il était dans une relation amoureuse avec elle.
01:24Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, je ne saurais jamais mais ce que je ressens intimement, pardonnez-moi je suis désolée de craquer comme ça mais il faut se rendre compte ce que c'est pour ces femmes qui parlent.
01:38C'est énorme, c'est dur, c'est violent, c'est aussi ce que Judith Gautreche se prend dans la tête parce qu'il y a aussi toutes ces femmes qui ne parlent pas et ces hommes qui ne parlent pas.
01:48Ces femmes qui n'arrivent pas à parler, ces femmes qui ne veulent pas être complices de ce silence qui se brise parce qu'elles ont peur.