C à vous : Clémentine Autain fond en larmes en marge des affaires Jacques Doillon et Benoît Jacquot
C à vous : Clémentine Autain fond en larmes en marge des affaires Jacques Doillon et Benoît Jacquot
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00:00Clémentine Autain, vous faisiez partie de cette commission, son seul retour peut-il suffire à faire avancer la prise en charge des violences sexistes, sexuelles dans le monde du cinéma ?
00:09Non, parce qu'il faut que ce qui sortira de cette commission soit suivi des faits.
00:14Parce que s'il y a des recommandations mais que le gouvernement décide qu'on les met à la poubelle ou qu'on s'en fiche, ça ne permettra pas de faire avancer.
00:21Mais ce qui déjà a fait avancer les choses, c'est la prise de parole de Judith Gautreche et de toutes ces femmes.
00:28Vous avez parlé de Jacques Doyon, Anna Mouglalis aussi a parlé, Isile Lebesco.
00:32Toutes ces femmes qui ont bravé la bienséance et qui ont fait un travail que je trouve...
00:39Je suis très particulièrement... Pardon.
00:45Excusez-moi.
00:46Je suis particulièrement émue parce que je suis fatiguée aussi mais c'est une question qui me touche.
00:53Parce que c'est mon combat fondamental, le combat contre le viol, mais aussi parce que ma mère était comédienne et qu'elle a tourné avec Jacques Doyon.
01:01Excusez-moi.
01:06Je connais aussi bien Judith maintenant, Gautreche, et je vois tout ce qui a été fait à ces femmes qui ont été prises comme des objets.
01:13Est-ce que votre mère vous a raconté ?
01:16Non, ma mère est morte quand j'avais 12 ans donc elle ne m'a pas raconté cette histoire.
01:19Mais je pense qu'il y a eu une bascule dans le film qu'elle a tourné avec Jacques Doyon.
01:24Ça s'appelait La femme qui pleure et je pense qu'il a tiré quelque chose d'elle.
01:30Il était dans une relation amoureuse avec elle.
01:33Et je ne sais pas ce qui s'est passé, je ne saurais jamais.
01:35Mais ce que je ressens intimement, pardonnez-moi, je suis désolée de craquer comme ça,
01:42mais il faut se rendre compte de ce que c'est pour ces femmes qui parlent.
01:46C'est énorme, c'est dur, c'est violent.
01:49C'est aussi ce que Judith Gautreche se prend dans la tête parce qu'il y a aussi toutes ces femmes qui ne parlent pas
01:54et ces hommes qui ne parlent pas, ces femmes qui n'arrivent pas à parler,
01:58ces femmes qui ne veulent pas être complices de ce silence qui se brise parce qu'elles ont peur
02:04et ces hommes qui, au fond, attendent que ça passe.