ÉDITO - Consignes de vote: Gabriel Attal est sorti du "ni-ni"

  • le mois dernier
La majorité présidentielle peine à clarifier sa position quant aux consignes de vote à donner pour le second tour des législatives. Certains candidats arrivés en troisième position ont décidé de se retirer pour faire barrage au RN, tandis que d'autres se maintiennent. 

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Transcript
00:00Mathieu Croissando, évidemment la campagne est repartie très fort, Gabriel Attal a une nouvelle fois pris la parole, c'était hier soir aux 20h de TF1,
00:06l'occasion de redonner sa position sur les désistements dont on sait depuis dimanche soir qu'elle n'est pas très claire au sein du camp présidentiel.
00:13Est-ce que l'on y voit plus clair ce matin ?
00:15Oui et non. Oui parce que Gabriel Attal est sorti du ni-ni, vous savez, ni RN ni LFI qui était la position officielle du camp présidentiel
00:27jusqu'à la semaine dernière encore, j'allais dire jusqu'à la veille du scrutin, vous vous souvenez de cette conférence de presse qu'il avait donnée sur le jour d'après ?
00:34C'était l'horreur si le RN passait, c'était l'horreur si le Nouveau Front Populaire passait, bon là il y a maintenant une horreur plus horrible que l'autre si j'ose dire.
00:42Gabriel Attal estime aujourd'hui qu'en gros que ni la France Insoumise ni même le Nouveau Front Populaire ne peuvent avoir de majorité absolue,
00:50son combat il l'a dit c'est contre l'extrême droite, c'est l'origine de son engagement politique.
00:55Et donc hier voilà ce qu'il dit, pour éviter que le RN et une majorité absolue s'appassent dans certaines circonscriptions,
01:01une poignée de circonscriptions dit-il par des désistements de nos candidats, dans ces circonscriptions où le maintien de nos candidats entraînerait une victoire assurée de l'extrême droite
01:09face à un candidat qui défend les valeurs républicaines, à ce moment-là on se retire, maintenant désistement ne veut pas dire ralliement.
01:16Donc il y a beaucoup de choses là-dedans, désistement ne veut pas dire ralliement, ça on le comprend, c'est assez clair, on peut voter pour quelqu'un sans partager mais juste pour faire barrage.
01:22En revanche ces candidats qui défient les valeurs républicaines, enfin qui défendent pardon, pas qui défient, l'absurde c'est intéressant, les valeurs républicaines,
01:31ben qui c'est, qui le dit, est-ce que c'est l'électeur qui le juge, est-ce que c'est le candidat lui-même qui le juge, on voit bien que c'est un problème.
01:38Tenez je vous donne deux exemples pour vous montrer que c'est compliqué, David Guiraud qui est candidat à la députation dans le Nord,
01:44qui était la figure honnie du camp présidentiel qui l'accusait de sortir de l'arc républicain,
01:49ben lui il a bénéficié dès le soir du premier tour d'un désistement du candidat du camp présidentiel, voilà ça pourrait paraître étonnant.
01:59Et puis de l'autre côté on a Dominique Faure qui est une ministre de Gabriel Attal qui elle a choisi de ne pas se désister derrière un socialiste,
02:04donc les socialistes qui pourtant pour le coup dans l'arc républicain selon la terminologie et la nomenclature macroniste.
02:12Ça veut dire que les ministres deviennent des frondeurs, il n'est pas suivi le chef du gouvernement ?
02:15Ça veut dire qu'il est le chef d'une majorité explosée qui ne le suit plus d'une certaine façon parce que chacun a repris son indépendance,
02:21Bruno Le Maire, Christophe Béchut, Olivia Grégoire, Catherine Vautrin, eux sont restés sur le nid-nid de la même façon qu'Edouard Philippe,
02:29et sur le terrain il y a des candidats qui font ce qu'ils veulent, Loïc Signor porte-parole de Renaissance,
02:34lui n'applique pas la consigne dans le Val-de-Marne, il a décidé de maintenir sa candidature.
02:38Mais il y a aussi le candidat LFI, c'est Louis Boyard.
02:42Les Français vont-ils s'y retrouver ? On leur a dit la semaine dernière que c'était la guerre civile si jamais les uns ou les autres passaient.
02:47Est-ce que vous croyez qu'ils vont aller voter comme ça ?
02:49Justement, les candidats font ce qu'ils veulent, mais moi je dis les électeurs surtout font ce qu'ils veulent.
02:53Parce que dans ce débat autour des désistements ou pas, à aucun moment on se dit en fait mon électeur est-ce qu'il ne va pas être déstabilisé ?
02:59Alors les désistements c'est les consignes données aux candidats et ensuite on espère que par ricochet ça convaincra les électeurs.
03:06Mais on sait que ça marche de moins en moins.
03:08Dans l'enquête ELAB qu'on a publiée vendredi dernier, trois électeurs sur quatre disaient qu'ils ne suivraient pas de consignes de vote.
03:14C'était avant le résultat du premier tour, mais c'est ce qu'ils disaient.
03:17Alors le Premier ministre essaye aussi évidemment de sauver les meubles et il tend la main, propose une assemblée plurielle.
03:24Oui, on a connu la gauche plurielle, voilà donc l'assemblée plurielle qui regrouperait plusieurs groupes politiques de droite, de gauche, du centre,
03:31qui travaillent à l'intérêt des français selon Gabriel Attal avec une promesse, une manière de gouverner nouvelle.
03:37Bon, ce ne sera pas lui et évidemment il le sait, c'est du jamais vu.
03:41Le troisième qui propose aux autres de dire est-ce que vous ne voulez pas vous me rejoindre et à droite et une partie du nouveau front populaire pour qu'on constitue ensemble.
03:50À l'époque dans la cour de récré ça ne marchait pas comme ça.
03:52On verra, on verra, la situation dimanche prochain fera peut-être que la France est ingouvernable, que personne n'a la majorité tout seul et qu'on sera obligé d'avoir une recomposition.
04:00Mais ce n'est pas forcément le scénario le plus probable.
04:02La seule certitude c'est que Gabriel Attal sait qu'il ne restera pas à Matignon, il en a gros sur la patate.
04:08Hier, il n'a pas manqué de souligner le fait que le camp présidentiel avait réalisé sept points de plus qu'aux dernières européennes.
04:14Est-ce qu'il y aurait un effet Attal puisque c'est lui qui a fait la campagne ?
04:18C'est ce qu'il voulait sans doute dire de façon subliminale.

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