• il y a 5 mois
Nouvelle édition spéciale au lendemain du premier tour des législatives : 2 heures débat et d’analyse des grands enseignements de ce scrutin.

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00:00:00...
00:00:10Bonjour à tous et merci de nous retrouver
00:00:12pour cette émission spéciale législative.
00:00:14On est ensemble pendant 2h de débat et d'analyse
00:00:17des grands enseignements de ce 1er tour avec vous, Clément Méric.
00:00:21Bonjour, Auriane, et bonjour à tous.
00:00:23Je vous rappelle les résultats définitifs de ce 1er tour
00:00:26avec le Rassemblement national
00:00:27et son allié, Éric Ciottier, qui arrive largement en tête.
00:00:3133,14 % des suffrages,
00:00:3427,99 % pour le Nouveau Front populaire,
00:00:3720,76 % pour, ensemble,
00:00:40la coalition de la majorité sortante d'Emmanuel Macron,
00:00:4310,74 % pour les Républicains et les candidats d'y vers droite.
00:00:46Tout au long de cette émission, on sera à l'Assemblée nationale
00:00:50avec Elsa Mondingava, qui se prépare à élire les députés
00:00:53qui ont d'ores et déjà été élus ou réélus dès le 1er tour.
00:00:56Ils sont 76. On sera aussi au Sénat,
00:00:58à la salle des conférences, avec Alexandre Poussard
00:01:00pour recueillir les réactions des sénateurs.
00:01:03Quentin Calmet est au siège du Rassemblement national,
00:01:06où les cadres du parti sont réunis.
00:01:08Marco Pommier se trouve devant le Palais de l'Elysée,
00:01:11où se tient une réunion gouvernementale.
00:01:13Dans une heure, l'analyse de nos experts
00:01:15avec Arnaud Benedetti, de la revue Politique et parlementaire,
00:01:19Tatiana Renard-Barzac, journaliste politique,
00:01:21et Stéphane Vernet, qui dirige le bureau parisien de West France.
00:01:25On va commencer notre grand débat politique
00:01:27avec nos invités. Léonor Carroix, bonjour.
00:01:30Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:01:32Vous êtes députée Renaissance,
00:01:34sortante de la 2e circonscription des Français établie hors de France.
00:01:38Vous êtes qualifiée pour le 2d tour.
00:01:40Stéphane Laudunier, bonjour.
00:01:41Merci d'être avec nous, sénateur.
00:01:43Les Républicains des Bouches-du-Rhône
00:01:46vont nous rejoindre dans quelques secondes.
00:01:48Bastien Lachaud, député sortant la France insoumise de Seine-Saint-Denis.
00:01:52A distance avec Christophe Erzurek,
00:01:54le sénateur Rassemblement national du Pas-de-Calais.
00:01:57Pour commencer, on prend la direction de l'Assemblée nationale.
00:02:01Elsa Mondingava, bonjour.
00:02:02L'Assemblée nationale se prépare dès aujourd'hui
00:02:05à accueillir les députés qui ont été élus dès le 1er tour.
00:02:08Ils sont plus de 70, je crois.
00:02:13Regardez pour l'occasion.
00:02:14Il y a deux badges.
00:02:16Un badge spécial pour cette 1re journée.
00:02:18Les portes de l'Assemblée vont s'ouvrir à 14h.
00:02:21Vous l'avez dit, ils sont 76 députés à avoir été élus dès hier soir.
00:02:2639 sont des députés du Rassemblement national
00:02:29ou de l'Alliance avec Éric Ciotti.
00:02:3132 sont des députés du Nouveau Front Populaire.
00:02:33Il y a deux députés pour le camp présidentiel,
00:02:36un élu LR et deux d'hiver droite.
00:02:38Ils ne vont pas tous faire leur rentrée aujourd'hui,
00:02:41mais on annonce une arrivée groupée à 15h
00:02:43des députés du Nouveau Front Populaire,
00:02:46notamment les Franciliens, à 15h ici.
00:02:48Cette rentrée sera très politique.
00:02:50Une découverte pour les nouveaux élus,
00:02:52mais on va parler des enjeux de ce scrutin de l'entre-deux-tours
00:02:56dès aujourd'hui sur cette place du Palais-Bourbon.
00:02:59Ouverture des portes à 14h.
00:03:00On retrouve tout au long de cette émission
00:03:03l'un des députés élus hier soir.
00:03:05Bastien Lachaud, bonjour.
00:03:06Merci d'être avec nous, réélu député de la Seine-Saint-Denis,
00:03:10député de la France insoumise.
00:03:12On était à l'Assemblée nationale.
00:03:14On retrouve Alex Poussard.
00:03:16Vous trouvez salle des conférences au Sénat.
00:03:18Comment les résultats ont été perçus au Sénat ?
00:03:21La majorité de droite et du centre ici au Sénat
00:03:24est sonnée après cette victoire du Rassemblement national
00:03:28et après ce faible score du parti Les Républicains,
00:03:31à peine 10 % des voix.
00:03:32On le rappelle, ici au Sénat,
00:03:34les LR forment le premier groupe parlementaire,
00:03:37le dernier vestige d'une gloire passée
00:03:39pour la droite gaulliste.
00:03:40Depuis hier soir, c'est silence radio
00:03:42pour les cadres de la droite sénatoriale,
00:03:45le président du Sénat, Jean-Marc Jarrellarcher,
00:03:48Bruno Retailleau.
00:03:49On se contente juste de relayer le communiqué
00:03:52du parti Les Républicains,
00:03:54le parti LR dans sa version indépendante du RN,
00:03:56avec la volonté de ne pas choisir
00:03:58entre la gauche, le camp présidentiel
00:04:01et le Rassemblement national au second tour.
00:04:03Mais malgré ce silence et cette absence de position,
00:04:06l'hypothèse d'un futur gouvernement RN
00:04:09fait réfléchir plus d'un sénateur
00:04:11au sein de la majorité de droite du Sénat,
00:04:14avec quelques sénateurs LR
00:04:16qui pourraient suivre le chemin à tracer par Aix-Sioty
00:04:19et rejoindre les rangs du RN.
00:04:22En tout cas, si cette hypothèse est validée
00:04:24dans les prochains jours,
00:04:26ce sera une fracture au sein de la majorité de droite
00:04:29et du centre du Sénat, avec des sénateurs centristes
00:04:32qui restent, eux, accrochés au bloc macroniste,
00:04:35qui est affaibli par cet épisode
00:04:38des législatives véritable séisme politique,
00:04:40qui se fait ressentir ici, au Sénat.
00:04:42Merci à vous, Alex Poussard.
00:04:43On vous retrouve tout à l'heure pour des réactions de sénateurs.
00:04:46Nous sommes à présent en liaison vidéo
00:04:49avec Christopher Zurek,
00:04:50sénateur Rassemblement national du Pas-de-Calais.
00:04:53Bonjour et merci d'être avec nous.
00:04:56Bonjour.
00:04:57Le RN et ses alliés arrivent largement
00:04:59en tête de ce premier tour avec 33,14 % des voix.
00:05:03Comment analysez-vous ces résultats ?
00:05:05La majorité absolue vous semble-t-elle
00:05:08à portée de main pour le second tour ?
00:05:11Tout d'abord, on analyse ces résultats
00:05:13simplement comme une traduction dans la réalité
00:05:16de ce qu'on entendait sur le terrain
00:05:18depuis quelques semaines,
00:05:20qui s'est d'abord manifesté à l'occasion des élections européennes,
00:05:22qui s'est à nouveau manifesté hier.
00:05:24Je rappelle que c'est la première fois
00:05:25que nous faisons élire des députés dès le premier tour
00:05:28et que nous sommes le parti qui a élu le plus de députés
00:05:30dès le premier tour hier soir.
00:05:33Moi, si vous voulez, très clairement,
00:05:35aujourd'hui, je fais un appel
00:05:37à tous les électeurs réellement républicains
00:05:40qui sentent qu'il y a une menace de l'extrême-gauche
00:05:42qui se profile à l'horizon.
00:05:44Dimanche prochain, il ne peut pas y avoir,
00:05:46si vous voulez, de dispersion, d'illusions.
00:05:49Encore une fois, le vote utile,
00:05:51il s'est déjà manifesté en partie sur ce premier tour.
00:05:54Je pense qu'il doit à nouveau se confirmer
00:05:55au second tour le 7 juillet.
00:05:58Vous faites un appel aux électeurs républicains,
00:06:00c'est-à-dire jusqu'où ?
00:06:02Qui vous appelait à vous rejoindre, Christophe Erdjurek ?
00:06:05En dehors des appareils politiques,
00:06:07je fais un appel à tous les électeurs.
00:06:09Encore une fois, moi, si vous voulez,
00:06:10je viens d'un territoire, le bassin minier,
00:06:12où notre électorat vient aussi bien de la droite républicaine
00:06:15que de la gauche,
00:06:17et parfois même beaucoup d'anciens électeurs communistes.
00:06:19C'est assez vulgaire.
00:06:20Je pense à la 3e circonscription du Pas-de-Calais,
00:06:22où le député sortant communiste a été,
00:06:25excusez-moi l'expression, balayé dès le premier tour
00:06:27par notre candidat, qui a rassemblé 52 %
00:06:29des voix dès le premier tour.
00:06:30Je pense que beaucoup de gens sentent une menace réelle,
00:06:33encore une fois, depuis les outrances
00:06:35dont la France insoumise, notamment,
00:06:38s'est faite relativement coutumière.
00:06:39Honnêtement, moi, j'en appelle plus aux appareils politiques.
00:06:43Je pense qu'on a dépassé ça,
00:06:45et surtout que les Français ne veulent plus de consignes de vote,
00:06:47ne veulent plus de combinappareils.
00:06:48Honnêtement, le rassemblement doit être le plus large possible.
00:06:51Jordan Bardella a martelé qu'il n'irait pas à Matignon
00:06:54sans majorité absolue pour le Rassemblement national,
00:06:57sauf que les choses semblaient un peu moins claires ce matin
00:07:00dans la bouche de Sébastien Chenu.
00:07:02Qu'est-ce qu'il en est, exactement ?
00:07:03Evidemment, tout ça dépendra aussi
00:07:06de l'attitude des députés LR qui seront élus le soir du 7 juillet.
00:07:11Est-ce que certains, même s'ils ont été élus avec l'étiquette LR,
00:07:14accepteront de gouverner avec nous ?
00:07:15Evidemment, ça peut déterminer notre capacité, si vous voulez,
00:07:19à avoir une majorité absolue.
00:07:21Il est bien évident que si on fait 270 sièges
00:07:25le soir du 7 juillet,
00:07:27mais qu'à côté de ça, il y a beaucoup de députés républicains
00:07:30qui peuvent vouloir nous rejoindre,
00:07:31la chose n'est plus du tout la même.
00:07:33Si, en revanche, certains restent un peu figés dans leur position,
00:07:37qui, honnêtement, n'ont pas forcément porté leurs fruits hier soir,
00:07:40évidemment, là, ce sera très compliqué.
00:07:41On ne veut pas être, si vous voulez, les vassaux d'Emmanuel Macron
00:07:44qui nous mettraient dans une situation délibérément difficile
00:07:47pour gouverner. Le but, c'est d'avoir des résultats.
00:07:50Si vous voulez bien rester avec nous encore quelques minutes,
00:07:52Christophe Hergirac, je vais faire réagir Stéphane Rudulier
00:07:54à ce que vous venez de dire.
00:07:55Vous entendez la main tendue des élus du Rassemblement national
00:07:59pour les aider à avoir une majorité absolue
00:08:00s'ils ne l'obtiennent pas dans les jours de dimanche.
00:08:02Vous pourriez la saisir, cette main tendue ?
00:08:04Écoutez, depuis hier soir,
00:08:07on assiste quand même à un tripatouillage électoral,
00:08:11une combinaison d'appareils politiques,
00:08:14et notre position, elle a été très claire dès le départ.
00:08:17Nous sommes un parti autonome, indépendant,
00:08:21et il est hors de question de s'allier
00:08:23ni avec le Rassemblement national, ni avec le Front populaire.
00:08:27C'est très clair.
00:08:28Donc, à partir de là, là où je rejoins mon collègue,
00:08:33c'est qu'effectivement, les consignes de vote,
00:08:37les décistements, ça fait penser un peu
00:08:39à la politique surannée des années 80-90,
00:08:44et je suis très en colère par rapport à cela
00:08:46parce que ça donne une image brouillonne de la politique
00:08:50et on efface les idées par rapport aux tactiques
00:08:54des appareils politiques.
00:08:56C'est une question de tactique,
00:08:58pas de valeur pour vous.
00:08:59Il n'y a plus de valeur, il n'y a plus de projet.
00:09:02Quel est le projet entre la France insoumise et Horizon ?
00:09:07Quelles peuvent être les mesures
00:09:10qui peuvent être sur la table
00:09:12et avoir l'aval d'Édouard Philippe et de Jean-Luc Mélenchon,
00:09:16alors même que pendant sept ans,
00:09:19la France insoumise a bordélisé l'Assemblée nationale
00:09:23en empêchant Emmanuel Macron
00:09:25d'obtenir des réformes qui sont concrètes
00:09:28pour le quotidien des Français ?
00:09:30C'est ça, la véritable question.
00:09:32Et on le voit bien, ce qui se passe aujourd'hui,
00:09:34c'est qu'il y a une fracturation de la Macronie.
00:09:37On le voit avec un Gabriel Attal
00:09:39qui appelle à adhérer au nouveau Front populaire
00:09:44et un Édouard Philippe ou encore un Gérald Darmanin,
00:09:48ou Bruno Le Maire, il y a quelques minutes,
00:09:52qui sont en train de dire
00:09:53qu'ils sont dans la stratégie d'Unini
00:09:56et qu'il y a une recomposition de la droite française,
00:09:59pour répondre à votre première question,
00:10:01qui est en train de s'opérer dès aujourd'hui.
00:10:03Action, Bastien, action.
00:10:04Déjà, j'ai un peu du mal à comprendre votre positionnement.
00:10:07Vous nous dites que vous êtes un parti indépendant,
00:10:10et vous étiez dans l'opposition à l'Assemblée nationale,
00:10:13mais vous regrettez que nous ayons empêché, nous aussi,
00:10:16Emmanuel Macron, d'appliquer ces réformes.
00:10:18La réforme des retraites.
00:10:19Vous étiez d'accord.
00:10:22Donc, vous n'êtes pas si indépendant que ça.
00:10:24Mais revenons sur la base.
00:10:26Moi, je suis d'accord avec vous.
00:10:28Moi, il n'y a pas d'accord possible avec Horizon sur le programme.
00:10:32Nous avons un programme,
00:10:34c'est le programme du nouveau Front populaire,
00:10:35et nous comptons bien avoir une majorité absolue
00:10:38pour le mettre en œuvre lors du prochain tour,
00:10:40parce qu'aujourd'hui, il y a deux blocs.
00:10:42Il y a le Rassemblement national
00:10:44et il y a le nouveau Front populaire,
00:10:45qui, à quelques centaines de milliers de voix,
00:10:48font jeu égal.
00:10:50Et nous avons la possibilité,
00:10:51vu que nous sommes présents dans 406 circonscriptions
00:10:53au deuxième tour, d'avoir cette majorité absolue.
00:10:56C'est notre objectif.
00:10:57Mais par contre, nous avons des principes.
00:10:59Nous avons des principes parce que nous sommes profondément républicains.
00:11:01Et nous disons, pas une voix, pas un siège supplémentaire
00:11:04au Rassemblement national, donc nous nous désistons.
00:11:07Mais ça ne veut pas dire qu'il y a un accord programmatique.
00:11:09Donc, vous ne serez plus présent dans 406 circonscriptions.
00:11:10Donc, c'est bien de la magouille, Héctor.
00:11:12Nous serons peut-être présents dans moins de circonscriptions,
00:11:15mais si la majorité présidentielle,
00:11:18qui n'a plus de majorité que le nom,
00:11:21décide d'appliquer la règle du désistement républicain,
00:11:27cela rebat les cartes aussi.
00:11:29Parce que c'est vous qui, aujourd'hui,
00:11:31n'êtes pas clair sur la question du Rassemblement national.
00:11:36Quand j'entends des ministres comme Aurore Berger
00:11:39ou Bruno Le Maire dire qu'il faut faire barrage à la France insoumise,
00:11:44ou en tout cas ne pas voter pour des candidats de la France insoumise,
00:11:47face au Rassemblement national, la seule chose que cela m'inspire,
00:11:51c'est que vous souhaitez, au final,
00:11:52que le Rassemblement national ait une majorité absolue dans ce pays.
00:11:54Et l'honneur Carrois ?
00:11:56Sur les consignes données par la majorité sortante,
00:11:58c'est vrai qu'il y a plusieurs lignes
00:12:00qui sont portées par des responsables politiques différents.
00:12:03Moi, je vois qu'on est vraiment dans la tambouille politicienne,
00:12:06dans les accords de circonstance.
00:12:08Rappelons-nous de ce qui s'est passé aux élections européennes.
00:12:10Les Français ont voté il n'y a même pas un mois, il y a trois semaines.
00:12:14À ce moment-là, il y avait l'ALFI, l'Ever, le PS,
00:12:18qui se tapaient dessus avec une violence
00:12:20qu'on a rarement vue dans notre République.
00:12:22Et aujourd'hui, on nous dit tout est bon, tout est clair.
00:12:26On n'est pas d'accord sur l'Europe, on n'est pas d'accord sur le nucléaire,
00:12:28on n'est pas d'accord sur les affaires internationales,
00:12:31on n'est pas d'accord sur l'économie.
00:12:32On a fait de briquet de broc avec des grosses ficelles un programme
00:12:37qui est, finalement, Jean-Luc Mélenchon président,
00:12:39au moins à la NUPES 1, NUPES version 1.0,
00:12:42c'était voter pour un tel Jean-Luc Mélenchon Premier ministre.
00:12:45Là, maintenant, on ne le dit pas, parce que ça fait peur,
00:12:47mais finalement, on a cette idée-là.
00:12:49Mais la stratégie de désistement, c'est de la tambouille politicienne ?
00:12:52Moi, je pense qu'aujourd'hui, quand on regarde
00:12:54ce que c'est que les élections législatives dans notre pays,
00:12:56c'est 577 scrutins particuliers et individuels.
00:13:01Les désistements doivent se faire au cas par cas,
00:13:03en fonction de la personnalité...
00:13:05C'est encore plus de la tambouille.
00:13:07Je suis désolé, mais c'est pas de la tambouille.
00:13:09Vous savez pourquoi ? C'est pas de la tambouille,
00:13:11parce que votre bloc ne veut rien dire.
00:13:13C'est pas de la tambouille, parce qu'on est en train de dire
00:13:15il y a trois blocs.
00:13:16Mais vous, votre programme, vous vous êtes combattus.
00:13:18Mais comme des chiffonniers, pendant des semaines,
00:13:22vous êtes d'accord sur rien.
00:13:23Moi, je crois à Paris, ici, devant vous.
00:13:26Le 8 juillet, votre bloc, votre grand fond de gauche,
00:13:29n'existe pas, parce que vous n'êtes pas d'accord.
00:13:31Parce qu'il n'a pas existé pendant les européennes.
00:13:34Regardez, il y a des collègues des Verts,
00:13:37il y a des collègues des Verts qui ont été exclus de leur parti,
00:13:40exclus de leur parti.
00:13:41Vous n'êtes pas capable de parler du programme ?
00:13:43Mais moi, j'ai pas envie de parler du programme.
00:13:45Ah, vous n'avez pas envie de parler du programme ?
00:13:46C'est pour ça que les fondateurs...
00:13:48Je vais vous dire, j'ai envie de parler de mon bloc.
00:13:50On n'est pas obligés de dosser le ton.
00:13:51Regardez, on est vraiment comme...
00:13:53On n'est pas obligés de dosser le ton.
00:13:55On est au Sénat.
00:13:57Remettons-nous dans l'ambiance sénatoriale.
00:13:59Parce que nous, on a vécu ça pendant deux ans
00:14:01à l'Assemblée nationale.
00:14:02Oui, moi, je vais vous parler du programme.
00:14:04Vous voulez la fin de la Ve République ?
00:14:06Oui.
00:14:07Là, c'est un point, une ligne rouge.
00:14:09Nous, on tient à nos institutions.
00:14:11Mais nous n'avons pas de programme commun avec vous.
00:14:13Mais par contre, les Verts, le PC et les socialistes
00:14:17sont d'accord pour une 6e République.
00:14:18Le Parti socialiste est d'accord pour la 6e République.
00:14:21C'est un événement incroyable, ce que vous nous annoncez là,
00:14:24parce que jusqu'à preuve du contraire,
00:14:26il n'y a que Jean-Luc Mélenchon
00:14:27dans le cadre de la campagne de 2022.
00:14:30Plus d'Europe ou pas d'Europe ?
00:14:32Plus d'Europe ou pas d'Europe ?
00:14:33Traité de libre-échange ou pas de traité de libre-échange ?
00:14:35Vous êtes en désaccord, surtout.
00:14:36Jamais de traité de libre-échange.
00:14:38Votre position par rapport à la Russie
00:14:41au regard du conflit ukrainien ?
00:14:42Oui, nous avons dénoncé, depuis le premier jour,
00:14:44l'invasion soutenue de la Russie par Jean-Luc Mélenchon.
00:14:47Vous avez un point de divergence par rapport à vos collègues.
00:14:49On voit bien que c'est un programme...
00:14:51Pourquoi Glucksmann est aussi virulent, alors,
00:14:53Raphaël Glucksmann, contre la France insoumise ?
00:14:56Pourquoi il se fait insulter quand il va dans des meetings ?
00:14:58C'est un mariage pour vous ? C'est une alliance qu'il tient ?
00:15:00C'est des gens qui s'invectivent.
00:15:02C'est ce qu'on a vu à l'Assemblée nationale.
00:15:04Et les Français ne veulent plus de cela.
00:15:06Ils ont recomposé le son populaire.
00:15:08Et la NBA ?
00:15:09On va juste interrompre. On va reprendre ce débat.
00:15:12On va retourner voir Christophe Azurek,
00:15:13qui doit nous quitter,
00:15:14sénateur Rassemblement national du Pas-de-Calais.
00:15:16Vous l'entendez, des désistements de la part de la gauche.
00:15:19Bastien Lachaud l'a dit,
00:15:21pour ne pas faire gagner les députés du RN.
00:15:23Gabriel Attal a dit également
00:15:24qu'une voix ne doit aller à l'extrême droite.
00:15:26Est-ce que cet entre-deux-tours s'annonce très compliqué ?
00:15:30Je ne pense absolument pas, honnêtement.
00:15:32On l'avait bien vu déjà à l'occasion de l'entre-deux-tours
00:15:35des élections législatives de 2022,
00:15:36où notre marge de progression avait été extrêmement forte.
00:15:40Mais encore une fois, ces consignes, ça ne marche plus.
00:15:43Dans la circonscription de Marine Le Pen,
00:15:45la 11e circonscription du Pas-de-Calais,
00:15:47tous les maires ont donné des consignes
00:15:49appelant à voter contre Marine Le Pen.
00:15:51Marine Le Pen était réélue dès le premier tour à 58 %.
00:15:54Honnêtement, je pense que la messe a un peu dit,
00:15:56mais encore une fois, qu'on laisse les électeurs libres de leur choix,
00:15:58qu'on arrête de les juger en permanence,
00:16:00c'est l'histoire qui juge les élections.
00:16:02C'est ni les plateaux télé, ni les appareils politiques.
00:16:04Moi, je veux simplement encore rappeler
00:16:07les électeurs, de manière générale,
00:16:10à aller voter encore une fois massivement,
00:16:12à faire leur choix en connaissance de cause.
00:16:15Je pense qu'aujourd'hui, tout est clair,
00:16:17en tout cas de notre côté.
00:16:18Effectivement, on a vu des alliances contre-nature
00:16:20à la gauche et à l'extrême-gauche.
00:16:21Moi, je ne comprends toujours pas ce qui permet
00:16:23de rallier Raphaël Arnault à François Hollande.
00:16:25Il faudra peut-être qu'on nous l'explique,
00:16:26et en termes de méthode, et en termes de programme.
00:16:29Mais encore une fois, les électeurs jugeront.
00:16:32C'est eux qui sont les seuls arbitres en République.
00:16:34Juste, dernière question.
00:16:35Est-ce que, de votre côté, vous souhaitez
00:16:37que le RN organise une sorte de front anti-LFI ?
00:16:40Que doivent faire les candidats du RN
00:16:42qui sont en 3e position,
00:16:43quand un candidat LFI est en 1re ou 2e position ?
00:16:48A priori, on jugera au cas par cas.
00:16:51On ne donnera pas de consignes, a priori.
00:16:53Mais encore une fois, on jugera au cas par cas
00:16:55s'il peut y avoir des décidements ou pas.
00:16:56Moi, je considère, malgré tout,
00:16:58que la France insoumise reste la plus grande menace
00:17:00pour notre République aujourd'hui,
00:17:01pour x raisons qui sont notamment manifestées
00:17:04depuis le 7 octobre.
00:17:05Mais encore une fois,
00:17:06les électeurs le feront connaissance de cause.
00:17:08Moi, je suis, en revanche, assez inquiet
00:17:10de voir que, finalement,
00:17:11les plus modérés de ce nouveau front populaire
00:17:16ont été battus et que les plus radicaux,
00:17:17finalement, ont été réélus dès le 1er tour.
00:17:19Ça en dit beaucoup.
00:17:21Vous avez envisagé des désistements ?
00:17:24Excusez-moi, je ne vous ai pas entendu.
00:17:25Vous avez envisagé des désistements
00:17:27contre les candidats de la France insoumise ?
00:17:29Il n'y aura pas de règle générale.
00:17:31Merci, Christophe Hergérec.
00:17:32Merci beaucoup d'avoir été avec nous,
00:17:33sénateur Rassemblement national du Pas-de-Calais.
00:17:37Vous entendez, depuis hier soir, d'ailleurs,
00:17:39ces haros sur la France insoumise
00:17:40de la part du Rassemblement national.
00:17:42Ce n'est pas que depuis hier soir,
00:17:43parce que nous sommes, aujourd'hui,
00:17:45la force politique avec le nouveau front populaire
00:17:48qui sont en capacité de faire barrage.
00:17:51Nous sommes, aujourd'hui, les seuls à pouvoir l'emporter
00:17:54et à pouvoir appliquer notre programme
00:17:56et à offrir une alternative aux citoyens de ce pays
00:17:59contre ce programme de haine, de xénophobie,
00:18:01d'antisémitisme et d'islamophobie
00:18:03que porte le Rassemblement national
00:18:05et, de plus, qui est totalement antisocial.
00:18:07Nous sommes leur antithèse, évidemment qu'ils nous détestent.
00:18:11Et nous sommes, aujourd'hui, la seule force...
00:18:13Vous entendez, Adnan Bardella ?
00:18:15Il dit qu'avec vous, c'est l'insurrection, le désordre.
00:18:17Oui, et sur quelle base ?
00:18:20C'est ce qu'il dit.
00:18:21Oui, bien sûr que c'est ce qu'il dit.
00:18:23Le bruit de la fureur, ce n'était pas votre stratégie
00:18:25depuis 2017.
00:18:27Vous voulez...
00:18:29Ce sont les mots de Jean-Luc Mélenchon.
00:18:30Et alors ?
00:18:32De quoi vous parlez sur le bruit et la fureur ?
00:18:34C'est une citation d'un auteur américain.
00:18:36Alors, je veux bien qu'ici, aujourd'hui...
00:18:39William Faulkner.
00:18:40Oui, tout à fait.
00:18:41Je veux bien, aujourd'hui, qu'on fasse de l'inculture
00:18:46la base de tout, mais...
00:18:48Inculture, c'est-à-dire qu'il n'y a pas eu de bruit
00:18:50ni de fureur dans l'hémicycle ?
00:18:52Il n'y a pas... Alors, qu'est-ce que vous attempelez
00:18:54le bruit et la fureur ?
00:18:55Moi, dans l'hémicycle, ce que j'ai vu,
00:18:56ce sont des députés qui se sont opposés frontalement
00:18:58à des mesures qui étaient à l'opposé de notre programme
00:19:02et qui ont été rejetées par des millions de Français.
00:19:04Quand nous avons fait de l'obstruction
00:19:06sur la réforme des retraites,
00:19:08il y avait des millions de Français dans la rue
00:19:09et il y avait plus de 80 % ou 70 % des Français
00:19:12qui étaient contre cette réforme.
00:19:13Que voulait-il ? Que nous nous taisions
00:19:15et que nous disions à M. Macron,
00:19:16oui, oui, faites votre réforme des retraites ?
00:19:19Ou voulait-il que nous nous opposions frontalement ?
00:19:21Nous nous sommes opposés frontalement à cette réforme
00:19:24à tel point que le président Macron
00:19:26n'avait plus de majorité à l'Assemblée
00:19:28pour la faire adopter et qu'il a dû la faire adopter par 49-3.
00:19:31Vous ne croyez pas que la violence,
00:19:32c'est de faire adopter une telle réforme
00:19:34qui allonge la durée de travail des Français
00:19:37sans vote du Parlement ?
00:19:39Moi, je pense que c'est ça, la vraie violence,
00:19:41et la vraie violence, elle vient de la part du camp
00:19:43du président Macron aujourd'hui.
00:19:44On va aller à la salle des conférences au Sénat,
00:19:46retrouver Alex Poussard.
00:19:47Alex, vous êtes aux côtés d'Hervé Marseille,
00:19:48le président du groupe Union Centriste, ici, au Sénat,
00:19:50qui est également président de l'UDI.
00:19:52Bonjour, Hervé Marseille.
00:19:53Bonjour.
00:19:54Vous dites que certains cadres du camp présidentiel,
00:19:56comme Édouard Philippe ou encore Bruno Le Maire,
00:19:58ont raison d'exclure les Insoumis et leurs électeurs
00:20:01de ce fonds républicain pour faire barrage au RN.
00:20:04Alors même que Emmanuel Macron a eu besoin
00:20:07des électeurs Insoumis pour gagner les deux dernières présidentielles.
00:20:10Je crois qu'il faut essayer de mettre un peu d'ordre dans tout ça.
00:20:16Effectivement, je crois que le but cette semaine,
00:20:21c'est d'empêcher le RN d'avoir une majorité
00:20:24absolue le 8 juillet.
00:20:27Les électeurs se sont exprimés, nombreux.
00:20:31On ne peut pas dire que ce vote n'est pas de sens,
00:20:33puisque quand on voit la force du vote,
00:20:37il est ce qu'il est, mais il y a une signification.
00:20:42Les Français ont voulu s'exprimer.
00:20:44Alors ce n'est pas parce qu'il va y avoir des désistements,
00:20:46des prises d'opposition, que face à cette colère,
00:20:50à cette force, on peut essayer de retourner les choses.
00:20:55Donc, je crois que les prises d'opposition hier,
00:20:59elles vont dans la majorité dans le même sens,
00:21:02c'est-à-dire d'éviter qu'il y ait une majorité absolue
00:21:06du RN à la fin de la semaine.
00:21:09Et pour ça, il faut maintenir des candidats
00:21:12quand ils sont en seconde position et qu'ils ont capacité à rassembler.
00:21:16Il y en a plusieurs centaines.
00:21:18Il y a des retraits lorsque les gens sont en troisième position
00:21:22et qu'ils peuvent choisir celui qui est le mieux placé
00:21:27ou celle qui est le mieux placée pour faire barrage.
00:21:29Et c'est...
00:21:30Donc, vous, vous demandez des retraits face, par exemple,
00:21:33à un insoumis qui serait dans un duel avec un candidat RN ?
00:21:36Ça dépend. Je crois que c'est, comme l'a dit Mme Caroy tout à l'heure,
00:21:40il y a 577 élections, il y a eu 4 011 candidats.
00:21:45Les Français se sont exprimés.
00:21:47Il faut regarder cas par cas qui est qui.
00:21:49Je crois que le président de la République a dit
00:21:51qu'il fallait être autour des candidats clairement démocrates et républicains.
00:21:55Il faut regarder le parcours de chacun.
00:21:58En tout cas, le parti LR avec qui vous êtes allié ici au Sénat,
00:22:01lui ne veut pas donner de consignes de vote,
00:22:03pas de choix entre le camp présidentiel, le RN ou la gauche.
00:22:07Qu'en pensez-vous ? Est-ce que c'est digne
00:22:08de cette droite gaulliste héritée de Jacques Chirac ?
00:22:11Chacun prend ses responsabilités.
00:22:12Moi, j'ai soutenu dans mon département des candidats...
00:22:16Les Hauts-de-Seine.
00:22:17...républicains.
00:22:18Ils vont, pour certains, être élus grâce à l'alliance
00:22:22que nous avons faite avec Philippe Juvin,
00:22:25Gabriel Attal, le président du département,
00:22:28Georges Sifredi.
00:22:29Et cet arc républicain rencontre le succès.
00:22:32Il faut être très clair, c'est ce que demandent les électeurs.
00:22:34Merci beaucoup, Hervé Marseille, pour votre réaction.
00:22:37Et merci à vous, Alex Poussard.
00:22:38Stéphane Le Rue-du-Lieu a eu une réaction, tout de même,
00:22:41à ses regrets exprimés par Hervé Marseille.
00:22:43On voit par exemple Olivier Marlex,
00:22:45qui est en difficulté dans sa propre circonscription,
00:22:47qui va bénéficier du retrait de la candidate socialiste
00:22:50au second tour.
00:22:51Oui, mais encore une fois,
00:22:53ça pose véritablement la question des désistements.
00:22:57Il y a une règle du jeu qui est établie avant le premier tour.
00:23:00Ceux qui peuvent se maintenir doivent faire au minimum
00:23:0312,5 % des inscrits.
00:23:05Je pense que ça questionne sur la réforme du code électoral
00:23:09et sur le fait d'automatiquement...
00:23:12Un candidat qui est qualifié pour le second tour
00:23:14ne peut pas se désister.
00:23:15Je pense que c'est un problème de clarification
00:23:18par rapport à notre démocratie, parce qu'on abîme...
00:23:21Vous êtes d'accord.
00:23:22On abîme notre démocratie en faisant ça.
00:23:25Il y a véritablement...
00:23:26Les Français, depuis hier soir, sont en train de se demander
00:23:30si on a bel et bien compris le message
00:23:33qu'ils ont voulu adresser.
00:23:35Et le fait d'essayer de gommer, en fait, l'élan démocratique
00:23:40fait qu'on va avoir, je pense,
00:23:43dans une semaine, l'effet inverse de ce qu'on essaye de chercher.
00:23:48J'ajoute un point.
00:23:49Vous savez, la diabolisation du Front national,
00:23:52ça fait depuis 30 ans qu'on essaye, à chaque fois,
00:23:55de dire, attention, Front populaire,
00:23:58Front républicain, pardon,
00:24:01pas une voix pour le Rassemblement national.
00:24:05Regardez où il en est aujourd'hui.
00:24:08Il est passé de 10 % à 34 %.
00:24:10Continuons comme cela et vous verrez
00:24:13que vous n'arrêterez pas la vague bleu marine,
00:24:15vous l'appelez comme vous voulez.
00:24:17En revanche, je déplore qu'on n'ait pas eu assez de temps
00:24:21pour débattre du projet du Rassemblement national.
00:24:25Parce que, notamment, le projet économique,
00:24:28qui est une catastrophe au même titre
00:24:30que le projet de la France insoumise,
00:24:34c'était trop court, c'était une campagne éclair
00:24:37qui n'a pas permis des débats de fond.
00:24:39On l'a vu, il y a eu une dernière semaine
00:24:42où le vernis a commencé à craquer au niveau du Front national,
00:24:46puisqu'il y a eu des rétropadalages,
00:24:48notamment sur la réforme des retraites,
00:24:50mais ça aurait mérité un mois de débat supplémentaire
00:24:53pour faire toute la lumière sur les projets politiques
00:24:56que portent les uns et les autres.
00:24:58Je suis à près de la parole.
00:24:59C'est assez savoureux de vous voir parler de faillite de l'économie
00:25:03quand ce sont vos préceptes qui sont au pouvoir depuis 20 ans
00:25:06et qui ont amené la France là où ils sont aujourd'hui,
00:25:09à Sarkozy, voire même sous Emmanuel Macron,
00:25:11vu que vous souteniez sa réforme des retraites
00:25:14qui portait l'âge de la retraite à plus de 64 ans.
00:25:16C'est un point idéologique qu'on...
00:25:18Laissez-moi terminer, je ne vous ai pas interrompu.
00:25:21Souffrez de ne pas m'interrompre.
00:25:23Deuxième élément, il y a un point où je vous rejoins.
00:25:28Nous ne souhaitons pas, justement, gommer tout cela.
00:25:31C'est pour ça que nous appelons à élire une majorité
00:25:33sur un programme alternatif au Rassemblement national.
00:25:36Deuxième point.
00:25:38Et troisième point, je vous rejoins
00:25:39sur la nécessité de la réforme des institutions.
00:25:42Pourtant, vous, un gaulliste qui défendez la Ve République,
00:25:45vous me voyez bien.
00:25:46– J'ai parlé de la réforme du code électoral.
00:25:49– Le code électoral, cela modifie fondamentalement
00:25:51le mode de fonctionnement de la Ve République
00:25:54qui a été conçu comme une république bipartisane
00:25:57où, en effet, il y avait deux grands partis qui s'affrontaient.
00:26:00Aujourd'hui, on le voit, ce n'est plus du tout le cas.
00:26:03Et on le voit, les institutions de la Ve République
00:26:05ont beaucoup de souffle.
00:26:07La preuve, nous avons un président qui aurait dû avoir
00:26:09une majorité absolue parce que c'est l'esprit des institutions
00:26:13qui ne l'a pas, un président qui dissout
00:26:15et qui ne va pas avoir de majorité.
00:26:16Et s'il n'y a pas de majorité dans cette Assemblée,
00:26:19une constitution qui lui interdit de dissoudre pendant un an.
00:26:22Donc, on voit bien que la Ve République est arrivée à son terme,
00:26:26elle n'a plus de sens, elle ne fonctionne plus.
00:26:28Et je pense que plutôt que d'imposer au candidat
00:26:31de rester candidat même s'il ne le souhaite pas, etc.,
00:26:34à partir du moment où vous refusez que les gens se désistent,
00:26:37je pense que nous devrions aller vers de la proportionnelle
00:26:40où nous serions programme contre programme
00:26:42et nous pourrions avoir une vraie représentation
00:26:45du choix des Français.
00:26:46L'honneur qu'on a juste, peut-être,
00:26:48qu'on vous entende dans ce débat.
00:26:50On vous a vu réagir à ce que disait Stéphane Lerue-Dulier.
00:26:53Les consignes de vote, les stratégies de désistement,
00:26:57le front républicain, tout ça,
00:26:58finalement, vous pensez que les électeurs...
00:27:01Je pense que les électeurs sont en grande partie perdus.
00:27:04Les miens qui sont à 10 000 km, ils regardent ce qui se passe
00:27:08et j'ai des messages, mais pourquoi ?
00:27:10Qu'est-ce qui se passe ? Comment ça marche ?
00:27:12Comment marchent nos institutions ?
00:27:14Parce que c'est vrai qu'il y a une situation
00:27:16complètement inédite dans la Ve République
00:27:19dans laquelle on ne comprend plus, on n'est pas dans des étiquettes,
00:27:22on est dans des personnes, des personnalités.
00:27:25Pourquoi ? Ça a mis du temps à en arriver là.
00:27:27Le réveil de ma conscience politique,
00:27:29contre, à l'époque, le Front national en 2002,
00:27:32ce fameux 21 avril, où je me suis dit que ce n'était pas possible,
00:27:35je ne suis pas française dans un pays
00:27:38qui veut nous séparer, nous diviser.
00:27:40Je suis binationale, je ne considère pas
00:27:43que je sois moins française que mes collègues
00:27:46parce que j'ai deux passeports.
00:27:47Vous étiez favorable au Front républicain,
00:27:5021 avril 2002 ?
00:27:51Absolument.
00:27:52Aujourd'hui, je pense qu'on a toujours ce réflexe,
00:27:56un peu comme un réflexe pavlovien,
00:27:57et qu'il faut combattre, non pas le Rassemblement national
00:28:00par principe, mais par ce qu'ils sont pour leurs idées,
00:28:03pour le fond, parce que leurs idées...
00:28:05C'était le programme d'Emmanuel Macron en 2017, en 2022,
00:28:08tout faire pour qu'il n'y ait pas de candidat
00:28:11du Rassemblement national au second tour de la présidentielle.
00:28:14Pas du tout.
00:28:15Ce que je veux dire, c'est que là,
00:28:17on est en train de parler de politique politicienne
00:28:20dans 577 débats configuration spéciale.
00:28:23Il n'y a pas une voie qui doit aller au RN.
00:28:25Ça, c'est évident.
00:28:27C'est d'une clarté absolue pour quelqu'un comme moi
00:28:29qui s'est engagée dans ce Front républicain,
00:28:32parce que les idées sont racistes, dangereuses pour notre économie.
00:28:35Mais là, je voudrais attirer l'attention,
00:28:37pour être une observatrice plus distante de la vie politique,
00:28:41parce que j'y suis arrivée plus tard,
00:28:43il y a quand même beaucoup de similitudes entre les extrêmes.
00:28:46Lorsque l'on voit le nationalisme, le repli sur soi,
00:28:49la France qui conteste tous les traités de libre-échange...
00:28:52On peut être d'accord ou pas d'accord avec le libre-échange,
00:28:55on peut être d'accord ou pas d'accord avec l'entreprenariat,
00:28:58la libération de notre économie, la réduction du chômage,
00:29:01la création de 2,5 millions d'emplois,
00:29:03le fait qu'on soit le pays le plus attractif d'Europe depuis 5 ans.
00:29:07On peut être en désaccord, mais sur la façon de fonctionner,
00:29:10sur l'arrogance de détenir la vérité,
00:29:12sur les motions de censure que vous votez systématiquement ensemble,
00:29:16sans vous prononcer sur les raisons de la motion de censure...
00:29:19Non, c'est vrai.
00:29:20J'étais là pendant vos motions de censure.
00:29:23Vous avez voté une seule motion de censure
00:29:25déposée par le RN ?
00:29:26Ils n'ont pas voté toutes vos motions de censure ?
00:29:29On n'est pas responsable de qui vote nos motions de censure.
00:29:32Vous entendez le débat, notamment au sein de la majorité,
00:29:35qui dit qu'on fera barrage, mais pas quand c'est un candidat LFI.
00:29:38C'est même pas ce qu'ils ont dit.
00:29:40C'est ce que dit Edouard Philippe,
00:29:42c'est ce qu'a dit Bruno Le Maire.
00:29:44C'est ce qu'a dit Bruno Le Maire.
00:29:46Un sénateur ensemble a dit qu'il fallait se désister,
00:29:51y compris devant l'LFI.
00:29:53Gabriel Attal, ce n'était pas si clair que ça.
00:29:56C'est assez clair.
00:29:57Il y a des candidats qui sont républicains
00:29:59et des candidats qui ne le sont pas.
00:30:01En quoi ne sommes-nous pas républicains ?
00:30:03Dans les LFI, il y a des différences.
00:30:06Une raquette.
00:30:07Vous avez des candidats qui sont fichés S, quand même.
00:30:10Le fiché S, c'est quoi ?
00:30:11C'est une décision administrative, pas de justice.
00:30:14Vous cautionnez les candidatures fichées S.
00:30:16Quelqu'un qui fait de l'apologie du terrorisme
00:30:19est fiché S.
00:30:20Qui fait de l'apologie du terrorisme ?
00:30:22Enfin, le député du Vaucluse...
00:30:25Candidat.
00:30:26Je ne sais pas pourquoi il est fiché S, moi.
00:30:29Vous le savez ?
00:30:30Vous avez accès au fiché S ?
00:30:32Oui, on l'assume.
00:30:33Il y a trois motifs.
00:30:34Il est fiché S pour trois motifs.
00:30:36Vous vous rendez compte de ce que vous nous dites ?
00:30:39Vous nous dites que nous ne sommes pas républicains.
00:30:42Regardez comment vous agressez.
00:30:43Il y a des représentants des LFI
00:30:45qui sont en train d'être entendus par la justice
00:30:48pour apologie du terrorisme.
00:30:49Oui ou non ?
00:30:52Oui ou non ?
00:30:54De vos représentants qui sont entendus par la justice
00:30:57pour apologie du terrorisme ?
00:30:59Ca existe, ça.
00:31:00Ca vous dérange ?
00:31:01Mais attendez, c'est normal.
00:31:03C'est canon, c'est canon.
00:31:04Il y a une plainte d'un lobby qui a été déposé contre nous.
00:31:08Il y a une information judiciaire qui a été ouverte.
00:31:10Ils ont été entendus. On est d'accord.
00:31:13Et alors ?
00:31:14Mathilde Panot a bien été entendue.
00:31:16Vous dites qu'elle fait de l'apologie du terrorisme ?
00:31:19Dites-le moi.
00:31:20C'était un communiqué de presse du groupe parlementaire.
00:31:23Il y a des faisceaux de présomption
00:31:25qui amènent à être entendus devant le procureur de la justice.
00:31:29Non, mais ce que je veux vous dire par là,
00:31:31c'est que ce que vous dites est faux.
00:31:34Nous sommes aujourd'hui accueillis.
00:31:36Elle a bien été entendue pour apologie du terrorisme.
00:31:39Donc il y a eu quand même des faits...
00:31:41On ne va pas vous mettre d'accord.
00:31:43Il n'y a pas de faits.
00:31:44Vous n'avez pas répondu à ma question.
00:31:46Vous avez l'impression que certains candidats à l'FI
00:31:49et des députés sortants sont un franc au barrage républicain.
00:31:52Vous entendez les déclarations de la majorité ?
00:31:55Nous ne sommes pas dans cette logique-là.
00:31:57Nous sommes dans la logique de prendre le pouvoir
00:32:00avec le nouveau Front populaire dans une semaine
00:32:02parce que nous, mathématiquement et politiquement,
00:32:05nous pouvons l'emporter.
00:32:07C'est pas de l'arithmétique.
00:32:08C'est des combinaisons d'appareils.
00:32:10Non, ce n'est pas des combinaisons d'appareils.
00:32:13C'est vous qui êtes dans la combinaison d'appareils.
00:32:16D'ailleurs, je tiens à rappeler
00:32:17que votre président a appelé à voter pour le RN.
00:32:21Il est toujours votre président.
00:32:23Non, non, attendez. Il a été...
00:32:25Non, la justice...
00:32:27Est-ce que par trois fois, la justice a cassé...
00:32:31La mauvaise foi de la France insoumise en action...
00:32:34La justice n'a pas cassé cette décision ?
00:32:36Par trois fois ?
00:32:38Vous êtes de mauvaise foi.
00:32:39Il y a eu une position politique et une trajectoire juridique.
00:32:43Exactement. La justice...
00:32:44La justice, on peut lui faire dire ce qu'on veut.
00:32:47C'est de dire en français...
00:32:49Je suis désolé.
00:32:50Votre président a appelé à voter RN.
00:32:52Vous me faites penser aux années 30, les années noires,
00:32:56où l'antisémitisme rampant était...
00:32:59Vous me traitez d'antisémite ?
00:33:01Je vous ai dit que vous étiez antisémite.
00:33:03L'antisémitisme rampant de votre parti fait que...
00:33:07Où est l'antisémitisme ?
00:33:09Effectivement, je comprends pleinement...
00:33:12Non, parce que...
00:33:13Le réel danger, c'est plus, aujourd'hui, le fonds populaire...
00:33:17C'est nous, le danger.
00:33:19Pourquoi vous n'avez pas voté pour RN
00:33:21comme votre président ?
00:33:22J'ai dit indépendance et autonomie.
00:33:24Nous, on est dans le coup d'après,
00:33:26la recomposition de la droite libérale, autonome et libérale.
00:33:29Vous voyez, vous avez abattu des arguments
00:33:32qui ne reposent sur aucun fondement.
00:33:34Vous nous avez traités d'antisémite rampant
00:33:37sans qu'il n'y ait aucun fondement à cela.
00:33:40D'accord, ce qu'on entend depuis six mois,
00:33:42sept mois de la part de vos représentants...
00:33:45A aucun moment, il n'y a d'antisémitisme ?
00:33:47A aucun moment.
00:33:48A aucun moment.
00:33:50Vous pouvez nous quitter, il est l'heure.
00:33:52Merci d'avoir accepté de venir sur ce plateau.
00:33:55On va accueillir Lamia Larache,
00:33:57qui va vous succéder dans quelques instants.
00:33:59D'abord, on va à l'Elysée.
00:34:01Bonjour, Marco. Merci beaucoup d'être avec nous.
00:34:04Marco, Emmanuel Macron a réuni le gouvernement, en ce moment.
00:34:10Oui, un Conseil des ministres qui a commencé à 12h,
00:34:13avec une question sur la table.
00:34:15Comment éviter que le Rassemblement national
00:34:18obtienne la majorité absolue la semaine prochaine ?
00:34:21Réunion stratégique, donc, avec une question centrale,
00:34:25celle des désistements dans les plus de 300 circonscriptions
00:34:29où les triangulaires sont possibles.
00:34:31Hier soir, Emmanuel Macron a appelé
00:34:33un large rassemblement clairement démocrate et républicain.
00:34:37Pour Gabriel Attal, cela passera
00:34:38par des désistements des candidats du camp présidentiel
00:34:41arrivé en 3e position hier,
00:34:44des candidats en mesure de battre le haut profit,
00:34:47pardon, des candidats en mesure de battre le RN,
00:34:50et qui défendent les valeurs de la République.
00:34:53La précision est importante, car dès lors, se pose une question.
00:34:56Est-ce qu'on inclut la France insoumise dans ce périmètre ?
00:34:59Non, selon François Bayrou.
00:35:01Non, selon Aurore Berger. Non, selon Yael Broun-Pivet.
00:35:04Non, aussi, selon Edouard Philippe, qui a dit hier soir,
00:35:06ni RN, ni la France insoumise.
00:35:08De l'autre côté, certaines ministres,
00:35:10certaines ministres-candidates se sont désistées.
00:35:13C'est le cas de Marie Guevenous,
00:35:15c'est le cas de Fadila Khedaby
00:35:17ou encore de Sabrina Agresti-Roubach.
00:35:19Les candidats ont jusqu'à demain 18h
00:35:22pour maintenir leur candidature ou pas.
00:35:24Peut-être que cette réunion stratégique à l'Elysée
00:35:26permettra d'y voir un peu plus clair du côté du camp présidentiel.
00:35:30Merci beaucoup, Marco Pommier, en direct de l'Elysée.
00:35:34Lamia El Haraj, bonjour.
00:35:35Bonjour.
00:35:36Vous êtes première secrétaire du Parti socialiste à Paris
00:35:39et adjointe à la maire de Paris, Anne Hidalgo.
00:35:42Les candidats du nouveau Front populaire
00:35:44sont arrivés en 3e position, se désistent systématiquement
00:35:47si le RN est qualifié dans une triangulaire.
00:35:50Les choses sont moins claires du côté de la majorité.
00:35:54Que dites-vous à la représentante de cette majorité sortante
00:35:57qui est là, devant vous, Eleonore Carroa ?
00:35:59Écoutez, hier soir, on a pris une décision difficile,
00:36:02mais qui, pour nous, était évidente,
00:36:04à savoir que partout où il y avait une triangulaire,
00:36:07où le RN était en capacité de l'emporter,
00:36:09il n'y a, chez nous, aucune tergiversation.
00:36:12Nos candidats se désistent de façon systématique
00:36:15et je pense que c'est à la fois tout à leur honneur
00:36:18et extrêmement important.
00:36:19En revanche, ce que j'entends depuis ce matin,
00:36:22je vous cache pas, me glace le sang,
00:36:24en tant que citoyenne, en tant que militante,
00:36:26en tant que progressiste, en tant que républicaine,
00:36:29je ne comprends pas ce focus de façon systématique
00:36:31sur des candidats de la France insoumise
00:36:34comme le RN de la France insoumise.
00:36:35Pour ceux qui me connaissent,
00:36:37j'ai toujours eu des positions extrêmement claires
00:36:40sur la France insoumise,
00:36:41j'ai toujours eu des expressions extrêmement claires
00:36:44sur l'alliance qu'on pouvait avoir avec la France insoumise.
00:36:47Vous étiez opposée à l'ANU et vous vous êtes présentée
00:36:50en dissidence aux législatives en 2022
00:36:52face à Daniel Simonnet,
00:36:54candidat officiellement investi par l'ANU-PES.
00:36:56Au-delà de ça, j'ai toujours dénoncé
00:36:58l'attitude de la France insoumise dans l'hémicycle,
00:37:01en tant que candidat ou député de la France insoumise.
00:37:04Pour autant, je ne me résoudrai jamais
00:37:06en tant que citoyenne, en tant que binationale,
00:37:08en tant que petite fille de militaires marocains
00:37:13qui a donné sa vie pour défendre la France face aux nazis.
00:37:17Aujourd'hui, entendre des candidats républicains,
00:37:19qu'ils soient LR ou Macronistes,
00:37:22nous expliquer que face au RN, si c'était un candidat LFI,
00:37:25il n'y avait pas de choix possible,
00:37:27j'en tremble, parce que ça me glace le sang.
00:37:30Vraiment, je suis terrifiée, horrifiée, binationale.
00:37:33Mes enfants sont binationaux.
00:37:34Quand j'entends le RN nous expliquer
00:37:36que, potentiellement, il y a des binationaux
00:37:39qui ne pourraient pas accéder à certaines responsabilités,
00:37:42c'est le tri des Français en fonction de leurs origines.
00:37:45Soyez claires, face au RN...
00:37:46Je suis très claire, pas une voix pour le RN.
00:37:49Pas une voix pour le RN.
00:37:50Ça signifie que s'il y a un candidat LFI face au RN,
00:37:54il faut voter pour le candidat LFI.
00:37:56On verra après comment est-ce qu'on est en capacité
00:37:58de gouverner ce pays ensemble.
00:38:00On dira les choses aussi au moment où on sera amené à le dire.
00:38:03Je rappelle qu'Emmanuel Macron et les macronistes de façon globale
00:38:07ont gagné en 2017, en 2022,
00:38:09parce que nous, la gauche, avons fait le choix très clair
00:38:12de défendre cette candidature face au péril du RN.
00:38:16Aujourd'hui, ce n'est pas ce que vous faites.
00:38:18C'est un déshonneur pour vous, les LR et les macronistes.
00:38:21J'en suis vraiment terrifiée, j'ai pas dormi cette nuit.
00:38:24On va avoir beaucoup d'autres nuits terribles.
00:38:27Et après, Stéphane Murel-Gillet.
00:38:29Moi, c'est très clair.
00:38:30Pas une voix ne doit aller au RN.
00:38:33Je vous parlais de l'origine de mon combat politique.
00:38:36Le 21 avril, vous pensez que voter Chirac,
00:38:38c'était une option pour beaucoup de concitoyens de gauche.
00:38:41Non, c'était vraiment faire barrage.
00:38:43Mais aujourd'hui, lorsqu'on a des chiffres aussi élevés,
00:38:46on ne peut pas être juste dans une attitude partisane.
00:38:48Il faut se poser la question de pourquoi les Français
00:38:51votent pour des partis antisystèmes.
00:38:53Lorsqu'on parle de partis antisystèmes, je suis désolée.
00:38:56Je ne vois pas tous les candidats à l'FI, pas tous,
00:38:58mais il y en a certains, je peine à voir ceux qui les distinguent
00:39:02parce qu'ils divisent les Français les uns contre les autres.
00:39:05En tant que binational, ce qui me touche le plus profondément,
00:39:08c'est lorsqu'on vous parle de Français de papier
00:39:10versus des Français de sang.
00:39:12Ça renvoie à des choses extrêmement fortes,
00:39:14puissantes en moi, et jamais je ne mettrai un bulletin
00:39:17ou je ne ferai en sorte que quelqu'un mette un bulletin
00:39:20pour le RN.
00:39:21Mais lorsque vous voyez l'attitude de certains,
00:39:24surtout les députés à l'FI, leur façon systématique
00:39:26de polariser la société, la demande de Jean-Luc Mélenchon
00:39:30lorsqu'on a été élus en 2022,
00:39:32lorsqu'il n'y avait pas de majorité absolue
00:39:35pour le président de la République,
00:39:37de marcher sur Paris pour couper la tête du roi,
00:39:39l'outrance, la démesure,
00:39:41moi, je pense que ça, ça fatigue les Français,
00:39:43qu'on peut leur donner toutes les consignes de vote que l'on veut,
00:39:47de toute façon, ils n'y comprennent pas plus grand-chose.
00:39:50Vous contribuez largement à ce qu'ils n'y comprennent plus grand-chose
00:39:53et ça fait trois mois à se combattre sur les idées,
00:39:56démocratiquement, en se disant qu'on n'a rien à voir avec la LFI,
00:39:59on n'est pas d'accord sur l'Europe, on n'est pas d'accord sur le nucléaire,
00:40:03on n'est pas d'accord sur l'Ukraine, on n'est d'accord sur rien,
00:40:06et qu'après, on dit, le lendemain, par connivence,
00:40:09parce que l'étiquette est mieux,
00:40:11parce qu'on se dit qu'on va faire barrage,
00:40:13on se met ensemble,
00:40:14comme si on avait un projet de société ensemble,
00:40:17vous les avez combattus, vous êtes avec eux.
00:40:19L'étiquette LR, aujourd'hui,
00:40:20elle n'est pas facile à porter,
00:40:22lorsque vous avez un chiffre aussi bas.
00:40:24Pas facile à porter non plus, place publique non plus,
00:40:27mais ils sont en transparence,
00:40:29parce qu'ils disent aux Français ce qu'ils pensent réellement.
00:40:32Vous ne dites pas aux Français ce que vous pensez réellement.
00:40:35Le 8 juillet, je suis prête à prendre un pari,
00:40:38le front de gauche...
00:40:39Quand Raphaël Glucksmann dit que Jean-Luc Mélenchon,
00:40:42c'est pas possible, c'est pas un mariage d'amour,
00:40:44on n'est pas d'accord.
00:40:45Je vous invite à revoir mes prises de position.
00:40:48Comment vous pouvez attraquer la LFI ?
00:40:50Je suis à la tête du PS Paris.
00:40:52Ca a été une responsabilité difficile pour moi,
00:40:54et je l'ai dit très clairement, face à Obono, face à Caron,
00:40:57face à Chikirou, face à Simonet.
00:40:59Pourquoi je me suis présentée en 2022 ?
00:41:01Chikirou, elle a fait venir... Simonet, oui, l'absurde.
00:41:04Simonet a fait venir Corbyn dans le XXe,
00:41:06la terre des Juifs qui ont fui les pogroms au début du XXe siècle.
00:41:10Comment c'est vos alliés d'aujourd'hui ?
00:41:12Est-ce que LFI peut avoir une majorité demain à l'Assemblée nationale ?
00:41:15Est-ce que le Rassemblement national peut avoir une majorité
00:41:19à l'Assemblée nationale ?
00:41:20C'est quoi, le monde que vous voulez ? Répondez-moi clairement.
00:41:24Je pense que la LFI est responsable de cette situation.
00:41:27Vous êtes responsable aussi. Nous sommes tous responsables.
00:41:30Arrêtez. Je suis désolée. Je suis en colère.
00:41:32Stéphanie Rudulier, peut-être. On vous entend là-dessus aussi.
00:41:35Si nous, femmes et hommes politiques,
00:41:37ne considérons pas que nous avons une responsabilité,
00:41:40nous n'y arriverons pas.
00:41:41Il va falloir faire de la politique.
00:41:43Mais mettre un signe égal entre LFI...
00:41:46Pourquoi vous êtes avec la LFI que vous avez combattue ?
00:41:49Les Français en ont marre qu'on leur dise...
00:41:51Stéphanie Rudulier, est-ce qu'à vos yeux,
00:41:54LFI représente un plus grand danger
00:41:56que le RN aujourd'hui ?
00:41:58Je voudrais déjà répondre et saluer la position de madame.
00:42:02Je vous ai suivi plusieurs fois dans vos prises de position
00:42:05par rapport à LFI.
00:42:06Et il est clair que vous avez toujours eu une position très ferme
00:42:10et vous avez condamné plusieurs agissements de LFI.
00:42:13Maintenant, clairement, ce qui s'est passé aux Européennes,
00:42:16vous avez fait une campagne, même si je ne partage pas
00:42:19certaines de vos idées, vous avez fait une campagne remarquable
00:42:23et vous avez vu que le Parti socialiste,
00:42:25c'est-à-dire les partis de gouvernement, ne sont pas morts.
00:42:28Premier élément.
00:42:30Le deuxième élément, je pense que vous faites une erreur d'analyse.
00:42:33Je pense que les Français ont besoin d'un retour
00:42:36du clivage gauche-droite.
00:42:37Et c'est par les extrêmes qu'aujourd'hui, ils s'expriment.
00:42:41Et notre responsabilité,
00:42:43que ce soit la droite républicaine ou la gauche républicaine,
00:42:47c'est de recomposer nos familles respectives
00:42:51pour qu'on puisse de nouveau s'affronter démocratiquement
00:42:54dans les échéances futures et non pas faire des combines d'appareils.
00:42:58C'est là où on a un point de désaccord.
00:43:00J'aimerais que le Parti socialiste soit à 25 ou 26 %
00:43:04et que les LR soient à 27 ou 28 %
00:43:06et qu'on puisse avoir un deuxième tour
00:43:08avec deux vrais projets de société qui s'affrontent,
00:43:11comme on l'a eu en 2007.
00:43:12Aujourd'hui, force est de constater, pour ces législatives,
00:43:15qu'il n'en est rien.
00:43:17Voilà le point de désaccord.
00:43:18Pour le coup, je suis entièrement d'accord avec vous.
00:43:21Est-ce que vous pensez que ça me fait plaisir
00:43:23d'être obligé d'être sur ce plateau à défendre la France insoumise ?
00:43:27Je suis convaincu que non.
00:43:28Ca me fend le coeur de devoir le faire, mais je le fais.
00:43:31Je le fais pour une raison très simple.
00:43:33Le RN, classé à l'extrême droite par le Conseil d'Etat,
00:43:36porte un projet de société qui est celui de la fracturation,
00:43:40qui est celui du tri entre nos enfants,
00:43:42qui est celui du déclassement de la France,
00:43:44qui est celui de l'obédience à Poutine.
00:43:47Ca, je ne peux pas m'y résoudre.
00:43:48Ce qui va se passer, nous allons devoir, chez nous,
00:43:51régler un certain nombre de comptes.
00:43:53Au PS, nous sommes un parti démocratique.
00:43:55Au lendemain du 8 juillet, nous dirons ce que nous avons à dire,
00:43:59dans le cadre de cette alliance et de nos discussions internes.
00:44:03Ca veut dire quoi ?
00:44:04La mienne à l'arrache, ça veut dire que le nouveau FPF
00:44:07n'a pas d'avenir au-delà du 7 juillet ?
00:44:09Est-ce que le nouveau PP va avoir une majorité
00:44:11le 7 juillet prochain ?
00:44:12Personnellement, j'ai beau regarder dans tous les sens,
00:44:15je ne vois pas comment c'est possible.
00:44:17J'ai un désaccord avec ce qu'a dit Bastien Lachaud auparavant.
00:44:20Je ne vois pas comment c'est possible.
00:44:23Je l'espérerais, parce que je pense que ce serait un projet
00:44:26qui serait mieux disant, celui du RN et celui de la Macronie,
00:44:29qui nous a mis dans cette situation.
00:44:31Le principal responsable, c'est Emmanuel Macron.
00:44:34En revanche, le projet du RN, personnellement, me fait peur.
00:44:37Il me dégoûte, il m'inquiète et il m'horrifie.
00:44:40Donc, face à cela, je pense qu'il faut absolument,
00:44:43partout où on le peut, empêcher un député RN de rentrer.
00:44:46Là, on est complètement d'accord.
00:44:48S'ils ont une majorité absolue dimanche soir,
00:44:50toutes nos discussions, la reconstruction
00:44:52des partis républicains, ce ne sera plus notre priorité.
00:44:56La priorité, c'est...
00:44:57Pour revenir sur cette recomposition
00:44:59que vous évoquez sur l'après second tour,
00:45:01vous souhaitez que le PS reprenne son indépendance
00:45:04après ces législatives.
00:45:05J'ai pris plaisir à faire la campagne de Raphaël Glucksmann
00:45:09parce que je me sentais bien avec ce qu'il portait.
00:45:11L'apaisement démocratique, le respect,
00:45:13un soutien clair à l'Union européenne,
00:45:16un soutien clair à l'Ukraine.
00:45:17Bref, cet espace...
00:45:19Et la question d'une rupture avec LFI ?
00:45:21Vous n'avez pas le sentiment d'avoir trahi vos électeurs ?
00:45:24Je ne pense pas qu'on les ait trahis.
00:45:26On a expliqué ce qu'il en était très clairement.
00:45:28Bien sûr que c'est pas audible et les Français sont en colère.
00:45:32Il y a aussi une libération de la parole raciste.
00:45:34J'ai des copains qui, en province,
00:45:36parce qu'ils sont un peu métissés, parce qu'ils ont la peau comme moi,
00:45:40on leur dit que ça le bout nulle.
00:45:42J'ai reçu des mails en me disant des appels au viol,
00:45:44des appels au meurtre.
00:45:46C'est ce qu'ont subi, nous, les Français,
00:45:48qui pourraient avoir l'air un peu différents d'autres
00:45:51et qui, aux yeux du RN et de certains extrémistes,
00:45:54évidemment, sont des cibles.
00:45:55J'ai vécu la campagne de 2022 face à Daniel Simonnet.
00:45:58Je sais ce qu'il en est,
00:46:00je sais les méthodes de la France insoumise.
00:46:02J'ai fait le choix de ne pas me présenter
00:46:04sur la 15e circonscription,
00:46:06parce que ça venait rajouter du chaos au chaos
00:46:08et que, face au RN, il était important
00:46:11que nous ayons une parole claire.
00:46:12Ensuite, oui, le PS aura la chance,
00:46:14parce que c'est un parti démocratique,
00:46:17et c'est un parti, contrairement à la France insoumise,
00:46:20d'avoir ses propres débats et nous verrons ce qu'il en ressortira.
00:46:23En tout cas, les socialistes de Paris
00:46:25ont toujours été clairs et on continuera de l'être.
00:46:28En une minute, je suis tout à fait d'accord avec vous
00:46:32En revanche, je pense que la solution,
00:46:34ce n'est pas de faire des logiques d'appareil,
00:46:36ce n'est pas de se rassembler de manière artificielle,
00:46:39parce que les Français en ont marre.
00:46:41C'est ça qui les dégoûte encore plus de la politique
00:46:44et c'est ça qui le tourne encore plus vers le RN.
00:46:46On est juste en désaccord sur le diagnostic de la solution
00:46:49pour combattre ces idées-là, mais sur le dégoût le plus profond
00:46:52sur ces idées racistes et xénophobes
00:46:55et sur la nécessité de les avoir entendues davantage
00:46:57pour les mettre face à leur propre contradiction.
00:47:00Je suis vraiment très choquée et déçue
00:47:02que vous ayez fait cette alliance de circonstances
00:47:05que les Français rejettent et qui, comme vous le disiez,
00:47:08n'a pas d'avenir aujourd'hui.
00:47:11Il nous a bassinés tous les jours pendant la campagne
00:47:14en nous expliquant à quel point il était génial.
00:47:16Que propose-t-il aujourd'hui dans l'Etat actuel ?
00:47:19Il propose un rassemblement de tous les démocrates et républicains,
00:47:23un arc assez large de personnes qui sont capables de parler ensemble.
00:47:26Je l'ai vu à l'Assemblée nationale.
00:47:28On a voté des textes du PS, toute votre niche fiscale,
00:47:31on l'a voté. On a voté des textes LR,
00:47:33presque toute votre niche fiscale.
00:47:35Mais il y avait des oppositions de principe.
00:47:37On ne peut pas fonctionner en démocratie
00:47:40avec des oppositions de principe disruptives
00:47:42comme la LFI.
00:47:43Très rapidement. Je crains fort, quand même,
00:47:46qu'au lendemain du 7 juillet,
00:47:48on soit dans une crise de régime majeure.
00:47:50Parce que s'il n'y a pas de majorité absolue,
00:47:53il y aura donc forcément un paysage politique
00:47:56à l'Assemblée nationale très disparâtre.
00:47:59Et pour avoir un exécutif qui essaie d'avoir une majorité
00:48:02sur les textes, ça sera très difficile.
00:48:05C'est une crise de régime qui fait penser
00:48:08à la 3e et 4e République, avec une France ingouvernable,
00:48:11au minimum pendant un an, puisque le président ne peut pas dissoudre.
00:48:15Pendant ce temps-là, nous, on doit avoir comme ambition
00:48:19de refonder ce clivage gauche-droite que j'appelle de mes voeux.
00:48:23Je le vois au Sénat, vous savez,
00:48:25par rapport à l'Assemblée nationale,
00:48:27sur la réforme des retraites, même s'il y a eu des tensions,
00:48:30on est allé jusqu'au bout du texte, avec des dispositions propres,
00:48:34mais ça a permis de débattre avec deux visions de société,
00:48:38et c'est ça que j'appelle de mes voeux,
00:48:40c'est que l'Assemblée nationale puisse ressembler
00:48:43de plus en plus au Sénat, qui va devenir le pôle de stabilité
00:48:48de nos institutions, puisque le président de la République,
00:48:51celui qui est le garant des institutions,
00:48:53est beaucoup trop affaibli.
00:48:55On va aller au Rassemblement national.
00:48:57Quentin Calmet, les cadres du parti sont réunis.
00:49:00Quelle est la stratégie du RN ?
00:49:04Orianne, bonjour.
00:49:05La stratégie numéro un du RN, c'est de faire de l'Alliance de gauche
00:49:10et surtout de LFI un repoussoir dans cette campagne de l'entre-deux-tours,
00:49:14d'où cette idée d'organiser un débat télévisé
00:49:17avec Jean-Luc Mélenchon.
00:49:19Pourquoi cette figure à gauche a-t-il choisi cela
00:49:22pour faire un épouvantail comme cela à gauche ?
00:49:25Écoutez Jean-Luc Mardela.
00:49:27Je crois que les Français ont besoin de clarté
00:49:30et qu'il y a maintenant deux chemins qui se dessinent pour le pays,
00:49:33soit l'Alliance de l'extrême-gauche,
00:49:35regroupée derrière Jean-Luc Mélenchon,
00:49:38qui a eu la clarté de sortir de l'ambiguïté hier soir
00:49:41en déclarant sa candidature au poste de Premier ministre
00:49:44en cas de victoire de l'extrême-gauche dimanche,
00:49:47et l'Alliance que je conduis autour du RN et d'Eric Ciotti.
00:49:50C'est un moment de clarification.
00:49:52Je propose à Jean-Luc Mélenchon un débat,
00:49:54projet contre projet, entre ceux qui ont vocation
00:49:57à être, dans quelques jours, Premier ministre de cohabitation.
00:50:02Alors, comment le RN peut-il élargir le vote de 33 %
00:50:06réalisé dimanche soir,
00:50:09peut-être en cherchant des alliances avec les Républicains,
00:50:12quitte à se désister si le RN est arrivé 3e ?
00:50:15C'est la stratégie qui semble être débattue en ce moment même
00:50:19dans ce bureau exécutif qui se déroule derrière moi.
00:50:21Écoutez à nouveau Jordan Bardella.
00:50:23Nous allons étudier chaque circonscription au cas par cas.
00:50:27Le bureau exécutif sera amené peut-être à prendre
00:50:30un certain nombre de décisions.
00:50:32Si nous devons faire barrage à une possible victoire
00:50:35de candidats de la France insoumise et de l'extrême-gauche,
00:50:38nous allons regarder tout cela au cas par cas.
00:50:41Pas à la faveur de M. Macron, mais nous allons étudier tout cela.
00:50:44C'est aux Français que je veux parler,
00:50:46et à tous les Français qui nous ont permis
00:50:48d'arriver en tête de ces élections législatives
00:50:51et de l'écrasante majorité de circonscriptions.
00:50:53Voilà, Auriane et Clément.
00:50:55Jordan Bardella dit ne pas vouloir faire de la politique politicienne
00:50:59pendant toute cette campagne de l'entre-deux-tours.
00:51:01Il dit vouloir parler du quotidien des Français.
00:51:04Une manière de prendre de la hauteur en vue de Matignon, espère-t-il.
00:51:08Merci beaucoup, Quentin Calmet.
00:51:10Stéphane Lurudelier, vous avez entendu Jordan Bardella.
00:51:13À l'instant, il va y avoir clairement une stratégie
00:51:16qui s'élabore peut-être de barrage à LFI,
00:51:18mais qui pourrait permettre l'élection de députés les Républicains.
00:51:22Des pressions vont être exercées après le second tour sur les élus LR.
00:51:26Comment envisagez-vous cette période pour votre parti ?
00:51:29J'appelle mon parti à garder la ligne autonome et indépendante.
00:51:33Des députés LR qui devraient leur victoire au RN,
00:51:36comment envisagez-vous la suite pour eux ?
00:51:39Les députés LR doivent leur victoire
00:51:42d'abord aux électeurs qui ont voté pour eux.
00:51:44Encore une fois, sur la stratégie de décidement,
00:51:47ce qui est valable pour la France insoumise, la Macronie,
00:51:51est valable aussi pour le RN.
00:51:53Pour moi, c'est une stratégie surannée, encore une fois,
00:51:57qui est dépassée, et je ne vois pas comment
00:51:59on peut respecter certains électeurs en se décistant
00:52:03alors qu'on est qualifiés pour le second tour.
00:52:06Donc, ce qui est valable à gauche est aussi valable pour la droite.
00:52:10Vous entendez la stratégie du RN,
00:52:13c'est hareau sur la France insoumise.
00:52:15Est-ce qu'aujourd'hui, vous n'encouragez pas,
00:52:18à vos dépens, puisque vous étiez contre ça,
00:52:20le vote RN ?
00:52:22Écoutez, moi, quand j'entends vos propos
00:52:24et quand je lis le communiqué de presse des Républicains,
00:52:28sincèrement, vous n'avez plus de Républicains que le nom.
00:52:31Pour moi, c'est un déshonneur,
00:52:33c'est une faillite morale et historique.
00:52:35Les LR, à l'époque, l'UMP,
00:52:37a toujours appliqué le Front républicain.
00:52:39Alors, bien sûr, vous avez raison, je vous entendais tout à l'heure
00:52:43dire que ça fait 30 ans qu'on combat le Front national
00:52:46de cette façon-là, et on n'y arrive pas.
00:52:48Vous avez raison sur le constat.
00:52:50Je pense, par ailleurs, que c'est plus que les fâchés pas fâchaux.
00:52:53On voit bien la libération de la parole raciste,
00:52:56l'augmentation des actes violents vis-à-vis de certaines personnes.
00:53:00Bien sûr qu'il faut s'en inquiéter.
00:53:02Mais je crois sincèrement qu'il est nécessaire
00:53:04de retrouver du clivage gauche-droite,
00:53:06mais qu'aujourd'hui, c'est pas ce moment-là.
00:53:09Nous n'avons pas le temps de nous poser ces questions-là.
00:53:12Nous devons être en capacité d'empêcher
00:53:14le RN d'arriver au pouvoir.
00:53:16Personnellement, c'est ma seule priorité à ce stade.
00:53:19Donc, ceux qui, aujourd'hui, renvoient dos à dos LFI et l'ERN,
00:53:22je le dis très sincèrement, porteront ce boulet-là
00:53:25vis-à-vis de l'histoire, personnellement,
00:53:27je n'oublierai pas, et je pense que beaucoup de générations
00:53:31n'oublieront pas, et votre responsabilité
00:53:33est une faillite morale, historique,
00:53:35que vous porterez pendant au moins 100 ans.
00:53:38Je vous le dis très sincèrement.
00:53:39Souvenez-vous... Attendez.
00:53:41La seule fois où l'extrême droite est arrivée au pouvoir...
00:53:44La seule fois où l'extrême droite est arrivée au pouvoir,
00:53:47vous avez envie de réessayer, c'était en 40.
00:53:50C'était le régime de Vichy, et c'était pas par les urnes.
00:53:53Personnellement, j'ai pas envie d'essayer.
00:53:55Je crois qu'on est un certain nombre à se souvenir
00:53:58de ce qui s'est passé en 40.
00:54:00Encore une fois, ne diabolisez pas.
00:54:02Je pense que c'est une faute morale de diaboliser l'ERN
00:54:05par rapport au prisme que vous prenez.
00:54:07Bien sûr.
00:54:08Le fait qu'ils trient les citoyens français,
00:54:11c'est pas un problème pour vous ?
00:54:12Le fait qu'ils souhaitent trier les citoyens français,
00:54:15pour vous, ce n'est pas un problème.
00:54:17C'est pas ce qui s'est passé en 40.
00:54:19La binationalité, ils vous l'ont dit,
00:54:22on peut jouer sur les mots, c'est peut-être choquant...
00:54:25Je joue pas sur les mots, monsieur.
00:54:27Il a dit que certains citoyens binationaux
00:54:29ne sont pas amenés à occuper certaines responsabilités.
00:54:3230 à 40 postes, on peut le combattre.
00:54:34C'est acceptable.
00:54:35Il y a du criblage aujourd'hui qui existe.
00:54:38Gérald Darmanin a répondu...
00:54:39Vous êtes plus à l'air, dans ce que vous dites.
00:54:42Pourquoi vous dites ça ?
00:54:4330 à 40 postes, c'est pas grave ?
00:54:45C'est pas ce que j'ai dit.
00:54:47Ne caricaturez pas les propos du Rassemblement national.
00:54:50Le RN a dit qu'il y a 30 à 40 postes.
00:54:53Gérald Darmanin a répondu.
00:54:54Si M. Bardella m'avait demandé,
00:54:57je lui aurais répondu que les criblages existent.
00:54:59Et si, effectivement, il y a un danger
00:55:02de conflit d'intérêts par rapport aux postes,
00:55:05on écarte la personne.
00:55:06Il est vrai par rapport au cabinet du ministre de l'Intérieur.
00:55:09C'est pas sur un critère de binationalité.
00:55:12On est d'accord.
00:55:13C'est pas sur un critère de binationalité.
00:55:15Un criblage, c'est par rapport à de multiples critères.
00:55:18Il n'y a pas que le critère de nationalité.
00:55:21Ca rentre en ligne de compte,
00:55:22mais aussi ceux qui ont des appétences financières...
00:55:25Vos conflits d'intérêts, l'influence de lobby...
00:55:28C'est pas le critère de binationalité.
00:55:30Pas exclusivement.
00:55:31C'est un ensemble de critères...
00:55:33Je suis choquée par ce que j'entends.
00:55:35Je vous le dis très sincèrement.
00:55:37Le criblage, c'est le risque qu'on rentre en conflit.
00:55:40Vous renvoyez un clivage gauche-droite,
00:55:43mais la droite républicaine, je sais pas où elle est.
00:55:45Allez au Sénat, on a la majorité sénatoriale.
00:55:48Je vous invite à participer à nos débats.
00:55:50Je voudrais revenir sur ce que vous dites.
00:55:53Est-ce que vous ne croyez pas fondamentalement
00:55:56que la France insoumise est le boulet du Parti socialiste ?
00:56:00Moi, j'ai regardé les circonscriptions.
00:56:02Vous n'allez pas me dire ça à moi.
00:56:04Quand on dit Front populaire,
00:56:06vous avez 33 à 43 sièges en projection
00:56:11quand la France insoumise a 58 à 72 sièges.
00:56:14Donc, ils ont au minimum 40 % du Front populaire.
00:56:17Pourquoi M. Bardella demande un débat avec J.-L.Mélenchon ?
00:56:21C'est que dès 20h hier,
00:56:23le leadership du Front populaire,
00:56:25c'est M. Bardella qui l'a pris.
00:56:28J.-L. Mélenchon.
00:56:29J.-L. Mélenchon qui l'a pris incontestablement.
00:56:32Ça, ça a été une faute.
00:56:33Comment, vous, Parti socialiste,
00:56:35vous pouvez accepter que J.-L. Mélenchon,
00:56:38que la France insoumise,
00:56:39prenne le lead du nouveau Front populaire ?
00:56:42Je vais vous répondre de façon très précise.
00:56:45Comme vous vous alliez avec un parti antisémite,
00:56:48c'est une faute morale.
00:56:49Je peux vous retourner les mêmes arguments
00:56:52que vous venez de m'opposer.
00:56:54Je vais vous répondre de façon très précise.
00:56:56J.-L. Mélenchon, je n'en ai rien à faire.
00:56:59Je ne le supporte pas.
00:57:00Je suis en désaccord avec tout ce qu'il peut porter.
00:57:03Comment vous pouvez faire une alliance
00:57:05en tenant des propos pareils ?
00:57:07L'alliance a été faite contre une potentielle arrivée
00:57:10du RN au pouvoir.
00:57:12Elle s'est faite dans une logique d'appareil.
00:57:14Je suis d'accord avec vous.
00:57:16A posteriori, il va falloir qu'on analyse cela.
00:57:19C'est venu écraser, notamment à Paris,
00:57:21la logique électorale telle qu'elle s'est exprimée.
00:57:24Tout ça, on le comprend, vous et moi.
00:57:26Dans un temps de campagne, ce n'est pas audible.
00:57:29La France insoumise, quand M. Mélenchon prend la parole,
00:57:32il le prend de façon individuelle,
00:57:34en parlant en son nom à lui et au nom de lfi,
00:57:37pas du tout au nom du Front populaire.
00:57:39Bien sûr que ça a été perçu comme ça.
00:57:41Je trouve ça déplorable.
00:57:43Je suis d'accord avec vous.
00:57:45Simplement, vous avez un Jean-Luc Mélenchon
00:57:47qui perore et gesticule dans tous les sens.
00:57:50Vous avez des gens qui essayent de construire
00:57:52une opposition claire et radicale
00:57:54pour empêcher le RN d'arriver au pouvoir.
00:57:57Place de la République a eu des expressions
00:57:59de tous les chefs de parti et M. Mélenchon n'y était pas.
00:58:02C'est ce qui est ressorti dans les médias.
00:58:05Je trouve ça dommage et délétère.
00:58:07Quand, en plus de ça, vous avez des médias,
00:58:09et je ne reviendrai pas sur l'indépendance,
00:58:12et des responsables politiques qui, aujourd'hui,
00:58:14renvoient dos à dos parce que ça vous arrange
00:58:17ou parce que ça arrange le RN de dire ça,
00:58:19je trouve ça délétère.
00:58:21Vous avez combattu la France insoumise
00:58:23sur des propos que je combats, notamment sur l'antisémitisme.
00:58:27On arrive au terme de ce débat.
00:58:29Ne dites pas ça. On peut s'entendre là-dessus.
00:58:31Vous avez eu le même combattement sur certains propos
00:58:34et dérapage de la France insoumise.
00:58:36Vous ne pouvez pas me renvoyer des contre-arguments.
00:58:40Ce que je veux vous dire, c'est que, fondamentalement,
00:58:43il y a une recomposition de la gauche et de la droite.
00:58:46C'est le message des Français, malheureusement par les extrêmes,
00:58:49mais ils veulent le retour du clivage gauche-droite.
00:58:52J'espère que le PS participera à cette recomposition
00:58:56On a évoqué une éventuelle crise de régime
00:58:59au lendemain du second tour en cas d'assemblée ingouvernable.
00:59:02Quelle serait la solution dans cette perspective ?
00:59:05Je pense qu'on est dans une élection de personne.
00:59:08J'invite chacun des électeurs à regarder qui il a,
00:59:11quelles sont les prises de position des différents candidats
00:59:15qui se présentent à lui.
00:59:16Il faudra trouver, le lendemain du 7 juillet,
00:59:19une assemblée avec des gens qui puissent trouver des compromis,
00:59:22qui puissent porter un projet républicain et démocrate,
00:59:26à l'opposé de ce que veulent les extrêmes,
00:59:28de ce que veut le RN,
00:59:30diviser les Français, les trier, les séparer.
00:59:33J'invite chacun à agir en responsabilité.
00:59:35Ce n'est pas un moment facile, où tout le monde s'y perd.
00:59:38Je ne suis pas une politicienne de formation,
00:59:41qui n'a pas fait une carrière politique.
00:59:43J'arrive là-dedans et vous voyez, vous échangez des balles.
00:59:47On est dans une période très difficile.
00:59:49C'est un débat qui, parfois, peut être assez...
00:59:53Assez tendu, assez agressif, où on ne peut pas se comprendre.
00:59:56C'est ce qu'on a eu à l'Assemblée nationale,
00:59:59dans cet hémicycle, et je pense que c'est une des raisons
01:00:02pour lesquelles le RN a monté,
01:00:04que ce n'est pas parce que, tout d'un coup,
01:00:06tous les Français se sont réveillés xénophobes
01:00:09ou adhérents à leurs idées.
01:00:11Je regrette qu'on n'ait pas eu le temps de les combattre
01:00:14sur le plan des idées, mais il ne faut pas faire
01:00:16d'arrangements politiques.
01:00:18Les Français en ont marre,
01:00:19en responsabilité pour l'heure ou l'heure des idées.
01:00:22Si vous n'avez pas eu le temps,
01:00:24la dissolution était trop précipitée.
01:00:26C'est une erreur monumentale d'Emmanuel Macron.
01:00:30On en discutait en off tout à l'heure.
01:00:32Si vraiment, il voulait dissoudre pour avoir un débat approfondi,
01:00:36le mois de septembre suffisait largement
01:00:39et on pouvait avoir sept semaines de débat
01:00:41pour démasquer un peu les incohérences
01:00:44programmatiques de part et d'autre.
01:00:46Là, on n'a pas eu le temps de débattre sur le fond.
01:00:49Moi, j'ai vu la différence.
01:00:51Il y a eu une première demi-heure où il était impossible de parler.
01:00:54Avec madame, on a pu échanger des arguments.
01:00:57Je vous assure.
01:00:58Je ne parlais pas de vous, je parlais du candidat LFI.
01:01:01Bienvenue au Sénat.
01:01:02On est beau, là, mis à l'arrache.
01:01:04Je tiens à dire à mes collègues parisiens
01:01:07que je ne suis pas la candidate au prochain sénatariat.
01:01:10C'est pour ça que vous avez un peu de marge.
01:01:12Simplement, peut-être,
01:01:14on est dans un moment d'une extrême gravité.
01:01:16On a un président de la République qui a indiqué,
01:01:19en 2017 et en 2022, qu'il serait un rempart
01:01:21contre l'extrême droite.
01:01:23En réalité, il n'a été qu'une passoire à l'extrême droite
01:01:26et qui a eu un travail de solvabilisation
01:01:28qui a été fait par les macronistes vis-à-vis du RN,
01:01:31notamment sur des prises d'opposition à l'Assemblée.
01:01:34Aujourd'hui, ce que je souhaite dire aux gens qui nous écoutent,
01:01:38c'est que, face au RN, il n'y a pas de tergiversation possible.
01:01:41Bien sûr qu'il y a des débats que nous devrons réavoir,
01:01:44que nous devrons refaire.
01:01:46Je vous le dis, croyez-moi ou non,
01:01:47quand je vois l'état des LR et les prises d'opposition
01:01:50et ce qui s'est passé avec Eric Ciotti,
01:01:52j'en suis affligée, car je pense qu'on a besoin
01:01:55d'une droite républicaine et d'une gauche républicaine.
01:01:58Je crois que nous sommes beaucoup d'hommes et de femmes
01:02:01qui travailleront à cela.
01:02:03Aujourd'hui, ça ne me fait pas plaisir de dire ce que je dis,
01:02:06notamment dans le cadre d'une alliance avec la France insoumise.
01:02:09J'ai toujours été claire là-dessus.
01:02:11Il n'y a pas de majorité claire.
01:02:13Au lendemain du 7 juillet, s'il n'y a pas de majorité claire,
01:02:16ce sera au président de la République
01:02:18de prendre ses responsabilités et de faire des propositions concrètes
01:02:22pour gouverner notre pays et pour proposer une issue républicaine
01:02:26au drame dans lequel il nous a enfermés,
01:02:28puisque c'est lui le pompier pyromane.
01:02:30Merci. Très rapidement.
01:02:32Je pense que la prochaine législative,
01:02:34j'aimerais avoir en face des candidats de gauche républicaine
01:02:38par rapport à la droite républicaine.
01:02:40On n'aura pas à parler de l'Assemblée nationale.
01:02:42Ils nous ont mené à cette situation
01:02:44avec un nombre record de motions de censure
01:02:47et une menace de motion de censure.
01:02:49Le 49.3, c'est tellement mieux.
01:02:51Merci à tous les trois.
01:02:52Merci beaucoup d'avoir été avec nous pour ce débat.
01:02:55Dans quelques instants, dans quelques secondes,
01:02:58à présent, l'analyse de nos experts qui vont nous rejoindre
01:03:01débattra des résultats de ce premier tour
01:03:04qui montre donc un RN et son allié Eric Ciotti
01:03:06largement en tête devant le nouveau Front populaire
01:03:09et la majorité sortante d'Emmanuel Macron.
01:03:11Le résultat de ce second tour va dépendre en grande partie
01:03:14du Front républicain qui s'organise contre le RN.
01:03:17On fait le point sur les stratégies
01:03:19et les consignes de désistement données par chacun
01:03:22avec Sandra Serkera.
01:03:23Pour éviter une majorité absolue du RN à l'Assemblée nationale,
01:03:27les différents partis se positionnent
01:03:29en cas de triangulaire dans les circonscriptions
01:03:32où l'extrême droite est arrivée en tête.
01:03:34Pour LFI, la consigne est claire,
01:03:36ce sera le désistement systématique.
01:03:39Nulle part, nous ne permettrons au RN de l'emporter
01:03:43et c'est pourquoi,
01:03:45dans l'hypothèse où il serait arrivé en tête
01:03:48tandis que nous ne serions qu'en 3e position,
01:03:51nous retirerons notre candidature.
01:03:54Raphaël Glucksmann et Yannick Jadot
01:03:56confirment que les candidats nouveau Front populaire
01:03:59se retireront partout où ils sont arrivés en 3e position.
01:04:03Il avait promis une grande clarté dans les consignes de vote,
01:04:06mais à l'issue de ce 1er tour, Emmanuel Macron appelle
01:04:09à un large rassemblement démocratique et républicain
01:04:12sans donner plus de précisions.
01:04:14Pour Gabriel Attal, pas une voix ne doit aller au RN.
01:04:17-"Cela passera par le désistement de nos candidats
01:04:21dont le maintien en 3e position aurait fait élire
01:04:23un député Rassemblement national face à un autre candidat
01:04:27qui défend comme nous les valeurs de la République."
01:04:30Une consigne qui ne dit pas clairement
01:04:32si le désistement s'applique aussi face à un candidat LFI
01:04:35ou au sein du camp présidentiel,
01:04:37Yael Braun-Pivet défend une décision au cas par cas.
01:04:40-"Je considère que l'immense majorité du bloc de gauche
01:04:43est républicain et donc on peut sans aucune difficulté
01:04:46appeler à voter pour eux, et c'est ce que je fais
01:04:49pour les écologistes, les socialistes, les communistes.
01:04:52Et au sein de la France insoumise, je fais le distingo.
01:04:56Excusez-moi de faire du cas par cas, d'être nuancée.
01:04:59Je ne traite pas de la même façon Caroline Fiat et M. Guirault."
01:05:03L'ancien Premier ministre Edouard Philippe se veut lui plus clair.
01:05:07Il joue la carte du ni Rassemblement national, ni LFI.
01:05:10Du côté des LR, aucune consigne de vote.
01:05:13Il n'y aura pas de barrage au Rassemblement national.
01:05:16Eric Ciotti appelle la droite à le rejoindre
01:05:19dans son alliance avec le RN.
01:05:20-"Il n'est plus possible de refuser de faire un choix
01:05:25entre notre union responsable, patriote et républicaine
01:05:31et ce terrifiant danger d'extrême-gauche."
01:05:34-"Entre 285 et 315 circonscriptions
01:05:37sont concernées par des triangulaires,
01:05:40un chiffre historique,
01:05:41lié à la participation inédite pour ce premier tour."
01:05:44On va voir l'analyse de nos experts sur le résultat
01:05:47de ce premier tour et cet entre-deux-tours.
01:05:50Arnaud Benedetti, bonjour.
01:05:51Rédacteur en chef de La Revue politique et parlementaire,
01:05:55Tatiana Renard-Barzac,
01:05:56merci d'être avec nous.
01:05:57Stéphane Vernet est également avec nous.
01:05:59Stéphane dirige la rédaction de Ouest-France à Paris.
01:06:03Pour commencer, un rappel des résultats
01:06:05de ce premier tour des législatives,
01:06:07avec le RN et son allié Eric Ciotti
01:06:09qui arrivent en tête de ce premier tour
01:06:11devant le nouveau Front populaire,
01:06:13suivi d'ensemble de la majorité sortant d'Emmanuel Macron.
01:06:16Enfin, les candidats Les Républicains
01:06:18et diverses droites recueillent 10,74 %.
01:06:21Si on projette cela en siège sur la future Assemblée nationale,
01:06:25on va voir ce que cela donne.
01:06:26C'est une projection qu'il faut prendre
01:06:28parce qu'on ne connaîtra que demain le nombre de triangulaires.
01:06:32Cela pourrait donner entre 230 et 280 sièges
01:06:34pour le RN et ses alliés,
01:06:37125 à 165 pour le nouveau Front populaire,
01:06:3970 à 100 sièges pour Ensemble.
01:06:41Les Républicains, entre 41 et 61.
01:06:44Enfin, les candidats divers gauche, entre 11 et 19 sièges.
01:06:47On va aller à l'Assemblée nationale
01:06:49retrouver Elsa Mondingava.
01:06:51Vous attendez les députés qui vont faire leur entrée,
01:06:54députés qui ont été élus ou réélus hier soir.
01:06:56Pouvez-vous nous faire un point sur le panorama de ces députés ?
01:07:02Il y a 76 députés qui ont été élus dès hier soir,
01:07:06dès le premier tour.
01:07:0739 députés sont du RN ou des amis d'Eric Ciotti,
01:07:1132 députés du nouveau Front populaire,
01:07:14deux députés dans le camp présidentiel,
01:07:16un député Les Républicains et deux diverses droites.
01:07:19Cela fait 76 députés qui vont pouvoir faire leur arrivée
01:07:22dans cette Assemblée.
01:07:23Regardez, les portes derrière moi vont s'ouvrir à 14h.
01:07:27Pour l'occasion, on a une double accréditation,
01:07:29deux badges pour cette journée particulière.
01:07:32Tous ces 76 députés ne vont pas venir aujourd'hui,
01:07:34mais certains vont le faire.
01:07:36On annonce notamment une arrivée groupée
01:07:38de certains députés du nouveau Front populaire,
01:07:41notamment les insoumis, les communistes,
01:07:42beaucoup sont dans la région parisienne.
01:07:44Ils viendront à 15h sur cette place du Palais-Bourbon.
01:07:46Cette semaine, d'autres députés risquent d'arriver à l'Assemblée,
01:07:50mais le gros des troupes, ce sera après le second tour.
01:07:52Merci beaucoup.
01:07:54Merci, Elsa. On suivra, bien sûr,
01:07:55cette arrivée sur les chaînes parlementaires
01:07:58et éditions spéciales toute la journée.
01:08:00Stéphane, Arnaud et Tatiana,
01:08:01on va peut-être faire un premier point un peu large
01:08:03sur ces résultats. On va commencer par vous, Tatiana.
01:08:06Les résultats d'hier, quelle est votre première analyse ?
01:08:09Ce n'est pas une surprise,
01:08:11le fait que le Rassemblement national soit en tête ?
01:08:13Non, c'est une confirmation de la vague bleu marine
01:08:15qui a déferlé lors des dernières européennes
01:08:16sur toute la France.
01:08:18On voit même une progression encore
01:08:19par rapport aux européennes du 9 juin dernier,
01:08:22puisqu'on voit qu'aujourd'hui, le RN touche tous les départements,
01:08:26toutes les catégories sociales.
01:08:28C'est donc un échec du pari d'Emmanuel Macron.
01:08:30Emmanuel Macron, non seulement a perdu son pari
01:08:33parce que la gauche a su se rassembler,
01:08:35mais en plus, il assiste là à une décomposition
01:08:38de sa propre majorité et une progression du RN,
01:08:42lui, qui s'était posé comme un barrage du Rassemblement national.
01:08:44Donc oui, c'est un échec patent.
01:08:47Cela dit, je remarque quand même
01:08:48que le Nouveau Front Populaire résiste plutôt pas mal.
01:08:51Voilà, malgré... On en parlera peut-être...
01:08:53Malgré les coups de boutoir de Jean-Luc Mélenchon,
01:08:56qui quand même, décidément, fait tout
01:08:58pour fracturer de l'intérieur cette alliance,
01:09:00on voit quand même qu'il y a une résistance,
01:09:02avec d'ailleurs une vingtaine de députés
01:09:04Nouveau Front Populaire élis dès le premier tour.
01:09:06Ce qui est aussi intéressant, d'ailleurs,
01:09:08c'est de remarquer le cas particulier des purgés,
01:09:11de voir que certains, quand même, arrivent,
01:09:13cela dit, à être au second tour.
01:09:16Les purgés, ce sont les députés LFI sortants
01:09:18qui n'ont pas eu les quins du Nouveau Front Populaire.
01:09:19Qui n'ont pas été investis par le Nouveau Front Populaire.
01:09:21Mais Emmanuel Macron, là, c'est un pari très risqué,
01:09:23et il me semble que les consignes de désistement,
01:09:27là, posent aussi un souci,
01:09:28parce que la non-clareté, il risque,
01:09:31encore une fois, de le payer très cher.
01:09:32On va évidemment revenir sur tout ça.
01:09:34Arnaud, peut-être un mot un petit peu général.
01:09:36Vous êtes d'accord avec Tatiana,
01:09:37c'est le pari raté d'Emmanuel Macron ?
01:09:38C'est ça que vous retenez ?
01:09:40Oui, alors, d'abord, premier point,
01:09:41un niveau de participation élevé.
01:09:43Le niveau de participation le plus élevé
01:09:45depuis presque plus de 40 ans dans une élection législative,
01:09:48il faut quand même le noter.
01:09:49C'est un point important,
01:09:50et c'est un point quand même positif,
01:09:51en tout cas, pour la démocratie.
01:09:54Ensuite, ça donne encore plus de relief,
01:09:56finalement, cette participation en hausse à ce que vous disiez,
01:09:59c'est-à-dire cette progression soutenue,
01:10:02massive, robuste, territorialement,
01:10:04du Rassemblement National,
01:10:07et de fait, la bonne résistance de la gauche,
01:10:10et de fait aussi, d'une certaine manière, la disparition,
01:10:13ou en tout cas, j'allais dire, l'évanouissement
01:10:16d'une grande partie de ce que l'on appelle le Bloc central.
01:10:18Ensuite, bien évidemment, c'est la défaite de Normes,
01:10:20c'est la défaite du président de la République,
01:10:22dont il faut noter que c'est la deuxième défaite
01:10:24en moins de trois semaines,
01:10:25c'est-à-dire deux défaites soutenues aux élections européennes
01:10:29et au premier tour des élections législatives.
01:10:32C'est un désaveu massif et qui est assez unique
01:10:35dans l'histoire de la Ve République concernant un chef de l'État.
01:10:39Stéphane Vernet, que retenez-vous de ce premier tour ?
01:10:41Plusieurs choses.
01:10:43D'abord, oui, je pense que ça a été très bien dit,
01:10:44mais je pense que de la part du président de la République,
01:10:46oui, je pense que c'est plus qu'un échec,
01:10:48c'est un plantage total,
01:10:49il y a une erreur d'appréciation manifeste.
01:10:52Moi, je vois plusieurs choses qui me paraissent très intéressantes.
01:10:55On nous a beaucoup dit qu'en fait, les européennes et législatives,
01:10:58ce n'était pas du tout le même type d'élection,
01:11:00un seul tour, deux tours, que les européennes,
01:11:03c'est plutôt, on a l'habitude d'avoir un vote un peu contestataire,
01:11:06protestataire, etc.
01:11:07Là, on assiste à une mobilisation historique,
01:11:10un record de mobilisation comme on ne l'a pas vu
01:11:12depuis près de 40 ans,
01:11:13ça a été très bien dit par Arnaud Benedetti.
01:11:16En général, quand il y a une très forte mobilisation,
01:11:18elle ne profite pas aux extrêmes, c'est plutôt l'inverse.
01:11:23Il y avait un pari manifeste pour cette élection
01:11:28qui était celui d'appeler aux urnes des électeurs plutôt républicains,
01:11:32le camp de la raison, en quelque sorte.
01:11:33En fait, on voit que c'est l'inverse qui s'est produit,
01:11:35parce que la mobilisation, elle est extraordinaire
01:11:39pour le Front national, pour le Rassemblement national,
01:11:43on voit qu'en fait, ils font encore plus qu'aux européennes,
01:11:46ils dépassent les 10 millions d'électeurs,
01:11:47il y a quasiment un Français sur trois
01:11:49qui s'est déplacé pour aller voter,
01:11:51qui choisit le Rassemblement national,
01:11:53ce n'est plus du tout un vote contestataire,
01:11:55c'est un vote d'adhésion,
01:11:57et donc les cartes sont complètement rebattues.
01:11:59Ceci étant dit, la majorité présidentielle est morte,
01:12:04Édouard Philippe l'a très bien dit il y a quelques jours,
01:12:06le président de la République a tué la majorité présidentielle,
01:12:09ça s'est acté, le gouvernement va sauter,
01:12:11il est impossible qu'ils renversent la table, ça n'existe pas.
01:12:14– Il a tué le macronisme aussi, c'est la fin du macronisme pour vous ?
01:12:17– Oui, sous la forme qu'on a connue, évidemment,
01:12:19et puis vous avez quand même un bon paquet de ses partisans
01:12:22qui lui en veulent énormément, qui le disent de plus en plus,
01:12:25qui vont le dire encore plus, je pense,
01:12:27maintenant que le mouvement est manifestement très, très raté,
01:12:32encore une fois, l'échec est cuisant et manifeste,
01:12:36mais ce que je voudrais vous dire, c'est que malgré tout,
01:12:40il reste quand même la possibilité,
01:12:42vous avez montré des projections en nombre de sièges,
01:12:45ça n'a aucun sens, vous l'avez bien dit, mais il faut le redire,
01:12:49ça n'a aucun sens, c'est-à-dire que le match n'est pas complètement plié,
01:12:53en fonction des désistements, la question est triangulaire,
01:12:58elle est centrale aujourd'hui, elle va être fondamentale,
01:13:00ce qui se passe dans les 24 heures-là est essentiel.
01:13:03– C'est-à-dire que les candidats ont jusqu'à demain 18 heures
01:13:06pour se proposer ou retirer leur candidature.
01:13:08– Vous avez un très grand nombre de circonscriptions,
01:13:12je crois qu'il y a 447 circonscriptions
01:13:14dans lesquelles il y a un candidat Rassemblement national
01:13:17présent au deuxième tour, c'est du jamais vu, c'est énorme.
01:13:20– Et on a 306 triangulaires potentielles,
01:13:22plus 5 quadrangulaires potentielles.
01:13:24– Voilà, et on n'aura pas 310 triangulaires
01:13:29et quadrangulaires le 7 juillet,
01:13:31il va y avoir un nombre très important de circonscriptions
01:13:35dans lesquelles vous allez avoir des désistements
01:13:37et qui font que le résultat ne sera peut-être pas le même,
01:13:40en tout cas cette vague bleu marine,
01:13:43elle ne va pas forcément se concrétiser à hauteur
01:13:46de ce qu'on est en train de se dire aujourd'hui,
01:13:49et je pense que vous allez avoir plus de…
01:13:52le bloc central peut se refaire quelques plumes,
01:13:55entre guillemets, d'ici dimanche,
01:13:58mais on voit bien ce qui va se passer à l'arrivée,
01:14:01ce n'est pas de majorité absolue pour personne,
01:14:04et peut-être que l'espèce de recomposition
01:14:09d'un camp de la raison républicain et démocrate,
01:14:13qui n'aura plus rien à voir
01:14:15avec ce qu'était l'ancienne majorité présidentielle,
01:14:17peut peut-être se former,
01:14:19ça c'est une piste qui n'est pas complètement morte.
01:14:21– Tatiana, on vous donne la parole dans quelques secondes
01:14:23sur cette entre-deux-tours,
01:14:26je vous donne évidemment très vite la parole,
01:14:27mais on va voir les résultats dans les circonscriptions,
01:14:31dans nos départements avec la presse régionale,
01:14:32on va à Poitiers où on retrouve Delphine Blanchard.
01:14:34Bonjour Delphine, merci beaucoup d'être avec nous,
01:14:37journaliste à la rédaction départementale
01:14:39de La Nouvelle République dans la Vienne.
01:14:41Delphine, on se penche plus précisément avec vous
01:14:43sur la deuxième circonscription de la Vienne,
01:14:46c'est la circonscription d'un macroniste de la première heure,
01:14:48Sacha Houllier.
01:14:51– Exactement, et Sacha Houllier aujourd'hui,
01:14:52il peut malgré tout souffler,
01:14:54le président sortant de la deuxième circonscription
01:14:57est le seul de la majorité présidentielle
01:15:00à être arrivé en tête à l'histoire des élections législatives
01:15:03dans le département de la Vienne.
01:15:05Le poids de 20-35 ans,
01:15:06il a obtenu un score plutôt négatif de 23% des voix,
01:15:09devant Valérie Soumaille qui a fait 28%
01:15:12qui est investie par le Nouveau Front Populaire.
01:15:14L'occasion là pour la militante insoumise
01:15:16de prendre sa revanche après son duel perdu
01:15:19contre Sacha Houllier au second tour en 2022,
01:15:22mais cette fois, les deux candidats
01:15:23sont engagés dans une triangulaire
01:15:25puisqu'effectivement Estelle Chauvin,
01:15:27représentant le Rassemblement National,
01:15:29a terminé en troisième position avec un score,
01:15:32là encore, 24%.
01:15:35Une configuration qui a été rendue possible
01:15:37par un taux de participation mémoire historique,
01:15:4172% dans la deuxième circonscription de la Vienne,
01:15:44c'est 15 000 personnes que lors du précédent scrutin
01:15:48et cette importante mobilisation des électeurs,
01:15:50elle a profité à Sacha et a gagné plus de 3 400 voix de plus
01:15:55par rapport au premier tour en 2022.
01:15:57Le président des lois, il s'est même imposé
01:16:00dans 21 communes de la circonscription
01:16:02et il est sorti vainqueur dans trois buts à Poitiers.
01:16:06Donc l'effet frondeur du macroniste
01:16:08qui n'a pas voté la loi immigration
01:16:10et qui n'a pas toujours été Emmanuel Macron
01:16:12aura donc fonctionné, semble-t-il.
01:16:14Hier soir, dans le bar qui servait de QG à Saint-Denis,
01:16:18des militants nous ont confié
01:16:19si ça n'avait pas été Sacha, qu'on connaît très bien ici,
01:16:24certainement pas revoté pour un macroniste.
01:16:26Son ancrage local a donc payé
01:16:28et il va encore miser la loi
01:16:30en tractage dès 15h sur la circonscription,
01:16:34à la sortie des écoles et en porte-à-porte.
01:16:36La campagne, vous le voyez, Orianne,
01:16:38pour le second tour, elle a bel et bien commencé à Poitiers.
01:16:41Merci, Delphine.
01:16:42On regarde la Une de la Nouvelle République
01:16:45dans son édition de La Vienne, le RN.
01:16:47C'est à la Une de votre journal.
01:16:49Merci, Delphine Blanchard.
01:16:50Et évidemment, à très vite dans nos éditions.
01:16:53On prend la direction de la salle des conférences du Sénat.
01:16:55Nous attend Alex Poussard.
01:16:57Vous êtes en compagnie du sénateur LR, Roger Carucci.
01:17:00Bonjour, Roger Carucci.
01:17:01Bonjour.
01:17:02On a l'impression qu'Alexis résulta au premier tour des législatives.
01:17:05On entre encore dans une nouvelle ère politique,
01:17:07la fin du macronisme et finalement le retour
01:17:09d'un clivage droite-gauche, mais par les extrêmes.
01:17:12Oui, mais je serais tenté de dire l'irresponsabilité folle
01:17:16qui a été de dissoudre alors que le soir des élections européennes,
01:17:19on voyait bien que le RN était en dynamique.
01:17:23Imaginer que cette dynamique allait s'effondrer
01:17:25en 15 jours, 20 jours, c'est absurde.
01:17:28Imaginer que la gauche divisée aux européennes
01:17:31n'allait pas s'unir pour récupérer les sièges,
01:17:34c'est aussi absurde.
01:17:35Donc, on a eu droit à un calcul fou,
01:17:37à une campagne très courte, très clivante,
01:17:40qui, par définition, a été une campagne
01:17:43extrêmement de confrontation qui a favorisé les extrêmes.
01:17:46Ça veut dire que, selon vous, il aurait fallu,
01:17:48pour Emmanuel Macron, attendre pour dissoudre,
01:17:50attendre l'automne ou même l'année prochaine ?
01:17:52Naturellement, je comprends bien qu'il disait
01:17:55« je ne supporte plus la majorité relative »,
01:17:57mais il fallait laisser passer les Jeux olympiques,
01:18:00qui étaient organisés, qu'il fallait réussir.
01:18:02Il fallait probablement, à l'automne,
01:18:05voir un peu ce qu'étaient les forces politiques
01:18:07et éventuellement faire une dissolution,
01:18:09mais pas à chaud, comme le soir des européennes,
01:18:13laisser le temps d'une vraie campagne, un mois et demi,
01:18:15faire en sorte que les gens puissent s'exprimer.
01:18:17Pas cette espèce de précipitation hystérique
01:18:20qui a donné le résultat qui est celui d'aujourd'hui.
01:18:22Alors, en tout cas, maintenant,
01:18:23le Rassemblement national est aux portes du pouvoir
01:18:26et, dans cette campagne d'entre deux tours,
01:18:28les Républicains, enfin, dans la version indépendante d'Eric Ciotti,
01:18:31ne veulent pas choisir entre le camp présidentiel,
01:18:34l'ERN ou l'Union de la gauche.
01:18:36Est-ce que c'est digne de cette droite gaulliste
01:18:37héritée de Jacques Chirac ?
01:18:40Moi, je le serais même pire.
01:18:42J'ai vu le communiqué, évidemment, hier,
01:18:45disant pas de consigne de vote.
01:18:47Alors, ce qui est vrai,
01:18:49c'est que les consignes de vote sont de moins en moins suivies.
01:18:51Nos électeurs ne comprennent pas que l'on donne des consignes de vote,
01:18:55considèrent que nous ne sommes pas propriétaires de nos voix.
01:18:57Et ils ont raison.
01:18:59Donc, il n'y a pas de consigne de vote, ça ne me choque pas.
01:19:02En revanche, moi, j'aurais mis quelques éléments.
01:19:06Par exemple, je ne vois pas si vous avez d'un côté un candidat à la FI
01:19:12et de l'autre un candidat de l'Arc Central.
01:19:15Moi, je voterais pour l'Arc Central.
01:19:17Donc, ça, on peut le dire.
01:19:19Voilà, donc, je pense qu'il faut nuancer le propos de ce communiqué
01:19:23et être un peu plus clair.
01:19:25Moi, je ne voterais jamais pour la FI.
01:19:26Voilà, les choses sont claires.
01:19:28Je vois que le président de la République se lance dans une histoire
01:19:31de prédendument front républicain
01:19:33qui irait des républicains, justement, à la FI.
01:19:36C'est non.
01:19:37Et dernière question, Roger Carocci.
01:19:38Est-ce que vous craignez que votre parti, les Républicains,
01:19:41ne soit encore plus pris en étau entre les deux blocs
01:19:43avec des fuites, davantage de fuites,
01:19:47comme l'a fait Rixiotti au sein du Rassemblement national ?
01:19:49C'est vrai, avec un élément.
01:19:51C'est que ceux qui auront été élus sous l'étiquette des Républicains,
01:19:55les Républicains, tendance autonome,
01:19:59l'ont été souvent contre soit des fronts démocratiques,
01:20:03des fronts populaires, soit contre des RN.
01:20:06Donc, ils sont un peu moins sensibles, probablement, que d'autres.
01:20:10Donc, attendons de voir.
01:20:11En tout cas, les Républicains ont plutôt bien résisté.
01:20:14Attendons la suite.
01:20:15Et dernière question, très rapidement.
01:20:16Est-ce que vous craignez des secousses
01:20:18au sein de la majorité du Sénat, de droite et du centre ?
01:20:20Bien sûr.
01:20:21C'est-à-dire avec des fuites de sénateurs LR aux RN ?
01:20:23Ah non, non, non.
01:20:25Mais avec des secousses à l'intérieur des groupes,
01:20:28oui, bien sûr.
01:20:29Est-ce que vous pouvez préciser ?
01:20:32Vous verrez dans les jours qui viennent.
01:20:33Merci, Roger Carocci.
01:20:34Merci à vous.
01:20:34Suspense. Merci beaucoup, Alex Poussard avec Roger Carocci,
01:20:37donc en direct de la salle des conférences du Sénat.
01:20:40Tatiana Renard-Barzac, vous vouliez réagir à Stéphane Vernet
01:20:42quand il a évoqué cette hypothèse, après le second tour,
01:20:45d'une sorte de recomposition autour d'un camp
01:20:48de la raison républicain-démocrate ?
01:20:51Oui, et surtout d'un renforcement, vous disiez, peut-être,
01:20:53du bloc central.
01:20:55Moi, je pense quand même que c'est très symbolique
01:20:57quand on regarde les résultats.
01:20:58Quand on voit que les principales personnalités
01:21:00de la majorité présidentielle sont aujourd'hui en déroute,
01:21:02je pense à Elisabeth Borne, je pense à Gérald Darmanin,
01:21:05qui est juste devant de deux points un candidat RN à Tourcoing.
01:21:08Je pense à différents ministres,
01:21:09Franck Riester, Agnès Pannier-Renacher.
01:21:11Bref, quand on voit ces résultats, on voit quand même
01:21:12qu'il y a, à part Sacha Houllier, qui est vraiment une exception,
01:21:15en effet, elle gauche de la Macronie,
01:21:17ça a été très bien rappelé, avec des prises de position,
01:21:19en effet, qui ont détonné au moment de la loi Immigration.
01:21:21C'est vrai qu'on voit là qu'il y a un rat de marée.
01:21:24Et je pense qu'hier soir, il y a quelqu'un
01:21:25qui a eu un mot intéressant, c'est François Ruffin,
01:21:27qui disait, en fait, les Français veulent qu'on les gouverne
01:21:29avec de la tendresse.
01:21:30Et, alors, on peut rigoler, ça a peut-être l'air un peu bisounours,
01:21:34cela dit, il me semble quand même qu'on a beaucoup fait front
01:21:37contre la brutalisation de la vie politique,
01:21:39et je pense, en effet, je vous rejoins tout à fait en cela,
01:21:42c'est pas un vote sanction aujourd'hui, malheureusement,
01:21:43c'est un vote d'adhésion.
01:21:45C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de Français qui ont le sentiment
01:21:47qu'ils ont été très brutalisés dans leur quotidien.
01:21:49Les Gilets jaunes sont passés par là,
01:21:51la réforme des retraites est passée par là,
01:21:53la réforme de l'assurance-chômage, qui, aujourd'hui, est mise en pause,
01:21:56est passée aussi par là, suspendue pour l'instant.
01:21:59Et donc, je pense qu'il y a beaucoup de Français
01:22:01qui ont le sentiment, d'abord, de ne pas être écoutés,
01:22:03d'être brutalisés, mais aussi qu'on n'écoutait pas
01:22:05leurs aspirations profondes, notamment sur le pouvoir d'achat.
01:22:08Quand certains faisaient campagne sur la guerre en Ukraine
01:22:10ou sur d'autres thématiques, c'est vrai que le Ration nationale
01:22:13faisait campagne sur leur quotidien, le pouvoir d'achat.
01:22:15Et donc, ça, je pense que c'est quand même quelque chose aussi
01:22:17qu'il va falloir questionner sur ce vote qui n'est plus un vote sanction,
01:22:20un vote d'adhésion, aujourd'hui.
01:22:22Il y avait une analyse très intéressante, ce week-end,
01:22:25dans la tribune du Dimanche, d'un expert du Brexit
01:22:28qui expliquait qu'il y a une distinction
01:22:29entre les anywhere et les somewhere.
01:22:31Il disait, en fait, le camp présidentiel,
01:22:33c'est les anywhere, en fait.
01:22:34Ils sont mondialisés, ils sont un peu partout,
01:22:37ils sont plutôt favorisés.
01:22:39Et puis, face à eux, il y a la majorité des Français,
01:22:41qui sont des personnes qui sont très attachées à leur territoire,
01:22:44qui ont du mal à finir leur fin de mois,
01:22:46qui ont une problématique, parfois,
01:22:47avec des questions de sécurité et d'immigration.
01:22:50Et je pense que la Macronie, aussi, a pêché
01:22:53sur la question du régalien, la sécurité et l'immigration,
01:22:55là où il y avait une demande forte de la part des Français.
01:22:59Et donc, aujourd'hui, ils le payent.
01:23:00Et puis, par ailleurs, pour terminer,
01:23:02je pense que, aussi, c'est la fin
01:23:03de la vision politique du macronisme,
01:23:05c'est-à-dire, je m'explique, la fin d'une aventure personnelle.
01:23:08On voit bien que la Macronie n'a pas d'implantation territoriale
01:23:11et est arrivée sans parti, sans programme.
01:23:14Et, en fait, il a voulu dynamiter, Emmanuel Macron,
01:23:16les clivages politiques et, en réalité,
01:23:18il les renforce encore plus,
01:23:19parce qu'aujourd'hui, on a deux blocs d'extrême droite,
01:23:22d'extrême gauche, face à face.
01:23:24Et donc, c'est vraiment un retour en boomerang de l'histoire
01:23:26et une envie des Français d'avoir, en fait, ce clivage politique,
01:23:30d'avoir le retour de clivage.
01:23:31Je ne dis pas le retour des partis traditionnels,
01:23:33parce qu'on voit aussi une recomposition totale,
01:23:35aujourd'hui, du paysage politique,
01:23:37avec les figures de l'ancien monde, si j'ose dire,
01:23:39qui s'éloignent, qui sont même mises en déroute.
01:23:42Et puis, de nouveaux visages qui apparaissent
01:23:43et, surtout, de nouvelles compositions politiques
01:23:46qui vont apparaître dans les mois qui viennent,
01:23:48avec peut-être, d'ailleurs, des coalitions de gouvernement
01:23:50qui seront tout à fait inédites, qu'en tout cas, on ne connaît pas,
01:23:52qu'on voit en Allemagne ou ailleurs, mais que nous, on ne connaît pas.
01:23:54Et c'est vrai qu'il va falloir apprendre aussi cette culture-là,
01:23:56même du compromis, pour l'instant,
01:23:58qu'on n'a pas du tout en France, malheureusement.
01:24:00Je suis complètement d'accord, en fait,
01:24:02mais juste que... Pourquoi je rigolais sur la tendresse ?
01:24:04Oui, je vous ai vu rigoler.
01:24:05Je rigolais sur la tendresse, parce que...
01:24:07Parce que c'était... Souvenez-vous, Marie Toussaint,
01:24:10pour les Verts, pour les Européennes,
01:24:11a fait toute sa campagne sur la notion de douceur,
01:24:14avec cette même réflexion, et qui, à mon avis, est très juste,
01:24:16sauf qu'elle, ça ne lui a pas du tout profité.
01:24:17Avec l'abandon des classes populaires,
01:24:18c'est ce que théorise François Ruff.
01:24:20Alors, là, on peut polariser, on peut faire campagne sur la douceur.
01:24:22Non, mais c'est ce que ça veut dire, en tout.
01:24:24Non, mais c'est vrai, il y a une brutalisation de la vie politique,
01:24:27et je pense que l'analyse est bonne,
01:24:28mais ce qui n'a pas marché pour Marie Toussaint,
01:24:31je ne suis pas sûr que ça marche pour François Ruffin, on verra.
01:24:35Juste une chose, je suis complètement d'accord avec vous,
01:24:36moi, je vois, dans les circonscriptions de l'Ouest,
01:24:39sur nos trois régions, quand je vois les résultats,
01:24:42qui arrivent en tête dans chacune des circonscriptions ?
01:24:45J'y vais à gros traits, c'est un peu caricatural,
01:24:47ce que je veux dire, mais les villes, notamment les grandes villes,
01:24:50c'est le nouveau Front populaire,
01:24:51les territoires qui vont bien,
01:24:53qui se portent bien économiquement, socialement,
01:24:55parce qu'il y a du tourisme, de l'emploi, etc.,
01:24:58c'est Renaissance,
01:24:59et des circonscriptions plutôt rurales ou un peu en souffrance,
01:25:02c'est le Rassemblement national.
01:25:04Et donc, je vous rejoins sur cette espèce,
01:25:08ces nouvelles lignes de fracture qui s'affirment,
01:25:11elles ne sont pas nouvelles, elles s'affirment,
01:25:14et sur l'idée qu'il y aurait,
01:25:18on est d'accord sur la possibilité,
01:25:20il reste encore cette éventualité de recomposer une majorité,
01:25:23mais encore une fois,
01:25:24qui n'aura plus rien à voir avec celle qu'on a connue
01:25:28et qui ne sera pas dominée par le centre, c'est clair,
01:25:30mais le centre n'a pas été complètement étouffé
01:25:33et pas complètement écrasé.
01:25:34Autour de qui elle va se rendre ?
01:25:36Ah, ça, il faut voir,
01:25:37mais ça dépend aussi de toutes les négociations
01:25:40et les discours qui sont tenus, notamment sur les désistements
01:25:43et dans le cadre des triangulaires.
01:25:45Parce qu'avant de se projeter sur l'après,
01:25:47il y a un entre-deux-tours qui va se jouer là.
01:25:50– Si vous braquez complètement la France insoumise et les insoumis
01:25:54en disant que ce sont des dangereux extrémistes,
01:25:56ils sont infréquentables, etc.,
01:25:58ce qui a été fait pendant toute la campagne par le Bloc central,
01:26:01comment vous pouvez espérer créer une espèce d'arc républicain,
01:26:04comme disait Roger Carucci à l'instant,
01:26:06si vous n'avez pas au moins quelques députés insoumis dedans ?
01:26:10Ce n'est pas possible, parce que si personne n'a la majorité,
01:26:13si vous avez, mettons 220, 230, 250 députés Rassemblement national,
01:26:17et une cinquantaine de députés LFI
01:26:20que vous avez ostracisés, méprisés, rejetés,
01:26:23là, vous avez deux blocs qui, à eux deux,
01:26:28peuvent se comporter en contre systématiquement
01:26:30et avoir une majorité en contre.
01:26:32Donc, il faudra bien aller chercher aussi,
01:26:34dans cette idée de grand arc républicain,
01:26:37il faudra aller des LR jusqu'à certains LFI,
01:26:41et ça, c'est maintenant que c'est en train de se passer.
01:26:43– Vous parlez des fondeurs des budgets.
01:26:44– Oui, notamment, on va parler de François Ruchin,
01:26:46il y en a d'autres.
01:26:47– Eh oui, mais par exemple, François Ruchin pourrait faire partie
01:26:50des gens qui pourraient être intégrés dans ce…
01:26:53– Alexis Corbière s'il est réélu.
01:26:55– Ce que dit la majorité, effectivement,
01:26:58mais est-ce qu'il faut, oui ou non, inclure LFI dans l'arc républicain ?
01:27:03C'est le débat.
01:27:04Est-ce que le front républicain doit aussi se faire contre LFI ?
01:27:06C'est le débat qui traverse les partis, notamment la majorité.
01:27:09– Les électeurs qui répondront à cela, tout simplement.
01:27:11Et si vous voulez, moi, je ne suis pas tout à fait d'accord
01:27:13avec ce que vous venez de dire, c'est que la réalité,
01:27:15c'est que ce que vous appelez le bloc central,
01:27:17d'ailleurs qui s'auto-désigne comme le bloc central,
01:27:20est un bloc qui est aujourd'hui sociologiquement minoritaire.
01:27:23Emmanuel Macron a réussi à être politiquement majoritaire
01:27:27en étant sociologiquement minoritaire.
01:27:29Ça a été sa prouesse et sa grande réussite politique.
01:27:31Parce que le macronisme, il vient de loin, d'une certaine manière,
01:27:34comme le marinisme ou l'eupénisme viennent de loin.
01:27:38Le macronisme, c'est finalement une tentative de sauvetage
01:27:43de ce que l'on appelait le cercle de la raison en 2016-2017,
01:27:47au moment où, déjà, on voit bien que ce bloc de la raison
01:27:51est percuté sociologiquement, politiquement,
01:27:54par des forces qui veulent le mettre en échec.
01:27:57Et Emmanuel Macron, ça a été, d'une certaine manière,
01:28:00la divine surprise qui a permis d'éviter un premier échec dès 2017.
01:28:05Il faut se souvenir de ce que c'était 2017.
01:28:072017, vous aviez eu la victoire de Trump en 2016,
01:28:10vous aviez eu le Brexit, vous aviez eu une coalition
01:28:12absolument improbable en Italie entre dépôts publicistes de bord
01:28:16et une poussée déjà très forte du Rassemblement national
01:28:20dans sa nouvelle version qui était la version Marine Le Pen.
01:28:23Donc, bon, Macron surgit, il l'emporte
01:28:27et il arrive à faire ce que n'avaient pas fait ses prédécesseurs,
01:28:29c'est-à-dire à remettre, à mettre ensemble des gens
01:28:33qui, soit au centre-gauche, soit au centre-droite,
01:28:36partageaient à peu près la même vision du monde.
01:28:38Donc, ça a marché.
01:28:39Mais la réalité, c'est que ce bloc-là était sociologiquement toujours minoritaire.
01:28:44Aujourd'hui, le problème, c'est qu'Emmanuel Macron
01:28:46est sociologiquement minoritaire, mais il est aussi politiquement minoritaire.
01:28:50Donc, le bloc central est politiquement minoritaire.
01:28:52Donc, moi, j'ai les plus grands doutes, si vous voulez,
01:28:54quand vous êtes politiquement minoritaire,
01:28:55dans un contexte qui est celui que nous connaissons,
01:28:57que l'on soit en mesure, dans l'urgence,
01:29:01et quand même dans une forme de panique, il faut bien le dire,
01:29:04reconstituer une coalition dont on ne sait pas
01:29:07quels sont très bien les contours.
01:29:08Parce qu'une coalition qui va de M. Philippe à M. Mélenchon,
01:29:14ça me paraît quand même un exercice hautement risqué,
01:29:17voire absolument improbable.
01:29:19Donc, il y a déjà cette réalité politique qui me paraît extrêmement difficile.
01:29:23Ensuite, si vous voulez, la réalité, c'est que, moi,
01:29:27j'ai les plus grands doutes sur la capacité, finalement,
01:29:32à organiser une riposte, comme essaye de l'organiser aujourd'hui
01:29:36Emmanuel Macron, pour faire barrage au Rassemblement national,
01:29:40parce qu'en fait, quel est l'objectif aujourd'hui du gouvernement ?
01:29:43Il faut savoir, et l'objectif de la majorité sortante,
01:29:46c'est non pas d'empêcher le Rassemblement national
01:29:50d'avoir une majorité relative, mais d'avoir une majorité absolue.
01:29:53Donc, ça veut dire quand même qu'on a dégradé largement,
01:29:55c'est le moins qu'on puisse dire, les ambitions politiques.
01:29:59Mais je ne suis même pas sûr qu'ils y parviennent, à ce stade.
01:30:02Parce que, d'abord, vous l'avez parfaitement rappelé,
01:30:05la vraie difficulté, c'est, d'abord, on va voir si les consignes
01:30:08vont être respectées par un certain nombre de candidats.
01:30:10Vous avez déjà un certain nombre de remontées de terrain
01:30:13qui montrent qu'il y a certains candidats qui disent,
01:30:14mais tu peux toujours parler, moi, il est hors de question que je me retire,
01:30:19parce que je me sens beaucoup plus légitime qu'un candidat du Front populaire.
01:30:24Et on peut le comprendre, parfois, sur le terrain,
01:30:25on peut comprendre tout à fait leur réaction.
01:30:27Et puis, le vrai sujet, c'est l'électorat.
01:30:29Qu'est-ce que va faire l'électorat ?
01:30:31Moi, ce que je constate, c'est que, globalement,
01:30:33depuis, maintenant, presque trois, quatre ans,
01:30:36et surtout depuis les dernières élections législatives de 2022,
01:30:39c'est que la stratégie, qui est la stratégie,
01:30:42ce qu'on a appelé la stratégie du cordon sanitaire,
01:30:45ou la stratégie du Front populaire, peu importe comment on l'appelle,
01:30:48fonctionne de moins en moins.
01:30:49– Front républicain, pas…
01:30:51– Qu'est-ce que j'ai dit ? – Front populaire.
01:30:52– Oui, mais enfin, qui est une sorte de Front républicain,
01:30:55à gauche, en l'occurrence, oui.
01:30:56Mais ça fonctionne de moins en moins.
01:30:58On l'a vu lors des dernières élections législatives.
01:31:00Je rappelle une chose, juste un point.
01:31:0289 députés élus en 2022 dans le cadre de duels.
01:31:09Donc, dans un mode de scrutin qui est un mode de scrutin
01:31:11dont on sait très bien qu'il est un mode de scrutin couperé.
01:31:14– On va en parler de ce… – Donc, ça va être compliqué.
01:31:16– On va parler de ce Front républicain.
01:31:17Avant d'en parler, j'aimerais qu'on fasse un peu un point
01:31:19sur les consignes des uns et des autres,
01:31:21et notamment les consignes de la majorité, avec Marco Pommier.
01:31:24Marco, vous êtes en duplex de l'Élysée.
01:31:27Emmanuel Macron a réuni son gouvernement, c'est bien cela.
01:31:30On imagine qu'il a été question de ces consignes de second tour ?
01:31:37– Tout à fait Clément, mais ce que je peux vous dire aussi,
01:31:38c'est que cette réunion stratégique entre Emmanuel Macron et ses ministres
01:31:42est toujours en cours.
01:31:44Une réunion stratégique où l'on parle bien sûr
01:31:46de cette question centrale des désistements.
01:31:48Hier, Emmanuel Macron appelait un rassemblement
01:31:51clairement démocrate et républicain.
01:31:53Pour Gabriel Attal, ça veut dire que les candidats
01:31:56du camp présidentiel arrivés en troisième position
01:31:58doivent se désister au profit de candidats
01:32:01qui peuvent battre le rassemblement national
01:32:04et qui défendent les valeurs de la République.
01:32:06Alors bien sûr, ça pose la question de savoir
01:32:08si tous les candidats de la France insoumise
01:32:11font partie, entre guillemets, de cet arc républicain,
01:32:14alors que depuis plusieurs semaines, la majorité renvoie dos à dos,
01:32:17je cite, l'extrême droite et l'extrême gauche.
01:32:20Clairement, c'est non pour Bruno Le Maire
01:32:22qui appelle à voter pour le camp social démocrate
01:32:25qui exclut de fait, selon lui, la France insoumise.
01:32:27Idem pour Édouard Philippe qui a dit hier soir
01:32:30ni Rennes ni la France insoumise.
01:32:32D'un autre côté, vous avez des ministres candidats
01:32:35qui se sont déjà désistés au profit de la gauche.
01:32:40C'est le cas de Sabrina Agresti-Roubach,
01:32:42de Marie Guévenou ou encore de Fadila Katabi,
01:32:45quand d'autres font de la résistance.
01:32:46C'est le cas de la ministre déléguée Dominique Faure.
01:32:49Alors, pour éviter la cacophonie,
01:32:51eh bien, Gabriel Attal va réunir à 15h en visio
01:32:56l'ensemble des candidats de la majorité
01:32:58pour rappeler les règles.
01:33:01Il le fera depuis le QG Renaissance.
01:33:03Merci, Marco. Merci beaucoup d'avoir été avec nous
01:33:06depuis l'Elysée où vous nous dites ce séminaire gouvernemental.
01:33:09Et donc, toujours en cours autour d'Emmanuel Macron.
01:33:11Elles sont si claires que ça, les consignes de désistement ?
01:33:13Pas du tout. Là, on a 50 nuances d'opinion,
01:33:1650 nuances possibles de désistement.
01:33:19On le voit bien, certains se maintiennent,
01:33:21d'autres pas. Dominique Faure, en effet,
01:33:23quand même, se maintient alors qu'elle est en 3e position.
01:33:26Bon. Cela dit, c'est vrai qu'on a une cacophonie
01:33:29depuis hier soir absolument invraisemblable.
01:33:31On a Gabriel Attal, Premier ministre,
01:33:33qui nous explique que, surtout pas l'ERN,
01:33:35donc désistement absolu face aux candidats républicains.
01:33:38Ensuite, on a un bloc constitué, si je résume la situation...
01:33:42Elle devient de plus en plus compliquée,
01:33:44il faut être tout à fait honnête avec les spectateurs.
01:33:46On a un bloc, Edouard Philippe, François Bayrou,
01:33:48Yael Brune-Pivet et d'autres...
01:33:51Bruno Le Maire.
01:33:52Bruno Le Maire, bien sûr, qui dit que c'est ni-ni,
01:33:54donc ni ERN, ni LFI.
01:33:56Et puis, des petites nuances, avec Yael Brune-Pivet,
01:33:58qui dit que ce sera au cas par cas.
01:34:00Donc, en fait, on se dit, comment ça va se passer ?
01:34:03Est-ce qu'il y a une liste qui va être faite
01:34:04des LFI fréquentables, ceux qui ne sont pas fréquentables ?
01:34:07C'est vrai que ça devient tout à fait ubuesque.
01:34:09Il y a là une réunion assez inédite,
01:34:11parce que c'est très rare qu'Emmanuel Macron
01:34:13réunisse les ministres, les ministres délégués,
01:34:15les secrétaires d'Etat.
01:34:16On voit quand même là qu'il y a une vraie problématique
01:34:19pour avoir une consigne claire,
01:34:21et c'est vraiment ce qui fait défaut aujourd'hui,
01:34:23et ce qui risque de coûter encore des voix, sincèrement,
01:34:27à la majorité présidentielle.
01:34:29Et puis, vous ajoutez à ça une écurie présidentielle
01:34:32qui est en train de se dessiner au sein même du camp macroni.
01:34:35C'est-à-dire qu'on voit quand même Édouard Philippe,
01:34:37qui, d'ailleurs, soir dit, je suis prêt.
01:34:39Il faut recomposer la droite et le centre, et je suis prêt.
01:34:42On voit Bruno Le Maire aussi, qui a ses aspirations.
01:34:45On voit Darmanin, on aura sûrement.
01:34:46Enfin, on voit là que, en fait,
01:34:48non seulement Emmanuel Macron, c'est inédit,
01:34:51ne pourra pas se représenter,
01:34:52donc, évidemment, c'est très compliqué pour lui
01:34:54de tenir ses troupes.
01:34:55Deuxièmement, il est lâché par tous.
01:34:57Et troisièmement, il a une écurie présidentielle face à lui,
01:35:00avec chacun qui joue sa propre musique.
01:35:02Donc, là, en effet, c'est extrêmement complexe
01:35:04pour la majorité présidentielle.
01:35:05Ça veut dire qu'aujourd'hui, Emmanuel Macron,
01:35:07il n'a plus l'autorité, il a perdu la main.
01:35:09Tout le monde fait ce qu'il veut au sein du camp présidentiel ?
01:35:11Oui, ça a été extrêmement bien résumé.
01:35:13Je pense que c'est exactement ça.
01:35:14Et les ambiguïtés, le flou dans la prise des prises de parole
01:35:18du président de la République et du Premier ministre,
01:35:21contrairement à ce qui a pu être dit à chaud,
01:35:23les propos du Premier ministre sont très ambigus.
01:35:25C'est-à-dire qu'il y a l'idée de tout faire
01:35:29pour favoriser les candidats qui défendent la République,
01:35:32mais tout dépend comment vous définissez
01:35:35qui défend la République et les valeurs républicaines
01:35:37et qui ne le fait pas.
01:35:38Et donc, à partir du moment où il ne cite pas les Insoumis,
01:35:42contrairement à Jean-Luc Mélenchon,
01:35:43qui, lui, a eu des prises de position très claires,
01:35:46je crois qu'effectivement, c'est le scénario
01:35:49qui a été esquissé par Yelbraun-Pivet,
01:35:52qui tient la corde depuis le début, c'est-à-dire avant le premier tour,
01:35:55et qui va se confirmer, là, après la réunion de cet après-midi.
01:35:59C'est-à-dire qu'ils vont faire dans la dentelle en disant
01:36:02que ce candidat-là du Nouveau Front populaire,
01:36:07il n'est pas républicain, on ne se désistera pas en sa faveur.
01:36:12Donc, il reste à voir combien de circonscriptions
01:36:15ça va concerner, est-ce que ça peut changer, puisque moi…
01:36:19– Ces stratégies de désistement, Arnaud,
01:36:21elles sont une énième preuve de la fin du Macronisme,
01:36:24il n'y a plus de chefs, il n'y a plus de lignes.
01:36:27– Oui, enfin, aujourd'hui, en effet, la parole d'Emmanuel Macron
01:36:29est quand même fortement démonétisée et d'abord au sein même de ses troupes
01:36:34qui ont été profondément désappointées par cette décision
01:36:39aussi hâtive que brutale d'une dissolution, ça, on le voit bien.
01:36:44Mais le problème, c'est de savoir quelle va être surtout la réaction
01:36:48de l'électorat d'Emmanuel Macron lorsqu'on va l'enjoindre
01:36:54de voter pour des candidats du Front populaire,
01:36:57d'ailleurs, quel qu'il soit, parce que le problème,
01:36:59c'est que le Front populaire, on peut faire le tri,
01:37:01on peut dire, décider, oui, celui-là, il est social-démocrate,
01:37:03oui, il est convenable, celui-là, non, pas du tout,
01:37:06il n'est pas convenable, en l'occurrence.
01:37:07Enfin, la réalité, c'est qu'il y a aussi un programme du Front populaire,
01:37:11il ne faut jamais l'oublier, le programme du Front populaire,
01:37:13je ne suis pas sûr que l'électorat macroniste soit favorable
01:37:16au programme économique du Front populaire, je ne suis pas sûr que…
01:37:19– Après, Gabriel Attal a insisté, il n'y a pas, à ses yeux,
01:37:22de risque de majorité, nouveau Front populaire,
01:37:24alors qu'il y a un risque de majorité Rassemblement national.
01:37:27– D'accord, mais ce n'est pas suffisant.
01:37:28– Les électeurs vont passer à…
01:37:29– Je pense que c'est un argument qui est globalement insuffisant
01:37:32pour une grande partie de leur électorat,
01:37:34ils ne vont pas, pour autant, aller voter pour un candidat du Front populaire
01:37:38qui n'est pas clair, à leurs yeux, sur les questions économiques,
01:37:40qui n'est pas clair, à leurs yeux, sur les questions de l'immigration,
01:37:43qui n'est pas clair, à leurs yeux, sur les questions nucléaires,
01:37:47donc le grand risque, aujourd'hui, en fait, que cette stratégie porte,
01:37:51c'est qu'en effet, il y ait une déperdition
01:37:53et qu'une partie de cet électorat macroniste se réfugie dans l'abstention
01:37:58pour ne pas aller voter pour des électeurs,
01:38:02pour des électeurs, pour des candidats du Front populaire.
01:38:05Et le risque, c'est ce qu'on appelle en science politique
01:38:08l'abstention différentielle, c'est-à-dire qu'en effet,
01:38:10ça va profiter à ceux qui sont, en tout cas,
01:38:13les plus en tête au premier tour.
01:38:15– Est-ce que ce risque n'existe pas aussi pour les électeurs de gauche
01:38:17qui ont fait barrage au RN en votant Macron en 2017,
01:38:20fait barrage au RN en votant Macron en 2022,
01:38:23et qui aujourd'hui ont le mandat de faire barrage ?
01:38:27– Oui, par exemple, il y aura des circonscriptions quand même
01:38:30et qu'il faudra observer de près,
01:38:31notamment la circonscription de Madame Borne,
01:38:33puisque je comprends qu'il y a le candidat Front populaire,
01:38:37mais plutôt LFI, qui se retire.
01:38:41Il va falloir expliquer à cet électorat
01:38:43qu'il va falloir voter pour celle qui a mis en place
01:38:47la réforme de la retraite à coup de 49-3
01:38:50pour reprendre la rhétorique du Front Poupière.
01:38:53Donc là aussi, il y a ce risque-là, en effet.
01:38:56– Double chose, d'abord, je pense que,
01:38:57pour répondre à votre question, les électeurs de gauche,
01:38:59d'abord, ils l'ont mauvaise, comme on dit,
01:39:01parce qu'à deux reprises, en effet, Emmanuel Macron leur a demandé
01:39:04de faire barrage à l'extrême droite, ils l'ont fait.
01:39:07Et là, en fait, ils se retrouvent face à un président
01:39:09qui n'est pas capable pour l'instant de donner de consignes claires
01:39:11et qui s'était en plus érigé lui-même comme barrage au Front National.
01:39:14Or, depuis son élection en 2017, le RN n'a fait que monter,
01:39:18c'est une progression constante.
01:39:19Et puis, deuxième chose, Jordan Bardel a très bien compris
01:39:23que Jean-Luc Mélenchon était un repoussoir.
01:39:24D'ailleurs, pour preuve, dès ce matin, il propose un débat
01:39:27avec Jean-Luc Mélenchon, alors qu'il sait pertinemment
01:39:30que l'Alliance de gauche ne veut pas le Jean-Luc Mélenchon
01:39:32comme Premier ministre.
01:39:33Et donc ça, en effet, c'est aussi un repoussoir
01:39:35pour une partie de l'électorat de gauche,
01:39:37qui considère que cette alliance était certes nécessaire
01:39:40pour essayer d'endiguer la montée du RN,
01:39:42mais pas forcément au goût de tout le monde,
01:39:44parce qu'en effet, la France insoumise avait eu des prises d'opposition
01:39:47pendant la campagne des Européennes extrêmement clivantes
01:39:50et qui ont posé un problème à beaucoup d'électeurs de gauche,
01:39:52qui n'ont d'ailleurs pas compris, dans certains cas,
01:39:53pourquoi Raphaël Glucksmann allait s'allier avec Alafi,
01:39:56lequel d'ailleurs, dès hier soir,
01:39:58si on est entre lignes de son post hier soir sur Instagram,
01:40:02expliquait qu'aujourd'hui, on faisait alliance, on faisait barrage,
01:40:05mais qu'au lendemain du 8 juillet, chacun ferait part
01:40:08de ces prises d'opposition et de ces dissensions.
01:40:11Donc voilà, c'est extrêmement clair.
01:40:12Mais c'est vrai que Jean-Luc Mélenchon, là,
01:40:14est agité comme un épouvantail pour ceux de gauche
01:40:17qui pourraient peut-être, et qui avaient d'ailleurs rallié
01:40:19Emmanuel Macron, qui pourraient peut-être être tentés
01:40:20pour aller faire barrage et voter pour l'Alliance de gauche.
01:40:23– Il est agité comme un épouvantail,
01:40:25mais il fait tout pour être un épouvantail.
01:40:26– Ah ben il fait tout, ça, on est bien d'accord.
01:40:27– Il faut s'interroger sur les intentions de Jean-Luc Mélenchon.
01:40:30Jean-Luc Mélenchon est vraisemblablement quelqu'un
01:40:32qui peut-être, aujourd'hui, spécule sur la victoire
01:40:35et la majorité absolue du Rassemblement national
01:40:37pour jouer le coup d'apprise.
01:40:38C'est vrai qu'hier, l'apparition de Jean-Luc Mélenchon
01:40:40avec à ses côtés Mme Rima Hassan,
01:40:42qui est une des personnalités, en tout cas très contestée,
01:40:45par une partie du bloc majoritaire, mais aussi au sein de la gauche,
01:40:49envoie un signal qui est un signal très négatif.
01:40:51– Heureux d'être là, en plus, qui n'avait rien à faire,
01:40:53qui n'était même pas en campagne pour l'égislatif.
01:40:55Et juste deux secondes, si je peux me permettre,
01:40:57c'est vrai que je suis tout à fait d'accord avec vous.
01:40:59C'est-à-dire que là, en fait, ce qu'on voit en sous-titre,
01:41:02c'est une stratégie de Jean-Luc Mélenchon à l'œuvre,
01:41:04qui est qu'en fait, au final, qu'est-ce qu'il fait ?
01:41:06Il fait tout pour que la gauche ne soit pas en position
01:41:08d'avoir le pouvoir, la majorité absolue.
01:41:12Il veut en fait fracturer la gauche, et donc ce sur quoi il parie,
01:41:15c'est le dernier, en fait, ça sera moi.
01:41:16Et en fait, ce qui compte, c'est 2027 pour lui.
01:41:19Donc en fait, lui, ce qu'il aime, ce qu'il souhaiterait, si j'ose dire,
01:41:21et c'est ce que craignent beaucoup de gens de l'Alliance de gauche,
01:41:25et d'ailleurs, les larmes, aujourd'hui, ce matin,
01:41:28chez nos confrères de France Inter, de la présidente des écologistes,
01:41:31a montré, en fait, combien il y a des divisions à l'œuvre
01:41:34au sein même de cette gauche.
01:41:36En fait, Jean-Luc Mélenchon, il parie sur quoi ?
01:41:38Il parie sur le fait que des membres de l'Alliance de gauche
01:41:41vont aller faire un gouvernement de coalition,
01:41:44et puis ça va très mal se passer,
01:41:45et au final, il ne restera plus qu'une personne pour 2027 à gauche,
01:41:48ça sera lui, le recours.
01:41:49Stéphane Vernet, là-dessus,
01:41:51quelle est la durée de vie du nouveau front populaire pour vous ?
01:41:53Moi, je l'ai déjà dit à plusieurs reprises,
01:41:55je le redis, c'est un contrat de législature
01:41:57qui a été signé pour 100 jours, et il tiendra 100 secondes, en fait.
01:42:00Donc une fois que le deuxième tour sera passé, c'est fini.
01:42:03Chacun suivra ses logiques,
01:42:04et la logique de Jean-Luc Mélenchon, ça a été très bien décrit,
01:42:07il n'y a pas de peut-être, il l'a théorisé,
01:42:09voilà, c'est une stratégie du chaos, il suit sa partition,
01:42:14et je pense que le pays se trouve exactement là où il voulait qu'il soit,
01:42:19en tout cas par rapport à sa stratégie et ses intentions,
01:42:21il ne faut pas se tromper,
01:42:23et je trouve, vous parliez du message de Jordan Bardella ce matin,
01:42:26je le trouve très intéressant,
01:42:27parce qu'on assiste à un inversement total des valeurs,
01:42:30vous avez un Jordan Bardella qui dit,
01:42:33c'est soit l'alliance du pire et l'extrême-gauche au pouvoir,
01:42:37soit l'Union nationale, la République et ses valeurs,
01:42:39c'est-à-dire que Jordan Bardella,
01:42:41race homo-nationale,
01:42:43devient l'homme de la République,
01:42:46le républicain, celui de l'Union nationale...
01:42:49Prêt à faire barrage, à éléphie,
01:42:53dans certains cas de figure, en tout cas, il l'a sous-entendu.
01:42:55Et si on en est là aussi, je rejoins Arnaud Bénédict,
01:42:58c'est la responsabilité de Jean-Luc Mélenchon,
01:43:01elle est, pour ne pas dire totale, elle est essentielle.
01:43:05Et on va voir que Gabriel Attal,
01:43:07il a tenté d'envoyer des signaux à la gauche hier soir,
01:43:09et c'est l'une des annonces surprises de la soirée.
01:43:11Il a suspendu la réforme de l'assurance chômage.
01:43:14On voit ça avec Flora Sauvage.
01:43:16En suspendant la mise en oeuvre de la réforme de l'assurance chômage,
01:43:19le Premier ministre Gabriel Attal a fait un geste
01:43:22envers les oppositions.
01:43:23Critiquée tant par le Rassemblement national
01:43:26que par le Nouveau Front populaire,
01:43:27cette réforme devait être enterrinée par décret ce lundi
01:43:30pour une entrée en vigueur au 1er décembre.
01:43:33Après cette annonce, le ministre de l'Economie et des Finances
01:43:36se dit circonspect.
01:43:37Il fait son travail de Premier ministre.
01:43:39Je vous donne ma conviction de ministre de l'Economie et des Finances.
01:43:42Si la France veut le plein emploi,
01:43:44si elle veut sa réindustrialisation,
01:43:46si elle veut rester une puissance économique de tout premier plan,
01:43:49il faut aller vers le plein emploi.
01:43:50Il faut poursuivre la réforme de l'indemnisation au chômage.
01:43:53La réforme devait réduire la durée maximale d'indemnisation
01:43:56de 18 à 15 mois pour les personnes âgées de moins de 57 ans.
01:44:01Le texte prévoyait aussi un durcissement
01:44:03des conditions d'affiliation à l'assurance chômage.
01:44:06Pour l'ERN, cette réforme avortée est une victoire.
01:44:09Ça prouve bien que ce projet était complètement injuste
01:44:12et était fondé uniquement sur des bases électoralistes.
01:44:14C'était pour essayer de mobiliser
01:44:16ce qu'ils estimaient être leur électorat
01:44:18contre les chômeurs, contre les plus fragiles,
01:44:21pour essayer de faire croire que s'il y a entre 3 millions de chômeurs
01:44:23et 2 millions de mal employés, c'est leur faute
01:44:25et pas l'échec de la politique économique et sociale de M. Attal.
01:44:29Donc, j'en suis ravi.
01:44:30Farouchement opposé à la réforme,
01:44:32la CGT a également salué la suspension du projet
01:44:35pour éviter un vide juridique.
01:44:36Les règles actuelles restent en vigueur jusqu'au 31 juillet.
01:44:41Tatiana, d'un mot, la suspension de cette réforme à l'assurance chômage,
01:44:45c'est pour éviter une TVA sociale d'entre deux tours, comme en 2007 ?
01:44:49C'est un clin d'œil qui est fait aux électeurs de gauche
01:44:51qui pourraient justement peut-être être tentés d'aider,
01:44:55si j'ose dire, le Bloc central.
01:44:57C'est cela dit, je pense, un très mauvais pari
01:44:58parce que, de l'autre côté, les Républicains considèrent
01:45:01que c'est un très mauvais signal qui est envoyé.
01:45:04Par ailleurs, comme c'était dit, c'est d'ailleurs même une confirmation
01:45:06de la position du Rassemblement national.
01:45:08Il me semble que c'est un effet tout à fait contre-productif.
01:45:10Et puis, par ailleurs, on l'a encore vu là dans le sujet,
01:45:13ça met encore en surface les divisions au sein du propre camp présidentiel.
01:45:17Vous voyez, regardez la sortie de Bruno Le Maire,
01:45:19qui contredit d'emblée la position du Premier ministre.
01:45:23Donc, je pense que c'est un très mauvais signal.
01:45:25Ça arrive trop tard, c'est trop tard.
01:45:26Le mal a été fait, c'est trop tard.
01:45:28Trop tard, pardon ?
01:45:29Oui, ça me rappelle, c'est pas tout à fait la même chose,
01:45:32mais ça me rappelle, en 1997, quand Alain Juppé,
01:45:34dans l'entre-deux-tours, avait dit qu'il abandonnerait Matignon
01:45:38une fois les élections législatives passées.
01:45:41Si vous voulez, on lâche quelque chose,
01:45:42on lâche du lest pour, justement, essayer de sauver ce que l'on peut sauver.
01:45:47Donc là, c'est la réforme sur l'assurance-chômage.
01:45:50Mais en effet, je revois ce que vous dites,
01:45:53la vraie difficulté, c'est qu'en l'occurrence,
01:45:55vous avez le ministre de l'Économie qui, finalement,
01:45:59contredit son Premier ministre.
01:46:00C'est vrai que c'est quand même un attelage qui devient un peu difficile.
01:46:03Bonneau-Lemaire aime bien faire ça.
01:46:04En plus, dans l'entre-deux-tours d'une élection législative,
01:46:07je pense que ça complique la situation.
01:46:08Allez, on continue le tour des résultats dans nos régions.
01:46:10Après Poitiers, direction Marseille, on retrouve Léo Purguet.
01:46:13Bonjour, Léo. Merci beaucoup d'être avec nous,
01:46:15président et directeur éditorial du journal La Marseillaise.
01:46:19Comment se sont passées ces élections dans les Bouches-du-Rhône, Léo ?
01:46:23Dans les Bouches-du-Rhône, elles ont été très contrastées
01:46:26parce qu'il y a eu, bien sûr, la vague RN
01:46:31qui a été très forte, comme dans le reste du pays.
01:46:36Il y a eu des surprises aussi,
01:46:37avec des sortants de la majorité présidentielle
01:46:39qui ont été placés en troisième position.
01:46:42Certains ont tenté de se maintenir,
01:46:45certains ont lâché depuis ce matin,
01:46:48et puis d'autres attendent encore le séminaire de la majorité,
01:46:52de l'ex-majorité présidentielle, pour se prononcer.
01:46:57En tout état de cause, à Marseille,
01:47:00la gauche est désormais dans tous les seconds tours.
01:47:04Deux députés insoumis ont été élus au premier tour,
01:47:08et donc nous avons une situation qui n'est pas tout à fait la même
01:47:13que la situation nationale.
01:47:16Et Léo, un mot sur la cinquième circonscription
01:47:18des Bouches-du-Rhône.
01:47:19Tatiana, vous parliez des candidats Purguets.
01:47:21Il y avait un candidat Purguet par Mélenchon
01:47:23dans cette circonscription.
01:47:26Oui, il y a eu une soirée avec beaucoup de suspense,
01:47:29puisqu'il s'agit d'Hendrik Davy,
01:47:31qui était confronté à Alain Popelard,
01:47:35qui lui représentait la ligne mélenchoniste-légitimiste.
01:47:41Ils ont été très proches pendant tout le dépouillement.
01:47:45Et finalement, Hendrik Davy est arrivé à un point
01:47:49devant son concurrent insoumis officiel.
01:47:53En première position, c'est l'ERN.
01:47:56Il y a eu beaucoup d'incertitudes pour savoir si le troisième,
01:48:01c'est-à-dire Alain Popelard, le représentant de Jean-Luc Mélenchon,
01:48:04allait se désister ou non.
01:48:06Il a demandé à Hendrik Davy, pourtant arrivé deuxième, de le faire.
01:48:11Et puis, face à la pression, il a fini par adresser un communiqué
01:48:15indiquant qu'il ne prendrait pas le risque de faire gagner l'ERN.
01:48:19Par conséquent, il a appelé à voter Hendrik Davy.
01:48:22Merci, Léo. Ça souffle.
01:48:24Il y a beaucoup de Mistral à Marseille.
01:48:26Merci, Léo.
01:48:27Je suis en direct du Mondial La Marseillaise à Pétanque.
01:48:31Je vous y invite pour la prochaine fois, Auriane.
01:48:35Avec grand plaisir. Profitez bien.
01:48:37Merci, Léo. On regarde la Une.
01:48:38Une semaine pour lui barrer la route.
01:48:40C'est Jordan Bardella, à la Une de La Marseillaise.
01:48:43Merci, Léo. On vous retrouve très vite.
01:48:45On prend la direction de l'Assemblée nationale.
01:48:47On va voir Elsa Mondingava.
01:48:49Elsa, dans quelques instants, quelques minutes,
01:48:52les premiers députés élus d'hier soir
01:48:54vont faire leur entrée dans l'Assemblée.
01:48:58Dans 10 minutes, à 14h, les portes de l'Assemblée vont s'ouvrir.
01:49:03Il y a des députés qui sont déjà dans le secteur.
01:49:05Emmanuel Grégoire, député socialiste nouvellement élu à Paris
01:49:09est dans le coin. J'ai vu la communiste Elsa Faucillon.
01:49:12Il y en a 76 des députés qui ont été élus au premier tour.
01:49:15Ils ne vont pas tous venir aujourd'hui.
01:49:17Certains seront présents.
01:49:18On annonce des députés socialistes.
01:49:20Il y aura le député Pierre Cazeneuve, réélu dans les Hauts-de-Seine.
01:49:24Des députés du Nouveau Front Populaire,
01:49:26beaucoup d'insoumis et des communistes.
01:49:2876 députés élus d'hier soir, 39 du Rassemblement national.
01:49:32Mais eux sont plutôt en province,
01:49:35donc ne seront pas à Paris aujourd'hui.
01:49:3732 du Nouveau Front Populaire,
01:49:392 députés du camp présidentiel, un député LR
01:49:41et 2 députés d'hiver droite.
01:49:43Ouverture des portes à 14h pile.
01:49:45Merci, Elsa.
01:49:46On suivra, bien sûr, tout ça sur nos antennes,
01:49:49l'arrivée de ces députés suite de cette édition spéciale.
01:49:53Peut-être un mot de conclusion sur cet entre-deux-tours
01:49:56et sur les projections sur ce qui va se passer dimanche prochain.
01:50:00C'est un entre-deux-tours qui peut nous réserver des surprises.
01:50:03C'est un entre-deux-tours risqué.
01:50:05Pour quel camp ?
01:50:06Il est extrêmement risqué pour le président de la République.
01:50:09Il est face à un dilemme, globalement, aujourd'hui.
01:50:13Soit il y a une majorité absolue
01:50:15ou une majorité relative forte pour le RN,
01:50:17ce qui est une des hypothèses les plus probables aujourd'hui
01:50:20au vu de la dynamique électorale.
01:50:23Soit il organise l'ingouvernabilité du pays.
01:50:26Et s'il organise l'ingouvernabilité du pays,
01:50:28il rend un très mauvais service
01:50:30aux institutions de la Ve République.
01:50:32Certains ne manqueront pas, d'une certaine manière,
01:50:35de lui demander un certain nombre de comptes.
01:50:38La vérité, c'est qu'aujourd'hui, c'est lui qui est le plus en difficulté.
01:50:42C'est, malgré tout, Emmanuel Macron.
01:50:44C'est le président de la République.
01:50:46C'est le camp présidentiel.
01:50:47– Stéphane ?
01:50:48– En fait, le RN a déjà gagné, et haut la main.
01:50:53Alors, quel que soit le résultat de dimanche,
01:50:56je ne suis pas certain qu'ils aient une majorité absolue.
01:50:58Par contre, quand je dis que le RN a déjà gagné,
01:51:00c'est qu'il y a un aspect que personne n'aborde,
01:51:03c'est que pour le RN, cette élection, c'est jackpot trois citrons.
01:51:07C'est entre, avec 10 millions d'électeurs au premier tour
01:51:10et plus de 200 députés a priori élus.
01:51:14En gros, c'est un parti qui va toucher à peu près 20 millions d'euros par an.
01:51:18– Et dont le temps de parole dans les médias va forcément monter.
01:51:20– Exactement, donc ça donne des moyens considérables
01:51:23à la machine rassemblement national pour les municipales de 2026,
01:51:31pour la présidentielle de 2027.
01:51:33Donc, même s'ils n'ont pas la majorité absolue dimanche prochain,
01:51:36ils ont déjà gagné, de ce point de vue, et haut la main.
01:51:40Ils ont surtout gagné parce que moi, je constate que pendant cette campagne,
01:51:43malgré toutes les polémiques qu'il y a eues qui auraient pu atteindre le RN,
01:51:46je pense à la question des binationaux,
01:51:47avec notamment cette sortie de Roger Sudreault,
01:51:49je pense aussi à cette question de chef des armées,
01:51:53la polémique sur le président de la République chef des armées,
01:51:56ça n'a pas touché le RN et en fait, ça n'a rien fait.
01:51:59Et donc, ce que je constate, c'est qu'il risque de se renforcer
01:52:02et là où ça peut être dangereux, c'est non seulement pour l'alliance de gauche,
01:52:05parce qu'on risque de voir beaucoup de divisions, beaucoup de dissensions
01:52:08et donc, j'espère qu'ils sauront surmonter ces divisions
01:52:11pour arriver à faire front,
01:52:12et puis au sein du bloc de la majorité, du bloc central,
01:52:15parce que là aussi, on l'a vu tout à l'heure,
01:52:17il y a des divisions, il y a des divergences,
01:52:19il risque d'y avoir 50 nuances de désistement
01:52:22et donc là, ça risque de participer justement à la confusion.
01:52:25La clarification que voulait le président de la République
01:52:27mène à un énorme problème de bordélisation du pays,
01:52:32il faut être tout à fait honnête,
01:52:34et on est tous dans l'inconnu absolu
01:52:35de ce qui va se passer à l'Assemblée nationale
01:52:37avec un vrai questionnement sur une Assemblée nationale ingouvernable,
01:52:40et là, qu'est-ce qui se passe ?
01:52:41C'est le risque, Arnaud.
01:52:42En un mot, il nous reste 30 secondes.
01:52:43D'avoir une Assemblée nationale ingouvernable.
01:52:45Oui, c'est un risque,
01:52:46et ce qui sera si inédit sous la Ve République,
01:52:48parce qu'encore une fois, la Ve République
01:52:50est faite pour dégager des majorités stables
01:52:52et permettre à des gouvernements de gouverner dans la durée.
01:52:54Dans ce cas-là, on serait dans une crise assez exceptionnelle,
01:52:56oui, tout à fait.
01:52:57Merci, merci beaucoup.
01:52:59Merci, Arnaud Benedetti, d'avoir été avec nous.
01:53:00Merci, Stéphane Vernet.
01:53:02On se retrouve demain, nous, Stéphane.
01:53:03Et merci, Tatiana Renard-Barzac.
01:53:05Merci, Clément.
01:53:06Merci à vous, Oriane.
01:53:08La journée spéciale législative se poursuit
01:53:10sur les chaînes parlementaires dans quelques instants.
01:53:12Vous avez rendez-vous avec Brigitte Boucher,
01:53:14qui va vous faire vivre l'arrivée des tout premiers députés
01:53:17à l'Assemblée, élus dès hier soir et puis à 18h.
01:53:19Rendez-vous avec Thomas Hugues, Sens Public.
01:53:22Vous souhaitez une très bonne journée
01:53:23à l'écoute des chaînes parlementaires.
01:53:33Sous-titrage Société Radio-Canada

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