Mission Salvad-OR -

  • il y a 2 mois
Mission Salvad-OR, une plongée de 26 minutes au coeur de l'équipe de France de surf, sacrée championne du monde des nations 2021 lors des Mondiaux de Salvador.

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Sports
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00:00Les Mondiaux de surf ont une importance capitale cette année pour l'équipe de France.
00:24Il y a une obligation pour les surfers déjà qualifiés de participer à ces championnats
00:28afin de valider leur ticket pour les Jeux Olympiques.
00:30Et surtout, il y a un potentiel dernier ticket féminin mis en jeu pour Tokyo 2020
00:36à décrocher pour une des trois Françaises sélectionnées.
00:39Au Salvador, les Bleus espèrent aussi revenir dans le top 5 mondial des nations
00:43après leur contre-performance deux ans plus tôt au Japon.
00:46Avec ses stars Jérémy Flores et Michel Bourès,
00:49la France entend donc remplir sa mission et envoyer un signal fort à deux mois des JO.
00:58Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
01:28C'est pourtant un scénario catastrophe qui les attend sur place.
01:36Après le forfait de Joanne Defey, voici que Vahiné Fierro et Kanel Bulard
01:41sont testées positives au Covid.
01:43Les deux Françaises ratent le début de la compétition et l'équipe est au bord de l'exclusion.
01:47Huit jours plus tard, les Bleus ont tout renversé.
01:51Polina Do a décroché sa place pour les JO.
01:54Joanne Duru est championne du monde.
01:57Jérémy Flores enlève la médaille de bronze.
02:00La France remporte le titre mondial des nations.
02:12On vient pour faire une performance au Salvador.
02:15On a trois qualifiés olympiques, deux hommes, une femme.
02:18On a un dernier quota à aller chercher, c'est notre objectif principal.
02:22On va qualifier une de nos filles, une de nos dernières athlètes pour Tokyo.
02:31Quand j'arrive au Salvador, je suis assez concentrée.
02:34C'est vrai qu'au premier jour, on récupère du voyage, etc.
02:37À ce moment-là, c'est quand même beaucoup de concentration.
02:40Il n'y a pas encore la pression qui monte.
02:44En arrivant au Salvador, je retrouvais Michel et Jérémy.
02:47Ça faisait longtemps, presque un an qu'on ne s'était pas vus.
02:50Déjà, je me faisais plaisir de les voir.
02:53C'est super motivant de surfer les meilleures surfs au monde.
03:00Il y a des super vagues au Salvador.
03:02On avait deux piques.
03:04D'abord la Bocana, qui est une pique gauche et droite.
03:07C'est super puissant.
03:09On dirait les vagues d'ici.
03:11Il y a beaucoup de consistance.
03:13Le pic est grand.
03:15Il y a des vagues pour tout le monde.
03:19Après, il y a l'autre pique, El Sunzal.
03:21C'est un peu plus compliqué.
03:23C'est une droite un peu molle.
03:25Il y a des bonnes, mais très dures à trouver.
03:32Les premiers jours, on a nos repères.
03:34On est quand même une équipe expérimentée.
03:36Depuis plus de dix ans, une partie du staff travaille ensemble.
03:39On a nos routines habituelles,
03:41avec la spécificité de la routine Covid.
03:44On doit rentrer dans une bulle.
03:46On arrive à l'aéroport.
03:48La bulle n'a pas l'air d'être si contraignante que ça.
03:54On teste le jeudi matin pour toute l'équipe.
03:56100 % de notre équipe a déjà été testée
03:58pour pouvoir se rendre au Salvador.
04:00Tout le monde est négatif, bien sûr.
04:0290 % de notre équipe, staff compris, est déjà vaccinée.
04:06Le lendemain matin, je me réveille à 6 heures,
04:08et sur mon WhatsApp, notre chaperon,
04:10chaque équipe a un chaperon, m'envoie un mail.
04:12Toute notre équipe va être testée.
04:14La pression monte d'un cran.
04:16En discutant avec le médecin qui est en charge du protocole Covid,
04:19il sépare l'équipe en deux et demande à Vahiné et Canel de se mettre à part.
04:22On considère qu'on n'est qu'à contact.
04:24On resserre notre protocole Covid, on protège les athlètes restants.
04:27En fait, on a quand même deux athlètes et deux membres du staff
04:30qu'on est venus chercher le vendredi soir.
04:32Ils sont partis, ils sont mis en quarantaine dans un autre hôtel.
04:37Donc il y a 20 équipes qui sont touchées par des cas sur les 52 équipes.
04:42Donc là, une vraie situation de crise de toute la compétition.
04:46La pression monte à l'intérieur du système.
04:48Certains surfeurs professionnels veulent repartir.
04:51On sait que certaines équipes, dont la nôtre, risquent l'exclusion avec cette situation.
04:56Donc ça devient une course contre la montre pour sauver notre équipe
04:59et sauver nos athlètes qui sont en quarantaine.
05:02Et dans ces athlètes en quarantaine, on a quand même deux athlètes
05:05qui jouent une qualification olympique, Canel Bullard et Vahiné Firault.
05:09On a un WhatsApp entre nous depuis le début.
05:11C'est notre façon de communiquer.
05:12Donc nos athlètes en quarantaine ont une nuit très difficile
05:15parce que l'hôtel qui leur a été soi-disant destiné, upgradé,
05:19est un hôtel assez précaire.
05:22Il y a quand même du craquage de certains de nos athlètes qui ont peur de tout perdre.
05:26Il y aura même une vidéo de Vahiné qui va remonter jusqu'à la présidence du Salvalor.
05:30Et donc on sait qu'on va partir à la compétition avec potentiellement des athlètes en moins
05:34et avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête
05:36puisqu'en fait s'ils ne sont pas de nouveau testés négatifs,
05:39potentiellement notre équipe est exclue.
05:43Quand on apprend qu'il y a des cas dans l'équipe, les filles partent en quarantaine,
05:46ça m'a assez traumatisée en fait, pour être honnête.
05:48Je me dis qu'on va peut-être finir par tous être positifs,
05:52on ne sait pas trop ce qui va se passer.
05:54Pendant ces deux jours, ça m'a sortie de la concentration que j'avais.
05:57C'est vrai qu'avec Canel et Vahiné, on était forcément concurrentes
06:00parce qu'il n'y avait qu'une place pour une Française,
06:02mais c'était juste l'horreur, on ne souhaite ça à personne.
06:04En plus, ils nous racontaient ce qu'ils vivaient via des messages dans notre groupe
06:08et ça faisait flipper tout simplement.
06:09Ça a été assez traumatisant, et d'ailleurs je me suis vachement renfermée à partir de là.
06:13Et ça a été un vrai effort finalement de me remettre dedans
06:17parce que ça a commencé le dimanche, ça c'était le vendredi-samedi
06:19et la compétition commençait le dimanche.
06:21Les objectifs restaient les mêmes, la compétition allait se lancer,
06:24donc il fallait vite, vite, mentalement se remettre dedans.
06:28L'idée là, c'est qu'en fait on n'est pas morts.
06:30Donc on va dire, tout ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort.
06:33Voilà, c'est ça un peu notre philosophie.
06:35On est sûr que c'est une erreur de labo depuis le début.
06:37On en est plus que convaincus, on est en contact avec nos labos en France
06:41qui nous disent que pour eux c'est impossible ce qui est en train de se passer.
06:47On attaque la compétition avec la moitié de l'équipe en moins,
06:50dans des conditions vous doutez compliquées.
06:52Donc c'est parti, on attaque, la journée se déroule,
06:55on limite la casse.
06:56Michel, Jérémy, Johan et puis Pauline font le boulot.
07:00Ils passent tous leurs séries.
07:02Ils restent lucides, ils vont au combat
07:04parce qu'ils sont aussi tous atteints mentalement,
07:06tout le monde est inquiet.
07:07Il y a quand même les surfers professionnels
07:09qui doivent repartir sur des compétitions professionnelles après.
07:12Il y a les Jeux Olympiques qui ne sont pas loin.
07:14Donc l'attention est à un moment à son maximum à ce moment-là.
07:18La journée se termine et puis la première, on va dire, grosse victoire.
07:22Tous les tests sortent négatifs.
07:24Pour pouvoir intégrer la compétition,
07:26elles doivent avoir deux tests négatifs à suivre.
07:29Donc première victoire, elles sont négatives,
07:31elles sortent, elles nous rejoignent,
07:33elles réintègrent l'hôtel.
07:35Pour nous, on les récupère dans l'équipe.
07:37C'est quand même un soulagement pour tout le monde
07:39en sachant que quand elles sont parties le vendredi soir
07:42et quand tout le staff est parti, on leur a retiré leur accrédite.
07:45On continue à organiser la stratégie pour avancer dans cette compétition.
07:49Il faut qu'on reste concentré sur la performance
07:52en se disant que si on sort de là,
07:54enfin, on pourra faire en sorte de ne se concentrer que sur la performance.
08:05Le lendemain, c'est une journée de deuxième tour importante.
08:08Tout le monde est toujours dans la boucle.
08:10Il faut qu'on passe cette journée absolument
08:12pour essayer de se donner un peu de souffle pour la suite.
08:14La journée se passe plutôt positivement.
08:16Tous nos athlètes gagnent leur série.
08:18Là, on se dit, bon, c'est un soulagement.
08:23En pleine matinée, les tests sortent de nouveau négatifs.
08:26Nos athlètes sont réintégrés.
08:28Donc, on commence à sortir un peu la tête de l'eau.
08:30On est tout le temps resté lucide.
08:32On est focus et on se dit, tiens, ça se dessine.
08:35Et en fait, on avait quand même construit
08:37la suite de notre performance là-dessus
08:39en se disant que si on arrive à sortir de là,
08:41on va sortir beaucoup plus fort
08:43et notre équipe, elle va sortir beaucoup plus soudée
08:46et beaucoup plus forte.
08:48Ça, moi, j'en étais convaincu depuis le début.
09:19Comment les maintenir dans cette espèce de motivation
09:23pour rester sur la compétition
09:25quand on voit un ou deux surfeurs se retirer ?
09:29On n'a pas eu beaucoup de difficultés
09:31à les motiver, nos surfeurs.
09:33Ils aiment notre équipe.
09:34Ils aiment non seulement l'équipe de France,
09:36mais ils aiment représenter leur région.
09:38C'est très simple.
09:39Déjà, Johan.
09:40Lui, il n'est pas venu pour jouer.
09:42Il est venu pour s'amuser.
09:44C'est très simple.
09:45Déjà, Johan.
09:46Lui, il n'est pas venu pour jouer.
09:48Il est venu pour gagner.
09:49Il veut être champion du monde.
09:50Ensuite, Jérémy.
09:51Il n'a rien à prouver.
09:52Ça fait déjà, je ne sais pas moi,
09:54sa dixième sélection en équipe de France Open.
09:58Il vient tout le temps.
09:59Il a été champion du monde.
10:00Michel, c'est un warrior.
10:01Il aime la compétition.
10:02Pauline, Kanel, Vahiné.
10:03Vahiné qui découvre les équipes de France.
10:05Donc, ce n'est pas compliqué.
10:07Nous, on n'a aucun problème avec nos surfeurs.
10:09Ils sont motivés.
10:10Ils vont jusqu'au bout.
10:15On n'est rien pour pas.
10:18Perso, je n'ai pas l'habitude de me faire chouchouter
10:20comme on est chouchoutés ici en équipe de France
10:22avec tout le staff de la FED.
10:24Le dîner, les docteurs, les coachs.
10:26On prend vraiment bien soin de nous.
10:28Moi, d'habitude, quand je fais le tour,
10:29je suis toujours tout seul.
10:30Je fais un peu mon truc, un peu à l'ancienne.
10:32Alors que là, c'est massage le soir.
10:35Les coachs nous donnent des options
10:36avant d'aller dans la série.
10:38Le docteur déconne un petit pépin
10:40qui vient nous regarder.
10:41Franchement, on est chouchoutés.
10:43Je veux remercier toutes ces personnes
10:44qui nous donnent du mal
10:45pour qu'on soit dans les meilleures conditions,
10:47pour essayer de montrer des belles performances
10:50et pas que venir ici pour faire de la figuration.
10:56Moi, je suis certain qu'il va falloir faire zéro erreur
10:58et être totalement lucide
11:00de qu'on essaye de faire en sorte
11:02qu'il n'y ait aucune faille dans notre système.
11:04On a tout changé par rapport à avant.
11:06On a décidé de ne plus avoir de bilan de fin de journée.
11:09On a décidé de ne faire que de l'individualisation.
11:11On veut préserver un maximum le staff
11:13et les athlètes dans la récupération.
11:15Une fois que la performance est faite,
11:17c'est que de l'accompagnement individualisé.
11:19On veut qu'il y ait zéro contrainte.
11:21On connaît notre challenge.
11:22Numéro un, qualifier un athlète pour les Jeux.
11:24Numéro deux, performer
11:26parce que c'est un championnat du monde
11:27et que c'est la compétition la plus importante
11:29pour les équipes de France.
11:41Les journées avancent.
11:42On est de tous les combats
11:44sur les différents podiums
11:46avec des petits signes sur certaines séries.
11:49Michel est dans une série un peu difficile.
11:52Il lui manque une bonne vague.
11:54Il reste deux ou trois minutes.
11:56En fait, ça tourne dans l'autre sens.
11:58L'Océan est coopératif.
12:00C'est un peu comme si on avait un bateau
12:02et qu'il y avait un bateau.
12:04C'est un peu comme si on avait un bateau
12:06et qu'il y avait un bateau
12:08et qu'il y avait un bateau
12:10et que l'Océan est coopératif.
12:12Michel passe.
12:17C'est chaud.
12:18Là, on peut dire que ce n'est pas parce que tu es sur le tour
12:20que tu vas forcément passer.
12:22Les conditions sont très difficiles.
12:24Là, à la fin, j'ai eu de la chance
12:25parce qu'il restait quatre minutes à peu près.
12:27Il y avait toutes les grosses qui sont arrivées
12:29qui ont nettoyé le line-up
12:31et ils n'ont pas pu prendre de vagues
12:32parce que moi, j'étais bloqué.
12:34Du coup, ça a marché à mon avantage.
12:36C'est comme ça.
12:38On a l'habitude.
12:39Je pense qu'à partir de maintenant,
12:40ça va commencer à être plus sérieux.
12:42Tous les meilleurs vont toujours être en liste
12:44et sans tenter,
12:45tous ceux qui sont dans le WCT
12:47qui vont faire les repêchages
12:48qui vont arriver tout doucement après.
12:50Donc, il ne faudra pas dormir.
13:02Il y a des signes qui nous font dire
13:04qu'on dirait que la roue est en train de tourner
13:06dans notre sens.
13:07Et là, les petits signes s'accumulent.
13:23Notre deuxième leitmotiv,
13:25il est en termes de communication de notre équipe,
13:27c'est de rester profil très bas.
13:29On va essayer de survivre.
13:30On avance caché
13:31en se disant qu'on est de plus en plus conscients
13:33potentiellement,
13:35qu'on peut faire quelque chose.
13:47J'ai envie de m'exprimer.
13:48Le fait d'avoir été un peu retenue
13:50les premiers jours,
13:51ça m'a donné encore plus envie.
13:53Donc là, je suis contente.
13:54Les vagues étaient bien.
13:55J'ai pu avoir de bons scores,
13:57pas trop bataillé.
14:01Je suis juste heureuse
14:02de pouvoir participer à cette compétition.
14:04Je veux juste faire de mon mieux.
14:06Je ne me mets pas la pression.
14:08Je veux juste pouvoir bien surfer,
14:10pouvoir bien gérer mes séries
14:12et être stable à chaque fois,
14:13comme en entraînement.
14:19Le vendredi arrive,
14:21on n'est plus caché.
14:22On sort l'équipe,
14:23numérant au ranking
14:24sur les 52 équipes
14:25avant les deux dernières journées.
14:35Le premier athlète qu'on perd,
14:36c'est Kanel.
14:37C'est une première déchirure.
14:38Elle gagne une première série.
14:40Et puis malheureusement,
14:41elle perd la deuxième.
14:43Petite perte de lucidité,
14:44sans doute, à ce moment-là.
14:45Certainement, beaucoup de fatigue aussi,
14:47parce qu'elle a été atteinte mentalement.
14:51Je suis triste parce que
14:52je ne me suis pas exprimée.
14:53J'ai eu des moments
14:54où j'avais l'impression
14:55que je n'étais pas là.
14:56J'avais l'impression
14:57que je n'étais pas là.
14:58J'avais l'impression
14:59que je n'étais pas là.
15:00J'avais l'impression
15:01que je n'étais pas là.
15:02J'avais l'impression
15:03que je n'étais pas là.
15:04Je ne me suis pas exprimée.
15:05J'ai fait de mauvais choix de vague.
15:07Ma première vague,
15:08ça aurait pu être la bonne.
15:09Je suis tombée.
15:10A partir de là,
15:11je me suis mis une pression
15:12alors que je n'avais pas besoin de beaucoup.
15:13Un 5 points, un turn au large,
15:14et ça le faisait.
15:15Je n'ai pas réussi à trouver ça.
15:17C'est comme ça.
15:18Je suis quand même contente
15:19de cette expérience.
15:34Vendredi soir,
15:35on a une petite alerte
15:36avec Michel Bourras.
15:37Le doc décide de faire un IRM.
15:39C'est avant la journée du samedi
15:40qui est une journée clé.
15:41Il part à l'hôpital.
15:42Il rentre à 22h avec elle.
15:44Le verdict tombe.
15:45Le doc décide de le laisser au repos.
15:46Malheureusement,
15:47Michel ne pourra pas aller au bout.
15:48En fait,
15:49on est plus inquiets pour lui,
15:50pour sa santé,
15:51que pour nous
15:52et pour la compétition
15:53et pour le ranking et autres.
15:54Ce qui nous importe le plus
15:56à ce moment-là,
15:57c'est de faire en sorte
15:58que Michel soit le mieux possible.
15:59Le reste, ça n'a pas d'importance.
16:03Sous-titrage ST' 501
16:33...
17:00En fait, dès la veille,
17:01on savait que la journée de samedi
17:02pouvait être cruciale.
17:03C'est vrai que mon but,
17:04c'était d'éviter à tout prix
17:05de tomber en repêchage
17:06parce qu'on sait que les repêchages,
17:07c'est plus difficile,
17:08c'est plus long.
17:09Je passe complètement à côté
17:10de ma série du tour principal.
17:11Je m'en veux d'avoir perdu.
17:13Je prends l'info comme quoi
17:14on est ensemble avec Vahiné.
17:15J'essaie d'absorber un peu
17:17toutes ces nouvelles données.
17:19Je pense que bizarrement
17:20pour cette série de repêches,
17:21j'étais vraiment dans l'acceptation
17:24de l'issue quelle qu'elle soit.
17:26Ça m'a permis d'être un peu plus lucide
17:28finalement dans cette série.
17:30J'ai envie d'employer le mot sérénité.
17:32Ce n'est peut-être pas 100% vrai,
17:33mais un peu plus de lucidité en tout cas.
17:37Même si je n'ai pas fait
17:39une série sensationnelle,
17:40je n'ai pas fait la série parfaite.
17:41Mais j'avais cette sorte d'acceptation.
17:44Et en fait, quand on sort de l'eau,
17:46on attend des scores,
17:47donc c'est un peu spécial aussi.
17:49L'info d'être qualifiée ou pas,
17:51je fais un peu quelques calculs
17:52dans ma tête,
17:53mais je ne suis pas sûre de moi non plus
17:55parce que ce n'est pas quelque chose
17:56sur lequel je me suis concentrée.
17:57Je voulais éviter de penser
17:59à tous ces calculs.
18:00Et donc, on attend aussi un petit peu
18:02cette info et un moment de flottement
18:04jusqu'à ce que Fernando
18:06l'annonce officiellement.
18:24Pour moi, c'est de l'émotion,
18:26c'est un soulagement,
18:28mais aussi Vahiné qui est juste à côté
18:30et qu'elle vit la situation
18:31complètement inverse,
18:32donc ce n'est pas évident à gérer
18:33pour l'équipe, pour nous aussi.
18:34On n'apprécie même pas
18:36bien le moment,
18:37puisqu'en fait,
18:38on est hyper heureux pour Pauline
18:39et puis on est très déçus pour Vahiné.
18:45Le but de cette journée,
18:46c'est qu'on va aller
18:47à la dernière journée,
18:48qui est le dimanche,
18:49et que potentiellement,
18:50dans cette dernière journée,
18:51tout peut se passer.
18:52Après, nous, on se dit
18:54qu'on va essayer au moins
18:55de jouer un podium,
18:56de ne pas revenir trop loin
18:57pour ne pas au moins repartir
18:59avec une médaille
19:00de ce championnat du monde.
19:01Le titre, on y croit encore,
19:03mais on sait que ça va être
19:04très très très compliqué.
19:05Mais bon,
19:06on se retrouve derrière le Japon,
19:07le Pérou est très bien placé aussi,
19:09le Portugal est très bien placé,
19:11donc il y a quatre équipes
19:12qui peuvent jouer le titre.
19:24L'objectif de me remettre,
19:25faire des séries,
19:26essayer de faire des scores,
19:27voir où en est mon surf,
19:28parce que ça faisait longtemps
19:29que je n'avais plus aucun repère.
19:30Je ne savais pas du tout
19:31où j'en étais,
19:32donc c'était vraiment
19:33de voir petit à petit
19:34si déjà j'arrivais encore
19:35à faire des scores,
19:36passer des séries,
19:37et au final, tous les jours,
19:39je continue à passer.
19:54Dernier jour,
19:55j'ai perdu un petit final,
19:56mais de pas beaucoup.
19:58Après je me suis dit,
19:59bon, les repêches,
20:00ça peut passer,
20:01c'est passé,
20:02et en finale,
20:03je me suis dit,
20:04maintenant que je suis là,
20:05on va essayer de gagner
20:06à tout prix.
20:17Je me suis vite retrouvé
20:18premier,
20:19ils sont quand même
20:20très forts les deux.
20:21Ils avaient l'option
20:22droite aussi.
20:23J'attends les droites,
20:24c'est là mon point fort,
20:25et j'ai eu un set
20:26et keg direct,
20:27et en remontant,
20:28je me suis placé
20:29un peu plus loin,
20:30j'ai reçu un set.
20:31Donc moi, l'option
20:32était simple,
20:33je n'allais pas bloquer Jérémy
20:34comme la même équipe
20:35et pote,
20:36donc je restais sur Kanoa.
20:47Après, il n'y a plus
20:48trop de vagues,
20:49donc c'est fini comme ça.
20:50Et je voyais un set
20:51qui arrivait,
20:52ça allait être
20:5320 mètres près,
20:54et ça a sonné
20:55juste avant.
20:56J'ai halluciné,
20:57je me suis dit
20:58non,
20:59ce n'est pas possible,
21:00ça ne peut pas arriver.
21:01Ça y est,
21:02il a abandonné !
21:17Merci !
21:24La revanche de Garry !
21:35Franchement,
21:36je ne pensais jamais
21:37pouvoir gagner,
21:38surtout à ce moment-là
21:39où je ne m'y attendais
21:40pas du tout.
21:41Je ne sais pas,
21:42c'est peut-être du coup
21:43encore que je ne réalise pas
21:44trop,
21:45je ne suis pas du tout
21:46dans l'optique
21:47que je pouvais gagner.
21:48Je sais qu'il y avait
21:49plein de forts,
21:50je n'étais pas préparé
21:51comme j'ai pu l'être
21:52mais c'était quand même
21:53hallucinant.
22:12On ne le sait pas
22:13à ce moment-là
22:14mais en faisant 1 et 3,
22:15on est champion du monde.
22:16Tout d'un coup,
22:17on l'a fait,
22:18on est champion du monde
22:19et on a une médaille d'or,
22:20une médaille de bronze,
22:21une qualifiée olympique.
22:22En gros,
22:23on vient de faire
22:24un exploit incroyable.
22:25On est sortis
22:26du fond du trou.
22:27On savait,
22:28on était quasiment éliminés
22:29en début de semaine
22:30et on est champion du monde
22:31et on vient sans doute
22:33de faire quand même
22:34un des exploits
22:35du surf français
22:36parce qu'en fait,
22:37toute la clé est là,
22:38c'est-à-dire que
22:39la capacité qu'on a eue
22:40à gérer les émotions
22:42fait qu'on est sortis
22:43les plus forts en fait
22:44et que les autres
22:45ne se sont pas rendus compte
22:46qu'on avait créé
22:47un groupe hyper soudé
22:48de guerriers
22:49qui n'allaient rien lâcher
22:50jusqu'au bout.
22:55Gagner par équipe,
22:56c'est énorme
22:57parce qu'il y a l'équipe derrière,
22:58je ne peux pas perdre
22:59et ça m'a mis une pression
23:00que je ne pensais pas
23:01du tout avoir.
23:02Le dernier jour,
23:03on était avec Jérémy
23:04et quand j'ai ramé
23:05pour aller dans la finale,
23:06on s'est parlé,
23:07je lui ai dit
23:08tu crois qu'on peut gagner
23:09par équipe ?
23:10Il m'a dit
23:11je ne sais pas,
23:12je lui ai dit
23:13je crois qu'il faudrait
23:14qu'on fasse un et deux,
23:15on verra,
23:16on ne sait jamais.
23:17Et quand on est sortis de l'eau,
23:18après,
23:19on ne s'y attendait pas trop.
23:31Il y avait tous les pays
23:32les plus forts du monde,
23:33les petits pays
23:34qui, eux,
23:35n'ont pas la chance
23:36de pouvoir qualifier
23:37leurs surfers
23:38parce qu'ils n'ont pas
23:39les moyens,
23:40parce que souvent
23:41on pense qu'il n'y a que
23:42cinq ou six pays majeurs
23:43dans le monde.
23:44Mais c'est aussi le plus beau
23:45parce que, quelque part,
23:46d'avoir vu Jérémy,
23:47Johan,
23:48sur le podium,
23:49c'est magnifique.
23:50Et Pauline qui se qualifie,
23:51en plus,
23:52Pauline qui a une vraie histoire
23:53avec le surf français,
23:54qui adore les équipes de France.
24:19Il y avait les meilleurs
24:20surfers du monde.
24:21Je peux vous dire,
24:22même, j'ai vu Owen White
24:23jeter sa planche
24:24quand il s'est fait éliminer
24:25devant le Biche-Marshall.
24:26Et puis, il fallait
24:27scolterner les Japonais
24:28qui, eux,
24:29avaient une place à prendre.
24:31Ce titre,
24:32franchement,
24:33il est mérité,
24:34non seulement mérité,
24:35mais on peut en être fier.
24:36À part une petite minorité
24:37irlande jaloux,
24:38comme d'habitude,
24:39qui vont en dire du mal,
24:40mais je peux vous dire
24:41que c'est un titre
24:42qui est vraiment
24:43mérité.
24:44C'est un titre
24:45qui est vraiment
24:46mérité.
24:47À part une petite minorité
24:48irlande jaloux,
24:49comme d'habitude,
24:50qui vont en dire du mal,
24:51mais je peux vous dire
24:52que tout le monde était là.
24:53Et du coup,
24:54ça fait de ce champion du monde
24:55quelque chose de bien plus,
24:56en termes d'émotion,
24:57bien plus fort
24:58que n'importe quelle compétition
24:59de la WSL.
25:17Sous-titrage Société Radio-Canada
25:47Sous-titrage Société Radio-Canada

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