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Suppression du droit du sol, préférence nationale, stigmatisation des migrants… Comment le RN, avec Jordan Bardella et Marine Le Pen, s’emparerait-il de la question de l’immigration, s’il accédait au pouvoir ? La réponse de l’historien Patrick Weil et de Charlotte Kwantes, coordinatrice nationale de l'association d'aide aux migrants, Utopia 56.

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Transcription
00:00L'idée de vendre aux français et la suppression du droit du sol ça fera arrêter l'immigration et c'est d'une absurdité totale.
00:07Suppression du droit du sol, préférence nationale, stigmatisation des migrants,
00:11comment est-ce que le Rassemblement National s'emparerait de la question de l'immigration s'il accédait au pouvoir ?
00:15Nous reprendrons le contrôle de notre politique migratoire.
00:18Est-ce qu'il y a un lien entre immigration et insécurité ?
00:21Non, non, pas du tout, nous c'est ce qu'on essaye de montrer parce que c'est beaucoup Jordan Bardella qui parle,
00:28qui interprète, etc. pour alimenter un fantasme des personnes étrangères qui arrivent pour envahir, pour faire peur.
00:34C'est quoi les risques des mesures du Rassemblement National pour les étrangers mais aussi pour les français ?
00:39Bah vos enfants là, double nationalité, alors ces enfants là, ils vont avoir moins de droits, c'est ça qu'ils veulent faire ?
00:44On en a discuté avec Patrick Veil, historien spécialiste de l'immigration.
00:47Même Vichy n'a pas voulu toucher au droit du sol.
00:51Donc M. Bardella et Mme Le Pen vont au-delà de Vichy.
00:55Et Charlotte Coentes, porte-parole d'Utopia 56, une association d'aide aux migrants.
00:59Là on parle plus des personnes migrantes, on parle aussi de tous les citoyens français,
01:02c'est qu'on est en train de saper notre territoire, nos droits, etc. pour le rendre le plus inattractif possible.
01:10C'est l'extrême droite, xénophobe, raciste, antisémite qui est au cœur de ce projet.
01:16Si cette vidéo vous plaît, abonnez-vous à la chaîne YouTube de Libération, on publie des entretiens comme ça tous les samedis.
01:21Merci beaucoup de nous rejoindre.
01:23Est-ce que pour commencer, Charlotte, vous pouvez nous dire en deux mots ce qu'est Utopia 56, ce que vous faites et ce que vous défendez ?
01:29Oui, bonjour déjà.
01:31Utopia 56, c'est une association de mobilisation citoyenne avant tout autour de la défense des droits des personnes exilées.
01:39Et donc, en l'occurrence, on intervient sur sept villes en France.
01:45Et on travaille beaucoup au soutien des mineurs non accompagnés dans toutes les antennes où on est,
01:51des familles à la rue, des hommes isolés à la rue, mais aussi beaucoup à la frontière franco-britannique,
01:57où les gens sont bloqués en attente de pouvoir tenter de traverser vers l'Angleterre et qui sont complètement abandonnés par les autorités.
02:06Et donc, nous, Utopia, on intervient dans ce cadre-là.
02:09Merci beaucoup. Et à côté de vous, on a M. Patrick Veil.
02:13Vous êtes donc historien spécialiste de l'immigration et vous avez notamment écrit un livre.
02:19Vous me disiez tout à l'heure que c'était le livre à acheter pour tout comprendre sur ces questions autour de l'immigration.
02:24C'est « Qu'est-ce qu'un Français ? Histoire de la nationalité française depuis la Révolution ».
02:29Les éditions, pardon, j'ai...
02:31Julio Gallimard.
02:32Merci beaucoup de nous rejoindre.
02:34Pour commencer, au tchat, je voudrais vous poser une question pour vous.
02:38Quelles sont les conséquences concrètes que pourrait avoir l'arrivée du RN au pouvoir, notamment sur ces questions d'immigration ?
02:44Donnez-nous votre avis dans le tchat.
02:46Et si vous avez des questions pour nos deux experts qui sont autour de la table, n'hésitez pas, c'est le moment ou jamais.
02:51Et ma première question est pour vous, Patrick, dans le programme du RN.
02:57Pour vous, c'est quoi la mesure qui vous semble la plus « aberrante » ?
03:03Alors, c'est une mesure qui est reliée à l'immigration.
03:07C'est la priorité principale, ça veut dire que c'est probablement un projet de loi
03:12qui sera déposé pendant les Jeux Olympiques, pendant la première session du Parlement,
03:16pour la suppression totale du droit du sol.
03:20Et si vous deviez nous définir, par exemple, le droit du sol, concrètement, ça veut dire quoi ?
03:23Alors, je ne peux pas vous définir le droit du sol par une seule phrase,
03:26parce que contrairement aux États-Unis, où c'est très simple,
03:29aux États-Unis, un enfant né aux États-Unis est américain.
03:33Si une mère étrangère vient aux États-Unis et accouche aux États-Unis, son enfant est américain.
03:38Ça n'est pas le cas en France.
03:40En France, l'enfant né en France de parents étrangers doit attendre l'âge de 13 ans
03:49pour pouvoir faire une démarche volontaire.
03:52A 18 ans, il devient automatiquement français, sauf s'il ne veut pas être français.
03:58Donc ça, c'est pour la deuxième génération.
04:00L'automaticité n'intervient que pour la troisième génération.
04:05L'enfant né en France d'un parent né en France est automatiquement français.
04:11C'est tout cela qu'ils veulent supprimer.
04:14Alors, avec plusieurs conséquences extrêmement graves.
04:19Premièrement, aujourd'hui, par exemple, tous les enfants de parents étrangers qui ont 11 ans, 12 ans,
04:26l'année prochaine, ne pourront plus devenir français par une déclaration.
04:31Ils devront faire une demande de naturalisation qui sera décidée par M. Bardella.
04:37Et leurs propres enfants, également né en France, resteront étrangers.
04:43Ça, c'est la première conséquence très grave.
04:47La deuxième conséquence, c'est que tous les français,
04:51je ne parle pas d'étrangers là, tous les français,
04:54aujourd'hui, quand vous êtes français, que vous êtes de parents français,
04:57mais que vous êtes aussi né en France, d'un parent né en France,
05:00quand vous voulez faire votre carte d'identité, votre passeport,
05:03quelle est la façon la plus facile ?
05:05Déjà que ce n'est pas facile, parce que ça a été beaucoup ralenti,
05:09il faut attendre des mois et des mois,
05:11mais au niveau de la preuve de votre identité française,
05:14vous montrez votre acte de naissance,
05:17sur lequel il y a écrit le lieu de naissance de vos parents.
05:20Et s'il y a la double naissance,
05:22si vous êtes né en France et que l'un de vos parents est né en France,
05:24ça y est, vous avez la preuve.
05:26À partir du vote de la loi Bardella,
05:28la naissance en France ne vaudra plus rien.
05:31Même dans la même famille, un enfant qui va naître en septembre,
05:36s'il sera né en France, ça ne vaudra dire quoi ? Rien.
05:39Il faudra qu'il prouve que l'un de ses parents est français.
05:43Comment vous prouvez que l'un des parents est français ?
05:45Il va falloir faire l'acte de naissance de l'un des parents.
05:48Ça va rendre les choses extrêmement compliquées
05:52pour l'ensemble des familles françaises,
05:55beaucoup plus graves pour les enfants d'étrangers,
05:58mais très compliquées aussi pour les enfants de Français.
06:02Mais ça, est-ce que c'est seulement faisable, applicable, constitutionnel ?
06:09Supprimer le droit du somme ?
06:10Eh bien, ça l'est peut-être.
06:12Car le Conseil constitutionnel a mené à se prononcer en 1993
06:16sur une grande loi sur la nationalité.
06:19Quand on regarde les débats, puisqu'ils sont maintenant publics,
06:23c'est assez vaseux, excusez-moi.
06:27Donc, on peut espérer qu'ils reconnaissent que dès lors que, par exemple,
06:34le simple droit du sol, c'est-à-dire naître en France
06:37et pouvoir devenir français à la majorité,
06:39c'était déjà valable depuis 1515.
06:41Ça n'a pas bougé.
06:42C'est quand même cinq siècles.
06:44C'est même plus qu'un principe de la République.
06:47C'est un principe de la France monarchique.
06:49C'est ça que M. Bardella et Mme Le Pen mettent à bas.
06:54Mais depuis 1789, le double droit du sol n'a pas bougé.
07:00Même Vichy, qui a fait un projet de loi sur la nationalité,
07:04n'a pas voulu toucher au droit du sol.
07:07Et c'est parce qu'ils n'ont pas voulu y toucher
07:09que le projet de loi de Vichy qu'ils avaient préparé
07:13a été retoqué par les autorités nazies.
07:16Donc, M. Bardella et Mme Le Pen vont au-delà de Vichy.
07:21Ils se raccrochent avec ce projet à Charles Maurras et l'Action française.
07:27C'est le cœur de l'extrême droite.
07:29J'entends dire, oh, M. Bardella, ça y est, ils se sont modérés.
07:35Ils ne se sont pas du tout modérés sur ce sujet-là.
07:38Ils sont restés radicalisés.
07:40C'est l'extrême droite xénophobe, raciste, antisémite
07:45qui est au cœur de ce projet.
07:47Ce qui marque beaucoup dans la stratégie autour du Rassemblement national,
07:54c'est toute la vision qu'il donne de l'immigration des migrants.
07:59Est-ce que, Charlotte, cette vision-là, elle reflète la réalité,
08:04ce que tu vis, toi, sur le terrain ou pas ?
08:07Non, non, pas du tout.
08:08Nous, c'est ce qu'on essaye de montrer aussi en donnant
08:12et en portant la parole directement des personnes dont on parle.
08:17Parce que c'est beaucoup Jordan Bardella qui parle, qui interprète, etc.
08:22pour donner une image et pour alimenter un fantasme des personnes étrangères
08:27qui arrivent pour envahir, pour faire peur, pour commettre les pires horreurs, etc.
08:33Non, nous, ce n'est pas du tout ce qu'on observe.
08:35Ça fait 7 ans que je suis sur le terrain et je ne rencontre que des gens
08:39qui n'ont qu'une seule intention, c'est de venir se réfugier en France,
08:42se protéger en France, éventuellement mettre leur famille en sécurité
08:46avec la seule idée de travailler pour pouvoir se payer un logement
08:52comme n'importe qui, en fait.
08:54Vraiment, c'est des intentions très simples et très normales
08:58pour vivre une vie normale.
09:01Comment est-ce que ça se passe, l'arrivée d'un exilé, d'un réfugié en France ?
09:06Est-ce que tu as des exemples concrets de choses que tu as vécues ?
09:09Ça se passe, c'est très simple, c'est qu'il ne se passe pas grand chose
09:13à part l'arrivée en France et la vie à la rue.
09:18En fait, les gens, quand ils arrivent, quand ils sont primo-arrivants,
09:22on appelle ça comme ça, et qu'ils arrivent en France,
09:25il n'y a aucune structure, il n'y a aucun dispositif nationalement prévu.
09:31qui permet d'accueillir ces gens et d'identifier l'institution,
09:36l'État français, pour que les personnes soient très vite identifiées,
09:40elles-mêmes très vite, qu'elles peuvent s'orienter à tel ou tel endroit
09:43pour commencer à demander leur titre de séjour,
09:47faire leur demande d'asile, être hébergées pendant tout ce processus-là.
09:51Ce n'est pas du tout ça, il y a 96% des gens qui arrivent en France
09:56passent au moins plusieurs nuits, voire plusieurs semaines,
09:59voire plusieurs mois à la rue.
10:02Et nous, c'est ce qu'on voit dans toutes les antennes
10:05où on est avec Utopia 56, c'est que si les associations citoyennes
10:10ne viennent pas proposer de l'assistance, quelle qu'elle soit,
10:16que ce soit de l'accompagnement ou de l'aide d'urgence ou de l'hébergement,
10:20très très peu de personnes savent où s'orienter
10:24pour bénéficier d'un hébergement, par exemple.
10:27Et en fait, il se passe tout l'inverse de ce qui s'est passé
10:30pour les réfugiés ukrainiens.
10:33Où là, personne, je pense que personne ici n'a jamais vu un campement,
10:37un lieu de vie informel, un squat occupé par des personnes ukrainiennes
10:41qui, ne sachant plus quoi faire, posent des tentes dans la rue.
10:46Et nous, c'est exactement ce dispositif-là qu'on demande,
10:50qu'on a vu se mettre en place, se réaliser pendant des mois
10:53pour des milliers de personnes, sans que personne n'ait rien à en redire
10:58et qu'on en soit d'ailleurs collectivement assez fiers.
11:01Donc on sait que c'est possible, on sait que c'est réalisable
11:04et on voit bien que c'est une intention politique
11:08de ne pas réaliser ça pour les autres.
11:11Je vais juste répondre à une question que j'ai vue dans le chat,
11:13quelqu'un qui se demandait le nom de votre livre, M. Patrick Veil,
11:16du coup on va peut-être le redire.
11:18Qu'est-ce qu'un Français ?
11:19Histoire de la nationalité française depuis la Révolution.
11:22Merci beaucoup.
11:23Dans cette question de l'immigration, il y a toujours,
11:28moi j'entends énormément le RN parler d'intégration,
11:31se demander est-ce que les migrants parviennent à s'intégrer ou pas,
11:35est-ce que les réfugiés parviennent à s'intégrer ou pas.
11:38Et dans l'idée de supprimer le droit du sol,
11:43est-ce qu'il y a une idée derrière de se dire qu'en fait,
11:46de base, il n'y a pas de possibilité d'intégration,
11:52donc on va se dire qu'on supprime le droit du sol
11:54et puis toutes ces personnes vont rester étrangères à la France.
11:59Est-ce qu'il y a des choses comme ça ?
12:00Et est-ce que l'intégration des migrants, elle se passe bien ou pas ?
12:06Alors, moi j'ai entendu M. Bardella sur ce sujet avec deux raisonnements.
12:14Hier, dans le débat qu'il a eu avec le Premier ministre M. Bompard,
12:18il a dit, la première mesure qu'on va prendre sur l'immigration, c'est le droit du sol.
12:22Alors là, je m'excuse, comme je l'ai dit tout à l'heure,
12:25le droit du sol à la française n'a aucun impact sur l'immigration.
12:29Parce qu'on a déjà essayé de nous vendre ça avec Mayotte,
12:32les mères comoriennes accouchant à Mayotte, l'enfant n'est pas français.
12:40Et puis, alors vous prenez un exemple d'un pays du droit du sang, l'Italie,
12:43on ne peut pas dire qu'il n'y a pas d'immigrants en Italie.
12:46Alors que c'est totalement...
12:47On voit bien, les gens ils viennent exactement pour ce que vous dites,
12:50c'est-à-dire pour trouver un refuge, pour trouver de quoi bouffer,
12:54de quoi nourrir leurs enfants.
12:56Donc, ils ne viennent pas à cause du droit de la nationalité.
12:59Donc, déjà, l'idée de vendre aux français la suppression du droit du sol,
13:04ça fera arrêter l'immigration et c'est d'une absurdité totale.
13:08Bon.
13:09Alors, il y a un deuxième argument, celui que vous évoquez.
13:12De dire, ben voilà, regardons, ils disent, regardez l'intégration,
13:18ça ne marche pas très bien.
13:20Alors, il faut, comment dire...
13:25Il y a des choses.
13:26D'abord, il y a des centaines, des milliers, des millions,
13:32aujourd'hui je crois un quart de la population française a un grand-parent étranger,
13:36donc 95% vivent dans le respect des lois,
13:4297 ou 98% dans le respect des lois,
13:48et donc, pour moi, quand on respecte les lois, on est intégré,
13:52parce que l'intégration c'est ça, ça veut dire respecter les lois de la République.
13:55Alors, vous avez des personnes qui ne respectent pas ces lois.
14:02Alors là, on peut avoir des discussions sur pourquoi.
14:06Alors, parfois, parce que peut-être qu'on n'explique pas bien les lois.
14:09Vous voyez, par exemple, moi j'ai fait un livre qui s'appelle
14:11« De la laïcité en France », mon dernier livre,
14:15où j'explique la laïcité.
14:17Je peux vous dire que ça a eu de l'impact, parce que les gens n'y comprennent rien.
14:20Et quand on dit que les jeunes ne comprennent pas la laïcité,
14:22d'abord il faut que leurs profs puissent leur expliquer.
14:26Donc une fois qu'on explique bien, la laïcité, les gens l'aiment bien.
14:30Je veux dire, c'est le respect du croyant comme du non-croyant,
14:34c'est l'absence de pression, la punition de toute pression,
14:37la séparation de la religion de l'État.
14:40Donc encore faut-il que ce soit bien clairement expliqué,
14:43et que les règles soient fixées.
14:45Donc je dirais qu'il y a peut-être un échec collectif
14:49de ne pas avoir réussi un certain nombre de choses,
14:51mais l'accès à la nationalité, qui est un accès qui a été construit
14:56par les rois de France, suivi par la République,
14:59avec beaucoup de finesse et de constance,
15:01c'est quand même un facteur favorable, très favorable à l'intégration.
15:06Ce n'est pas le seul facteur, et ce n'est pas en y touchant
15:09qu'on va améliorer les choses.
15:11Il y a aussi le point où il faut savoir qu'actuellement en France,
15:17quand on est demandeur d'asile, on n'a par exemple pas le droit,
15:20on ne peut pas travailler, on ne peut pas trouver un travail.
15:23Et donc ça veut dire que pendant tous les mois,
15:26voire les longues années d'attente pour avoir, éventuellement,
15:30obtenir son statut de réfugié ou la protection subsidiaire,
15:34à partir de là, on perd les quelques droits que ces gens avaient,
15:40à savoir de bénéficier d'un hébergement.
15:42Donc ces gens sont régularisés, certes,
15:47mais sans avoir pu travailler auparavant,
15:49sans avoir pu apprendre le français, et à la ruche.
15:53Mais attendons juste sur cette règle des personnes
15:56qui ne peuvent pas travailler quand ils arrivent en France.
16:00C'est un peu comme le principe de la carte verte aux Etats-Unis ?
16:04Je ne connais pas bien le principe de la carte verte.
16:06Non, alors la carte verte aux Etats-Unis,
16:08ce n'est pas quelque chose de facile à obtenir.
16:10Parce que vous avez souvent aux Etats-Unis des statuts intermédiaires
16:14qui ne vous permettent pas de...
16:16Et en plus, c'est à partir de la carte verte
16:18qu'on va compter le nombre d'années,
16:20le nombre d'années de 5 ans pour demander la naturalisation.
16:23En France, vous pouvez demander la naturalisation
16:25si vous êtes en statut étudiant, ça compte.
16:27Vous êtes passé là, vous avez été étudiant,
16:29si au bout de 3-4 ans vous avez des revenus,
16:31vous pouvez, au bout de 5 ans de séjour,
16:33demander la naturalisation.
16:34Donc ça n'a rien à voir avec la carte verte.
16:36Ça a à voir avec le statut du demandeur d'asile.
16:39Cette interdiction de travailler a été faite
16:42pour essayer de dissuader ceux qui n'ont pas de raison de venir.
16:47Je crois qu'il y a un certain problème
16:50avec la gestion de l'asile,
16:52parce que l'asile est devenu un moyen
16:54pour une certaine migration économique
16:56de trouver une présence temporaire.
17:00Mais la question est de bien gérer cette demande d'asile.
17:04Depuis 1992, il y a eu un rapport sur la gestion de l'asile.
17:11C'est très simple.
17:12Pour bien gérer l'asile, il faut répondre rapidement.
17:15Il faut répondre rapidement en respectant la Convention de Genève.
17:18Si on répond rapidement,
17:19une personne qui veut abuser de la procédure
17:21ne va pas avoir envie de se déclarer.
17:23Donc on répond lentement.
17:25Tout ça, c'est mal géré.
17:30Ce n'est pas une priorité des gouvernements.
17:32Et après, on met ça sur le dos de gens
17:34qui respectent les lois.
17:36Je vais juste prendre une question de Dragon Lyon
17:39qui se demande quelle est la répartition des immigrés
17:41sur le territoire français aujourd'hui.
17:42Est-ce que vous avez des chiffres sur ça ?
17:44J'en avais entendu un,
17:45mais je crois que c'était de l'ordre de 12,8%.
17:47Je ne suis pas certain.
17:49Je n'ai pas ces chiffres-là.
17:52Moi, je n'ai pas ces chiffres-là.
17:54Ce que je peux vous dire,
17:55c'est qu'il y a quand même une augmentation
17:57de 40% de la population immigrée
17:59entre 2002 et 2025.
18:03Alors, parlons-en.
18:06Il faut aussi dire les choses objectivement.
18:10Cette augmentation de 40%,
18:12personne ne l'a prévu.
18:14Et puis alors, ces 40%,
18:17ça veut dire en moyenne.
18:19Donc, ça veut dire que dans certains quartiers
18:21ou certaines villes, c'est 150%.
18:24Si vous ne prévoyez pas les écoles,
18:27les logements, les assistances sociales,
18:30ça crée des incidents
18:32parce que les populations locales vont arriver.
18:36Ce n'est pas 40% partout.
18:38Mais c'est quelle typologie ?
18:40Est-ce qu'il y a les étudiants étrangers ?
18:42Oui, mais les étudiants étrangers,
18:45ils n'augmentent pas parce qu'ils repartent en partie.
18:48Non, c'est une immigration installée.
18:51D'accord.
18:52Donc, moi, je trouve ça...
18:54Il y a des collègues qui disent
18:56que c'est beaucoup moins qu'ailleurs.
18:57Mais le problème n'est pas là.
18:58C'est qu'ailleurs, quand Mme Merkel,
18:59elle annonce qu'elle va accueillir les Syriens,
19:02elle s'organise pour les accueillir.
19:04Elle donne les moyens.
19:05Nous, on ne dit rien.
19:07On laisse les choses se faire.
19:09On n'organise rien.
19:11La gestion de l'immigration est faite par M. Darmanin.
19:13C'est-à-dire que ce ne sont que des OQTF.
19:15Et ce n'est pas fait ni par le ministère du Travail
19:18ni par le ministère des Affaires Sociales.
19:20Alors que dans le passé, c'était interministériel.
19:23Donc, il n'y a pas eu ce travail.
19:26Et lorsqu'il n'y a pas d'accueil bien fait,
19:29il y a des gens qui, dans la population française,
19:32ne sont pas contents
19:33parce qu'il y a des choses qui se passent mal.
19:35Donc, il y a tout ça qui s'agrège
19:38et qui peut contribuer à rendre mécontents
19:41certains électeurs.
19:42Voilà, je ne dis pas que c'est tout clair.
19:44Mais il faut aussi regarder l'électorat.
19:46On ne peut pas simplement dire
19:47qu'il y a quand même une évolution d'un électorat
19:49qu'il faut essayer d'empêcher
19:52d'arriver au pouvoir la semaine prochaine.
19:55Mais il faut que, si on y réussit,
19:57il y ait quand même des questions
19:58qu'il faudra se poser.
19:59Dans toute la logique d'immigration du RN,
20:04j'étais notamment tombé sur cette logique
20:07d'à chaque fois, ils veulent qu'on refuse
20:10systématiquement les migrants.
20:12J'avais notamment entendu parler
20:13de cette méthode du push-back.
20:15Ça vous parle ?
20:16Est-ce que vous pouvez nous expliquer
20:17ce que c'est le push-back
20:18et est-ce qu'il y a eu des dérives
20:19par rapport à ça ?
20:20Oui, il y a eu des fortes dérives
20:22parce que, déjà, le droit au non-refoulement
20:25c'est un droit international.
20:28De fait, le refoulement,
20:30c'est la traduction française du terme push-back,
20:33c'est donc contraire au droit international.
20:37Et l'Europe y contribue grandement
20:41via son agence Frontex, par exemple,
20:44en Méditerranée.
20:45Mais ça arrive dans d'autres frontières
20:47intérieures de l'Europe,
20:49en Hongrie, par exemple.
20:51Et c'est des pratiques,
20:56au-delà d'être interdites,
20:58derrière ce terme-là,
21:00c'est aussi des pratiques vraiment violentes
21:03où les gens meurent.
21:05Concrètement, par exemple,
21:06il y a eu des exemples de choses
21:07qui se sont passées ?
21:08Concrètement, ça veut dire
21:09qu'on laisse intervenir,
21:11c'est donc Frontex,
21:12l'agence européenne de surveillance
21:14et des gardes frontières européennes,
21:16qui laisse intervenir
21:17les gardes-côtes libyens
21:18qui sont eux-mêmes financés pour partie
21:21par l'Union européenne.
21:22Les gardes-côtes libyens,
21:24je pense qu'il n'y a plus
21:25leur réputation à faire,
21:26on la connaît,
21:27ils sont violents, ils sont armés
21:30alors même que les embarcations
21:32de personnes qui traversent
21:34la Méditerranée sont dans
21:35les eaux européennes,
21:36sont là ramenées,
21:37c'est pour ça qu'on parle de refoulement,
21:39ramenées dans les eaux libyennes
21:42où tout d'un coup,
21:43la compétence des gardes-côtes libyens
21:45leur revient de droit.
21:48Tout ça pour renvoyer les gens en Libye.
21:52Ces opérations-là,
21:54elles se font de manière violente,
21:55brutale, avec des armes, etc.
21:59Et puis une fois arrivés en Libye,
22:01c'est la mise en esclavage,
22:02la prostitution forcée,
22:04c'est tout ça.
22:06Et tout ça sous le silence
22:10de l'agence Frontex
22:11qui soit n'empêche pas
22:13ces opérations-là faites
22:15par les gardes-côtes libyens,
22:16soit les facilite en fait.
22:18Et par ailleurs,
22:20on a, avec Utopia 56
22:22et la Ligue des droits de l'homme,
22:23en avril dernier,
22:24on a donc porté plainte,
22:26déposé plainte
22:27contre Fabrice Leggeri
22:29qui est l'ancien directeur
22:31de l'agence Frontex
22:32et numéro 3 sur la liste
22:34du Rassemblement national
22:35aux élections européennes dernières
22:39pour compliciter de crimes de guerre
22:41et de crimes de...
22:43crimes contre l'humanité, pardon,
22:45et de crimes de torture.
22:47J'avais notamment vu des images
22:49des gardes-côtes
22:51qui voyaient arriver
22:53un bateau sur une plage
22:55avec des migrants
22:56et qui juste remettaient les femmes
22:57et les enfants dans le bateau,
22:58les posaient au milieu de la mer
22:59et repartaient.
23:00Oui, ça, il y a aussi
23:01les gardes-côtes grecques
23:02qui font ça, exactement ça,
23:03vers la Turquie.
23:05Et ils les laissent dériver
23:06en haute mer.
23:07En leur ayant récupéré
23:09leurs effets personnels,
23:10leurs téléphones,
23:11en les ayant retenus
23:12dans des centres de détention
23:13non officiels,
23:14en les ayant pas enregistrés
23:16alors qu'ils ont le droit
23:17de déposer des demandes d'asile,
23:18etc.,
23:19en les ayant parfois privés
23:20de certains de leurs droits,
23:21d'avoir accès à de l'eau,
23:22des choses absolument fondamentales.
23:25En leur faisant croire
23:26qu'on va les ramener
23:27quelque part sur le continent
23:28ou sur une île en Grèce.
23:29Et en fait, non, non,
23:31on les jette du bateau
23:32des gardes-côtes grecques
23:33dans une embarcation
23:34parfois déjà endommagée
23:35par ailleurs.
23:36Et là, on les laisse dériver.
23:38C'est ça, l'Europe.
23:40Ça, c'est Frontex aussi.
23:42Patrick, je me permets juste
23:45de mentionner quelque chose.
23:46Vous me disiez avant
23:47que si jamais vous avez
23:48des questions dans le chat
23:49par rapport à tous ces sujets
23:50d'immigration,
23:51vous pouvez aller suivre
23:52le compte de Twitter
23:55de Patrick Veil.
23:56C'est
23:58Vous pouvez lui poser des questions.
23:59Et Patrick, il me semble
24:00que vous acceptez de répondre
24:01aux gens qui vous posent
24:02des questions sur ce réseau.
24:05L'une des choses
24:06que vous expliquez, Patrick Veil,
24:08sur la suppression
24:09du droit du sol,
24:10l'immigration,
24:11c'est qu'en fait,
24:13si on supprime le droit du sol,
24:15il y a des enfants,
24:16petits-enfants,
24:17petits-petits-enfants
24:19d'étrangers
24:21qui sont donc français,
24:22quoi qu'il arrive,
24:23depuis très longtemps,
24:24qui se retrouveront
24:25à être juste, du coup,
24:26plus français.
24:27Ils sont étrangers.
24:28La conséquence, c'est que
24:30ils auront droit
24:31à la protection diplomatique
24:32de leur pays d'origine.
24:34Ça se fera
24:35des sortes d'enclave étrangère
24:37sur le territoire national
24:39sur lequel il y aura
24:41une forme d'autorité
24:42de puissance étrangère.
24:44Donc, ce rassemblement national
24:46qui prétend redonner
24:47de la souveraineté
24:48à la France
24:49va faire perdre
24:50de la souveraineté à la France
24:52sur la population française.
24:53La loi de 1889
24:55qui oblige la nationalité
24:57à la naissance
24:58sur la troisième génération,
25:00ce n'est pas qu'une loi
25:01votée par la gauche,
25:03c'est une loi votée
25:04aussi par la droite.
25:05Pourquoi ?
25:06Parce que ces jeunes
25:07qui étaient français,
25:08ça faisait deux générations
25:09qu'ils allaient à l'école,
25:10ils échappaient à l'armée.
25:12Alors, les autres,
25:14les parents français,
25:16ils étaient jeunes,
25:17ils disaient,
25:18mais regardez,
25:19ces jeunes-là,
25:20ils sont comme nos fils,
25:21ils pourraient aller à l'armée.
25:23Alors, comme ils ne vont pas à l'armée,
25:24ils travaillent tout de suite,
25:25ils prennent les premiers postes
25:27dans le marché du travail,
25:29ils épousent les filles
25:30les plus jolies
25:31parce qu'elles préfèrent
25:32un gars qui ne risque pas
25:33de mourir, etc.
25:35Voilà, c'était l'argument
25:36qui était haussé
25:37à l'Assemblée,
25:38qu'on a entendu.
25:39Donc, ça tombe
25:41sur la personne
25:42de façon obligatoire.
25:43Et la deuxième raison
25:44pour laquelle c'était passé,
25:45c'était pour celle
25:46que je viens de vous indiquer.
25:47C'est-à-dire que
25:50si on maintient
25:51dans une nationalité étrangère
25:52artificielle,
25:53du point de vue de la socialisation,
25:54ces gens sont
25:55socialement,
25:56sociologiquement français,
25:58eh bien,
25:59on crée une puissance étrangère
26:01d'intervention
26:02sur le sol français.
26:04Et ça,
26:05je dirais,
26:06la droite républicaine
26:08et nationale
26:09n'en voulait pas.
26:10Eh bien, avec le rassemblement national,
26:12ils font passer
26:13la xénophobie
26:15et le racisme
26:16avant l'intérêt national.
26:19Et est-ce qu'on pourrait se retrouver
26:20avec des situations
26:21où, je ne sais pas,
26:23des petits,
26:24à rire,
26:25petits enfants d'étrangers
26:26se retrouveraient
26:27renvoyés dans des pays
26:28qu'ils ne connaissent pas ?
26:30Ah ben, oui.
26:31Dans le pays
26:32de nationalité formelle
26:33qu'ils ont, oui.
26:34Ou ils ne parlent même pas la langue.
26:35Donc, ils ne parleraient pas
26:36la langue, bien sûr.
26:39L'une des autres
26:41mesures que défend le RN,
26:43c'est la préférence nationale.
26:46J'ai lu que c'était
26:48même pas possible
26:49de la mettre en place
26:50parce que ce n'est même pas constitutionnel.
26:51Qu'en est-il, Patrick Veil ?
26:53Oui.
26:54Alors là,
26:55il y a une décision récente
26:56du Conseil constitutionnel
26:57qui a été prise
26:59à l'occasion d'une demande
27:00des parlementaires LR
27:02de pouvoir faire un référendum
27:04d'initiative partagée.
27:05Et le Conseil constitutionnel
27:07a utilisé cette réclamation.
27:10Attendez, je suis désolé,
27:11je vous coupe,
27:12mais je me rends compte
27:13peut-être qu'il y a un truc
27:14qui définit ce qu'était
27:15la préférence nationale.
27:17Si on veut définir
27:18la préférence nationale
27:19pour les gens qui nous regardent
27:20et pour comprendre exactement
27:21quels sont les impacts
27:22et les conséquences
27:23de cette mesure,
27:24comment est-ce qu'on pourrait le faire ?
27:25C'est de réserver
27:28des droits sociaux,
27:29notamment,
27:30les allocations familiales,
27:32les logements
27:34à des nationaux.
27:36Je dirais que vous avez
27:38des droits qui sont réservés
27:40aux nationaux,
27:41par exemple,
27:42les droits politiques
27:43qui sont là,
27:44de dimanche,
27:45ce sont les Français
27:46qui vont voter.
27:47Il n'y a pas d'autres étrangers
27:48résidents en France
27:49qui ne votent pas.
27:50Même les Européens
27:51ne votent pas.
27:52Donc il y a déjà une forme
27:53de préférence nationale
27:54dans certains cas.
27:55C'est la souveraineté.
27:56Mais les droits humains,
27:58les droits sociaux,
28:00la jurisprudence
28:02qui est fondée
28:03sur notre propre constitution,
28:05qui n'est pas liée,
28:06je l'entends parfois dire,
28:07à l'Europe.
28:08C'est indépendant de l'Europe.
28:10C'est lié à la déclaration
28:11des droits de l'homme
28:12citoyen,
28:13qui est le préambule
28:14de la constitution,
28:15à la déclaration
28:16des droits
28:17de 1946,
28:18de la constitution
28:19de 1946,
28:20qui permet
28:21l'égalité des droits
28:22pour les étrangers
28:23en situation régulière
28:24et pour les Français.
28:25Donc ça,
28:26ils veulent le mettre
28:27en cause.
28:28Alors,
28:29le Conseil constitutionnel
28:30a déclaré
28:31que c'était
28:32un constitutionnel.
28:33Donc,
28:34ils vont
28:35se centrer,
28:36puisqu'ils savent
28:37que ça,
28:38il faudrait
28:39qu'ils passent
28:40par la réforme
28:41constitutionnelle,
28:42ils vont se concentrer
28:43sur l'abolition
28:44des droits du sol
28:45où ils pensent
28:46que là,
28:47ils ont une ouverture
28:48du point de vue
28:49de la jurisprudence.
28:50Oui,
28:51et c'est d'ailleurs pour ça,
28:52enfin,
28:53corrigez-moi si je me trompe,
28:54mais il me semble
28:55que c'est d'ailleurs pour ça
28:56qu'on entend beaucoup
28:57de représentants
28:58du RN
28:59attaquer
29:00le Conseil constitutionnel,
29:01les juges
29:02qui décident
29:03de la constitutionnalité
29:04parce que ça les empêche
29:05peut-être de mettre
29:06en place
29:07ce type de mesures.
29:08Alors,
29:09il y a un autre point
29:10que vous avez
29:11distingué selon
29:12que les Français
29:13ont une seule nationalité
29:14où sont les binationaux.
29:15Ah oui,
29:16bah oui.
29:17Ça,
29:18c'est très,
29:19très grave.
29:20Ça veut dire que
29:21c'est monstrueux.
29:22Vous avez,
29:23de part,
29:24la montée
29:25de l'égalité
29:26des droits
29:27entre hommes
29:28et femmes.
29:29Vous savez,
29:30avant la Seconde Guerre mondiale,
29:31c'était souvent
29:32l'homme
29:33qui avait
29:34tous les droits.
29:35Donc,
29:36en matière de nationalité,
29:37la femme prenait
29:38dans le droit français
29:40Maintenant,
29:41la femme et l'homme
29:42sont égaux.
29:43Donc,
29:44quand vous épousez
29:45une femme,
29:46vous êtes un homme
29:47et vous épousez une femme
29:48d'une autre nationalité,
29:49vos enfants
29:50ont la double nationalité.
29:51Alors,
29:52ces enfants-là,
29:53ils vont avoir
29:54moins de droits
29:57que l'enfant
29:58de deux parents français.
29:59C'est ça
30:00qu'ils veulent faire.
30:01Voilà.
30:02Pour juste rappeler,
30:03c'est donc,
30:04littéralement,
30:05une mesure
30:06du Rassemblement national
30:07qui est d'interdire
30:08l'accès à certains postes
30:09du service public
30:10aux binationaux.
30:11Je voudrais revenir
30:12sur quelque chose
30:13avec vous, Charlotte.
30:14Vous me disiez
30:15que
30:16les personnes,
30:17les réfugiés,
30:18les exilés,
30:19les migrants
30:20travaillent
30:21en France.
30:22Après quelques mois,
30:23ils viennent
30:24et ils participent à la...
30:25Enfin,
30:26ils travaillent en France.
30:27Il y a eu
30:28une proposition,
30:29il me semble,
30:30du Rassemblement national
30:31d'interdire l'accès
30:32aux aides sociales
30:33aux personnes
30:34qui sont
30:35exilées
30:36en France.
30:37C'est-à-dire,
30:38interdire l'accès
30:39aux aides sociales
30:40aux étrangers.
30:41Donc, ça veut dire
30:42que c'est personnes
30:43qui travaillent
30:44et qui participent
30:45du coup,
30:46aussi à...
30:47Enfin,
30:48qui cotisent,
30:49qui n'ont plus accès.
30:50C'est bien ça.
30:51Je ne sais pas
30:52comment,
30:53techniquement,
30:54avec les lois,
30:55ils peuvent faire ça.
30:56Mais, du coup,
30:57nous,
30:58ce qu'on voit,
30:59effectivement,
31:00dans cette idée
31:01de parvenir
31:02à implémenter
31:03une préférence nationale
31:04aux différents endroits
31:05de la société,
31:06voilà.
31:07Oui,
31:08ce serait empêcher,
31:09j'imagine,
31:10certaines personnes
31:11de travailler.
31:12Je ne sais pas
31:13comment c'est réalisable,
31:14ça.
31:15Mais...
31:16L'un des grands questionnements
31:17avec l'immigration,
31:18je sais que c'est quelque chose
31:19qu'on se...
31:20C'est une question
31:21qu'on traite beaucoup
31:22à Libération.
31:23C'est le fait
31:24qu'on...
31:25Dès qu'il y a
31:26des naufrages
31:27de migrants,
31:28des choses comme ça,
31:29on se pose beaucoup
31:30sur les chiffres.
31:31X centaines
31:32de migrants
31:33se sont perdus
31:34dans telle ou telle
31:35maire
31:36en oubliant
31:37les noms
31:38que ce sont
31:39des gens
31:40qui ont des familles,
31:41qui ont des enfants,
31:42etc.
31:43Et en oubliant
31:44parfois aussi
31:45que ces personnes
31:46ne viennent pas
31:47forcément en France
31:48parce qu'ils ont envie
31:49mais parce qu'ils sont
31:50forcés.
31:51Vous avez des exemples
31:52de ça concrètement
31:53avec des noms,
31:54des gens que vous avez
31:55rencontrés
31:56qui ont vécu
31:57des choses comme ça ?
31:58Oui,
31:59oui,
32:00oui.
32:01Et puis,
32:02j'ai rencontré
32:03des gens
32:04qui,
32:05s'ils avaient pu
32:06rester dans leur pays
32:07auprès de leur famille,
32:08l'auraient fait.
32:09Pour le moment,
32:10c'est vraiment
32:11les témoignages
32:12qu'on a
32:13parce qu'effectivement,
32:14c'est ce qu'on entend
32:15beaucoup.
32:16On ne prend pas
32:17des risques
32:18comme là,
32:19les gens prennent
32:20pour arriver
32:21jusqu'en France
32:22ou jusqu'en Europe
32:23ou jusqu'en Allemagne
32:24ou jusqu'en Afrique.
32:25Donc,
32:26c'est vraiment
32:27des gens
32:28qui ont vécu
32:29des choses
32:30comme ça
32:31et qui ont vécu
32:32des choses
32:33comme ça
32:34jusqu'en France
32:35ou jusqu'en Europe
32:36parce que le point de...
32:37Il faut rappeler aussi
32:38quand même
32:39que le premier déplacement
32:40qui est enclenché
32:41par des personnes
32:42qui commencent
32:43un parcours d'exil,
32:44il n'y a pas
32:45un plan pensé
32:46sur 5 ans
32:47pour ensuite
32:48arriver au Danemark,
32:49en France,
32:50etc.
32:51Le premier déplacement,
32:52il se fait
32:53dans les pays voisins
32:54qui sont parfois
32:55des pays
32:56eux-mêmes instables,
32:57en guerre,
32:58etc.
32:59où il n'y a
33:00aucune capacité
33:01de pouvoir
33:02trouver un travail,
33:03etc.
33:04Et donc,
33:05à nouveau,
33:06les gens se déplacent
33:07et ainsi de suite
33:08pour ensuite se dire
33:09bon,
33:10on va tenter
33:11notre chance
33:12en Europe.
33:13Et ça,
33:14ça peut durer
33:15des années
33:16et des années.
33:17Il y a des personnes
33:18qui restent
33:19sur des parcours d'exil
33:20qui vont durer
33:216 ans
33:22avant de pouvoir
33:23réussir
33:24à se stabiliser
33:25quelque part.
33:26Et toutes
33:27auraient bien
33:28préféré
33:29rester chez elles
33:30et ne pas
33:31avoir à fuir.
33:32En effet.
33:33Et donc,
33:34des personnes qui ont...
33:35Je ne sais pas
33:36si la question
33:37c'était de savoir
33:38si on rencontrait
33:39des personnes
33:40qui avaient survécu
33:41à des naufrages.
33:42Mais en tous les cas,
33:43il y a des gens
33:44qui ont pris
33:45des risques
33:46qu'on rencontre
33:47qui sont complètement
33:48traumatisés
33:49par les risques
33:50qu'elles sont
33:51amenées à prendre
33:52avant d'arriver
33:53en France
33:54ou en Europe
33:55ou alors même
33:56en étant
33:57sur le territoire français.
33:58Je le rappelle
33:59à la frontière
34:00qui traverse
34:01la mer
34:02sur des bateaux
34:03pneumatiques
34:04surchargés
34:05et qui...
34:06Là,
34:07on en est
34:08à 22 personnes
34:09mortes
34:10au moins depuis
34:11janvier 2024.
34:12On n'avait jamais eu
34:13un tel chiffre
34:14effectivement,
34:15un tel nombre.
34:16Et les personnes
34:17sont traumatisées,
34:18ont peur,
34:19quoi.
34:20Et ça,
34:21c'est en France
34:22avec la pression
34:23des forces de l'ordre
34:24qui sont supposément
34:25sous le manteau
34:26de l'armée
34:27qui sont
34:28sous le manteau
34:29sous le mandat
34:30de les empêcher
34:31de traverser
34:32pour les protéger.
34:33Mais en fait,
34:34tout ce qu'on observe
34:35nous sur le terrain,
34:36c'est que
34:37ces interceptions
34:38et la présence policière
34:39et cet empêchement
34:40à la traversée,
34:41ça se fait avec
34:42des chiens,
34:43des gaz lacrymogènes
34:44sur la plage.
34:45Il y a des enfants,
34:46il y a beaucoup de familles
34:47et d'enfants
34:48qui tentent le passage
34:49vers l'Angleterre.
34:50La police
34:51qui perce les bateaux.
34:52Mais les gens
34:53qui sont
34:54tellement
34:55à bout
34:56de recours
34:57vont de toute façon
34:58prendre ce risque-là.
34:59Et c'est ce qu'on disait,
35:00c'est que peu importe
35:01le dispositif
35:02qui soit policier,
35:03de surveillance,
35:04de contrôle,
35:05d'empêchement, etc.,
35:06une frontière,
35:07ça se franchit.
35:08Et donc,
35:09les gens vont continuer
35:10à franchir les frontières
35:11si elles ont besoin
35:12de se protéger.
35:13Il me semble que
35:14l'un des arguments
35:15de Jordan Bardella
35:16sur cette idée
35:17de refouler
35:18systématiquement
35:19à la frontière
35:20des personnes
35:21qui pourraient rentrer,
35:22c'est de se dire que
35:23comme les gens
35:24vont apprendre
35:25que c'est impossible
35:26de rentrer,
35:27que c'est faux.
35:28Moi,
35:29je pense que c'est faux
35:30parce qu'on le voit,
35:31encore une fois,
35:32dans le nord,
35:33par exemple,
35:34à Calais,
35:35à Grande-Synthe,
35:36sur les dernières années,
35:37il y a eu toujours
35:38plus de millions
35:39d'euros mis
35:40par l'Angleterre,
35:41par le gouvernement français
35:42pour renforcer
35:43la surveillance
35:44de la frontière,
35:45la surveillance
35:46des ports,
35:47la surveillance
35:48des portiques
35:49de ferries
35:50pour traverser
35:51la Manche,
35:52la surveillance
35:53des côtes
35:54sur les plages.
35:55On voit
35:56la police,
35:57on voit
35:58la gendarmerie,
35:59c'est des équipements
36:00militaires.
36:01C'est vraiment
36:02un autre monde
36:03là-haut.
36:04Et ça,
36:05ça ne cesse
36:06d'augmenter.
36:07On parle vraiment
36:08de militarisation
36:09de la frontière.
36:10En attendant,
36:11ça reste des plages.
36:12Il n'y aura
36:13jamais assez
36:14de forces de l'ordre,
36:15il n'y aura jamais
36:16de murs assez grands
36:17pour empêcher
36:18les gens de passer.
36:19Et ce qu'on voit
36:20plutôt depuis
36:21des années
36:22qui se joue,
36:23et c'est ce qu'on craint,
36:24on craint du coup
36:25que ça n'empire,
36:26c'est surtout
36:27cette dissuasion
36:28à l'intérieur même
36:29du pays.
36:30Et c'est d'une part
36:31effectivement
36:32empêcher au maximum
36:33que les gens n'arrivent,
36:34mais c'est surtout
36:35rendre la vie impossible
36:36une fois que les gens
36:37sont arrivés
36:38pour dissuader
36:39de toute façon
36:40et ne donner envie
36:41à personne
36:42que de trouver
36:43refuge en France.
36:44Mais donc là,
36:45on ne parle plus
36:46des personnes migrantes,
36:47on parle aussi
36:48de tous les citoyens
36:49français.
36:50C'est qu'on est en train
36:51de saper
36:52notre territoire,
36:53nos droits,
36:54pour le rendre
36:55le plus inattractif
36:56possible.
36:57Patrick Veil,
36:58vous parlez,
36:59je sais que
37:00dans la matrice
37:01immigration du RN,
37:02il y a toujours
37:03un lien
37:04entre
37:05immigration
37:06et sécurité.
37:07La délinquance
37:08à cause de l'immigration,
37:09etc.
37:10Est-ce qu'il y a
37:11une corrélation
37:12qui existe
37:13entre immigration
37:14et sécurité ?
37:15Et est-ce que
37:16si le RN
37:17n'était pas
37:18un endroit
37:19où les gens
37:20pouvaient
37:21vivre
37:22en sécurité
37:23si le RN
37:24a énormément
37:25de députés
37:26à l'Assemblée nationale,
37:27est-ce que s'ils mettent
37:28en place
37:29des mesures
37:30aussi restrictives,
37:31est-ce que ça va
37:32changer quelque chose ?
37:33D'abord,
37:34il n'est pas sûr
37:35qu'ils soient
37:36plus efficaces
37:37dans le contrôle
37:38de l'immigration.
37:39Je vous donne
37:40un exemple.
37:41Bon,
37:42ils vont dire
37:43on va renvoyer
37:44plus d'étrangers,
37:45par exemple
37:46les chômeurs,
37:47etc.
37:48Mais pour envoyer
37:49un étranger
37:50qui n'a plus
37:51de documents
37:52il faut coopérer
37:53avec les états d'origine.
37:54Si vous
37:55vous mettez
37:56à faire
37:57des politiques
37:58xénophobes
37:59et racistes
38:00vous aurez
38:01probablement
38:02une absence
38:03de coopération
38:04des états d'origine
38:05qui sont
38:06plus ou moins
38:07d'accord
38:08pour récupérer
38:09leurs institutions régulières.
38:10Certains d'entre eux
38:11diront
38:12maintenant on n'en prend plus.
38:13Qu'est-ce que fera
38:14le RN ?
38:15Donc,
38:16ils annoncent
38:17des grands...
38:18La politique
38:19d'immigration,
38:20vous savez,
38:21la politique d'immigration
38:22c'est le suivant.
38:23Quand vous parlez
38:24aux gens
38:25des...
38:26de la politique
38:27nucléaire
38:28ils ne sont pas
38:29très compétents.
38:30Ils ne se sentent
38:31pas très compétents.
38:32Si vous leur parlez
38:33d'immigration
38:34ils disent
38:35je sais ce qu'il faut faire.
38:36Ils ont l'impression
38:37que c'est très simple.
38:38En fait,
38:39c'est une des politiques
38:40les plus compliquées
38:41qu'il soit.
38:42Parce que vous avez
38:43des effets
38:44sur les pays voisins,
38:45des relations
38:46avec les pays
38:47d'origine.
38:48Quand vous prenez...
38:49Je vais vous prendre
38:50un exemple.
38:51La droite,
38:52souvent,
38:53et parfois
38:54certaines gauches
38:55pour contrôler
38:56l'immigration
38:57on va faire
38:58des quotas.
38:59Par exemple,
39:00il y a 22 000
39:01cartes de séjour
39:02ou 25 000
39:03cartes de séjour
39:04pour les travailleurs.
39:05On va dire
39:0610 000.
39:07Alors on dit
39:08allez,
39:09on va annoncer
39:1010 000.
39:11Mais on annonce
39:1210 000.
39:13Ça va sur
39:14l'agence France Presse
39:15et au milieu
39:16de l'Asie,
39:17de l'Amérique latine
39:18ou de l'Afrique
39:19on annonce
39:2010 000
39:21cartes de séjour.
39:22Et moi je viens,
39:23je suis tout seul
39:24et vous annoncez
39:2510 000
39:26en croyant
39:27que vous allez
39:28restreindre
39:29et vous avez
39:30arrivé 100 000
39:31personnes
39:32qui se disent
39:33la France vient
39:34d'offrir 10 000.
39:35Ils ne savent pas
39:36l'histoire.
39:37Donc vous avez
39:38parfois
39:39la politique
39:40d'immigration,
39:41ça ne veut pas dire
39:42qu'il n'y a pas
39:43des choses
39:44à changer.
39:45Et il faut
39:46écouter
39:47les gens
39:48qui vont
39:49à Nice.
39:50Par exemple,
39:51les commerçants,
39:52les restaurateurs
39:53ils disent
39:54qu'ils ne trouvent
39:55pas de main d'oeuvre
39:56pour faire le service
39:57dans la restauration.
39:58Et moi je leur ai dit
39:59un jour
40:00est-ce que vous êtes
40:01en contact
40:02avec la fac ?
40:03Parce que peut-être
40:04qu'il y a des étudiants
40:05qui ont besoin
40:06de faire un peu d'argent
40:07qui seraient peut-être
40:08intéressés par travailler
40:09le soir,
40:10faire des services
40:11etc.
40:12Et bien non,
40:13ils ne sont pas
40:14en contact
40:15avec la fac.
40:16Personne,
40:17il fait lui-même
40:18venir
40:19un travailleur clandestin.
40:20Donc vous avez
40:21tout ça.
40:22Je vais vous prendre
40:23un autre exemple.
40:24Il y a une vingtaine
40:25d'années,
40:26quand j'étais étudiant,
40:27la fac commençait
40:28vers le 15 octobre.
40:29Donc ça laissait
40:30le temps
40:31à plein d'étudiants
40:32de se faire
40:33un peu d'argent
40:34en allant faire
40:35les vendanges.
40:36Maintenant,
40:37la fac commence
40:38début septembre.
40:39On me dit
40:40les vendanges
40:41ont commencé plus tôt
40:42parce qu'avec
40:43le réchauffement climatique.
40:44Non,
40:45il n'empêche
40:46la possibilité
40:47pour les étudiants
40:48de faire les vendanges.
40:49Comme il faut faire
40:50les vendanges,
40:51qu'est-ce qui se passe ?
40:52Eh bien,
40:53les viticulteurs
40:54font appel
40:55à une main d'oeuvre
40:56qui n'est plus étudiante.
40:57Donc,
40:58vous avez comme ça
40:59des mesures.
41:00Moi,
41:01je suis pour
41:02qu'on discute
41:03et qu'on voit
41:04comment on peut éviter
41:05l'arrivée
41:06de migrants
41:07en situation irrégulière.
41:08C'est tout à fait légitime
41:09de commencer
41:10par aller chercher
41:11à employer
41:12des gens
41:13qui sont ici
41:14français ou étrangers.
41:15On peut être
41:16autour d'une table
41:17et prendre
41:18des mesures pragmatiques
41:19et ne pas faire
41:20de l'immigration
41:21un terrain
41:22d'affrontement
41:23idéologique.
41:24Quand on parle
41:25du rapport
41:26entre
41:27l'immigration,
41:28grandes délinquances,
41:29etc.,
41:30dans vos papiers,
41:31on peut notamment
41:32faire le parallèle
41:33avec ce qui a déjà
41:34été fait,
41:35comment a été géré
41:36l'immigration
41:37par rapport à ça.
41:38Il y a eu
41:39notamment,
41:40c'était Darmanin
41:41qui avait mis en place
41:42l'amende d'électuel forfaitaire
41:43et on peut voir
41:44l'efficacité
41:45de ce genre de mesures.
41:46Est-ce qu'elle existe ?
41:47L'amende d'électuel forfaitaire,
41:48c'est une véritable catastrophe.
41:49Vous pouvez juste
41:50nous expliquer ce que c'est ?
41:51Ça veut dire
41:52qu'aujourd'hui,
41:53ils ont comme objectif
41:54de contrôler
41:55la consommation
41:56de hachis.
41:57Alors,
41:58un pauvre gars,
41:59une pauvre jeune fille
42:00qui est prise
42:01avec un gramme
42:02de hache,
42:03le policier
42:04qui l'interpelle
42:05a le droit
42:06de lui mettre
42:07une amende
42:08comme si
42:09il était
42:10un homme.
42:11C'est-à-dire
42:12comme si
42:13il était un juge
42:14et va lui mettre
42:15300 euros d'amende.
42:16Alors,
42:17ça se développe
42:18au maximum.
42:19C'est toujours
42:20dans les mêmes quartiers
42:21qu'on fait ce truc
42:22et ça mobilise
42:23des tas de policiers.
42:24Ça rend
42:25leur relation
42:26à la population
42:27extrêmement conflictuelle
42:28et on voit
42:29les résultats.
42:30La drogue
42:31n'a jamais été
42:32aussi puissante,
42:33le trafic.
42:34Donc,
42:35c'est une très mauvaise stratégie.
42:36La stratégie
42:37de M. Darmanin
42:38d'utilisation
42:39de la police
42:40à ça
42:41c'est
42:42un échec
42:43absolu.
42:44Bon,
42:45c'est la grosse délinquance
42:46qu'il faut
42:47s'attaquer.
42:48C'est pareil
42:49pour les migrations
42:50clandestines.
42:51Les gens
42:52qui travaillent
42:53dans les cuisines
42:54d'un restaurant
42:55et qui sont
42:56en situation irrégulière.
42:57Le seul délit
42:58qu'ils ont commis
42:59c'est d'être
43:00en situation irrégulière.
43:01Même
43:02les policiers
43:03n'aiment pas
43:04l'arrêter
43:05parce que c'est pas
43:06quelqu'un de dangereux.
43:07Alors que
43:08il y a des étrangers
43:09dangereux,
43:10qui ne sont pas
43:11sous le contrôle
43:12de madame,
43:13ne va prendre la défense
43:14d'un grand trafiquant
43:15de drogue
43:16qui vient d'arriver
43:17et qu'on interpelle
43:18et qu'on veut renvoyer.
43:19Personne ne va prendre
43:20sa défense
43:21et on comprend très bien
43:22que la police
43:23le renvoie.
43:24Donc moi,
43:25j'ai toujours dit
43:26que les associations
43:27et les policiers
43:28avaient les mêmes hiérarchies
43:29parce que les policiers,
43:30les vrais policiers
43:31n'aiment pas
43:32interpeller
43:33la pauvre personne.
43:34Et donc,
43:35c'est ça
43:36qu'il faut retrouver.
43:37C'est
43:38un esprit
43:39de coopération.
43:40Les associations,
43:41d'ailleurs,
43:42apportent des dossiers
43:43de régularisation
43:44à l'administration.
43:45Il y a tout ça.
43:46Il y a de la coopération
43:47quand les choses
43:48se passent bien.
43:49Et c'est ça
43:50qu'il faut retrouver
43:51parce que c'est le bon sens
43:52qui doit prévaloir.
43:53Je vais juste prendre
43:54une réaction
43:55d'un de nos viewers
43:56dans le chat.
43:57Peut-être que vous avez
43:58quelque chose
43:59à répondre.
44:00Espa FR
44:01qui nous dit
44:02donc si je comprends bien,
44:03il faut ouvrir
44:04les frontières
44:05à tout le monde.
44:06C'est ça
44:07qu'on est en train
44:08de faire.
44:09Je ne crois pas.
44:10Ah non, moi,
44:11je n'ai absolument
44:12jamais dit ça.
44:13J'ai des collègues
44:14qui pensent que
44:15si on supprimait
44:16les visas,
44:17ça n'aurait aucun impât.
44:18Je crois qu'ils connaissent
44:19très mal
44:20les pays d'origine
44:21où il y a beaucoup
44:22de gens qui ont envie
44:23de partir.
44:24Mais je dirais que
44:25j'ai même un collègue,
44:26je ne vais pas lui donner
44:27son nom,
44:28qui a dit un jour
44:29dans une interview
44:30au Monde
44:31que quelqu'un
44:32qui a 5000 dollars
44:33en poche
44:34et qui est prêt à mourir
44:35passera toujours
44:36aux frontières.
44:38En réalité,
44:39l'exigence de visa
44:40et les contrôles
44:41qui existent
44:42dans les pays de départ
44:43font que la plupart
44:44des gens,
44:45même si,
44:46comme vous le dites,
44:47la plupart des gens
44:48veulent rester chez eux,
44:49ils partent
44:50parce qu'ils sont
44:51dans des pays
44:52où la démocratie
44:53n'est pas respectée,
44:54où la corruption
44:55prévaut,
44:56où ils n'en peuvent plus,
44:57où ils veulent avoir
44:58un avenir meilleur.
44:59Mais la plupart
45:00n'y arrivent pas.
45:01Donc, moi,
45:02ce que je crois,
45:03c'est que
45:04la meilleure façon
45:05de lutter
45:06contre l'immigration
45:07illégale,
45:08c'est d'abord
45:09de se battre
45:10pour la démocratie
45:11et de se battre
45:12contre la corruption
45:13dans tous les pays
45:14où nous avons
45:15une influence
45:16pour le faire,
45:17etc.
45:18Je pense
45:19qu'il faut
45:20rétablir
45:21des voies légales
45:22d'immigration.
45:23Vous voyez,
45:24moi,
45:25je crois
45:26que tous les débats,
45:27toute la loi
45:28immigration
45:29de M. Darmanin,
45:30elle était nulle.
45:31Nulle,
45:32mais vraiment
45:33passer deux ans
45:34pour produire
45:35un texte comme ça,
45:36même du point de vue
45:37de la droite,
45:38ça n'avait aucun intérêt.
45:39Et ça a juste fait monter
45:40l'Assemblée nationale
45:41parce qu'on a parlé
45:42pendant deux ans
45:43de ce sujet
45:44et avec un résultat
45:45catastrophique
45:46avec, bon,
45:47des annulations
45:48pour la conséquence
45:49fiscale,
45:50etc.
45:51Pardon,
45:52je lisais aussi
45:53une conséquence
45:54que vous mettiez en avant,
45:55c'était le fait
45:56que, du coup,
45:57la police
45:58était complètement
45:59détachée
46:00d'une certaine partie
46:01de la population
46:02avec l'amende
46:03illégale,
46:04donc,
46:05si un étudiant
46:06prend un job
46:07et que le job
46:08n'est plus disponible,
46:09ça ferait une immigration
46:10illégale
46:11sans faire appel
46:12à la police.
46:13Vous voyez,
46:14donc,
46:15moi,
46:16tout ce que je vous disais
46:17tout à l'heure,
46:18ce n'était pas du tout
46:19pour l'ouverture
46:20de l'immigration,
46:21mais il faut peut-être
46:22ouvrir des bureaux
46:23de recrutement
46:24dans certains pays
46:25parce que le programme
46:26de la gauche
46:27pendant tous ces débats,
46:28c'était la régularisation
46:29dans les métiers en tension.
46:30Vous en avez parlé
46:31tout à l'heure,
46:32non ?
46:33Au vu de tout
46:34ce qu'on raconte
46:35là, ce soir,
46:36moi,
46:37il y a quelque chose
46:38que j'aimerais comprendre.
46:39Comment est-ce
46:40qu'au fil
46:41de ces dernières années,
46:42malgré ce qu'on a vu,
46:43le fait que
46:44la suppression
46:45du droit du sol,
46:46la préférence nationale
46:47qui est inconstitutionnelle,
46:48etc.,
46:49etc.,
46:50eh bien,
46:51voilà,
46:52il y a des électeurs
46:53du Rassemblement National
46:54et plus d'électeurs
46:55qu'avant,
46:56plus d'électeurs
46:57qui ont été attirés
46:58par cette proposition
46:59et qui ont été
47:00attirés
47:01par cette proposition
47:02politique.
47:03De ?
47:04De la proposition politique
47:05du Rassemblement National.
47:06La suppression
47:07du droit du sol.
47:08Alors,
47:09non,
47:10attention,
47:11je ne saurais dire
47:12si les électeurs
47:13du Rassemblement National
47:14sont attirés
47:15parce qu'il y a
47:16la suppression
47:17du droit du sol,
47:18mais reste qu'il y a
47:19des électeurs
47:20qui sont attirés
47:21par la proposition
47:22politique du RN.
47:23Pourquoi ?
47:24Comment ?
47:25Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
47:26Il s'est passé,
47:27je pense qu'il y a une...
47:28Je ne suis pas
47:29un politologue,
47:30je ne suis pas
47:31un politologue,
47:32mais il y a une...
47:33Nous, ce qu'on voit
47:34sur les sujets,
47:35en tous les cas,
47:36de la migration,
47:37mais comme je pense
47:38beaucoup de sujets
47:39sur lesquels
47:40le Rassemblement National
47:41s'est construit,
47:42il y a
47:43une espèce de...
47:44Il y a
47:45une désinformation
47:46très forte
47:47qui vient,
47:48justement,
47:49élaborer,
47:50ensuite,
47:51des fantasmes,
47:52des croyances
47:53et à vendre,
47:54justement,
47:55que le Rassemblement National
47:56arrivera à maîtriser,
47:57contrôler,
47:58protéger, etc.
47:59Ça a pris beaucoup
48:00de place
48:01quand les idées
48:02vraiment réalistes,
48:03justes
48:04et en respect
48:05des droits fondamentaux,
48:06où nous,
48:07on s'accroche
48:08vraiment à ça,
48:09c'est très peu
48:10écouté
48:11parce que
48:12je pense que...
48:13J'imagine
48:14qu'il y a aussi
48:15des électeurs
48:16qui ont
48:17leurs propres priorités
48:18sur lesquelles
48:19le Rassemblement National
48:20a réussi
48:21à se faire
48:22de la place,
48:23en fait.
48:24Peut-être que...
48:25Très bien.
48:26Merci.
48:27Merci.
48:28Merci.
48:29Patrick,
48:30qu'est-ce que vous en pensez,
48:31vous ?
48:32Comment est-ce que ça se fait
48:33qu'on ait autant d'électeurs
48:34du Rassemblement National
48:35qui trouvent la proposition
48:36du RN alléchante ?
48:37Alors,
48:38moi,
48:39je crois qu'il y a
48:40une révolte
48:41contre le sentiment
48:42de l'abandon
48:43par une élite urbaine
48:46qui a tous les services
48:49dans des zones
48:50de notre pays
48:51où les services
48:52disparaissent.
48:53Et...
48:54Il y a une révolte,
48:55voilà.
48:56Il y a une révolte
48:58Il y a une révolte,
48:59voilà.
49:00Cette révolte,
49:01elle couvre depuis longtemps.
49:02Elle a beaucoup monté
49:03sous la présidence
49:04de M. Macron
49:05qui l'a attisé.
49:06Je pense que
49:07le résultat
49:08de l'élection
49:09de 2022
49:10a été mal interprété
49:11par M. Macron
49:12et par l'ensemble
49:13des autres forces politiques
49:14parce que les gens
49:15ont d'abord voté non
49:16à Marine Le Pen
49:17mais c'était pas un mandat
49:18à M. Macron.
49:19C'est qu'ils ne voulaient pas
49:20Marine Le Pen
49:21comme président.
49:22Et ensuite,
49:23ils ont dit
49:24on ne veut pas
49:25que M. Macron
49:26soit le président
49:27de la République.
49:28On veut juste
49:29avoir la majorité
49:30à l'Assemblée.
49:31Et c'était
49:32deux non.
49:33Et deux non,
49:34ça marque
49:35un rejet.
49:36Et au lieu de dire
49:37il faut travailler
49:38sur ce rejet,
49:39il faut regarder
49:40ce qui ne marche pas
49:41dans le fonctionnement
49:42de nos institutions.
49:43Il faut
49:44se rapprocher
49:45des citoyens
49:46par le référendum
49:47d'initiative
49:48populaire,
49:49par la possibilité
49:50de révocation
49:51des élus.
49:52Il faut
49:53par le retour
49:54des services publics
49:55même des trains
49:56dans les campagnes,
49:57etc.
49:58Tout ça,
49:59c'est des choses
50:00quand il y a
50:01des dirigeants
50:02qui délivrent
50:03par des actes
50:04des choses
50:05pour le service
50:06des citoyens,
50:07eh bien,
50:08ils enlèvent
50:09des voix
50:10au Rassemblement
50:11national.
50:12Ce message
50:13n'a pas
50:14été entendu.
50:15Eh bien,
50:16aujourd'hui,
50:17la révolte
50:18s'est encore
50:19accentuée
50:20et c'est
50:21à cette révolte-là
50:22que,
50:23si on arrive
50:24à empêcher
50:25l'Assemblée nationale
50:26d'être élue,
50:27à laquelle il faudra
50:28répondre.
50:29J'ai une
50:30dernière question
50:31avant de
50:32vous libérer
50:33pour ce soir
50:34et j'ai conscience
50:35que c'est une question
50:36qui est un petit peu naïve
50:37mais j'aime un petit peu
50:38la naïveté.
50:39Je prouve que,
50:40parfois,
50:41c'est important dans ce monde
50:42avec l'URN,
50:43avec une majorité,
50:44allez,
50:45mettons,
50:46dans le pire des scénarios,
50:47une majorité absolue
50:48au Parlement.
50:49Est-ce qu'il y a
50:50une solidarité nationale
50:51qui pourra toujours
50:52exister
50:53ou pas ?
50:57Moi, je suis convaincue
50:58que
50:59la solidarité
51:00et la résistance,
51:01elle a toujours existé
51:03et peu importe
51:04les régimes
51:07politiques,
51:08elle est,
51:09parfois,
51:10mise sous silence,
51:11etc.
51:12Mais je pense que,
51:13oui, ça va exister
51:14peut-être
51:15d'autant plus fort
51:16si c'est le Rassemblement
51:17national au pouvoir
51:18mais de la même manière
51:19que tous les acteurs
51:20de la solidarité,
51:21on est quand même
51:22à un moment,
51:23là,
51:24dans la vie
51:25de la France
51:26où les acteurs
51:27sont quand même
51:28inquiets sur
51:29la liberté
51:30d'exercer
51:31de la solidarité
51:32et même
51:34de l'action citoyenne
51:35solidaire.
51:36Donc,
51:37ça va
51:38continuer d'exister.
51:39Maintenant,
51:40quelle sera
51:41la réponse
51:42en face ?
51:43C'est ça
51:44qui va être
51:45inquiétant,
51:46qui est inquiétant.
51:47Bien sûr
51:48qu'il faudra
51:49organiser
51:50la solidarité
51:51d'abord à l'égard
51:52de ceux qui sont
51:53la première cible
51:54du Rassemblement national.
51:55Il faudra
51:56organiser
51:57cette solidarité,
51:58discuter,
51:59aller parler
52:00aux électeurs
52:01car
52:02pendant un an
52:03l'Assemblée nationale
52:04ne pourra pas être
52:05dissoute
52:06mais
52:07au bout d'un an
52:08elle pourra
52:09de nouveau l'être.
52:10De toute façon,
52:11dans trois ans
52:12on a une élection présidentielle
52:13soit dans trois ans
52:14soit avant
52:15et donc
52:16il faudrait
52:17que cette expérience
52:18si elle devait
52:19nous être imposée
52:20pour que le vote
52:21dure le moins long
52:22temps possible.
52:23Merci beaucoup
52:24pour votre temps
52:25Patrick Veil et
52:26Charlotte Cantès.
52:27Merci d'avoir suivi
52:28ce stream
52:29dans le chat.
52:30Si jamais
52:31vous avez des questions
52:32vous avez toujours
52:33le compte Twitter
52:34de Patrick Veil
52:35à
52:36patrickveil1
52:37qui vous
52:38pouvez poser
52:39des questions.
52:40Est-ce que
52:41Charlotte,
52:42tu as un dernier mot
52:43à dire
52:44sur Utopia
52:45pour les gens
52:46qui nous regardent ?
52:47Non, là ce sera
52:48pour toute
52:49toute l'action
52:50sociale
52:51et le mouvement
52:52du moment
52:53c'est de se mobiliser
52:54de s'organiser
52:55peu importe
52:56avec
52:57quelle organisation
52:58quelle association
52:59quel syndicat
53:00il reste
53:01peu de temps
53:02et c'est
53:03trop important
53:04c'est trop grave
53:05pour ne pas agir.
53:06Merci beaucoup
53:07Charlotte.
53:08Merci beaucoup
53:09Patrick.
53:19Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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