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Michèle Blot, représentante de la CGT FAPT en Mayenne, invitée de France Bleu Mayenne ce mardi 25 juin 2024.

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Transcription
00:00Les facteurs Mayennais sont en colère. Un appel à la grève illimitée a été lancé.
00:05On en parle avec votre invitée ce matin, Maëwen Bordron.
00:08Vous recevez la représentante de la CGT, FAPT 53, la Fédération des activités postales et de télécommunications.
00:14Bonjour Michel Blot.
00:16Bonjour.
00:16Vous dénoncez un manque de moyens pour assurer le travail supplémentaire lié aux élections législatives,
00:21notamment à cause de l'envoi de la propagande électorale.
00:24Concrètement, quelles sont les conséquences pour les facteurs ?
00:26Est-ce que ce sont par exemple des sacoches trop lourdes ?
00:29Le principal souci actuellement pour les facteurs, c'est de pouvoir porter toute la charge qu'on leur demande de porter.
00:37Puisqu'il faut savoir que dans la sacoche du facteur, il n'y aura pas que les prix de propagande électorale,
00:42il y aura aussi le courrier ordinaire, il y aura les colis.
00:45En ce moment, on est dans une période de soldes et il y a énormément de commandes de colis.
00:50Il y a aussi la pub, la publicité non adressée qui charge aussi la sacoche du facteur,
00:56plus tous les recommandés, tous les prix qui sont à distribuer au quotidien.
01:02Par jour, ces documents électoraux, est-ce que vous savez combien de documents ça représente en plus par facteur ?
01:08Je prends toujours l'exemple d'une tournée par exemple avec 1000 foyers, avec 1000 boîtes aux lettres à distribuer.
01:15Dans chaque boîte aux lettres, c'est au moins un pli minimum, voire deux, trois,
01:19tout dépend s'il y a plusieurs personnes électeurs dans la maison.
01:22Forcément, ça multiplie par deux, trois, quatre le nombre de plis.
01:27En plus, je vous dis, de la charge ordinaire, du courrier ordinaire,
01:31même si on dit qu'il y a moins de courrier, il y a toujours du courrier à transporter.
01:34Et les colis actuellement, je vous dis aussi qu'on est dans une période de soldes et les gens ont commandé.
01:41Ce n'est pas la première fois évidemment que des élections législatives sont organisées.
01:46Vous avez déjà eu l'habitude de distribuer ces documents.
01:50Qu'est-ce qui pose problème ? C'est le fait que le délai soit trop court
01:53pour distribuer l'ensemble de ces centaines de milliers de documents électoraux ?
01:58Si effectivement la première semaine des élections, il y a un lissage qui va être fait parce que les plis sont déjà arrivés,
02:04le premier tour va être peut-être un peu moins tendu étant donné qu'il y a plusieurs jours.
02:09Le deuxième tour, s'il y a vraiment une deuxième tour sur les circonscriptions, là ça va être très tendu
02:13parce que là il y aura deux jours de distribution, c'est tout.
02:16Donc forcément, tout distribuer en deux jours, ça va être quand même très costaud pour les facteurs.
02:22Que réclamez-vous aujourd'hui face à ces conditions de travail et cette charge supplémentaire ?
02:28Vous réclamez des moyens financiers ? Vous réclamez des moyens humains ?
02:33Alors les deux. En fait, ce qui est demandé par les facteurs, c'est d'avoir un maximum de renfort humain forcément.
02:39Et les facteurs demandent aussi une prime exceptionnelle.
02:43C'est un contexte exceptionnel, des mesures exceptionnelles actuellement.
02:47Ils demandent une prime exceptionnelle pour distribuer, pour reconnaître, pour avoir une reconnaissance de ce surplus d'activité.
02:54Est-ce que la direction de la Poste...
02:56Je précise, il n'y a pas de treizième mois à la Poste, il faut le savoir.
02:59Donc en fait, les agents font le travail, ils ne refusent pas, ils sont même contents d'avoir cette activité-là
03:06puisque c'est quand même aussi leur cœur de métier.
03:09Simplement, ils veulent une reconnaissance pécuniaire, notamment qui passe par une prime exceptionnelle.
03:14La direction de la Poste, de son côté, affirme que des renforts vont être mobilisés pour distribuer ces documents électoraux.
03:20Ce n'est pas suffisant pour vous ?
03:22Pour les facteurs, ce n'est pas suffisant.
03:24Il y a aussi, je vous dis, la reconnaissance du surplus de travail.
03:28Certains vont revenir sur des repos.
03:30Donc voilà, leur vie familiale va aussi être impactée.
03:34D'autres vont revenir sur des samedis qu'ils avaient prévus en repos.
03:38Donc c'est toute cette reconnaissance-là d'un surplus de travail et d'un effort supplémentaire qui doit être reconnu.
03:47Et le montant de cette prime, est-ce que vous l'avez estimé ?
03:50Est-ce que ça dépend du travail de chaque facteur ou ce serait une prime avec un montant unique ?
03:56Elle est revendiquée au National.
03:58C'est 500 euros pour le premier tour pour chaque agent brut et 600 euros s'il y a un deuxième tour.
04:04Est-ce que vous pensez que la direction du groupe va accepter de verser ce montant ?
04:10Pour le moment, ils refusent cette revendication.
04:17Ils sont essentiellement sur la validation d'heures supplémentaires.
04:22Dès qu'il y a une heure supplémentaire, elle est validée et elle est compensée 200%.
04:28Et il y a sur des retours de repos un forfait jour qui est donné.
04:33Sachant que c'est 25 euros sur un retour sur un repos en semaine et 40 euros, brut toujours, sur un retour un samedi.
04:41Et comment avoir estimé ce montant de prime exceptionnel ?
04:44Est-ce qu'il n'aurait pas fallu par exemple revendiquer un montant peut-être un peu moins élevé
04:51pour s'assurer d'avoir à la fin du mois cette prime versée par le groupe ?
04:55Après, c'est un montant qui est fixé.
04:58On a aussi d'autres vendications pour autres que des facteurs,
05:01notamment des gens qui ont aussi la prise en charge du traitement en back-office,
05:06où on demande aussi des primes parce qu'il y a aussi un surplus d'activité pour tous les agents qui sont au back-office.
05:12Le back-office ?
05:14Tout ce qui est traitement tri, tri dans les centres courriers à l'intérieur,
05:21ceux qui ne font pas la distribution mais qui trient en amont.
05:25Il y a aussi des revendications pour ces agents-là qui ont un surplus d'activité aussi.
05:30C'est un peu la goutte d'eau finalement dans les conditions de travail en ce moment ?
05:35Oui, c'est une goutte d'eau qui fait déborder.
05:38Il y a eu énormément de restructurations, il faut le savoir aussi, au niveau des services courriers,
05:45qui à chaque fois diminuent drastiquement le nombre de personnels, le nombre de positions de travail.
05:53Donc là on arrive aussi à un moment où à la distribution les facteurs sont déjà bien chargés,
06:02leur sacoche est déjà bien chargée, et avec un surplus d'activité ça en rajoute.
06:09Et donc là, ce qu'ils souhaitent essentiellement, c'est que ce surplus d'activité soit reconnu
06:15et soit valorisé par une prime exceptionnelle.
06:19On ne demande pas 10 000 euros, c'est une prime exceptionnelle qui reconnaît cet effort-là au moins à l'instant T.
06:26Michel Blot, un mouvement de grève illimitée a été lancé,
06:29est-ce que les facteurs vont reprendre le travail ce matin ?
06:32Une manifestation a été organisée hier devant le centre de tri de Bonchamps-les-Lavals.
06:36Alors il faut savoir que le préavis de grève illimitée n'est pas levé, il court toujours,
06:41donc les facteurs peuvent toujours s'inscrire dans ce mouvement de revendication.
06:46Je pense à ma connaissance, ce matin, la reprise d'activité est faite sur Laval,
06:53je pense que les facteurs majoritairement ont repris le travail.
06:56C'était un bon coup de pression qu'ils souhaitaient mettre aussi au niveau de la direction.
07:01On a été reçu une nouvelle fois hier à 17h par la direction régionale,
07:05mais on n'avance pas sur la revendication de cette prime exceptionnelle.
07:09On reste véritablement sur les heures supplémentaires compensées et le forfait jour.
07:15La direction ne veut pas aller plus loin.
07:18Merci Michel Blot, représentante du syndicat CGT FAPT 53 d'avoir été notre invité ce matin sur France 2 Mayenne.

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