Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la lettre adressée aux Français concernant la dissolution et les Législatives anticipées.
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00:09Punchline, 18h-19h, Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1
00:1818h15, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et Europe 1
00:21Ils sont venus, ils sont tous là, il y a François-Olivier Gisbert, Joseph Macé, Scarron,
00:24Arnaud Benedetti, Alexandre Desmoulins...
00:26On rigole malgré la situation.
00:32Est-ce qu'ils vont pleurer ou en rire ?
00:34Vous, vous en riez ?
00:35Oui.
00:36Mais parfois j'en rigole quand même.
00:37Il y en a qui en pleurent.
00:38On va juste écouter le Président Macron parce que je vous disais qu'il a annoncé...
00:40Ah bah on va pleurer.
00:41Ah bah on va pleurer, bon ok.
00:42Les programmes des extrêmes mènent à la guerre civile, il a dit ça dans un podcast
00:46qui a été diffusé aujourd'hui.
00:48Il y avait déjà eu la conférence de presse, il y avait déjà eu...
00:51Qu'est-ce qu'il y a eu ? La Lettre aux Français, évidemment.
00:52Plus ce podcast pour un président qui devait être discret.
00:56Pendant les élections législatives, c'est raté.
00:57On va écouter un tout petit extrait de ce podcast où il dit que le résultat des législatives,
01:01ce sera la faute de personne.
01:02Oh là là !
01:03Écoutez.
01:04Moi, je leur dis, la colère, elle ne peut pas monter par les coulisses, par en dessous.
01:10Ce n'est pas une colère.
01:12La question, c'est qui gouverne ?
01:14Et donc, pour gouverner le pays, au-delà de vos colères...
01:18Elle s'est exprimée, je l'ai entendu.
01:19Je vous redonne la parole.
01:21Qu'est-ce que vous voulez ?
01:23Et donc, regardez les projets.
01:26Et donc, ce sera la faute de personne, le soir du deuxième tour.
01:30Ce sera la responsabilité des Français.
01:33Et moi, ce n'est pas un pari.
01:35C'est une confiance.
01:37Olivier Gisbert, qu'est-ce qu'il faut comprendre ?
01:39C'est la faute de qui ?
01:40C'est qu'il a perdu les pédales.
01:42Je ne comprends rien de ce qu'il dit.
01:44Et en fait, la vérité, c'est que s'il était sincère,
01:47je pense qu'il a fait une dissolution de convenance
01:51pour ne pas avoir géré l'horrible situation économique
01:55qui va arriver à l'automne.
01:57On le sait, mais on le sait parce que
01:59ce n'est pas seulement la procédure de déficit excessif
02:01qui est lancée par la Commission de Bruxelles.
02:03Vous avez aussi, excusez-moi,
02:05Standard & Poor's, l'agence de dotation,
02:07qui a commencé, les autres vont suivre,
02:09de toute façon, vous verrez peut-être
02:11le début de danse du scalp des marchés financiers,
02:13la loi de finances qu'il faut faire derrière
02:15et de toute façon, il n'y a plus d'argent nulle part,
02:17donc ça l'a rangé. Mais il y a une deuxième chose.
02:19Ça l'a rangé de laisser le RN gérer ça ?
02:21Oui, parce qu'il sait que ça va être très dur.
02:23Et puis, ça montre un peu une forme d'échec,
02:25disons de faillite,
02:27de ce qu'aura été finalement le macronisme.
02:29Ça, je crois que c'est fondamental.
02:31Mais il y a autre chose aussi.
02:33Quand il dit qu'il veut que les Français choisissent,
02:35là, il se fout du monde.
02:37Qui va gouverner ?
02:39Là, il se moque du monde.
02:41Forcément, s'il est vomi aujourd'hui
02:43c'est pour des propos comme ça.
02:45Parce qu'à ce moment-là, il n'aurait pas fait cette dissolution de convenance
02:47en laissant que trois semaines de campagne,
02:49c'est-à-dire rien. Il n'y a pas le temps d'en parler.
02:51Il y aurait eu, je ne sais pas,
02:53on aurait pu attendre septembre,
02:55avec peut-être à un moment donné une motion de censure,
02:57on aurait commencé à parler de dissolution.
02:59Là, il y a une espèce de panique dans la classe politique.
03:01C'est honteux.
03:03Et il le fait exprès.
03:05Il dit que ça sera la faute des Français.
03:07Mais non, parce qu'il a dissous
03:09dans de mauvaises conditions.
03:11On ne peut pas faire des campagnes de trois semaines quand on dissous.
03:13Ce n'est pas toujours le cas, d'ailleurs.
03:15Arnaud Mélenchon, quand il dit « je redonne la parole au peuple »,
03:17il vient de s'exprimer, le peuple.
03:19C'était le 9 juin dernier.
03:21Alors, il avait quand même un autre souci, c'est qu'il faut le rappeler,
03:23il n'avait pas de majorité, véritablement, à l'Assemblée nationale.
03:25C'était de sa faute qu'il n'avait qu'à faire une coalition.
03:27Ah, mais on est d'accord.
03:29On le fait, n'importe qui d'autre.
03:31Je suis totalement d'accord avec vous.
03:33Les LR n'ont pas donné aussi des signes
03:35de grande ouverture vis-à-vis de cette coalition.
03:37C'est sûr, à force de se faire marcher dessus
03:39et piétiner...
03:41Il y a un moment donné...
03:43Alors, M. Benedetti, terminé.
03:45Les garçons...
03:47Soyez disciplinés.
03:49Ça se fait le lendemain de l'élection.
03:51Ça se fait le lendemain.
03:53Il y a très peu de coalitions sous la Vème République, il faut le dire.
03:55C'est pas tellement dans la politique de la Vème.
03:57Mitterrand s'était bien débrouillé avec les centristes en 1988.
03:59Il avait fait du débauchage.
04:01Mais ça avait marché.
04:03Il y avait ce problème.
04:05La déclaration qu'il fait,
04:07c'est qu'il s'en lave les mains de la situation.
04:09Et en d'autres termes, il se projette sur l'après.
04:11Mais il y a une hypothèse
04:13qu'il ne faut pas totalement exclure,
04:15même si je pense qu'elle est de plus en plus improbable.
04:17On peut se retrouver sans majorité
04:19au soir du 7 juillet.
04:21Si on se retrouve sans majorité
04:23au soir du 7 juillet sous la Vème République,
04:25je suis désolé, mais ça fait un peu désordre.
04:27Parce que la Vème République n'a pas été créée
04:29pour organiser le désordre parlementaire.
04:33Et là, qui est responsable ?
04:35C'est le président de la République qui est responsable
04:37en l'occurrence de cette situation.
04:39C'est lui qui a décidé de faire cette dissolution.
04:41C'est lui qui a décidé le calendrier de cette dissolution
04:43qui est un calendrier absolument intenable.
04:45Une élection législative en trois semaines.
04:47Il n'y a pas de débat.
04:49Les formations politiques
04:51ne sont pas en ordre de marche.
04:53Elles ne peuvent même pas présenter leur programme.
04:55Donc il sera responsable de cette situation.
04:57Mais quand même, il est en train de nous dire
04:59que quoi qu'il arrive, je ne suis pas responsable.
05:01Vous ne démissionnerez pas ?
05:03Le problème, c'est là où c'est vraiment chaotique.
05:05Même que moi, je ne crois pas à la majorité relative.
05:07Mais dans le cas de figure où il démissionnerait,
05:09où il dirait je suis responsable, je démissionne,
05:11on ne peut pas dissoudre avant un an.
05:13Donc son successeur serait lui-même bloqué sans majorité.
05:17Donc c'est là qu'il prend un énorme risque.
05:21Moi, j'en peux plus de la politique de la peur.
05:23La France est dans une situation catastrophique.
05:25Mais j'ai envie de dire qu'il y a mises,
05:27depuis 40 ans, il y a eu Emmanuel Macron,
05:29mais il y a ceux qui ont gouverné avant.
05:31Il y a une insécurité systémique.
05:33Le déficit, ceux qui sont des gens très compétents,
05:37l'ont creusé depuis des années.
05:39Et Emmanuel Macron n'a cessé de se faire élire
05:43et de gouverner par la peur.
05:45La peur de Marine Le Pen, la peur du Covid,
05:47la peur de la guerre en Ukraine.
05:49Je crois que ça ne fonctionne plus.
05:53Et moi, comme le pape Jean-Paul II,
05:55j'ai envie de dire aux Français de n'ayez pas peur.
05:57Effectivement, il vous remet la parole.
05:59Prenez votre destin en main.
06:01Et si vous avez envie de changer de politique,
06:03changez de politique. On est en démocratie.
06:05L'alternance, ça s'appelle la démocratie.
06:07Joseph, M. Scarron et Rachel.
06:09Moi, ce qui me frappe, c'est qu'on est vraiment entrés
06:11dans une période d'incertitude absolument totale.
06:13C'est-à-dire qu'il y a autant de possibilités
06:15qu'il y ait un raz-de-marée RN
06:17que le fait qu'on se retrouve avec une majorité relative.
06:19C'est absolument évident. C'est vraiment du 50-50.
06:21Et les personnes qui sont sur le terrain
06:23vous expliquent très bien qu'il y a 50-50.
06:25C'est...
06:27Lorsqu'Emmanuel Macron dit
06:29que je ne démissionnerai pas,
06:31on n'est pas obligé de le croire. Il peut très bien démissionner.
06:33Il peut très bien démissionner et à ce moment-là,
06:35on se retrouverait avec le cas de figure
06:37pointé très justement par Alexis Brézé du Figaro.
06:39C'est-à-dire que s'il démissionnait,
06:41s'il y avait une élection et que Marine Le Pen
06:43était élue, elle se retrouverait avec une chambre
06:45à majorité relative.
06:47Donc, c'est tout le cas, ça montre en effet
06:49à quel point...
06:51Lorsqu'on dit... Enfin, le nombre d'observateurs
06:53qui disent... Oui, il est déjà arrivé
06:55qu'on ait des campagnes
06:57législatives courtes.
06:59Mais d'abord, ces campagnes
07:01étaient courtes parce qu'elles venaient après une présidentielle.
07:03Il faut arrêter...
07:05Où il y avait eu le débat.
07:07Il faut arrêter de raconter systématiquement n'importe quoi.
07:09Et donc, franchement,
07:11comme l'a rappelé Franz,
07:13sur un point aussi important
07:15qu'il n'y ait pas eu débat, moi, je pense
07:17vraiment à la phrase célèbre. Un malheur à la ville
07:19dont le prince est un enfant.
07:21Juste, je vous passe la parole, Rachel,
07:23sur cette question de la démission d'Emmanuel Macron.
07:25D'abord, Pierre Mazot, ancien président du Conseil constitutionnel,
07:27a dit qu'il était favorable à une démission d'Emmanuel Macron
07:29après cette dissolution qu'il juge appuyant.
07:31Et j'aimerais qu'on écoute les Français.
07:33Est-ce que, pour vous, Emmanuel Macron
07:35doit se démettre si le résultat
07:37du 7 juillet n'est pas en sa faveur ? Écoutez vos réponses.
07:39Il me semble que c'est le plus
07:41capable de la bande.
07:43Je ne pense pas qu'il y ait quelqu'un qui lui arrive à la cheville
07:45au niveau de l'intelligence.
07:47Et puis, les autres vont mettre le pays à genoux.
07:49Je ne pense pas qu'il y ait un président
07:51pas majoritaire qui doit démissionner
07:53pour autant, en fait.
07:55Ce serait trop instable, politiquement,
07:57de faire ça.
07:59Il devrait finir son mandat et respecter
08:01ses engagements jusqu'au bout.
08:03Oui, il a raison de ne pas démissionner, finalement.
08:05À lui de prouver
08:07qu'il est capable de remonter la situation
08:09vis-à-vis de ce qui se passe en ce moment.
08:11Oui, je pense qu'il devrait démissionner,
08:13effectivement, parce qu'il n'aurait plus
08:15la possibilité de gouverner le pays.
08:17Il devrait démissionner, je pense.
08:19Les Français sont mécontents
08:21de ce qu'il a apporté à la France.
08:23Rachel Khan ne démissionnera pas,
08:25c'est ce qu'il a dit dans cette lettre aux Français.
08:27Mais les personnes
08:29n'étaient pas d'accord pour ce...
08:31Tout le monde est d'accord pour vous laisser la parole.
08:33Rachel Khan, allez-y.
08:35Depuis que France,
08:37Olivier Gisberg et Joseph
08:39sont venus sur le plateau, je ne peux pas m'exprimer.
08:41Allez-y.
08:43Rachel,
08:45c'est la deuxième équipe.
08:47Ils arrivent là,
08:49et c'est la troisième équipe.
08:51C'est un grand remplacement
08:53à l'envers.
08:55C'est un grand remplacement inversé.
08:57Sur le fond.
08:59J'ai aussi le sentiment
09:01qu'Emmanuel Macron,
09:03quoi qu'il fasse,
09:05personne n'est content.
09:07Il a provoqué
09:09cette dissolution, et je partage,
09:11effectivement, c'est très rapide,
09:13et ça nous est tombé un peu comme un coup de bambou.
09:15Il ne l'aurait pas fait, on l'aurait critiqué
09:17tout autant. Le fait qu'il puisse
09:19redonner la parole aux Français,
09:21moi, je ne trouve pas ça si sale,
09:23cette idée de démocratie.
09:25Mais j'entends tout à fait
09:27les arguments.
09:29Mais est-ce qu'on peut se souvenir
09:31de ce triste
09:33théâtre de l'Assemblée nationale ?
09:35Ces échanges
09:37insupportables.
09:39Mais ça va continuer.
09:41Je sais bien que ça va continuer.
09:43Mais quand on est président,
09:45peut-être que cette solution
09:47de se dire qu'il faut redemander
09:49aux Français...
09:51Et puis, même si ces cours,
09:53ces trois semaines, finalement,
09:55permettent aussi à de nouveaux candidats
09:57de pouvoir candidater.
09:59Il y a eu des textes qui ont été adoptés,
10:01même avec une majorité relative.
10:03Il y a même eu plus de réformes
10:05que du temps de Chirac.
10:07France, Olivier Gisbert.
10:09De Gaulle, en 72, dit
10:11« Evidemment, ma tâche serait terminée aussitôt et sans retour
10:13si vous ne votez pas pour la réforme
10:15que je vous propose. »
10:17On en est loin !
10:19Je vous pose la question sur De Gaulle !
10:21Evidemment, votre livre, c'est le sursaut !
10:23Evidemment !
10:25Oui, puis il y a un livre, d'ailleurs,
10:27de Raymond Tourneau, qui s'appelle
10:29« La tragédie du général »,
10:31que les éditions Perrin ont eu la très bonne idée
10:33de rééditer, qui est absolument génial.
10:35De Gaulle !
10:37« Ma tâche sera terminée aussitôt et sans retour ! »
10:39Excusez-moi, c'était autre chose !
10:41Il pensait à la France, et la France passait avant lui.
10:43Là, on est dans
10:45une petite histoire.
10:47Je suis désolé, on a l'impression qu'on est tombés
10:49très bas. D'ailleurs, la preuve,
10:51nos débats, franchement...
10:53Merci pour nous !
10:55Mais attendez ! Il faut en être conscient,
10:57c'est-à-dire que c'est tout petit,
10:59et c'est vrai que lui, il y avait une espèce d'ampleur,
11:01et puis il mettait, si vous voulez, les gens
11:03de leur face, des responsabilités
11:05à chaque fois. Parfois, c'était un peu violent,
11:07mais c'était quand même...
11:09Enfin, je ne veux pas faire dans la nostalgie,
11:11mais excusez-moi, ça avait une autre...
11:13C'était mieux avant.
11:15Enfin, quand c'est de Gaulle, c'est sûr.
11:17Il y aura quand même un problème de légitimité pour le président de la République,
11:19parce qu'il a été battu le 9 juin
11:21sévèrement, c'est le moins qu'on puisse dire. Je rappelle
11:23quand même que 93 % des communes
11:25ont voté Rassemblement national. Enfin, ont porté la liste
11:27de Mandela. Comme à chaque européenne.
11:29Pas 93 %.
11:31C'est violent.
11:33Et là, il risque
11:35en fait d'avoir un deuxième désaveu
11:37tout aussi massif en moins de trois semaines.
11:39Enfin, c'est quand même, je pense,
11:41dans l'histoire de la Ve République, c'est rare.
11:43C'est même assez exceptionnel. Donc, c'est vrai
11:45que la question de sa légitimité,
11:47selon une interprétation
11:49très gaullienne de l'esprit
11:51de la Constitution, elle se poserait
11:53mécaniquement.
11:55Est-ce qu'il va en tirer les conséquences ? Là aussi, j'en sais rien.
11:57Il dit que non.
11:59En tirant les conséquences, on le redit,
12:01ça nous plongerait quand même dans un chaos
12:03incroyable, puisque le nouveau président n'aurait pas
12:05de majorité. Mais il y a eu
12:07un dévoiement des institutions. Alors là, c'est
12:09pas Emmanuel Macron. En réalité,
12:11c'est François Mitterrand et Jacques Chirac
12:13qui auraient sans doute dû partir
12:15quand ils ont été désavoués
12:17au moment de la cohabitation.
12:19La cohabitation est quand même une interprétation
12:21assez bancale de la Ve République.
12:23La Ve République, c'est un pouvoir
12:25extrêmement vertical, mais il y a une forme
12:27d'horizontalité, parce que le président de la
12:29République est censé gouverner avec une forte légitimité.
12:31Et le référendum
12:33est aussi un outil qu'on devrait utiliser
12:35très souvent et qu'on n'utilise plus.
12:37Peut-être qu'il faut l'en faire. J'ai utilisé un peu.
12:39Je suis désolé, je suis souvent d'accord avec Alexandre,
12:41mais pas du tout sur ce point, puisque
12:43la Constitution qu'a voulue
12:45le général de Gaulle, que
12:47Michel Debray a écrite, c'était toujours la même
12:49histoire, c'est-à-dire qu'il faut, comme la France
12:51est un pays monarchique et régicide,
12:53il faut mettre au-dessus quelqu'un
12:55que De Gaulle, c'est une expression que De Gaulle a envoyée,
12:57la reine d'Angleterre. C'est-à-dire que le président,
12:59c'était la reine d'Angleterre. Donc,
13:01la cohabitation, si vous voulez, même si
13:03De Gaulle leur était incapable de supporter
13:05la cohabitation, c'est sûr qu'il aurait démissionné,
13:07on ne peut pas parler des morts, mais c'est tellement évident,
13:09il n'aurait jamais pu l'accepter, mais
13:11en même temps, elle était dans la logique de sa Constitution,
13:13c'est-à-dire que c'est un président
13:15qui reste un peu au-dessus. Moi, je n'ai jamais
13:17trouvé cette, comment dire...
13:19Quand on dissout la...
13:21Peut-être la cohabitation en cas
13:23d'élections normales, comme ça a été
13:25le cas avec François Mitterrand, mais quand on dissout
13:27l'Assemblée, on engage...
13:29Là, je serais d'accord.
13:31Moi, ce qui me frappe,
13:33c'est que, dans tout ce que dit Emmanuel Macron,
13:35dans sa lettre, tout est inversé. C'est-à-dire qu'il dit
13:37que c'est un choix de confiance. Ce n'est absolument pas un choix de confiance,
13:39c'est tout le contraire. Vous pensez qu'ils vont voter
13:41pour ou contre Emmanuel Macron, les Français ?
13:43Ça va être une amplification
13:45de ce qui s'est passé aux élections européennes.
13:47Ensuite, il dit qu'il faut donner la parole aux Français.
13:49Mais en fait, il avait déjà donné la parole aux Français
13:51puisque c'était les élections européennes.
13:53Et si ça avait été peut-être un autre choix
13:55des Français, peut-être n'aurait-il pas redonné
13:57la parole aux Français. Donc, moi, je trouve
13:59que vraiment tout est absurde là-dedans. Et puis, le fond
14:01de cette dissolution,
14:03on cherche toujours les raisons
14:05politiques. Et en fait, il n'y a pas de raisons politiques.
14:07Il suffit d'écouter les ministres,
14:09mais vous les voyez autant que moi.
14:11Il ne veut pas gérer la crise
14:13de la dette qui va nous tomber dessus.
14:15Et il y a aussi, je pense,
14:17le fait de vouloir faire payer...
14:19Il veut aussi faire payer un peu à sa propre majorité
14:21et à son gouvernement la situation
14:23dans laquelle il est. Et alors que tout le monde
14:25le sait, effectivement, s'il avait tendu
14:27la main au lendemain de sa réélection
14:29au LR,
14:31ça aurait été totalement différent.
14:33Et aujourd'hui, comme en plus c'est un président
14:35qui souvent met six mois
14:37à digérer les choses, il met beaucoup de temps
14:39avant de comprendre réellement ce qui s'est passé.
14:41Je pense qu'il comprendra dans six mois.
14:43Joseph, un petit mot des LR.
14:45Ils sont morts, les LR.
14:47Joseph ?
14:49S'il est LR, de toute façon, il y a cinquante nuances
14:51de LR.
14:53Non, non, sur place, il y a cinquante nuances
14:55de LR. J'ai regardé les circonscriptions
14:57vraiment. À gauche, à droite,
14:59tout ça, en haut, en bas.
15:01Mais c'est tous les guerriers.
15:03Mais,
15:05mais, ils se retrouveront.
15:07Quand ?
15:09Entre les deux tours. Ils se retrouveront.
15:11Ce sont les gaullistes, les chasseurs meutes.
15:13Voilà, absolument.
15:15Monsieur Benedetti ?
15:17Il va se passer un entre-deux-tours
15:19qui va être très intéressant à observer.
15:21Parce que moi, je pense,
15:23je pronostique une nouvelle scission au sein
15:25des LR. Parce que vous allez avoir un certain nombre de LR
15:27en difficulté dans leurs circonscriptions
15:29qui vont se réaligner, bien évidemment,
15:31sur les positions de ceux qui vont rester
15:33sur le canal historique,
15:35en l'occurrence.
15:37Je crois qu'en plus, il y a une reproposition très profonde.
15:39C'est-à-dire qu'on a une redéfinition du clivage
15:41droite-gauche par rapport aux enjeux du présent
15:43qui ne sont pas les mêmes enjeux qu'à l'époque
15:45de LR et du PS
15:47où on était encore au lendemain des 30 glandeureuses
15:49dans un pays qui allait bien.
15:51Là, on a des enjeux identitaires
15:53qui sont totalement nouveaux et on voit bien que ça se redéfinit
15:55là-dessus avec une gauche qui est
15:57très communautariste et en face.
15:59Et on a une dimension sociale
16:01sur la mondialisation. Donc, je crois qu'on a une nouvelle droite
16:03qui apparaît, qui s'appelle
16:05le Rassemblement National et qui est une droite
16:07populiste.
16:09Juste un mot, les LR se retrouveront.
16:11J'invite les personnes
16:13à regarder ce qui se passe à Cannes.
16:15Qu'est-ce qui s'est passé à Cannes ?
16:17Évidemment, Éric Ciotti a bien gardé
16:19de donner
16:21l'investiture RN accordée
16:23à quelqu'un qui se présentait contre
16:25la personne qui va avec David Lysnard.
16:27Bien évidemment.