Le journaliste, Dimitri Pavlenko, revient sur le chaos politique en France : «Jordan Bardella est en train de nous faire l'aveu qu'il redoute une victoire faible».
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00:00Oui, alors qu'il refuserait Matignon, c'est pas comme ça qu'il l'a dit, il l'a dit attention j'ai quand même l'ambition d'atteindre Matignon, mais
00:07aurais-je les moyens de gouverner si je n'ai pas la majorité absolue ? C'est plutôt comme ça qu'il a tourné.
00:11C'est important de le préciser parce que ça donnait l'impression d'un caprice, c'est comme ça que ça a été pris, Gabriel Attal s'est moqué de lui ce matin en disant
00:18regardez-vous, il a peur du pouvoir. Ils ont peur du pouvoir en Rassemblement National, ils sont pas du tout prêts.
00:22Alors moi je trouve que c'est un message quand même assez fort de la part de Jordan Bardella, il faut voir l'évolution, le pivot de communication que ça représente
00:29alors que la semaine dernière ils en étaient encore à dire nous sommes prêts à gouverner. Chaque jour qui passe nous rapproche du pouvoir, c'était les éléments de langage
00:36du Rassemblement National il n'y a pas plus tard que 8 jours. Là il met en garde les électeurs, donc là vous voyez ce qu'il a dit dans le journal Le Parisien ce matin,
00:43il l'a répété sur CNews et sur Europe 1. Qu'est-ce qu'il nous dit ? Il nous dit si vous voulez que ça change, il faut m'en donner les moyens.
00:50À Matignon je n'aurai pas le président de la République avec moi, il sera même contre moi, il me faut donc une assemblée à ma main qui vote mes textes, sinon j'aurai les mains liées.
00:59C'est ça en fait le message de Jordan Bardella et c'est une mise en garde à ses électeurs et je crois qu'il faut comprendre que ce n'est pas qu'un coup de com',
01:07c'est pas qu'un coup de campagne pour faire le fort. Je dirais même que c'est exactement le contraire. Jordan Bardella est en train de nous faire l'aveu
01:15qu'il redoute ce que j'appellerais une victoire faible, c'est-à-dire il arrivera en tête des élections, le Rassemblement National arrivera en tête, mais il ne gagnerait pas vraiment,
01:24il ne prendrait pas vraiment le pouvoir. Et c'est assez paradoxal parce que si vous regardez bien la situation, le Rassemblement National a l'air dans une situation absolument idéale.
01:32Des trois pôles qui structurent aujourd'hui notre vie politique, c'est le plus stable, c'est le plus solide, c'est le plus homogène, c'est aussi je pense le plus nombreux.
01:41Si vous regardez l'alliance des gauches autour de la France insoumise, elle fait le buzz, mais elle est truffée d'incohérences, elle est truffée de désaccords.
01:50Le bloc central autour de Renaissance, alors ils sont complètement perdus aujourd'hui, ils cherchent des alliances un coup à gauche, un coup à droite,
01:56ils en sont à dire à leur champion Emmanuel Macron de se faire tout petit, de ne pas prendre la parole, enfin vous voyez.
02:01Ne pas le mettre sur les affiches.
02:03Exactement, l'état de désarroi dans lequel se trouve aujourd'hui Renaissance et ses amis.
02:07Malgré cela, le Rassemblement National donne l'impression d'avoir peur de ne pas vraiment gagner les élections.
02:14Alors pourquoi ? Ça Mathieu nous l'a brillamment expliqué la semaine dernière, ça rejoint un petit peu d'ailleurs ce qu'il vient de dire,
02:20c'est qu'il ne faut pas se tromper sur la force du Rassemblement National.
02:24Oui c'est un poids lourd électoral, mais dans ce qu'est la démocratie en France, dans sa conception extensive, la démocratie ce n'est pas que les partis politiques,
02:32ce sont aussi la société civile, les associations, les syndicats, les médias, les administrations, les cours suprêmes.
02:40Et là, dans tout cela, le Rassemblement National est faible pour ne pas dire totalement absent, c'est un nain,
02:46il n'a pas du tout les réseaux qu'ont ses adversaires et notamment la gauche.