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Style de vieTranscription
00:00Ça bouillonne tellement moi que j'ai besoin de le partager avec les résidents aujourd'hui.
00:04Parce que je sais c'est quoi être résidente d'un centre.
00:07Je sais c'est par quoi ils passent dans leurs têtes.
00:18Donc on voulait partager l'avis ici des demandeurs d'asile dans notre centre.
00:23Eux étaient aussi demandeurs de partager leur parcours migratoire,
00:28de vous expliquer pourquoi ils ont dû quitter leur pays,
00:31que ce n'était pas un choix.
00:32Et vraiment expliquer la douleur de quitter, la douleur du parcours migratoire.
00:38Et puis arriver ici, se sécuriser, pour eux c'est vraiment déjà une première étape.
00:44Et voilà, leur espoir aussi de pouvoir reconstruire une vie.
00:48Vous êtes là ?
00:50Donc on a quatre familles isolées qui partagent la chambre.
00:54On a deux élites superposées, avec quatre enfants pour chacune.
00:58Donc moi j'arrive en Belgique en 2016.
01:00Mon parcours d'asile a commencé à ce moment-là.
01:02Beaucoup d'incertitudes, beaucoup d'inquiétudes lorsqu'on arrive.
01:06On se demande est-ce que je vais réussir à m'intégrer ?
01:08On a également la peine, la souffrance d'avoir laissé nos proches dans le pays.
01:12Mais voilà, on arrive, on atterrit dans le centre.
01:15On essaye de s'accrocher à tout ce que le centre a à offrir.
01:18Ici le centre offre pas mal de formations, la diversité culturelle.
01:22Tout ça permet qu'au bout d'un moment, on commence à se sentir vraiment chez soi.
01:28Et donc moi ça m'a permis tout ça aujourd'hui à pouvoir intégrer facilement le monde de l'emploi.
01:34Et donc c'est ce que j'ai à offrir aux résidents aujourd'hui.
01:38Cet espoir-là de se dire un jour ça va arriver, je vais pouvoir m'intégrer.
01:42Et même pour ceux qui doivent recevoir un résultat négatif, parce que ça peut arriver.
01:48Donc de se dire je retourne dans mon pays, je retourne chez moi avec des formations,
01:52avec des lignes en plus sur mon CV, avec une espérance professionnelle.
01:55Parce que oui, tout ça est possible aussi en étant demandeur d'asile.
01:59Ici à Genap, ça a été un petit peu la surprise quand on est arrivé il y a un an et demi.
02:03Donc il y avait beaucoup de questions et de peurs,
02:06parce qu'il n'y avait pas une connaissance non plus d'autant de personnes d'horizons différents.
02:12On a quand même 35 nationalités dans le centre qui coexistent.
02:15Et donc on a organisé des rencontres, on a régulièrement des journées de rencontres
02:19avec les voisins, de discussions avec la commune, des discussions avec les voisins.
02:24Et le but c'est vraiment d'échanger ensemble, de se rencontrer.
02:27Et ça apporte énormément évidemment de richesse et aussi parfois de main d'œuvre
02:32ou de joie ici dans les quartiers de Genap.
02:39Quand on est dans le centre, en tant que résident, on a beaucoup, beaucoup, beaucoup d'incertitudes.
02:45On ne sait pas, on se pose beaucoup de questions.
02:47Est-ce que je vais réussir un jour à m'intégrer ?
02:49Il y a même pas mal de résidents qui ont des résultats positifs par rapport à leur demande d'asile,
02:54mais ils n'arrivent pas à quitter le centre.
02:56Donc c'est vraiment pour donner de l'espoir.
02:58Voilà, donc j'ai à offrir ce que j'ai, mon vécu.
03:01Donc ici, il y a 244 résidents, dont 60, une soixantaine d'enfants.
03:06Et la situation est très compliquée.
03:07Donc à Bruxelles, aujourd'hui, il y a toujours 4000 personnes qui sont à la rue.
03:11Nous, on accueille un maximum en fonction des chambres disponibles.
03:15Donc oui, notre centre est full, comme on dit, il est rempli.
03:18Et dès qu'il y a une place qui se libère, on invite vraiment à quelqu'un de la prendre.
03:24Et on fait vraiment notre maximum.