Category
🗞
NewsTranscription
00:00Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans cette émission Rencontres dans laquelle
00:14vous avez rendez-vous avec votre avenir, peut-être dans l'univers justement du luxe, de la mode
00:20et du design. En tout cas c'est votre prochain date, c'est le date que nous vous avons réservé
00:26justement avec cette émission. Cette émission c'est l'occasion de parler justement du business
00:33du luxe et pour ça j'ai le plaisir d'avoir à mes côtés le co-fondateur et directeur
00:37général de l'école SUB Deluxe, Thibaut Delarivière, bonjour. Bonjour mademoiselle
00:43ou madame, je ne sais pas. Je ne sais pas ce qu'il faut dire d'ailleurs aujourd'hui
00:45parce que les demoiselles veulent qu'on les appelle des dames et les dames veulent qu'on
00:48les appelle des noiselles. Apparemment la langue française voudrait qu'on appelle madame.
00:52Alors bonjour madame. Merci. Ravie d'être là. Eh bien écoutez on va commencer sans plus
00:57attendre avec la présentation et la partie qui s'appelle le Speed Dating.
01:08Et dans cette partie Speed Dating je vous propose deux minutes pour me parler de vous et du business
01:15du luxe avec une présentation rapide on va dire pour séduire les personnes qui nous regardent
01:20et notamment peut-être les futurs étudiants de ce secteur, les futurs professionnels.
01:25Merci. Alors je suis Thibaut Delarivière, j'ai 65 ans, j'ai eu la chance depuis plus
01:33de 40 ans de travailler avec ce secteur à une époque dont les moins de 30 ans ne connaissent
01:37pas puisque c'était une époque où les groupes comme LVMH, comme Kering, comme Richemont
01:44et autres n'existaient pas. C'était une époque où figurez-vous quand on travaillait
01:49chez Cartier ou chez Hermès on avait du mal à recruter. Donc nous avons très rapidement
01:55chez Cartier eu l'idée de créer, de fonder une propre formation pour fournir nos besoins
02:06en marketing. Le marketing c'était nouveau, on en parlera peut-être tout à l'heure.
02:09N'oublions pas que dans le secteur du luxe nous sommes dans une idée de marketing de
02:13l'offre et non pas de marketing de la demande. Alors pour les jeunes ce sera peut-être compliqué
02:17à comprendre mais je vais vous l'expliquer d'une manière très simple. Dans le luxe
02:20on vend des produits dont le client n'a pas besoin. Il n'a pas besoin pour vivre. Vous
02:25allez chez Monoprix pour vous acheter à manger, vous avez acheté de la lessive etc. mais
02:30vous n'êtes pas obligé de vous acheter effectivement un joli sac, une jolie montre etc. Donc chez
02:36Cartier à cette époque-là nous avons commencé à réfléchir, à faire évoluer je dirais
02:41notre comportement vers la clientèle. Cartier c'était comme d'autres marques uniquement
02:46des fournisseurs de Roi, de Reine, de Maharaja et de la grande bourgeoisie. Et si vous recherchez
02:54dans les archives vous verrez que dans les années 60-70, Cartier était la première
02:59entreprise à s'intéresser à développer des gammes de produits peut-être plus adaptés
03:05au nouveau public et non plus uniquement des couronnes de Roi et de Reine, des produits
03:10plus accessibles, plus compréhensibles et ça a été une révolution un peu marketing
03:14d'où le nom de notre institut, Institut supérieur de marketing du luxe. Dans le même temps,
03:20le luxe s'implantait dans tous les pays du monde. Aujourd'hui on croit que le luxe est
03:25partout. Non, à l'époque le luxe il était tout juste au Japon. Il a fallu ensuite attaquer
03:30tous les marchés, tous les business. Bon, je ne vais pas vous faire l'histoire du luxe,
03:34vous pourrez venir me voir en conférence un jour si vous le souhaitez. L'idée c'est
03:37simplement de vous dire que je ne suis pas là pour vous vendre mon école. Mon école
03:42elle a 33 ans, elle est une chère quartier, il n'y en a qu'une au monde. Elle travaille
03:47avec toutes les marques et tous les professionnels du secteur. Donc je ne suis pas là pour la
03:52vanter, je suis là surtout pour tenter de vous faire comprendre quels sont les enjeux
03:58actuels de ce secteur. Un secteur qui va très bien, on va le voir après mademoiselle. Donc
04:02vous faire comprendre que si vous vous intéressez à ce secteur, c'est un peu comme si vous
04:06vouliez faire médecine. Si vous voulez faire médecine et que vous n'aimez pas l'être
04:10humain ou le sang, je vais un peu plus loin, c'est pas la peine. Si vous voulez faire dentaire
04:16et que vous n'avez pas envie de regarder des bouches des gens toute la journée, c'est
04:19pas la peine. Et bien si vous ne comprenez pas ce qu'est ce business où on vend un produit
04:24dont le client n'a pas besoin et où c'est le client qui est le principal enjeu du développement
04:30de vos marques, des marques qui sont faites pour gagner de l'argent, on en reparlera aussi
04:34avec les chiffres d'affaires, c'est pas la peine d'aller vers ce secteur. Il y a des
04:38tas de secteurs. En revanche, si vous comprenez, si vous avez une sensibilité aussi culturelle,
04:43et on en parlera aussi tout à l'heure, des niveaux de langue, des ouvertures d'esprit,
04:48n'oublions pas qu'aujourd'hui une marque de luxe, elle vend partout dans le monde et
04:51que ce n'est pas les français qui achètent le plus le luxe. Actuellement, c'est le marché
04:55américain qui performe. Alors je vais vous laisser continuer parce que sinon j'aurais
04:58dépassé les 3 minutes.
04:59Les bases sont posées en tout cas. On va passer effectivement à la deuxième partie
05:04de cette émission, plus d'affinités.
05:08Et donc, apparemment, affinités, il y a puisque vous êtes encore là. Est-ce que
05:17ils ne se sont pas sauvés encore ? C'est ça. Est-ce que vous pouvez justement nous
05:21parler un peu du contexte du marché du luxe post Covid ? Je suis tout à fait d'accord.
05:28D'ailleurs, vous pouvez mettre peut-être le slide. Il y est. Voilà, il y est. Alors
05:33le marché du luxe a ceci d'extraordinaire, c'est que c'est un marché qui, quoi qu'il
05:40arrive dans le monde, a une capacité de rebond extraordinaire. Si on prend ce qui s'est
05:47passé effectivement il y a quelques mois, ce n'est pas si vieux que ça. Avec la crise
05:52Covid, on s'aperçoit que tous les business à cette époque là ont vécu une chute très
05:57importante avec certains même qui ont dû fermer une chute très importante de leur
06:01chiffre d'affaires. Ça a été bien entendu le cas aussi dans le secteur du luxe. Là,
06:05je parle du luxe à la personne. Et si vous prenez les chiffres, voilà, vous verrez effectivement
06:10qu'en 2019, le secteur était à peu près de 260 milliards de dollars. Et puis, brutalement,
06:17en 2020, avec la crise Covid, ce secteur a perdu, comme tous, beaucoup, beaucoup d'argent
06:25et les marques ont souffert. C'est vrai, les marques ont souffert, mais elles avaient une
06:30capacité aussi à se relever parce qu'elles avaient déjà vécu d'autres crises. Et donc,
06:34elles se sont très, très vite relevées. Et dès 2021, vous allez voir que le chiffre
06:39d'affaires est reparti au-dessus de celui de 2019. Donc ça, c'est intéressant parce
06:46que quand on s'intéresse à ce secteur, il faut savoir que le fait de vendre des produits
06:50dont le client n'a pas besoin, qui sont avant tout faits pour apporter un supplément d'âme,
06:55apporter du plaisir, apporter de l'amour, apporter, je dirais, une passion, on n'est
07:00pas dans un business identique à tous les autres. On est dans un business, effectivement,
07:07qui a cette capacité de résilience et de rebond avec, toutefois, énormément de différences.
07:12C'est-à-dire que si vous regardez le slide, vous verrez effectivement que la Chine a bien
07:19baissé en termes de chiffre d'affaires pendant cette période Covid et que, par contre, les
07:24Etats-Unis ont très bien rebondi, ce qui, dans l'esprit général des gens, n'aurait
07:30pas dû être le cas. Vous voyez très bien aujourd'hui que, malheureusement, nos amis
07:34chinois ne sont plus touristes en France. Et donc, dans le même temps, il a fallu que
07:38les marques aillent s'implanter davantage dans les pays d'Asie puisque les gens d'Asie
07:44et, entre autres, les Chinois, ne venaient plus à Paris. Donc ça, c'est pour vous donner
07:48un contexte. Et alors, le contexte, il est que, en fait, selon le cabinet Bayne et selon
07:52les études que l'on fait chez les marques, on s'aperçoit qu'on va reprendre des augmentations
07:58de chiffre d'affaires de 5 à 10 % chaque année dans les années qui viennent jusqu'en
08:042023, où on prévoit déjà 320 milliards. Dans le même temps, et ce sera le slide suivant,
08:12il s'est passé des grands bouleversements.
08:14Oui, quelles ont été les évolutions ? Alors, racontez-nous.
08:17Le premier bouleversement, c'est effectivement les clientèles. Ce ne sont plus les mêmes.
08:21Les clientèles ont changé et donc la distribution a changé. Vous savez, on ne parle pas assez
08:26aux jeunes de ce que l'on peut faire dans le domaine de la distribution des produits
08:30de luxe. Il n'y a pas que le marketing dans le luxe. Tout ce qui va être logistique,
08:35supply chain. Par exemple, vous prenez un simple exemple. Est-ce que vous savez combien
08:40chez Cartier on vend, par exemple, de bagues 3 anneaux par jour dans le monde ? 3000.
08:47Mais quand vous vendez 3000 bagues 3 anneaux par jour dans le monde, il faut savoir où
08:51il faut les envoyer, dans quel pays, quelles vont être les métriques, c'est-à-dire la
08:54taille de la bague, etc.
08:57Et puis, il y a tout niveau de formation aussi, même dans le luxe.
09:00Oui, bien sûr. Mais ce qu'il faut, c'est comprendre qu'il y a d'autres métiers que
09:07les métiers dont on parle en général. Il y a des métiers, effectivement, qui sont...
09:11Alors, les métiers principaux, bien sûr, ça va être la création. Mais après, vous
09:15allez avoir tous les métiers qui sont le suivi du produit entre sa création et son
09:20client. Alors, ce qu'on va voir justement sur la slide, si vous le voulez bien, c'est
09:25qu'il y a un certain nombre de choses qui ont évolué, entre autres, du fait, mais
09:29pas que, du fait de cette pandémie. Attention, je ne parle pas du tout de ce qui se passe
09:36actuellement en Ukraine. Ça n'a rien à voir. La Russie n'était pas et n'est pas un gros
09:41marché pour les marques de luxe. C'est un marché comme un autre, mais ce n'est pas
09:45un gros marché. Donc, on se rend compte effectivement que qu'est-ce qui a fait réagir les marques
09:50durant cette pandémie ? C'est que vous, les clients, vous avez changé. Vous voulez
09:55autre chose. Vous voulez davantage d'émotions. C'est ce que j'ai mis sur le slide en parlant
10:00d'expérience client. Et je ne sais pas si vous aurez l'occasion, par exemple, de passer
10:05soit à Place Vendôme, voir la boutique Vuitton, soit sur la rue de la Paix, voir la boutique
10:11Cartier, etc. Vous verrez que toutes les marques investissent énormément dans des
10:18lieux qui portent l'ADN de la marque pour vous faire vivre une expérience. C'est-à-dire
10:23qu'on n'est pas là uniquement, comme ça a pu être le cas dans les années 70, 80,
10:27pour vous vendre un produit. On est là pour vous accompagner dans un univers de la marque
10:32et pour, je dirais, vous apporter cette expérience qui aujourd'hui est devenue indissociable.
10:37La deuxième chose, c'est l'innovation et la technologie. Il y a 10 ans, on ne parlait
10:42pas d'Internet dans le secteur du luxe. Ça a été le dernier secteur à dire je vais
10:46me mettre sur Internet. Et du jour au lendemain, c'est chose faite. Aujourd'hui, je suis même
10:51surpris de voir que des jeunes par Internet connaissent des choses que les autres jeunes
10:56d'il y a 10 ans ne connaissaient pas parce qu'Internet leur apporte sur un plateau, effectivement,
11:00des tas d'informations, que ce soit avec les sites Internet, que ce soit avec, je dirais,
11:05les réseaux sociaux. Alors après, il faut en prendre et en laisser. Et puis, le e-commerce.
11:09Alors le e-commerce, il représente à peu près aujourd'hui quand même 20 milliards
11:14à peu près de chiffre d'affaires sur les 300 dont je parlais tout à l'heure. Attention,
11:18ce e-commerce, il se développe fortement, mais pas forcément dans tous les secteurs.
11:22En France, c'est surtout la parfumerie et la cosmétique. Par contre, si vous allez
11:26en Chine, vous avez un site vendeur qui s'appelle Alibaba qui vend tous les jours des Rolls,
11:32des Porsche, des Maserati en ligne. Moi, si j'achète une Maserati, je préfère aller
11:36au garage quand même. Mais bon, c'est comme ça. Donc, c'est important de voir cette
11:41augmentation du chiffre d'affaires de tout ce qui est la vente en ligne. Et beaucoup
11:46de jeunes aujourd'hui n'hésitent pas, sont beaucoup plus alertes à acheter en ligne
11:51que moi, je peux l'être de ma génération. Le troisième domaine dans tout ce qui est
11:55nouvelle technologie, c'est tout ce qui est, alors je ne vais pas vous en parler trop
11:58longtemps, mais vous irez voir ce que c'est, c'est tout ce qui est métaverse et NFT. On
12:01n'y croit, on n'y croit pas, mais ça fait du buzz. Ça fait du buzz. Et là, c'est pareil,
12:07les marques, elles attendent des jeunes qui vont être beaucoup plus agiles sur toutes
12:11ces questions. Et puis, un autre grand domaine qui n'est pas sur le slide, c'est tout ce
12:18qui est le marché de la seconde main. C'est-à-dire, et ça, ça va m'amener à vous expliquer
12:22qu'en fait, la clientèle va changer du tout au tout dans les cinq prochaines années.
12:28Et donc, le marché de la seconde main, c'est surtout un marché qui est lié aux jeunes.
12:33Il est au millénial, lié à la Gen Z, lié à ce qu'on va appeler les alphas que vous
12:38connaissez peut-être pas encore. Les alphas, c'est ceux qui sont nés dans les dix dernières
12:41années. Pourquoi ? Parce que vous, les jeunes, vous êtes davantage prêts à acheter un produit
12:46uniquement pour le plaisir, pas forcément pour le conserver toute votre vie et le revendre.
12:50Non, plutôt, et le transmettre. Mais vous serez prêts à le revendre. Et si vous regardez
12:55ce que c'est que ce business, ce business, il est de l'ordre d'à peu près 30 milliards
12:59actuellement. Il ne fait que grossir avec les Watchfinder, avec les Collectors Square,
13:04avec tout. Et là, il y a du business aussi. Attention, c'est un vrai business. Ce n'est
13:08pas une marque, mais c'est une marque qui revend des produits de haute qualité et souvent
13:13ce qu'on appelle des icônes.
13:14Et on va voir à qui, justement, ce secteur peut plaire dans notre troisième partie qui
13:22s'appelle l'heure des confidences.
13:25Et donc, dans l'heure des confidences, j'aimerais savoir, selon vous, à qui, à quel type de
13:35profil ce secteur du luxe est-il destiné ?
13:38Alors, moi, je dirais que tous les profils peuvent correspondre. Mais ce qui va être
13:43pour moi irremplaçable, c'est la passion. Comme dans tous les métiers. Et c'est peut-être
13:52le souci aujourd'hui que vous avez, vous les jeunes, comme nous l'avons eu aussi peut-être
13:56un peu avant, c'est de trouver son orientation passion. Et s'il voulait aller travailler
14:02dans le luxe, attention, je n'ai pas dit que c'était la passion de s'offrir un sac Chanel
14:07et un bijou quartier.
14:08Oui, parce qu'il faut dissocier l'attrait que l'on a pour un domaine et l'envie d'y
14:12travailler. C'est très différent.
14:13Absolument. C'est très différent. C'est la passion, je dirais, d'accompagner des marques
14:20historiques qui ont su, au travers parfois de 2 ou 3 siècles, se maintenir. Vous avez
14:26un joaillier à Paris qui s'appelle Melorio de Himelaire, rue de la Paix, qui a 400 ans.
14:30Et il est toujours dans la même famille. Donc, c'est absolument formidable. Vous avez
14:35effectivement ST Dupont, vous savez, les fameux briquets et stylos qui fêtent, là, la semaine
14:39prochaine, ses 150 ans. Chez Cartier, on avait fêté nos 200 ans il y a longtemps. Bref,
14:44ce sont des entreprises qui ont une histoire. Et ça, je trouve que c'est rassurant pour
14:49les jeunes aussi d'aller vers des entreprises qui ont une stabilité et une histoire.
14:53Alors, les qualités. Si on prend le slide que je passe ici, pour moi, c'est effectivement
15:00d'abord la passion. Mais la deuxième qualité, peut-être aujourd'hui et peut-être plus
15:04que dans l'ordre où je les avais mises, c'est l'ouverture multiculturelle. On ne peut pas
15:11s'intéresser à ce secteur si on ne s'intéresse pas aux autres cultures. N'oubliez pas que
15:17vous allez vendre des produits identiques aux Russes, aux Chinois, aux Allemands, aux
15:22Américains, mais vous allez accompagner votre vente, votre communication, votre politique
15:27marketing, votre visual merchandising, etc. différemment selon le public à qui vous
15:33parlez. Parce que ce public, il veut votre produit, mais il a envie d'être compris
15:38dans sa culture. D'où aussi la nécessité des langues étrangères. C'est très très
15:44important. De toute façon, c'est important pour tous les jeunes aujourd'hui. L'anglais,
15:47indispensable. Et moi, dans mes programmes, dès le bachelor, j'ai mis le chinois en
15:52deuxième langue obligatoire. Parce que c'est absolument indispensable. Alors, le chinois,
15:56ce n'est pas que pour le luxe. Le chinois, c'est parce qu'ils sont 2 milliards, on est
16:0070 millions. Nécessairement, les générations actuelles auront à travailler avec les populations
16:06asiatiques. C'est impossible autrement. De même que notre génération a été obligée
16:10de se mettre à l'anglais parce qu'on devait travailler avec les populations, entre autres
16:12américaines. Alors, on va peut-être lister un petit peu, justement, ces qualités des
16:18challenges de demain. Et sans doute que vous allez peut-être vous reconnaître dans un
16:22de ces challenges. La création. Si vous êtes un homme ou une femme qui est passionnée
16:28par l'artisanat, qui a un don quelconque, ou même qui pense en avoir un, en créativité
16:34joaillière, en créativité mode, en créativité maroquinerie, en créativité horlogerie,
16:41etc. Foncez. Il y a des besoins. Il y a énormément de besoins. Aujourd'hui, on n'arrive plus
16:49effectivement à trouver des jeunes qui viennent vers ces métiers, à tel point que les marques
16:54elles-mêmes ont créé des écoles. Même Weston a créé son école à Limoges, etc.
17:01Donc la création, c'est... Attention, le luxe pour moi, c'est avant tout la création.
17:06Et après, c'est le commerce. La deuxième chose, c'est le digital et le e-commerce.
17:11Mais on en a parlé. Je vous ai dit qu'il fallait être agile en digital, en e-commerce.
17:16Apporter votre jeunesse et votre capacité à ces marques qui sont un peu parfois encore
17:21old school. On est un peu encore...
17:24Et qui ont du mal à évoluer.
17:26Voilà. Alors non, quand même, ne me dites pas ça.
17:28Lentement, lentement.
17:30Qui vont lentement parce qu'elles se disent, il ne faut pas qu'on pollue l'image de la marque.
17:33Ça, c'est clair. Donc on y va doucement.
17:35Il n'y en a qu'une qui a été très forte. C'est laquelle ? C'est Balmain.
17:38Avec Olivier Rousteing.
17:40Et Olivier Rousteing, il s'est lâché sur les réseaux sociaux.
17:43Ça a été formidable parce qu'aujourd'hui, les jeunes qui sont là connaissent Balmain.
17:46Alors que Balmain, c'était plutôt une marque ancienne pour les personnes un peu papy-mamie.
17:52Donc voilà. Donc c'est intéressant.
17:55Passer du retail à l'expérience client.
17:57C'est-à-dire qu'on n'est plus uniquement dans l'idée de dire, on va vendre.
18:00On veut faire plaisir à son client.
18:03OK, on veut lui piquer de l'argent. N'ayons pas peur de l'argent.
18:06Dans le secteur du luxe, on n'a pas peur de l'argent.
18:08Il faut qu'on fasse des chiffres d'affaires avec des bénéfices pour réinvestir dans la création.
18:12Donc OK, il va donner son argent avec plaisir
18:15parce que vous lui apportez du plaisir en lui vendant cet objet.
18:19Vous allez le raccompagner à la porte. Vous allez lui donner un joli sac.
18:22Vous allez lui faire un joli paquet. Vous allez lui faire des sourires.
18:24Vous allez lui offrir une coupe de champagne.
18:26Il va vivre dans un univers de la marque et il repartira heureux.
18:30Ça, c'est très important.
18:32Le visual merchandising, je vais aller assez vite,
18:35c'est tout ce qui permet d'accompagner la découverte du produit.
18:38Donc ça va être les vitrines.
18:39Ça va être comment on présente un produit et dans quel univers on le présente.
18:43C'est très important aussi.
18:44Et je ne parle pas ici, mais il y a un autre point qui est très important,
18:46c'est le packaging avec toutes les révolutions sustainable.
18:50Alors, je ne sais pas si vous êtes tous...
18:51Alors, on parle plus de RSE que de sustainable, mais dans le luxe,
18:54moi, je préfère parler de sustainable.
18:55C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on essaye d'éviter et même de ne plus faire du tout
19:01de l'or qui vient de certaines mines, des diamants de la guerre,
19:05des cuirs de crocodile, etc.
19:07Mais ça joue aussi sur le packaging.
19:09C'est-à-dire que votre plaisir, quand vous allez vous acheter un joli bracelet,
19:13c'est d'ouvrir plusieurs boîtes.
19:15Donc ces boîtes, aujourd'hui, il faut qu'on les fasse dans des produits sustainable.
19:19Et derrière tout ça, des métiers.
19:20Et derrière tout ça, des métiers.
19:22Parce que dans chaque marque aujourd'hui, on ne travaille pas que le produit,
19:25on travaille aussi l'accompagnement de ce produit en packaging,
19:29en visual merchandising, etc.
19:32J'ai parlé du marché de la seconde main.
19:34J'ai parlé de la filière Hamon.
19:36Alors la filière Hamon, c'est tout ce qui est avant le produit.
19:39Il y a plein de jobs.
19:41N'oubliez pas que le produit, il part d'une idée.
19:45Ensuite, il nécessite des matériaux.
19:47Donc il faut du sourcing en matériaux.
19:49Ensuite, il est fabriqué par des artisans.
19:52Il suit toute une chaîne.
19:53C'est ce qu'on appelle la filière Hamon.
19:55Donc ça, c'est très important.
19:56Il y a aussi des métiers dans la filière Hamon.
19:59Les nouveaux marchés.
20:00Oui, les nouveaux marchés, puisqu'on se rend compte que là,
20:02actuellement, la donne a relativement changé.
20:06La France, vous l'avez peut-être vu,
20:08il n'y a plus de queue devant chez Vuitton sur les Champs-Elysées.
20:11Il n'y a plus de queue devant les Galeries Lafayette ou le Printemps.
20:13Donc c'est quand même un grand changement.
20:15En revanche, les Asiatiques sont demandeurs dans leur pays.
20:20De même que les Américains.
20:21Mais les Américains reviennent.
20:22Je ne sais pas si vous avez écouté dans les rues.
20:23Il y a beaucoup de touristes américains qui reviennent.
20:25Donc il faut de la capacité d'adaptation.
20:27Il faut être constamment à l'écoute.
20:29Je me souviens d'une discussion que j'avais eue avec M. Bernard Arnault,
20:33qui est le patron du groupe LVMH et avec lequel,
20:35bien sûr, j'échange régulièrement.
20:37Et il me disait chez Shôme, on a fait une erreur.
20:40Puisque vous savez, LVMH avait racheté le joaillier Shôme,
20:43qui avant était un joaillier indépendant.
20:46Et en fait, Shôme, au moment où le Japon a souffert des dernières crises,
20:51Fukushima, etc., Shôme n'était implanté qu'au Japon.
20:57Donc était uniquement à l'est et pas du tout à l'ouest.
21:00Et donc, M. Arnault et M. Fritsch, qui était le patron à l'époque de Shôme,
21:05se sont dit, il faut maintenant vraiment qu'on aille aux Etats-Unis.
21:09Parce qu'on a toujours dans le luxe l'idée de dire,
21:12quand ça touche à l'est, ça va à l'ouest.
21:14Et quand ça touche à l'ouest, ça va à l'est.
21:17Donc, il faut être prêt à complètement changer, modifier tous ces circuits.
21:22Mobiles et agiles, comme on dit.
21:24Agiles, voilà, agiles.
21:26NFT Métaverse, je ne reviens pas là-dessus.
21:29Distribution, j'en ai parlé.
21:30Et l'agilité va me faire basculer sur notre dernière partie d'émission.
21:35Oui, parce que je suis trop long.
21:36Et non, vous êtes passionnant.
21:38Allez-y.
21:39On va passer sur le crush.
21:47Parce que s'il y a crush, il y a autre question qui nous intéresse.
21:53Peut-être juste pour revendir sur votre suite et sur Sub Deluxe.
21:57Comment est-ce que vous formez ces métiers-là ?
22:00Alors, d'abord, on ne forme pas du tout à la création.
22:03On n'est pas une école de création.
22:06Je pourrais vous en donner plein.
22:08Que ce soit l'école Boule, que ce soit l'école de la Joaillerie, de la rue du Louvre, etc.
22:13Il y a toutes les écoles.
22:14Nous, on est une école qui prépare un secteur d'activité et à son commerce ou à son business.
22:20Puisque le commerce, ce n'est qu'une partie du business, à son business.
22:24Et c'est comme ça, effectivement, qu'on a développé tous nos programmes,
22:28la main dans la main avec les marques et les maisons pour répondre à leurs besoins.
22:33Quand une marque me dit, Thibaut, ou des marques me disent, Thibaut, les patrons des marques,
22:38on manque, nous, aujourd'hui, de lucidité chez les jeunes quand, par exemple, au sustainable,
22:44ou quand à l'économie circulaire, ou quand au retail, bon, peu importe.
22:50Qu'est-ce que nous faisons, nous ?
22:51Nous faisons évoluer nos programmes.
22:54Un programme qui touche à un secteur, si vous regardez depuis 30 ans,
22:58quelles sont les modifications qu'il a fallu apporter ?
23:00Et donc, on a des programmes qui vont effectivement du bac, bachelor, etc.
23:06au MBA, à l'exécutif MBA, avec, effectivement, une montée, si je puis dire ainsi, en puissance dans l'enseignement.
23:16On commence par ce qu'est le client et on termine par les stratégies marketing.
23:22C'est toute une chaîne d'enseignement qui va passer, bien entendu, par aussi des connaissances juridiques,
23:28par aussi des connaissances économiques, par des connaissances géopolitiques,
23:33par des connaissances de communication, des connaissances d'utilisation du digital, etc.
23:38L'objectif étant que toutes les disciplines qui vont vous être enseignées,
23:43qui sont les mêmes dans toutes les entreprises, grosso modo,
23:46soient teintées, et plus que teintées, orientées luxe.
23:49Quand on va parler du droit, par exemple, on va le faire...
23:52La conférence des métiers de la communication et du marketing débutera dans quelques minutes.
23:57Oui, oui.
24:00Quand on parle, effectivement...
24:02Du coup, elle m'a perturbé.
24:04Qu'est-ce que je disais ?
24:06Peut-être que vous pourriez donner un conseil pour les personnes qui souhaitent s'orienter dans ce secteur
24:11et qui ne savent pas comment choisir leur école.
24:13Alors, choisir leur école, je ne vais pas trop rentrer là-dedans
24:16parce que je ne veux pas que vous ayez l'impression que j'ai besoin de vous.
24:19Non, Subdeluxe est archi plein chaque année et on essaie, justement, de ne pas dépasser certains effectifs.
24:26C'est-à-dire que, grosso modo, en Bachelor, on prend 100 par an, ça fait 300 élèves.
24:30En M1, on en prend une centaine.
24:32En M2, on en prend une centaine.
24:34En Global, on en prend 25.
24:36C'est un programme high level pour des gens qui travaillent déjà.
24:39En Fashion, on en prend 20 ou 25.
24:42Et en Online, on en prend une trentaine.
24:44Donc, on n'en cherche pas plus.
24:45Par contre, on cherche des gens qui ont envie.
24:48Des gens qui auront compris tout ce que je viens d'expliquer ou qui s'y intéresseront.
24:52Ce n'est pas autre chose.
24:55Et donc, on vous sélectionnera, non pas uniquement sur vos notes,
24:59bien qu'il faudra que vous ayez, bien sûr, votre bac ou un bachelor ou une licence, etc.
25:05Donc, ça, ok, on rentrera là-dedans.
25:07Mais par contre, on vous sélectionnera beaucoup sur tout ce que vous allez nous raconter,
25:10sur les documents que vous aurez à remplir, sur les entretiens que vous aurez à faire avec nous, etc.
25:16On cherche des profils qui, non seulement, ont une passion, ont envie, sont travailleurs.
25:22Dans le secteur du luxe, comme dans beaucoup d'autres secteurs, on travaille.
25:25On ne se la coule pas douce.
25:27Ce n'est pas parce qu'on vend du Chanel qu'on se la coule douce.
25:29Non, au contraire.
25:31Des gens qui sont multiculturels.
25:34Qu'est-ce que j'oublie ?
25:36Enfin, tous ces éléments que j'ai donnés tout à l'heure.
25:39Donc, si ces gens-là, effectivement, viennent chez nous,
25:42on va essayer de les repérer très vite.
25:44Et croyez-moi, malheureusement, on est très souvent obligé de décevoir certains
25:49parce qu'en fait, ils sont plus dans le rêve d'aller s'acheter un tailleur ou un sac chez Hermès
25:55que de travailler au service de la personne qui va, et de la marque, et de la personne qui va acheter.
26:01C'est complètement différent.
26:03Mais c'est passionnant, croyez-moi.
26:05Moi, j'y suis depuis 40 ans, j'ai vu ces évolutions.
26:07Aujourd'hui, on a un réseau de diplômés qui est absolument fabuleux,
26:10dont la plupart, effectivement, sont à la tête des marques, en 30 ans d'histoire.
26:15Et c'est absolument fabuleux de voir, justement,
26:18comment à chaque génération, le business évolue
26:22et ce que la nouvelle génération apporte.
26:25A chaque fois, c'est complètement différent.
26:29Et là, je l'ai bien vu avec les jeunes qui sont rentrés en bachelor première année cette année,
26:33ils sont différents des jeunes qui sont rentrés pendant la période Covid.
26:37Ils ont un autre, je ne vais pas dire un autre profil,
26:42mais des autres motivations.
26:44Donc, motivation, passion, ouverture culturelle.
26:47Vous avez la chance d'habiter à Paris, il y a tous les musées,
26:51il y a toutes les expos, il y a tout.
26:53Culturelle, lisez les jeunes, lisez, c'est très important.
26:56Ce que disait M. Cartier, et j'en terminerai là-dessus,
26:59il disait toujours à ses artisans quand ils sortaient de la rue de la paix,
27:02quand vous allez sortir, regardez autour de vous, regardez la nature,
27:05regardez les immeubles, etc.
27:07Et si vous prenez les collections souvent de marques de luxe,
27:10ces objets sont toujours inspirés de quelque chose.
27:13Toujours inspirés de quelque chose.
27:15Et donc, soyez cultivés, d'autant plus que quand vous représenterez,
27:19peut-être quelque part dans le monde, une marque,
27:22vous représenterez aussi la France.
27:24La France est un pays que l'on regarde comme un pays de culture,
27:27comme un pays de savoir-vivre, de savoir-être.
27:29J'ai d'ailleurs créé des cours de savoir-vivre et de savoir-être
27:32avec un diplomate de la cour royale de Belgique.
27:36Parce qu'effectivement, aujourd'hui, quels sont les jeunes qui savent
27:39qu'il faut faire un repas à la française ?
27:42Or, dans toutes les ambassades de France dans le monde,
27:45on fait des services à la française.
27:48Vous regarderez ce soir sur Internet,
27:51mais quand vous serez invité à l'ambassade au Japon ou en Chine,
27:54vous serez le seul à ne pas savoir ce que c'est.
27:57Donc je vous invite à vous cultiver.
28:00Et c'est un bon exercice.
28:02Oui, et puis je pense que c'est la vie aussi.
28:05C'est la vie de s'intéresser.
28:07Est-ce que les jeunes aujourd'hui lisent de moins en moins ?
28:10Enfin, si, ils lisent, mais autrement. Ils lisent sur Internet, etc.
28:13Non, prenez des bouquins, mais pas forcément du Dumas ou du Victor Hugo.
28:16Allez chercher des policiers, allez chercher...
28:19Lisez. L'expression de ce qu'on lit est très importante.
28:22Le vocabulaire, tout ça est très important.
28:25Je sais bien que j'ai un peu un discours de vieux C,
28:28mais peu importe, j'ai pas peur de le dire.
28:31C'est ce qui fera votre différence dans la vie.
28:34Bien sûr, vous aurez des diplômes.
28:37Mais la France est un pays de diplômes. Tout le monde en a.
28:40C'est votre personnalité, c'est votre comportement, c'est votre passion.
28:43Et vous êtes passionné et passionnant. Merci beaucoup, en tout cas.
28:46Je vous en prie. C'est un plaisir.
28:49Et si vous avez envie d'information sur ma modeste petite école,
28:52Subdeluxe est, je crois, à deux pas là.
28:55Et vous aurez des étudiants qui pourront éventuellement échanger avec vous.
28:58Moi, je veux bien échanger, mais je suis pas là pour vous vendre quoi que ce soit.
29:02Non, je pense que je suis là pour vous conseiller,
29:05mais pas pour vous vendre une place dans mon école.
29:08C'est pas du tout mon rôle.
29:11Merci beaucoup. Merci, madame. À bientôt.
29:14Et donc, c'est la fin de cette émission.
29:17Vous pouvez retrouver d'autres émissions sur la thématique
29:20Luxe, mode, design sur la chaîne YouTube de l'étudiant,
29:23mais également sur les thématiques
29:26Journalisme, communication, marketing
29:29et sur la thématique Tourisme, Restauration, Hôtellerie.
29:32À très vite, peut-être, pour parler Orientation.