Frère Martin - 1981 - Episode 02

  • il y a 3 mois
DB - 17-06-2024
Transcript
00:00:00C'est un rempart que notre Dieu, Redéfenseur victorieux,
00:00:29C'est un rempart que notre Dieu, Redéfenseur victorieux.
00:00:53Au cours de leur tournée quotidienne aux environs d'Erfurt,
00:00:56deux moines de l'ordre mendiant des Augustins, frère Guillaume et frère Martin,
00:01:00sont contraints par un puissant Seigneur de donner les derniers sacrements à un pauvre paysan que l'on va pendre pour braconnage.
00:01:09Frère Guillaume s'accommode centre de peine de la situation,
00:01:11mais frère Martin en ressent un tel trouble que sa vie religieuse va s'en trouver à jamais bouleversée,
00:01:17et que son âme, pourtant profondément catholique, va refuser désormais de se soumettre aux directives de l'Église de Rome.
00:01:25Une rencontre dramatique avec Bernard, le fils du malheureux supplicier,
00:01:29amène frère Martin à s'attacher au jeune homme dont il devient le père spirituel et l'ami.
00:01:35Frère Martin explique à Bernard que ce ne sont pas les œuvres qui effacent les péchés des hommes,
00:01:41mais la foi et la repentance.
00:01:44Cette idée nouvelle va grandir dans le cœur du moine Augustin et le mener très loin.
00:01:49Bernard, qui travaille dans une imprimerie, comprend mal les leçons de son ami,
00:01:53mais il lui fait aveuglément confiance et suit assidûment,
00:01:57aux côtés de sa jeune femme Marguerite, les sermons enflammés du nouveau prédicateur.
00:02:02Grâce à l'appui de Staupitz, inspecteur général des Augustins, son supérieur et son ami,
00:02:08frère Martin est devenu le docteur Luther, professeur de théologie à l'université de Wittenberg.
00:02:15Son rayonnement commence à se répandre dans toute l'Allemagne,
00:02:18où ses conceptions religieuses bouleversent l'ordre social.
00:02:22Armé de la seule parole de Dieu, Martin Luther fait front à la propagande d'un représentant du pape,
00:02:28le dominicain Tetzel, venu de Rome pour vendre des indulgences qui, selon lui,
00:02:33ouvrent, contreargent sonnant, les portes du paradis.
00:02:37À ses étudiants, Luther enseigne la liberté religieuse.
00:02:41Entre Dieu et les hommes, leur dit-il, la distance est infranchissable.
00:02:45Nos cris, nos larmes n'arrivent pas jusqu'à lui.
00:02:48Mais il nous a envoyé son messager. Lui, il est à nous.
00:02:52Nous lui parlons. Il nous écoute. Et il nous dit...
00:02:56Le juste vivra par la foi.
00:02:58Mais Luther n'a pas l'intention d'en rester là.
00:03:01Il révèle à Bernard qu'il prépare une réplique implacable aux indulgences de Tetzel.
00:03:18Le chrétien qui, voyant son prochain dans l'indigence,
00:03:48le laisse dans la misère pour acheter des indulgences,
00:03:52ne s'achète pas l'indulgence du pape, mais l'indignation de Dieu.
00:03:57Qui a écrit cela ? Frère Martin.
00:04:00Et ça, comment le pape aurait-il pouvoir de changer avec de l'argent
00:04:08l'âme d'un ennemi de Dieu ?
00:04:11Qu'ils disparaissent, tous ces prophètes,
00:04:14qui disent au peuple du Christ la paix, la paix, et ne donnent pas la paix.
00:04:19Si le pape connaissait les exactions des prêcheurs de pardon,
00:04:23il aimerait mieux que la basilique de Saint-Pierre tombât en cendre plutôt que...
00:04:27Nous sommes en retard. Dépêchez-vous.
00:04:38Frère Anselme !
00:04:44Frère Anselme !
00:04:46...
00:05:06Chrétien, chantons le Dieu vainqueur.
00:05:12Fêtons la Pâque du Seigneur.
00:05:18Acclamons-le d'un même cœur.
00:05:25Alléluia ! Alléluia !
00:05:36...
00:05:42Le pape, dont les trésors surpassent les plus énormes trésors,
00:05:47ne peut-il donc, avec son argent plutôt qu'avec celui de ses pauvres fidèles,
00:05:52élever la basilique de Saint-Pierre ?
00:05:55Il a raison. On marche toujours.
00:05:58Le fric, d'abord, on verra ensuite. Ensuite, on ne voit rien.
00:06:02C'est fini. Qu'en sais-tu ?
00:06:04C'est écrit. Il faut enseigner aux chrétiens qu'à moins d'avoir le superflu,
00:06:10ils doivent garder pour leur famille le nécessaire et ne rien dépenser pour leur péché.
00:06:16C'est clair, non ?
00:06:18Un jour blanc, l'autre jour noir.
00:06:21Demain, il en viendra un troisième qui lui dira le contraire.
00:06:25Ils ont du temps à perdre. On les nourrit.
00:06:29Hé, l'imprimeur ! C'est toi qui a fabriqué cette affiche ?
00:06:34Sûrement. Je peux même te la réciter par cœur.
00:06:37Ça vaut de l'or. Petit père fait bonne provision de papier.
00:06:42Mais qu'est-ce qu'il veut au juste, ce curé ?
00:06:45Qu'on soit libres.
00:06:47Mais il est fou !
00:06:48Il y avait longtemps qu'on attendait ça.
00:06:59...
00:07:22...
00:07:51Déjeuner.
00:07:57...
00:08:07Entrez.
00:08:09...
00:08:18Bravo ! Bravo ! Et encore bravo !
00:08:23Nous avons tenu à venir tout de suite.
00:08:26Ton affiche est un peu longue. Je n'ai pas tout compris.
00:08:29N'empêche qu'il est sorti de cette bonne ville la somme rondelette de 3000 écus.
00:08:34Et je pense, comme toi, que ça suffit.
00:08:37Je ne crois pas que nous parlions de la même chose.
00:08:40Si ce n'était que l'argent, on aurait pu s'arranger.
00:08:43Mais ça nous chatouillait aussi un peu trop du côté du cœur.
00:08:46Question sentiments et honneur national.
00:08:49C'était dur de voir disparaître ça sous la soutane des Italiens.
00:08:55L'argent ne nous intéresse pas.
00:08:58Dis-moi, Anne,
00:09:00dis-moi si j'ai bien compris ce qui se lie entre les lignes
00:09:04sur ces petites affiches que tu fais placarder dans le pays.
00:09:08Dieu avec tout le monde, pas d'envoyé spécial,
00:09:13pas de représentant privilégié de son ordre sur la terre
00:09:17pour transmettre sa loi.
00:09:21On ne te demande rien.
00:09:23Reste dans ta cellule.
00:09:25Écris, placardes.
00:09:28Les mots qui s'envoleront de Wittenberg ouvriront les villes
00:09:32dans lesquelles nous entrerons.
00:09:34L'histoire se passera de la permission des curés.
00:09:39Ça va la réchauffer, la pauvreté.
00:09:44Merci, petit curé.
00:09:47Et quand nous coucherons, nous et nos chevaux,
00:09:50dans le lit des putains du pape,
00:09:52nous penserons à toi.
00:09:57Vous feriez bien d'y penser tout de suite.
00:10:00Regarde-moi, Conrad. Qui vois-tu?
00:10:03Je vois un homme.
00:10:05J'ai une robe et je suis prêtre.
00:10:07Prêtre, tu entends?
00:10:09Et j'ai bien d'autres soucis que ceux de ta sordide grandeur.
00:10:13Je vois déjà dans ta prunelle la couleur des incendies
00:10:16que tu rêves d'allumer.
00:10:18Le monde est votre royaume.
00:10:20Et vous espérez que je n'aie plus rencontré Dieu?
00:10:23Jamais! Sors!
00:10:38Ta doctrine...
00:10:40Ce n'est pas une doctrine.
00:10:42C'est l'évangile.
00:10:44Bon.
00:10:46Appelle ça comme tu voudras.
00:10:49Ta déclaration lui a fouetté le sang et lui est monté à la tête.
00:10:53Il ne sera pas le seul, Martin.
00:10:56Est-ce que tu le mesures?
00:10:59Je ne sais pas.
00:11:01Je ne sais pas.
00:11:03Il ne sera pas le seul, Martin.
00:11:06Est-ce que tu le mesures?
00:11:09Est-ce que tu sais qui je suis?
00:11:13Dans le transept de la cathédrale de Wittenberg,
00:11:16la pierre tombale de Monseigneur votre père
00:11:19scellée entre les dalles porte vos armes.
00:11:22Vous êtes Frédéric le Sage, électeur de Saxe.
00:11:26Tu as sans doute retrouvé une vérité évangélique oubliée,
00:11:30étouffée.
00:11:32Mais ce qu'il y a de certain, Martin, que tu le veuilles ou non,
00:11:36c'est que les pays allemands de Strasbourg à Salzbourg
00:11:39entendront ta voix, la reconnaîtront,
00:11:42se lèveront pour crier,
00:11:44Liberté! Liberté!
00:11:47Oui, oui.
00:11:49Liberté.
00:11:51J'ai la charge de la Saxe.
00:11:53Tu m'appartiens.
00:11:55Où je serai, tu ne craindras rien.
00:11:57Monseigneur, je ne crains rien que Dieu et sa colère.
00:12:01Tu as bien de la chance, Martin.
00:12:04Je crains, moi, qu'avant de regarder Dieu en face,
00:12:07tu aies bien d'autres adversaires à affronter.
00:12:11Et je serai là.
00:12:24Marguerite!
00:12:27Marguerite!
00:12:29Chut! Moins fort.
00:12:35Tu aurais dû venir. C'est ce que nous attendions.
00:12:37C'est peut-être le plus beau jour de ma vie.
00:12:39Tais-toi. Ne parle pas si fort. Depuis ce matin, il a la fièvre.
00:12:41Regarde comme sa tête est chaude.
00:12:43N'aie pas peur, Marguerite. Surtout aujourd'hui.
00:12:45Il ne faut pas s'inquiéter de demain quand Dieu est avec nous.
00:12:48Avec nous? Il y a bien longtemps que Jacques...
00:12:50Tu ne peux pas comprendre. Maintenant, je sais.
00:12:53Je sais. C'est là, en toutes lettres.
00:12:56Je sais où est la vérité. La vérité.
00:12:59À quoi sert de savoir?
00:13:01Dieu ne nous a pas demandé de savoir, mais de croire, d'accepter.
00:13:04Mais tu ne comprends pas.
00:13:06Je ne comprendrai jamais. Tu le sais bien, je ne suis pas faite pour cela.
00:13:09Marguerite, écoute.
00:13:11Pas si fort.
00:13:13Écoute. La place est noire de monde.
00:13:16Il y a l'affiche. Notre affiche.
00:13:19Ils ne comprennent pas très bien encore.
00:13:21Ils ne voient qu'une chose. Ils garderont leur sou.
00:13:24Ils ne souhaitent être elles. Plus un sou au pape.
00:13:26Ça, ça leur parle, les imbéciles.
00:13:28Pardonnez-leur. Qu'est-ce que tu dis?
00:13:31Mais si nous ne les aimions pas, c'est votre et dans leur crasse
00:13:34et des soupes à la gueule que l'ange les frapperait.
00:13:36Bernard! Mais c'est aussi pour eux, Marguerite, pour lui,
00:13:39que se lèvera la clitobe que nous avons vue blanchir.
00:13:43Demain. Toujours demain.
00:13:48Attendre.
00:13:51Je n'attends rien, moi.
00:13:53Seulement que sa fièvre baisse.
00:13:56Ou quand tu n'es pas là, près de moi.
00:13:59Ton pas dans la maison.
00:14:02Tu vois?
00:14:04C'est simple.
00:14:06Aime-moi un peu.
00:14:08Ça finit toujours comme ça avec vous.
00:14:10Bernard!
00:14:11Chaque fois que je veux te parler d'autre chose que du pain, du vin
00:14:14ou des premiers dents de Martin, voilà comment ça finit.
00:14:17Par des larmes et des sentiments.
00:14:20Je t'écoute.
00:14:23Je t'écoute.
00:14:32Tu n'as pas besoin de parler, Eva.
00:14:36Je sais très bien à quoi tu pensais en entrant ici.
00:14:39Je commence à le connaître, ce regard avec lequel tu guettes
00:14:42les progrès de ton affreuse petite eau.
00:14:46Tu te disais, ce baptême de notre fils.
00:14:50J'avais raison d'attendre.
00:14:52Tu as vu des choses pareilles.
00:14:54Bernard, il ne nous a même plus permis de nous mentir l'un à l'autre.
00:14:57Dis ce que tu pensais. Dis-le. Ose-le.
00:15:12Raphaël le Magnifique.
00:15:14Tu as carte blanche.
00:15:16Ce siècle ne sera pas celui des Médicis
00:15:19mais celui de Raphaël.
00:15:22Ce sera celui du plus grand pape que Rome ait connu.
00:15:52Un envoyé d'Allemagne souhaite être reçu par Votre Sainteté
00:15:57de l'ordre des frères prêcheurs.
00:15:59Tetzel.
00:16:01C'est exactement le nom que je devais annoncer à Votre Sainteté.
00:16:05Il ne m'a jamais apporté que de mauvaises nouvelles.
00:16:09Il tombe les Allemands mais Rome ne voit jamais un sou.
00:16:13Fais-le entrer.
00:16:16Ces deux tons commencent à m'ennuyer sérieusement.
00:16:20La vie serait si charmante sans eux.
00:16:32C'est très gentil à vous de faire un aussi long voyage pour nous voir, Tetzel.
00:16:38À quoi dois-je votre empressement ?
00:16:40Monseigneur, je suis au regret de troubler la sérénité de Votre Sainteté
00:16:44mais mon devoir est d'attirer son attention sur une agitation religieuse qui enflamme l'Allemagne.
00:16:49Un moine, un moine fou,
00:16:51qui ne rêve que d'ruiner l'édifice majestueux de notre Église.
00:16:57Martin Luther.
00:17:01Vous voyez, je suis déjà informé de cette petite affaire.
00:17:06Et vous savez de qui je tiens ce pamphlet ?
00:17:10De son auteur, Louis Blair.
00:17:13Accompagné d'une lettre de soumission qui a failli nous émouvoir. Lisez.
00:17:25Lisez la conclusion.
00:17:27C'est pourquoi, Très-Saint-Père, je me remets à vous de tout ce que je suis.
00:17:31Donnez la vie, prenez-la, appelez, révoquez, réprouvez comme il vous plaira.
00:17:36Je reconnaîtrai votre voix pour la voix du Christ parlant et agissant par vous.
00:17:41Vous voyez, il est très jeune, je crois, ce Luther.
00:17:45Il jette sa gourme.
00:17:47Si nous nous abaissions à discuter avec lui, quelle gloire pour lui.
00:17:52Je vais lui demander de venir nous voir et de se rétracter.
00:17:56Nous nous entendrons sans difficulté et je le garderai à Rome.
00:18:01Son intelligence, son acuité théologique feront merveille ici.
00:18:05Mais votre sainteté ignore le succès que cette affiche rencontre en Allemagne.
00:18:12Croisons notre expérience.
00:18:15Si nous y répondons brutalement, nous aggraverons le mal.
00:18:19Il me soupçonne de tous les péchés, il me traite de tous les noms.
00:18:23C'est une plaisanterie.
00:18:30Ne vous agitez pas, il y en aura pour tout le monde.
00:18:33On suit, on suivra.
00:18:35Allez, avancez, les enfants.
00:18:37Toi, c'est la captivité de Babylone.
00:18:39Allez, enlevez.
00:18:41Toi.
00:18:42La noblesse allemande.
00:18:43La noblesse allemande, la pile, là.
00:18:51Bon, alors ça suit.
00:19:10Ça vous dérange ?
00:19:16Je m'attendais à tout sauf à vous voir.
00:19:21Et on m'a dit que tu étais là.
00:19:29De la liberté du chrétien.
00:19:32Je ne suis pas venu de Rome pour profiter de ces bonnes lectures.
00:19:35Des livres comme celui-là, tu en écriras 10, 20 avec la même force.
00:19:40Mais ?
00:19:41Mais.
00:19:43Rien.
00:19:46Je suis venu pour toi.
00:19:48Je connais votre tendresse.
00:19:50Elle m'inquiète.
00:19:52C'est toi qui m'inquiète.
00:19:54C'est toujours été une obsession chez vous.
00:19:57C'est vrai.
00:19:59Mais maintenant, nous sommes au pied du mur.
00:20:02Ne vous inquiétez surtout pas pour moi.
00:20:04C'est fini, le temps de la crainte et du tremblement.
00:20:09Quand on aime un ami, comment veux-tu qu'on ne le voit pas sans crainte,
00:20:12marcher au bord du gouffre, comme un somnambule, sans lui crier gare ?
00:20:19Encore une âme à ta charge ?
00:20:21Qui vous a envoyé ?
00:20:22Je sais.
00:20:24Martin, le pape t'ouvre ses bras.
00:20:27Le coup de l'enfant prodigue.
00:20:29Le pape ne peut proposer le pardon qu'à ceux qui se repentent.
00:20:32Je ne me repends pas.
00:20:34Lui, il a l'église sur le dos.
00:20:37Toi, le poil de ta belle conscience.
00:20:40Je ne me reprends pas.
00:20:42Je ne me reprends pas.
00:20:44Lui, il a l'église sur le dos.
00:20:46Toi, le poil de ta belle conscience.
00:20:52Martin.
00:20:54Martin.
00:20:56Si j'obtiens du pape
00:20:58l'assurance que Dieu seul, de sa pure grâce,
00:21:01le justifie en Christ,
00:21:03je suis prêt à le porter dans mes bras
00:21:05et à lui baiser les pieds.
00:21:07Sinon, je suis bien décidé à ne pas céder un pouce de terrain.
00:21:11J'en ai fait plus à tous les saints du ciel,
00:21:13à Pierre ou à Paul,
00:21:15à cent empereurs, à mille papes et au monde entier.
00:21:19Quel orgueil.
00:21:21Mon orgueil est en Dieu.
00:21:26Tu seras coupé de l'église
00:21:29comme le bras mort de l'évangile.
00:21:31Moi, coupé de l'église ?
00:21:33Jamais.
00:21:36Quand, pour toi, on allumera le péché.
00:21:38De quel côté serez-vous ?
00:21:40Du côté des bourreaux.
00:21:47Adieu.
00:22:11Nous t'aimerais si,
00:22:15amoureux,
00:22:19tu deviendras précis.
00:22:28Il faut comprendre ce que cela veut dire.
00:22:30Le rempart, c'est celui qui protège la ville.
00:22:34Si Dieu est notre rempart,
00:22:37nous n'avons plus besoin de rempart.
00:22:39Puisque c'est Dieu qui nous protège.
00:23:10Bernard.
00:23:16Martin.
00:23:19Je t'aime.
00:23:22Je t'aime.
00:23:25Je t'aime.
00:23:28Je t'aime.
00:23:31Je t'aime.
00:23:34Je t'aime.
00:23:36Martin.
00:23:45Pourquoi vous arrêtez-vous de chanter, vous autres ?
00:23:47Chantez !
00:23:49Mais chantez donc !
00:24:01Martin.
00:24:04Pourquoi ne m'as-tu pas appelé ?
00:24:08Toute la nuit,
00:24:11toute la nuit, nous l'avons entendu cogner
00:24:14de ses petits poings contre le bois du berceau,
00:24:17comme s'il voulait qu'on lui ouvre une porte.
00:24:21Puis les coups se sont eus.
00:24:28Je ne croyais pas que le silence puisse être aussi lourd.
00:24:33Nos oreilles nous font mal à force de ne rien entendre.
00:24:37Ce sont elles qui sont sourdes, Bernard.
00:24:40Mais l'éternité n'est pas silencieuse.
00:24:43Il n'était pas baptisé.
00:24:48Malheureux.
00:24:49Mais ne me me disais pas.
00:24:51Je voulais qu'il soit en âge de comprendre.
00:24:54Mais c'est pas ce que vous avez dit.
00:24:55Qu'importe ce que j'ai dit ou pas dit.
00:24:58Mais lui, il est deux fois mort, maintenant.
00:25:03J'ai mal.
00:25:06J'ai peur.
00:25:10Pourquoi ?
00:25:12Pourquoi ?
00:25:15Tu n'aimes pas qu'on l'interroge sur la mort d'un petit enfant.
00:25:20Ses secrets lui appartiennent.
00:25:23Mais il nous prend notre vie.
00:25:26Il nous déchire, lambeau après lambeau.
00:25:30Ne trouble pas son tête à ton fils.
00:25:34Il lui explique à lui.
00:25:37Ça, il sait sûrement.
00:25:39Deux fois mort,
00:25:41Dieu l'en aime deux fois plus.
00:25:45Je ne le crois plus.
00:25:49Je n'ai plus le courage, je le crois.
00:25:53Qui nous délivrera ?
00:25:56Qui nous dira ?
00:25:59C'est Dieu qu'il faut écouter.
00:26:02Lui seul parle.
00:26:05Et parfois il se tait.
00:26:09Nous ne serons donc jamais ce que Dieu exige de nous ?
00:26:14Jamais avec sûreté.
00:26:17Et personne ne prend son nom ?
00:26:20Qui oserait ?
00:26:30Qu'allons-nous devenir si personne ne nous aide à démêler ce silence ?
00:26:35Il faudrait bien qu'il parle.
00:26:38Ou alors qu'il nous laisse parler à sa place.
00:26:40Vous ne savez pas ce qui est possible s'il continue de nous priver de sa voix.
00:26:44Tout est possible si Dieu se tait.
00:26:47D'où ?
00:26:50Ne nous abandonnez pas à docteur Luther.
00:26:54Que Dieu nous protège.
00:26:56Ne nous abandonnez pas à docteur Luther.
00:27:00Ne nous abandonnez pas.
00:27:03Toutes les choses que vous dites sont vraies.
00:27:06Elles ne sont pas difficiles à comprendre, elles sont dures à vivre, voilà.
00:27:11On a l'impression que l'on s'avance tout seul sur une route et qu'il ne faut pas s'arrêter.
00:27:17Il faut continuer de marcher sans savoir très bien où l'on va.
00:27:23Vous viendrez, n'est-ce pas ?
00:27:27Je serai là.
00:27:42Ils ont dit que c'était impossible.
00:27:45Ils ont dit qu'il pouvait mourir tout seul en dehors de la communauté des bons chrétiens.
00:27:50Ils ont dit, repentez-vous mes filles.
00:27:54Nous ne serons pas seuls. Je te le jure, il viendra. Il sera là.
00:27:59J'y retomberai.
00:28:02Je les implorerai.
00:28:05Je brûlerai des cierges.
00:28:08Je ferai toutes les pénitences.
00:28:12Je renoncerai à tout.
00:28:15Je n'aurai plus une heure pour moi.
00:28:18Quand je serai une vieille femme usée par le travail
00:28:22et que je me présenterai à eux mon visage ravagé par le repentir et par la fatigue,
00:28:27il faudra bien qu'ils me croient.
00:28:30Il faudra bien qu'ils me le rendent.
00:28:33Je ne veux pas que tu deviennes une femme inutile et laide, mon amour.
00:28:37Je ne veux pas renoncer à un seul de tes sourires.
00:28:40Nous avons trop besoin de nous-mêmes, maintenant.
00:28:43Marguerite, qu'est-ce que tu fais ?
00:28:49Qu'est-ce que tu cherches ?
00:28:52Mais les indulgences ne veulent plus rien dire, Marguerite. Ce sont de vieilles paperas.
00:28:55Non, laisse-moi !
00:29:01Calme-toi, mon amour.
00:29:04Je ne veux pas que tu te réjouisses.
00:29:07Je ne veux pas que tu te réjouisses.
00:29:10Calme-toi, mon amour.
00:29:12Calme-toi.
00:29:14Notre enfant sera béni comme tous les autres enfants du Seigneur.
00:29:31J'ai peur, Bernard. J'ai peur.
00:29:35Oublie son nom. Ce n'est qu'un prêtre.
00:29:37Un homme sans visage, seulement un prêtre.
00:29:39Un prêtre ? Il n'y a que toi pour croire ce que tout le monde répète.
00:29:43Un prêtre, comme tous les autres.
00:29:46Pour combien de jours encore ?
00:29:55Voici la première âme à ta charge, Luther.
00:29:59J'espère pour toi que son poids ne sera pas trop lourd dans le plateau de la balance.
00:30:02Je vous dis que vous disposez bien légèrement de ces âmes.
00:30:06A votre place, je ne serais pas si sûr que la justice de Dieu
00:30:09s'exerce par votre bouche ou votre bras.
00:30:12Tu parles déjà comme un homme qui se serait retranché du corps de l'Église.
00:30:15Ce ne sont pas des hommes qui ont cousu sur moi cette tunique.
00:30:18Aucun n'est libre de me l'arracher.
00:30:24Qui seras-tu sans cette robe ?
00:30:26Plus un prêtre, même plus un homme.
00:30:29Plus un prêtre, même plus un homme.
00:30:33Qui voudra même serrer cette main qui n'aura plus le droit de bénir.
00:30:41Il y aura jusqu'à la fin du monde assez d'hommes ensanglantés et déshonorés
00:30:45pour que ma solitude soit plus grouillante que votre paradis.
00:30:49Lâche-moi.
00:30:51J'ai d'abord un tout petit enfant à ensevelir
00:30:54que vous avez laissé choir de ces mains dont vous êtes si fiers.
00:30:59Je vous en prie.
00:31:30Au bord de cette tombe, nous savons que nous sommes ici
00:31:35non seulement pour rendre à la terre ce qui lui appartient
00:31:39mais surtout pour former autour d'une jeune homme immortel
00:31:44une garde d'honneur et de confiance.
00:31:49L'apôtre Paul proclame qu'il n'est pas venu pour baptiser
00:31:55qu'il n'est pas venu pour baptiser mais pour évangéliser.
00:32:02Mourir sans baptême n'est pas mourir sans Dieu.
00:32:07Oui, nous aimons le baptême
00:32:10mais nous savons aussi que l'esprit dépasse la lettre.
00:32:15Jésus n'avait pas baptisé ses douze apôtres.
00:32:19Cher enfant, nous te parlons du Saint-Damon de Périssable
00:32:25mais tu nous écoutes d'un monde où la mort n'est plus.
00:32:32Les Haïts nous disent que Dieu lui-même prend les agneaux dans ses bras
00:32:36et les porte sur son sein.
00:32:41Nous t'aimerons toujours au sein de ces forces tranquilles
00:32:45qui règlent la vie et qui donnent la mort.
00:32:49Notre Père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié
00:32:53que votre règne arrive, que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
00:32:59Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien.
00:33:02Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.
00:33:07Et ne nous laissez pas succomber à la tentation mais délivrez-nous du mal.
00:33:13Amen.
00:33:24Docteur Martin Luther.
00:33:26C'est moi.
00:33:27Au nom de sa sainteté, le Pape.
00:33:43Il n'est plus prêtre, je le savais. Il n'est plus prêtre.
00:33:48Non, non, rendez-moi mon enfant.
00:33:51Rendez-moi mon enfant. Laisse-moi, je veux mon enfant.
00:33:56Oh, Martin. Mon petit Martin.
00:34:21Mon petit Martin.
00:34:52Qu'est-ce qui se passe ?
00:34:57Seigneur, j'ai toujours su que je serais seul.
00:35:03Ta foudre me déshabille. L'église était un vain refuge.
00:35:08Mais Seigneur, où veux-tu en venir avec moi ?
00:35:12Homme, prêtre, et maintenant excommunié, exposé, rejeté.
00:35:18Tu as refermé derrière moi toutes les portes.
00:35:21Que ta volonté soit faite, Seigneur.
00:35:24Je ne suis plus de ton église.
00:35:27Mais ton église sera partout où j'entendrai ta voix.
00:35:33Fausse aire.
00:35:34Je me réjouis du fond du cœur de souffrir des maux pour la meilleure des causes.
00:35:50Je ne suis vraiment pas digne d'une aussi sainte persécution.
00:35:55Mais je suis devenu libre.
00:35:57Et enfin, j'ai la certitude que le Pape est l'antéchrist et Rome le siège de Satan.
00:36:12Moi, Martin Luther, docteur de la Sainte Écriture,
00:36:19Moi, Augustin, fais savoir à tous et à chacun qu'aujourd'hui, par ma volonté,
00:36:27mon conseil et ma participation sera brûlée publiquement la bulle du Pape.
00:36:35Nous allons brûler cette bulle.
00:36:37Et puisqu'ils veulent du feu, qu'ils fournissent eux-mêmes les premières flammes avec leurs livres.
00:36:48De la mort à triompher.
00:36:52Réjouissons-nous en ce jour.
00:36:56Et vivons-les pour toujours.
00:37:00Alléluia !
00:37:08J'ai vu à l'éternité que Jésus a triompher.
00:37:15Célébrons le Père et le Fils dans l'unité de l'Esprit.
00:37:23Alléluia !
00:37:36Il faudra tout brûler.
00:37:39Tout.
00:37:41Les meubles, les chaises, son berceau et son gobelet.
00:37:49Qu'il brûle.
00:37:51Qu'il brûle.
00:37:54Mais pas lui, Seigneur.
00:37:57Son âme était si petite.
00:37:59Si petite.
00:38:02Pauvre petit.
00:38:05Tu paies pour les fautes de ton père.
00:38:08Lui aussi payait pour son père.
00:38:11Et moi.
00:38:14Votre justice ne se discute pas, Seigneur.
00:38:21Si tu étais encore près de moi,
00:38:23comment as-tu osé avoir un enfant ?
00:38:28Seuls les prêtres devraient pouvoir avoir des enfants.
00:38:53Chant.
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00:42:43Chant.
00:42:44Chant.
00:42:45Chant.
00:42:46Chant.
00:43:17J'aurais préféré qu'il prenne les jambes à son coup, qu'il crie comme un homme,
00:43:24qu'il hurle de terreur dans la nuit.
00:43:26Mais un moine, qu'est-ce qu'il peut perdre ? On le sauve si on le tue.
00:43:31Crois-tu que ça les amuse de brûler ?
00:43:33Finalement, il a de la chance.
00:43:36Il a gardé le beau rôle, le rôle le plus simple.
00:43:41Moi, mon père s'est balancé au bout d'une corde, mon enfant est mort, ma femme s'est
00:43:48jetée à l'eau.
00:43:49Bon, eh bien, mon petit gars, avec ce qui se passe, c'est pas le moment de se croiser
00:43:52les bras.
00:43:53Pas sûr qu'on suffise à la demande, rien qu'à Vorms.
00:43:57Ils m'ont donc commandé un sang de quoi tapisser toute la ville.
00:44:00L'empereur, il en aura plein les yeux.
00:44:03Quel empereur ?
00:44:04Eh bien, celui qui va juger ton ami Luther, Charles Quint.
00:44:09C'est un jeune.
00:44:10Encore plus vache, on m'a dit, que le but qu'il vient de clamser.
00:44:13Je m'en fous.
00:44:14Qu'ils crèvent.
00:44:15Qu'ils crèvent tous.
00:44:16Et moi, tu entends, j'allumerai les incendies.
00:44:21La ville brûlera, l'Allemagne brûlera, et on ne racontera plus de salade à personne.
00:44:27Personne.
00:44:38Personne.
00:44:39Personne.
00:44:40Personne.
00:44:41Personne.
00:44:42Personne.
00:44:43Personne.
00:44:44Personne.
00:44:45Personne.
00:44:46Personne.
00:44:47Personne.
00:44:48Personne.
00:44:49Personne.
00:44:50Personne.
00:44:51Personne.
00:44:52Personne.
00:44:53Personne.
00:44:54Personne.
00:44:55Personne.
00:44:56Personne.
00:44:57Personne.
00:44:58Personne.
00:44:59Personne.
00:45:00Personne.
00:45:01Personne.
00:45:02Personne.
00:45:03Personne.
00:45:04Personne.
00:45:05Personne.
00:45:06Personne.
00:45:07Personne.
00:45:08Personne.
00:45:10Pourquoi tu veux être de ce voyage ? Pour voir du pays.
00:45:30Alors on dit.
00:45:34Tu as demandé l'autorisation ?
00:45:40Faut encore dire que j'encourage à la désobéissance.
00:46:05Où nous emmenez-vous ?
00:46:07À Worms, docteur Luther.
00:46:09Nous avons ordre de veiller sur votre sécurité jusqu'au terme de votre voyage.
00:46:14Qui a donné cet ordre ?
00:46:15Maltès, l'électeur de Saxe.
00:46:18Vous voyez, vous n'êtes pas seul.
00:46:34...
00:46:55Silence !
00:47:00Silence ! Vous troublez le repos de sa majesté.
00:47:05Non, laissez.
00:47:07Un peu d'air ne me tuera pas.
00:47:30Qu'est-ce que c'est ?
00:47:35Libretaires !
00:47:39Bienvenue à Worms !
00:47:40Avec nous, aux libretaires !
00:47:42Pourquoi cette foulure de thème ?
00:48:11On dirait de la joie.
00:48:14C'est le docteur Luther, Votre Majesté.
00:48:20Vos amis m'avaient assuré qu'il n'aurait pas le courage de venir.
00:48:24Ce docteur croit que Dieu l'inspire.
00:48:28Il est sûr de séduire Votre Majesté.
00:48:31On l'aura donc menti à lui aussi.
00:48:37Nous voilà cernés les mensonges.
00:48:42Pourquoi l'Empereur Maximilien est-il mort si tôt ?
00:48:47Il m'aurait déchargé de ce dossier.
00:48:51Il a bien dû le regretter, lui aussi.
00:48:54C'est lui qui a exigé du Saint-Père l'excommunication de l'infidèle.
00:49:00Il me disait la mort, la mort seule.
00:49:06Le feu purifie tout.
00:49:37Ne soyez pas surpris de me voir.
00:49:40Ici, l'électeur de Saxe remplit sa charge.
00:49:43Je participe aux décisions de la diète sous l'autorité de l'Empereur.
00:49:47Je sais.
00:49:50Je vous l'ai dit.
00:49:52Moins vivants, vous ne serez pas abandonnés.
00:49:55Je vous protégerai.
00:49:57Je n'ai pas à oublier.
00:49:59Et je ne vous ai rien demandé.
00:50:01Maintenant, c'est à vous.
00:50:03Vous n'avez pas le droit de nous abandonner.
00:50:05Pas le droit de monter au bûcher, vous entendez ?
00:50:07Pas le droit !
00:50:11J'ai les hommes, les chevaux, la retraite sûre, dès ce soir.
00:50:15Demain, il sera trop tard. N'hésitez pas, venez !
00:50:21Non.
00:50:24Toujours non !
00:50:26Le Christ n'a pas dit non au Golgotha.
00:50:29Toujours non !
00:50:31Le Christ n'a pas dit non au Golgotha.
00:50:33Vous n'êtes pas le Christ.
00:50:35Son humble serviteur.
00:50:37C'est votre parole qui le servira, pas votre supplice.
00:50:41Je comparaîtrai. On me brûlera.
00:50:44C'est non.
00:50:45Au nom de l'Allemagne.
00:50:47C'est pour l'Allemagne que j'ai traduit la Bible dans notre langue.
00:50:50Je pense être quitte.
00:50:54C'est non.
00:50:56Le bûcher plutôt que la soumission.
00:51:22C'est fini, ça va être à toi.
00:51:25J'espère que tu auras un peu plus de chance que ton collègue.
00:51:44C'est à toi.
00:51:55C'est à toi.
00:52:22Martin Luther.
00:52:24Nous attendions encore.
00:52:26Nous savions que tu finirais par venir.
00:52:29Laissez-moi passer.
00:52:32Laissez-moi passer.
00:52:35J'ai fait plus de cent lieux pour voir brûler le fier docteur.
00:52:38J'ai droit à une place d'honneur, non ?
00:52:43Mais vous avez raison, capitaine.
00:52:45Le bruit des épées, ça vous fait taire un homme.
00:52:48Tu obéis à tes chefs.
00:52:50Mais un jour, il n'y aura plus de chefs pour t'en donner.
00:52:52Alors, à qui demanderas-tu des ordres ?
00:53:00Martin Luther, reconnais-tu ces livres ?
00:53:04Je peux t'en donner les titres.
00:53:06Manifeste à la nation allemande touchant à la réforme de la chrétienté.
00:53:12De la papauté.
00:53:17De la liberté du chrétien.
00:53:20La captivité de Babylone.
00:53:22Sans compter 95 thèses contre les indulgences
00:53:26et autres écrits sédicieux destinés à discréditer l'église de Rome
00:53:30et notre saint père le pape.
00:53:34Tu aimes trop la solitude.
00:53:36Les hommes seuls ne souffrent pas d'être mis en accusation.
00:53:41Tu n'aimes pas la justice.
00:53:44Il y a trop longtemps que tu as perdu l'habitude de rendre des comptes.
00:53:47Rassure-toi.
00:53:49Nous te traiterons selon ton rang.
00:53:52T'expliquer serait indigne de toi.
00:53:54Indigne d'un si grand personnage
00:53:56devant lequel les princes-mêmes de l'église ont tremblé.
00:54:00Aussi, n'est-il plus temps, ni lieu, ni loisir pour nous de t'écouter.
00:54:06Ni pour toi de nous raconter des histoires.
00:54:10Voici le temps de te soumettre.
00:54:12Au nom de sa majesté Charles Quimpe,
00:54:15empereur très auguste et invincible,
00:54:18je te demande,
00:54:20frère Martin,
00:54:22renonces-tu à tes livres hérétiques
00:54:25ou persistes-tu dans tes erreurs ?
00:54:28Comment pourrais-je ne pas les reconnaître
00:54:30puisque je les ai écrits ?
00:54:33Je peux en prendre un et l'ouvrir au hasard.
00:54:37Je peux en prendre un et l'ouvrir au hasard.
00:54:43Plus de célibats.
00:54:46Plus d'interdits.
00:54:48Plus de pèlerinages.
00:54:49Plus de dispenses ni d'indulgences.
00:54:53Plus d'abstinences de viande.
00:54:55Plus de messes privées.
00:54:58Plus de jeûnes ecclésiastiques.
00:55:00Que tout cela soit enterré à dix pieds sous terre.
00:55:04Les renies-tu ?
00:55:06Le Seigneur a dit
00:55:08quiconque me reniera devant les hommes,
00:55:11je le renierai devant mon Père Céleste.
00:55:14Reconnais-tu la seule autorité absolue de l'Église ?
00:55:18Si je reniais mes livres,
00:55:20on saurait que la peur seule m'a dicté cette faiblesse.
00:55:24Et ma honte
00:55:25éclabousserait sa majesté
00:55:27et les sereinissimes princes,
00:55:29mes seigneurs.
00:55:31Plus de faux fuyants, Martin Luther.
00:55:35Te soumets-tu à l'Église ?
00:55:44Une nuit.
00:55:46Donnez-moi une nuit.
00:55:52Ce ne sera jamais cet homme qui me fera devenir hérétique.
00:55:56Une nuit, Votre Majesté.
00:55:58Quel dommage.
00:56:00Il aurait pu nous aider à réformer l'Église.
00:56:04Une nuit, pourquoi une nuit ?
00:56:07Enfin, si ça peut vous faire plaisir.
00:56:13Accordez.
00:56:19Une nuit ?
00:56:20Pourquoi une nuit ?
00:56:21Il sait bien que c'est fini.
00:56:23Mais il n'a jamais cessé d'être d'accord avec moi.
00:56:25Oui, il sait bien que c'est fini.
00:56:27Mais il n'a jamais cessé d'être d'accord avec eux, voyons.
00:56:29Mais ça crève les yeux.
00:56:32Et dire que c'est devant ça qu'on a tremblé si longtemps.
00:56:36Mais demain, il sera cardinal.
00:56:38Pape !
00:56:39Le réniement est toujours payé dans ce métier.
00:56:42Demain, tu n'auras plus besoin de trembler pour ton chapeau.
00:56:46T'as raison, va.
00:56:49La robe, ça n'empêche pas d'être un homme.
00:56:51Mais un homme, ça n'a qu'une peau.
00:56:53Non ?
00:56:57T'as pas faim ?
00:57:01Ceux qui craignent, ils perdent.
00:57:03Ils croient peut-être qu'on se rappellera leur nom.
00:57:05Ça les soutient.
00:57:09Nos collègues.
00:57:10Qu'est-ce qu'il y a ?
00:57:11Qu'est-ce qu'il y a ?
00:57:13Qu'est-ce qu'il y a ?
00:57:15Qu'est-ce qu'il s'est passé ce matin avant toi ?
00:57:18Demain, on ne saura même plus qu'il avait commis un crime
00:57:21de mettre en doute la virginité de la Vierge.
00:57:26Moi, je ne mettrais pas ma main au feu qu'elle l'était.
00:57:31Mais peut-être...
00:57:33Peut-être qu'elle l'était quand-même.
00:57:39On y était pas. N'est-ce pas ?
00:57:45Témoin, moi, je suis gardien. C'est le même boulot.
00:57:51Oui.
00:57:52Ce qu'on nous demande, c'est du silence, du respect, de la conscience professionnelle, non?
00:57:59Oui, du silence.
00:58:03Je sais bien, parfois, ça vous démange.
00:58:06On a envie de gueuler. Gueuler, c'est très gentil, ça.
00:58:12Mais il faut vivre.
00:58:42Ô Éternel, Dieu Tout-Puissant, voilà comment le monde s'entend à nous forcer les lèvres.
00:58:56Comme la confiance en Dieu est petite, que la chair est faible, que le diable est puissant.
00:59:04Ô mon Dieu, assiste-moi contre la raison et la sagesse humaine.
00:59:10Ce n'est pas ma cause, c'est la tienne. C'est ta cause, Seigneur, ta cause juste, éternelle.
00:59:20Soutiens-moi, Seigneur. Je suis prêt, prêt à y laisser ma vie comme un agneau.
00:59:28Mon Dieu, viens à mon aide, au nom de ton cher Fils, Jésus-Christ, ma force et mon bouclier.
00:59:36Fortifie-moi par ton Saint-Esprit.
00:59:40Seigneur, où te tiens-tu?
00:59:54Le docteur Martin, s'il te plaît.
00:59:56Seigneur, il a interdit qu'on le dérange. Même le pape a-t-il dit.
01:00:01Même le pape? Eh bien, il prie ou il dort?
01:00:07Ça, je ne sais pas. Il m'a dit, si j'ai besoin de toi, je t'appelle.
01:00:14S'il t'appelle, dis-lui que je suis en bas, avec des amis.
01:00:23Tu as compris? J'attends.
01:00:32Docteur Martin Luther.
01:00:36Docteur Luther.
01:00:39Docteur Martin Luther.
01:00:43Docteur Luther.
01:00:55Frère Martin, si tu es sûr de ton affaire, poursuis-moi.
01:01:00Je ne peux pas.
01:01:03Frère Martin, si tu es sûr de ton affaire, poursuis au nom de Dieu et ne crains rien.
01:01:09Dieu ne t'abandonnera pas.
01:01:18Eh bien, tu as eu le temps de réfléchir, Martin Luther.
01:01:22J'espère que Dieu t'a conseillé pendant ton sommeil.
01:01:26Te rétractes-tu?
01:01:30À quoi servirait de me taire?
01:01:33Ce que je ne vous dirai pas à un autre, vous le crierez tôt ou tard.
01:01:37Dieu n'a besoin que d'une bouche pour troubler le sommeil des rois.
01:01:42Et il finit toujours par la trouver.
01:01:45Mais je suis un homme et non pas Dieu.
01:01:48Je défendrai mes livres contre mes accusateurs,
01:01:51comme le Seigneur Christ a défendu sa doctrine,
01:01:55alors qu'interrogé par le pontife Anna
01:01:58et frappé au visage par un de ses serviteurs, il répondit,
01:02:02« Si j'ai mal parlé, fais connaître ce que j'ai dit de mal.
01:02:07C'est pourquoi je vous conjure, par la miséricorde divine,
01:02:11d'apporter une preuve contre moi,
01:02:14de me convaincre de mon erreur
01:02:16et de me confondre par les écrits des prophètes et des apôtres.
01:02:20Dès que j'aurai été convaincu...
01:02:22Si chaque fois qu'un homme se permet de contredire la doctrine de l'Église,
01:02:26il fallait le convaincre par la Sainte Écriture,
01:02:30où irions-nous?
01:02:33La Bible est l'arsenal où chaque hérésiarque vient puiser ses arguments.
01:02:41Sa Majesté exige de toi une réponse simple et nette.
01:02:49Elle demande si, oui ou non,
01:02:52tu veux défendre tes écrits comme étant conformes à la doctrine catholique et chrétienne
01:02:57ou si tu es prêt à te rétracter.
01:03:03Non.
01:03:06Non, si l'on ne me convainc pas par les témoignages de l'Écriture.
01:03:10Car je ne crois ni au pape, ni au concile seul.
01:03:14Je suis dominé par les Saintes Écritures
01:03:17et ma conscience est liée par la parole de Dieu.
01:03:20Je dirais même que c'est une grande joie pour moi
01:03:24de voir le trouble et la discorde s'élever au sujet de la parole de Dieu.
01:03:30Le Seigneur a dit,
01:03:32« Je ne suis pas venu mettre la paix sur la terre, mais l'épée.
01:03:36Le fils s'élèvera contre son père, la fille contre sa mère. »
01:03:43Notre Dieu est admirable et terrible dans ses jugements.
01:03:48Prenez garde, en voulant amener la paix par la persécution de la parole de Dieu,
01:03:54d'attirer sur nous d'innombrables malheurs.
01:03:58Mon Dieu, fais un miracle,
01:04:01suspends le vol du temps,
01:04:03apporte au cœur de ces hommes les mots que je ne leur dirai pas,
01:04:06fais que mon silence soit éloquent.
01:04:09Alors, docteur Luther, est-ce tout ?
01:04:13Vous dites que mon enseignement dresse les hommes contre leurs maîtres.
01:04:18Je leur rappelle que leur seul maître est Dieu,
01:04:22que je leur apprends la liberté,
01:04:24que je leur donne l'orgueil.
01:04:27Mais quel homme aurait honte de lui-même
01:04:30quand il sait qu'un Dieu a pris son visage
01:04:33et qu'il est mort pour lui ?
01:04:37En vérité, vous avez peur de Dieu.
01:04:40C'est pourquoi vous méprisez les hommes.
01:04:43Vous les voyez tels que vous êtes,
01:04:46lâches, tremblants.
01:04:49À vous voir,
01:04:51on arrivera à ne plus comprendre que Dieu soit mort pour vous.
01:04:56Mais voilà, il est mort.
01:05:00C'est là le miracle.
01:05:07Je ne peux ni ne veux me rétracter en rien.
01:05:11Me voici.
01:05:14Je ne puis autrement
01:05:17que Dieu me vienne en aide.
01:05:23Comme la justice est simple,
01:05:25quand la victime se déclare,
01:05:28on n'attend plus qu'un mot de votre bouche.
01:05:37Je ne peux pas.
01:05:49Nos ancêtres, les rois d'Espagne,
01:05:52les archiducs d'Autriche,
01:05:55les ducs de Bourgogne,
01:05:57ont défendu la foi catholique de leur épée et de leur sang.
01:06:01Nous marcherons sur les traces de nos aïeux.
01:06:05Et comme il s'est trouvé un frère
01:06:07qui a osé attaquer le dogme de l'Église
01:06:10et le chef de la catholicité,
01:06:13nous jugeons qu'il faut s'opposer au progrès de ces désordres.
01:06:17Et nous ordonnons...
01:06:22Nous ordonnons qu'il ait à se retirer
01:06:25et à s'éloigner d'ici sans qu'il puisse,
01:06:28sur son chemin,
01:06:30prêcher ou exciter des désordres.
01:06:33Tu es libre.
01:07:04Docteur Luther, veuillez nous suivre, s'il vous plaît.
01:07:07Vous suivre ? Pourquoi ?
01:07:09C'est un ordre.
01:07:10Un ordre ? De qui ?
01:07:12Je ne sais rien d'autre.
01:07:15Ça ne finira donc jamais.
01:07:22C'est son Altesse, l'Elector,
01:07:24qui nous a envoyé ici.
01:07:26Il nous a envoyé ?
01:07:28Oui.
01:07:30C'est son Altesse, l'Elector de Saxe.
01:08:01Approche.
01:08:11Tu vois ce que je lis ?
01:08:14Tu reconnais ?
01:08:18De la liberté chrétienne.
01:08:23Au fond, l'affaire était réglée.
01:08:26Le dossier classé.
01:08:28J'étais débarrassé de toi.
01:08:31J'aurais pu m'en débarrasser de manière plus expéditive,
01:08:35malgré la garde dont Frédéric a inventé de t'affubler.
01:08:39C'est encore tout à fait possible.
01:08:42T'éviter le bûcher pour satisfaire tes chers Allemands,
01:08:46et une malheureuse embuscade
01:08:49dont le Saint-Père devinera bien Luther.
01:08:53Je n'ai aucune sympathie pour toi.
01:08:56J'ai été habitué à ce que les prêtres se taisent.
01:08:59Et quand ils ont des idées personnelles,
01:09:02ils cessent vite d'en avoir.
01:09:06Tu as compris ?
01:09:09À quoi ai-je obéi en te laissant la vie ?
01:09:12Personne ne me le dira.
01:09:15Même toi.
01:09:18Je suis au seul service de Dieu et de sa parole.
01:09:21Reste-y.
01:09:23Moi, je ne peux obéir qu'à moi-même.
01:09:27Tu es excommunié, mais libre d'aller où tu veux.
01:09:31Tu es à moi, une rebelle, mais vivant.
01:09:35Je viens d'avoir envie de te donner cela.
01:09:38Un sauf-conduit de vingt jours,
01:09:41pour que tu aies le temps de trouver une cache.
01:09:44Après, je ne réponds plus de rien.
01:09:47Je ne suis pas le seul.
01:09:50Après, je ne réponds plus de rien.
01:09:57Prends. Tu as peur ?
01:10:03Ne me remercie pas.
01:10:05Dieu m'a chargé d'assurer l'ordre.
01:10:08Toi, de défendre la liberté.
01:10:12Lequel l'emportera de nous deux ?
01:10:16Ni l'un ni l'autre, sans doute.
01:10:21Mais à partir de cette nuit,
01:10:24rien ne sera plus jamais comme avant.
01:10:51Finalement, où va-t-on ?
01:10:54Chez nous, puisqu'on est libre.
01:10:59Finalement, la messe.
01:11:02Vous êtes pour ou contre ?
01:11:05Je suis pour, petit moine.
01:11:08Finalement, je suis pour tout,
01:11:11sauf pour que le pape se prenne pour Dieu.
01:11:14Tu es content comme ça ?
01:11:20Non.
01:11:35Encore des cavaliers.
01:11:38Amis ou ennemis ?
01:11:50En avant !
01:12:20En avant !
01:12:50Merci, frère Martin,
01:12:53d'avoir accepté mon invitation.
01:12:56Vous êtes un peu isolé, pas follement gai,
01:12:59mais il y aura un bon lit, une bonne table.
01:13:02Tu pourras écrire tout en sous.
01:13:05Mais c'est à Wittenberg que je dois revenir.
01:13:08Au milieu des miens, il y a un autre.
01:13:11Je ne peux pas.
01:13:14Le mien aussi.
01:13:17C'est mon cœur, c'est tout.
01:13:20Le sauf-conduit que t'a donné l'Empereur est valable 20 jours.
01:13:23Au terme de ce délai, le premier venu a le droit de t'abattre.
01:13:26La chasse sera ouverte.
01:13:29Ici, à part mes gens, tout le monde ignorera ta présence.
01:13:32Tu n'es plus un moine.
01:13:35Ici, c'est la chasse.
01:13:38Tu trouveras là-haut tout ce qu'il te faut pour le devenir.
01:13:41Et laisse-toi pousser la barbe.
01:14:08Sous-titrage MFP.
01:14:39Monsieur le Chevalier, quelqu'un demande à vous voir.
01:14:42Qui ?
01:14:45Un moine.
01:14:48Son nom ?
01:14:51Je ne sais pas.
01:15:09Toi ?
01:15:12Qu'est-ce que tu fais ici ?
01:15:15Qui t'a dit ma retraite ?
01:15:21Quel tracas veux-tu encore m'imposer ?
01:15:24Je viens de Wittenberg.
01:15:27J'ai vu ton père et ta mère.
01:15:30Tu leur diras que je vais bien, que je mange trop, que je dors trop, que je grossis.
01:15:33Allez, va.
01:15:37Va servir Rome à Rome.
01:15:40Je viens de Wittenberg.
01:15:43Si tes parents sont encore solides,
01:15:46Wittenberg, pourri, ton église...
01:15:49À qui la faute ? On m'en a chassé.
01:15:52Ici, je suis dans une prison qui ressemblerait à un château.
01:15:55Wittenberg, pourri.
01:15:58Le désordre est partout. Dans les esprits, dans les rues,
01:16:01dans les couvents qui se... qui se vident.
01:16:04Les moines jettent leurs frocs.
01:16:07On fait des feux de joie avec.
01:16:10Les nonnes se livrent à la débauche.
01:16:13La malédiction est sur nous.
01:16:16J'ai eu peur.
01:16:19Je me suis caché et j'ai fui.
01:16:22Ils m'auraient tué.
01:16:25Et puis quoi ?
01:16:30Nous nous sommes affrontés, toi et moi.
01:16:33Le moment n'est plus de faire nos comptes.
01:16:36Ton nom couvre les iniquités les plus scandaleuses.
01:16:39On te fait endurer tous les parjures, tous les reniements.
01:16:42Ni le pape, ni l'empereur
01:16:45ne pourraient apaiser cette tempête.
01:16:48Toi seul, tu entends ?
01:16:51Toi seul peux endiguer ce flot de boue et de sang.
01:16:54Reviens, sinon...
01:16:57Il faudra bien un jour que les Allemands s'habituent à mon absence.
01:17:01Reviens, frère Martin.
01:17:04Il n'y a plus de frère Martin. Je suis le chevalier Georges.
01:17:07Mais c'est tout de même ton oeuvre !
01:17:10Frère Martin, reviens !
01:17:18Toi seul, tu entends ?
01:17:21Toi seul.
01:17:31Tu pars ?
01:17:34Je n'oublierai pas ce que vous avez fait pour moi.
01:17:37Je dois partir. Vite, ma mère m'attend.
01:17:40N'oublie pas que tu es au banc de l'Empire
01:17:43et que ta personne est livrée à la merci de qui voudra s'en emparer.
01:17:46Que défense est faite à qui que ce soit sous peine de mort
01:17:49de recevoir le diable ayant non l'utère et de lui donner à manger et à boire ?
01:17:52Je sais.
01:17:55Je t'annonce que les paysans sont prêts à se soulever.
01:17:58Et que la noblesse allemande, quand elle s'éveillera, devra les écraser.
01:18:01Ce sera notre affaire, pas la tienne. Je te garde.
01:18:04Pourquoi ?
01:18:07Simplement parce que je tiens à ta vie. Il n'y a pas de limite de temps au décret impérial.
01:18:10Tu le sais. Le bûcher est toujours au bout de la route.
01:18:13Je me moque de votre protection.
01:18:16Je dispose d'un autre sauveur, autrement puissant.
01:18:19Tous les martyrs ont parlé comme toi, Jean Hus.
01:18:22Je ne suis pas Jean Hus.
01:18:26Je n'ai que faire de votre appui. Vous avez besoin du mien.
01:18:29Ceci est mon affaire qui n'a besoin ni d'un conseil ni du tranchant d'une épée.
01:18:32Vous êtes trop faible dans la foi, monseigneur,
01:18:35pour que je vois en vous un protecteur.
01:18:38Libre à toi.
01:18:41Libre à toi.
01:18:54À la grâce de Dieu, mon prince.
01:19:12Je suis Thomas Manzère.
01:19:15Je vous le dis, la liberté religieuse, c'est d'abord la fin des impôts
01:19:18et la brugation des corvées.
01:19:21Oui !
01:19:24Je suis Thomas Manzère.
01:19:27Je vous le dis, la liberté religieuse, c'est d'abord la fin des impôts
01:19:30et la brugation des corvées.
01:19:33Oui !
01:19:36Je suis Thomas Manzère.
01:19:39Je vous le dis, la liberté religieuse, c'est d'abord la fin des impôts
01:19:42et la brugation des corvées.
01:19:45Oui !
01:19:48La vie éternelle, c'est sur la terre et tout de suite.
01:19:51D'une messe, d'une baptême, d'une mariage religieux.
01:19:54Vous avez raison, mais ce n'est pas assez.
01:19:57Il faut tout brûler pour reconstruire.
01:20:00Luther n'a pas dit ça.
01:20:03Luther, il est mort. Ils l'ont tué.
01:20:07Le patron n'est pas là ?
01:20:10Bernard, quelqu'un te demande.
01:20:16Salut.
01:20:19Salut.
01:20:22Il n'y a pas une université par ici ?
01:20:25Il y en avait une, mais elle est presque vide.
01:20:28Et un de certains, Martin Luther ?
01:20:31Celui-là, s'il est encore vivant, qu'il ne se représente jamais ici.
01:20:34Ou je me chargerais moi-même de lui faire passer le goût du pain.
01:20:37Pourquoi pas ?
01:20:48Mort au pape et au curé ! Mort au pape et au curé !
01:20:51Mort au pape et au curé ! Mort au pape et au curé !
01:20:54Mort au pape et au curé ! Mort au pape et au curé !
01:20:57Tout est permis !
01:21:00Le péché n'existe pas !
01:21:03Le péché n'existe pas !
01:21:05Mort au pape et au curé !
01:21:07Mort au pape et au curé !
01:21:09Mort au pape et au curé !
01:21:11Les chiens ! Tous les chiens !
01:21:13Vive la liberté !
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01:22:03Le péché n'existe pas !
01:22:05Mort au pape et au curé !
01:22:07Mort au pape et au curé !
01:22:09Les chiens ! Tous les chiens !
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