SACRÉ PATRON - Essilor France : cinq questions à Prûne Marre

  • il y a 3 mois
Prûne Marre, Directrice Générale d'Essilor France, partage son parcours inspirant et les défis auxquels elle fait face. Découvrez comment Essilor innove pour répondre aux besoins visuels de demain et les actions menées pour promouvoir la santé visuelle.

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Transcript
00:00Générique
00:08Bienvenue dans Sacré Patron, aujourd'hui j'accueille Prune Mahre, vous êtes la directrice générale des Silor France, leader mondial
00:15dans la conception, la fabrication, la distribution de verres ophthalmiques, de montures optiques et de lunettes de soleil.
00:21Prune, je vous dis bonjour.
00:22Bonjour Jean-Pierre.
00:23Et bienvenue.
00:24Alors, est-ce que vous pouvez nous présenter votre parcours et votre rôle de directrice générale au sein des Silor France ?
00:30Alors, moi je suis tombée en fait dans le domaine de la santé depuis que je suis toute petite,
00:34avec un père médecin très investi dans les missions humanitaires et donc j'ai voulu toujours travailler dans ce domaine-là.
00:40Donc ça fait maintenant 20 ans que je travaille dans ce domaine, d'abord dans le secteur de la pharmacie
00:45et puis j'ai rejoint le monde de l'optique en 2015 en rejoignant Essilor qui est devenu depuis Essilor Luxottica.
00:53Et j'ai pris mes fonctions de directrice générale d'Essilor France en 2022.
00:59Vous êtes spécialiste dans les vers d'ophtalmiques, j'ai bien compris.
01:02Exactement, et donc la France est d'ailleurs le berceau d'Essilor, et depuis maintenant plus de 170 ans.
01:12L'objectif d'Essilor c'est effectivement, donc la mission c'est de pouvoir répondre aux besoins visuels,
01:18mais aussi protéger la vue de tous les consommateurs en leur apportant une solution qui est individuelle à chacun,
01:25parce qu'il faut savoir que votre besoin visuel, ça ne va pas être le même.
01:28Ça n'est pas le vôtre, bien sûr.
01:29Exactement, donc les vers vont être faits sur mesure, et puis en même temps on sait que tout le monde n'a pas les mêmes budgets.
01:35Donc nous proposons un éventail de vers, de marques pour tout un chacun, et nous avons des marques emblématiques,
01:44par exemple Varilux, une marque de vers progressif, qui permet justement de redonner une bonne vision à toutes les personnes qui n'ont plus de vers progressif.
01:53Tout le monde peut avoir accès à la vue, quel que soit le budget.
01:55Exactement, et c'est extrêmement important parce qu'il y a quand même 80% des informations que traite notre cerveau qui passent par la vue.
02:0380% ? C'est quand même pas mal.
02:06Alors pourquoi est-il important de promouvoir la santé visuelle, et de sensibiliser en quelque sorte tout le monde, le grand public, aux enjeux qui sont liés à la vue ?
02:14Alors en France, c'est à peu près trois quarts des français qui ont un défaut visuel qui nécessite justement d'être corrigé.
02:21Trois quarts des français ?
02:22Trois quarts, c'est énorme.
02:24Et il y a encore un français sur cinq, en France, qui n'ont pas une vue qui est parfaitement corrigée.
02:33Donc soit ils ont des lunettes et la correction n'est pas totalement adaptée, soit ils ne sont pas totalement corrigés.
02:38Donc il est extrêmement important de pouvoir apporter une bonne solution pour les corriger.
02:44Puisque je vous disais, il y a 80% des informations qui passent par la vue, mais la vue c'est aussi à l'école, pouvoir apprendre.
02:50La vue c'est aussi ce qui va assurer notre sécurité, au volant.
02:54Bien sûr.
02:54Et quand on sait qu'il y a quand même 42% des gens, au volant, qui devraient porter leurs lunettes, qui ne le portent pas, ça laisse à réfléchir.
03:01Et comment on peut sensibiliser, effectivement, les gens, les accompagner, pour qu'ils aient la meilleure vue possible, le plus longtemps possible, tout au long de leur vie ?
03:09Évidemment, le plus longtemps possible.
03:11C'est notre intérêt.
03:12Quels sont les principaux défis auxquels vous êtes confrontés dans ce domaine, et quelles actions concrètes Essilor apprend-elle pour y faire face ?
03:21Alors, vous l'avez compris, la mission d'Essilor, c'est de vraiment garantir une bonne vision pour tous.
03:26Mais aujourd'hui, on a deux enjeux qui sont liés vraiment à la démographie.
03:30Le premier, qui touche les plus jeunes, c'est la myopisation de la société.
03:35On parle d'une véritable épidémie de myopie.
03:38La myopie, c'est ce qui fait que de loin, vous allez voir flou.
03:41Alors, vous pouvez vous dire, c'est un simple défaut visuel.
03:44Pas du tout. En fait, la myopie, c'est une véritable maladie.
03:46Puisque quand on va aller vers des myopies fortes, au-delà de moincidioptrie,
03:50il y a des risques de complications et de pathologies qui sont extrêmement graves, puisqu'elles peuvent mener jusqu'à la cécité.
03:58Je parle ici du décollement de rétines, par exemple.
04:01Donc, c'est un enjeu majeur, la myopie, on est d'accord.
04:03C'est un enjeu majeur.
04:04Et la myopie, elle touche de plus en plus les jeunes.
04:07Et elle évolue de plus en plus vite entre 5 ans, par exemple, et 16 ans.
04:13Donc, il faut pouvoir dépister les enfants jeunes, définir quand une myopie est évolutive,
04:20et pouvoir l'accompagner pour freiner cette myopie.
04:23Quels sont les réflexes, justement, pour qu'on puisse accompagner cette myopie dès son plus jeune âge ?
04:28Alors, il y a plusieurs choses.
04:29La première chose, c'est, à un terme de réflexe, c'est sortir les enfants.
04:33Ils doivent passer au moins deux heures par jour.
04:35Éviter qu'ils restent collés devant leur smartphone, à l'intérieur, dans l'écran.
04:41Ensuite, la deuxième chose, c'est qu'il faut vraiment faire suivre ces enfants par un ophtalmologiste
04:46pour voir s'ils sont myopes, si la myopie évolue.
04:49Et si c'est le cas, il faut pouvoir proposer des solutions de freination de myopie.
04:53Et chez Essilor, nous avons développé ce verre-là, qui s'appelle Essilor Stéleste,
04:59qui va effectivement permettre de freiner la myopie.
05:02Donc, vous allez pouvoir être myope, mais éviter d'être un fort myope à l'âge adulte,
05:06ce qui va, justement, limiter les risques de pathologie dont nous parlions tout à l'heure.
05:11Ça, c'est le premier point.
05:13Le deuxième défi que nous avons, qui est aussi lié à un enjeu démographique,
05:17c'est le vieillissement de la population.
05:19Passé 45 ans, je pense que vous le voyez dans la rue,
05:22les gens ont tendance à reculer un petit peu le bras pour dire...
05:26Allonger les bras pour que tout aille bien.
05:27Exactement. Ça, c'est lié au vieillissement de l'œil.
05:30C'est ce qui s'appelle la presbytie.
05:31Il y a 20 millions de presbytes en France aujourd'hui.
05:34Donc, il faut pouvoir, effectivement, répondre à ces besoins visuels.
05:38Parce que quand vous avez 45 ans, 50 ans, 55, 60, 65,
05:41quel que soit l'âge, vous n'avez pas envie d'être limité, en fait, par votre défaut visuel.
05:47Vous voulez pouvoir naviguer de votre smartphone, regarder tout autour.
05:51Et donc, chez Essilor, nous avons quand même, dans un centre de recherche à R&D
05:56qui est à Créteil, plus de 300 chercheurs
05:58qui vont travailler aussi là-dessus, sur les comportements visuels.
06:02Et nous sommes assistés par ça, nous sommes assistés à de l'intelligence artificielle.
06:07Nous avons récolté plus de 2 millions de données des comportements de presbytes.
06:12Et donc, nous pouvons anticiper le comportement visuel des presbytes
06:17en fonction de leur préexpression, de leur mode de vie.
06:21Et pour tout un chacun, nous allons créer ce que nous appelons un jumeau numérique
06:25afin de vous apporter le verre sur mesure qui correspond exactement à votre besoin.
06:30C'est votre véritable défi.
06:31Exactement.
06:32Diriez-vous que la filière visuelle française a des spécificités ? Et si oui, pourquoi ?
06:38Alors déjà, c'est une filière d'excellence.
06:40Il faut savoir qu'en France, nous avons un taux d'équipement extrêmement élevé.
06:46Par exemple, chez les presbytes, il y a 70% des presbytes qui sont équipés de verres progressifs.
06:51Par exemple, en Allemagne, c'est que 45%.
06:54Pourquoi ? C'est parce que nous sommes aussi dans une filière qui est médicalisée.
06:58Autour de l'ophtalmologiste et autour des 3 O,
07:01donc ophtalmologiste, opticien et orthoptiste,
07:04qui vont vraiment suivre l'ensemble de la santé visuelle.
07:07Nous sommes aussi dans un système où les paires de lunettes correctrices
07:13sont en partie ou totalement d'ailleurs prises en charge par la somme du financeur privé,
07:19complémentaire santé et public.
07:21Il y a une part sécurité sociale.
07:23Donc tout ça aide effectivement au développement et à la promotion de la santé visuelle.
07:29Et enfin, nous sommes aussi dans une filière d'exception
07:32de par le tissu industriel que nous avons dans notre filière,
07:36que ce soit sur les verres optiques comme dans la lunetterie.
07:40Et par exemple, ici lors, nous sommes en train de faire sortir de terre
07:44notre nouveau laboratoire d'excellence qui va permettre de développer la production française
07:50et privilégier du coup les circuits courts
07:54et qui sera aussi un floron en termes de RSE.
07:58Je vous remercie beaucoup d'être venu aujourd'hui d'ensacrer Patron Prunemard.
08:03Et je vous dis à bientôt et j'ai une bonne nouvelle, je vous vois très bien.
08:06Ah bah écoutez, c'est parfait.
08:09Merci à vous.
08:10Merci.

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