Législatives : comment LFI manœuvre pour imposer ses choix au sein du nouveau Front Populaire ?

  • il y a 3 mois

Chaque jour, Céline Géraud et ses invités font un point complet sur l'actualité.

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00:00Europe 1 13h. De 13h à 14h sur Europe 1 avec Céline Giraud, vos réactions aussi auditeurs d'Europe 1 au 01.80.20.39.21
00:08pour décrypter l'actualité avec vos deux chroniqueurs du jour Céline, Olivier Dartigold, chroniqueur politique et Eugénie Bastier, essayiste, journaliste au Figaro Box.
00:16Bonjour à vous deux, je vous sens plus affûtés que jamais là. On repart pour une semaine, alors je ne sais pas si ça sera aussi rock'n'roll que la semaine dernière, en attendant...
00:26On le souhaite. Voilà, cette campagne, je crois que c'est inégalable. Ce sera une campagne très courte, ça c'est une certitude, 577 circonscriptions, donc leurs candidats.
00:37Et c'est vrai que c'est un casse-tête, une migraine assurée pour les électeurs, tant le jeu des alliances à droite comme à gauche brouille les cartes.
00:42Alors on va commencer par la gauche. La France Insoumise a décidé de ne pas investir plusieurs figures historiques du mouvement, dont Raquel Garrido, Alexis Corbière ou encore Daniel Simonet.
00:52On a la sensation, Olivier c'est même une certitude, qu'elle ait fait manœuvre pour imposer ses choix. Le casting est assez particulier quand même, il fait polémique.
01:02Il ne s'agit pas de contester la ligne du chef, du leader maximum.
01:07Ah pour vous c'est le leader maximum ?
01:09Mais non, mais dans la culture un peu politique de gauche et des Insoumis, le débat en interne, depuis la création d'ailleurs de la France Insoumise, n'est pas la caractéristique la plus développée.
01:20Donc il est vrai que ces députés, au cours des deux dernières années, un peu avant même, ont traité de sujets dissonants par rapport à la ligne des Insoumis.
01:31Et ils sont donc sanctionnés par cette décision du noyau dirigeant autour de Jean-Luc Mélenchon.
01:40Parce qu'il y a eu ce bras de fer qui a duré 4 jours, on a trouvé un accord, il y a des garanties, il y a des concessions, et à l'arrivée finalement c'est toujours lui qui décide.
01:48Oui, avec quelque chose qui serait intéressant, je vois par exemple la circonscription de Montreuil, celle d'Alexis Corbière, où c'est un député assez impliqué, assez présent.
01:59Il faudra voir ce que les électeurs décident.
02:02C'est-à-dire que dans ces cas-là, bien évidemment, on a le sentiment que le député cramoisi est fini par la décision du haut.
02:14Mais après, il reste une élection, 15 jours de campagne, et bien malin qui peut donner le résultat, par exemple, sur Montreuil, entre le candidat aujourd'hui non investi, Corbière, mais député sortant, et le candidat qui a été nommé.
02:28Il faut avoir. C'est pas réglé.
02:31Vous avez dit qu'il y a une bataille de personnel entre ces députés-là et Jean-Luc Mélenchon, une querelle personnelle qui se sont opposées, mais il y a aussi une querelle de ligne qu'il ne faut pas sous-estimer.
02:42C'est-à-dire que Raquel Garrido et Alexis Corbière, notamment, ont été, j'allais dire plus modérés, c'est un peu difficile de le dire, en tout cas, moins radicaux et moins ouvertement anti-sionistes que l'ont été Jean-Luc Mélenchon et ses candidats.
02:59Et là, d'ailleurs, il a investi, en face à eux, des candidats qui sont, disons-le, à la limite de l'antisémitisme.
03:03On peut penser à Ali Diora.
03:06Il y a un mois, il a qualifié Raphaël Guzman de candidat sioniste.
03:11Je ne sais pas si vous imaginez, sachant que Raphaël Guzman a toujours eu une position plutôt modérée sur le conflit israélo-palestinien, puisqu'il est pour la résolution à deux États.
03:19Il critique énormément Netanyahou.
03:21Simplement, il n'adopte pas le langage de l'extrême-gauche et islamo-gauchiste pour qualifier ce conflit.
03:27Il ne parle pas de génocide, etc.
03:29Mais candidat sioniste, on se rend compte de ce que ça sous-entend derrière.
03:35Cet homme a été mis à la place de Raquel Garrido.
03:38Il y a aussi, chez Jean-Luc Mélenchon, une volonté de faire parler la base radicalisée de son mouvement, notamment dans les banlieues, sur le sujet de Gaza.
03:48Rappelons quand même que, à cette occasion-là, j'ai découvert le score qu'avait fait Alexis Corbière dans sa circonscription de Montreuil-Bagnolet.
03:55Alexis Corbière a été élu au premier tour avec 63% des voix.
03:58Voilà l'emprise de la France insoumise dans ces territoires-là.
04:02Il faut parler du casting. On va parler aussi de Raphaël Arnault, fiché S, du côté d'Avignon.
04:05Ali Douara, on vient d'en parler.
04:07Philippe Poutou, dans l'Aude.
04:09Et forcément, ça dérange à Trèbes, avec Connel Beltrame, sauvagement assassiné, et convoqué lui aussi pour apologie du terrorisme.
04:18Et puis il y a aussi Chris Delgado, à Liban, qui lui distribue des tracts en arabe.
04:22Mais bien sûr, il y a ces cas qui sont très médiatisés.
04:27À juste titre, pour ce type de profil, il faut en parler.
04:31Mais il ne faut pas oublier que les électeurs de gauche auront donc différentes configurations.
04:36Je vois moi dans la première circonscription de Pau, il y a un candidat officiel de LFI, très jeune,
04:42et puis le maire de la seconde ville de l'agglo de Pau, qui avait loupé la députation de 60 voix le dernier coup,
04:48qui lui n'est pas investi, mais se présente quand même.
04:50Donc il y a une primaire à gauche dès ce premier tour.
04:53Il y a autant de circonscriptions que de cas, que de configurations,
04:58avec des gens aussi installés, avec de la vie politique locale.
05:01Et concernant certains profils d'insoumis, ça sera très intéressant de voir.
05:06Si véritablement la dynamique unitaire Front Populaire emporte tout sur son passage,
05:11quels que soient les profils, ou alors si l'électeur de gauche fera preuve, j'ai envie de dire, de stratégie,
05:18et d'un retour à certaines valeurs pour certains, en disant,
05:21ben là, ce candidat, quand bien même il a investi Front Populaire, son profil, je ne peux pas y aller.
05:27On verra ça.
05:28En attendant, il y a quand même une fragilité qui s'installe.
05:31Alexis Corbière ou Raquel Garrido ont parlé de purges, les concernant.
05:35Il y a quand même d'autres personnes comme Clémentine Autain ou François Ruffin
05:41qui, eux, ont dénoncé cette purge, en quelque sorte, en leur parlant de bêtises, de sectarisme,
05:47et pourtant, eux-mêmes, ils ne sont pas investis.
05:49Ils n'ont pas été déversés.
05:51À l'issue d'une semaine, on se dit qu'à droite, c'est le putsch, et à gauche, c'est la purge.
05:55Chacun sa méthode.
05:57La semaine dernière, on donnait l'image, effectivement, d'une droite complètement éparpillée,
06:02façon puzzle, avec des divisions qui éclataient au grand jour, une dramatisation,
06:06et là, effectivement, on arrive à l'autre côté, face à une gauche qui était unie, qui posait sur la photo.
06:10Là, on voit, effectivement, que les divisions internes ressurgissent,
06:13et c'est logique, parce qu'en fait, la gauche est extrêmement divisée.
06:17Elle n'a peut-être jamais été autant divisée qu'aujourd'hui.
06:19Les gauches irréconciliables qu'avait théorisées Manuel Valls, elles se fracturent sur plein de sujets.
06:24Elles se fracturent sur l'économie.
06:26On voit que les sociodémocrates ont accepté un programme économique de rupture absolument délirant.
06:32Il n'y a pas eu un compromis en faveur de la social-démocratie dans ce programme.
06:36Pas un seul. C'est absolument délirant.
06:38Sur l'Europe, sur la laïcité, et sur le 7 octobre.
06:40C'est la manière de qualifier le 7 octobre.
06:42Attention quand même, parce que dans le scénario présidentiel de dissolution de dimanche soir dernier,
06:49il y avait le calcul que la gauche ne pouvait en aucun cas,
06:52notamment après les européennes telles qu'elles se sont déroulées à gauche,
06:55se rassembler en aussi peu de temps.
06:57C'était le pari d'Emmanuel Macron.
07:00Or, il y a quand même sur le papier un rassemblement de Poutou à François Hollande.
07:04Nous venons d'évoquer en les listant les circonscriptions,
07:07où bien évidemment il va y avoir des problèmes de casting.
07:10Mais l'écrasante situation qui s'impose, c'est quand même un accord à gauche que personne n'avait vu venir.
07:18On va en parler dans quelques instants, Eugénie Bastier, Olivier Dardigolles,
07:21justement de cette candidature qu'on n'avait pas vu venir,
07:23celle de François Hollande sous la bannière du Front populaire en Corrèze.
07:27A tout de suite sur Europe 1.

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