Front populaire : c'est reparti comme en 36 ?

  • il y a 3 mois
Richard Werly, Juan José Dorado, Birgit Holzer, Anna Kowalska, John Henley, Sylvain Kahn refont la France. Au programme :
- Front populaire : c'est reparti comme en 1936 ?
- Dissolution : le moment de vérité ?
- LR : à droite toute ?
- Et l'Europe dans tout ca ?
- L'image dans la France dans le monde

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00:00Jusqu'à 20h, ils refont la France sur RTL.
00:03Analyse bouton.
00:05Et avec moi Richard Verly, Juan Rosé Dorado, Birgit Holzer, Anna Kowalska,
00:08un coup de tonnerre, un coup de tonnerre dimanche dernier,
00:11puis un énorme coup de théâtre.
00:13Le président a prononcé des mots qu'on n'avait plus entendus en France depuis Jacques Chirac en 97.
00:19Mes chers compatriotes, j'ai décidé de dissoudre l'Assemblée nationale.
00:24Alors une dissolution aussi pour Emmanuel Macron.
00:27Et cette semaine, pendant la conférence de presse du président Macron, voilà ce qu'il a dit.
00:31Ce moment est celui de la clarification.
00:34Et à mes yeux, un moment historique pour notre pays.
00:37Comment qualifier ce qui se passe en France, Birgit Holzer ?
00:41Il a raison le président, c'est un moment historique pour la France,
00:44c'est le moment de la clarification ou c'est le moment du bazar ?
00:48Enfin, dans le meilleur des mots.
00:51Peut-être les deux.
00:53Peut-être qu'on peut toujours demander un moment de clarification.
00:56Avant les élections européennes, Emmanuel Macron a dit
00:59l'Europe peut être mortelle.
01:01Et là, en Europe, en tout cas, on craint que ce coup mortel,
01:05il peut venir de la France.
01:09Je parle d'une perspective allemande, européenne peut-être.
01:13On a l'impression qu'il joue avec le feu.
01:17Bien sûr, on peut toujours clarifier.
01:19Je pense que c'est louable une certaine façon de dire
01:21le vote est clair et maintenant aux urnes et on clarifie les choses.
01:25Mais le risque est là que soit ce n'est pas clarifié du tout
01:29et donc le risque du blocage dans une situation budgétaire compliquée.
01:35Avec la guerre aux portes quand même.
01:37Une géopolitique très compliquée également.
01:39On a besoin d'une France forte.
01:41Donc ce risque est là.
01:43Ou le risque même d'avoir une extrême droite au pouvoir,
01:48en tout cas au gouvernement.
01:50Et ça inquiète énormément les partenaires.
01:52Anna Kowalska, il avait le choix ou il n'avait pas le choix finalement cette dissolution ?
01:56Moi, je pense qu'il avait le choix au moins d'attendre.
02:00Et ça nous a tous pris par la surprise à tel point qu'en Pologne,
02:04on pense que c'est une sorte de Gambit à la David Cameron
02:06et son Brexit qui pensait être malin.
02:08Et finalement, il a tout perdu parce que la Grande-Bretagne,
02:10huit ans après, n'est pas dans l'Union Européenne.
02:13Et ça serait très difficile de revenir en arrière.
02:15Quoi que ce soit en France, je suis d'accord.
02:17Un chaos politique sans claire majorité à l'Assemblée,
02:20ce serait très difficile pour l'Europe.
02:22Mais un gouvernement d'extrême droite,
02:24ça le sera aussi.
02:26Imaginez les rendez-vous de conseils de l'Union Européenne
02:28avec les ministres d'extrême droite.
02:30Ça ne va absolument pas marcher.
02:32Alors justement, à propos de ministres,
02:35ce matin sur deux radios concurrentes et néanmoins amis,
02:38à ma gauche, Raphaël Luxman.
02:40Imaginez le 7 juillet, 300 députés du RN à l'Assemblée.
02:45Imaginez Jordan Bardella, Premier ministre.
02:47Imaginez Thierry Mariani, ministre des Affaires étrangères.
02:50Imaginez Marion Maréchal, en charge de la culture ou de la famille.
02:54Imaginez Éric Ciotti, au ministère de l'Intérieur.
02:58Et à ma droite, Jordan Bardella.
03:00Lorsque tous les partis politiques de gauche se réunissent,
03:02demain au pouvoir, c'est Mélenchon, Premier ministre.
03:05C'est Mme Obono qui refuse de qualifier le Hamas
03:08d'organisation terroriste aux affaires étrangères.
03:11C'est peut-être M. Katniss, au droit des femmes.
03:14Un tremblement de terre, nous dit la presse européenne.
03:18Une dissolution par surprise qui présente un risque politique énorme.
03:21Et donc, les deux candidats, Luxman et Jordan Bardella,
03:24qui jouent au jeu de...
03:25Enfin, ils semblaient se répondre ce matin.
03:27C'était quand même assez incroyable.
03:29Chacun disait, ça sera Mélenchon, ça sera Bardella.
03:34Ils distribuaient les ministères.
03:36Juan Rosé, on est dans une situation ubuesque.
03:40Ubuesque parce qu'en fait, celui d'en face, c'est encore pire que moi.
03:43C'est encore pire.
03:45Je ne dis pas que je vais être beau, mais lui, c'est encore pire.
03:49Et là où on ne se rend pas compte, c'est qu'en fin de compte,
03:52c'est lui qui a l'avantage.
03:55Aujourd'hui, c'est forcément le Rassemblement National,
03:57parce que lui va pouvoir jouer tranquille,
04:00disant, oui, mais vous verrez, ça va bien se passer.
04:03Regardez en Italie, ce n'était pas si mal que ça.
04:05Vous allez voir.
04:07Aujourd'hui, j'ai peur que la rue alimente le vote du Front National.
04:12On annonce des manifestations pour manifester contre le Front National.
04:17On annonce peut-être des violences qui vont se passer dans ces manifestations.
04:22Le vote du Front National va se renforcer.
04:26Et ça ne va pas être les politiques, ça va être la rue qui va le renforcer.
04:30Mais effectivement, ce qui se passe aujourd'hui en France, c'est ubuesque.
04:34Ça a pris par surprise, bien sûr, tous nos pays.
04:37Ma télé, dès qu'on a connu la dépêche de France Presse l'annonçant,
04:43la première info qui était donnée, première réaction à l'étranger,
04:46la France dissut son Assemblée Nationale.
04:49Tout le monde était vraiment bouche bée,
04:51parce qu'il ne comprenait pas ce qui s'est passé en France.
04:53Et aujourd'hui encore, personne ne comprend ce qui se passe en France.
04:56Vous avez levé les yeux au ciel, Richard Verlinan.
04:59Oui, parce qu'il y a quand même une chose qu'il faut connaître à Emmanuel Macron,
05:02c'est qu'il renvoie les Français de manière, à mon avis, trop expéditive,
05:08mais il les renvoie à la réalité du pays.
05:10On ne va pas quand même tout mettre sur le dos des partis politiques,
05:14de leur position, de leur leader.
05:16Derrière, il y a quand même des électeurs.
05:18Tout ce qu'on décrit là maintenant...
05:20Le RN arrive en tête dans 93% des communes de France.
05:24Tout ce qu'on décrit, c'est la situation de la France.
05:28Le pays, politiquement, il est comme ça.
05:31Et de ce point de vue-là, on ne peut pas faire grief à Emmanuel Macron
05:34de l'avoir, je dirais, peint d'une autre couleur.
05:37Moi, là où je trouve qu'il y a un problème,
05:39et on parlait des réactions dans nos pays,
05:41en Suisse, il y a eu pas mal de réactions sur ce thème.
05:44La Suisse est un pays parlementaire,
05:46qui croit dans la démocratie directe,
05:48qui la pratique, donc qui a l'habitude,
05:50de moment où le peuple s'exprime régulièrement.
05:53Il y a une chose qu'on ne comprend pas,
05:55c'est comment on peut convoquer des élections avec une campagne aussi courte.
05:59Là, il y a, à mon avis, un problème démocratique.
06:0220 jours de campagne, à la veille d'une échéance comme les Jeux Olympiques.
06:05Je crois que les listes électorales ont été bouclées,
06:08me semble-t-il, déjà bouclées ou presque.
06:10Jusqu'à dimanche.
06:11Bref, c'est très difficile d'instaurer un débat calme,
06:15c'est là ce que je voulais dire,
06:16quand vous avez un temps aussi restreint.
06:18Le calendrier restreint, il conduit à la caricature du débat.
06:22Ça, c'est inquiétant.
06:23Au fond, on a mis de l'huile sur ce qui ressemble quand même à un volcan.
06:26Bah, c'est gai.
06:27Alors, écoutez, j'ai pris un petit mot du général De Gaulle,
06:31qui prenait un petit peu de hauteur,
06:33une voix qu'on a plaisir à entendre dans ce cafarnaum atroce.
06:38La France, c'est tout à la fois, c'est tous les Français.
06:43C'est pas la gauche, la France.
06:46C'est pas la droite, la France.
06:49Le fait que les partisans de droite
06:53et les partisans de gauche
06:56me déclarent que j'appartiens à l'autre côté,
07:00prouve précisément ce que je vous dis.
07:03C'est-à-dire que maintenant, comme toujours,
07:06je ne suis pas d'un côté, je ne suis pas de l'autre,
07:09je suis pour la France.
07:11Voilà, le général De Gaulle.
07:13Allez, dans un instant, le général De Gaulle,
07:16qui doit peut-être se retourner dans sa tombe,
07:19quand il regarde ce que font ses héritiers,
07:22la nouvelle série des LR,
07:24on en parle dans un instant sur RTL.
07:39Et avec moi, Richard Verli,
07:40Juan Rosé Dorado, Birgit Holzer et Anna Kowalska.
07:43Alors, on va refaire, les amis, cette semaine chez les LR,
07:46parce que, comme dit notre amie Paola Martinez,
07:49qui regrette beaucoup, qui est chilienne,
07:51de ne pas être avec nous ce soir,
07:53elle me dit, c'est une télé-novella mexicaine,
07:56elle me dit, je n'ai jamais vu ça, c'est quand même énorme.
07:59Donc, c'était mardi 11, 13h de TF1, Eric Ciotti.
08:03Nous avons besoin d'une alliance,
08:05en restant nous-mêmes,
08:07en évitant le danger des insoumis
08:09qui, demain, pourraient avoir une majorité à l'Assemblée nationale.
08:13Donc, il faut une alliance avec le Rassemblement national.
08:16Et alors là, les amis,
08:18alors là, tous les ténors des LR qui s'énervent, etc.
08:22Mercredi, toute la journée, l'affaire de la Porte.
08:25Eric Ciotti vient de faire fermer le siège des Républicains.
08:29On nous a demandé de sortir avant midi.
08:32La porte du siège des LR a été fermée.
08:35Certains nous disent qu'il faut envoyer un serrurier.
08:37On appellera le samuche, c'est ça ?
08:38On appellera Jordan Barnella pour le sortir de son bureau.
08:41Alors, un président Ciotti désavoué, viré,
08:44remplacé par François-Xavier Bellamy et Annie Gennevard.
08:47La justice qui s'est penchée sur son sort aujourd'hui.
08:50Alors, devant le tribunal judiciaire de Paris,
08:52pour dénoncer l'exclusion d'Eric Ciotti,
08:54son avocat réclame, il dit,
08:56laisser Eric Ciotti se déplacer librement au siège des Républicains.
09:00Il fait 1m60, il a 60 ans,
09:03il n'a pas envie de se faire casser la figure.
09:05Non mais je vous assure, ça vaut son pesant de cacahuète quand même.
09:07Et comme si ça ne suffisait pas,
09:09l'audience organisée ce matin au tribunal judiciaire de Paris
09:12sur la légalité de son exclusion a dû être suspendue.
09:14Car deux avocats, il y en avait deux avocats.
09:17L'un qui avait été désigné par Eric Ciotti
09:19et l'autre par la nouvelle direction LR.
09:22Je ne sais pas, qu'est-ce que ça vous inspire, Birgitte Holzer ?
09:26Ce micmac chez les LR.
09:28Oui, le même sentiment que vous en fait.
09:30Le même sentiment que Paola.
09:32C'est une télénovela, mais en fait c'est triste
09:34parce que c'est la réalité de ce parti.
09:38Moi je ne vote pas en France,
09:40mais je me mets à la place des gens qui vont voter en France,
09:43qui voulaient peut-être ou qui veulent toujours voter LR.
09:46Et on se dit, mais c'est ça l'image de la politique aujourd'hui ?
09:49C'est un type qui est le président en l'occurrence,
09:53mais qui s'enferme et qui se met à tour de tous les autres teneurs
09:57en les insultant quand même.
10:01On reste bouchpés d'une certaine façon
10:04face à un parti qui était un grand parti.
10:07Vous avez cité le général de Gaulle.
10:10On l'a entendu même, ça fait du bien.
10:13Effectivement, il y a eu des présidents
10:15et on voit à quel point ce parti est perdu
10:21entre l'ERN et l'offre politique d'Emmanuel Macron.
10:27D'une certaine façon, Eric Ciotti a quand même forcé
10:31les autres teneurs du parti
10:34de clarifier effectivement leur position,
10:38au moins sur la forme.
10:41Parce qu'ils ont tous dit, d'une façon quand même assez remarquable,
10:45c'est non pour nous.
10:47On ne fait pas d'alliance comme ça avec l'ERN.
10:49Alors que dans le fond...
10:51C'était le dogme.
10:52Oui, mais on voit dans les discours,
10:54on voit dans certaines politiques,
10:56on voit aussi localement que ce n'est pas si clair que ça, ce non.
11:00Et ça va être intéressant à observer
11:02si on reste sur cette lignée-là.
11:05Parce qu'on parlait aussi de trois blocs.
11:07Mais dans ces trois blocs, les LR, ils ont où ?
11:10C'est un quatrième petit parti maintenant ?
11:13Donc il faut clarifier ça aussi.
11:15Ils ont la pointe.
11:16Alors ce matin, un nouveau bureau politique
11:18a revoté l'exclusion d'Eric Ciotti,
11:20rappelle qu'aucun accord d'appareil n'engageait l'ERN.
11:23Sauf que pendant ce temps-là,
11:24Jordan Bardella confirme,
11:26a confirmé qu'il y aurait bien des candidats communs LR-RN.
11:29Dans 70 circos,
11:31tandis que la fédération des LR des Hauts-de-Seine,
11:33vous me suivez toujours,
11:35bastion historique de la droite,
11:37annonçait un deal local avec Gabriel Attal
11:40pour un candidat unique dans les 13 circos du département,
11:43dont celle du Premier ministre Anna Kowalska.
11:46Ça montre une chute, je pense,
11:48malheureuse de ce parti qui a commencé au présidentiel
11:51avec Madame Pécresse.
11:52Aujourd'hui, vraiment, c'est un coup fatal
11:54que Eric Ciotti porte.
11:56Moi, je pense que cette implosion
11:58surtout bénéficie et laisse la place aux RN.
12:01Parce que certes,
12:03certains qui auraient voté la droite dure,
12:06vont voter RN.
12:08Certaines, je pense, vont faire confiance à Eric Ciotti
12:11et tout ce qu'il partage
12:13avec la partie de Marine Le Pen et Jordan Bardella.
12:16Donc, c'est sûr qu'ils ne vont pas
12:19très trouver une grande place au prochain parlement.
12:22C'est effectivement, comme vous dites en soap opera,
12:25assez intéressant d'aspirer.
12:27Je pense que les Républicains n'avaient pas d'autre choix
12:29que de l'exclure n'importe quel grand parti,
12:31n'importe quel parti en Europe.
12:33Ils feraient pareil pour des raisons symboliques.
12:36Sauf que selon Odoxa,
12:3850% des partisans LR
12:40veulent une alliance RN.
12:43Donc, Juan Rosé,
12:45je ne sais pas,
12:47est-ce que ce n'est pas le mouvement de l'histoire,
12:49une recomposition, comme l'appelle le président Macron,
12:51en réalité, où les masques tombent ?
12:53Mais en fait, je trouve que parfois en France,
12:56on manque de mémoire.
12:58Éric Ciotti,
13:00qui a gagné entre guillemets
13:02la présidence des Républicains,
13:04n'était pas le favori.
13:07Et c'est celui qui était le plus à droite aux Républicains.
13:11Pourquoi on s'étonne aujourd'hui
13:13que celui qui a toujours été dans ces idées proches du RN
13:17donne ce pas-là ?
13:19Et puis, de toute façon,
13:21les Républicains, vous savez,
13:23moi j'ai connu le RPR qui est devenu le UMP,
13:25qui est devenu le LR.
13:27Demain, ça va s'appeler autrement.
13:29Et on oublie aussi
13:31que M. Macron a fait quand même son marché
13:33chez les Républicains.
13:35Je vois aujourd'hui
13:37la majorité présidentielle
13:39avec le maire d'Armanin,
13:41qui en fin de compte vient des Républicains,
13:43et qui ont entre guillemets
13:45trahi son parti historique
13:47pour aller chez Macron.
13:49Donc, en fait,
13:51on voit depuis l'élection de M. Ciotti
13:53que les Républicains étaient touchés,
13:55qu'il y avait une dérive droitière dans ce parti.
13:57Et cette dérive droitière,
13:59c'est les électeurs et les militants
14:01des Républicains qui ont choisi M. Ciotti.
14:03Et c'est partout,
14:05dans tous les partis,
14:07quand on organise des élections
14:09internes, avec quels militants ?
14:11C'est toujours ceux qui sont
14:13les plus radicaux qui l'emportent.
14:15Et bien, ça a été le cas
14:17chez les Républicains aujourd'hui.
14:19Une pause, et dans un instant,
14:21on va parler de l'autre feuilleton,
14:23le feuilleton à droite de la droite,
14:25avec Marion Maréchal et Éric Zemmour.
14:27Un couple au bord du temps.
14:29Non, pas au bord du temps, c'est un couple divorcé.
14:31Allez, on en parle tout de suite sur RTL.
14:43Et avec moi, Richard Verlis,
14:45Juan Roset Dorado, Birgit Holzer et Anna Kowalska.
14:47Alors, cette semaine,
14:49ça a été aussi panique
14:51chez Reconquête.
14:53J'appelle à soutenir partout en France,
14:55dans toutes les circonscriptions de France,
14:57les candidats uniques
14:59de la coalition des droites.
15:01Je dis, moi, que c'est le record du monde
15:03de la trahison.
15:05Alors, le record du monde de la trahison,
15:07Richard Verlis ?
15:09C'est toute la différence entre un journaliste
15:11et les hommes politiques, peut-être.
15:13Les hommes et femmes politiques,
15:15ils vivent en permanence
15:17avec la possibilité de la trahison dans la tête.
15:19Ça fait partie, c'est une réalité politique.
15:21C'est pas une injure de le dire.
15:23Eh bien, Eric Zemmour,
15:25qui croyait comprendre la politique,
15:27il le découvre. Moi, je trouve ça absolument fantastique.
15:29Non, mais surtout, est-ce qu'il exagère un tout petit peu ?
15:31Parce que lui-même a tiré dans ses filets.
15:33Marion Maréchal, souvenez-vous de la déconfiture
15:35au moment des présidentielles ?
15:37Marine Le Pen,
15:39presque, avait des sanglots dans la voix
15:41quand elle évoquait
15:43les défections de Nicolas Bay,
15:45de Guillaume Pelletier, de sa propre nièce.
15:47On n'est pas loin du record du monde
15:49de la trahison,
15:51avec ce que vient de faire Marion Maréchal
15:53Le Pen, parce qu'il va falloir maintenant
15:55lui remettre le nom de sa maman
15:57pour qu'on comprenne bien
15:59qui elle est et quel clan elle rejoint.
16:01Mais tout ça était, à mon avis,
16:03écrit. On n'a pas encore la totalité
16:05de l'histoire, mais un jour, peut-être,
16:07apprendra-t-on que Marion Maréchal
16:09Le Pen était infiltrée
16:11chez Eric Zemmour pour tuer le mouvement
16:13Reconquête, parce que c'est ce qu'elle est en train
16:15de faire. Mais je ne serais pas complètement étonné.
16:17Regardez le circuit,
16:19il y aurait une certaine cohérence à ça. Bref,
16:21fin de l'histoire, et peut-être
16:23Eric Zemmour ferait-il bien de retourner
16:25faire de la télévision dans des médias
16:27qui peuvent l'accueillir.
16:29Si le Rassemblement
16:31national devient dominant ou important
16:33dans ce pays, il ne manquera pas d'antenne
16:35ouverte pour Eric Zemmour.
16:37Rwanda, Rosé, Dorado, que vous inspirent
16:39sous votre vie la Reconquête ?
16:41Ah, ça j'adore par contre !
16:43Est-ce que c'est...
16:45Est-ce qu'il est le
16:47cocul de l'histoire, Eric Zemmour ?
16:49Ah oui, sans aucun doute !
16:51Donc, il a perdu sa femme,
16:53sa nièce, sa fille,
16:55il a tout perdu, en fait.
16:57Et c'est là
16:59où je suis d'accord. Par contre, avec Richard,
17:01il est naïf. On croyait
17:03qu'il avait découvert la poudre,
17:05ben non, il s'est fait avoir
17:07comme un bleu.
17:09Sans aucun problème.
17:11Après, c'est vrai que cette histoire
17:13à Reconquête,
17:15les Espagnols, on connaît, parce que
17:17ça s'est passé chez Podemos à un moment donné,
17:19quand ça commençait à s'effriter,
17:21on a vu comme le parti a explosé,
17:23on l'a vu dans d'autres partis,
17:25mais ceux partis qui n'ont pas d'histoire,
17:27on s'en rend compte.
17:29Ils sont, à un moment donné,
17:31amenés, effectivement,
17:33à disparaître aussi rapidement
17:35qu'ils ont été créés.
17:37Le phénomène Zemmour,
17:39dont on a beaucoup parlé à l'étranger...
17:41Mais il était monté haut dans les sondages...
17:43Il était monté haut, mais vous avez vu qu'il a été son résultat
17:45par la suite.
17:47Oui, 7%, mais il était quand même
17:49devant le PS et devant les LR.
17:51C'est une réalité,
17:53mais le fait est que derrière
17:55Zemmour, il n'y a que Zemmour.
17:57La seule chose que j'espère,
17:59c'est que derrière
18:01Renaissance, il y a un peu plus que Macron.
18:03Parce que si demain,
18:05Macron n'est pas là,
18:07qui serait capable de tenir ce parti ?
18:09Zemmour n'a pas été capable de tenir.
18:11C'est lui qui l'a créé. Espérons que
18:13du côté du président,
18:15il réussira.
18:17Anna Kowalska, est-ce qu'il a été l'idiot utile
18:19de Marine Le Pen ?
18:21C'est-à-dire qu'en proposant
18:23une offre encore plus à droite que Marine Le Pen,
18:25finalement, il a participé
18:27à cette...
18:29Comment dirais-je ?
18:31A cette...
18:33Aidez-moi...
18:35Réhabilitation, oui,
18:37du Rassemblement National.
18:39Je pense.
18:41Je pense qu'aujourd'hui, les électeurs, vraiment,
18:43les électeurs assidus de l'extrême droite, savent qu'ils doivent
18:45voter Rennes pour qu'il y ait une majorité absolue,
18:47majorité relative au Parlement.
18:49Je pense que Marion Maréchal l'a très bien compris aussi.
18:51Ça ne sert à rien de mettre
18:53deux oeufs dans un panier Eric Zemmour
18:55s'il va en avoir peut-être quelques sièges.
18:57Par ailleurs,
18:59la coalition entre
19:01deux parties n'est pas garanti.
19:03Donc oui, je pense qu'il se
19:05fait avoir, mais
19:07je suis d'accord avec ce qu'Éric Zemmour vient de dire.
19:09C'était à prévoir.
19:11À prévoir, Margit ?
19:13Probablement quand on connaît l'opportunisme
19:15qui règne en politique.
19:17Je pense
19:19qu'effectivement, Eric Zemmour était un peu,
19:21comme vous le dites, l'idiot utile.
19:23Marine Le Pen, qu'il a rendu déjà pendant les
19:25présidentielles, mais complètement
19:27banale, normale, gentille,
19:29fils de chat, et c'est tout.
19:31Et même aujourd'hui encore, elle continue à mettre beaucoup d'eau
19:33dans ce vin.
19:35Qu'on ne comprend plus trop
19:37quelles sont les propositions.
19:39Alors qu'Eric Zemmour, effectivement,
19:41était vraiment le nouveau démon
19:43d'une certaine façon.
19:45Donc oui, il a joué ce rôle
19:47pour elle. Aujourd'hui, il est là
19:49avec ses quelques pourcents.
19:51Et effectivement, le Rennes peut se
19:53dire, mais nous, on n'est pas très radical.
19:55Richard, vous vouliez revenir
19:57sur Eric Ciotti. Pour vous, il fait
19:59ce qu'il doit faire.
20:01Je pense qu'il a
20:03une analyse juste
20:05du champ électoral français
20:07pour une droite qui
20:09ne veut plus être au centre
20:11et qui ne veut parler que de sécurité
20:13et d'immigration et qui, au fond, a abandonné le terrain économique.
20:15C'est-à-dire pour une droite qui n'est pas
20:17libérale, mais qui est uniquement sécuritaire.
20:19Dans cette optique-là,
20:21sa stratégie est, à mon avis,
20:23juste, puisqu'il vaut mieux être
20:25le poisson pilote ou l'accompagnant
20:27de la force motrice
20:29qui est aujourd'hui le RN,
20:31dans l'espoir de lui fournir des cadres.
20:33C'est important parce que le RN est un parti
20:35qui manque de cadres et il y en a
20:37au sein de LR.
20:39Ça ne veut pas dire du tout que
20:41cette stratégie est éthiquement
20:43défendable. Moi, je pense que le drame...
20:45On a vraiment un drame. La droite,
20:47en France, elle a oublié l'économie.
20:49Moi, j'ai grandi, tant en France
20:51qu'en Suisse, dans deux pays où je pensais
20:53que le boulot de la droite, c'était d'aider les entreprises,
20:55de regarder les milieux économiques,
20:57d'aider à faire du profit,
20:59au fond, d'être, ce qu'on appelle
21:01en Suisse, les libéraux, le camp libéral.
21:03En France, la droite a oublié
21:05l'économie. Et puis, par ailleurs, tous ces gens
21:07qui condamnent Éric Ciotti,
21:09aujourd'hui, je veux dire M. Wauquiez,
21:11qu'est-ce qu'ils vont faire ?
21:13Puisqu'on comprend qu'ils ne veulent pas
21:15s'allier à Emmanuel Macron, à moins qu'ils changent d'avis.
21:17Ils attendent quoi d'être élus
21:19président de la République ? Sur leur petit bassin
21:21de voix ? C'est juste impossible.
21:23Donc, oui, Éric Ciotti, il est
21:25lucide, mais, à mon avis, dans
21:27une dérive très problématique de la droite,
21:29qui est la droite façon
21:31Donald Trump, parti républicain américain,
21:33à la différence près que
21:35Trump, lui, il n'a jamais oublié l'économie.
21:37Allez, une pause. Non, vous savez quoi ?
21:39Un petit mot de Jacques Chirac,
21:41qui lui aussi doit se retourner
21:43dans sa tombe.
21:44Je souhaite que chacun
21:46se reprenne. Tout le monde, il y a intérêt.
21:48Voilà, tout le monde,
21:50il y a intérêt. Allez, une pause. Et dans un instant,
21:52on parle du bloc
21:54central, comme on l'appelle,
21:56du président Macron,
21:58légèrement démonétisé. A tout de suite, sur RTL.
22:00RTL, ils refont
22:02la France. Avec Anaïs Bouton.
22:06Anaïs Bouton.
22:08Il refont la France, sur RTL.
22:10Oui, avec moi,
22:12Richard Verlis, Juan Rosedora, Dobir Guitolzer
22:14et Anna Kowalska.
22:16On a entendu
22:18des choses sur le président Macron
22:20de la part de députés, par exemple
22:22de Bruno Milienne
22:24ou de Violette Sivilbou.
22:26Je vais vous dire, c'est assez dingue.
22:28C'est-à-dire qu'ils ne veulent plus
22:30de la photo du président sur leur
22:32affiche de campagne. On les écoute.
22:34Ça a été un atout majeur en 2017.
22:36Là, on est après sept ans de mandat.
22:38Force est de constater que le président de la République
22:40a subi les affres
22:42de tous les présidents de la République.
22:44Bien sûr, c'est un choix. Je suis convaincue que les habitants
22:46veulent parler à un député
22:48qui porte avant tout leur voix, quel que soit
22:50leur parti politique.
22:52On est un peu gêné aux entournures.
22:54Mais il est complètement démonétisé,
22:56Richard, le président Macron.
22:58Oui, mais c'est assez logique. Il l'est parce que
23:00son mandat, on le sait tous, se termine
23:02en 2027 et il ne peut pas se représenter.
23:04Et il l'est parce que personne
23:06n'est capable de dire avec quelle majorité
23:08il pourra présider, parce qu'il ne
23:10gouvernera pas, il présidera.
23:12Et avec quelle majorité il pourra
23:14terminer son mandat ? Et on ne peut pas exclure
23:16l'hypothèse de la démission. Si vraiment
23:18il y avait une crise politique majeure dans cette configuration,
23:20quand vous êtes le dos au mur
23:22et qu'éventuellement on pense que vous
23:24pourrez peut-être être forcé de démissionner,
23:26vous ne valez plus grand-chose sur le
23:28marché de la politique nationale et internationale.
23:30Vous qui êtes de fins observateurs de la vie politique
23:32française, vous avez déjà connu une
23:34telle panade, Birgit ?
23:36Moi je suis là depuis 15 ans, je n'ai pas connu
23:38de telle panade, je pense. André Rosé ?
23:40Non, pas ce bordel entre guillemets.
23:42Pas du tout.
23:44Pendant ce temps-là, il y en a un qui est en campagne
23:46et qui fait son job en campagne.
23:48C'est qui ? C'est notre
23:50Premier ministre, Gabriel Attal.
23:52On voit bien qu'un programme comme celui-ci
23:54ça se compte en centaines de milliards
23:56d'euros de dépenses supplémentaires.
23:58Ce serait une très mauvaise nouvelle pour la France
24:00qui travaille, qui verrait à nouveau ses impôts
24:02augmenter parce qu'il n'y a pas d'autres moyens de le financer.
24:04Et je le dis, pour le programme du Rassemblement National
24:06c'est exactement la même chose.
24:08Voilà, donc le Premier ministre qui
24:10prend les programmes en sachant
24:12que la France est déjà très endettée
24:14comme vous le savez.
24:16Vous m'avez parlé en préparant l'émission
24:18de cette photo de Swayzique
24:20de la Moissonnière qui est la photographe
24:22officielle du Président Macron.
24:24On la voit, cette photo
24:26elle a été publiée
24:28officiellement et on voit le Président
24:30Macron annoncer à ses
24:32ministres
24:34son coup de poker,
24:36disons. Et donc
24:38en face de lui
24:40le regard de Gabriel Attal
24:42en dit très long, Croix de Rosé.
24:44Mais pas que le regard
24:46de M. Attal, éphémère ministre
24:48d'éducation, éphémère Premier ministre aussi.
24:50Mais c'est vrai qu'il y a...
24:52Éphémère ministre du budget, éphémère porte-parole.
24:54Il y a aussi la
24:56présidente de l'Assemblée Nationale, il y a aussi
24:58M. Darmanin, qui était
25:00apparemment lui au courant par rapport
25:02aux autres. Et qui avait milité je crois pour.
25:04Et donc cette photo
25:06est incroyable, déjà
25:08parce que ça montre à quel point
25:10et c'est là où je me pose la question de la communication
25:12de l'Élysée, comment ils ont publié
25:14cette photo, parce que ça montre
25:16la déconfiture
25:18du propre gouvernement
25:20devant la décision qui avait été prise.
25:22Problème des
25:24communications, forcément,
25:26parce que ça n'aide pas, ça n'aide pas
25:28le Président, ça n'aide pas
25:30le Premier ministre. J'ai vu le Premier ministre
25:32hier soir à la télé
25:34et il n'est pas convaincant. On le voit
25:36qu'il est, pardonnez-moi, mais il est triste.
25:38Il ne sait pas quoi dire, quoi faire.
25:40Il a des arguments, mais il ne sait pas quoi faire
25:42pour convaincre. Parce que lui, il se rend compte
25:44que personne aujourd'hui
25:46croit ce qu'il peut dire,
25:48ce que Macron peut dire, ce que la
25:50majorité peut dire.
25:52Richard, est-ce qu'il n'y a pas quelque chose qui va sauver les Français
25:54à partir de ce soir ?
25:56En tout cas,
25:58les faire penser à autre chose. Vous savez ce que c'est ?
26:00Oui. Vous savez ce que c'est ? C'est quoi ?
26:02L'euro. Bien sûr !
26:04Et l'euro, c'est sur RTL, vous le savez !
26:06Mbappé Président ? Oui, on ne sait plus.
26:08Parce que lui, maintenant, il est parti en Espagne.
26:10Il a raconté n'importe quoi, Richard.
26:12Bon, est-ce que le foot peut faire
26:14diversion, Birgitte ?
26:16Pendant un petit moment, je pense.
26:18Comme les JO, peut-être, mais c'est encore un autre registre.
26:20Mais on a vu
26:22même la dernière Coupe du Monde en France.
26:24On pensait, on espérait que ça
26:26allait donner un coup de boost
26:28à cette ambiance un peu morose.
26:30Ce souvenir, ça n'a pas
26:32tenu très longtemps. Après, ça dépend peut-être
26:34de
26:36de l'efficacité
26:38de l'équipe de France.
26:40Moi, j'ai mis mon t-shirt, en tout cas.
26:42Vous savez qu'il y a une radio,
26:44la web radio d'RTL qui s'appelle RTL Euro
26:46que vous allez écouter, messieurs, mesdames,
26:48puisque vous aussi, maintenant, vous écoutez le foot 24h sur 24
26:50jusqu'au 24 juillet.
26:52Oui, oui, oui, vous écoutez ça.
26:54Il y a tous les correspondants, évidemment,
26:56de RTL qui sont mobilisés.
26:58Tous les matchs de l'Euro en direct commentés, débats.
27:00Toute l'actu de nos bleus
27:02qui sont marqués par la culotte
27:04par les correspondants Philippe Sanfourche,
27:06Mourad Djabari, Yannick Holland et Baptiste Durieux.
27:08Et puis Alain Boghossian, champion du monde
27:1098. Voilà, j'ai essayé de faire
27:12diversion un peu parce que, quand même,
27:14Anna Kowalska,
27:16on a le sentiment
27:18et on l'a le sentiment quand on
27:20écoute les Français au 32-10,
27:22on a le sentiment
27:24d'une immense colère
27:26et d'une très grande inquiétude.
27:28Je vais commencer par l'Euro parce que juste la finale,
27:30c'est le 14 juillet.
27:32C'est un très beau symbole.
27:34Oui, tristesse, incompréhension,
27:36je comprends absolument parce que,
27:38encore une fois, qu'est-ce que se passe le 8?
27:40C'est un chaos parlementaire, chaos probablement
27:42politique. Honnêtement, alors qu'il y a
27:44un guerre en Ukraine, déficit énorme,
27:46problème d'inflation,
27:48c'est la dernière chose dont tout le monde a envie.
27:50Et puis, certains ne savent pas pour qui voter.
27:52Moi, hier, j'étais tomboine d'une situation
27:54incroyable sur un arrêt du bus
27:56où les jeunes, je pense insoumis,
27:58étaient en train de mettre leurs affiches
28:00et une dame a dit
28:02« Moi, je voterais une fronde de gauche,
28:04mais je ne peux pas voter s'il y a
28:06dedans une partie antisémite.
28:08Donc, au lieu de voter à gauche,
28:10ce que je ferais normalement, je vais voter extrême-droite. »
28:12Et je pense qu'il y a
28:14beaucoup de gens qui se posent aujourd'hui cette question-là.
28:16Et Jean-Daniel Livet disait
28:18dans l'émission de
28:20Vincent Parisot que ça allait se poser
28:22un grand nombre de circos.
28:24Les amis, on est ensemble.
28:26Alors, il va y avoir un petit mouvement,
28:28mais on est ensemble jusqu'à
28:3020h40-45, juste avant
28:32le match. On va accueillir
28:34Brandon Warhead pour
28:36faire l'essentiel de l'actualité.
28:38Et puis, on se retrouve pour parler de l'image
28:40de la France dans l'Europe.
28:42On se retrouve tout de suite,
28:44mais dans un instant, donc, Brandon Warhead
28:46pour un point sur l'actu. A tout de suite.
28:53« Guten Tag » et « Guten Abend »
28:55Ils refont la France sur RTL.
28:57« Buenas Dias »
28:59Avec Anaïs Bouton.
29:01Et avec moi, le journaliste suisse
29:03Richard Verli, notre espagnol
29:05Juan Rosé Dorado, John Henley,
29:07spécialiste de l'Europe, alors qu'il est
29:09britannique, c'est quand même étrange
29:11comme position, ça tient de l'oxymore.
29:13Et Sylvain Kahn, qui est
29:15spécialiste de l'Histoire de l'Europe et prof
29:17au Centre
29:19d'Histoire de Sciences Po. C'est bien ça,
29:21Sylvain Kahn, merci de nous avoir
29:23rejoint un petit timunal
29:25à joie pour vous.
29:29Voilà, parce qu'en fait,
29:31les amis, les garçons, vous tous
29:33autour de la table, on a quand même
29:35tendance un peu à l'oublier,
29:37mais on a eu 3 jours de scrutin
29:39dans 27 pays où
29:41373 millions d'Européens
29:43ont voté.
29:45Un paysage global au niveau
29:47du Parlement européen qui n'est pas
29:49totalement bouleversé. On écoute d'ailleurs
29:51Ursula von der Leyen.
29:53Aucune majorité ne peut être formée
29:55sans le PPE.
29:57Et ensemble,
29:59avec d'autres, nous allons construire
30:01un bastion contre les extrêmes
30:03de gauche et de droite.
30:05Nous les arrêterons.
30:07Alors, elle est bien
30:09enthousiaste et bien optimiste,
30:11Ursula von der Leyen.
30:13Si on fait rapidement le résultat
30:15des élections, les sociodémocrates gardent
30:17leur deuxième position.
30:19Mais les grandes vainqueurs sont quand même
30:21à retrouver à l'extrême droite, un peu partout
30:23en Europe. Cinq pays lieux ont placé
30:25l'extrême droite en tête à ses Européennes,
30:27c'est-à-dire la France, l'Autriche,
30:29la Belgique, l'Italie, de
30:31Madame Mélanie, et la Hongrie
30:33d'Orban, qu'on écoute.
30:35Migration, stop.
30:37Gender, stop. Havre, stop.
30:39Choros, stop. Bruxelles, stop.
30:41J'ai pas fait traduire,
30:43mais grosso modo, ça veut dire migration, stop,
30:45égalité des genres, stop, la guerre, stop,
30:47Choros, stop, et Bruxelles, stop.
30:49Que dit-elle, cette Europe,
30:51Sylvain Kahn ?
30:53Elle dit, effectivement,
30:55que sur 27 Etats membres,
30:57il y en a 23 dans lesquels
30:59l'extrême droite
31:01est radicale, qui est très diverse,
31:03ça, il ne faut pas l'oublier.
31:05Très diverse et très fragmentée progresse.
31:07Elle ne recule que dans 4 pays, dont la Hongrie, d'ailleurs.
31:09Donc, en Hongrie, le FIDESH,
31:11droite radicale et extrême
31:13hongroise, fait un très bon score,
31:15mais ils chutent. C'est quand même un parti
31:17qui chute, donc c'est peut-être un signe.
31:19D'autre part, vous avez raison de dire
31:21que les sociodémocrates et les socialistes
31:23gardent leur position, ils restent deuxièmes,
31:25ils perdent quelques sièges néanmoins,
31:27mais le grand vainqueur, en tout cas en termes
31:29de sièges, c'est le PP,
31:31le Parti Populaire Européen, qui,
31:33en France, auquel est affilié
31:35Les Républicains,
31:37c'est la démocratie chrétienne allemande,
31:39la démocratie chrétienne
31:41du Parti Populaire Espagnol,
31:43c'est ce genre de choses. Et effectivement,
31:45c'est le parti de Mme van der Leyen,
31:47elle est la candidate de ce PPE,
31:49ce qui veut dire qu'elle est très bien
31:51placée pour garder
31:53la présidence de la Commission.
31:55Donc, vous voyez, on a à la fois
31:57la droite extrême et radicale
31:59qui progresse continuellement
32:01depuis 2014.
32:032014, ils étaient à 13% des sièges,
32:052019, à 17% des sièges,
32:072024, ils sont maintenant à 24%
32:09des sièges, mais ça ne fait pas
32:11une majorité, ça ne fait pas une minorité
32:13de blocage.
32:15Mais ça progresse, c'est comme en France,
32:17à partir de 2002. Oui, sauf que
32:19là, maintenant, en France, on a atteint
32:21une marge très très élevée
32:23qui ne reflète
32:25pas l'état, si j'ose dire,
32:27de la marche en Europe, même si, comme vous l'avez dit,
32:29en Autriche, par exemple, ou en Italie,
32:31c'est aussi très haut. Mais donc, c'est un paysage
32:33un peu, on va dire,
32:35très coloré. Très coloré.
32:37Richard, on a appris que votre ami Éric Ciotti,
32:39bon, je galère, Jean-Richard,
32:41l'exclusion d'Éric Ciotti de la présidence
32:43de l'EDLR vient d'être invalidée par la justice,
32:45donc je vais vous donner cette nouvelle.
32:47Absolument.
32:49John Henley,
32:51ce scrutin européen,
32:53il est vu comme le marqueur
32:55d'un changement d'air, quand même.
32:57Ça veut dire que l'Europe est en train de changer ?
32:59Ben, comme a dit
33:01Sylvain, c'est une progression
33:03quand même assez longue.
33:05Si on regarde de près les résultats,
33:09l'augmentation de nombre
33:11de députés européens
33:13des partis
33:15d'extrême droite est due
33:17essentiellement à trois
33:19pays. C'est l'Italie,
33:21la France et l'Allemagne.
33:23Il y a beaucoup d'autres pays,
33:25plusieurs autres pays,
33:27où les partis d'extrême droite
33:29ont vraiment déçu
33:31tous les pays
33:33nordiques, par exemple.
33:35Le vote pour l'extrême droite
33:37a chuté. Les Pays-Bas,
33:39un pays où, quand même,
33:41le PVV vient
33:43tout juste de gagner des élections
33:45législatives
33:47aux Pays-Bas, certes,
33:49il a avancé en nombre de sièges,
33:51mais il a fini deuxième. Trois sièges
33:53de moins que...
33:55Donc, c'est vraiment...
33:57Et le centre, comme a vu
33:59Achillef Van der Leyen,
34:01je ne le soutiens pas particulièrement,
34:03mais elle a raison de dire que
34:05le centre a tenu.
34:07Il reste une majorité
34:09assez confortable pour
34:11les forces pro-européennes,
34:13pour
34:15le centre-droite, le centre-gauche,
34:17les Verts et
34:19les libéraux. Donc, c'est vraiment
34:21un... C'est vraiment mixte.
34:23Et ce qui est intéressant, et peut-être
34:25donne de quoi réfléchir,
34:27c'est que c'est surtout
34:29les pays qui ont
34:31expérimenté
34:33un gouvernement d'extrême-droite,
34:35qui ont
34:37plutôt voté contre, en fait.
34:39Notamment la Pologne.
34:41Sauf l'Italie.
34:43L'Italie, c'est très intéressant.
34:45Mélanie, évidemment, très intéressant.
34:47Mais c'est vraiment...
34:49C'est absolument pas le raz-de-marée.
34:51Et moi,
34:53j'ai aussi lu, c'est vraiment intéressant,
34:55un calcul
34:57d'un expert d'extrême-droite,
34:59Kaz Mudde, néerlandais,
35:01qui, lui,
35:03a regardé le niveau
35:05de représentation
35:07de l'extrême-droite, des parties de l'extrême-droite
35:09au niveau national,
35:11donc dans les gouvernements
35:13en Europe,
35:15et qui a calculé que,
35:17en fait, dans ces élections
35:19européennes, pour le Parlement européen,
35:21l'extrême-droite est maintenant
35:23sous-représentée par rapport
35:25à son niveau
35:27au niveau national.
35:29Ah, d'accord. C'est vrai que c'est intéressant, ça.
35:31Allez, une pause et on en parle.
35:33On y revient dans une seconde
35:35sur RTL. A tout de suite.
35:37RTL, ils refont la France
35:39avec Anaïs Bouton.
35:41Jusqu'à 20h.
35:43Ils refont la France sur RTL.
35:45Anaïs Bouton.
35:47Et avec moi, Richard Verlier, Juan Rosedorado, John Henley
35:49et Sylvain Kahn, spécialiste de l'histoire
35:51de l'Europe et prof à Sciences Po,
35:53au Centre d'Histoire de Sciences Po.
35:55On était en train de se dire cette chose étonnante avec John,
35:57Sylvain Kahn, John Henley, qui est à ma droite,
35:59qui est britannique mais spécialiste
36:01de l'Europe, comme quoi
36:03il faut tout pour en faire un monde.
36:05Britannique et français.
36:07Voilà, britannique et français.
36:09On se disait,
36:11John nous expliquait que,
36:13plus en Europe, les pays
36:15s'étaient radicalisés au niveau
36:17national, c'est-à-dire que
36:19les Pays-Bas,
36:21le Nord de l'Europe, plus ils avaient voté
36:23pour les extrêmes à un
36:25niveau national, moins
36:27ils avaient voté à un extrême
36:29aux élections européennes. C'est étonnant,
36:31non ? C'est un mouvement de balancier qui est logique
36:33en histoire ?
36:35Oui, mais c'est-à-dire qu'en fait,
36:37c'est un paradoxe qui s'explique.
36:39C'est-à-dire que du coup, il y a eu une mobilisation
36:41plus forte de ceux,
36:43des électeurs, qui n'étaient pas du tout
36:45d'accord avec cette évolution
36:47et qui se sont sentis
36:49pris en traître par
36:51ces résultats aux élections législatives. Ça, par exemple,
36:53c'est ce qu'on a vu aux Pays-Bas. C'est-à-dire qu'aux
36:55Pays-Bas, il y a eu une surmobilisation
36:57des électeurs de gauche
36:59et écologistes qui n'ont pas
37:01voulu que Geert Wilders et son
37:03parti, le PVV, arrivent en tête
37:05une deuxième fois, puisqu'il vient d'arriver
37:07en tête aux législatives il y a à peine
37:09quelques mois. Par contre, ce qu'on se disait,
37:11c'est qu'en Suède, en Finlande
37:13et au Danemark, la droite extrême
37:15et radicale, en fait, elle gouverne
37:17en soutenant la coalition qui est au pouvoir,
37:19qui est une coalition centre-droite,
37:21parfois centre-gauche.
37:23Il y a des coalitions, quand même,
37:25qui ne sont pas envisageables
37:27en France, d'ailleurs.
37:28De toute façon, en France, avec le scrutin
37:30uniminal majoritaire à deux tours à la Vème République,
37:32les coalitions, c'est inenvisageable.
37:34Dès qu'il y a des coalitions en France, on dit
37:36va des rétro aux IVème République.
37:38Donc, dans les
37:40trois pays nordiques en question,
37:42l'impression qu'on a, c'est que
37:44finalement, les électeurs se sont dit
37:46puisque, en particulier
37:48sur la question migratoire,
37:50les partis de gouvernement
37:52classiques ont repris à leur compte
37:54l'agenda
37:56des partis de droite extrême et radicale,
37:58dans ces cas-là, autant voter pour le
38:00parti du Premier ministre.
38:02Donc, je pense qu'il y a deux phénomènes différents.
38:04Mais si vous prenez l'Autriche, l'Autriche,
38:06l'extrême droite a quand même été au pouvoir en coalition
38:08avec la droite pendant deux années,
38:10en 2018-2019.
38:12Elle a dû quitter le pouvoir, elle a fait une sortie
38:14de route à cause d'un scandale
38:16vraiment pas piqué des verres.
38:18Et là, elle revient,
38:20elle est à nouveau en tête et tout le monde dit
38:22si elle est en tête maintenant, elle va être en tête
38:24en septembre aux prochaines législatives.
38:26Ah oui.
38:28Alors, tout à l'heure je parlais, je disais
38:30à John, peut-être que c'est le
38:32marqueur d'un changement d'air.
38:34C'est-à-dire que c'est finalement, n'est-ce pas,
38:36ce résultat, un désaveu pour l'Europe
38:38libérale, qui est
38:40défendue comme ça par le président français
38:42et l'avènement, peut-être
38:44définitif ou non,
38:46l'histoire le dira,
38:48d'un nationalisme
38:50illibéral. Alors, je ne sais pas comment dire
38:52ça, mais un peu comme Donald Trump
38:54aux Etats-Unis, quoi.
38:56C'est un désaveu pour
38:58les centristes européens,
39:00qui étaient représentés, en quelque sorte,
39:02par Renaissance.
39:04C'est un désaveu aussi, quelque part,
39:06pour les social-démocrates,
39:08puisque, n'oublions pas qu'ils ont perdu
39:10des voix, mais aussi
39:12dans les pays du Sud, les social-démocrates
39:14ont regressé. En Espagne,
39:16le Parti Socialiste n'arrive qu'à être douzième
39:18aux élections européennes.
39:20Et là, je t'entendais parler,
39:22et je me disais, ok pour les pays du Nord,
39:24ils votent peut-être au moins
39:26vers l'extrême droite,
39:28mais on constate quand même que l'extrême
39:30droite allemande arrive en deuxième position.
39:32Et on constate que là où il n'y avait pas
39:34d'extrême droite importante,
39:36on a des représentants de l'extrême droite
39:38portugaise, qui pour la première fois,
39:40je crois, va au Parlement européen.
39:42C'est pas nombreux, mais c'est pour la première fois.
39:44En Espagne, il y a deux parties
39:46d'extrême droite qui vont aller au Parlement.
39:48Alors ça représente une dizaine
39:50des députés, mais
39:52ça augmente en Espagne aussi,
39:54ça augmente en France,
39:56c'est augmenté en Italie.
39:58Il y a une bascule, effectivement, entre les pays
40:00du Nord et les pays du Sud.
40:02C'est peut-être parce que le clivage
40:04aujourd'hui dans les pays du Sud,
40:06notamment, est très important.
40:08Il y a deux pôles très clairement différenciés
40:10et là, c'est effectivement l'extrême droite qui a profité,
40:12que ce soit au niveau national,
40:14que ce soit au niveau européen, au moins du côté
40:16de l'Espagne, du Portugal, de l'Italie et bien sûr de la France.
40:18Richard Verlis, vous notre Suisse
40:20bien-aimée, notre neutre,
40:22vous voulez jamais vous... Si, à part dans la défense
40:24d'Alexandrie.
40:26On va lui poursuivre.
40:28Qu'est-ce que vous pensez de cette Europe
40:30que vous regardez, de votre lac Clément ?
40:32Alors, moi, j'aimerais
40:34bien être aussi
40:36optimiste que John et Sylvain
40:38mais je ne le suis pas.
40:40Je ne le suis pas parce que je pense que
40:42ce n'est pas un rat de marée,
40:44mais c'est une lame de fond.
40:46Alors, très franchement, est-ce que
40:48la lame de fond, ce n'est pas
40:50inquiétant quand même ? Moi, je pense
40:52que c'est inquiétant. J'ajouterais deux choses.
40:54Quand j'entends John
40:56dire, on a un problème
40:58avec la France, avec l'Italie,
41:00avec l'Allemagne, ben pardon, c'est les trois
41:02pays les plus importants de l'Union Européenne.
41:04Excusez-moi. On n'a pas
41:06de problème, et ce n'est pas du tout
41:08péjoratif ce que je vais dire, on n'a pas de problème
41:10avec la Finlande, on n'a pas de problème
41:12avec... Oui, enfin, on a un problème en France,
41:14en Italie, en Allemagne. Si vous regardez
41:16la carte de l'Allemagne, magnifique
41:18succès électoral des grétiens démocrates,
41:20en Allemagne, de l'Ouest. La carte, elle est
41:22partagée en deux. Toute la partie
41:24Est, elle est dominée, littéralement
41:26dominée par l'AFD. Vous ajoutez
41:28à ça le score de Vox en
41:30Espagne, bref. Et puis on oublie
41:32une chose, c'est que le Parlement Européen,
41:34on a eu quand même tendance, et c'est normal,
41:36c'est la logique après les élections européennes,
41:38à focaliser le regard sur le Parlement Européen.
41:40Mais le Parlement Européen, il est un
41:42élément, un maillon crucial, de plus en
41:44plus important du dispositif
41:46communautaire, mais il y a les gouvernements.
41:48Gouvernement français, Emmanuel
41:50Macron, on en saura plus le 7 juillet,
41:52mais pour l'instant, en grande
41:54difficulté, et peut-être demain,
41:56obligé de composer avec un gouvernement
41:58de droite radicale, je dis bien peut-être.
42:00Gouvernement italien,
42:02Madame Mélanie, ça y est, elle va maintenant pouvoir
42:04sortir du bois. Pour l'instant, elle ne l'avait
42:06pas trop fait, parce qu'elle avait en face d'elle
42:08des adversaires solides. Maintenant, elle a
42:10une légitimité encore plus
42:12importante. Monsieur Scholz,
42:14allemand, il a des législatives en septembre
42:162025, et
42:18il sait que ça va chauffer pour lui.
42:20Donc si ça s'éteint, et voir Madame
42:22von der Leyen, qui est quand même une présidente de la commission,
42:24qui a franchi pas mal de lignes
42:26rouges, qui a politisé cette commission,
42:28qui a fait une campagne
42:30politique, alors c'est un peu peut-être dans l'esprit du
42:32traité Lisbonne, mais quand même c'est un peu problématique,
42:34qui a pris des initiatives, parfois sans
42:36en référer au gouvernement des Etats membres,
42:38bref, si tout ça, messieurs, vous
42:40optimise sur l'avenir de l'Union Européenne,
42:42eh bien, je suis heureux de l'entendre.
42:44Est-ce que je peux juste revenir dans ce...
42:46Oui, je...
42:48je ne dis pas que
42:50je suis optimiste, et je ne dis
42:52pas qu'il n'y a pas de problème.
42:54Il est évident que l'extrême droite
42:56est en train de progresser.
42:58Je dis juste que l'échelle
43:00de ce problème, l'ampleur
43:02de ce problème, n'est
43:04pas pour l'instant tout aussi
43:06énorme qu'on craignait.
43:08Mais juste pour revenir à ce que
43:10Richard a dit,
43:12moi, je pense personnellement
43:14que le vrai
43:16impact de
43:18ces élections européennes,
43:20et on est en train de le voir en
43:22France, le vrai impact
43:24ne sera pas dans le
43:26Parlement. Le Parlement,
43:28la majorité centriste,
43:30elle existe. Il y aura peut-être...
43:32Il faut
43:34quand même parler un petit peu de quel centre.
43:36Le centre de
43:38gravité, le centre,
43:40les parties centristes,
43:42sont eux-mêmes de plus
43:44en plus à droite.
43:46Dans
43:48beaucoup de pays en Europe, il y a des parties
43:50de centre droite qui ont
43:52entré dans les coalitions,
43:54signé des pactes, etc.,
43:56avec des parties d'extrême droite. Donc le centre,
43:58il bouge. Mais pour l'instant,
44:00l'impact, il n'est pas
44:02dans le Parlement. Il est surtout dans
44:04les capitales nationales
44:06et surtout
44:08de ces capitales
44:10Paris et Berlin.
44:12Là, vous avez...
44:14Richard a complètement raison de le dire.
44:16C'est le moteur traditionnel
44:18de l'Union européenne.
44:20Emmanuel Macron, il est extrêmement
44:22fragilisé. Et en Allemagne,
44:24même
44:26si l'AFD, l'extrême droite,
44:28n'a pas fini, n'a pas gagné,
44:30il a quand même...
44:32L'AFD a quand même fait un score supérieur
44:34à tous les trois partis
44:36de la coalition de Love Scholes.
44:38Je vous rappelle juste qu'il y a
44:40trois semaines, en Europe, on s'écharpait
44:42plutôt sur ça.
44:44...
44:46...
44:48...
44:50C'était l'Eurovision.
44:52Emporté par qui ?
44:54Par un Suisse. On vous remercie.
44:56Merci de nous rappeler cette humiliation.
44:58Aujourd'hui, c'est le début
45:00de l'Euro de foot.
45:02Sur RTL, vous pensez bien que ça.
45:04J'ai mis mon T-shirt et j'ai mis mon...
45:06Il y a Boris qui nous fait des grands signes.
45:08On parle de l'image de la France,
45:10justement, au moment des JO, au moment de l'Euro,
45:12avec cette histoire en plein coeur
45:14de l'Europe et aux yeux du monde.
45:16A tout de suite sur RTL.
45:18RTL. Remaking France.
45:20Avec Anaïs Bouton.
45:22Jusqu'à 20h.
45:24Ils refont la France sur RTL.
45:26Anaïs Bouton. Et avec moi, Richard Verlier,
45:28Juan Rosé Dorado, John Ellé, Sylvain Khan
45:30qui est spécialiste de l'histoire de l'Europe
45:32et prof à Sciences Po. Alors les amis, je vous le disais
45:34tout à l'heure, vous savez
45:36qu'aujourd'hui, la justice
45:38examinait le fait
45:40que Éric Ciotti ait été viré
45:42des LR. Il y avait deux avocats
45:44qui réclamaient chacun
45:46de dire, c'est moi qui défend
45:48les LR, etc. Le verdict
45:50est tombé.
45:52L'exclusion d'Éric Ciotti
45:54et de la présidence de LR a été
45:56invalidée par la justice.
45:58Réaction d'Éric Ciotti.
46:00Une évidence pour moi,
46:02je n'avais pas de doute tellement ce qui a été fait
46:04était quelque part
46:06assez grossier. La justice a parlé,
46:08elle a dit le droit,
46:10on ne peut pas faire n'importe quoi,
46:12on ne peut pas faire du bricolage,
46:14voilà, donc maintenant
46:16place à la campagne et place
46:18à cette alliance des droites
46:20que j'ai voulu pour
46:22que demain nous battions l'extrême gauche.
46:24Sylvain Khan, on se disait
46:26tout à l'heure que finalement,
46:28enfin, redites
46:30ce que vous disiez, Richard.
46:32Redites-le à Sylvain.
46:34Je disais qu'Éric Ciotti d'un point de vue
46:36électoral dans la configuration d'un scrutin
46:38majoritaire en France, sa posture
46:40elle est compréhensible et que
46:42son alliance qui consiste à
46:44aller rejoindre la force motrice
46:46du moment qui est l'extrême droite,
46:48elle peut se comprendre.
46:50C'est un éclaircissement en réalité,
46:52c'est ce qu'Emmanuel Macron a appelé de ses voeux,
46:54non ?
46:56Ça peut se comprendre, c'est très intéressant
46:58le débat qu'il y a actuellement au sein de LR,
47:00c'est-à-dire qu'en gros,
47:02effectivement, de toute façon Éric Ciotti
47:04il fait partie de cette
47:06tendance, on va dire,
47:08de LR, l'ancienne UMP
47:10quand même, l'ancien RPR
47:12qui peut-être
47:14un peu à la manière de Pasqua,
47:16Pasqua avait une autre envergure
47:18quand même, une autre stature en tous les cas,
47:20considérait
47:22que oui, effectivement, il pouvait y avoir
47:24en termes de valeur
47:26un certain nombre de points
47:28communs avec l'extrême droite.
47:30En même temps, Pasqua, sauf erreur de ma part,
47:32a toujours été très très clair sur le fait
47:34qu'il ne pouvait pas y avoir d'alliance
47:36d'aucune façon entre
47:38un parti gaulliste
47:40et un parti d'extrême droite. Je veux dire,
47:42Pasqua, il a combattu l'extrême droite
47:44quasiment physiquement.
47:46Donc, de ce point de vue-là,
47:48il me semble que ce que dit Richard,
47:50c'est que Ciotti fait un
47:52calcul qu'on pourrait appeler
47:54tactico...
47:58Oui, c'est une recomposition
48:00qui est appelée.
48:02Mais quel est l'avenir du reste de la droite ?
48:04C'est ma question, c'est la question qu'on s'est posée.
48:06Ok, Ciotti va à l'extrême droite,
48:08mais les autres, quel est leur avenir ? Comment ils vont
48:10revenir au pouvoir ?
48:11Il y a deux manières de voir l'avenir quand on est un parti
48:13politique dans une démocratie parlementaire.
48:15Soit on considère que la priorité des priorités
48:17c'est d'arriver au pouvoir ou de revenir au pouvoir.
48:19Auquel cas, on peut faire des alliances
48:21dont on va dire très rapidement
48:23qu'elles sont tactiques et qu'elles peuvent être
48:25contraires à un système de valeur.
48:27Mais il y a des partis qui peuvent considérer
48:29que ça arrive dans l'histoire
48:31que le plus important, c'est de rester
48:33fidèle à ses principes, quitte à
48:35rester dans l'opposition pendant des années.
48:37Et là, c'est quand même un peu ça le choix
48:39qui est fait. Et ce qui a été dit...
48:41Vous ne seriez pas un peu normand, Sylvain Kahn ?
48:43Nini ?
48:45Je ne dis pas Nini, je dis juste qu'il y a
48:47deux manières de voir les choses. Et je pense
48:49que les électeurs de
48:51LR, il y en a qui vont
48:53vraiment être face à un dilemme en réalité.
48:55Après, ce qu'on peut voir aussi, c'est que
48:57les électeurs de LR
48:59votent différemment selon les endroits où ils habitent.
49:01Les électeurs LR
49:03du Sud-Est, c'est pas
49:05les mêmes que ceux de l'Est, c'est pas les mêmes que ceux du
49:07Sud-Ouest, c'est pas les mêmes que ceux de Bretagne.
49:09Et Ciotti, on peut quand même le dire.
49:11Lui, il veut faire une alliance
49:13parce qu'il veut
49:15garder son siège de député et il veut
49:17prendre la mairie de Nice.
49:19C'est un fait tout aussi objectif.
49:21Est-ce qu'il y a un exemple en Europe
49:23d'un parti de centre-droite
49:25qui est sorti
49:27plus fort
49:29d'une alliance
49:31avec l'extrême-droite ?
49:43C'est Jean-Mahiel Pen qui l'a dit.
49:45Les électeurs préfèrent
49:47l'original à la copie.
49:49Et quasiment
49:51toujours, en tant
49:53que parti traditionnel
49:55de centre-droite,
49:57on souffre
49:59d'une alliance avec l'extrême-droite.
50:01Mais c'est quand même une recomposition
50:03de la politique
50:05en Europe et
50:07nationalement dans les pays d'Europe.
50:09Nationalement, sans aucun
50:11doute. Ce qui est certain, c'est que
50:13dans les semaines à venir, dans les mois à venir,
50:15nous allons voir à nouveau
50:17partis républicains puisqu'il est certain
50:19que les cadres des partis républicains
50:21qui ont dit non, les leaders du parti républicain
50:23qui ont dit non à Ciotti, ne vont pas continuer
50:25dans cette formation. Ils vont
50:27aller vers un nouveau parti.
50:29Tu as rappelé tout à l'heure
50:31l'UMP,
50:33il y a l'ER, et avant c'était
50:35l'ORPR. Donc il va y avoir un nouveau
50:37parti en Espagne. On l'a vu
50:39quand le parti populaire
50:41était hégémonique parce qu'il n'y avait pas
50:43d'extrême-droite. En fait, l'extrême-droite était à l'intérieur
50:45du parti populaire quand
50:47cette extrême-droite est sortie du parti.
50:49Alors ça a été très compliqué, ça l'est toujours
50:51pour les conservateurs espagnols.
50:53Allez, on fait une petite pause et puis on va parler de l'image de la France
50:55parce que c'est quand même très intéressant d'avoir
50:57vos opinions. A tout de suite sur RTL.
50:59RTL.
51:01Ils refont la France.
51:03Avec Anaïs Bouton.
51:07Jusqu'à 20h.
51:09Ils refont la France.
51:11Sur RTL.
51:15Et oui, avec moi,
51:17Marie-Hélène Verlirond-Rosé-Dorado, John Henley, Sylvain Kahn
51:19qui est spécialiste de l'histoire de l'Europe et professeur
51:21de Sciences Po. Vous savez ce que c'est que cela, messieurs, cette musique-là ?
51:25C'est l'hymne des JO. Parce que figurez-vous,
51:27on l'a oublié. Mais
51:29le 26 juillet, youhou,
51:31c'est les JO. Alors,
51:33la France s'apprête à accueillir
51:35le monde. Le succès
51:37enregistré par l'ERN lors des élections
51:39européennes du 9 juin dernier
51:41a des répercussions à Paris, évidemment,
51:43mais à Bruxelles, évidemment aussi.
51:45Toute l'Europe, voire
51:47le monde, reste stupéfait
51:49devant l'ampleur du désaveu
51:51infligé au président français.
51:53Que pensent les
51:55Européens, Sylvain Kahn ?
51:57Je pense que les Européens, en tous les cas,
51:59les collègues de Macron ou la classe politique
52:01européenne, est plus
52:03ébranlé par la décision
52:05d'Emmanuel Macron de dissoudre
52:07que par sa défaite électorale.
52:09Parce que la défaite électorale,
52:11ça fait partie du jeu démocratique
52:13et démocratie parlementaire.
52:15Et donc, tous les collègues de Macron,
52:17ils ont connu des hauts et des bas.
52:19Ils ont gagné des élections, ils sont arrivés au pouvoir.
52:21Et d'ailleurs, Macron,
52:23Renaissance, n'est pas le seul
52:25parti au pouvoir à
52:27reculer aux élections européennes, qui peuvent être considérées
52:29comme des élections intermédiaires, où justement
52:31les électeurs
52:33se défoulent, entre guillemets.
52:35Par contre, la décision de
52:37dissoudre, avec
52:39tout le monde et
52:41toutes les projections qui laissent entendre
52:43que le Rassemblement National va
52:45augmenter considérablement son nombre de députés
52:47à l'Assemblée Nationale, et que peut-être même
52:49il pourrait avoir une majorité
52:51absolue ou quasi-absolue
52:53avec un gouvernement de cohabitation
52:55où le locataire de Matignon serait issu du
52:57RN. Alors ça,
52:59ça, vraiment, ça interpelle
53:01les collègues de Macron, à la fois
53:03c'est-à-dire, ils ne se disent pas du tout
53:05« Ah, qu'est-ce qu'il est courageux de jouer au poker
53:07et de faire tapis ! » Non.
53:09L'inquiétude, notamment en Pologne,
53:11en Estonie, en Finlande...
53:13Ah, ceux qui ont des frontières avec
53:15la Russie, par hasard.
53:17Oui, enfin, la Pologne n'a pas
53:19de frontières. Non, mais enfin, les autres, oui.
53:21Non, mais ceux qui sont, on va dire, au contact.
53:23Mais il n'y a pas que,
53:25disons, dans tous les pays, et c'est quand même
53:27l'écrasante majorité des gouvernements,
53:29où on pense que c'est très important de soutenir
53:31l'Ukraine et de sanctionner la Russie,
53:33là tout le monde se dit « Mais si Bardella et le RN
53:35arrivent au gouvernement, mais quelle
53:37va être la politique russe et quelle va être la politique
53:39ukrainienne de la France ? » Gros point d'interrogation.
53:41Sans même parler du fait que
53:43que va-t-il se passer
53:45du point de vue du budget,
53:47des finances... Bon, voilà.
53:49C'est un peu ça qui
53:51surprend et qui peut-être inquiète
53:53les collègues de Macron.
53:55On voit déjà, Richard Verlix, qu'il y a une conséquence sur les marchés.
53:57Oui, les marchés sont
53:59inquiets, les marchés sont turbulents,
54:01la bourse de Paris ne va pas très bien.
54:03Alors, je ne crois pas, cela dit, qu'il faut accorder
54:05une importance démesurée
54:07au soubresaut des marchés
54:09parce que les fondamentaux de la France
54:11n'ont pas changé en deux jours.
54:13Il ne faut pas exagérer, mais oui, il y a
54:15une inquiétude, à mon avis, devant une situation
54:17non maîtrisée. C'est ça,
54:19au fond. C'est un peu ça que dit Sylvain.
54:21C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron, c'est de l'aventurisme
54:23politique. Par sa décision,
54:25par la rapidité de sa décision,
54:27on en a parlé, et par le fait qu'on
54:29coince des élections à une campagne très courte
54:31juste avant les Jeux Olympiques. Bref, ça,
54:33c'est un élément angoissant
54:35et personne n'aime l'angoisse, d'une manière
54:37générale, ni les électeurs, ni les
54:39marchés, ni les collègues de Macron.
54:41Il est démonétisé, le président Macron, en Europe
54:43parce qu'il était le leader de cette Europe,
54:45quand même, Édouard Rosé-Dorado.
54:47Il était très influent,
54:49il avait beaucoup d'impact.
54:51Est-ce que vous croyez qu'il est maintenant...
54:53Il inspire la défiance ?
54:55Il inspire la défiance parce qu'effectivement,
54:57rien ne est maîtrisé, parce que personne
54:59ne comprend cette dissolution, parce qu'effectivement,
55:01comment on ne maîtrise rien, on ne sait pas où on va.
55:03Donc, je vois très mal
55:05que maintenant, les présidents...
55:07Je pense tout de suite au président espagnol
55:09qui fait ami-ami avec Emmanuel Macron,
55:11mais maintenant, peut-être qu'il va se poser la question
55:13avant de venir le saluer, justement
55:15parce qu'on ne sait pas où on va.
55:17Parce que la photo que nous allons voir
55:19le 8 ou le 26
55:21au début des Jeux Olympiques,
55:23c'est quoi ? C'est Macron et Bardella juste à côté ?
55:25Est-ce qu'on se rappelle ? Est-ce que c'était
55:27la cohabitation avec Chirac ?
55:29Chirac est toujours à côté.
55:31Juspin, dans toutes les réunions, dans tous ses déplacements
55:33à Bruxelles, partout, il y avait
55:35Juspin à côté. C'était l'ombre.
55:37Et ça va être ça, l'image
55:39de la France. Il y a beaucoup des pays
55:41et notamment l'Espagne qui ne va pas vouloir ça.
55:43Attendez, Sylvain Khan ?
55:45Ça, je crois que c'est plus possible
55:47aujourd'hui. C'est-à-dire que maintenant,
55:49au Conseil européen, depuis 2008 si je ne me trompe pas,
55:51il ne peut y avoir
55:53au Conseil européen, c'est-à-dire là où se
55:55réunissent les chefs d'État et de gouvernement,
55:57il ne peut y avoir qu'un représentant
55:59par État. Et la logique de la
56:01Vème République, sa pratique,
56:03c'est quand même que la politique européenne,
56:05la politique étrangère, la politique
56:07de défense, c'est du domaine réservé.
56:09Qu'est-ce qu'il peut-il faire ?
56:11Qu'est-ce qu'il peut-il faire dans un Conseil européen ?
56:13Il est tout seul, oui. Et alors ?
56:15Est-ce qu'il peut prendre des décisions ?
56:17Il va être désavoué dès qu'il va sortir du Conseil ?
56:19Je ne sais pas
56:21si les Français ont envie
56:23qu'un Premier ministre de cohabitation,
56:25quel que soit son parti, conteste l'autorité
56:27du Président quand il est à l'étranger.
56:29En tout cas, le Président est au G7,
56:31il est à l'étranger dans l'Italie, et il parle d'un moment
56:33gravissime pour le pays.
56:35Tant et si bien que, Richard, vous nous avez suggéré
56:37de l'embaucher comme commentateur de la vie.
56:39C'est Juan Rosé qui a suggéré
56:41l'embaucher.
56:43En tant que
56:45Britannique,
56:47venant d'un pays qui a donné
56:49depuis huit ans un spectacle
56:51d'un chaos politique
56:53total,
56:55on est quand même assez canton.
56:57De nous passer la balle ?
56:59C'est gai.
57:01Un pays où on a organisé des élections.
57:03Comme on dit à Anaïs, on dit
57:05perfidalbion.
57:07C'est sur ces mots de la perfidalbion
57:09que nous nous quittons.
57:11Vous allez, vous le savez, vivre du foot,
57:13boire du foot, manger du foot
57:15sur RTL pendant tout cet
57:17euro magnifique. J'ai mis mon
57:19T-shirt. Retrouvez la web radio RTL Euro
57:2124 heures sur 24
57:23jusqu'au 14 juillet avec
57:25toute la rédac foot. Eric Silvestro,
57:27Florian Gazan, Jean-Michel Rascol,
57:29tous les correspondants, Philippe Sanfourche,
57:31Morad Djabari, Yannick Collant, Baptiste Durieux
57:33et Alain Boghossian, champion du monde
57:3598 qui sera le consultant
57:37d'RTL. Et ça va nous
57:39faire beaucoup de bien de voir
57:41tous les matchs de Laurent en direct, commenter
57:43les débats, toute l'actu
57:45de nos bleus marqués
57:47à la culotte, minute par minute
57:49par notre équipe. Voilà, dans un instant.
57:51Donc, vous retrouvez RTL Foot avec
57:53Eric Silvestro pour le match
57:55d'ouverture de l'Euro Allemagne-Ecosse.
57:57Merci, messieurs !

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