• il y a 6 mois

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcription
00:00Avec Jean-Michel Salvatore et Raphaël Stainville pour commenter l'actualité.
00:06On va écouter Emmanuel Macron qui est en marge du géchette à prononcer des mots.
00:13Alors on ne va pas l'écouter tout de suite parce qu'on ne l'a pas encore.
00:16Mais il a dit « je l'ai pris pour moi ». C'est une forme de mea culpa d'Emmanuel Macron assez inédite.
00:22Ça ne m'a pas fait plaisir dimanche.
00:24Ça fait 7 ans que je travaille comme un fou pour que le pays aille mieux, que les réformes avancent.
00:28Donc je l'ai pris pour moi.
00:30Pour cette majorité.
00:31Ça ne m'a pas fait plaisir évidemment que ça m'a touché.
00:34J'ai dit qu'on doit absolument redemander aux Françaises et aux Français de clarifier.
00:39Et leur dire aussi qu'on a compris qu'il y a des choses qui vont changer.
00:41On a compris ce qu'ils disaient sur le ras-le-bol, des questions d'insécurité, d'immigration.
00:46Il faut aller plus vite, plus fort.
00:47Il faut des choses maintenant massives.
00:49Ça doit changer.
00:50Plus fort.
00:50Raphaël Stainville, « Plus fort, faster, better, stronger ».
00:53C'est une chanson des Daft Punk je crois.
00:55Est-ce que c'est Emmanuel Macron baissant casque ?
00:59C'est étonnant qu'il en revienne presque immédiatement à cette question de l'immigration.
01:03Sachant qu'une loi a été votée il y a encore très peu de temps.
01:07Que lui-même l'a contestée devant le Conseil constitutionnel.
01:11Parce qu'elle avait été votée avec le soutien des députés du Rassemblement national.
01:17Je trouve que c'est un peu se tirer une balle dans le pied.
01:20Ou plutôt, ça souligne le fait qu'en campagne,
01:23généralement les politiques, notamment du centre et de droite,
01:28en viennent à finalement emprunter les mots et les thématiques du Rassemblement national ces dernières années.
01:36Pour tenter, sans grand succès il faut l'avouer,
01:39de séduire, d'amadouer l'électorat populaire.
01:43Jean-Michel Salvatore ?
01:44Moi je pense que là il est en train de réaliser
01:47que le coup qu'il a essayé de faire avec la dissolution ne marche pas.
01:52C'est le contre-coup.
01:54Et il se dit, faute avouée sera peut-être à moitié pardonnée.
02:00Parce qu'il voit bien que le chemin de croix commence.
02:02Le coup de torchon, il n'a pas eu l'effet escompté.
02:06Il y a eu un effet de sidération parce que les français ne s'attendaient pas du tout à ça.
02:10Mais cette surprise finalement n'a pas été bénéfique.
02:14Il n'y a pas eu de sursaut.
02:15Alors que Attal en parle depuis longtemps.
02:18Il n'y a pas eu de sursaut, il y a eu de l'accélération,
02:20il y a eu une certaine colère, il y a eu de l'incompréhension.
02:22Et il se rend compte aussi que son camp ne le suit plus tout à fait.
02:26Quand on voit que par exemple François Bayrou, Gabriel Attal,
02:30Edouard Philippe lui demandent de ne plus trop parler.
02:32Parce qu'il voit bien que plus Macron parle,
02:35moins c'est bon pour le camp présidentiel.
02:38Il ne peut pas s'empêcher, on l'a encore entendu.
02:39Ce qu'on vient d'entendre c'est au G7.
02:41Mais souvenez-vous que lundi il était question
02:45qu'il prenne la parole trois fois par semaine.
02:47Donc si vous voulez, il est en train de se rendre compte
02:49que ça ne fonctionne pas.
02:51Ensuite on va voir, l'élection est dans 17 jours.
02:55Mais il voit bien que ça ne marche pas,
02:57qu'il n'y a pas cet effet qu'il a escompté.
02:59Et donc c'est le début d'un chemin de croix qui va être long.
03:02Chemin de croix, et la croix elle est portée par Gabriel Attal
03:04qui est parti en campagne à boulogne sur mer,
03:06tout sourire, avec l'énergie qu'il a,
03:09enfin en tout cas ce qu'il en reste, Raphaël Stainville.
03:11C'est l'énergie du désespoir pour cette majorité,
03:15pour ces ministres qui doivent subir cette dissolution
03:21et cette campagne qu'ils n'avaient pas prévue.
03:23Bien évidemment que c'est un véritable chemin de croix
03:26qui s'ouvre devant eux.
03:28Juste une petite parenthèse,
03:30sur Emmanuel Macron, il parle tout le temps,
03:32mais en l'occurrence il y a une règle non écrite
03:34mais qui jusqu'à présent prévalait,
03:38c'est qu'il voulait que le chef de l'Etat à l'étranger
03:41ne s'exprime pas sur la politique intérieure.
03:43On voit qu'Emmanuel Macron, en toutes circonstances,
03:47ne peut pas s'empêcher d'intervenir
03:49et de saisir la moindre opportunité qu'il a
03:53pour s'épancher, pour parler, pour essayer de convaincre.
04:00Et c'est ce qui explique aussi qu'il fasse ce mea culpa,
04:03c'est-à-dire qu'il s'est tellement engagé dans cette campagne des européennes
04:07qu'il ne peut pas non plus s'exonérer d'une immense part de responsabilité
04:11dans les chèques de la majorité.
04:13Dans les chèques de la majorité qui aujourd'hui...
04:15Il y a eu quand même cette grande conférence de presse cette semaine
04:17où Emmanuel Macron a stigmatisé les deux fronts
04:23qui sont en train de se préparer,
04:27c'est-à-dire d'un côté cette alliance RN-LR
04:31avec le putsch, ou en tout cas la sortie d'Eric Ciotti
04:35pour rejoindre le RN contre une majorité de ses congénères des Républicains
04:42et puis de l'autre côté ce front populaire
04:44dont on voit les conséquences et dont on vient de parler avec Léon Desfontaines
04:47c'est-à-dire que l'exercice présidentiel
04:49lors de cette conférence de presse Jean-Michel Salvatore
04:52ça a été de stigmatiser ces deux fronts.
04:54Oui mais c'est normal, c'est la campagne.
04:56Donc il y a trois pôles,
04:58il y a le pôle central qui l'incarne,
05:02il y a le pôle de droite et le pôle de gauche.
05:07Donc c'est assez normal que finalement
05:09il fait campagne et donc il attaque les autres.
05:11Jean-Michel, il allume le feu et il dit
05:13regardez c'est pas bien qu'il y a le feu.
05:15Ce qui m'a surtout frappé hier c'est que
05:17il n'a rien annoncé de nouveau.
05:19En fait il a fait une conférence de presse
05:21qui ressemblait beaucoup à celle qu'il avait faite il y a quelques semaines
05:23avec toujours les mêmes thèmes.
05:25Alors il a essayé certains trucs
05:27mais qui ne renversent pas la table.
05:29Un débat sur la laïcité, ok très bien
05:31mais bon est-ce que ça renverse la table, c'est trop tard.
05:33L'interdiction du portable pour les moins de 11 ans,
05:35bon c'est sympathique
05:37mais est-ce que c'est du niveau d'une grande élection
05:39où se joue quand même une grande partie
05:41de l'avenir du pays.
05:44La suppression de l'échelon territorial, ok
05:47mais là ça fait grosse ficelle.
05:49Il est hors sol en disant ça ?
05:51En fait je pense qu'il continue à penser
05:55qu'il a les bonnes recettes, qu'il a la compétence,
05:57qu'il a la vision
05:59mais il n'empêche c'est plus ce que les gens veulent
06:01et on l'a bien vu d'ailleurs quand il y a eu le débat
06:03entre Bardella et Attal.
06:05Quand on regardait ce débat incontestablement
06:07Attal était meilleur, il connaissait mieux les dossiers
06:09notamment parce qu'il est au pouvoir
06:11il avait réponse à tout
06:13Bardella sur la forme
06:15sur le fond était peut-être moins bon
06:17mais quand on a interrogé les Français
06:19pour leur demander qui a gagné, les Français ont dit
06:21on a préféré Bardella.
06:23Ce qui prouve que la compétence n'est pas forcément
06:25l'argument d'autorité
06:27pour ceux qui votent
06:29il y a aussi des questions de conviction et des questions
06:31peut-être un peu plus irrationnelles
06:33et c'est ça que Macron ne comprend pas.
06:35Macron reste dans la rationalité
06:37alors que finalement il se joue quelque chose de peut-être
06:39beaucoup plus irrationnel.
06:41Le Président a évoqué ces deux extrêmes
06:43Jean-Michel Salvator
06:45évoquait ces trois blocs
06:47qui semblent dessiner le paysage français
06:49mais est-ce qu'on est bien sûr
06:51qu'il y a encore trois blocs ?
06:53J'ai l'impression qu'on assiste, bon gré mal gré
06:55à une nouvelle bipolarisation de la vie politique
06:57j'en voudrais pour preuve
06:59cette carte
07:01publiée
07:03notamment par Le Figuero
07:05et cette projection sur les législatives
07:07si on devait
07:09s'en référer au score
07:11des européennes
07:13il y aurait 536 duels
07:15entre le Rassemblement National
07:17et le Front Populaire
07:19ou la Nupes 2
07:21Donc un vrai clivage gauche-droite
07:23Il y a trois tiers
07:25mais ce ne sont pas des tiers
07:27qui sont égaux entre eux
07:29J'en suis bien d'accord
07:31mais j'ai l'impression
07:33qu'il y a une rive droite, une rive gauche
07:35et au milieu coule la majorité
07:37Moi je ne suis pas tout à fait d'accord
07:39quand on voit ce qui se passe
07:41avec la France Insoumise et la gauche
07:43les négociations dont on a parlé
07:45avec le Front Populaire
07:47on voit bien qu'il va y avoir qu'une partie des électeurs de Glucksmann
07:49qui n'iront pas voter pour des candidats
07:51LFI, c'est une évidence
07:53et qui à mon avis soit resteront chez eux
07:55soit voteront pour
07:57le Parti Central
07:59J'imagine que ce sera le sens aussi
08:01de l'intervention de François Hollande ce soir

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