Astrid Panosyan-Bouvet, députée sortante Renaissance de Paris et candidate à sa réélection, est l'invitée de BFM Story ce jeudi.
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00:00Je ne vais pas parler au nom du Président de la République, je constate juste que ce moment, qui devait être celui de la clarification, de la respiration démocratique, risque peut-être d'abîmer plus encore notre démocratie.
00:13Je le dis avec beaucoup de gravité, beaucoup de tristesse, bien que député de la majorité et reconcourant pour la fonction de député.
00:26D'abord parce qu'il y a dissolution et dissolution, et c'est normal de pouvoir recourir au peuple en cas de blocage, ça fait partie de l'esprit de la Ve République.
00:34Mais comme ça, au lendemain d'une élection, le score même d'une élection, quelques mois, exactement, laissez-moi terminer monsieur, quelques semaines avant les Jeux Olympiques où nous allons accueillir le monde,
00:46près de deux ans où nous avions une majorité relative, où nous avions une occasion historique pour justement créer les conditions de cette coalition.
00:54Parce que c'est quelque part ce que nous ont demandé les Français en 2022. C'était comme une élection de mi-mandat, un mois après les élections présidentielles, qui a donné une majorité relative.
01:05Et donc nous avions, et moi je l'ai constaté aussi tous les jours à l'Assemblée nationale, des hommes, des femmes de bonne volonté, OPS, ALR, avec lesquels on aurait pu travailler.
01:15Et ça ne s'est pas fait, on a préféré faire du texte par texte, avec le risque de créer ce manque de lisibilité.
01:21Donc vous regrettez ces dissolutions ? Soyons clairs, vous avez un langage de vérité là.
01:25Ce que je regrette c'est qu'on n'ait pas saisi l'occasion historique de faire une coalition en 2022.
01:32Et là je constate avec beaucoup de tristesse, il y a beaucoup de gens qui... Oui, la responsabilité est partagée.
01:37Mais après il y a ce qu'on propose et ce qu'on met sur la table quand on est aux positions de force, on a quand même une responsabilité.
01:42Et là moi je constate avec beaucoup de tristesse...
01:44La majorité n'a pas mis assez sur la table ?
01:47Je ne sais pas, moi je n'étais pas dans les négociations.
01:49Mais je pense que ces circonstances en 2022, où un mois après une élection présidentielle, nous ne sommes qu'en majorité relative,
01:55nous avions une obligation, peut-être plus forte, d'instaurer enfin cette culture de la coalition et de la compromis.
02:01Et on est en train de payer ça ?
02:02Et on est en train de le payer, et on est en train de le payer.
02:04Et moi je constate avec beaucoup de tristesse ce qui est en train de se passer.
02:08Certains peuvent se réjouir de la déliquescence et du drama qu'on voit là avec les LR,
02:13où le PS s'essuyait sur la question de l'antisémitisme en signant effectivement un ranaccord où il y a NPA,
02:21et naturellement la LFI.
02:23Ou le Figaro, le Figaro avec les propos d'Alexis Bréziers ce matin.
02:27Moi c'est un journal que j'ai plaisir à lire, le Figaro.
02:30Et s'ils ont déjà rappelé ce qu'a dit Alexis Bréziers qu'on n'a pas suivi ?
02:33Le Figaro c'était à la pointe du combat Dreyfusard au début du XXe siècle.
02:37Et qui a étalé dans le sens de Ciotti.
02:41Donc moi je constate avec beaucoup de chagrin ce qui est en train de se passer.
02:45Et je pense qu'il faut, pour reprendre les propos de Manuel Valls,
02:49qu'il faut que tout le monde se ressaisisse.
02:51Tout le monde se ressaisisse parce qu'on est en train de voir par nous-mêmes
02:55que l'état de droit, la démocratie, c'est pas quelque chose d'immuable comme ça,
02:59c'est quelque chose de fragile.
03:01On est en train de voir que la sécurité collective depuis l'invasion en Ukraine,
03:06c'est quelque chose de fragile également.
03:08Et il faut qu'on se ressaisisse parce que le moment il est grave, tout simplement.
03:12Donc là moi je fais campagne.
03:14Et vous êtes quand même candidate à votre...
03:16Et bien sûr, je me suis posé la question.
03:18Avec le visage du Président de la République ?
03:20Je me suis posé la question, mais bien sûr, bien sûr.
03:22Plutôt Gabriel Attal ou Macron ?
03:25Je vais faire campagne pour les valeurs...
03:29Parce qu'il y a des députés qui choisissent,
03:31qui préfèrent avoir par exemple Gabriel Attal qu'Emmanuel Macron.
03:33Moi je crois encore aujourd'hui à quelque chose qui va d'Edouard Philippe,
03:38Gabriel Attal et d'autres.
03:40Mais sur votre règle de campagne, il y aura qui, il y aura quoi ?
03:43Vous savez quoi ? Je ne suis pas encore là.
03:45Je vais encore y travailler.
03:47Mais vous savez, moi à l'Assemblée nationale,
03:49j'ai réussi avec un collègue LR,
03:51je lui souhaite vraiment bonne chance dans les Vosges,
03:54un autre PS dans La Moselle,
03:56on a créé un groupe de travail qui s'appelle Travail en commun,
03:58où on se dit, on n'a pas les mêmes histoires,
04:01on n'est pas là pour être dans le monde des déplacements,
04:03on ne pense pas en commun, mais on a envie de faire des choses ensemble.
04:06Et on était en train de déposer une proposition de loi,
04:09après avoir consulté...
04:10Donc c'est du gâchis ?
04:11Je pense que c'est du gâchis.
04:12Donc vous en voulez au Président de la République ?
04:14Je pense qu'il y avait un autre chemin.
04:16Je crois qu'on a compris.
04:17D'accord.
04:18Tout simplement.