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Éric Zemmour, président de Reconquête, annonce l'exclusion de Marion Maréchal, tête de liste aux élections européennes, après son soutien affiché à la coalition des droites

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00:00 - Bonsoir Éric Zemmour, président de Reconquête.
00:03 On est ravis de vous accueillir sur ce plateau.
00:05 - Merci de m'avoir invité.
00:06 - Parce qu'on se demande ce soir si votre parti n'est pas en train d'imploser
00:11 depuis les déclarations de Marion Maréchal,
00:14 qui a été tête de liste pour les européennes de Reconquête,
00:18 élue eurodéputée, qui a donc fait cette déclaration.
00:23 - Éric Zemmour a décidé, malgré notre opposition,
00:26 de présenter le maximum de candidats contre cette coalition des droites
00:29 dans toute la France,
00:31 prenant ainsi le risque de faire perdre cette inédite espérance
00:35 de battre Emmanuel Macron et l'extrême gauche.
00:39 Cette décision est une triple faute.
00:42 Nous ne pouvons pas passer à côté de cette opportunité inédite,
00:46 historique, de permettre la victoire du camp national.
00:50 C'est pourquoi nous refusons le principe de candidature de division
00:54 à l'occasion de ces élections législatives.
00:56 - Avec nos parlementaires Guillaume Pelletier, Nicolas Bay et Laurence Trochu,
01:02 j'appelle à soutenir partout en France,
01:06 dans toutes les circonscriptions de France,
01:08 les candidats uniques de la coalition des droites.
01:12 - Pardon pour l'expression, mais effectivement,
01:14 est-ce qu'elle vous lâche ce soir ?
01:18 - Je vais vous répondre.
01:20 D'abord, je tiens à dire, essayez de remettre en perspective
01:22 ce qui se passe en une minute, parce que, vous savez,
01:26 les gens ne sont pas forcément intéressés par la vie interne des partis politiques.
01:32 Nous avons le président de la République qui a décidé de dissoudre l'Assemblée nationale.
01:38 Et de ce fait, il n'était pas obligé.
01:40 Et de ce fait, il y a une espèce de remise en cause,
01:44 de décomposition, comme vous l'avez dit vous-même, de la vie politique nationale.
01:50 À gauche, vous avez remarqué, vous aurez remarqué,
01:53 que tout le monde se met ensemble,
01:56 oubliant les invectifs passés, les accroissements terribles,
02:01 les deux gauches irréconciliables, etc.
02:04 Parce que la gauche, elle, elle sait s'unir, elle sait se rassembler.
02:08 Et elle connaît la logique des institutions et du scrutin majoritaire à deux taux.
02:14 Le bloc macronien central, lui aussi, vaille que vaille,
02:18 même si beaucoup sont furieux contre la décision du président de la République,
02:21 mais ça s'encle.
02:22 Et puis, il y a la droite ou les droites, comme il y a les gauches,
02:28 qui essayent et ne parviennent pas pour l'instant à se rassembler.
02:34 Vous savez, je me permets de prendre à témoin Bruno Jeudy et Anna Cabana,
02:40 car j'étais leur collègue il y a quelques années.
02:43 Ils savent, je pense, que j'ai écrit un livre, il y a à peu près 25 ans,
02:48 en 1998, qui s'appelait "Le livre noir de la droite",
02:51 et dans lequel j'expliquais déjà exactement cela.
02:56 C'est-à-dire que la droite avait été brisée par l'habileté diabolique de François Mitterrand.
03:01 J'avais appelé ça le piège de Mitterrand.
03:04 Et qu'elle, au nom de présupposés moraux que la gauche avait elle-même inventés,
03:10 les droites ne se rassemblaient jamais,
03:12 puisqu'on avait ostracisé le Front National devenu le Rassemblement National.
03:16 Et je plaidais, il y a 25 ans, pour la rupture de ce cordon sanitaire.
03:21 Je me souviens au grand dame, par exemple, de Bruno Jeudy ou d'Anna Cabana,
03:25 et de tous mes collègues d'ailleurs de l'époque.
03:27 Je ne leur en tiens pas grief, ils ont bien le droit d'avoir cette opinion.
03:31 Mais je veux simplement préciser d'où je viens dans cette histoire.
03:35 Moi, ça fait 25 ans que je défends la rupture de ce qu'on appelle le cordon sanitaire
03:40 et que je veux sortir du piège de Mitterrand pour rassembler les droites.
03:43 C'est l'Union des droites.
03:44 Exactement, on est d'accord.
03:46 Donc, si vous voulez, moi, je suis un militant de l'Union des droites depuis 25 ans.
03:51 Sauf que, Éric Zemmour, pardonnez-moi, mais Jordan Bardet l'a dit,
03:56 qu'il n'a pas confiance en vous.
03:57 Que pour bâtir une alliance et une majorité, il faut avoir confiance en vous.
04:02 Or, vous ne l'avez pas ménagé ces derniers temps pendant la campagne.
04:05 Est-ce que vous ne le regrettez pas, ça ?
04:07 Pas du tout.
04:08 Je vais vous dire, madame, est-ce que vous estimez
04:11 que la liste de monsieur Mélenchon a ménagé la liste de monsieur Glucksmann ?
04:19 Dites-moi, est-ce que vous trouvez qu'ils se sont ménagés pendant toute cette campagne ?
04:23 Et vous avez vu, 48 heures après, ils se sont rassemblés.
04:27 Je veux bien qu'on parle de la gauche, mais du coup, on ne parle toujours pas
04:30 de ce qui se passe entre vous et Marion Maréchal.
04:33 Bien sûr, mais en tout cas, tout le monde se rassemble.
04:35 Est-ce que Marion Maréchal est encore membre de Reconcord ce soir ?
04:38 Je vais vous répondre tout de suite.
04:40 Oui ou non ?
04:40 Bien sûr, je vais vous répondre.
04:43 Qu'est-ce qui s'est passé donc ?
04:45 Depuis 48 heures, je passe.
04:46 Non, mais je parle de Marion Maréchal.
04:48 Depuis 48 heures, Marion Maréchal essaye, justement, depuis dimanche soir,
04:52 elle a rencontré sa tante, Marine Le Pen, elle a rencontré aussi d'autres chefs de partie
04:56 et elle a décidé, et c'est très bien, d'essayer de rassembler justement toutes ses droites.
05:03 Hier après-midi, elle est venue me voir de fort mauvaise humeur pour me dire,
05:08 j'ai échoué.
05:10 Je répète, elle m'a dit, j'ai échoué.
05:14 Donc, le rassemblement et l'union qu'elle a voulu forger, elle a échoué.
05:21 Donc, à partir de ce moment-là, moi, en tant que chef du parti Reconquête,
05:26 j'ai dit à mes proches, on va préparer des candidats au cas où on devrait y aller tout seul,
05:33 parce que sinon, on ne pourra pas défendre nos idées.
05:36 Mais, si jamais le rassemblement national change d'avis,
05:41 évidemment, nous retirerons les candidats qui provoquent des doublons, etc.
05:47 Moi-même, depuis dimanche soir, et je l'ai redit hier chez vos confrères de CNews,
05:51 moi-même, je me retire complètement.
05:54 Je ne veux pas être candidat.
05:55 - Vous n'êtes pas candidat.
05:56 - Je ne suis pas candidat.
05:57 Si ça doit être un obstacle à l'union, je me retire.
06:01 Maintenant, Mme Maréchal vient cet après-midi pour nous dire que
06:07 cette préparation raisonnable et rationnelle, parce que nous devons...
06:12 Vous savez, c'est concret.
06:13 C'est simplement dimanche soir, on ne peut plus déposer de candidats.
06:16 C'est un obstacle majeur à l'union.
06:18 Elle ment.
06:19 - Donc, elle vous a trahi.
06:20 - Ah oui.
06:21 Elle ment.
06:23 Vous comprenez ?
06:24 Car c'est elle-même, hier, qui m'a dit qu'il n'y avait pas d'union
06:27 et qu'elle n'avait pas réussi à faire l'union.
06:29 Donc, Mme Maréchal ment.
06:32 Elle est entourée de professionnels de la trahison.
06:38 Si vous voulez, moi, vous savez, je vais vous dire.
06:43 Mme Maréchal a été élue comme tête de liste de Reconquête.
06:47 C'est moi qui l'ai désignée comme tête de liste.
06:50 - Vous le regrettez ?
06:51 - Ce sont mes militants qui ont fait sa campagne.
06:54 Ce sont...
06:55 Vous savez, moi, j'ai reçu des gens qui ont fait des chèques de 10 euros.
06:58 Des vieilles dames qui font des chèques de 10 euros pour la campagne de Mme Maréchal.
07:03 Et au bout de 48 heures, elle trahit ces gens.
07:07 Je dis, moi, que c'est le record du monde de la trahison.
07:11 Vous savez...
07:12 - Il y a compétition avec Éric Ciotti, là.
07:14 - Non, non, non, Éric Ciotti, je ne suis pas d'accord avec vous.
07:16 Pardonnez-moi.
07:17 - À 48 heures, il disait l'inverse.
07:18 - Non, non, non, Éric Ciotti.
07:20 Non, non, je suis désolé, je ne suis pas là pour être l'avocat d'Éric Ciotti.
07:23 Mais il prend une position politique.
07:25 C'est-à-dire qu'il choisit l'Union des droites.
07:27 Je ne vais pas le critiquer, puisque moi, je suis d'accord avec lui.
07:30 - Marion Maréchal, elle ne prend pas une position politique.
07:31 - Non, pas du tout.
07:31 Marion Maréchal, elle est pour l'Union des droites, moi aussi.
07:34 Donc, nous ne sommes pas indifférents.
07:35 Monsieur Rotailleau, que vous avez reçu, n'est pas d'accord avec M. Ciotti.
07:38 - Marion Maréchal, elle considère, Éric Zemmour,
07:40 que le problème pour l'Union des droites, que vous appelez en effet de vos voeux,
07:43 dont vous rêvez depuis 25 ans, le problème, c'est vous.
07:45 C'est vous, que vous êtes le problème.
07:47 - Je vous ai dit, je me suis retiré, je ne suis pas candidat.
07:50 Vous savez, tout ça est prétexte, en vérité.
07:53 - Et pardon, mais comment...
07:54 Juste, attendez, comment vous le vivez ?
07:57 Parce qu'il est rare, on peut penser ce qu'on veut de vous,
08:00 mais il est rare que vous veniez sur des plateaux télé
08:02 pour vous plaindre et raconter les tambouilles politiques.
08:06 Vous n'aimez pas ça.
08:07 - Vous avez raison, merci.
08:08 - Mais vous êtes en train de le faire ce soir.
08:10 - Parce que je réponds à vos questions.
08:11 - Bien sûr, mais comment vous vivez cette trahison dont vous parlez ce soir ?
08:15 - Vous savez, chère madame, je suis à la fois écœuré et blessé.
08:20 Je vais vous dire, j'ai accueilli très chaleureusement Marion Maréchal-Le Pen,
08:27 comme j'ai accueilli d'ailleurs ses trois compères en traiterie,
08:30 ce que sont Pelletier, Baie et Mme Trochus, qui se prévaut...
08:35 - Qui la suivent. - Qui se partent à ses côtés.
08:36 - Oui, qui se prévaut de valeur chrétienne.
08:39 Je passe sur les évangiles.
08:44 Vous savez, j'ai accueilli ces gens, je les aurais tout donné.
08:49 - Ce sont des gens que vous aviez piqués au RN.
08:51 - Je n'ai rien piqué du tout, chère madame.
08:53 Ils sont venus d'eux-mêmes.
08:54 Je ne les ai pas sollicités.
08:58 Ils sont venus d'eux-mêmes parce que, disaient-ils,
09:00 c'était leur conviction qui était mieux représentée chez moi
09:05 et par moi qu'au Rassemblement national.
09:08 C'est tout.
09:09 D'ailleurs, Marion Maréchal-Le Pen, elle-même, a beaucoup bataillé
09:13 au sein du RN pour défendre ses convictions
09:15 qu'elle estimait ne pas être reconnues.
09:17 Donc, elles sont venues chez moi.
09:18 Les militants ont tracté pour elles.
09:21 Les militants ont donné leur argent pour elles.
09:23 Et au bout de 48 heures, elles les abandonnent comme des chiens.
09:27 - Et pourquoi ? - Des vieilles chaussettes.
09:29 - Pourquoi ? - Parce que c'est simple, chère madame.
09:32 Vous savez, elle rejoint le clan familial.
09:36 Elle est pour le regroupement familial.
09:38 Parce que vous, vous ne vous êtes jamais entendue aussi.
09:40 - On s'est très bien entendus, chère madame.
09:42 - Quelle est la divergence de fond ?
09:45 Parce que vous êtes tous les deux pour l'union des droites.
09:48 La divergence de fond, c'est que si on vous suit,
09:52 Marion Maréchal retourne dans le clan familial
09:55 et ce clan familial ne veut pas de vous.
09:57 - Mais moi, je ne suis pas du clan familial.
09:59 - Ça, j'ai bien compris.
10:00 Mais c'est Marine Le Pen qui ne veut pas de vous.
10:02 C'est une divergence profonde entre vous et Marine Le Pen.
10:04 - Moi, ce que je dis...
10:05 - Vous avez une idée là-dessus ?
10:08 - C'était la campagne.
10:10 Je ne crois pas qu'elle ait donné sa part au chien, comme on dit.
10:13 Et c'était la campagne.
10:14 C'est logique, dans une bataille politique,
10:15 on défend ses idées avec vigueur.
10:17 - Mais vous aviez dit qu'elle n'y arriverait jamais.
10:19 Et là, vous êtes démentie.
10:20 - Par quoi ? Elle est présidente de la République.
10:22 - Vous voyez bien que...
10:23 - Ils sont aux portes du pouvoir pour la maintenir.
10:25 - Pour la première fois.
10:26 - Ce jour-là, vous me direz que j'ai été démentie.
10:29 - Vous disiez que ça était impossible.
10:31 - J'aimerais répondre. Pardonnez-moi.
10:33 Ce que je veux vous dire, c'est que nous sommes au-delà de tout ça.
10:37 La vérité, c'est que Marion Maréchal a négocié
10:42 quelques places misérables pour ses amis et son clan
10:47 au sein du Rassemblement national.
10:49 Ce n'est qu'une opération clanique.
10:52 Ce n'est qu'une opération de sauvetage de quelques amis,
10:56 de quelques copains et coquins qui sont autour d'elle depuis 10 ans.
11:00 C'est tout. Ce n'est que cela.
11:02 - Pour Marine Le Pen, c'est aussi l'occasion de briser
11:07 la famille politique reconquête que vous montiez.
11:10 Il y a aussi ça derrière. Ça vous vise aussi.
11:12 - Si vous le dites.
11:14 - J'essaie de comprendre.
11:16 Vous pensez à peu près la même chose.
11:19 On voit bien que c'est une affaire de personnalité.
11:23 - Vous devez sans doute avoir raison.
11:25 C'est vous qui le dites. C'est vous le journaliste politique.
11:27 J'aurais fait à votre place le papier,
11:29 mais je ne suis plus journaliste politique.
11:31 - Eric Zemmour, est-ce que vous ne regrettez pas
11:36 de ne plus être ce journaliste-là,
11:40 de ne plus avoir cette influence, cette aura,
11:43 ces petits jeux auxquels vous jouiez avec beaucoup de talent
11:47 comme journaliste ?
11:48 Est-ce qu'au fond, vous vous retrouvez au milieu de ce clan Le Pen ?
11:52 Parce que c'est ça qui se joue pour vous aujourd'hui.
11:54 Est-ce que ça ne vous fait pas vous dire tout ça pour ça ?
11:57 J'aurais dû rester ce que j'étais.
11:59 - C'est quand même une question qui se pose ce soir.
12:01 - Mais chère Anna Cabana, quand je me suis lancé dans la présidentielle
12:04 et dans la vie politique active,
12:08 je n'ai pas fait le choix du plaisir.
12:11 Je n'ai pas fait le choix du jeu.
12:14 - Aussi, vous avez quand même fait le choix du jeu.
12:17 - Non, non, non, je n'ai pas fait le choix du...
12:18 J'ai fait le choix du sacrifice.
12:20 Je veux dire, je suis prêt à tout pour sauver mon pays,
12:23 parce que je pense que mon pays est menacé de mort
12:25 par le grand remplacement. C'est tout.
12:27 Et qu'aucun politicien ne règlera cette question.
12:30 - Vous ne regrettez pas ce saut-là dans la politique ?
12:33 - Je n'ai pas à regretter, puisque je suis prêt à tout
12:36 pour sauver mon pays du grand remplacement.
12:38 - Alors vous refaites le choix du jeu ?
12:40 - Mais si vous voulez ce que je vois,
12:42 je vois ce qu'il y a derrière votre question.
12:44 En vérité, vous avez raison, je ne suis pas un politicien.
12:47 Donc évidemment, je n'en ai pas les qualités de rouerie et de fourberie,
12:53 mais je pense que je n'en ai pas non plus les défauts.
12:56 J'ai d'autres qualités, je pense, j'espère.
12:58 - Eric Zemmour, sur les conséquences de cette décision de Marion Maréchal,
13:02 de rallier cette alliance entre Eric Ciotti et le Rassemblement National,
13:06 reconquête, c'est 1,3 million d'électeurs aux européennes.
13:10 Est-ce que vous craignez que certains la suivent, Marion Maréchal,
13:14 et que reconquête soit réduite à pas grand-chose ?
13:17 - Vous savez, c'est 1,3 million d'électeurs de reconquête.
13:19 Vous avez tout à fait raison.
13:21 Et c'était 2,5 millions à la présidentielle qui ont voté pour moi.
13:25 Et donc pour reconquête.
13:27 C'est ça qui s'est passé, Marion Maréchal.
13:29 En conduisant cette liste, elle a déjà perdu 1,2 million d'électeurs
13:33 qui avaient voté pour moi et qui m'avaient fait confiance,
13:35 et qui ne lui ont pas fait confiance, malgré tout le travail de mes électeurs.
13:39 - Vous pensez vraiment ?
13:40 - Je pense vraiment, oui.
13:41 - Parce qu'elle est très identifiée, Marion Maréchal.
13:43 - À Le Pen, oui.
13:45 Si vous voulez, moi, vous savez, je pense que...
13:50 Je vous le répète, je suis pour l'Union,
13:55 et je suis prêt encore aujourd'hui,
13:58 si demain le Rassemblement national me dit
14:01 "Nous sommes prêts à un accord avec reconquête",
14:04 dans le respect des partis politiques, comme ça se fait à gauche.
14:07 - Vous êtes prêt à pardonner ?
14:08 - Je ne pardonne rien.
14:10 Je dis simplement que je suis prêt à retirer mes candidats
14:13 s'il y a besoin, dans un cadre d'une négociation.
14:15 C'est tout.
14:16 À partir de ce moment-là, s'il y en a,
14:18 je suis, encore une fois, jusqu'au dernier moment,
14:20 je militerai pour.
14:22 - Mais Eric Zemmour, juste, Anna, attendez !
14:24 - Revenons sur les raisons !
14:25 - Vous risquez de rester sur le bord de la route de cette Union des Droites ?
14:29 - Pas du tout, vous savez, pour l'instant,
14:31 on va voir ce que ça va donner.
14:32 - Mais vous n'avez pas les moyens de ce rapport de force, Eric Zemmour, ce soir.
14:35 - Mais je ne...
14:36 Est-ce que j'ai dit que je parlais d'égal à égal avec le Rassemblement ?
14:40 - Non, vous avez dit "Je suis prêt à retirer les candidats".
14:42 Ça veut dire "J'essaie de jouer..."
14:44 - Pas du tout, je ne joue rien à...
14:46 - Réponds à Eric Zemmour de jouer une carte.
14:48 - Anna Cabana, je ne joue rien.
14:50 S'il faut, s'il n'y a pas d'accord,
14:52 comme Marion Maréchal me l'a dit hier,
14:54 comme elle a échoué à le faire,
14:56 eh ben, j'aurai mes candidats, comme je pourrais.
15:00 Nous sommes un petit parti, mais un parti valeureux,
15:03 avec des gens de qualité, avec des idées originales,
15:06 avec des idées qui ne sont pas celles des autres partis politiques,
15:09 y compris du Rassemblement national,
15:11 et donc les électeurs choisiront.
15:13 Je ne suis pas en train ni de jouer,
15:16 ni de faire un rapport de force, ni de faire un bras de fer.
15:18 Je ne fais rien.
15:20 - En parlant de rapport de force,
15:22 juste revenons un moment sur les raisons de son départ.
15:24 Vous parlez de trahison ce soir.
15:26 Mais est-ce que ça n'est pas quand même l'aboutissement
15:28 d'une relation extrêmement compliquée ?
15:31 Vous ne vous entendiez pas, c'est un secret de Pauli Chinelle.
15:34 On le lisait partout dans la presse,
15:36 de la part de journalistes politiques très bien renseignés.
15:39 Est-ce que ça n'est pas l'aboutissement de ça ?
15:42 - Je vais vous dire, madame.
15:43 - Soyez honnête.
15:44 - Bien sûr que je suis très honnête.
15:46 Je vais vous faire une confidence et ça va vous surprendre.
15:48 - Ne me dites pas que ça se passait bien.
15:50 - Je m'entendais très bien avec Marion Maréchal.
15:53 En revanche, personnellement, vous comprenez ce que je veux dire ?
15:56 - Mais pas professionnellement.
15:57 - Attendez, attendez.
15:58 J'avais un désaccord de fond stratégique
16:02 sur le rapport au Rassemblement national.
16:05 Je comprends mieux maintenant, évidemment,
16:07 pourquoi elle ne voulait pas affronter...
16:09 - Jordane Bardella.
16:10 - Jordane Bardella.
16:11 - ...le débat.
16:12 - Elle le rejoint.
16:13 Je comprends très bien maintenant.
16:14 - Vous voulez dire que vous ne vous en doutiez pas, Eric Zemmour ?
16:17 Vous n'y avez pas pensé ?
16:18 - Non, non, moi, vous savez...
16:19 - On ne va pas vous croire ?
16:20 - Vous savez, vous savez, sans doute,
16:24 l'un des personnages les plus roués de l'histoire de France,
16:27 le cardinal de Rey, vous savez, à l'époque de la Fronte,
16:29 disait "on est plus souvent trompés par défiance que par confiance".
16:33 Donc j'ai appris cette phrase quand j'étais jeune
16:35 et spontanément je fais confiance aux gens.
16:38 - C'est-à-dire que la presse entière disait qu'il y avait une main tendue
16:41 de Marion Maréchal parce qu'elle refusait de dire du mal de lui,
16:45 et vous, vous disiez non ?
16:46 - Elle me disait non.
16:47 Elle me disait "c'est indigne de me poser la question, c'est une insulte".
16:51 - Donc ça a créé des tensions ?
16:52 - Non.
16:53 - Voire des disputes ?
16:54 - Ce qui a créé des tensions, c'est un, notre désaccord stratégique,
16:57 et deux, le comportement du clan de Marion Maréchal,
17:03 qui a toujours méprisé mes amis,
17:06 qui a toujours méprisé mon parti,
17:08 qui l'a toujours considéré, si vous voulez,
17:10 comme une espèce de clan pain qui n'avait pas leur expérience politique.
17:16 Voilà, bon, ben c'est tout.
17:19 Maintenant, elle accomplit le bout du chemin,
17:21 c'est-à-dire qu'elle s'exclut d'elle-même de ce parti
17:25 qu'elle a toujours méprisé,
17:26 - Mais donc vous l'excluez aussi ?
17:27 - Est-ce que vous l'excluez aussi ?
17:29 - Sans mépriser évidemment l'énergie et le dévouement
17:35 de nos militants.
17:36 - Eric Zemmour, est-ce que vous l'excluez aussi,
17:39 elle et ceux qui la suivent ?
17:41 - J'ai pas compris, madame.
17:42 - Est-ce que vous les excluez de votre parti ?
17:45 - Bien sûr.
17:46 - Ils sont exclus ?
17:47 - Bien sûr.
17:48 Vous savez, ils devraient remettre leur mandat.
17:51 - Vous vous êtes parlé, après sa déclaration ?
17:53 - Ils sont quatre députés européens qui ont été élus sur la liste Reconquête
17:58 et qui aujourd'hui trahissent tous nos militants
18:03 et qui gardent leur mandat.
18:05 48 heures après, je le répète, Anna Cabana,
18:08 je vous répète, c'est le record du monde de la trahison.
18:11 - Eric Zemmour, le principe de cette émission,
18:13 c'est que les téléspectateurs qui nous regardent
18:15 nous posent des questions.
18:16 Alors il y en a quelques-unes qui vous concernent.
18:19 La question d'Ariel, par exemple.
18:21 Eric Zemmour a-t-il encore un rôle à jouer sur la scène politique ?
18:24 Son pronostic vital n'est-il pas désormais sérieusement engagé ?
18:28 C'est la question que se posent les téléspectateurs.
18:29 - Mais je comprends, je comprends cette question.
18:31 Vous savez, c'est sans doute l'objectif de certains.
18:36 Moi, je suis prêt à traverser tous les déserts
18:39 pour essayer de sauver mon pays.
18:41 Donc, si je dois traverser les déserts, vous savez, je m'en moque.
18:46 Je ne suis pas un politicien professionnel.
18:48 Je n'ai pas fait ça ni pour les places, ni pour l'argent.
18:51 Vous savez, je vois bien ce qu'il s'est négocié.
18:54 Il s'est négocié quelques sièges de députés misérables
18:57 et peut-être des postes de ministre futur.
18:59 Pour certains, je ne suis pas dans cette stratégie.
19:05 Vous comprenez ce que je veux dire ? Je n'en suis pas.
19:07 Donc, moi, je suis là. J'ai sacrifié ma vie professionnelle.
19:12 J'ai abandonné ma vie professionnelle qui n'était pas, je crois, minable.
19:18 Donc, voilà.
19:20 - Donc, votre parti va survivre ?
19:22 - Mais bien sûr, mon parti va survivre parce que mes idées vont survivre.
19:25 Parce que tout me donne raison chaque jour davantage.
19:28 Et parce que je suis le seul à défendre les idées que je défends.
19:31 - Vous n'avez fait qu'un peu plus de 5% aux européennes ?
19:34 - Bien sûr. C'est la liste de reconquêtes conduite par Marion Maréchal
19:37 qui a fait un peu plus de 5%.
19:39 - Éric Zemmour, avez-vous échangé avec Marion Maréchal
19:41 depuis la publication de son communiqué et de sa prise de parole ?
19:44 - Pour lui signifier son exclusion.
19:45 - Son exclusion et avoir une explication au lendemain
19:48 de celle que vous aviez eue la veille.
19:50 - Je pense que c'est inutile.
19:52 - Inutile. Les ponts sont coupés, elle rejoint le clan familial.
19:55 Et pour vous, c'est fini.
19:56 - Même pas un SMS.
19:57 - Vous savez, quand c'est fini, c'est fini.
20:02 Quand on est trahi, quand on est meurtri, quand on est blessé.
20:05 En tout cas, moi, je réagis comme ça.
20:07 Je me tais. Je pense mes blessures.
20:10 Je cache ma peine comme je peux.
20:15 Et je vais de l'avant.
20:18 Voilà, c'est tout.
20:20 - De l'avant, mais est-ce que vous n'êtes pas un homme seul ?
20:22 - Pourquoi seul ? Vous savez...
20:25 - Parce que peut-être que les 30 juin et 7 juillet,
20:29 ce ne sont que des sondages,
20:31 mais on voit bien que le bloc RN est dans une position,
20:34 on va dire, de favori, au minimum.
20:36 - Bien sûr.
20:37 - Et cette victoire du Cour national,
20:40 pour reprendre le mot de Mario Maréchal,
20:42 c'est peut-être pas le vôtre, d'ailleurs.
20:44 - C'est le mot de sa tante.
20:45 Avant, elle disait "union des droites", vous voyez, déjà.
20:47 - Vous allez peut-être être spectateur de cette victoire-là ?
20:52 - Ecoutez, moi, ce que je vous répète...
20:55 - Vous avez écrit le livre noir, donc quelque part...
20:57 - Vous vous moquez de moi.
20:58 Moi, je vous répète, je suis un militant de l'union des droites.
21:01 Si ce soir, quand je sors de votre studio,
21:03 on m'appelle et on me dit "il y a un accord possible",
21:06 je dirais oui.
21:07 - Mais, Éric Zemmour...
21:08 - Maintenant, attendez, attendez, attendez.
21:10 Deuxièmement, vous savez, la vie politique,
21:12 on l'a connue tous les deux, ça va très vite.
21:14 - Oui, oui.
21:15 - Madame Mélanie, aux dernières européennes,
21:18 était à 4%, et M. Salvini était à 25%.
21:21 Vous voyez aujourd'hui le renversement.
21:23 - Oui, merci.
21:24 - On en a connu d'autres en France.
21:26 Et puis, vous dites que je suis seul.
21:28 Mais vous connaissez le vieux proverbe français,
21:30 "Vaut mieux être seul que mal accompagné".
21:32 J'étais pas seul pendant deux ans,
21:35 mais j'étais mal accompagné.
21:37 En tout cas, par des gens qui étaient des traîtres.
21:39 Donc, maintenant, je suis bien accompagné.
21:41 Je suis avec mes amis, avec les gens qui m'aiment,
21:45 avec le parti Reconquête que j'ai fondé,
21:48 avec les militants qui m'aiment,
21:50 et que j'aime, et que j'admire,
21:52 parce que ce sont des gens formidables,
21:54 et qui ont été floués,
21:55 qui ont été bernés par Marion Maréchal.
21:57 - Et ça s'arrêtera à Guillaume Pelletier,
21:59 Nicolas Bay, Marion Maréchal ?
22:01 - Bien sûr.
22:02 Pourquoi ça s'arrêterait ?
22:04 C'est les gens qui m'ont trahi.
22:06 Je n'en connais pas d'autres.
22:08 - Oui, mais est-ce qu'il y en aura d'autres ?
22:09 - Je ne sais pas.
22:10 Je ne sais pas.
22:11 Moi, vous savez, ils ont le choix.
22:13 Ils ont le choix entre suivre les traîtres
22:15 ou rester dans le parti de la fidélité.
22:19 - Mais au fond, est-ce que c'est elle qui vous a trahi
22:21 ou est-ce que c'est, d'une certaine manière,
22:23 Marine Le Pen qui a eu votre tête,
22:25 en lui disant "Ok, si tu veux revenir,
22:27 tu reviens, mais tu quittes Reconquête.
22:30 Pas d'Éric Zemmour dans cette alliance
22:32 que nous allons former."
22:33 - Je ne suis pas dans les secrets des dieux.
22:36 Bruno Joliot a dit la même chose,
22:38 mais moi, je n'ai pas d'intuition.
22:40 C'est vous qui devez répondre à ça.
22:42 C'est vous qui devez vous renseigner.
22:43 C'est vous qui devez faire ce travail.
22:45 Moi, je l'aurais fait si j'avais été encore journaliste.
22:47 - Non mais Éric Zemmour, depuis 2022
22:49 et la campagne présidentielle,
22:51 c'était une campagne, donc vous vous êtes affronté
22:53 par médias interposés, par tribunes interposées.
22:55 Vous avez eu des mots sur elle.
22:57 Elle en a eu également sur vous.
22:59 - Absolument.
23:00 - Il n'y a pas eu un moment où vous vous êtes dit,
23:02 dans la situation où je suis,
23:03 c'est-à-dire qu'elle est plus forte,
23:05 "Je dois faire un pas,
23:07 je dois tendre la main à Marine Le Pen
23:09 pour essayer de trouver un moyen
23:11 d'organiser cette union des droites."
23:13 Parce que quelque part,
23:15 dans cette partie-là de l'échiquier,
23:17 vous faites partie de cette union des droites.
23:19 - Vous savez, j'ai appris du général De Gaulle
23:22 que quand on était le plus faible,
23:24 il fallait être le plus inflexible.
23:26 C'est ce qu'il a fait en juin 1940.
23:28 Donc moi, je suis les grands modèles.
23:30 Si j'avais été le plus fort,
23:32 comme je l'ai été au cours de la campagne présidentielle,
23:35 c'est moi qui aurais tendu les mains à tous les autres.
23:38 - Oui, mais général De Gaulle...
23:40 - Ce n'est pas moi en tant que plus faible,
23:42 vous l'avez dit vous-même,
23:44 de organiser cela. C'est tout.
23:46 - Mais général De Gaulle,
23:48 quand les Français n'ont plus voulu de lui,
23:50 il est parti. - Bien sûr.
23:52 - Et alors vous partirez si les Français
23:54 ne veulent plus de vous, Éric Zemmour ?
23:56 - Mais chère Anna Cabana, moi,
23:58 je ne suis pas au pouvoir.
24:00 Donc je lutte pour mes idées.
24:02 J'ai le résultat que je veux avoir.
24:04 - Vos idées sont aux portes du pouvoir
24:06 et vous n'êtes pas dans ce camp-là
24:08 et ce camp-là ne veut pas de vous.
24:10 - Il est sur vous. Et ça dit quoi de vous ?
24:12 - On va continuer à donner la parole à ceux qui le regardent.
24:14 - C'est un voût de savoir.
24:16 Moi, je pense que je défends mes idées
24:18 avec vigueur, je défends mes idées
24:20 avec sincérité.
24:22 Voilà, ce n'est peut-être pas le cas de tout le monde.
24:24 - Il y a beaucoup de questions de téléspectateurs
24:26 qui nous parviennent.
24:28 La question d'Amaury, maintenant,
24:30 qui rejoint d'ailleurs un petit peu cette discussion.
24:32 Le Parti Reconquête n'a-t-il pas pour vocation
24:34 à disparaître au sein du RN
24:36 pour rassembler davantage encore ?
24:38 - Mais ça, c'est la stratégie
24:40 de Marion Maréchal, justement.
24:42 Le Pen. C'est pas l'Union des Droites,
24:44 c'est l'Union des Le Pen.
24:46 Donc, moi, je ne suis pas du clan familial
24:48 et je défends des idées, je vous le répète,
24:50 je défends des idées
24:52 qui ne sont pas celles du RN.
24:54 - Pourtant, vous vouliez une vaste Union des Droites.
24:56 C'est vous-même qui le disiez.
24:58 - Chère madame, quand à gauche,
25:00 on se rassemble, vous n'allez pas me dire
25:02 que LFI a les mêmes idées
25:04 que les Verts,
25:06 que le Parti Socialiste,
25:08 que le Parti Communiste, vous n'allez pas me dire ça.
25:10 Et pourtant, ils font un rassemblement,
25:12 ils font une alliance,
25:14 on définit les points communs minimums,
25:16 qu'on appelait jadis dans ma jeunesse
25:18 le programme commun de la gauche,
25:20 et puis, on garde sa spécificité.
25:22 Ça, c'est une alliance
25:24 cohérente, respectueuse
25:26 des partis politiques,
25:28 respectueuse des hommes
25:30 qui les animent,
25:32 respectueuse des militants qui les servent,
25:34 respectueuse de la politique
25:36 et des êtres humains. Je vois que la droite
25:38 malheureusement est incapable de cela.
25:40 Je le regrette, puisque moi, je me bats
25:42 pour cela. Et je vous le répète, si,
25:44 quand je sors de ce plateau, on me dit
25:46 "Eh bien en fait, tu t'es trompé, il y a un accord",
25:48 je suis prêt à toutes les concessions.
25:50 - On a une autre question d'un téléspectateur,
25:52 c'est Philippe, qui parle
25:54 du score de reconquête
25:56 aux européennes, et qui fait référence à
25:58 Marion Maréchal. M. Zemmour, ne croyez-vous
26:00 pas que le score de 5,4%
26:02 aux élections européennes
26:04 est grâce à Marion Maréchal ?
26:06 Sous-entendu, est-ce que vous auriez pu
26:08 faire le même score sans elle ?
26:10 Et qu'est-ce que ça dit de l'avenir de votre parti ?
26:12 - Ecoutez, voyons les chiffres.
26:14 En étant tête
26:16 de liste de reconquête,
26:18 elle a obtenu 1 300 000 voix,
26:20 j'avais obtenu moi-même 2 500 000
26:22 voix à la présidentielle,
26:24 et beaucoup de mes électeurs sont partis
26:26 chez Jordane Bardella.
26:28 Voilà, mais vous savez,
26:30 c'était une campagne
26:32 difficile, et j'ai mis
26:34 beaucoup de moi-même, moi aussi.
26:36 J'ai fait campagne, vous savez,
26:38 je ne suis pas comme à LR,
26:40 où aucun chef de LR
26:42 n'a soutenu ce pauvre
26:44 François-Xavier Bellamy. Moi, j'ai fait campagne
26:46 tout le temps. - Puisqu'on parle de campagne,
26:48 vous avez dit que vous ne vouliez pas vous présenter
26:50 pour ces législatives, peut-être parce que vous aviez
26:52 aussi en tête cette alliance.
26:54 Avec ce départ, et cette trahison,
26:56 est-ce que la donne change ? Est-ce que vous n'avez
26:58 pas envie d'aller faire campagne ?
27:00 - Vous savez, je vais faire campagne,
27:02 mais je vais chercher... - Est-ce que vous n'avez pas envie de vous présenter ?
27:04 - Attendez, je vais chercher le meilleur moyen
27:06 de faire campagne. La campagne va être très courte,
27:08 donc je vais chercher le meilleur
27:10 moyen de faire campagne. - Vous ne répondez pas.
27:12 - Parce que je ne le sais pas, je ne peux pas vous dire.
27:14 - Ça ne vous donne pas envie d'y aller.
27:16 - Je vais faire campagne. Est-ce que le meilleur
27:18 moyen, ce sera de faire campagne dans ma
27:20 circonscription de cœur, où j'ai déjà annoncé
27:22 que je ne serai pas candidat, parce que
27:24 il y a un sortant RN ? J'étais
27:26 dans les meilleurs dispositions.
27:28 J'ai dit, puisqu'il y a un sortant RN,
27:30 je ne vais pas me présenter contre un sortant RN,
27:32 puisque j'aspire à une vaste alliance.
27:34 - C'est pour ça que je vous demande si la donne a changé.
27:36 - Donc si vous voulez, je ne vais pas me présenter ailleurs.
27:38 Donc je vais faire campagne pour défendre
27:40 mes idées, pour défendre les idées
27:42 de mon parti.
27:44 Je le ferai comme je pourrai, après
27:46 ce coup de couteau et cette blessure.
27:50 - La question de Thierry,
27:52 maintenant, qui rejoint exactement
27:54 ce que vous venez de dire, est-ce que vous n'y allez pas
27:56 un peu trop fort sur Marion Maréchal ?
27:58 Ne trouvez-vous pas que vous y allez un peu fort
28:00 concernant la trahison de Marion Maréchal Le Pen ?
28:02 dit Thierry. - Je ne sais pas.
28:04 Si Thierry a d'autres mots,
28:06 moi je n'en ai pas d'autres.
28:08 Voilà.
28:10 On peut toujours trouver d'autres mots.
28:14 Moi, je répète,
28:16 je demande à Thierry,
28:18 quel mot choisissez-vous quand vous avez
28:20 quelqu'un qui a été élu sur une liste
28:22 reconquête, donc par les militants
28:24 reconquêtes, par les électeurs reconquêtes,
28:26 par l'énergie
28:28 des militants, par les gens qui ont
28:30 tracté des nuits entières, et que
28:32 48 heures après, vous leur dites
28:34 "Bye bye, je reviens à l'Assemblée nationale".
28:36 - Vous n'avez rien vu venir ?
28:38 Parce que quand même, vous décrivez une campagne
28:40 qui a été compliquée
28:42 sur la fin,
28:44 l'entourage de Mme Maréchal,
28:46 vous n'avez pas vu venir
28:48 ça ? - Vous savez...
28:50 - Non, mais vous avez raison,
28:52 vous pouvez me traiter de naïf,
28:54 mais je vous avoue que... - Non, mais j'essaie de comprendre.
28:56 - Je comprends, mais moi-même, je me traite
28:58 de naïf, sans doute que, si vous voulez,
29:00 j'ai répondu à Anna Cabana,
29:02 je pense que je préfère être naïf
29:04 que traître.
29:06 Je préfère, vous voyez,
29:08 me tromper que soupçonner.
29:10 C'est dans ma nature.
29:12 Je pense qu'il faut faire confiance aux gens,
29:14 je veux faire confiance aux gens, parce que
29:16 humainement,
29:18 c'est plus confortable,
29:20 et ça permet de mieux vivre les relations
29:22 entre les gens. Donc après, bien sûr,
29:24 je m'expose à être
29:26 berné, vous pouvez moquer de moi,
29:28 et être trompé. - Non, mais franchement, je ne moque pas
29:30 de vous, mais voyez, aujourd'hui,
29:32 enfin entre hier et aujourd'hui,
29:34 vous êtes assis à la même place où était Bruno Rotailleau
29:36 tout à l'heure, quand même en deux jours.
29:38 On va faire le vieux combattant, des affaires
29:40 politiques, des trahisons, j'en ai vu pas mal,
29:42 mais quand même, en deux jours, on a deux phénomènes.
29:44 Je ne sais pas si c'est lié à la nouvelle façon de faire de la politique,
29:46 Marion Maréchal, vous dites,
29:48 "rock'n'roll du monde", de la trahison,
29:50 elle quitte un parti alors qu'elle a été élue
29:52 pour la première fois, grâce à vos électeurs,
29:54 et on a Éric Ciotti,
29:56 dans un autre genre, président
29:58 d'un parti, qui n'en parle pas
30:00 à ses proches, et qui
30:02 passe au RN avec
30:04 armes et bagages. Tout ça en deux jours. Est-ce que ça dit
30:06 pas quelque chose de nouveau
30:08 dans la façon d'exercer
30:10 la politique ?
30:12 - Je ne sais pas, je veux pas
30:14 parler des affaires de LR,
30:16 je vous dis, je suis un peu gêné, parce que moi,
30:18 j'étais pour l'union,
30:20 donc je ne désapprouve pas M. Ciotti.
30:22 Vous voyez, j'essaie d'être
30:24 le plus honnête possible. - Dans la façon de faire.
30:26 - Peut-être, c'est vous qui me l'apprenez, vous savez,
30:28 moi, j'ai fait campagne tout le temps,
30:30 jusqu'à ces derniers jours, et depuis 48 heures,
30:32 j'essaie de
30:34 forger cette union.
30:36 Et puis, je dois
30:38 recevoir
30:40 Mme Maréchal hier,
30:42 qui me dit "on a échoué",
30:44 et cet après-midi, qui dit
30:46 "c'est de ma faute", en gros, je résume.
30:48 - Du coup, est-ce que vous vous êtes remis en question ?
30:50 Est-ce que vous vous êtes dit, après tout,
30:52 peut-être que je suis très bon pour
30:54 théoriser les choses, pour
30:56 imaginer les alliances, mais pas
30:58 pour faire de la
31:00 politique ?
31:02 - Vous voulez dire que la politique,
31:04 c'est de la trahison à tout va ?
31:06 Dans ce cas-là, vous avez raison, je ne suis pas doué.
31:08 - Ce que je veux dire, c'est que vous nous expliquez
31:10 depuis tout à l'heure que ce que vous avez imaginé
31:12 pendant des années est en train de se
31:14 produire, devant vous,
31:16 mais sans vous.
31:18 Et vous le subissez. - Peut-être que
31:20 parce que ça ne se produit pas vraiment, justement.
31:22 Parce que vous voyez,
31:24 ça ne se fait...
31:26 On va voir dans quelles conditions ça se fait.
31:28 On va voir comment ça se fait.
31:30 Est-ce que tout cela n'est pas
31:32 simplement une opération d'absorption
31:34 par le Rassemblement National ?
31:36 - Est-ce que vous avez envie d'envoyer un message à Marine Le Pen,
31:38 parce qu'on a compris que c'était elle
31:40 qui faisait barrage
31:42 et obstacle à cette
31:44 union avec vous ?
31:46 Qu'est-ce que vous avez envie de lui dire ce soir ?
31:48 Pardon, Marine Le Pen, d'avoir dit
31:50 que vous n'arriveriez jamais à rien ?
31:52 Est-ce que c'est un message que vous pouviez lui faire passer ?
31:54 - Je n'ai jamais dit qu'elle n'arriverait jamais à rien.
31:56 - Vous avez dit qu'elle n'y arriverait jamais.
31:58 - Elle a l'Elysée, ce n'est pas la même chose.
32:00 - Vous avez dit qu'elle était nulle. - Je n'ai jamais dit ça.
32:02 - Ce n'est pas grave, peu importe.
32:04 - Qu'est-ce que vous avez envie de lui dire ce soir ?
32:06 - Je lui dis simplement
32:08 que quand on est le plus fort,
32:10 c'est là,
32:12 c'est à celui-là
32:14 qui doit tendre la main et qui doit ouvrir ses bras.
32:16 - Donc vous lui dites "soyez magnanime" ?
32:18 - Je ne lui dis rien, je lui dis simplement
32:20 que c'est la responsabilité du plus fort,
32:22 c'est de faire l'union.
32:24 C'est ce que Jean-Luc Mélenchon a fait en juin
32:26 2022,
32:28 quand il était le dominateur à gauche.
32:30 Vous voyez, c'est toujours comme ça.
32:32 Moi, j'ai appris, Bruno Jody
32:34 disait que ça fait longtemps que je suis la politique.
32:36 Il a raison, comme lui.
32:38 Et on a appris, tous les deux,
32:40 que c'était le plus fort qui faisait
32:42 le rassemblement. - Elle veut absorber,
32:44 elle ne veut pas réunir. - Il me semble.
32:46 - Vous pensez que le Rassemblement national
32:48 peut remporter ses législatives dans trois semaines ?
32:50 - Bien sûr, tout peut arriver.
32:52 Le Rassemblement national peut gagner,
32:54 évidemment. C'est pour ça que moi,
32:56 je me disais qu'il fallait
32:58 le plus grand rassemblement pour avoir
33:00 la meilleure dynamique possible et aller
33:02 au-delà du seul Rassemblement national.
33:04 D'ailleurs, Éric Ciotti a fait le même calcul
33:06 que moi.
33:08 Donc, vous voyez, je n'étais pas complètement
33:10 hurluberlu. Je pense qu'effectivement,
33:12 il y a une dynamique
33:14 dans ce camp-là
33:16 et que plus il y aura
33:18 de parties qui s'agglutineront
33:20 à cette dynamique, plus elle sera
33:22 accentuée, plus elle sera
33:24 renforcée. Voilà.
33:26 - Est-ce que Jordane Bardella, par exemple,
33:28 à l'étoffe d'un premier ministre ? C'est une question de Barnabé
33:30 qui vient de nous parvenir
33:32 et qui vous pose la question. Que pensez-vous
33:34 de Jordane Bardella ? Est-ce qu'on peut voir
33:36 cette question apparaître ?
33:38 - Est-ce qu'il est apte pour aller à Matignon ?
33:40 - Écoutez, nous verrons bien
33:42 s'il va à Matignon et nous verrons bien comment
33:44 il se comporte.
33:46 Moi, vous savez, je ne juge pas d'avance.
33:48 J'ai des désaccords
33:50 avec Jordane Bardella, je les ai dits,
33:52 je les ai dits vivement. Manifestement,
33:54 ça ne lui a pas plu. Vous savez,
33:56 il s'habituera,
33:58 il est encore jeune et brillant.
34:00 - Il est susceptible ? - Il faut croire qu'il est susceptible.
34:02 - Donc, susceptible, jeune, mais brillant.
34:04 - Vous vous souvenez, cher Bruno Jody,
34:06 François Mitterrand avait coutume
34:08 de raconter cette histoire de la
34:10 grenouille jeune qui ne supportait pas
34:12 la moindre piqûre d'électricité
34:14 alors que la grenouille vieille était
34:16 habituée. J'avoue,
34:18 à l'époque, j'étais jeune
34:20 et aujourd'hui,
34:22 je suis plutôt la grenouille vieille.
34:24 Je comprends mieux les grenouilles jeunes.
34:26 - La grenouille vieille,
34:28 c'est dur avec vous-même.
34:30 - Toute dernière question, pourquoi,
34:32 à votre avis, Marine Le Pen se met de côté pour laisser la place
34:34 à Jordane Bardella dans le cas d'une victoire
34:36 au poste de Matignon ?
34:38 - Ouh là, c'est votre...
34:40 - Non, mais là, pour le coup...
34:42 - Je dis, écoutez,
34:44 elle ne manifestement,
34:46 c'est ce qu'elle a dit, elle ne veut pas
34:48 aller à Matignon et elle laisserait
34:50 parce que vous savez que c'est quand même
34:52 le président de la République qui choisira.
34:54 - C'est-à-dire ? Enfin, en gros, elle préfère le scénario 93
34:56 que le scénario 86 ?
34:58 - Apparemment, elle ne veut pas
35:00 s'exposer, c'est sa responsabilité,
35:02 mais vous savez, là, on est dans le commentaire politique.
35:04 J'ai abandonné cela.
35:06 - Mais est-ce que vous... - Vous avez la contristesse,
35:08 manifestement, d'Aznabe Hanana.
35:10 - Vous n'allez pas y revenir jamais ? Vous n'y reviendrez jamais ?
35:12 - Mais vous savez, là, j'ai longtemps
35:14 combattu pour mes idées à travers
35:16 le journalisme et l'écriture
35:18 et aujourd'hui, je défends mes idées
35:20 à travers l'action politique.
35:22 C'est vraiment exaltant.
35:24 Donc, je n'abandonnerai pas, non.
35:26 - Merci, Eric Zemmour. - Merci. Et vous annoncez
35:28 l'exclusion de Marion Maréchal de Reconquête
35:30 et vous parlez ce soir de trahison.
35:32 Merci, Eric Zemmour, d'avoir été
35:34 avec nous sur ce plateau. - Merci à vous de m'avoir reçu.

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