• il y a 5 mois

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00:00Donc, oui, bonjour à toutes et à tous.
00:02Tout d'abord, merci à la Fédération française de football et en particulier
00:06à Chris Carling pour cette invitation à participer à ce webinaire.
00:10Merci aussi pour la gentille introduction, Chris.
00:15Effectivement, c'est un topique qui me tient à cœur pour l'avoir vécu en
00:20tant que responsable de la préparation physique dans différentes équipes,
00:25et notamment dans les pays du Golfe, où on est confronté justement.
00:30à cette chaleur.
00:31Donc, pour démarrer rapidement, je vais essayer dans le dessin.
00:37Très rapidement, le contexte, donc, ça a été dit,
00:42le réchauffement climatique est une nouvelle donne dans la préparation
00:53physique des différents athlètes, en particulier des footballeurs.
00:56On peut jouer au football dans différentes conditions environnementales,
01:00y compris dans des conditions chaudes, et comme ça a été énoncé auparavant,
01:05effectivement, le futur nous promet des compétitions,
01:09notamment aux Jeux olympiques, Tokyo.
01:11Je n'ai pas changé la date, mais ça devait avoir lieu l'an dernier.
01:14La pandémie nous a décalé dans le temps l'organisation de cette épreuve,
01:18en fin juillet, début août 2021, et puis plus tard,
01:23la prochaine Coupe du monde 2022 au Qatar.
01:25Même si la date a changé, les conditions environnementales
01:28peuvent être chaudes en journée à cette époque où aura lieu la compétition.
01:34Pour être plus précis vis-à-vis des Jeux olympiques,
01:38il faut savoir que c'est un climat subtropical et humide.
01:42Pour y avoir vécu également, c'est relativement difficile à vivre
01:46sur ces périodes d'été, et comme vous pouvez le voir à l'écran,
01:50nous sommes en mesure d'être confrontés à des températures extrêmes
01:55en juillet-août, au moment où auront lieu les épreuves olympiques
02:00et paralympiques.
02:01Et de surcroît, l'humidité aussi sera de la partie,
02:05puisque les conditions d'humidité sont relativement importantes,
02:10avec des valeurs qui peuvent atteindre 70 à 80 % d'humidité.
02:17Les données historiques ont été analysées.
02:20Par des collègues japonais, et qui ont montré que le nombre
02:25de jours où la température, ou alors le WBGT, a été supérieur
02:33à 27,9 degrés, ou supérieur à 30 degrés, qui sont des valeurs seuil
02:41pour décider de la limitation de performance d'exercice,
02:46ou alors l'arrêt de pratique ou de compétition.
02:50Et on se rend compte que le nombre de jours augmente au fil des années,
02:55avec aussi des jours consécutifs qui peuvent être très importants.
02:59C'est ce qu'on appelle les vagues de chaleur et qui sont extrêmement
03:02nuisibles sur la santé de chacun.
03:05Et également, sur le panel qui vient d'apparaître à droite,
03:08vous voyez les risques en termes d'exposition à la chaleur sur les
03:16différents Jeux olympiques qui ont lieu.
03:18Et on voit que Beijing, Pékin, Athènes, Barcelone étaient déjà
03:23à risque moyen, mais dès lors, Tokyo sera vraiment à un risque
03:28très alarmant, très important, et il en sera de même pour les Jeux
03:32paralympiques.
03:33Donc, les différentes choses que nous allons discuter dans les slides
03:38qui suivent peuvent aussi être d'intérêt pour les épreuves
03:42paralympiques, en fonction, bien évidemment, des handicaps de ces
03:47athlètes et des particularités qu'il faut respecter, justement,
03:50par rapport à leurs handicaps respectés.
03:54Plus spécifiquement, par rapport au football,
03:56vous voyez ici les différentes mesures qui ont été réalisées au fil
04:01des années et des mois sur le stade olympique à Tokyo.
04:06Et on voit que sur les horaires qui étaient initialement prévus,
04:10on va atteindre des valeurs qui sont largement au-delà des seuils WBGT.
04:16C'est donc la raison pour laquelle de nombreux médias ont critiqué
04:22et ont alarmé la population sur les risques qui allaient être encourus
04:26par les différents athlètes et les joueurs de foot.
04:29Et on voit aussi sur d'autres stades sur lesquels auront lieu l'épreuve,
04:33on a aussi un risque et un déplacement.
04:36En fait, le choix sera vraiment important de l'horaire des matchs
04:39pour limiter les risques sans forcément les occulter entièrement.
04:46Donc, un autre exemple, parce que c'est depuis la Coupe du monde
04:53du Brésil qu'on se rend compte, et ça a bien existé avant,
04:56évidemment, du challenge, en tout cas de plus en plus important,
05:01de la chaleur, de l'humidité sur la performance des joueurs
05:05et joueuses de football.
05:08Un exemple rapide, nous avions traité plus de 2800 matchs
05:14d'équipes qui ont rencontré justement des équipes du Moyen-Orient.
05:18Et vous voyez sur cette figure que le nombre de buts marqués en fonction
05:24du delta de température à un certain niveau rediminue dès que la température
05:30augmente.
05:31Et les statistiques nous ont montré que les équipes visiteuses
05:35au Moyen-Orient déclinaient leur chance de gagner de l'ordre de 3 %
05:41pour un seul degré d'augmentation par rapport à leur température habituelle.
05:48Vous voyez l'impact négatif que ça peut avoir.
05:51Et ces données ont été corrigées en fonction de la différence de niveau
05:56des équipes.
05:57Et même avec cette correction, on a cet effet dépendant de la
06:03chaleur sur la performance.
06:05Sans rentrer dans les détails, lorsque vous avez à réaliser une
06:09activité physique, vous allez créer une énergie mécanique.
06:14Et la chaleur qui dépend de ce transfert d'énergie métabolique
06:21en locomotion mécanique doit être dissipée pour éviter de justement
06:26augmenter la température centrale qu'on appelle l'hyperthermie.
06:29Et pour la limiter, on a différents moyens tels que la convection,
06:34la conduction, le rayonnement ou l'évaporation.
06:37Cette dernière étant le mécanisme le plus efficace pour dissiper
06:42la chaleur créée.
06:43Je ne rentre pas dans les détails.
06:45Vous avez les exemples et c'est encadré en rouge que nous avons
06:49les différentes façons de gérer la thermorégulation.
06:55En condition chaude, le système physiologique va devoir réguler
07:01encore plus.
07:02Et donc, c'est une augmentation de la circulation, de la fréquence
07:05cardiaque, de la vasodilatation.
07:07Très clairement pour essayer de thermoréguler.
07:10Et le deuxième système qui est, entre guillemets, impacté,
07:13c'est le système cardiovasculaire qui va devoir aussi faire face
07:17aux contraintes.
07:18Bien évidemment, ces facteurs sont réduits en fonction
07:23de d'autres paramètres tels que le sexe, le niveau d'endurance ou
07:27encore la masse corporelle.
07:28Chez les joueurs de foot, les masses corporelles peuvent
07:31varier et donc peuvent impacter également la performance et le
07:36développement de la fatigue qui peut en découler.
07:39Vous l'aviez vu sur l'image que j'avais déjà montré auparavant,
07:44il y a un continuum du développement de l'hyperthermie avec des risques
07:49modérés et puis des risques qui peuvent être fatales pour la santé.
07:55Là, vous l'avez sur cette figure au centre en anglais avec l'arrivée
08:00de différents symptômes qui peuvent aller jusqu'à la syncope et la mort
08:06des joueurs.
08:07C'est donc un point très important et à traiter très rapidement,
08:13d'où l'intervention de systèmes de services médicaux qui doivent être
08:18à la pointe de la thermorégulation pour intervenir au plus vite et
08:22gérer les problèmes.
08:24Bien évidemment, vous le voyez avec les différentes flèches,
08:27les réponses individuelles sont différentes d'un joueur ou d'une
08:31joueuse à l'autre, avec certains qui vont vraiment subir la condition
08:36chaude et avoir des problèmes de thermorégulation,
08:38d'autres qui risquent d'avoir des problèmes modérés et d'autres qui
08:42risquent de très bien tolérer ce stress environnemental,
08:45ce stress thermique.
08:48Du coup, avec ce réchauffement climatique, on peut constater qu'on a
08:54un nombre grandissant de matchs joués dans des conditions environnementales
08:56contraignantes avec des effets délétères sur la performance qui
09:00pourraient nécessiter la mise en place de stratégies spécifiques pour optimiser
09:04la performance.
09:05C'est ce que nous allons voir dans les slides qui suivent.
09:08Tout d'abord, lorsqu'on joue un match de football en condition tempérée
09:12ou en condition chaude, vous voyez à droite que la température
09:16centrale du corps humain augmente et dès lors qu'elle est très importante,
09:21elle va impacter la performance physique.
09:25Là, vous le voyez, la distance totale parcourue diminue et surtout,
09:30la distance à haute intensité va être très fortement impactée par la
09:35condition chaude.
09:37De la même façon, les Coupes du monde 2014, les matchs de Coupe du monde
09:42avaient été évalués en fonction des températures, des conditions
09:45environnementales et vous voyez également un effet néfaste de la
09:53température ou du WBGT, qui est un autre indice qui induit
09:57d'autres facteurs météorologiques sur la distance parcourue à haute
10:03intensité.
10:05Très brièvement, vous l'aviez vu, différents auteurs l'ont montré
10:12dans le football avec des impacts en fonction des conditions
10:16environnementales plus ou moins importantes, dont une étude de
10:19Chris Carlin, ici présente, et d'une façon générale, en fonction
10:24de l'augmentation du stress environnemental, en descendant dans
10:28les lignes, on a un impact de plus en plus important sur la performance
10:33réalisée par les joueurs et joueuses de football.
10:39Là, juste un autre exemple, en utilisant un autre modèle
10:42d'entraînement, la répétition de sprint, qui peut être visible au
10:47cours d'un match ou moins importante.
10:49C'est un facteur qui peut être utilisé à l'entraînement ou qui peut
10:54être vu en match.
10:55En tout cas, c'est un modèle utile pour déterminer les mécanismes
10:59liés à la fatigue.
11:00Lorsqu'on réalise ce type d'exercice en conditions chaudes,
11:06vous avez pu le voir sur ce tableau, on peut constater que le premier
11:11sprint n'est pas plus néfaste.
11:13On a les mêmes performances qui peuvent être même meilleures,
11:16et qu'ensuite, au fil des répétitions, on va avoir un effet plus
11:19important, plus délétère de la performance en conditions chaudes.
11:24Et ceci s'accumule et se reporte sur les séries qui suivent.
11:29Vous voyez en particulier sur la deuxième série où le déclin est
11:34encore plus important en conditions chaudes.
11:38Si on analyse les efforts répétés sur un autre type de modèle un peu
11:43plus long, donc cinq séries de 15 sprints avec 30 secondes de récupération
11:48en conditions chaudes versus tempérées, sur le graphe du milieu,
11:51vous voyez qu'en conditions chaudes, la température est plus élevée.
11:54Et dans cet exemple précis de Falk, on a un effet positif sur la
11:59performance.
12:00À l'inverse, d'autres études, et c'est ce qu'on constate le plus
12:03souvent, montrent qu'on peut avoir un effet délétère sur la performance,
12:07en particulier parce que la température musculaire dépasse un certain
12:13seuil, en l'occurrence supérieur à 40 degrés, qui vient impacter la
12:18performance physique.
12:20Si vous voulez plus de détails, vous pouvez vous référer à ce papier
12:23que nous avions écrit il y a quelques années qui parle des différents
12:26mécanismes liés aux sprints uniques, sprints répétés, sprints intermittents
12:30réalisés en conditions chaudes.
12:34Et pour résumer cette partie, l'état, l'effet dépendant de l'intensité
12:39et de la durée, rien de tel que de s'appuyer sur les différentes
12:43disciplines de l'athlétisme où vous voyez que les conditions types liées
12:48à des efforts d'endurance sont négativement impactées par la
12:53condition chaude et, à l'inverse, les exercices explosifs sont
13:00favorisés par la condition chaude.
13:04Le premier point clé, c'est qu'on a un impact différent du stress
13:08thermique sur la performance en fonction de l'intensité et de la durée
13:11d'effort.
13:12Heureusement, les stratégies sont possibles pour optimiser la performance
13:16en conditions chaudes.
13:17C'est les fameux leviers dont nous allons parler par la suite.
13:22Évidemment, on peut s'acclimater partiellement avec un entraînement
13:27en tant que tel.
13:28Là, un exemple, c'est une étude récente, 11 semaines d'entraînement
13:33par intervalle permettent d'avoir une régulation de la température
13:39centrale bien meilleure qu'à la période pré-entraînement.
13:44Par contre, ça reste quand même moindre que lorsqu'on réalise huit
13:49jours d'acclimatation à la chaleur.
13:50Cette acclimatation est vraiment primordiale pour optimiser les
13:55adaptations physiologiques et la performance.
13:58Pour ce faire, sans rentrer trop dans les détails,
14:02on peut le réaliser de deux façons, soit de façon naturelle,
14:06soit de façon artificielle.
14:08C'est relativement simple, vous le voyez en bas,
14:12pour une durée d'exposition de 60 à 90 minutes avec une réalisation
14:18à exposition de type passive avec des immersions ou expositions
14:22en sauna ou alors des exercices à faible intensité qui sont
14:27autorégulés ou à charge constante.
14:30Bien évidemment, dès lors que vous vous acclimatez,
14:32de jour en jour, l'acclimatation diminuera si les charges
14:36restent constantes.
14:38On préférera, comme vous l'avez au milieu,
14:41des intensités contrôlées ou des hyperthermies contrôlées où on
14:44contrôlera ou la fréquence cardiaque ou la VO2 ou alors la température
14:49centrale.
14:52La performance qu'on pourrait enregistrer en comparant une
14:56condition tempérée, la courbe que vous avez en bleu,
15:02dès lors qu'on est en condition chaude, on va avoir un impact
15:06négatif sur la performance, comme on l'a vu auparavant.
15:09Par contre, dès la première semaine d'acclimatation,
15:12la performance va reprogresser pour, après deux semaines,
15:17être de l'ordre des performances réalisées en condition tempérée.
15:22Les mécanismes qui y sont liés sont les suivants.
15:27Premièrement, une augmentation de la sudation avec une diminution
15:32de perte d'électrolyte, une diminution des températures
15:35contrôlées de la température centrale et cutanée, une augmentation
15:42du volume plasmatique, une diminution de la fréquence cardiaque
15:47et du système cardiovasculaire, une augmentation du confort
15:53thermique et in fine, bien évidemment, la meilleure capacité d'exercice.
15:59Un autre point important que je voudrais porter à votre attention,
16:03c'est le déclin, la possibilité de rétention, de réacclimatisation
16:09à la chaleur.
16:10Vous le voyez sur cette courbe, une étude récente,
16:13on va pouvoir s'acclimater.
16:14Vous l'avez vu sur la courbe précédente, je suis peut-être passé trop vite.
16:18On a des effets très rapides lors de la première semaine et des gains
16:22ensuite qui sont beaucoup plus lents sur la deuxième partie.
16:27Du coup, dès qu'on s'acclimate, on va avoir un déclin relativement lent.
16:31La première semaine n'est quasiment pas impactée, puis ensuite un déclin
16:35de quelques pourcents par jour en fonction des paramètres physiologiques.
16:41Dans cette période de deux à quatre semaines, si on est en mesure
16:46de se réacclimater à la chaleur, on va bénéficier d'adaptations
16:50supérieures dans un temps plus court.
16:53On aura donc un intérêt à se réacclimater plutôt que de s'acclimater
16:59une seule fois.
16:59C'est une problématique de planification, bien évidemment.
17:05Une méta-analyse avait montré aussi les effets de différents types
17:09d'acclimatation.
17:10Là, je vous traduis à gauche, SPHA, c'est des acclimatations
17:15à court terme, MT moyen terme, LT long terme, sur la performance,
17:21sur la température centrale, sur la sudation, sur la fréquence
17:25cardiaque.
17:26On voit à chaque fois qu'il y a un effet positif à s'acclimater
17:31et que plus on va s'acclimater longtemps, plus les impacts et les
17:37adaptations meilleures seront les adaptations.
17:41En termes de planification, quelques exemples.
17:45Si vous êtes dans un championnat régulier, c'est facile en fonction
17:49du matériel à mettre en place.
17:51Dès lors que vous avez une compétition à planifier ou des play-offs,
17:55ou une finale particulière, ça reste plus compliqué puisqu'il
18:01va entrer en ligne de compte l'affûtage, le déplacement.
18:05Et dans ce cas précis, des athlètes, par exemple,
18:08allant à Tokyo, désirant arriver avant sur le site d'entraînement,
18:13pourront s'acclimater au préalable, prendre l'avion, vous le voyez,
18:18soit cinq semaines avant, puis maintenir autant que possible
18:23avec une à trois séances par semaine les effets pour s'envoler,
18:28s'affûter et maintenir la compétition.
18:31Le faire dans un délai plus court, peut-être plus favorable avec
18:35une période d'affûtage plus longue sur site, ou alors directement
18:38voyager et s'affûter sur site de façon naturelle.
18:43Dans d'autres cas, les athlètes préfèrent arriver juste avant
18:46la compétition.
18:47Dans ce cas, ils peuvent s'acclimater immédiatement avant,
18:49s'acclimater et inclure une période d'affûtage, ou s'acclimater plus
18:54en amont et maintenir les effets et donc mieux gérer peut-être
18:58la période d'affûtage avant le voyage pour la compétition.
19:03Que faut-il retenir de cette partie ?
19:04C'est que nous avons différentes formes d'acclimatation qui peuvent
19:10être réalisées sur une semaine ou deux semaines, en sachant que deux
19:14semaines est toujours préférable.
19:15Enfin, il s'agit de se préparer au pire scénario pour espérer le
19:20meilleur.
19:21Il n'y a pas d'effet néfaste en condition tempérée.
19:23Une utilisation en amont peut être meilleure qu'un last minute et
19:27surtout, une réinduction peut adapter une acclimatation seule.
19:30Nous avons quelques alternatives.
19:32J'essaie de faire vite parce que je pense que je vais être limité
19:35en temps.
19:37Les alternatives, premièrement, l'hydratation.
19:40Vous l'avez vu, c'est la Coupe du monde au Brésil qui a permis
19:44d'avoir le premier arrêt officiel pour du cooling et quand on regarde
19:48les réglementations, en fait, il n'y en a que quelques
19:50lignes qui considèrent le cooling ou les arrêts pour boire et qui sont
19:55à la discrétion des arbitres.
19:57On voit bien toute l'importance peut-être de revoir certaines
20:03réglementations pour, surtout en condition chaude,
20:06permettre aux athlètes de rester correctement hydratés.
20:09Des moyens faciles de réaliser une mesure d'hydratation,
20:13contrôler le poids des athlètes avant, après et en tenant compte des
20:18apports hydriques pour justement faire des recommandations en termes
20:23de débit sud-oral, etc.
20:25Mesurer ou, à l'aide de grilles, vérifier l'état d'hydratation,
20:30la couleur de l'urine et puis récemment, de façon non invasive,
20:33on peut avoir maintenant des mesures rapides alors qu'on revend,
20:37on était obligé de le faire en laboratoire, des taux de sodium
20:41dans la sueur.
20:43Un autre point sur lequel il faut travailler, c'est l'échauffement.
20:47Au repos et après échauffement, la température musculaire va
20:51augmenter avec des impacts positifs en termes physiologiques,
20:56de réduction de prévention de blessures, etc.
20:59Dès lors qu'on est en condition chaude, on voit qu'on a un impact
21:02sur la fréquence cardiaque, mais aussi un impact néfaste ou
21:06positif sur ses termes variables, avec une diminution, une activation
21:11involontaire et un travail de force qui peut être aussi impacté
21:17par cette condition.
21:19Il est donc important de faire attention à bien s'échauffer.
21:23Le jeu de mots en anglais est facile, warm-up versus acid-up versus
21:26heat-up.
21:28C'est un collègue, Sébastien Raciné, français également,
21:32qui a permis de revoir, reconsidérer les échauffements.
21:38Bien évidemment, les préparateurs physiques font très attention,
21:41mais en fonction du type d'épreuve, on va avoir la possibilité de limiter
21:47certaines des étapes, la première en particulier qui sert à élever
21:51normalement la température centrale et musculaire, justement,
21:53pour éviter d'augmenter le facteur hyperthermique en condition chaude.
21:59À l'inverse, on pourra maintenir certaines des phases telles que
22:03l'activation, la mobilisation, la potentiation, qui n'auront pas
22:06d'impact majeur sur l'échauffement.
22:09Du coup, quelques questions, c'est quelle est vraiment la longueur
22:13induite en condition d'échauffement, la durée entre l'échauffement
22:17et la compétition, l'échauffement optimal et l'intérêt du pré-cooling ?
22:21J'y arrive.
22:22Le pré-cooling, on peut le faire de différentes façons, avant,
22:26pendant, après l'effort.
22:28L'idée, c'est de toujours faciliter la thermorégulation, de retarder
22:32les dérives de réponse physiologique, d'optimiser le confort.
22:35Un exemple ici d'une méta-analyse rapide où on voit encore les effets
22:42positifs dès lors qu'on a une durée d'effort importante ou une répétition
22:47d'effort importante.
22:48Par contre, un effet négatif, comme on l'a vu tout à l'heure
22:50sur le sprint unique.
22:53Différentes possibilités, on appelle externes ou internes,
22:57externes telles que les immersions en bain froid, internes avec des
23:02ingestions de boissons fraîches ou de glace pilée, et puis aussi
23:07d'apports technologiques avec des vestes, des cryo-vestes ou l'apport
23:13de plaques de réfrigérés.
23:17Très rapidement, des effets différents en fonction des conditions
23:21environnementales, en fonction du matériel utilisé qui montre bien
23:27toute la difficulté et les réponses interindividuelles des athlètes,
23:31dont d'autres exemples en sport collectif.
23:34On a aussi la possibilité de combiner les méthodes externes,
23:38externes, externes, internes, et qui, bien évidemment,
23:42vont nécessiter de faire des essais avant, parce qu'on a des réponses
23:46individuelles très importantes, notamment sur les ingestions
23:50de slushy où certains peuvent connaître des inconforts gastriques.
23:56Voilà, des effets sont dépendants, les interférences sont encore
23:59inconnus, donc il faut impérativement essayer.
24:03Je termine quasiment un exemple très spécifique au football,
24:08un pré-cooling avant l'échauffement et à la mi-temps, et on voit des
24:12effets cumulés, contrairement à un pré-cooling classique,
24:17avec une amélioration sur les distances parcourues à haute intensité.
24:22Bien évidemment, je passe très vite, on a essayé de voir si les effets
24:28entre acclimatation et pré-cooling pouvaient être bénéfiques.
24:33Dans certains cas, ça marche sur certains facteurs,
24:36dans d'autres, c'est moins le cas.
24:39Ça reste encore débattable dans la littérature, ce qui ne veut pas dire
24:43que ça ne fonctionne pas.
24:45C'est encore les essais et les individualisations qui vont permettre
24:49d'en savoir un peu plus.
24:51Le dernier point-clé, besoin de surveiller l'hydratation des joueurs,
24:55ajuster l'échauffement, appliquer des méthodes de refroidissement
24:58qui soient adaptées en fonction des contraintes logistiques,
25:01matérielles, réglementaires et des réponses interindividuelles.
25:06En conclusion, le stress thermique impacte la performance,
25:09comme vous avez pu le voir, avec des effets positifs sur le sprint unique,
25:13des effets négatifs dès lors que les efforts sont répétés et prolongés.
25:17Nous avons quelques leviers pour optimiser la performance des joueurs
25:21de foot via l'acclimatation à la chaleur, qui est primordiale dès lors
25:28qu'on fait face à cette situation, et puis lorsque c'est possible
25:32d'utiliser des stratégies de refroidissement, tout en incluant
25:34l'hydratation et la gestion de l'échauffement.
25:37Je vous remercie pour votre attention.
25:49Merci, Franck.
25:51C'était super intéressant.
25:56Là, j'essaie de voir s'il y a des questions.
26:05Là, on a une question, Franck.
26:08Je souhaiterais savoir si vous aviez des études qui sont faites
26:12corrélant l'impact de la chaleur et les blessures.
26:17C'est un nouveau topique qui est justement très intéressant et certaines
26:23études sont encore de publication ou déjà publiées.
26:29Je n'en ai pas en tête, mais en tout cas, c'est un topic qui est
26:32de plus en plus investigué par les scientifiques.
26:37Effectivement, le fait d'utiliser la condition chaude, que ce soit
26:40avec des immersions, peuvent réduire les dommages musculaires et pourraient
26:45aussi potentiellement prévenir certaines blessures, en tout cas aussi
26:50accélérer la récupération et être utile en termes de réhabilitation aussi.
26:58C'est un topique qui s'élargit et qui est couvert de plus en plus.
27:03OK, parfait.
27:05Ensuite, il y a une question.
27:06Est-ce qu'il y a des différences entre les hommes et les femmes face
27:09à la chaleur ?
27:10Je n'ai plus en tête, mais effectivement, je ne veux pas dire
27:18de bêtises parce que j'ai voulu rajouter une slide, mais je n'ai pas
27:22pris le temps de regarder, mais effectivement, il peut y avoir
27:24quelques différences.
27:25Et nous, nous avons des études en cours en ce moment, justement,
27:28où nous allons recruter suffisamment d'hommes et de femmes pour vérifier
27:32certaines réponses et voir si nous avons des différences en termes
27:37d'adaptation physiologique.
27:39OK.
27:40C'est un topique qui est d'actualité parce qu'on a toujours très peu
27:46de sujets féminins, donc forcément d'intérêt d'améliorer les connaissances
27:52sur les joueuses de football, sur les athlètes féminins en tenant
27:58compte de leurs particularités, notamment les menstruations chez
28:01les adultes.
28:02OK.
28:03Est-ce qu'il y a un lien entre le décalage horaire ?
28:08Et la thermorégulation des sportifs ?
28:12Il peut y avoir un lien, bien évidemment.
28:14Alors, c'est toute la complexité.
28:15Dès lors qu'il va y avoir déplacement et influence du décalage horaire,
28:22la chronobiologie étant altérée aussi, il peut y avoir, en tout cas,
28:28des effets cumulés sur la performance, sur les adaptations qui auront lieu.
28:36Oui, surtout quand on pense qu'il faut aller à Tokyo quand même.
28:41Exactement.
28:42Il y a une dizaine d'heures d'avion, donc la question est vraiment pertinente.
28:46Moi, j'ai deux petites questions, Franck, pour te laisser partir.
28:53Qu'est-ce que tu penses des vestes de refroidissement ?
28:57Est-ce que tu penses que logistiquement, c'est facile à mettre en place ?
29:01Est-ce que les joueurs, leur ressenti lorsqu'ils portent ces vestes,
29:06qu'est-ce que c'est ?
29:07Tu peux en dire un petit peu ?
29:10À l'heure actuelle, celles que nous utilisons sont encore peut-être
29:14un peu trop lourdes, déjà, pour être utilisées,
29:17en tout cas, sur toute la durée de l'échauffement.
29:22D'autres matériaux ont été mis à disposition de certains athlètes,
29:27mais ne répondent pas tout à fait aux mêmes exigences en termes de
29:31cliothérapie, en tout cas, de refroidissement.
29:35C'est toute la difficulté, de toute façon, en utilisant ces différents
29:40outils, c'est de pouvoir maintenir la température musculaire sans impacter
29:46justement la température centrale.
29:48Ce n'est pas toujours simple de les utiliser.
29:53Et au niveau cours aussi, peut-être, ce n'est pas un club amateur,
29:57par exemple ?
29:58Un club amateur, effectivement, le coup, je n'y ai plus en tête,
30:02mais ce n'est pas non plus donné.
30:03Donc, c'est différents outils.
30:04Ensuite, les utilisations simples de serviettes mouillées dans de l'eau
30:10glacée qu'on met sur la nuque, je n'en ai pas parlé,
30:14mais ça fait partie des stratégies qu'ils peuvent utiliser à moindre coût.
30:18Les éponges dans des seaux d'eau glacée aussi, tout ça,
30:22ce sont des stratégies de refroidissement qui sont fonctionnelles.
30:25D'accord.
30:26Une dernière question, je vois qu'il y a quelqu'un qui a posé
30:32une question sur les boissons fraîches.
30:37Vous avez parlé des boissons fraîches en lien avec le temps d'assimilation.
30:40Est-il préférable de boire une eau tempérée ?
30:45Les effets, déjà, la boisson est froide, mais c'est lors de 3-4 degrés.
30:51Les slushies sont un peu plus frais.
30:55C'est pareil, la tolérance est très individuelle.
30:57On a fait des essais, justement, avec l'équipe de France de rugby
30:59à 7 la semaine passée, où des joueuses vont très bien
31:04tolérer l'ingestion, d'autres beaucoup moins.
31:09Effectivement, une eau tempérée aura des effets, mais nettement
31:12moindres qu'une eau fraîche ou que de slushies.
31:17Bien évidemment, la tolérance gastrique est différente.
31:20D'accord.
31:21L'importance de bien tester en amont et pas tester en dehors.
31:27Après, je n'en ai pas parlé, il y a la possibilité de faire
31:31du rinçage de bouche avec des eaux mentholées qui permettent
31:36d'améliorer la tolérance à la chaleur.
31:39Il n'y a pas les mêmes adaptations ou les mêmes changements physiologiques,
31:43mais on tolère mieux l'environnement chaud.

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