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00:00Pour les programmes de prévention, je vais essayer d'aller assez vite et à l'essentiel,
00:04d'autant plus qu'il y a beaucoup de choses qui ont déjà été dites depuis ce matin,
00:08et donc on va passer sur les redites.
00:10Pourquoi des programmes de prévention ?
00:12Parce que comme depuis ce matin on le dit, l'incidence des ruptures de LCA,
00:15c'est quelque chose d'important dans la société,
00:18qui a augmenté avec le développement de la société de loisirs,
00:21des sports de pivot type ski,
00:24et que les conséquences ne sont pas neutres,
00:26que ce soit pour un joueur de football amateur,
00:28un joueur professionnel sur sa durée d'indisponibilité,
00:31mais aussi en termes de santé publique, en termes de morbidité,
00:34avec ce qu'on a vu avec nos amis chirurgiens,
00:38sur des résultats qui ne sont pas parfaits,
00:40avec des taux de rechute non négligeables,
00:42et une évolution arthrosique pour un certain nombre de lésions du LCA.
00:51Alors les programmes ont été construits à partir de l'observation scientifique,
00:55des facteurs de risque traumatique,
00:57on en a déjà énuméré beaucoup dans la journée,
00:59et puis au fur et à mesure des fils des études contrôlées à travers différents pays,
01:04et notamment la force de frappe des pays nordiques,
01:06qui sont capables de réunir des grosses cohortes,
01:08et donc qui ont fait pas mal d'études à ce niveau-là.
01:11Alors les mécanismes de la rupture du LCA,
01:14on va passer, parce qu'on les a déjà cités,
01:16les changements de direction rapide,
01:18la décélération pieds fixés au sol,
01:20avec la notion de crampons et de terrain adaptés,
01:22les composantes de flexion de genoux,
01:25valgus, rotation externe dynamique,
01:28et puis d'autres moins fréquentes,
01:30donc la réception de genoux proche de l'extension,
01:32et encore plus rare, même si c'est décrit dans nos livres de sémiologie,
01:36le shoot dans le vide.
01:38Les facteurs de prédisposants,
01:40rapidement ça a déjà été cité,
01:43le sportif lui-même avec toutes ses composantes héréditaires de qualité de collagène,
01:50a vu entre 2 et 4 fois plus de prédispositions,
01:54avec les hypothèses multifactorielles, hormonales,
01:57le sujet jeûne,
01:59et puis plus le niveau est bas,
02:01plus les gens ne sont pas forcément préparés,
02:03conditionnés comme ils devraient,
02:05et plus le risque est important,
02:07et je ferai une toute petite aparté sur l'instant,
02:12par rapport au développement du football féminin,
02:15où dans nos cabinets on voit arriver des tas de jeunes filles
02:18qui veulent se mettre au foot à 13, 14, 15, 16 ans,
02:21qui avant n'étaient pas forcément des grandes sportives,
02:24et qui n'ont donc pas le gainage, la tonicité musculaire,
02:28et on peut se dire que ça va être de la chair à canon,
02:30pour ces ruptures de croisée,
02:32et mes interventions dans le football amateur
02:34souvent sont orientées vers le fait qu'aujourd'hui,
02:36un éducateur dans un sport amateur
02:38ne peut pas méconnaître ce dont on va parler,
02:40ne peut pas mettre en place des programmes,
02:42ne peut pas ignorer la mise en place de programmes de prévention.
02:45Donc les facteurs prédisposants je pense,
02:47parce que les chirurgiens l'ont très bien dit,
02:49sur les laxités, les chancrures étroites,
02:51la pente tibiale, on vient d'en parler,
02:53ça on a vu que ce matin avec Bertrand Tamalay,
02:57on retrouvait les mêmes facteurs de risque
02:58avec les instabilités de rotule,
03:00sur les antétorsions fémorales augmentées,
03:03l'inefficacité relative du gluteus medius,
03:07et ça, ça aura une répercussion un petit peu
03:10dans nos programmes de rééducation,
03:12où on ira travailler ce côté-là.
03:15Le côté biodynamique au niveau du pied,
03:18avec une pronation du médiopied,
03:19un valgus de l'arrière pied augmenté,
03:21qui forcément va nous mettre en VFRE
03:24de façon un petit peu augmentée,
03:25donc le bilan podologique et sa prise en charge
03:28dans la prévention est important,
03:31ces facteurs augmentant le risque d'instabilité
03:33de valgus du jour.
03:35Donc les facteurs modifiables, les facteurs intrinsèques,
03:38c'est la diminution relative de la force
03:40ou de recrutement des ischios jambiers,
03:42donc chez les filles, les profils qu'on a qualifiés
03:44de quadriceps dominants.
03:46La qualité de la réception du saut,
03:49où on va avoir une flexion de hanche
03:52et de genoux insuffisante, un amorti insuffisant,
03:55une forte flexion dorsale de cheville,
03:58et puis ce qu'on a vu sur l'adduction
04:01en rotation interne de hanche.
04:03L'aspect fatigue musculaire apparaît aussi
04:05comme un facteur de risque,
04:07par une altération du contrôle neuromusculaire.
04:09Sur les facteurs modifiables,
04:11on a le côté matériel, technopathie, les terrains,
04:14donc on a vu que les terrains secs
04:17étaient plus favorables aux blessures.
04:19Les terrains synthétiques qu'on retrouve partout à travers la France
04:22sont également pourvoyeurs de lésions,
04:25et surtout, si le couple avec la chaussure n'est pas adapté,
04:28et c'est important lorsqu'on s'occupe d'amateurs,
04:31parce que les pros, en général, sont bien outillés,
04:33d'insister sur le fait que sur un synthétique,
04:35on doit avoir des crampons ronds et petits
04:37qui puissent glisser entre les fibres du terrain synthétique.
04:40Chez les professionnels, aujourd'hui,
04:42la majeure partie des clubs ont des terrains qu'on qualifie d'hybrides,
04:45qui sont des terrains assez constants et de bonne qualité.
04:48Le principe des exercices à visée préventive
04:51va être d'agir sur les facteurs intrinsèques modifiables,
04:54donc la force des ischios, l'activation musculaire,
04:57diminuer la fatigabilité pour augmenter le contrôle neuromusculaire.
05:00On revient sur corriger le schéma dynamique des membres inférieurs
05:05en favorisant cette utilisation de la triple flexion
05:09et de la triple extension.
05:11Au niveau genou, hanche,
05:13et d'éviter le schéma en adduction-rotation interne du fémur
05:16ou le valgus-rotation externe du tibet.
05:21Les programmes sont des programmes multimodaux,
05:24et c'est ceux-là qui ont des meilleurs résultats.
05:27L'efficacité des différents exercices n'ont pas été évalués de façon séparée.
05:33La base commune, c'est des exercices de pliométrie des membres inférieurs
05:38pour développer la force dynamique,
05:40le contrôle musculaire à travers des exercices de type proprioceptif
05:44basés sur l'équilibre dynamique,
05:47la prise de conscience corporelle,
05:49parce que c'est des choses qui doivent être proactives.
05:52Si les gens ne sont pas impliqués dans leurs exercices
05:54pour pouvoir avoir une conscience corporelle et améliorer leurs défauts,
05:59on est dans quelque chose dont les effets sont limités.
06:03Le contrôle du tronc et le contrôle global,
06:06c'est une constante dans toutes les blessures,
06:08mais pour le croisé en particulier,
06:10c'est ce qu'on appelle le core training dans nos jargons et dans nos structures,
06:15avec notamment un contrôle sur le contrôle de dissociation des ceintures.
06:22Le renforcement musculaire spécifique au niveau des issues lorsqu'il y a besoin,
06:26et les étirements également,
06:27parce que certaines rétractions vont mettre préférentiellement le sujet
06:31notamment en flessom de genoux,
06:33et flessom va nous favoriser les positions favorisées.
06:38En termes de timing, on n'a pas de données sur le timing idéal.
06:42Logiquement, on doit inclure ça dans les programmes de pré-saison, de préparation.
06:47Les durées varient suivant les différents programmes
06:50qui ont été validés et mis en place.
06:526 semaines, 12 semaines pour Mendelbaum et le programme américain,
06:568 mois pour le 11+,
06:589 mois ou 2 ans pour le programme scandinave Harmony,
07:03et la fréquence théorique souhaitée, c'est entre 2 et 5 sessions par semaine.
07:09La FIFA, qui fait partie des gens qui ont beaucoup travaillé depuis notamment 2003
07:17sur la mise en place de programmes de prévention,
07:21principalement tournée vers le football amateur.
07:23Au départ, le travail a été fait dans le football professionnel,
07:26mais vu le problème de santé publique que ça pose en termes de volume,
07:29la FIFA, à travers ce programme 11, s'est tournée vers le football amateur.
07:36C'étaient 10 exercices de bonne pratique,
07:40qui ne nécessitaient pas d'autre équipement qu'un ballon,
07:43donc qui étaient applicables dans tous les clubs de football de la planète,
07:49sur une durée de 10 à 15 minutes, pratiqués en routine,
07:53donc implicables dans un échauffement classique,
07:56et où l'important est la qualité d'exécution.
08:00Ça doit toujours être le mot d'ordre,
08:01et c'est là que les éducateurs doivent être sensibilisés et formés,
08:05c'est qu'ils doivent être capables de passer les bons messages
08:07sur le plan biomécanique et sur la qualité de la réalisation des différents exercices.
08:12Vous voyez sur ce programme qu'il y a des exercices de gainage,
08:15gainage frontal, gainage latéral,
08:19au niveau des ischios, les exercices de type nordique,
08:24les exercices de type skid fond,
08:28des équilibres propriaux avec ballon,
08:31des sauts bipodaux, des sauts bondissants,
08:35des courses en zigzag,
08:39tout ça fait sur un rythme adapté,
08:43et surtout en veillant à la qualité gestuelle et du positionnement souhaité
08:47en termes de contrôle du genou, de contrôle des ceintures et de corps traîné.
08:53Donc le programme américain de Mandelbaum, lui, qui date de 2005,
08:57on y retrouve un petit peu les mêmes éléments,
09:00avec rajouté des exercices d'étirement,
09:06de la pliométrie, des exercices d'agilité.
09:13La FIFA après a décliné son programme Eleven en Eleven Plus en 2006,
09:17avec 15 exercices simples.
09:20La tension était portée sur les changements de direction,
09:23sur la technique de saut et de réception,
09:26mais là encore, avec des exercices axés sur la force, la pliométrie,
09:30l'agilité, les composantes d'équilibre,
09:32encore une durée de 20 minutes pour s'intégrer dans un échauffement.
09:36Ce qui était intéressant, c'est d'essayer d'améliorer la compliance,
09:40parce qu'on va voir qu'un facteur limitant de ces programmes de prévention,
09:44c'est la compliance.
09:46Pour ça, il y avait trois niveaux de variation,
09:49pour éviter un petit peu l'assitude,
09:53avec une progression dans la difficulté,
09:55pour chacun des exercices.
09:59Trois niveaux de progression et trois niveaux de difficulté.
10:04Toujours avec, comme on le voit dans le petit logo du bas,
10:07comme message fort, le contrôle du positionnement de genou,
10:12qui doit, dans la réception de saut, se positionner au-dessus du pied,
10:17ne pas rentrer sur ce que j'appelle la ligne jaune,
10:19quand je prends l'image, un peu comme sur la route,
10:21on ne doit pas rentrer à l'intérieur de la ligne définie entre hanche, genou, pied.
10:29Les autres programmes, il y en a eu différents,
10:32Frappier Accélérations Training Programme en 2000 aux Etats-Unis,
10:35CLIP en 2006,
10:37L'Harmonie, comme je l'ai dit, au niveau de nos amis scandinaves en Suède en 2010.
10:42La littérature est assez abondante sur l'efficacité de ces programmes,
10:48et ce qui est clair, c'est que les programmes de prévention, ça marche.
10:51On le voit à travers toutes ces études,
10:53où il y a quand même des études qui ont un nombre important de sujets testés,
10:59on a différents profils, garçons, filles,
11:02plutôt des sujets jeunes en général,
11:04on voit des réductions significatives au niveau des résultats,
11:07qui vont de moins 30 à moins 50%,
11:10moins 72% sur un petit échantillon pour Groum en 2013,
11:17plus significatif en Suède sur 1500 sujets,
11:21filles, jeunes, 13-19 ans, avec leur programme de prévention,
11:24moins 77% des blessures globales sur le genou,
11:29et moins 90% des blessures sans contact
11:32avec disparition des légendes croisées.
11:34Donc des résultats assez impressionnants,
11:37et qui sont assez constants, qui montrent que la prévention,
11:40lorsqu'elle est bien faite, bien menée,
11:42et avec persévérance dans le temps, ça marche.
11:46Donc l'élément limitant, c'est un peu une évidence,
11:49on enfonce des portes ouvertes, c'est la compliance.
11:52Il est bien évident que si on ne pratique pas correctement ces exercices
11:55et ces programmes, les résultats ne vont pas être bons.
12:00Donc comment améliorer la compliance ?
12:03On en revient à la qualité de l'information,
12:06la formation des entraîneurs.
12:08Là, tous les organismes ont leur rôle,
12:11que ce soit la FIFA, comme je l'ai dit, qui a travaillé,
12:14mais la FFF n'est pas en reste.
12:16Emmanuel pourra en parler, parce qu'avec Bertrand Tamalay,
12:19il travaille actuellement sur la mise en place d'un programme
12:23pour le football amateur, qui reprend un peu toutes ces données,
12:27en essayant de faire quelque chose d'applicable facilement,
12:30et en essayant, là encore, de passer par le biais des entraîneurs
12:34et des formations d'entraîneurs pour pouvoir passer la bonne parole.
12:38Les joueurs doivent aussi recevoir les messages
12:40et comprendre un peu l'utilité de ces programmes.
12:42Pour qu'ils soient impliqués et compliants,
12:44il faut qu'ils en comprennent l'utilité.
12:47Et puis l'autre élément aussi, c'est bien sûr proposer plus qu'imposer.
12:52De toute façon, c'est difficile d'imposer quoi que ce soit.
12:54Un entraîneur n'aurait pas envie de le faire.
12:57Et puis, ils sont forcément, comme toujours dans le monde sportif,
13:00sensibles à la notion de résultats ou d'efficacité sportive.
13:05Donc, si on arrive à leur passer le message que moins de blessés,
13:08c'est plus de joueurs disponibles,
13:09c'est peut-être plus de performances pour gagner les matchs le dimanche.
13:13Et là, ça serait le Graal, si on arrivait en plus à leur montrer
13:17que ça améliorait les performances sportives, ça serait formidable.
13:19Mais pour l'instant, il n'y a aucune preuve scientifique.
13:23Même si certaines études, comme celles de Stéphane en 2008
13:27et de Nichaud en 2013, ont montré que sur l'Eleven Plus et le Harmony,
13:32avaient augmenté la performance au test terrain des joueurs concernés.
13:40Je vais rapidement vous raconter une histoire de chasse
13:44qui va un peu résumer tout ce que je viens de dire.
13:47Sur le pôle féminin, au niveau de Clairefontaine,
13:50le pôle France féminin, c'est une expérience qui a été menée
13:54par mon confrère et ami et médecin de l'équipe de France,
13:56Franck Le Gall.
13:58En 1998, pour un peu d'histoire, la FFF a ouvert à Clairefontaine
14:02un pôle national féminin avec les 25 meilleures joueuses du pays
14:07sur la tranche d'âge 15 à 18 ans.
14:10Et il s'avère qu'entre 1998 et juin 2003, Franck a été confronté
14:15à 12 ruptures de LCA, ce qui représentait 2 à 3 par an,
14:19ce qui est énorme dans un pôle, chez les garçons,
14:22il y en a un tous les 6 ans.
14:28Sept avaient été touchés du côté non-dominant,
14:30dix étaient survenus pendant un match et deux pendant un entraînement.
14:34Franck, avec le coach de ce pôle France féminin de l'époque,
14:38qui s'appelait Philippe Diotto, a été interpellé,
14:41il a repris la littérature, il a échangé avec les autres fédérations
14:45de sports collectifs comparables, handball, basketball,
14:49et il a mis en place à partir de là un protocole de prévention
14:53selon 4 axes de travail.
14:56Ces 4 axes étant basés sur l'évaluation individuelle
15:01de l'aspect énergétique et son suivi à travers un monitorage
15:05des séances d'entraînement et également un suivi de la fatigue
15:09à travers les échelles de type RPE.
15:13Et en faisant une interprétation à la fois individuelle et collective,
15:16c'est-à-dire en comparant l'évolution de ces échelles de la joueuse
15:20par rapport à elle-même mais aussi par rapport à l'ensemble du groupe
15:23dans lequel elle évolue.
15:26Autre axe de travail, il y avait le travail proprioceptif
15:28et de gainage dynamique avec Swissball,
15:32donc un travail musculaire sans charge, proprioception plutôt dynamique,
15:36travail de force de la ceinture scapulaire et des disques jambiers,
15:40des sessions de 45 minutes par semaine pendant 6 semaines,
15:43il a réalisé 4 à 5 cycles par an.
15:46L'autre travail qu'il avait mis en place, c'était un travail
15:49de pliométrie basse avec un contrôle de la réception,
15:53contrôle du valgus physiologique dont on a déjà parlé,
15:56réalisé sur demi-pointe avec une stabilisation du rebond exigée
16:00pour valider le circuit et puis avec des niveaux de difficulté variables
16:06avec au départ que des choses dans l'axe,
16:08puis des quarts de tour, des demi-tours,
16:10des courses avant, arrière avec ou sans ballon,
16:12bref de la variation mais toujours axé sur ce contrôle des réceptions,
16:1610 séries de 10 sauts et il incluait ça une fois par semaine
16:18dans les entraînements du groupe.
16:21L'aspect isocynétique pour évaluer la force et dépister des déficits
16:27ou des déséquilibres disqués aux jambiers évident,
16:30je ne vais pas reprendre dans le détail, ça va passer vite,
16:32vous aurez le diaporama, il y avait des programmes adaptés
16:35au type de déficit qu'on constatait,
16:37si c'était un déficit en concentrique, en excentrique,
16:41si c'était un déséquilibre de ratio,
16:44ça je vous laisserai découvrir à travers le diapo que vous aurez.
16:49Ce qui m'intéresse le plus à vous passer comme message,
16:53c'est que ce programme de prévention qui a été mis en place en août 2003,
16:57il a fait disparaître la rupture du croisé à Clairefontaine
17:01entre 2003 et novembre 2011.
17:04Donc 12 dans les premières années,
17:060 pendant les 8 années qui ont suivi sur un groupe de 100 joueuses
17:11qui se sont succédées au pôle pendant cette période.
17:14Il y a eu deux ruptures de LCA durant la saison 2011-2012
17:18avec comme point commun sur ces deux joueuses
17:21une hyperlaxité constitutionnelle,
17:23une hypotonie lors du travail de gainage
17:25et puis dans les semaines qui précédaient leur accident,
17:28une fatigue psychologique.
17:31Donc conclusion,
17:338 ans sans rupture nécessitent motivation et persévérance
17:37de la part des joueurs comme des entraîneurs
17:39et les exercices doivent être simples à mettre en place
17:42pour qu'ils s'intègrent facilement dans un échauffement.
17:45Donc les programmes de prévention ont montré la preuve de leur efficacité
17:49sur la diminution de l'incidence des blessures,
17:52en général et le LCA en particulier,
17:55particulièrement chez les femmes, particulièrement chez les jeunes.
17:58Mais à condition bien sûr,
18:00et ça c'est comme je dis en enfant c'est une porte ouverte,
18:02qu'il y ait une compliance et une réalisation sérieuse
18:04et régulière de ces programmes.
18:09Juste un mot,
18:10donc idéalement pratiquer trois fois par semaine
18:13tout au long de la saison
18:15et l'entraîneur doit être le moteur et le garant de cette démarche.
18:20Alors on va arriver sur un autre sujet
18:23qui nous intéresse à Clairefontaine
18:25parce qu'on a pas mal réfléchi dans cette période
18:27de Covid un petit peu les critères de RTP
18:30et les critères de RTP ça va rejoindre un petit peu
18:33la prévention secondaire.
18:35Pourquoi de la prévention secondaire ?
18:37Parce que là aussi je vais passer vite
18:39parce que les chiffres ont déjà été donnés X fois depuis ce matin,
18:42parce que les taux de rupture ne sont pas neutres,
18:45parce que les taux de rupture ne sont pas neutres,
18:49parce que le retour au niveau sportif initial
18:52est loin d'être 100% pour le niveau amateur,
18:56et chez les pros bien sûr il est beaucoup plus élevé
18:59mais il n'est pas là encore 100%.
19:01Donc la prévention secondaire,
19:03c'est la même chose que la prévention primaire,
19:05mais pas que,
19:06et notamment l'importance de la gestion des critères de RTP.
19:10Donc un certain nombre d'études ont été faites
19:15qui ont montré que des mauvais résultats aux tests fonctionnels
19:17à six mois impactaient le retour au sport à 12 et 24 mois.
19:22Les optests ont été validés comme des prédicteurs fiables
19:26de retour au sport à 12 et 24 mois individuellement et combinés.
19:32Alors les optests c'est single, triple, cross, etc.
19:38Kiritis en 2016 a montré une relation
19:42entre un déficit de force du quadriceps à 60° secondes en isocynétisme
19:48avec un déséquilibre sur le score LSI sur les optests inférieur à 90%
19:55et également avec un test de terrain de type T-test
19:59où le temps était supérieur à 11 secondes.
20:01Le risque de blessure dans cette étude
20:03avec la corrélation de ces trois tests était multiplié par 4.
20:09Et Rosso en 2018 a montré que le taux de retour au sport
20:12était directement influencé par une prise en charge assez longue.
20:16La rééducation m'a parlé du long parcours.
20:19Mais surtout, et ça rejoint ce qu'ont dit nos amis d'athlétiques,
20:24c'est avec le K-Start dernièrement,
20:27avec une prise en charge spécifique sur le terrain.
20:31Donc le K-Start, je ne vais pas développer
20:33parce qu'il a été présenté largement par le topo de Bertrand Sanricoté.
20:38C'est un test qui a été monté à travers des études scientifiques
20:42et de la validation des choses type ACL, RSI, optests, etc.
20:47Il a le mérite de colliger tout ça
20:50et de déboucher sur un score global sur 100 points
20:54qui permet d'avoir une bonne référence
20:56et de pouvoir à partir de là, d'avoir des pistes de travail
20:58et notamment des pistes de réathlétisation.
21:00Je pense que c'est un type de test
21:02qui faudrait répandre au niveau des footballeurs amateurs.
21:07Beaucoup de kinésithérapeutes aujourd'hui
21:09se forment à la réalisation de ces tests.
21:11Un des facteurs limitants, c'est qu'il demande un petit peu de place
21:14parce qu'un Illinois modifié,
21:15il faut quand même un petit peu de place pour le réaliser.
21:17Mais ça donne au moins une culture
21:19pour pouvoir à partir de là en faire bénéficier les gens
21:21à des moments donnés,
21:22essayer d'avoir une évaluation objective de leur capacité.
21:27Et là, je vais vous présenter le dernier étage,
21:30à savoir un petit peu, nous, notre réflexion
21:33sur ce RTP au niveau de Clairefontaine.
21:36Au niveau de Clairefontaine, la réflexion qu'on a eue,
21:39c'est qu'en fait, le RTP, il doit être de plus en plus exigeant
21:43en fonction du niveau du joueur ou de la joueuse.
21:46Pour les joueurs amateurs, on l'a vu,
21:49des choses comme le casse-tarte,
21:51ou même des choses qu'on fait de façon, je dirais,
21:55plus dissociée comme l'enchaînement des hop-tests
21:58qu'on fait, nous, déjà depuis longtemps
22:00sur des gens amateurs qui viennent passer des bilans
22:02avec des tests isocynétiques à six mois.
22:06Ça, c'est très bien.
22:07Mais pour un footballeur professionnel,
22:09on est loin du compte, on est loin des exigences
22:11et de ce qu'on va lui demander.
22:13Donc, à partir de là, on a réfléchi à la proposition,
22:16à la mise en place de protocoles de RTP,
22:22de tests de RTP suivant les populations.
22:25Donc, pour la population amateur ou semi-pro,
22:27le casse-tarte, très bien, comme je viens de le dire,
22:30il a repris la littérature, il est performant,
22:33il a été validé par les études au niveau de la littérature.
22:39Donc, c'est le premier niveau qu'on propose.
22:43Il y a un deuxième niveau que je ne vous ai pas mis là,
22:46dont je vais vous parler juste pour le process,
22:48qui, pour nous, s'adapte au sport pivot de nos contacts
22:52et qui peut s'adapter aussi à des niveaux amateurs
22:55un petit peu plus élevés,
22:57qui complète le casse-tarte par une analyse vidéo,
22:59c'est-à-dire qu'on va filmer la réalisation du casse-tarte
23:02et on va décomposer la qualité un petit peu de ce qui est réalisé
23:05pour pouvoir être un petit peu plus performant.
23:08C'est ce que j'appellerais un casse-tarte amélioré.
23:10Et puis, à partir de là, on s'est posé la question
23:13sur la prolongation du RTP,
23:17plus pour se positionner sur le retour à la compétition à court terme.
23:21C'est-à-dire qu'au lieu d'être sur un return to play,
23:24on est sur un return to perform.
23:27Donc, on est plus dans les exigences du football professionnel
23:31et d'un retour proche à la compétition.
23:34Donc, à partir de là, nous, souvent, à Clairefontaine,
23:38on a les joueurs par bloc, bloc de séjour,
23:41un séjour, deux séjours, trois séjours,
23:43et c'est là souvent qu'on leur apporte le plus.
23:45Il y a ce fameux séjour dont on a parlé de réathlétisation,
23:49c'est-à-dire qu'ils viennent à cinq mois, à cinq mois et demi,
23:52et ils font un séjour de réathlétisation.
23:55Et donc, on a mis en place notre protocole
23:58pour, au décours de ce séjour de réathlétisation,
24:02valider leur capacité à reprendre à moyen terme
24:06ou à court terme la compétition
24:08et sinon leur donner les pistes de travail.
24:10Pour ça, le travail a été aussi fait
24:13sur l'intégration des dernières références scientifiques,
24:18sur des échanges pluridisciplinaires,
24:22et on a inclus des tests de simulation de match
24:25en reprenant les normes issues de la littérature
24:27des équipes de football professionnelles
24:29au niveau des grands championnats,
24:31anglais, italien, allemand,
24:35en termes d'exigence, en termes de volume,
24:37volume de course rapide, volume de course moyenne,
24:39volume de saut.
24:41Toutes ces données ont été reprises à partir de la littérature
24:44et sont gérables après avec les analyses GPS,
24:47et ça a été également adapté en fonction du poste,
24:50c'est-à-dire qu'on ne va pas demander les mêmes résultats
24:52à un attaquant, à un défenseur, à un milieu de terrain.
24:57On est capables aussi de moduler en fonction du niveau,
24:59on a des références Ligue 1, Ligue 2.
25:01Et le dernier élément, c'est qu'on a aussi la capacité,
25:04par les contacts qu'on a avec les clubs,
25:06à adapter ça aux données du préparateur physique du club.
25:10C'est-à-dire que le préparateur physique du club va nous dire
25:13« Moi, mon équipe, la semaine dernière,
25:15sa charge de travail, ça a été ça.
25:17Sur le dernier match, la charge de nos attaquants, c'est ça.
25:21Et à partir de là, on va caler ça comme notre objectif cible
25:25par rapport aux joueurs que l'on va tester.
25:32Voilà, donc on est capable de mettre ça en place
25:34soit sur trois jours sur un joueur qui viendrait que pour ça,
25:37soit sur l'ensemble de la semaine
25:39si c'est intégré dans notre dernière semaine de travail.
25:47Donc il y a 11 éléments logiques pour le football.
25:50Donc ça passe bien sûr, comme on l'a dit tout à l'heure,
25:52toujours par un bilan médical d'entrée
25:55et par un bilan fonctionnel avec le kinésithérapeute.
25:58L'aspect psychologique, il y a le ACL-RSI.
26:01Mais chez nous, en plus de l'ACL-RSI,
26:03s'il vient sur un séjour réatelé,
26:05il voit systématiquement notre psychologue du sport
26:07pour voir un petit peu où il en est,
26:09ses appréhensions, sa motivation,
26:12s'il faut le freiner, le booster, etc.
26:14Un bilan énergétique, le bilan musculaire avec le test ISO.
26:20Les différents tests de saut,
26:23les tests de terrain avec T-test,
26:26avec également l'analyse sur les plateformes de force
26:30avec la qualité de la réception qui est mesurée
26:34et qui est filmée.
26:37Et on fait ce bilan en pré-fatigue, post-fatigue.
26:41L'analyse du travail multitâche,
26:43le test de simulation de match qui pour nous
26:45est l'élément un petit peu plus,
26:47l'élément fort dans cette évaluation.
26:51Et puis le bilan des charges de travail,
26:53les routines individualisées.
26:55Et là-dedans, il y a l'équivalent d'un casse-tarte intégré.
27:05Je vais vous mettre juste une petite vidéo
27:07sur le test de simulation de match
27:10qui est un peu notre particularité.
27:12C'est un enchaînement d'ateliers, de courses
27:14où on va essayer de reproduire les sollicitations de match
27:16sprint, accélération, freinage, changement de direction,
27:19jeu avec ballon, duel, saut, pivot.
27:22Et comme je vous l'ai dit,
27:23en reprenant les normes de football professionnel,
27:26que ce soit Première Ligue, Ligue 1 ou Liga,
27:30et spécifique au poste.
27:32C'est encadré par le préparateur physique.
27:34C'est lui qui donne le tempo.
27:36Je vous passe quelques images là-dessus.
27:47MATCH SPRINT
28:07Le joueur est équipé du GPS
28:09qui permet après de débriefer un petit peu
28:11toutes les conditions de vitesse, de répétition de course, les volumes.
28:41C'est la première fois que j'ai essayé de faire des courses de vitesse, de répétition de course,
28:45et je n'ai pas réussi à le faire.
28:47C'est la première fois que j'ai essayé de faire des courses de vitesse, de répétition de course,
28:50et je n'ai pas réussi à le faire.
28:52C'est la première fois que j'ai essayé de faire des courses de vitesse, de répétition de course,
28:55et je n'ai pas réussi à le faire.
28:57C'est la première fois que j'ai essayé de faire des courses de vitesse, de répétition de course,
29:00et je n'ai pas réussi à le faire.
29:02C'est la première fois que j'ai essayé de faire des courses de vitesse, de répétition de course,
29:05et je n'ai réussi à le faire.
29:08La séance est filmée et la spécialité est examinée après,
29:12et brichée sur les stades de studies électro-physiques.
29:38Voilà, le bilan des charges de travail en rapport avec le club,
29:44qui va nous donner un petit peu...
29:46Et puis, toujours une des dominantes, quelle que soit la pathologie chez nous,
29:50c'est que le sportif doit repartir avec ses routines individualisées,
29:53et il doit être capable, parce que pour nous, un joueur de football,
29:56un jour il joue au PSG, le lendemain il joue à Madrid, etc.
29:58Au bout d'un moment, il faut qu'il puisse avoir une conscience individuelle
30:01sur des choses importantes, et qu'il soit capable d'avoir ses routines
30:04et de se gérer un peu tout seul.
30:06Après, ils y arrivent, ils n'y arrivent pas, ils ne le font pas,
30:09c'est leur responsabilité individuelle, mais c'est parfois ce qui fera
30:12la différence en termes de carrière.
30:16L'autre élément, c'est bien sûr, c'est informatiser,
30:19et puis, ce qui nous semble important aussi, c'est, à partir de là,
30:22d'essayer de mettre en place un débriefing en rapport avec le staff du club,
30:27et d'impliquer le médecin du club, le kiné du club,
30:31voire un représentant du staff technique s'il le souhaite.
30:35Le rapport est rendu comme ça, voyez, avec, à la sortie,
30:40des feux verts, des feux oranges ou des feux rouges,
30:42suivant les différentes qualités testées, et à partir de là,
30:46on peut y retourner à court terme, à moyen terme,
30:50où il y a encore des vrais freins à travailler avant de pouvoir
30:53retourner sur une reprise groupe et compétition.
30:56Je vous ai mis les références biblio à la fin, et merci de votre attention.
31:01Merci. Vous avez deux questions ?
31:04Une ou deux.
31:09On avance sur des choses importantes.
31:12Des questions sur ce programme de prévention ?
31:14Vous aurez tous les topos, donc c'est vraiment très important.
31:19Le casse-tarte, on le fait toujours sur le terrain sympathique, en bas.
31:24Alors, le casse-tarte, chez eux, ils le font en salle,
31:27mais ils sont en train d'essayer de faire une réalisation en terme.
31:32Mais nous, on le fait sur le terrain, parce qu'en termes d'espace,
31:35même chez nous, c'est compliqué de mettre un élément en place.
31:44Je ne sais pas la mettre.
31:47Ça ne marche pas, oui.
31:52Bon, merci beaucoup.
31:55Donc là, on a fini le croisé, qui est une grosse partie.
31:59On va attaquer sur des choses compliquées encore.
32:01On va vous stimuler, qui sont le ligament croisé postérieur
32:05et les structures postérolatérales et médiales.
32:09On va commencer par le croisé postérieur isolé.
32:12Là, c'est Vincent Pinault.