JEUX DE TOULOUSAINS - Sofiane Oumiha

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00:00Nous sommes le mercredi 12 juin, il est pratiquement 8h15, soyez les bienvenus et comme chaque
00:04mois on vous présente des athlètes toulousains, ces athlètes visent les Jeux olympiques ou
00:08paralympiques de Paris cet été Clémence.
00:10Et ce matin sur France Bleu Occitanie, une interview exclusive de Sofiane Oumia, le boxeur
00:15originaire de la Rennerie, médaillée d'argent des poids légers à Rio, trois fois champion
00:20du monde, dont l'année dernière en Ouzbékistan, qui va donc disputer sa troisième Olympiade
00:25à l'Arena Oua à Roland-Garros.
00:27Vous avez suivi un de ses entraînements Rémi Doutre.
00:29Quand on se retrouve, Sofiane Oumia est déjà à l'entraînement, musique à fond, mais
00:34pas de boxe aujourd'hui, c'est cardio au programme.
00:37Il est à l'ITEP, c'est l'Institut Toulousain de l'Expertise de la Performance et de la
00:42Santé, plus précisément dans le caisson hypoxie, c'est une salle spéciale qui simule
00:47des conditions en altitude, concrètement pour le sportif, les efforts sont beaucoup
00:52plus durs.
00:53Tu le sens, tu le sens bien comme il faut.
00:55Et oui, pour ses troisième Jeux à 29 ans, Sofiane Oumia commence à sentir le poids
00:58des années sur ses épaules.
00:59Tous les années passent, plus forcément ton corps te le fait ressentir.
01:02Ça fait 15 ans, donc forcément, il te le dit, en fait, t'as oublié, tous les années
01:05passées, tu crois que ça va se passer comme toi tu le veux.
01:08Tu vois, c'est pas comme le monde professionnel où on peut un peu changer par rapport au
01:11sparring ou autre.
01:12Alors que là, notre corps, il est mis à rude épreuve tout le temps, à chaque stage,
01:16parce qu'on va dans d'autres pays ou les pays viennent chez nous et tout le monde limite
01:21un peu veut s'arracher la tête, tu vois, parce que tout le monde veut prendre le dessus
01:24sur l'autre dans les catégories différentes.
01:26Il faut savoir aussi gérer le poids et autres.
01:2915 ans au plus haut niveau, ça force le respect, déjà deux Olympiades à son actif,
01:41Rio 2016 avec cette médaille d'argent et puis Tokyo, mais Paris, c'est sûr, ce sera
01:46la dernière pour Sofiane Oumia.
01:47Après, j'aurai 33, tu vois, ça y est, je passe à autre chose.
01:49C'est mes troisièmes Jeux, il faut laisser la place aux autres.
01:51Je passe le relais, maintenant, à moi de faire le taf, justement, pour sortir par la
01:55grande porte.
01:56Sortir par la grande porte, ça veut dire quoi ? Objectif podium ? Eh bien, pas forcément.
02:00Parce qu'à 29 ans, Sofiane sait aussi parfaitement comment il fonctionne et ça ne passe pas tout
02:04à fait par se fixer à un quelconque résultat.
02:06J'ai eu la chance de connaître la lumière de Rio et l'ombre de Tokyo.
02:11Peut-être qu'à Tokyo, j'étais trop focus sur le fait de justement dire il me faut l'or,
02:16il me faut l'or, il me faut l'or.
02:17Je me suis trop vocalisé sur cette médaille d'or que je n'ai pas eu du tout, d'ailleurs.
02:21Donc maintenant, c'est sans pression dans le sens où je travaille, je sais ce que je
02:25fais, je sais où je vais.
02:26Et puis voilà.
02:27Après, comme il me dit, il deviendra ce qu'il deviendra.
02:28Si je dois gagner, je gagnerai.
02:29Mais en tout cas, c'est moi, j'aurais mis toutes les chances de mon côté en tout cas
02:32pour y arriver.
02:33Mais aujourd'hui, par rapport à l'ordre d'aujourd'hui, je ne suis pas focus sur le fait de me dire
02:36il me faut l'or.
02:37Je ne suis plus sur le fait de me dire il faut que je travaille, il faut que j'arrive à,
02:40on va dire, en condition le jour J.
02:42Pas avant, pas après, parce qu'on a attendu le jour J.
02:45C'est ce qui fait aussi la différence entre un champion et pas un champion.
02:47Pour arriver prêt le jour J, Sofiane se partage entre l'équipe de France et l'INSEP, l'Institut
02:52national du sport et Toulouse.
02:54C'est ça son équilibre ?
02:55J'alterne entre l'INSEP et ici et c'est des choses qui me conviennent.
02:57J'ai vu avec aussi les cadres de l'INSEP, on s'est mis d'accord parce que je suis quelqu'un
03:01de très famille, qui aime bien être à Toulouse avec ses proches et justement, j'ai besoin
03:05de ça pour recharger ma batterie et pouvoir repartir, on va dire, plus fort.
03:08Et aujourd'hui, c'est mon quotidien que je vis très bien et j'ai trouvé vraiment un
03:11très bon compromis entre l'INSEP et ici.
03:13Et à Toulouse, il retrouve aussi son préparateur physique, Baptiste Bousquet, avec qui il s'entraîne
03:17depuis de longues années.
03:19Baptiste, après, on a échangé depuis 2017.
03:22Je suis arrivé dans la structure, l'ITEPS.
03:23C'est dur un peu pour lui aussi parce que je suis souvent en déplacement, donc quand
03:26je reviens, on se réadapte.
03:27Mais il le fait super bien et je réussis à performer.
03:29Donc forcément, c'est aussi grâce à lui et le travail qu'il fait à Toulouse.
03:32Ce qui se passe aussi chez moi à Toulouse, c'est aussi, on va dire, un pilier pour moi
03:37parce que c'est là où j'ai commencé, c'est là où ça passe et c'est là où je suis
03:41tout seul quand je m'entraîne et hot.
03:42Donc forcément, c'est un avantage considérable d'avoir cette structure et d'avoir ce préparateur-là.
03:47Et comme je dis, ma médaille d'or, ce sera ma médaille.
03:49On espère avoir une médaille, mais ce sera aussi la médaille de tout le monde aussi
03:52puisque ça avant tout un sport individuel, mais c'est un travail d'équipe.
03:55Trois minutes, d'accord ? Une minute de récup.
03:58D'accord, ensuite on fait trois minutes en RSH, au ski-hug.
04:03Sept ans à bosser ensemble, Sophiane et Baptiste sont devenus des amis, ils se connaissent
04:07quasi par cœur.
04:08En tout cas, Baptiste connaît très bien les qualités comme les défauts de Sophiane.
04:12Sophiane, il est attachant surtout déjà, je dirais, ça commencera par là.
04:16Mais des fois, il est un peu tirouflan, on va dire.
04:18Non mais il y a deux blocs de tout ça.
04:19Une demi-heure de séance quand même.
04:20C'est dur, 15 minutes.
04:21Qu'est-ce que tu racontes ? Une fois ici, une fois ici.
04:24Oui, donc trois minutes, trois minutes, six minutes.
04:26Une fois ici, une fois ici.
04:27Il faut pouvoir tout gérer, il faut savoir arrondir les angles et tout, mais je pense
04:32qu'on s'est bien adaptés, on a une bonne relation qui est saine, mais qui est surtout
04:36dans le travail.
04:37Et puis ces derniers jeux, Sophiane ne les fait pas que pour lui non plus.
04:39En 15 ans, il y a pas mal de choses qui ont changé dans sa vie personnelle.
04:43Aujourd'hui, mes résultats, mes choix et ce que je peux faire, ça peut aussi engendrer
04:47l'avenir de ma famille et de mes enfants.
04:49Quand je pars, ma femme me le dit, je te garde les deux enfants, mais elle m'amène
04:52des résultats, tu vois, sans pression.
04:54Mais tu vois, c'est un petit jeu.
04:56Je me dois aussi après pour moi d'y penser en me disant, il faut que je ramène quelque
04:58chose, je suis pas parti pour rien.
04:59Je suis allé au championnat du monde, la première chose que j'ai faite, c'est de
05:02l'appeler et dire, regarde, je suis pas parti pour rien, je viens de faire champion du
05:04monde.
05:05Tu vois, c'est pas pareil.
05:06Quand tu pars et que tu reviens sans rien, limite ma mère m'a appelé, quand je revenais
05:09sans rien, elle m'a appelé mon champignon.
05:10Tu vois, ça change du champion.
05:12Donc ouais, franchement, ça change quelque chose, ça change la donne sur tout, sur comment
05:17je vois les choses et comment j'envisage les choses.
05:19Le décompte est lancé pour Sofiane Noumia pour ses derniers rounds aux Jeux Olympiques.
05:24Et c'est notre série Jeux de Toulousain.
05:27On a aussi rencontré la marathonienne tarnesse Mélodie Julien, les nageurs du Touhec ou
05:31encore les internationaux du Stade Toulousain, rugby-fauteuil, des super reportages à réécouter
05:35sur l'appli ici.

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