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00:00C'est un bon souvenir, c'est beaucoup d'anecdotes, c'est aussi le fait aussi de la progression
00:20de 98, puisque on est deux ans après bien sûr, mais le groupe a un petit peu changé,
00:26même pas mal changé au niveau offensif notamment, et je pense, tout le monde est unanime pour
00:33le reconnaître, que le groupe 2000 était supérieur au groupe 98 en qualité, je parle
00:40en qualité footballistique, le noyau du groupe était toujours le même, mais en qualité
00:46et surtout, à mon avis, dans le potentiel offensif, on avait trouvé des armes, on avait
00:57beaucoup de potentiel dans ce domaine-là, avec des jeunes joueurs qui ont démontré
01:04par la suite un potentiel fantastique, donc voilà, très bon souvenir.
01:10Après la Coupe du Monde, je voulais arrêter, j'avais quand même un certain âge, ou un âge certain,
01:18et j'avais vraiment réfléchi à la possibilité d'arrêter l'équipe de France, avec, sur la
01:29victoire de la Coupe du Monde, qui me paraissait quand même quelque chose de fantastique, et puis
01:34j'avais eu cette visite de Roger, parce qu'entre-temps Roger avait pris, bien sûr, la succession
01:41d'Aimé, et Roger, je l'avais rencontré à Saint-Etienne, donc j'attendais un petit peu de voir ce qu'il
01:47allait me dire. Moi, dans mon esprit, c'était j'arrêtais, j'arrêtais parce que, bon, voilà, j'avais
01:56vécu vraiment des super moments avec l'équipe de France, mais j'en avais vécu aussi des moins bons,
02:01donc on avait fait le tour. J'ai dit, bon, Roger, peut-être, il va venir me voir, me disant, bon,
02:06écoute, tu sais quoi, tu veux arrêter, continue deux ans, fais l'Euro, on encadrera les jeunes,
02:11on encadrera les super jeunes qui sont là, pour leur montrer un petit peu... Non, ça, je ne voulais
02:20pas de ce discours-là, je voulais surtout qu'ils disent, bon, voilà, je veux te garder, parce qu'avec
02:26les jeunes qu'il y a, on va gagner l'Euro ou on va avoir la possibilité de gagner l'Euro. J'en
02:32étais convaincu et c'est ce discours qui m'a tenu. On fait partie des favoris, on vient de gagner la
02:39Coupe du Monde. Notre groupe n'a pas tellement changé, a évolué, mais plutôt a bien évolué,
02:46parce qu'on a amené de la fraîcheur, de la jeunesse et de la qualité, surtout. Donc, oui,
02:52on est parmi les favoris, mais il y a des grosses équipes, comme l'Italie, comme les Pays-Bas,
02:58comme l'Allemagne, toujours la même histoire. A l'Euro, surtout à 2000, tu vois, toutes les
03:04équipes sont bonnes. Toutes les équipes sont bonnes, donc tu sais que tu as un groupe qui va
03:08être difficile, déjà pour sortir. Je pense que 3-0, c'est beau, mais ça ne reflète pas trop le
03:20match, parce que je l'ai revu, il n'y a pas si longtemps que ça, le match, ça avait été un match
03:24difficile. Mais contre les Danois, c'est quasiment toujours la même chose. Matchs difficiles,
03:31beaucoup de duels aériens, beaucoup de duels physiques, c'est des mecs, ils sont taillés,
03:35ils sont taillés dans du marbre. C'est compliqué, c'est compliqué. Contre les Danois, c'est toujours
03:40compliqué. Je m'en souviens, parce que moi, je n'en remarque pas tellement quand même aussi,
03:46en phase finale d'un championnat d'Europe ou d'une Coupe du Monde. Et c'est Nico, Nico s'en va,
03:55et puis il bute sur Schmeichel, sur Peter. Et le ballon me revient, je ne sais pas ce que je
04:01fous là, en fait. J'ai dû certainement aussi avoir ce petit coup de dire, bon ben voilà,
04:06je continue l'action et puis je la finis avec beaucoup de réussite, puisque le ballon me
04:14revient, ça bute contre Peter et le ballon me revient. Je suis là, je ne sais pas trop pourquoi,
04:20mais je suis là et je n'ai plus qu'à la mettre dans les filets vides.
04:25Un peu le même type, les Tchèques, parce qu'avec deux joueurs devant qui culminent,
04:35je me rappelle avec Marcel, c'est à toi, c'est à moi, comment on fait ? On fait semblant d'y aller,
04:42on revient. On avait essayé avec Marcel de dire, bon, on ne va pas tout le temps sauter avec eux,
04:47parce que c'était dur, parce qu'ils sont grands, costauds, ils mettent les coudes.
04:51Et voilà, c'est un peu le même type de stratégie et de philosophie de jeu.
04:58Kohler, je te dis, c'est souvent un ou deux immenses et toujours des petits,
05:06entre guillemets, toujours au deuxième ballon. C'est les deuxièmes ballons qu'il faut faire
05:10attention contre ces équipes-là, parce que dans l'élaboration du jeu, c'est minime.
05:15Enfin, c'était minime. Peut-être que ça a changé, mais à cette époque-là, c'était assez direct.
05:20Les cibles étaient là et si on touchait la cible, il y avait des gens qui avaient pour mission de prendre les espaces.
05:27L'expérience de la Coupe du Monde nous avait fait prendre conscience que ce troisième match,
05:35même s'il comptait pour du beurre, il fallait vraiment ne pas tomber dans le relâchement.
05:47Il fallait bien se préparer pour ceux qui jouent et bien se préparer pour ceux qui ne jouent pas
05:52et qui re-espèrent ou re-intègrent l'équipe.
05:56Donc, on avait fait cet impasse-là durant la Coupe du Monde en 1998.
06:01Ça avait été une petite erreur.
06:03On avait failli la payer très, très cher contre nos amis paraguayens.
06:07Là, on n'a pas fait la même erreur.
06:09J'ai le souvenir avec Rouget, on l'avait sollicité, on l'avait sollicité.
06:15On avait dit, Rouget, préparons tout ce qu'il y a à préparer, parce que le match est important demain
06:24contre les Pays-Bas, qui avaient une très, très bonne équipe.
06:27Mais voilà, ceux qui ne sont pas concernés au départ, il faut qu'on rajoute un petit peu plus.
06:33Et on avait fait un bon rajout, une bonne séance.
06:42Le match de l'Espagne nous fait rentrer dans le vif du sujet.
06:47Et le match a été quand même maîtrisé dans l'ensemble, à part ce petit coup de fouille à la fin du match
06:55qui aurait pu nous coûter cher.
06:57Je crois que c'est Raoult qui le met dessus.
06:59Bon, Fabien, je ne sais pas s'il y a pénalty, mais toujours est-il qu'on aurait peut-être fait les prolongations
07:10ou les pénaltys, on serait passé durant les prolongations.
07:15Mais c'était bien qu'on gagne ce match-là avant les prolongations et avant les pénaltys.
07:21On méritait notre victoire sur ce match-là.
07:24J'en avais discuté avec Pep Guardiola et il m'avait dit qu'on savait que si on passait contre vous,
07:35on pouvait aller au bout.
07:36Mais que le rocher était difficile, parce qu'il me disait que j'avais une superbe équipe.
07:48Je l'ai revu il n'y a pas si longtemps, ce match-là.
07:50Très beau match, je trouve.
07:53Un très beau match portugais avec une équipe de très bons joueurs qui jouent dans les meilleurs clubs européens,
07:59comme l'équipe de France, d'ailleurs.
08:02Ça a donné un vraiment très bon match.
08:04Zinedine, pour moi, a été ou a fait un de ses meilleurs matchs de 7 euros.
08:12Et menant ou perdant un zéro le match-là, il a fallu aller chercher le résultat.
08:22Et on a su aller le chercher avec ce fameux pénalty qui a fait beaucoup parler.
08:31Mais si tu vois les images, je les ai revues il n'y a pas si longtemps.
08:37Pour moi, il y a main.
08:39Je tire par là, du moment qu'il y a main, il y a pénalty.
08:44On arrête là après, il tire, c'est le but en argent ou le but en or.
08:53Encore une fois, on peut dire que si le Portugal gagne ce match-là, se qualifie,
09:02il n'y a pas trop de choses à dire non plus, parce qu'ils ont été très bons.
09:06Mais c'est, encore une fois, l'équipe de France.
09:10Donc, tu as mieux pour nous.
09:16C'est le clou de la...
09:18Ce n'est pas de la chance, mais c'est de la persévérance, d'être persuadé qu'on peut renverser,
09:26qu'on peut aller chercher le résultat.
09:28Et on s'aperçoit que la finale, c'est ce qui se passe.
09:32C'est le résumé de notre euro.
09:35On ne lâche rien et on est toujours persuadé qu'on peut y arriver.
09:38L'expérience de 98 nous sert beaucoup dans ces moments-là.
09:41On sait ce qu'il faut faire, ce qu'il ne faut pas faire, ce qu'il faut moins faire.
09:44Donc, à ce niveau-là, je pense qu'on a plus d'atouts pour la préparation de ces matchs-là en 2000 qu'en 98.
09:51Surtout qu'en 98, c'était à domicile, c'était pesant.
09:54Il y avait une pression extérieure qui était palpable, alors que là, on est à l'étranger.
10:01En ce qui me concerne personnellement, je sais que c'est mon dernier match.
10:05Je sais qu'après celui-là, j'arrête l'équipe de France.
10:10Et à cette époque-là, je joue en Italie et j'ai mon président qui est italien.
10:16Et le matin, il m'envoie un message en me disant « Bonne chance pour toi, pour ton équipe »,
10:22avec un point d'interrogation.
10:25Et il me dit en tant qu'Italien, je me souhaite aussi de la chance pour l'Italie, que ce soit un bon match.
10:30Comme cet Euro, il est dur depuis le début, que ce soit pour se qualifier ou alors on passe par des moments de folie.
10:37Et on se qualifie au dernier match.
10:41Les poules, c'est toujours des matchs très serrés où ça ne tient pas grand-chose.
10:48Donc on sait que cette finale va ressembler à ça.
10:52Et les Italiens, ils sont très bons et ils veulent vraiment nous battre.
10:56Parce qu'en 1998, ils sont passés aussi très près et ils n'ont pas été loin.
11:03Mais à la fin, on y a toujours cru.
11:10On a bien fait d'y croire.
11:12Roger a fait des changements audacieux et judicieux.
11:18Et on est arrivé, on a gagné.
11:21Les Italiens sont conquérants dans le jeu.
11:24Ils se procurent des occasions, ils marquent un but, ils mènent au score.
11:28Si Fabien ne fait pas deux ou trois arrêts formidables, ils tuent le match.
11:33Mais ils n'arrivent pas à le tuer.
11:36La fin s'approche.
11:38Il y a des changements qui sont plutôt favorables pour l'équipe de France.
11:43Le physique joue aussi son importance.
11:48Les Italiens ont joué une demi-finale R1 contre les Pays-Bas, c'est ça non ?
11:53Ils ont gagné au pénalty au bout de la nuit.
11:56Tout ça fait qu'en sorte, ça va pencher de notre côté.
12:01L'instant où se joue la finale, c'est là.
12:04C'est-à-dire que le match, tu le gagnes ou tu le perds dans les deux ou trois minutes
12:10qu'il reste à jouer.
12:11Puisqu'ils mènent 1-0.
12:12On sait que les Italiens sont très forts pour garder le score, pour maintenir le score.
12:17On les connaît par cœur.
12:20Et si tu n'arrives pas à revenir là, déjà 1-1 c'est fini.
12:26Il n'y a pas de prolongation.
12:27Notre grand mérite, c'est de marquer avant la fin du match.
12:31Ce but de Sidi, il est capital.
12:36Il est capital ce but parce que, c'est facile à le dire, mais je pense que tu marques ce
12:43but-là, donc tu ne gagnes pas.
12:46Mais tu écroules ton adversaire.
12:49Parce qu'il sait que sa chance, c'était de gagner 1-0.
12:53Et donc, dans les prolongations, les deux équipes étaient là.
12:58Et dans la prolongation, on prend un avantage de psychologie.
13:00On sait qu'on a fait le plus dur.
13:03On avait vraiment frisé la correctionnelle et de perdre ce match 1-0.
13:07On est revenu à 1-1.
13:08Il reste les prolongations.
13:10Les Italiens sont à tout point de vue dans le rouge.
13:16Et nous, ça nous redonne de l'envie et de la motivation.
13:1913 minutes après, c'est réglé.
13:26Quand tu gagnes, tu veux savourer tout le temps.
13:28Que tu aies 20 ans, ou 30 ans, ou 35 ans, tu veux savourer parce que c'est des moments
13:34qu'il faut vraiment profiter parce que, je te dis, c'est dur de gagner en équipe nationale.
13:38C'est dur de gagner.
13:39Tu n'as pas beaucoup de compétition à gagner.
13:42En club, tu as le championnat, les Coupes d'Europe, tu as des compétitions pour gagner.
13:48Mais les équipes nationales, c'est compliqué.
13:52Chaque 4 ans, tu as une compétition.
13:54L'équipe de France, pour moi, je le dis, je le répétais, je le maintiens 20 ans après,
14:02ça a été le fil conducteur de ma carrière.
14:03L'équipe de France, c'était la priorité absolue.
14:08Donc, avoir pu avoir des résultats et gagner les deux principales compétitions majeures
14:15que tu peux gagner en sélection, c'est formidable.
14:19Formidable.
14:37Formidable.