Avant le rassemblement de l'Equipe de France à Clairefontaine lundi, gros plan sur Olivier Giroud, 4e meilleur buteur de l'histoire des Bleus avec 32 buts inscrits.
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00:30À figure-toi que ma mère, elle a une photo de moi avec un biberon dans la main droite
00:42et voilà celle-là, elle me fait marrer et je tape le ballon du pied gauche donc j'ai
00:46commencé très jeune, j'ai grandi dans une famille de joueurs de foot, mon père jouait
00:53à son petit niveau, mon frère est né aussi et puis mon frère a fait un début de carrière
00:57pro et donc c'était un peu mon modèle quand j'étais petit même s'il jouait derrière
01:04aux mains.
01:05Voilà donc j'ai grandi vraiment dans une atmosphère propice au ballon rond.
01:11Une volonté de marquer, une intelligence de jeu dans son placement, dans le fait de
01:17sentir les coups et puis une belle technique et puis un physique déjà à l'époque
01:21qui était hors norme déjà, qui lui permettait de s'exprimer à ce poste.
01:25J'ai tout le temps joué devant et marquer des buts ça a toujours été quelque chose
01:30qui me faisait rêver.
01:33Mon attrait vraiment pour ce poste, Olivier est joueur, il aime la carotte, il aime marquer,
01:39il aime la mettre au fond, c'est un challenger.
01:42Quand t'es petit et que tu marques un but, c'est presque la même que quand tu marques
01:46devant des milliers de spectateurs et des millions de téléspectateurs sauf que la
01:53joie, elle est un peu différente mais c'est tellement jouissif, c'est tellement excitant
02:00de marquer des buts que j'ai toujours voulu faire ça et voilà pourquoi j'ai voulu être
02:06attaquant.
02:07Je regardais des vidéos de Van Basten, de Jean-Pierre Papin et puis après plus récemment
02:13Chevchenko, c'était des joueurs qui avaient la classe et qui savaient tout faire, pour
02:17moi c'était des modèles.
02:18Le talent est nécessaire, il est indispensable, il n'est pas suffisant, je n'ai rien inventé.
02:26Du talent il en a et après il a fallu beaucoup travailler, beaucoup mettre à profit ses
02:33expériences.
02:34Olivier c'est quelqu'un qui apprend vite, qui est capable de gravir les échelons assez
02:40rapidement.
02:41Le travail c'est la base, il faut forcément des aptitudes, je dirais un petit peu de talent
02:48mais après le talent n'est rien sans le travail, à côté pour arriver à ce niveau-là il faut
02:56des valeurs qui pour moi sont importantes, la détermination, la pugnacité et la persévérance.
03:06C'est un gamin qui n'a jamais eu la place facile, qui a toujours dû se faire à la force
03:11de travail, comme j'ai pu le dire précédemment, c'est un mélange de tout ça qui fait qu'aujourd'hui
03:17il en est là.
03:20Au fur et à mesure du temps, après formation, de formation et bien sûr quand j'ai signé
03:25pro, j'aimais bien rester un peu plus après les séances et faire du travail de finition
03:31pour répéter mes gammes, avoir des repères, des automatismes devant le but.
03:37J'aimais beaucoup travailler les volets, d'où mon admiration pour JPP, Van Basten qui était
03:43très fort à ça.
03:48Quand ça se passe bien, on t'envoie beaucoup de compliments, tu reçois beaucoup de lauriers
03:55entre guillemets, mais même moi qui aime bien souvent rappeler le travail collectif,
04:01ça fait toujours plaisir.
04:02Maintenant, quand tu marques un peu moins, quand t'es un peu dans le dur, t'es aussi
04:06exposé, t'es au-devant de l'affiche, un peu comme les gardiens, t'as pas trop droit
04:10à l'erreur.
04:11C'est ce qu'il y a de mieux pour moi de marquer des buts et d'être attaquant.
04:15Dans le football, il n'y a rien de plus beau, mais c'est aussi, il y a le revers de la médaille.
04:19Quand ça se passe moins bien, t'es critiqué plus facilement.
04:23La confiance, tu l'acquiers vite, mais elle peut repartir très vite aussi.
04:27Il sait très bien qu'il y a des fois des périodes de disette, ça peut pas être tous
04:31les jours la fête.
04:32Il sait que des fois, il faut attendre que ça ne vienne pas tout de suite, mais bon,
04:38il travaille pour ça.
04:39Je pense qu'il a une grande force mentale, il a une grande foi, on est tous chrétiens
04:45dans la famille, croyants, très croyants, et je pense que ça nous a été inculqué
04:49par notre mère.
04:50La pression que tu as à chaque match, que ce soit en équipe de France, que ce soit
04:53en Coupe d'Europe, que ce soit en championnat, que ce soit en Coupe de France, que ce soit
04:56quand t'es plus grand ou quand t'es plus petit, la même pression que tu as, parce
04:59que t'as été formaté avec, t'as appris à vivre avec, t'as grandi avec, et c'est
05:05quelque chose qui est ancré en toi.
05:07Je veux jamais rien lâcher, se dire qu'on va marquer dans un match, même si ça commence
05:12mal, même si on a raté des occasions, il faut vraiment y croire jusqu'au bout, et
05:16c'est ce qui fait aussi la force mentale des grands attaquants.
05:21Quand tu marques des buts, il faut le vivre, vraiment, pour le comprendre, c'est un sentiment
05:33d'immense fierté, où tu lâches tout, des fois avec la réaction du public, tu peux
05:40avoir des frissons quand ton nom est scandé.
05:44Les émotions ne sont pas descriptibles, c'est très particulier de vraiment ressentir ces
05:52choses-là.
05:53Envie de faire plus, d'en marquer plus, c'est une drogue, clairement.
05:58Tu rentres dans une autre dimension, après il y a des buts qui sont plus importants que
06:04d'autres, mais c'est sûr que chaque but a sa part de « jouissance » entre guillemets.
06:13Je pense qu'Olive aime bien être sous les feux de la rampe, dans le bon sens du terme,
06:18c'est-à-dire que quand tu es attaquant, tu claques un but, tu fais élever 80 000 personnes.
06:23Je mets les doigts vers le ciel pour être reconnaissant, tout simplement.
06:34Citoyen Henry sera difficile à aller chercher, il est à 51 buts, Michel Platini est à 41
06:43buts et David Trezeguet est plus à portée de tir, si je puis dire.
06:49Il est à 34, je suis à 32, donc ce serait bien de pouvoir le dépasser.
06:52Pour moi, c'est aussi une référence à son poste, très bon finisseur, tout le monde
06:59le connaît.
07:00Pouvoir dire que j'ai marqué autant de buts que lui ou peut-être un ou deux de plus serait
07:07une grande fierté aussi.
07:08Je sais que si je marque aussi, j'aimerais l'équipe à atteindre nos objectifs.
07:14Il veut marquer le football, le marquer c'est dans les esprits, mais après, le temps passe
07:20et seuls les faits restent, les titres bien évidemment, et puis les références comme
07:27le fait d'être dans les meilleurs buteurs de l'équipe de France, c'est un challenger,
07:32c'est un gagneur, c'est un mec qui aime bien la carotte.
07:35Il y a Fort à Paris qui souhaite monter sur le podium et ce n'est pas étonnant, c'est
07:41quelque chose qui lui tient à cœur.
07:43Il va tout faire pour, s'il arrive tant mieux, s'il n'y arrive pas, tant pis, il ne gagne
07:47pas à chaque fois, mais en tout cas, c'est un objectif et je pense qu'il a besoin d'objectifs.
07:51Personnellement, ce qu'on me demande c'est de marquer des buts, surtout d'être décisif.
07:56Quand je ne marque pas, je suis content, en Coupe du Monde, d'assister mes copains, de
08:02faire des passes décisives, mais c'est sûr qu'il n'y a rien de plus beau que de marquer
08:06des buts, donc oui, c'est important pour un attaquant, les stades c'est important.
08:12Quand j'ai battu le record, quand j'ai dépassé Papin, pour moi ça a été une première
08:19grande fierté et puis après, bien sûr, il y a eu Zizou qui a toujours été très très
08:24bon en équipe de France et qui était à 31 buts et puis le jour où je l'ai passé
08:29aussi, ça a été quelque chose.
08:31Olivier, c'est quelqu'un qui pèse énormément sur une défense, c'est quelqu'un qui a beaucoup
08:36progressé dans les années qui viennent de passer.
08:38Il est capable aujourd'hui de te prendre deux défenseurs, de les empêcher carrément
08:44de jouer tellement il doit être attentif à lui.
08:48C'est quelqu'un qui a progressé dans les remises et de mieux en mieux, c'est quelqu'un
08:52qui a aussi progressé parce qu'il fait aussi les appels en profondeur, donc il est
08:55devenu complet.
08:56Si tu m'avais dit que je marquerais, que je dépasserais Zizou, que j'égalerais peut-être,
09:02peut-être très égay, il y a quelques années de ça, je n'y aurais peut-être pas cru,
09:07mais à force de travail, de persévérance, encore une fois, d'abnégation, rien n'est
09:12impossible.
09:13Donc si ça peut être un bon exemple pour les jeunes qui ne sont pas pros ou ne sont
09:17pas au-devant de l'affiche des stars prometteuses à 17, 18, 19 ans, sachez que chaque parcours
09:26est différent et qu'on peut arriver au plus haut niveau et marquer beaucoup de buts en
09:34ayant un parcours un peu différent.
09:36C'est à 16, 17 ans que j'ai pris conscience que je pouvais peut-être faire une carrière
09:44de footballer professionnel maintenant.
09:47Arriver en équipe de France, pour moi, c'était un peu forcément inaccessible, mais étape
09:55par étape, petit à petit, j'ai gravi les échelons et je suis allé chercher cette
10:00confiance, ce temps de jeu dont j'avais besoin.
10:01Mes choix ont été payants au bout d'un moment, je pense avoir une bonne étoile aussi
10:10au-dessus de ma tête.
10:11Je pense que je ne suis pas tout seul et je suis reconnaissant de la chance que j'ai
10:20de pouvoir vivre de ma passion, de pouvoir vivre des émotions comme celles-là.
10:24On voit d'où il est parti, là où il en est, moi je suis admiratif, je suis déjà
10:30fan de mon frère, mais c'est vrai que je suis admiratif du chemin parcouru, de là
10:33où il en est aujourd'hui, il a grandi, il a grandi avec ses expériences, il a su à
10:39chaque fois qu'il a franchi des paliers, il a su aussi grandir, s'adapter et ça,
10:43c'est extraordinaire.
10:44Vous vous rendez compte, commencer sa carrière en jouant en national à Istres et puis vous
10:49finissez là en équipe de France, champion du monde, joué à Chelsea, la carrière qu'il
10:53a faite, enfin qu'il fait, chapeau bas, chapeau bas.
10:57Qu'on aime ou qu'on n'aime pas Olivier, on est obligé de reconnaître son talent
11:01et le chemin parcouru.
11:02Olivier, c'est sûr qu'il a un parcours atypique, il a un jeu atypique, mais c'est
11:07quelqu'un qui a travaillé pour arriver là où il est, il n'y a absolument rien
11:10à dire.
11:11Rien au départ ne le prédestinait à ça, je veux dire, petit c'était probablement
11:15pas le plus talentueux, donc il a ce parcours, moi ce que j'ai toujours dit à mon frère
11:23du jour où il a commencé à jouer au foot et quand il a commencé à essayer d'être
11:27au pro, enfin qu'il a vu qu'il pouvait y aller, je lui ai dit écoute, tes qualités
11:30elles sont ce qu'elles sont, après tout ce que tu as à faire c'est les exploiter
11:33à 100%, non pas à 70, ni à 80, ni à 90, mais à 100% et c'est uniquement à cette
11:38condition que tu parviendras à faire carrière, peut-être que ça ne suffira pas, mais au
11:41moins tu auras fait le maximum.
11:43C'était des plus beaux moments en tant que gosse, je prenais tellement de plaisir,
11:49j'allais à l'école, mais après on allait taper dans le ballon, moi j'avais mon héros
11:56c'était mon frère, donc c'était un peu l'espoir du village, même de Grenoble
12:01parce qu'il est passé par Grenoble avant d'aller à Auxerre et avant de jouer en équipe
12:05de France, jeune, pour moi c'était un modèle et je disais je vais être joueur de foot,
12:11je vais être joueur de foot, mais de Froge, après quand je rentre à Froge, on me parle
12:16de Moscou aussi forcément un peu, et les gens que je croise dans la rue sont fiers
12:20d'avoir un petit du village qui a été champion du monde pour la France.
12:25Olivier c'est quelqu'un que j'aime beaucoup, j'apprécie beaucoup, j'ai eu l'occasion
12:29de le voir à Arsenal, à la Coupe du Monde, dans d'autres villes, et c'est quelqu'un
12:35qui mérite tout ce qu'il a, il n'y a rien à redire à ça, et j'espère que ça va
12:40durer longtemps.
12:41Cette Coupe du Monde par exemple qui est le Graal pour le joueur de foot, c'est moi qui
12:47ai joué en national, qui ai joué en Ligue 2, encore une fois dans des divisions où
12:55tu n'es pas forcément mis en avant, très médiatisé, il faut savoir qu'il y a beaucoup
13:02de joueurs qui sont passés par là, et il ne faut pas le prendre comme un pas en arrière
13:10par exemple, quand je suis parti de Ligue 2 pour aller jouer à Aïss, c'est un pas
13:13en arrière, mais pour mieux rebondir, donc il ne faut pas se dire que je n'ai pas envie
13:19d'aller jouer dans une division inférieure parce que ce n'est pas mon standing, il faut
13:26accepter et faire un travail de longue haleine pour après atteindre ses objectifs, moi c'est
13:32ce qui s'est passé, et aujourd'hui je suis le plus heureux des hommes.