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Fabien Roussel, Manuel Bompard, Marine Tondelier et Olivier Faure ont annoncé ce lundi 10 juin, 24 heures après la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron, leur volonté de constituer un nouveau "Front populaire". Les dirigeants d'EELV, du PS, de LFI et du PCF vont se retrouver ce mardi 11 juin pour poursuivre les négociations. L'objectif est de "soutenir des candidatures uniques dès le premier tour" des prochaines élections législatives, qui auront lieu les dimanches 30 juin et 7 juillet. Mais Raphaël Glucksmann (Place publique) n'était pas présent.

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Transcription
00:00 Alors Mathieu Croissando, évidemment, ça négocie à tous les étages et notamment à gauche en emploie ce mot, ce cliché un peu de "grande manœuvre".
00:07 On peut en commencer ? On peut parler de grande manœuvre à gauche ?
00:09 Ah oui, on peut parler de grande manœuvre. Vous avez aimé la NUPES ou vous avez peut-être détesté la NUPES.
00:12 Vous allez aimer le Front populaire ou détester le Front populaire.
00:16 Hier soir, à la sortie d'un premier round de négociations, communiqués et signés de cette partie de gauche,
00:22 ils sont d'accord pour construire un Front populaire face à la menace RN.
00:27 Alors ça vaut bien quelques envolées lyriques. Écoutez par exemple Fabien Roussel.
00:31 Nous voulons prendre devant vous ce serment d'être unis jusqu'à la victoire.
00:39 Et nous aurons besoin de vous, car ça ne s'écriera pas sans vous.
00:45 C'est beau non ? On a presque envie d'y croire. Alors vous allez me dire, pour la gauche, le jeu en vaut évidemment la chandelle.
00:51 Mais ça mérite qu'on fasse un petit arrêt sur image parce qu'il faut rappeler qui sont les protagonistes.
00:56 On a donc Fabien Roussel, secrétaire général du Parti communiste,
01:01 aux côtés de Manuel Bompard, le coordinateur de la France insoumise,
01:04 dont les militants avaient fait imprimer pour la fête de l'IMA des t-shirts "Fabien Roussel n'est pas un camarade",
01:10 dont des leaders insoumis ont qualifié Fabien Roussel de "Doriot", la figure du collaborationniste.
01:16 On a Marine Tondelier, la patronne des écolos, qui avait été accusée par le même Manuel Bompard d'enterrer la NUPES
01:22 quand elle voulait présenter une liste en solo aux européennes.
01:24 Bon, à l'époque, elle pensait faire 15%, maintenant qu'elle en a fait 5, elle a mis un peu d'eau dans son vin.
01:28 Et puis, vous avez Olivier Faure, qui était un peu dans la pénombre tout à l'heure, tout un symbole.
01:33 En tout cas, il y a un absent, vous avez remarqué ?
01:34 - Raphaël Glusman ?
01:35 - Et bien oui. Et on se demande s'il n'est pas en train de se faire rouler dans la farine, comme disait ma grand-mère Raphaël Glusman,
01:40 l'homme qui a permis aux socialistes de relever la tête après le naufrage d'Anne Hidalgo à la présidentielle,
01:45 qui arrivait en troisième position juste derrière Valérie Ayé.
01:48 Au moment où tous ses petits camarades discutaient, lui, il était aux 20 heures de France 2,
01:52 en train de fixer ses conditions pour un accord, et notamment une démarche résolument pro-européenne,
01:58 un soutien à l'Ukraine, la fin de la brutalisation de la vie politique, des violences verbales, des calomnies.
02:04 Il faut dire qu'il sait de quoi il parle, Raphaël Glusman.
02:06 Il a tout subi dans cette campagne. Calomnie, insultes, procès d'intention, attaques antisémites,
02:11 au point qu'il avait même, souvenez-vous, explosé pendant le débat des têtes de liste sur BFM TV, il y a une quinzaine de jours. Regardez.
02:17 - Vous ne luttez pas contre l'extrême droite, vous faites de moi votre type principal.
02:20 - Non, non, non. - C'est le cas depuis six mois.
02:22 - Raphaël Glusman. - Vous avez l'extrême droite à 40%, Manon Brie.
02:25 - Je dis précisément. - Allez, concentrez-vous sur l'extrême droite.
02:27 - Je dis précisément. - Lâchez-moi un peu les baskets.
02:29 - Je dis précisément, Raphaël Glusman.
02:31 - On pourrait croire que c'était pendant la campagne et que tout ça a cessé, mais non.
02:34 Dimanche soir, place de la République, dans la foule qui s'était réunie, la foule de gauche,
02:38 pour protester contre les 40% du Rassemblement national, il y a des gens qui criaient "Israël, assassin, Glusman, complice".
02:45 - Et donc ces gens-là vont nous faire croire qu'ils vont s'entendre.
02:47 - Alors, je vais vous dire, le plus dur, ça ne va pas être les querelles de personnes.
02:50 Et je vous parie même qu'ils vont réussir, ils se retrouvent tous aujourd'hui, à se mettre d'accord sur un programme,
02:55 ou sur un semblant de programme, et sur des circonscriptions.
02:58 Non, ce qui va être le plus dur, c'est de surmonter leur cas de conscience, leur problème de conscience.
03:02 La menace Rassemblement national, vaut-elle de nouer une alliance entre deux gauches
03:07 qui ne partagent plus les mêmes principes, ni les mêmes valeurs, la même vision de la démocratie,
03:11 la même conception de la République, la même vision de la laïcité ?
03:14 Est-ce que les électeurs de Raphaël Gluxman iront voter pour des candidats, notamment insoumis,
03:18 qui considèrent que tous les coups sont permis, que l'antisémitisme est résiduel en France,
03:23 comme l'a dit Jean-Luc Mélenchon, qui tiennent parfois des propos qui visent à nazifier les Juifs
03:27 sous couvert de défense des Palestiniens, ou qui jouent ouvertement la carte du communautarisme ?
03:32 Eh bien, ce n'est pas évident.
03:33 Hier, d'ailleurs, la négociatrice de Raphaël Gluxman, lors de ces discussions, a commencé à rétropédaler.
03:39 Dans un tweet, on le voit, ce n'est pas encore un accord.
03:41 - Enfin, on ne le voit pas bien, mais...
03:43 - Juste une ouverture de discussion.
03:46 Alors, comme on le dit souvent à gauche, l'union est un combat,
03:49 mais un combat à armes égales et sans perdre son âme.
03:53 - Merci beaucoup, Mathieu. J'ajoute un rendez-vous politique important face à face,
03:56 ce matin sur BFMTV et RMC, c'est Bruno Le Maire.

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