Législatives en vue : premier débat RN/Renaissance

  • il y a 3 mois
Jean René Cazeneuve député Renaissance du Gers et Julien Léonardelli (RN) le haut-garonnais qui vient d'être élu député européen s'affronte au lendemain des européennes.

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00:00 Mais ce matin, avec l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, on a deux représentants des forces politiques
00:05 arrivés en tête aux européennes hier qui vont débattre sur notre antenne. Clémence ?
00:08 Oui, on les remercie, ils sont avec nous jusqu'à 8h25.
00:11 D'abord Julien Léonard-Dély du Rassemblement National qui vient d'être élu au Parlement européen, qui est dans ce studio.
00:16 Bonjour à vous.
00:18 Et à distance, Jean-René Cazeneuve, désormais ex-député à Renaissance du Gers.
00:23 Bonjour M. Cazeneuve.
00:24 Bonjour.
00:25 Je rappelle que le RN est arrivé premier hier aux européennes avec 31,5% des voix au niveau national,
00:31 14,5% pour la liste Renaissance arrivée deuxième.
00:35 D'abord, avez-vous tous les deux été surpris de l'annonce du président Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale ?
00:42 Jean-René Cazeneuve d'abord.
00:43 Ok, j'étais évidemment surpris parce que le choix se posait,
00:50 devant l'ampleur de la victoire du RN et de la défaite des forces républicaines de manière générale,
00:57 c'était évidemment une décision logique que de revenir devant les Français,
01:06 reposer la question aux Français, je crois qu'on ne peut pas reprocher au président de la République,
01:11 que de faire appel au peuple pour qu'il tranche maintenant définitivement
01:18 pour qui soit-il pour gouverner la France.
01:22 Julien Léonard-Dély, vous, le RN semblait prêt, en tout cas Marine Le Pen a dit "on est prêt". C'est le cas ?
01:28 Tout à fait, nous sommes prêts, nous nous préparons déjà depuis la réforme des retraites,
01:32 où tout est prêt en interne au niveau du RN.
01:37 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que vous avez déjà tous vos candidats pour les législatives ?
01:41 Il manque peut-être à la marge quelques confirmations,
01:44 mais effectivement tout le monde est déjà sur le pont et dès demain nos candidats partiront en campagne.
01:50 Nous allons continuer la campagne de terrain que nous avons commencé dans le cadre de ces élections européennes
01:54 au mois de septembre dernier et nous allons continuer justement de parler des problématiques des Français,
02:00 d'apporter des solutions parce que c'est ce qu'ils attendent réellement, des solutions,
02:05 et qu'on les sorte de l'ornière et des difficultés pour lesquelles ils sont confrontés aujourd'hui.
02:09 Est-ce que ça veut dire, Julien Léonard-Nelly, que ce matin vous pouvez déjà nous annoncer des noms en Haute-Garonne,
02:14 par exemple des candidats pour ces législatives ?
02:16 Alors je ne peux pas vous annoncer ce matin des noms, il faut quelques confirmations,
02:20 mais dans les prochains jours effectivement ce sera confirmé.
02:23 Après il faut voir que le calendrier a quand même été chamboulé,
02:26 l'annonce de la dissolution hier par le président de la République,
02:28 donc impose avec une élection le 30 juin un dépôt de candidatures ce vendredi.
02:34 Donc comprenez bien que je pense que dans tous les états-majors,
02:37 les partis politiques c'est en train de se bousculer,
02:39 que la nuit a été courte, autant chez nous au niveau local qu'au niveau national.
02:44 Jean-René Cazeneuve, vous confirmez, vous n'avez pas beaucoup dormi ?
02:46 Oui, parce que c'est terrible,
02:53 je crois que le message que les Français ont envoyé à l'Europe
02:58 est un message d'affaiblissement de notre pays,
03:00 c'est d'abord ça qui m'a empêché de dormir.
03:03 Après, le fait que je sois plus député et que je reparte en campagne,
03:08 vous savez c'est un honneur, moi je sers mon pays le mieux possible
03:12 depuis maintenant 7 ans, et je sers les Gersois,
03:17 j'essaie d'améliorer la vie des Français,
03:19 et donc je me représenterai devant eux et c'est eux qui décideront.
03:22 Et c'est très bien, c'est une légitimité, une preuve de démocratie
03:27 que cette dissolution décidée par le président de la République.
03:31 Je vous rappelle que vous étiez rapporteur général de la Commission des Finances,
03:34 donc vous annoncez ce matin sur France Bleu Occitanie
03:36 que vous vous représenterez dans cette première circonscription du Gers
03:41 où vous étiez élu, Julien Léonard-Délis,
03:43 vous vouliez réagir à ce que vient de dire Jean-René Cazeneuve
03:46 sur j'imagine l'affaiblissement de la France dont parle M. Cazeneuve ?
03:50 Non mais M. Cazeneuve, ce matin ce ne sont pas les Français qui ont la gueule de bois,
03:53 c'est plutôt la Macronie qui aujourd'hui effectivement,
03:57 vous le savez, les sondages donnés, Jordan Bardella largement en tête
04:01 lors de ces élections européennes, nous avons lancé un message, un appel aux Français,
04:06 faites-vous entendre, profitez de ces élections européennes
04:09 pour justement dire que vous souhaitez une autre voie, un autre chemin
04:13 pour la construction européenne, faites-vous entendre notamment
04:16 depuis le dernier référendum de 2005 où vous avez annoncé un non clair
04:21 pour la construction européenne et la Constitution à l'époque
04:25 et au niveau national, dernière élection avant 2027 qui était donc prévue,
04:30 faites-vous entendre du président de la République qui vous ignore et qui vous méprise
04:35 et ce mépris, cette arrogance qui est propre et caractérise le président de la République,
04:40 il en est assez en fait et vous, le peuple souverain, vous avez justement
04:45 la possibilité de vous faire entendre et profiter de ces élections, ça a été entendu
04:49 et dans le cadre de ces élections législatives, nous partons clairement
04:53 pour gagner ces élections législatives et arriver à Matignon et constituer un gouvernement.
04:59 - Qui se tiendront, je le rappelle, le dimanche 30, Jean-René Casanaves.
05:03 - Oui, ça c'est de l'arrogance, le fait que le président de la République ait décidé
05:07 cette dissolution, qu'il ait écouté le peuple français, qu'il ait décipté
05:11 les résultats de cette élection, c'est au contraire une preuve d'humilité.
05:14 Donc si j'étais vous, je serais un petit peu modeste.
05:16 Les Français ont maintenant une question extrêmement différente
05:20 à laquelle ils doivent répondre. - Ce n'était pas un référendum alors pour vous ?
05:24 Ce n'était pas un pour ou contre à Matignon-Lacronce ? Vous ne l'avez pas vécu comme ça, cette élection ?
05:29 - Non mais probablement, probablement. Donc ils ont voté pour ces élections européennes,
05:34 ils ont envoyé un message de protestation, peut-être de colère,
05:39 il y a qu'ils en aient ras-le-bol des normes qu'ils en avaient, etc.
05:44 Et peut-être qu'ils ont eu l'impression qu'envoyer 3 ou 4 députés de plus
05:48 du RN 3, 4 députés de moins de la majorité présidentielle,
05:53 ça n'a pas d'importance considérable. Mais maintenant, la question qui se pose aux Français,
05:58 et moi je suis ravi qu'ils puissent y répondre, c'est ont-ils envie
06:03 que le RN, que l'extrême droite en France, gouverne avec un programme
06:08 qui ne tient pas la route, qui d'un point de vue économique est une catastrophe absolue,
06:13 avec un programme, ne serait-ce que vis-à-vis de l'Europe, si vous voulez, on ne va pas refaire le match,
06:18 mais cette histoire de double frontière, triple frontière, quatre ruptures frontières,
06:22 et pourquoi on s'arrêterait là, qui isolerait notre pays et aurait des conséquences terribles en particulier
06:27 pour nos agriculteurs que je connais bien dans le Gers, franchement, ce serait une catastrophe.
06:31 Donc voilà, les Français, maintenant, si vous voulez, vont devoir confirmer
06:36 leur vote de protestation, ou dire, on veut un gouvernement responsable
06:44 avec des partis républicains.
06:47 8h17, vous êtes bien sur France Bleu Occitanie, après l'annonce de la dissolution de l'Assemblée Nationale,
06:51 toute notre radio est mobilisée pour décrypter ces résultats, on en parle avec vous depuis le quart d'heure Toulousain,
06:56 et puis on continue notre débat avec vos invités Clémence.
06:58 Julien Léonard Delis, qui vient d'être élu au Eurodéputé du RN,
07:03 et le Rassemblement National Jean-René Cazeneuve, ex-député RN du Gers,
07:06 qui va se représenter pour ses prochaines élections législatives.
07:11 Il y a quand même un certain coup de pocard politique, là, ce matin,
07:15 mais je vous voyais, Julien Léonard Delis, faire non de la tête quand Jean-René Cazeneuve
07:21 parlait notamment du programme "pas sérieux", selon ses mots, du RN.
07:25 - Écoutez, il est dans son rôle, effectivement, de dire cela, en attendant...
07:29 - Comment Georges Jordan Bardella peut vraiment être Premier ministre, selon vous ?
07:33 - Ah mais clairement ! Et de toute façon, notre objectif, c'est celui-là.
07:36 Notre objectif, c'est d'apporter Jordan Bardella à Matignon, dans les prochains jours, les prochaines semaines.
07:42 Quand je vois l'information, ne serait-ce que ce matin, nous avons déjà prévenu les Français depuis de longs mois,
07:47 que la facture de millions de Français augmentera de 11,7% en moyenne le 1er juillet...
07:52 - Oui, c'est la conséquence d'un rebond des cours.
07:54 - Effectivement, je me dis, nous allons continuer de défendre le pouvoir d'achat des Français
08:00 et d'apporter de l'oxygène à ces millions de ménages qui souffrent dans notre pays.
08:05 - Jean-René Cazeneuve, est-ce que s'il y a une majorité, en tout cas relative,
08:09 parce qu'on rappelle là que ce n'était pas une majorité absolue, qu'il y avait déjà le camp macroniste,
08:13 vous changerez des choses ? Est-ce que vous feriez des choses différemment,
08:17 au vu de ces élections, de ces résultats, des élections européennes ou pas ?
08:21 - Bien sûr ! Loin de moi, l'idée qu'on a tout fait correctement et qu'on a tout bien fait,
08:29 on a certainement fait des erreurs... - Quoi par exemple, lesquelles ?
08:32 - Peut-être que la réforme de la retraite n'a pas été suffisamment expliquée,
08:39 mais vous voyez bien aujourd'hui avec la pyramide des âges,
08:42 qu'il n'est pas raisonnable, comme le propose le Rassemblement national,
08:47 que de revenir en arrière sur une retraite à 60 ans.
08:50 Ça n'a pas de sens, aucun pays ne le fait, mais c'est facile, c'est démagogique,
08:53 quand vous êtes dans l'opposition, de le proposer.
08:55 Mais peut-être que nous avons mal expliqué, mal fait cette réforme,
09:01 en tous les cas, la nécessité d'y aller est importante.
09:05 Moi ce que je voudrais dire sur le point d'achat des Français,
09:08 les chiffres sont les chiffres et je sais que ça gêne le Rassemblement national,
09:12 mais toutes les études montrent, et il faut le voir, ça a été publié la semaine dernière,
09:18 c'est en France que le pouvoir d'achat des Français, des citoyens,
09:23 a été le mieux préservé pendant cette succession de crises absolument uniques
09:28 dans l'histoire de notre pays.
09:30 Donc évidemment si la situation est difficile pour les Français,
09:33 c'est bien parce qu'il y a la guerre en Ukraine,
09:36 parce qu'il y a cette tension au Moyen-Orient,
09:39 parce qu'il y a eu cette crise au Covid,
09:41 et évidemment ça a pesé sur le niveau de vie des Français.
09:44 Toutes les chiffres montrent que c'est en France que l'inflation a été la plus faible
09:49 de tous les pays d'Europe, que c'est en France que le pouvoir d'achat a été le plus préservé.
09:53 Et croire une demi-seconde que Bardella, quand on voit le spectacle qu'il a donné
09:58 face au Premier ministre Gabriel Attal,
10:01 qu'il puisse être capable de gouverner la France
10:04 alors qu'il ne connaît aucun de ses dossiers, qu'il n'a jamais travaillé à Bruxelles,
10:10 c'est franchement terrible.
10:12 - Julien Léonard, vous connaissez pas bien vos dossiers ?
10:15 - Non mais de toute façon, encore une fois, c'est de l'arrogance macronienne.
10:18 Après, on a eu l'habitude de vous parler d'économie,
10:21 on a un ministre de l'économie, Bruno Le Maire, qui dit "j'ai sauvé l'économie".
10:27 Oui, en attendant, on voit la situation encore une fois,
10:29 sur le terrain depuis de nombreuses semaines, depuis de nombreux mois,
10:32 la première préoccupation des Français, je l'ai fait clairement ressentir,
10:36 la première des préoccupations c'est le pouvoir d'achat,
10:38 c'est pouvoir vivre décemment.
10:40 Dans le cadre de ces élections européennes, on a beaucoup parlé des voitures électriques,
10:44 du prix de l'énergie, etc.
10:46 C'est des problématiques et justement des craintes qui m'ont été évoquées,
10:52 notamment des électeurs du Gers, où je suis passé il y a quelques jours,
10:58 dans le Comège, dans les zones rurales,
11:00 ils me disent "mais on ne peut pas acheter une voiture électrique pour se déplacer,
11:02 comment on fait ? Ce n'est pas possible avec les déserts médicaux, etc."
11:05 Il y a tellement de sujets.
11:07 J'ai l'impression en attendant monsieur Cazan, que tout va bien en France.
11:11 En fait non, monsieur le député, il n'y a plus rien qui va, au contraire.
11:17 Et justement, ces élections européennes le montrent une nouvelle fois,
11:21 les Français font le choix du Rassemblement National,
11:24 de Jordan Bardel à Marine Le Pen, pour justement apporter un contre-pouvoir à Emmanuel Macron,
11:28 et apporter notre voie, notre chemin, notre avenir.
11:31 Ce qui est sûr, c'est qu'on va organiser des débats et d'autres discussions sur France Bleue,
11:36 Occitanie, en vue de ces élections législatives,
11:39 qui se tiendront le premier tour, ce sera le 30 juin, le second tour, le 7 juillet.
11:43 Je vous remercie tous les deux messieurs d'avoir déjà engagé le débat ce matin.
11:47 Julien Léonard d'Élie, du Rassemblement National, tout juste élu eurodéputé.
11:51 Jean-René Cazeneuve, qui était à distance et qui va se représenter.
11:56 Vous êtes élu dans le Gers.
11:59 d'avoir été avec nous ce matin. Bonne journée messieurs.

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