Macron s’en va-t-en guerre

  • il y a 3 mois
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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi, il revient sur l'implication d'Emmanuel Macron dans les commémorations du gouvernement alors que son implication dans la guerre en Ukraine est vivement critiquée.
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Transcript
00:00 L'édito politique sur Europe avec Le Figaro, bonjour Alexis Brezet.
00:04 Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05 Pour le 80e anniversaire du débarquement, Emmanuel Macron reçoit à l'Elysée deux invités d'honneur,
00:10 Joe Biden et Volodymyr Zelensky.
00:11 Alors cela va de soi en ce qui concerne le président des Etats-Unis, bien sûr.
00:15 La présence de l'Ukrainien, en revanche, est politiquement contestée,
00:18 d'autant qu'il est prévu qu'il s'exprime à l'Assemblée Nationale.
00:20 Ça vous étonne Alexis ?
00:21 Alors, précisons une chose Dimitri, ce qui suscite la polémique,
00:25 ce n'est pas en soi le fait que Volodymyr Zelensky soit reçu à l'Elysée et vous l'avez dit à l'Assemblée,
00:31 c'est le moment choisi pour l'accueillir en grande pompe.
00:34 Le vendredi, deux jours avant le scrutin,
00:38 quelques heures avant la fin de la campagne,
00:40 au lendemain de cette intervention présidentielle qui a déjà fait couler beaucoup d'encre
00:45 et où il aura évidemment été question de l'Ukraine.
00:48 Il faudrait être naïf pour ne pas voir qu'Emmanuel Macron est en train de boucler la boucle.
00:54 Il a commencé la campagne européenne sous le signe de l'Ukraine,
00:57 rappelez-vous sa sortie sur l'envoi des troupes au sol,
00:59 et il veut la finir sous le signe de l'Ukraine.
01:02 Et donc, ses adversaires politiques qui ne sont pas naïfs,
01:05 dénoncent à qui mieux mieux l'instrumentalisation de la guerre à des fins politiques,
01:09 ça c'est Marine Le Pen, la ficelle un peu grosse, ça c'est Manon Bry,
01:13 l'utilisation de l'Ukraine pour fausser le jeu, ça c'est François-Xavier Bellamy,
01:18 et franchement, on ne peut pas leur donner tout à fait tort.
01:21 Pourtant à l'Elysée, on répète en boucle qu'Emmanuel Macron n'a pas choisi la date du débarquement de Normandie,
01:26 il n'y peut rien si le 6 juin tombe trois jours avant les européennes.
01:29 Certes, Dimitri, certes, certes, mais pardonnez-moi,
01:32 le rapport entre l'Ukraine et le débarquement est tout de même assez ténu.
01:36 On nous dit, après avoir affirmé le contraire,
01:38 que la présence des Russes aux cérémonies n'est pas nécessaire,
01:41 parce que la Russie n'a pas débarqué en Normandie.
01:43 Très bien, c'est vrai.
01:44 Enfin, il me semble, jusqu'à preuve du contraire, que l'Ukraine non plus.
01:47 Alors, certes, les fin-limiers de l'Elysée ont découvert la présence de quelques soldats
01:52 issus de l'actuelle Ukraine, qui était alors la Pologne,
01:55 au sein de la division polonaise,
01:57 qui, c'est vrai, s'est héroïquement comportée dans la terrible bataille de la poche de Falaise.
02:02 Enfin bon, ce n'est pas faire injure à l'Ukraine que de dire que la très grande majorité des Ukrainiens
02:08 présents à l'époque en Normandie, ils étaient du mauvais côté.
02:11 Non pas qu'ils aient été nazis,
02:13 mais simplement qu'après avoir subi l'horreur stalinienne,
02:16 l'holodomor, l'extermination par la famine,
02:19 nombre d'entre eux ont accueilli avec soulagement l'arrivée des Allemands
02:23 et se sont ensuite retrouvés engagés dans leur rang,
02:26 et notamment contre les SS français, dont Emmanuel Macron saluait hier le souvenir.
02:32 Ça ne veut pas dire évidemment que la présence de leur pays aux cérémonies du 6 juin est illégitime.
02:38 Mais enfin, l'Ukraine n'avait pas par nature vocation à y tenir le premier rôle, c'est un choix politique.
02:45 Quant au projet que caresse Emmanuel Macron,
02:48 qui est d'annoncer l'envoi d'instructeurs militaires français en Ukraine,
02:52 c'est un débat qu'on peut avoir.
02:54 Il y a peut-être du pour, il y a évidemment du contre,
02:58 mais en tout cas il n'y a pas d'urgence absolue,
03:00 il n'y a pas de raison de le décider dans l'heure, ça pouvait fort bien attendre huit jours.
03:04 Si donc Emmanuel Macron est tellement pressé de l'annoncer, en tout cas d'en parler,
03:09 peut-être dès ce soir à la télévision,
03:11 c'est sans doute qu'il y a une autre raison, dont il est difficile de penser,
03:15 qu'elle n'a rien à voir du tout avec les élections.
03:18 - Car vous croyez Alexis, qu'une telle annonce pourrait modifier le vote des Français ?
03:21 - Moi je ne le crois pas.
03:23 Emmanuel Macron au début de la campagne a essayé pendant des semaines
03:26 de nous faire le coup du grand méchant russe,
03:28 dans l'espoir que les Français, contre Marine Le Pen, caricaturé en émule de Poutine,
03:32 resserraient les rangs derrière lui.
03:34 Bon, le moins qu'on puisse dire c'est que ça n'a pas très bien marché,
03:36 et d'ailleurs le président était obligé de changer de stratégie.
03:39 Je ne vois pas pourquoi ça ne fonctionnerait mieux aujourd'hui.
03:42 Mais apparemment, Emmanuel Macron, qui retourne à son rôle de vâte en guerre,
03:46 continue de penser, lui, que pour les électeurs, la peur est bonne conseillère.
03:51 - L'édito politique sur Europe, merci Alexis Brezel.

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